1 CORINTHIENS 13 : 1 À 13+

02/04/2022 00:02

JOUR 153 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT

1 CORINTHIENS 13

1 CORINTHIENS 13 : 1 À 13+
 

1 ¶  Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit.

langues des hommes. Cf. #1Co 12:10, #1Co 12:28 ; #1Co 14:4-33. Ce don était la capacité de parler des langues humaines identifiables. Établi une première fois en #Ac 2:4-13 (cf. les notes sur ce passage), ce fait est à nouveau affirmé ici, où Paul souligne, d’une manière on ne peut plus claire, qu’il s’agit bien de langues « des hommes », donc d’un langage humain. C’était ce don que les Corinthiens prisaient le plus, au point d’en abuser gravement et de se laisser entraîner dans des imitations aux conséquences les plus désastreuses. Dieu a donné la capacité de parler dans une langue inconnue de l’orateur comme un signe aux fonctions limitées.

langues …  des anges. L’apôtre écrit en termes généraux et purement hypothétiques. Il n’existe aucun enseignement biblique sur l’existence d’un langage des anges particulier que les hommes pourraient apprendre.

amour. Il s’agit d’un amour qui est don de soi, plus préoccupé par le fait de donner que de recevoir (#Jn 3:16 ; cf. #1Co 14:1 ; #Mt 5:44-45 ; #Jn 13: 1, #Jn 13:34-35 ; #Jn 15: 9 ; #Ro 5:10 ; #Ep 2:4-7 ; #Ph 2:2 ; #Col 3:14 ; #Hé 10:24). Il n’était pas particulièrement apprécié dans la littérature grecque ancienne et était par conséquent peu employé. Cependant, il est très fréquent dans le N.T. Si celui qui parle n’a pas d’amour, il aura beau avoir tous les dons d’orateur et de polyglotte et même (pure hypothèse) la connaissance de la langue des anges, son discours ne sera rien de plus que du bruit. À l’époque du N.T., les rites en l’honneur des divinités païennes telles que Cybèle et Bacchus ou Dionysos comprenaient des bruits extatiques, accompagnés de gongs, de cymbales et de trompettes. Si les Corinthiens ne s’exprimaient pas avec le langage de l’amour, leur discours ne valait pas plus que le charabia des rites païens.

13:1-13 Les dons spirituels ne manquaient pas à Corinthe (#1Co 1:7); la vraie doctrine était préservée (#1Co 11:2), mais l’amour faisait défaut. Une telle situation amenait des querelles et des manifestations de l’égoïsme et de l’orgueil qui affligeaient l’Église, en particulier dans le domaine des dons spirituels. Au lieu de se montrer jaloux de ce qu’ils ne possédaient pas et de désirer pour eux-mêmes des dons particulièrement spectaculaires, les croyants devaient rechercher ce qui est le plus élevé: l’amour mutuel. D’un point de vue littéraire, ce ch. est souvent considéré comme la plus belle page jamais écrite par Paul. Il occupe une place centrale dans sa présentation des dons spirituels (ch. #1Co 12:1-14: 2). En effet, après avoir parlé de la distribution des dons (ch. #1Co 12) et avant de présenter leur fonction (ch. #1Co 14), il aborde la question de l’attitude requise dans tout ministère au sein de l’Église (ch. #1Co 13).

 

2  Et quand j’aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j’aurais même toute la foi jusqu’à transporter des montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien.

le don de prophétie. En #1Co 14:1-5, Paul déclare que ce don est le plus important de tous parce qu’il permet d’apporter la vérité de Dieu au peuple. Lui aussi doit être exercé dans l’amour (cf. #Ep 4:15).

la science de tous les mystères et toute la connaissance. Cela comprend les dons de sagesse, de connaissance et de discernement (cf. #Ph 1:9), à exercer avec amour.

toute la foi. Il s’agit du don de la foi (la prière de foi persévérante, qui n’a aucune utilité sans un amour désintéressé pour l’Église.

 

3  Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, si je n’ai pas la charité, cela ne me sert de rien.

brûlé. La pratique consistant à brûler les chrétiens sur un bûcher ne devait commencer que plusieurs années plus tard, mais il ne faisait aucun doute qu’une telle mort était particulièrement horrible. Se séparer de tous ses biens ou être brûlé ne sera d’aucun bénéfice spirituel, si cet acte n’est pas accompli pour l’amour du corps de Christ.

 

4 ¶  La charité est patiente, elle est pleine de bonté ; la charité n’est point envieuse ; la charité ne se vante point, elle ne s’enfle point d’orgueil,

13:4-7 Dans le commentaire précédent (vv. #1Co 13:1-3), l’accent est mis sur le vide produit par l’absence d’amour dans le ministère. Dans ces vv., Paul décrit au contraire la plénitude de l’amour. Chaque exemple présente l’une des œuvres de l’amour. L’amour est action, et non abstraction. L’amour est patient et magnanime envers son prochain. À contrario, l’amour ne connaît ni l’envie, ni la vanité, ni l’arrogance, puisque ces caractéristiques sont à l’opposé du service désintéressé. Il n’est jamais grossier ou dominateur, il n’impose pas sa volonté, il ne s’irrite jamais, il ne s’offense jamais, il ne se réjouit jamais du péché d’autrui, même d’un ennemi. Il est entièrement dévoué à la vérité dans tous les domaines. L’amour protège, croit, espère et endure « tout » ce qui fait partie de la volonté juste et miséricordieuse de Dieu et que les autres rejettent.

 

5  elle ne fait rien de malhonnête, elle ne cherche point son intérêt, elle ne s’irrite point, elle ne soupçonne point le mal,

6  elle ne se réjouit point de l’injustice, mais elle se réjouit de la vérité ;

7  elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout.

8 ¶  La charité ne périt jamais. Les prophéties prendront fin, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra.

13:8-10

ne périt jamais. L’amour en tant que caractéristique divine est permanent. Il subsiste malgré les échecs (cf. #1Pi 4:8 ; #1Jn 4:16). Paul donne d’autant plus de valeur à la permanence de l’amour qu’il le compare à des dons spirituels que les Corinthiens estimaient hautement: la prophétie, la connaissance et les langues, qui auront toutes une fin. Il n’est pas inutile de faire une distinction entre la manière dont la prophétie et la connaissance prennent fin et celle qui est propre au don des langues. La différence est suggérée par les formes du verbe grec La prophétie et la connaissance seront toutes deux « abolies »: le verbe indique que quelque chose mettra fin à ces deux fonctions. Les vv. #1Co 13:9-10 montrent que ce qui abolira la connaissance et la prophétie, c’est « ce qui est parfait ». À son arrivée, ces dons n’auront plus raison d’être. Ce qui est « parfait » n’est pas l’existence de l’Ecriture dans sa totalité, puisque ces deux dons sont encore exercés et le seront aussi dans le royaume à venir (cf. #Joe 2:28 ; #Ac 2:17 ; #Ap 11:3); l’Écriture ne nous permet pas de voir « face à face » ni d’avoir une connaissance parfaite semblable à celle de Dieu (v. #1Co 13: 12). Paul ne pensait pas non plus à l’enlèvement de l’Église ni même au retour de Christ, puisque dans le royaume qui suivra ces événements il y aura de nombreux prédicateurs et enseignants (cf. #Esa 29:18 ; #Esa 32:3-4 ; #Joe 2:28 ; #Ap 11:3). Ce qui est parfait ne peut être que l’état éternel: lorsque nous serons dans la gloire, dans le nouveau ciel et la nouvelle terre qui dureront éternellement, nous pourrons voir Dieu face à face (#Ap 22: 4) et avoir une connaissance complète. Comme un enfant grandit en connaissance, les croyants parviendront à la connaissance parfaite, et de tels dons ne seront plus nécessaires. La fin du don des langues, quant à elle, est décrite par un autre verbe, qui signifie que le don cessera de lui-même, comme cela a été le cas à la fin de l’époque apostolique. Il ne prendra pas fin avec la venue de ce qui est « parfait », car il aura cessé auparavant. À cause de leur caractère unique, les dons des langues et de leur interprétation avaient la même fonction que tous les autres dons à valeur de signe: confirmer l’exactitude du message et l’autorité des messagers de l’Évangile avant que le N.T. ne soit complet (#Hé 2:3-4). Depuis, l’Écriture est devenue la norme qui permet de juger de la vérité de tout et de tous. Les « langues » étaient aussi limitées du fait qu’elles servaient de signe à valeur judiciaire de la part du Dieu qui jugeait Israël cf. #Esa 28:11-12). De plus, elles étaient un signe, non pour les croyants, mais pour les non-croyants, en particulier parmi les Juifs. Elles représentaient un moyen d’édification bien inférieur à la prédication et à l’enseignement. En fait, le ch. #1Co 14 dans son ensemble avait pour objet de démontrer aux Corinthiens, tellement préoccupés par les langues, qu’elles n’avaient qu’une valeur inférieure comme moyen de communication (vv. #1Co 13:1-12), de louange (vv. #1Co 13:13-19) et d’évangélisation (vv. #1Co 13:20-25). La prophétie leur était bien supérieure, et elle le demeure (vv. #1Co 13: 1, #1Co 13:3-6, #1Co 13: 24, #1Co 13: 29, #1Co 13: 31, #1Co 13: 39). Par ailleurs, la cessation du don des langues est manifeste du fait de leur absence des autres livres du N.T., à l’exception des Actes. Dans l’Église primitive, les langues n’ont plus été utilisées ni mentionnées dès la fin de la rédaction des Écritures. L’histoire de l’Église reste quasiment muette à leur sujet après le Ier siècle: elles n’apparaissaient que sporadiquement, et dans des groupes d’un caractère douteux.

 

9  Car nous connaissons en partie, et nous prophétisons en partie,

10  mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel disparaîtra.

11  Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; lorsque je suis devenu homme, j’ai fait disparaître ce qui était de l’enfant.

12  Aujourd’hui nous voyons au moyen d’un miroir, d’une manière obscure, mais alors nous verrons face à face ; aujourd’hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme j’ai été connu.

13  Maintenant donc ces trois choses demeurent: la foi, l’espérance, la charité ; mais la plus grande de ces choses, c’est la charité.

l’amour. La foi et l’espérance n’auront plus lieu d’être, car leurs objets seront parfaitement réalisés au ciel, mais l’amour, la vertu divine, est éternel (cf. #1Jn 4:8). Au ciel, toute la place sera réservée à l’expression de l’amour parfait envers Dieu et envers le prochain.

 

 

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