1 JEAN 5 : 1 À 21+

16/07/2022 00:39

JOUR 258 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT

1 JEAN 5 

 
1 JEAN 5 : 1 À 21+
 

 1 ¶  Quiconque croit que Jésus est le Christ, est né de Dieu, et quiconque aime celui qui l’a engendré aime aussi celui qui est né de lui.

 

Quiconque croit. La foi qui sauve est la première caractéristique du croyant victorieux. Le verbe « croit » évoque une foi constante et souligne que les croyants authentiques gardent la foi tout au long de leur vie. Cette foi salvatrice n’est pas un simple acquiescement intellectuel, mais plutôt une consécration permanente et totale à Jésus-Christ.

 

Jésus est le Christ. La foi porte sur la personne de Jésus, et en particulier sur le fait qu’il est le Messie promis, « l’Oint » envoyé par Dieu pour nous sauver du péché. Si quelqu’un place sa foi en Jésus-Christ comme son seul Sauveur, c’est qu’il est né de nouveau, et il devient un croyant victorieux (v. #1Jn 5:5).

 

né de Dieu. Allusion à la nouvelle naissance. Jésus employait le même verbe en #Jn 3:7. Le temps du verbe en grec indique que la permanence de la foi est le fruit  et par conséquent la preuve - de la nouvelle naissance. Les enfants de Dieu manifesteront la réalité de leur nouvelle naissance par leur foi persévérante dans le Fils de Dieu, leur Sauveur. La nouvelle naissance nous introduit dans une relation de foi constante avec Dieu et avec Christ.

 

celui qui l’a engendré …  celui qui est né de lui. L’amour est la deuxième caractéristique du chrétien victorieux: il ne se contente pas de croire en Dieu, mais il l’aime, ainsi que les autres croyants. Le test moral est de nouveau en ligne de mire.

5:1-5 Jean introduit le thème de la vie victorieuse. La Bible emploie plusieurs noms pour désigner les chrétiens (par exemple, croyants, amis, frères, brebis, saints, soldats, témoins, etc.). Dans ce ch., Jean met l’accent sur un terme particulier: celui qui a triomphé. Des 24 occurrences de cette expression dans le N.T., 21 sont le fait de Jean (voir aussi #Ap 2:7, #Ap 2:11, #Ap 2:17 ; #Ap 2:26 ; #Ap 3:5, #Ap 3:12, #Ap 3:21). Divers termes apparentés apparaissent aussi dans ces vv. pour souligner la nature victorieuse du croyant.

 

2  Nous connaissons que nous aimons les enfants de Dieu, lorsque nous aimons Dieu, et que nous pratiquons ses commandements.

 

5:2-3

pratiquons ses commandements …  garder ses commandements. L’obéissance est la troisième caractéristique du chrétien victorieux. En #1Jn 5:1-5, Jean tisse des liens indissociables entre la foi, l’amour et l’obéissance, qui coexistent dans une relation mutuelle dynamique: la preuve véritable de l’amour est l’obéissance, et la preuve incontestable de la foi n’est autre que l’amour. Le verbe traduit par « garder » désigne une obéissance constante (cf. #Jn 8:31-32 ; #Jn 14: 15, #Jn 14: 21 ; #Jn 15: 10).

 

3  Car l’amour de Dieu consiste à garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pénibles,

 

ses commandements ne sont pas pénibles. À l’opposé des traditions religieuses humaines que prônaient les chefs spirituels juifs (#Mt 23: 4), le joug de Jésus est doux et son fardeau léger (#Mt 11:30).

 

4  parce que tout ce qui est né de Dieu triomphe du monde ; et la victoire qui triomphe du monde, c’est notre foi.

 

triomphe. Jean définit clairement qui sont ces chrétiens victorieux: ce sont tous ceux qui croient que Jésus est le Fils de Dieu, avec tout ce que cela signifie. Tous les véritables croyants triomphent du monde (cf. #1Jn 2:13). « Triompher » traduit le verbe grec « conquérir », « avoir la victoire, la supériorité, la puissance conquérante » et désigne une réelle supériorité conduisant à un succès écrasant. La victoire est totale; elle implique la défaite de l’ennemi d’une manière évidente pour tous. Jésus a aussi employé ce verbe en parlant de lui-même (#Jn 16: 33). C’est grâce à leur union avec Christ que les croyants ont part à sa victoire sur le monde (#Ro 8:37 ; #2Co 2:14). Le verbe grec suggère une victoire permanente sur le monde.

 

5:4-5

du monde. Le système satanique caractérisé par la tromperie et le mal. Grâce à Christ et à son salut, le croyant triomphe (v. #1Jn 5:5) du système invisible du mal démoniaque et humain, instrument entre les mains de Satan pour s’emparer de l’âme des hommes et la conduire en enfer. Jean répète cette idée de victoire sur le monde à 3 reprises afin de bien l’ancrer dans l’esprit de ses lecteurs.

 

notre foi …  celui qui croit. Celui qui triomphe, c’est celui qui a foi en Jésus-Christ et qui lui est consacré. Jean répète cette vérité pour bien la mettre en valeur.

 

5  Qui est celui qui a triomphé du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ?

6 ¶  C’est lui, Jésus-Christ, qui est venu avec de l’eau et du sang ; non avec l’eau seulement, mais avec l’eau et avec le sang ; et c’est l’Esprit qui rend témoignage, parce que l’Esprit est la vérité.

 

de l’eau et du sang. Le sang et l’eau constituent le témoignage objectif, extérieur, de l’identité de Jésus-Christ. Ils renvoient au baptême de Jésus (l’eau) et à sa mort (le sang). Jean s’oppose au dualisme des faux docteurs qui affirmaient que « Christ-l’esprit » avait quitté l’homme Jésus immédiatement avant sa mort sur la croix. Il veut démontrer que Dieu a rendu témoignage à la divinité de Jésus à travers son baptême et sa mort.

 

rend témoignage. Le nom « témoignage » et le verbe « rendre témoignage » viennent d’une même racine grecque qui est employée 9 fois dans cette section. Ils renvoient à quelqu’un qui a une connaissance directe et personnelle de quelque chose.

 

l’Esprit est la vérité. Jean ne souligne plus l’importance du témoignage apostolique (#1Jn 1:1-4 ; #1Jn 4:14) mais insiste sur le témoignage de Dieu apporté par le Saint-Esprit. Puisque l’Esprit de Dieu ne peut mentir, son témoignage est certain.

5:6-12

Le « témoignage » est le thème central de cette section. Le passage s’articule autour du témoignage que Dieu et l’Esprit apportent au monde au sujet d’une vérité fondamentale: la divinité de Jésus-Christ. Le passage précédent (#1Jn 5:1-5) décrivait les chrétiens victorieux comme ceux qui reconnaissent en Jésus leur Seigneur et leur Sauveur; ici, Jean présente le propre témoignage de Dieu pour confirmer que Jésus est le Christ (#Jn 5:31-37 ; #Jn 8:13-18). Il donne deux sortes de témoignages, l’un externe (vv. #1Jn 5:6-9), l’autre interne (vv. #1Jn 5:10-12).

 

7  Car il y en a trois qui rendent témoignage:

 

trois qui rendent témoignage. La loi de l’A.T. exigeait « le témoignage de deux ou trois témoins » pour établir la vérité sur un sujet particulier (#De 17: 6 ; #De 19: 15 ; cf. #Jn 8:17-18 ; #1Ti 5:19).

5:7-8

Certaines versions portent ici un texte plus long: « Car il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel: le Père, la Parole et le Saint-Esprit; et les trois sont un. Et il y en a trois qui rendent témoignage sur la terre: l’Esprit, l’eau et le sang; et les trois sont d’accord. » Les mots ajoutés (en italiques) font directement allusion à la Trinité, et ce qu’ils disent est exact. Toutefois, la critique textuelle externe amène à penser qu’ils ne figuraient pas dans l’épître originale. En effet, ils n’apparaissent dans aucun manuscrit grec avant le Xe siècle apr. J.-C. Seuls 8 manuscrits grecs très tardifs les contiennent, dans ce qui paraît être la traduction d’une édition tardive de la Vulgate (version latine). En outre, sur ces 8 manuscrits, 4 portent le passage en marge, signe d’un ajout ultérieur à la copie. Aucun Père de l’Église grec ou latin, même impliqué dans les controverses relatives à la doctrine de la Trinité, ne le cite, et il ne figure dans aucune traduction ancienne, à l’exception des versions latines (et encore, pas même dans les versions primitives de la Vetus latina et de la Vulgate). Les indices internes plaident aussi contre leur authenticité, car ils introduisent une rupture dans la pensée de l’auteur. Ainsi, il est fort probable que ces mots aient été ajoutés tardivement au texte. Aucun v. de l’Écriture n’affirme aussi clairement la doctrine de la Trinité, bien que de nombreux passages y renvoient de façon évidente (cf. #2Co 13: 13).

 

8  l’Esprit, l’eau et le sang, et les trois sont d’accord.

 

l’Esprit, l’eau et le sang. Lors du baptême de Jésus, le Père et l’Esprit ont rendu témoignage au Fils (l’eau; voir #Mt 3:16-17). La mort de Jésus a aussi témoigné de son identité (le sang; #Mt 27:54 ; #Hé 9:14). Quant au Saint-Esprit, c’est tout au long de la vie de Jésus qu’il a attesté de sa véritable identité (#Mr 1:12 ; #Lu 1:35 ; #Ac 10:38).

 

9  Si nous recevons le témoignage des hommes, le témoignage de Dieu est plus grand ; car le témoignage de Dieu consiste en ce qu’il a rendu témoignage à son Fils.

10 ¶  Celui qui croit au Fils de Dieu a ce témoignage en lui-même ; celui qui ne croit pas Dieu le fait menteur, puisqu’il ne croit pas au témoignage que Dieu a rendu à son Fils.

 

à ce témoignage en lui-même. Jean parle du témoignage interne, subjectif, rendu au Fils de Dieu dans le cœur du croyant (#Ro 8:15-16 ; #Ga 4:6).

 

le fait menteur. Rejeter le témoignage que Dieu rend à son Fils revient à le traiter de menteur, blasphème suprême (#Tit 1:2 ; #Hé 6:18).

 

11  Et voici ce témoignage, c’est que Dieu nous a donné la vie éternelle, et que cette vie est dans son Fils.

 

5:11-12

Ce passage résume la bénédiction que représente le témoignage subjectif dans le croyant: la vie même qu’il possède en Christ s’exprime dans la grâce et la force que celui-ci prodigue à tout instant. Telle est l’expérience que l’on fait lorsqu’on connaît Christ dans sa propre vie. La vie ne se trouve qu’en lui, il est donc impossible de l’obtenir en dehors de lui.

 

12  Celui qui a le Fils a la vie ; celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie.

13  Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu.

 

ces choses. C’est-à-dire tous les sujets abordés par Jean dans cette lettre.

 

afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle. L’assurance de la vie éternelle constitue la première certitude du chrétien. S’il avait rédigé son Évangile dans le but d’amener les non-croyants à la foi (#Jn 20: 31), Jean a écrit cette épître pour conforter les croyants dans leur assurance de posséder la vie éternelle. Le départ de faux frères avait considérablement ébranlé les assemblées placées sous sa responsabilité (#1Jn 2:19). L’apôtre devait donc rassurer ceux qui étaient restés: puisqu’ils étaient fidèles aux vérités fondamentales de la foi  une vision exacte de Christ, l’obéissance et l’amour - ils pouvaient être certains de leur salut.

 

la vie éternelle. L’expression renvoie moins à une période de temps qu’à une personne (v. #1Jn 5:20 ; #Jn 17: 3). Avoir la vie éternelle, c’est jouir d’une relation avec la personne de Jésus-Christ et participer à sa nature (cf. vv. #1Jn 5:11-12).

5:13-21

Jean conclut par un exposé des 5 certitudes du chrétien, exposé qui est aussi le point culminant de sa lettre. Il souligne leur caractère de certitude par l’emploi à 7 reprises du verbe « savoir » dans cette partie.

 

14 ¶  Nous avons auprès de lui cette assurance, que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute.

 

assurance. Les chrétiens peuvent savoir, avec une confiance absolue, que Dieu répond à leur prière lorsqu’ils s’approchent du trône de la grâce (#Hé 4:16).

 

selon sa volonté. Cette expression est la clé de l’exaucement de prière. Prier selon la volonté de Dieu, c’est prier en accord avec ce que lui désire, et non lui réclamer ce que nous voudrions le voir accomplir pour nous (#Jn 14:13-14). Jean a déjà précisé que l’exaucement de notre prière dépend aussi de notre obéissance aux commandements de Dieu et de notre rejet du péché (#1Jn 3:21-22 ; #Ps 66:18 ; #Jn 15: 7 ; #1Pi 3:7). Puisque les croyants authentiques connaissent la Parole de Dieu (c’est-à-dire sa volonté) et font ce qui lui est agréable, ils n’insistent jamais sur leurs propres désirs, mais cherchent ardemment à satisfaire ceux de Dieu (#Mt 26:39-42).

 

il nous écoute. Dieu entend toujours les prières de ses enfants (#Ps 34:16-18), même si sa réponse ne correspond pas toujours à leurs attentes.

5:14-17

La prière exaucée constitue la deuxième certitude du chrétien.

 

15  Et si nous savons qu’il nous écoute, quelque chose que nous demandions, nous savons que nous possédons la chose que nous lui avons demandée.

16  Si quelqu’un voit son frère commettre un péché qui ne mène point à la mort, qu’il prie, et Dieu donnera la vie à ce frère, il la donnera à ceux qui commettent un péché qui ne mène point à la mort. Il y a un péché qui mène à la mort ; ce n’est pas pour ce péché-là que je dis de prier.

 

5:16-17

Jean donne un exemple de prière selon la volonté de Dieu en citant le cas du « péché qui mène à la mort ». Il pourrait être ici question d’un péché prémédité et non confessé qui conduirait le Seigneur à mettre fin à la vie d’un croyant. Il ne s’agit pas d’un péché particulier, comme l’homosexualité ou le mensonge, mais plutôt de tout péché qui met un terme à la patience de Dieu. Le refus de se repentir d’un péché caché et de l’abandonner peut conduire à un jugement de Dieu par la mort physique (#Ac 5:1-11 ; #1Co 5:5 ; #1Co 11:30). Aucune prière d’intercession en faveur de ceux qui ont commis un péché délibéré, « à main levée », n’aura d’efficacité. Dans un tel cas, Dieu exerce sa discipline par le moyen de la mort physique, car il cherche à préserver la pureté de son Église, et il n’y a aucun moyen d’y échapper. L’opposition entre les expressions « péché qui mène à la mort » et « péché qui ne mène pas à la mort » implique la distinction entre les péchés qui peuvent conduire à une mort physique et les autres. Il ne s’agit pas ici d’identifier quels seraient les péchés mortels ou non, mais d’indiquer que Dieu ne juge pas tous les péchés de cette manière-là.

 

17  Toute iniquité est un péché, et il y a tel péché qui ne mène pas à la mort.

18 ¶  Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pèche point ; mais celui qui est né de Dieu se garde lui-même, et le malin ne le touche pas.

 

La victoire sur Satan et sur le péché représente la troisième certitude du chrétien (#1Jn 3:9 ; #Ro 6:15-22).

 

se garde lui-même. Les plus anciens manuscrits portent « le garde », indiquant que c’est Dieu qui protège le croyant.

 

le malin. C’est-à-dire Satan.

 

ne le touche pas. Jean utilise ce verbe uniquement ici et dans #Jn 20: 17. Il contient l’idée d’attacher, d’atteindre dans le but de nuire. Puisque le croyant appartient à Dieu, Satan doit rester dans le cadre de la souveraineté de Dieu et ne peut rien faire au-delà de ce qu’il lui permet, comme dans la vie de Job (#Job 2:5 ; #Ro 16: 20). Il est vrai que Satan peut persécuter, tenter, éprouver et accuser le croyant, mais Dieu protège ses enfants et impose des limites bien définies à son influence et à son pouvoir (#1Jn 2:13 ; #Jn 10:28 ; #Jn 17:12-15).

 

19  Nous savons que nous sommes de Dieu, et que le monde entier est sous la puissance du malin.

 

nous sommes de Dieu. L’appartenance à Dieu constitue la quatrième certitude du chrétien. Selon Jean, il n’existe que deux sortes de personnes dans le monde: les enfants de Dieu et les enfants du diable. On appartient soit à Dieu, soit au système mauvais de ce monde qui est le domaine de Satan. Puisque le monde tout entier appartient au diable, les chrétiens doivent veiller à ne pas se laisser contaminer.

 

20  Nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu, et qu’il nous a donné l’intelligence pour connaître le Véritable ; et nous sommes dans le Véritable, en son Fils Jésus-Christ. (5-21) C’est lui qui est le Dieu véritable, et la vie éternelle.

 

le Véritable. Signifie « authentique » par opposition à ce qui est faux (cf. v. #1Jn 5:21).

 

le Dieu véritable, et la vie éternelle. Jésus-Christ est le vrai Dieu: telle est la cinquième certitude du chrétien. Ce v. résume toute l’épître. La plus grande des certitudes, l’incarnation, garantit la certitude de tout le reste. C’est le fondement doctrinal qui conduit ensuite à l’amour et à l’obéissance.

 

21  Petits enfants, gardez-vous des idoles.

 

gardez-vous des idoles. Jean oppose les « idoles » au « Dieu véritable » du v. 20. Il fait ici allusion aux faux docteurs qui s’étaient détournés de la communion avec les autres croyants (#1Jn 2:19). Leurs pratiques et croyances erronées constituaient des idoles dont ses lecteurs devaient se protéger. Ces faux docteurs considéraient les philosophies du monde comme supérieures à la révélation de Dieu, leur perversion des fondements de la foi (foi, amour et obéissance) le montrait. Pour conclure son épître, Jean souligne donc une fois de plus l’importance d’adhérer aux doctrines fondamentales de la foi.

 

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