2 CORINTHIENS 10 : 1 À 18+
16/04/2022 00:47JOUR 167 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT
2 CORINTHIENS 10
1 ¶ Moi Paul, je vous prie, par la douceur et la bonté de Christ, moi, humble d’apparence quand je suis au milieu de vous, et plein de hardiesse à votre égard quand je suis éloigné, -
la douceur. C’est-à-dire l’attitude douce et humble qui se manifeste dans la patience face à l’injustice. Une personne humble n’éprouve ni amertume ni colère; elle ne désire pas non plus la vengeance lorsqu’elle est offensée.
bonté. Il s’agit d’un mot dont le sens est proche du précédent. Employé pour une personne en position d’autorité, il signifie « indulgence ». Les personnes bonnes ne cherchent pas à rendre la pareille, même lorsqu’elles en ont la possibilité (#Ph 4:5).
humble … éloigné. Paul reprend de manière sarcastique l’une des accusations des Corinthiens contre lui: ils avaient pris la douceur et l’humilité de l’apôtre pour de la faiblesse. Pire, ils l’avaient accusé de lâcheté: ils prétendaient qu’il faisait preuve de courage seulement à distance, dans ses écrits (cf. v. #2Co 10:10).
10:1-13:13 Le changement brusque de ton dans la deuxième partie de l’épître a donné lieu aux interprétations les plus diverses concernant la relation des ch. #2Co 1:1-9:2 avec ceux qui suivent. Certains affirment que les ch. #2Co 10:1-13: 2 faisaient à l’origine partie de la lettre sévère mentionnée en #2Co 2:4 et qu’ils précèdent, d’un point de vue chronologique, les ch. #2Co 1:1-9:2. Toutefois, ce ne peut être le cas, en particulier du fait qu’ils parlent de la visite de Tite au passé (#2Co 12:18 ; cf. #2Co 8:6). De plus, l’homme qui avait défié l’autorité de Paul n’est pas mentionné dans les ch. #2Co 10:1-13:2, alors que c’était précisément son attitude qui avait provoqué la lettre sévère (#2Co 2:5-8). D’autres acceptent tel quel l’ordre des ch., mais ils y voient deux lettres distinctes. Selon eux, Paul aurait d’abord envoyé les ch. #2Co 1:1-9:2, puis, ayant appris que de nouveaux troubles avaient éclaté à Corinthe, il aurait réagi en écrivant une deuxième lettre, composée des ch. #2Co 10:1-13:2. Enfin, une variante de cette position concède que Paul avait interrompu un moment la rédaction de sa lettre, mais qu’il l’avait continuée par la suite. Ainsi, un certain laps de temps, durant lequel Paul aurait reçu de mauvaises nouvelles de Corinthe, séparerait les deux parties, qui n’en formeraient pas moins une lettre unique. Cette dernière position a le mérite de préserver l’unité de 2 Corinthiens, même si Paul ne déclare nulle part, dans la suite du livre, qu’il aurait reçu des nouvelles récentes de Corinthe. L’interprétation la meilleure est celle qui considère 2 Corinthiens comme une lettre homogène, avec les ch. #2Co 1:1-9:2 adressés à la majorité des croyants, qui s’étaient repentis (cf. #2Co 2:6), et les ch. #2Co 10:1-13:2 à la minorité qui se trouvait toujours sous l’influence des faux docteurs. Les éléments suivants concourent à établir la validité de ce point de vue:
1° aucune preuve historique ni les textes des manuscrits grecs, ni les écrits des Pères de l’Église, ni les traductions anciennes - n’atteste de l’existence des ch. #2Co 10:1-13:2 sous la forme d’une lettre distincte, et tous les manuscrits grecs les placent après les ch. #2Co 1:1-9:2 ;
2° les différences de ton et de style entre ces deux parties ont bien souvent été exagérées (cf. #2Co 11:11 ; #2Co 12:14 avec #2Co 6:11 ; #2Co 7:2);
3° les ch. #2Co 10:1-13:2 constituent la conclusion logique des ch. #2Co 1:1-9:2, où Paul prépare les Corinthiens à la visite qu’il leur avait annoncée (#2Co 1:15-16 ; #2Co 2:1-3).
2 je vous prie, lorsque je serai présent, de ne pas me forcer à recourir avec assurance à cette hardiesse, dont je me propose d’user contre quelques-uns qui nous regardent comme marchant selon la chair.
Paul était tout à fait en mesure d’exercer son autorité avec courage et de faire face à n’importe qui (cf. #Ga 2:11). Cependant, dans son désir d’épargner les Corinthiens (cf. #2Co 1:23), il prie instamment la minorité rebelle de ne pas le pousser à démontrer sa capacité d’agir avec fermeté et de les affronter directement. Il était cependant prêt à le faire si nécessaire.
3 Si nous marchons dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair.
marchons dans la chair. Les adversaires de Paul à Corinthe l’accusaient faussement de marcher selon la chair au sens moral du terme (cf. #Ro 8:4). Mais l’apôtre rejette leurs critiques et affirme qu’il marche, en effet, dans la chair d’un point de vue physique: investi de la puissance et de l’autorité d’un apôtre de Jésus-Christ, il n’en demeurait pas moins un être humain comme les autres (cf. #2Co 4:7, #2Co 4:16 ; #2Co 5:1).
nous ne combattons pas selon la chair. Tout en étant homme, Paul ne menait pas le combat spirituel pour les âmes en recourant à l’ingéniosité humaine, à la sagesse du monde ou à une savante méthodologie (cf. #1Co 1:17-25 ; #1Co 2:1-5). De telles armes sont bien impuissantes pour libérer les hommes de la puissance des ténèbres et les amener à la maturité en Christ. Elles ne peuvent s’opposer aux assauts diaboliques contre l’Évangile, tels que ceux des faux apôtres de Corinthe.
4 Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles ; mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses.
nous combattons. La vie chrétienne conçue en tant que combat est un thème habituel du N.T. (cf. #2Co 6:7 ; #Ep 6:10-18 ; #1Ti 1:18 ; #2Ti 2:3-4 ; #2Ti 4:7).
charnelles. C’est-à-dire humaines.
forteresses. Les Corinthiens comprenaient bien cette métaphore, puisque la ville de Corinthe, comme la plupart des villes de l’époque, possédait une forteresse (au sommet d’une colline au sud de la ville) dans laquelle les habitants pouvaient trouver refuge. La formidable emprise spirituelle exercée par les forces des ténèbres ne peut être vaincue que par des armes spirituelles employées par des croyants véritables, ce que le N.T. appelle « l’épée de l’Esprit » (#Ep 6:17). En effet, seule la vérité de Dieu est en mesure de vaincre les mensonges de Satan. C’est cela, le vrai combat spirituel. Le N.T. ne recommande pas aux croyants de s’attaquer aux démons ou à Satan, mais de combattre l’erreur par le moyen de la vérité. Tel est notre combat (cf. #Jn 17: 17 ; #Hé 4:12).
5 Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance de Christ.
raisonnements. Les pensées, les idées, les spéculations, les argumentations, les philosophies et les fausses religions forment des remparts idéologiques derrière lesquels les hommes se barricadent contre Dieu et l’Évangile (cf. #1Co 3:20).
toute pensée captive. Cette expression souligne la destruction totale de la forteresse que représente la sagesse humaine et satanique, ainsi que la délivrance de ceux qui en étaient prisonniers, esclaves des mensonges du diable.
6 Nous sommes prêts aussi à punir toute désobéissance, lorsque votre obéissance sera complète.
Paul ne pouvait se comporter en observateur passif pendant que les ennemis de la foi assaillaient une Église placée sous sa responsabilité. Il était prêt à purifier l’assemblée de Corinthe de toute impureté (comme il le fit à Éphèse, #1Ti 1:19-20) dès qu’elle reviendrait à l’obéissance. La distinction entre la majorité repentante et obéissante et la minorité des récalcitrants serait alors clairement établie.
7 ¶ Vous regardez à l’apparence ! Si quelqu’un se persuade qu’il est de Christ, qu’il se dise bien en lui-même que, comme il est de Christ, nous aussi nous sommes de Christ.
Vous regardez à l’apparence! On peut aussi traduire par un impératif: « Regardez ce qui est évident, considérez les faits et les preuves devant vous. » A la lumière de ce que les Corinthiens savaient à son sujet (cf. #1Co 9:1-2), comment certains d’entre eux pouvaient-ils croire que Paul était un faux apôtre et que les faux docteurs étaient, eux, de vrais apôtres? Contrairement à Paul, les faux apôtres n’avaient pas fondé d’Églises et n’avaient pas subi la persécution à cause de Christ. Paul pouvait en appeler au témoignage de ses compagnons ou même d’Ananias pour confirmer la réalité de ce qu’il avait vécu sur le chemin de Damas. Les faux apôtres, eux, n’avaient aucun témoin de leur prétendues rencontres avec le Christ ressuscité et glorifié.
Si quelqu’un se persuade qu’il est de Christ. L’appartenance à Christ, dont se réclamaient les faux apôtres, peut être comprise de quatre manières différentes:
1° ils étaient chrétiens;
2° ils avaient connu Jésus au cours de son ministère terrestre;
3° ils avaient reçu une mission apostolique de sa part; ou
4° ils avaient une connaissance supérieure et secrète de sa personne.
En soutenant que ces affirmations étaient, tout ou partie, exactes à leur égard, ils refusaient de les considérer comme vraies dans le cas de Paul.
nous sommes de Christ. Pour la clarté de la démonstration, Paul ne rejette pas tout de suite l’affirmation des faux apôtres (comme il le fera plus tard en #2Co 11:13-15), il souligne simplement que lui aussi peut prétendre appartenir à Christ. Si les Corinthiens voulaient vérifier la validité de ces affirmations contradictoires au sujet de chacun, ils devaient simplement considérer les faits et les preuves objectives, selon ce qu’il venait de leur recommander dans le même verset.
8 Et quand même je me glorifierais un peu trop de l’autorité que le Seigneur nous a donnée pour votre édification et non pour votre destruction, je ne saurais en avoir honte,
Le débat avec les faux apôtres avait conduit Paul à insister sur son autorité plus qu’il ne le souhaitait, car, par humilité, il avait coutume de ne pas revendiquer de droits. Cependant, il n’aurait jamais à avoir honte de ce qu’il aurait pu dire sur son autorité: comme elle lui appartenait légitimement, personne ne pourrait lui reprocher de l’avoir usurpée. Paul avait reçu son autorité du Seigneur afin de fortifier l’Église. L’usage qu’il en faisait envers Corinthe constitue la preuve de l’authenticité de son appel apostolique. A l’opposé, les faux apôtres, loin d’édifier l’Église, y apportaient de la confusion, de la division et des controverses. C’était la preuve objective que leur autorité ne venait pas du Seigneur, dont le seul but est de bâtir son Église (cf. #Mt 16: 18), et non de la conduire à la ruine.
9 afin que je ne paraisse pas vouloir vous intimider par mes lettres.
vous intimider par mes lettres. Les faux apôtres accusaient Paul d’avoir abusé de sa position de chef spirituel et d’avoir tenté d’intimider les Corinthiens par ses lettres. Cependant, Paul ne cherchait nullement à faire peur aux Corinthiens, mais seulement à les conduire à la repentance (cf. #2Co 7:9-10). Son intervention était motivée par l’amour (cf. #2Co 7:2-3 ; #2Co 11:11 ; #2Co 12:15).
10 Car, dit-on, ses lettres sont sévères et fortes ; mais, présent en personne, il est faible, et sa parole est méprisable.
Dans leurs tentatives répétées de discréditer Paul, les faux docteurs opposaient le ton résolu et plein de force de ses lettres à sa personnalité et prétendaient que l’apôtre manquait de présence, de charisme et de force de caractère pour être un authentique responsable. Ils ne manquaient pas d’étayer leur point de vue en qualifiant le départ de Paul après sa visite pénible (#2Co 2:1) de fuite après un échec cuisant. Dans une culture qui prisait le maniement subtil de la rhétorique et les dons d’orateur, le discours « méprisable » de Paul était monté en épingle comme preuve de sa faiblesse et de son inefficacité.
11 Que celui qui parle de la sorte considère que tels nous sommes en paroles dans nos lettres, étant absents, tels aussi nous sommes dans nos actes, étant présents.
Paul contrecarre les accusations prononcées contre lui par l’affirmation de son intégrité: il était le même dans ses lettres qu’en présence des Corinthiens.
12 ¶ Nous n’osons pas nous égaler ou nous comparer à quelques-uns de ceux qui se recommandent eux-mêmes. Mais, en se mesurant à leur propre mesure et en se comparant à eux-mêmes, ils manquent d’intelligence.
nous égaler ou nous comparer. Ce passage souligne le degré d’humilité de Paul. Il refusait en effet de se comparer à d’autres ou de se promouvoir lui-même. La seule opinion à son sujet qui lui importait était celle du Seigneur (cf. #1Co 4:4). Il était cependant obligé de défendre son apostolat pour éviter que les Corinthiens, en se détournant de lui, n’abandonnent la vérité pour le mensonge.
se comparant à eux-mêmes. Paul met en évidence la folie de l’orgueil manifesté par les faux apôtres: ils formulaient des exigences fallacieuses avant de se proclamer supérieurs aux autres parce qu’ils parvenaient à les satisfaire.
13 Pour nous, nous ne voulons pas nous glorifier hors de toute mesure ; nous prendrons, au contraire, pour mesure les limites du partage que Dieu nous a assigné, de manière à nous faire venir aussi jusqu’à vous.
nous glorifier outre mesure. Contrairement aux faux apôtres orgueilleux, arrogants et vaniteux - Paul refusait d’avancer une quelconque affirmation au sujet de lui-même ou de son ministère qui n’aurait été vraie et approuvée par Dieu.
la limite du champ d’action que Dieu nous a assigné. Paul se satisfaisait de rester dans les limites du ministère que Dieu lui avait confié, celui d’être l’apôtre des païens (#Ro 1:5 ; #Ro 11:13 ; #1Ti 2:7 ; #2Ti 1:11). C’est la raison pour laquelle, contrairement aux allégations des faux apôtres, le champ de son ministère incluait la ville de Corinthe. L’apôtre fait une fois de plus preuve d’humilité en refusant de se vanter de ses propres œuvres. Il préférait en effet mettre en avant ce que Christ avait fait à travers lui (#Ro 15: 18 ; #Col 1:29).
14 Nous ne dépassons point nos limites, comme si nous n’étions pas venus jusqu’à vous ; car c’est bien jusqu’à vous que nous sommes arrivés avec l’Évangile de Christ.
15 Ce n’est pas hors de toute mesure, ce n’est pas des travaux d’autrui, que nous nous glorifions ; mais c’est avec l’espérance, si votre foi augmente, de grandir encore d’avantage parmi vous, selon les limites qui nous sont assignées,
encore plus grands … dans notre propre domaine. Lorsque la crise qui secouait Corinthe aurait pris fin et que la foi des Corinthiens aurait été fortifiée, Paul, avec leur aide, partirait étendre son ministère dans de nouvelles régions.
16 et d’annoncer l’Évangile au-delà de chez vous, sans nous glorifier de ce qui a été fait dans les limites assignées à d’autres.
contrées situées au-delà de chez vous. Comme Rome (#Ac 19: 21) et l’Espagne (#Ro 15: 24, #Ro 15: 28).
17 Que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur.
La pensée de se glorifier soi-même était en horreur à Paul. Il ne se glorifiait que dans le Seigneur (cf. #Jér 9:23-24 ; #1Co 1:31).
18 Car ce n’est pas celui qui se recommande lui-même qui est approuvé, c’est celui que le Seigneur recommande.
celui que le Seigneur recommande. Se recommander soi-même est un non-sens et une folie. La seule vraie recommandation vient de Dieu.
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