24 LE BON SAMARITAIN
23/09/2014 16:32LES PARABOLES DE JÉSUS
24 LE BON SAMARITAIN
LUC 10 : 30 à 37
30 Jésus reprit la parole, et dit: Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba au milieu des brigands, qui le dépouillèrent, le +chargèrent de coups, et s’en allèrent, le laissant à demi mort.
31 Un sacrificateur, qui par hasard descendait par le même chemin, ayant vu cet homme, passa outre.
32 Un Lévite, qui arriva aussi dans ce lieu, l’ayant vu, passa outre.
33 Mais un Samaritain, qui voyageait, étant venu là, fut ému de compassion lorsqu’il le vit.
34 Il s’approcha, et banda ses plaies, en y versant de l’huile et du vin ; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit à une hôtellerie, et prit soin de lui.
35 Le lendemain, il tira deux deniers, les donna à l’hôte, et dit : Aie soin de lui, et ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour.
36 Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands ?
37 C’est celui qui a exercé la miséricorde envers lui, répondit le docteur de la loi. Et Jésus lui dit : Va, et toi, fais de même.
NOTES DE JOHN MACARTHUR
10:30
descendait de Jérusalem à Jéricho. Une pente rocheuse et tortueuse qui franchit en moins de 30 km une dénivellation de 1000 m. Cette partie de la route avait la réputation d’être infestée de voleurs et truffée de dangers.
10:32
Lévite. Les descendants de la tribu de Lévi en dehors de la lignée d’Aaron. Ils assistaient les sacrificateurs dans le service du temple.
10: 33
Samaritain. Il était inhabituel pour un Samaritain de voyager par cette route. Il se trouvait sous une double menace: rencontrer des voleurs et être victime de l’hostilité des autres voyageurs.
10: 34
de l’huile et du vin. Les voyageurs en transportaient certainement de petites quantités en tant que produits de premiers soins. Le vin avait des fonctions antiseptiques, alors que l’huile, apaisante, favorisait la guérison.
10: 35
deux deniers. L’équivalent de deux jours de salaire. Cette somme était sans doute plus que suffisante pour que l’homme reste là jusqu’à son rétablissement.
10: 36
le prochain. Jésus inverse la question initiale (v. #Lu 10: 29). Alors que le docteur de la loi partait du principe que c’était aux autres de prouver leur qualité de prochain, la réponse de Jésus ne laisse planer aucun doute: chacun a la responsabilité d’agir comme un prochain, surtout envers ceux qui sont dans le besoin.
NOTES DE HALE_NT
30 Jéricho était une ville à trente kilomètres à l’est de Jérusalem, et à environ mille mètres plus bas. La route entre Jéricho et Jérusalem était raide et rocailleuse. Cette région était un repaire de voleurs et de nombreuses personnes se faisaient attaquer et dévaliser le long du chemin. Jésus s’est peut-être inspiré d’un fait divers authentique.
31-32 Les sacrificateurs et les lévites {23} étaient considérés comme les plus justes parmi les Juifs. Mais ils étaient trop occupés pour manifester de l’amour envers leur compatriote juif mis à mal par des voleurs. Peut-être avaient-ils un travail important à accomplir au temple et ne pouvaient-ils pas consacrer de temps pour venir en aide à leur prochain.
{23} Les lévites étaient les descendants de Lévi, un des douze fils de Jacob. Ils étaient responsables du service du temple juif. Les prêtres, d’un autre côté, étaient des descendants d’Aaron, le frère de Moïse, et petit-fils de Lévi. Seuls les descendants d’Aaron étaient ordonnés prêtres.
33-35 Mais un Samaritain s’est arrêté. Même si les Samaritains n’étaient pas de vrais Juifs, et que généralement les Juifs et les Samaritains se détestaient mutuellement, celui-ci fit preuve de compassion envers le Juif qui avait été dépouillé de ses biens. Il n’a pas seulement témoigné de la sympathie, mais il a aussi pris soin du blessé. Il a soigné ses blessures et a emmené la victime dans un hôtel en payant les frais d’hébergement. Voilà ce qu’est l’amour du prochain. Par conséquent, n’aimons pas en parole ni avec la langue, mais en action et en vérité (#1Jn 3: 18).
36-37 Le docteur de la loi avait demandé : « Qui est mon prochain ? » (verset 29). La réponse est : tous les hommes, en particulier ceux qui sont dans le besoin. Mais la parabole soulève une autre question : Suis-je moi-même un prochain ? Est-ce que je me conduis comme tel ? Il est plus important de se poser cette question que de se demander qui est le prochain. Le Samaritain méprisé et « impur » était le vrai prochain, l’un de ceux qui héritent la vie éternelle.
Jésus déclara au docteur de la loi : « Va, et toi, fais de même. Comme le Samaritain s’est occupé du Juif blessé, toi, va et fais de même pour toute personne qui aurait besoin de ton aide, même si c’est un Samaritain. »
AUTRES NOTES
Le chemin de Jérusalem à Jéricho, long d’environ sept lieues, traverse une région montagneuse et solitaire, où Jérôme nous apprend que de son temps des brigands arabes attaquaient fréquemment les voyageurs. Il n’en est pas autrement aujourd’hui (voir le Voyage en Terre-Sainte de M. Félix Bovet, 7e édition, pages 242 et suivantes). Le sort du malheureux qui tomba entre les mains de ces malfaiteurs est dépeint en trois mots, de la manière la plus tragique, dépouillé de ses vêtements, couvert de blessures, à demi-mort. Quelle dureté de cœur ne faudra-t-il pas pour le voir avec indifférence !
(#Lu 10:30-37) Notre Seigneur répondit par l’histoire ou la parabole du bon Samaritain, trait admirable et trop connu pour que je m’arrête à le raconter. D’ailleurs, je ne pourrais que le transcrire. Relisez donc simplement l’Évangile, et vous verrez en quels termes, simples et forts, Jésus-Christ peint la dureté de cœur du sacrificateur et du Lévite, deux prêtres, qui, voyant un homme baigné dans son sang, passent de l’autre côté du chemin pour n’avoir pas à le secourir. Cependant, ils n’étaient point pressés de continuer leur route, car ils se trouvaient là « par hasard, » comme gens qui se promènent, tandis que le Samaritain était en voyage. Mais, plein de compassion, ce dernier s’arrête, relève le blessé, lui fait un pansement, le place sur sa propre monture, le conduit dans une hôtellerie, le veille toute une nuit, et, le lendemain, quand il doit le quitter, il tire de sa bourse deux deniers (il n’était pas riche), s’engageant à payer toute la dépense lorsqu’il reviendrait ! Du sacrificateur, du Lévite ou du Samaritain, qui se montre le prochain, l’ami de l’homme que les brigands avaient laissé pour mort ? Remarquez le tour que le Seigneur donne à son enseignement. Le docteur avait demandé : Qui est mon prochain ? et Jésus lui répond : Sois le prochain de quiconque a besoin de toi, de ton argent, de ton temps, de tes soins, de tes vœux, de tes prières, de ta compassion, de ton support, de ton affection, et tu ne me demanderas plus qui est ton prochain, parce que tu seras, toi, le prochain de tout le monde. Aimer notre prochain comme nous-mêmes, c’est nous sentir nous-mêmes le prochain de tous et de chacun ; c’est avoir pour autrui une affection qui ne dépende pas des circonstances. Par exemple, cet homme est mon ennemi, il fait tout ce qu’il peut, pour cesser d’être mon prochain ; mais, quoi qu’il fasse, il ne saurait empêcher que je sois son prochain et que je l’aime en conséquence ; non pas, si vous le voulez, parce qu’il est mon prochain, mais parce que je suis le sien. À prendre la chose de cette manière, et c’est bien ainsi que le Seigneur l’entend, qui est-ce qui oserait se justifier devant Dieu, en prétendant avoir fait les œuvres que sa loi sainte nous commande ?
On a souvent relevé la précision, le relief des paraboles de Jésus, éclatant jusque dans les moindres détails. Celle du Bon Samaritain est, à cet égard, un modèle. Au-delà de Béthanie, la route entre Jérusalem et Jéricho parcourait une contrée déserte, rocheuse, et cessait d’être sûre. Malgré la police impériale, des brigands l’infestaient. Le théâtre du drame est admirablement choisi. — Des vingt-quatre classes de prêtres, plusieurs résidaient à Jéricho. L’huile et le vin faisaient partie des provisions du voyageur. — Et quel contraste entre la conduite des dignitaires d’Israël et celle du Samaritain, honni et détesté ! Certes, on peut bien dire de cette parabole que, n’ayant « pas un trait timide, elle n’offre pas un trait hasardé ! »
Luc seul la possède — comme du reste aussi l’Enfant prodigue. Cela s’explique. Les premiers chrétiens étaient Juifs, Juifs de Jérusalem : elle dut les étonner, sinon même les choquer quelque peu. Moins souvent répétée dans la tradition orale, qui conserva d’abord les enseignements du Seigneur; elle se serait vraisemblablement perdue, si Luc, dans ses recherches pour donner à Théophile son récit de la vie du Seigneur, n’en avait eu connaissance et ne nous l’avait conservée … Béni soit Dieu !
Quelques-uns voient en outre dans la parabole, un sens allégorique dont je dois faire mention. L’homme tombé entre les mains des brigands serait le pécheur condamné justement à la mort ; les deux prêtres seraient la loi, qui refuse de nous sauver, et le bon Samaritain figurerait Jésus lui-même, auquel on donnait ce titre injurieux (#Jn 8:48). L’huile et le vin seraient le symbole des grâces du salut ; l’hôtellerie, celui de l’Église du Christ, où le Saint-Esprit console et sanctifie les âmes, et où le Sauveur se montre toujours prêt à payer pour ses rachetés. Jeux d’esprit sans valeur ! Retenons par contre que le moyen par excellence de savoir en quoi consiste l’amour du prochain, c’est de consulter l’exemple du Sauveur. Ah ! combien nous étions éloignés de lui lorsqu’il s’est fait notre prochain !
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