33 LE FILS PRODIGUE
19/11/2014 09:07LES PARABOLES DE JÉSUS
33 LE FILS PRODIGUE
LUC 15 : 11 à 32
11 ¶ Il dit encore : Un homme avait deux fils.
12 Le plus jeune dit à son père: Mon père, donne-moi la part de bien qui doit me revenir. Et le père leur partagea son bien.
13 Peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout ramassé, partit pour un pays éloigné, où il dissipa son bien en vivant dans la débauche.
14 Lorsqu’il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin.
15 Il alla se mettre au service d’un des habitants du pays, qui l’envoya dans ses champs garder les pourceaux.
16 Il aurait bien voulu se rassasier des carouges que mangeaient les pourceaux, mais personne ne lui en donnait.
17 Etant rentré en lui-même, il se dit : Combien de mercenaires chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim !
18 Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre toi,
19 je ne suis plus digne d’être appelé ton fils ; traite-moi comme l’un de tes mercenaires.
20 Et il se leva, et alla vers son père. Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, il courut se jeter à son cou et le baisa.
21 Le fils lui dit : Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.
22 Mais le père dit à ses serviteurs : Apportez vite la plus belle robe, et l’en revêtez ; mettez-lui un anneau au doigt, et des souliers aux pieds.
23 Amenez le veau gras, et tuez-le. Mangeons et réjouissons-nous ;
24 car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils commencèrent à se réjouir.
25 Or, le fils aîné était dans les champs. Lorsqu’il revint et approcha de la maison, il entendit la musique et les danses.
26 Il appela un des serviteurs, et lui demanda ce que c’était.
27 Ce serviteur lui dit : Ton frère est de retour, et, parce qu’il l’a retrouvé en bonne santé, ton père a tué le veau gras.
28 Il se mit en colère, et ne voulut pas entrer. Son père sortit, et le pria d’entrer.
29 Mais il répondit à son père: Voici, il y a tant d’années que je te sers, sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour que je me réjouisse avec mes amis.
30 Et quand ton fils est arrivé, celui qui a mangé ton bien avec des prostituées, c’est pour lui que tu as tué le veau gras !
31 Mon enfant, lui dit le père, tu es toujours avec moi, et tout ce que j’ai est à toi ;
32 mais il fallait bien s’égayer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort et qu’il est revenu à la vie, parce qu’il était perdu et qu’il est retrouvé.
NOTES DE JOHN MACARTHUR
15: 11-12 La parabole du fils prodigue est la plus familière et la plus aimée de toutes celles prononcées par Christ. Elle fait partie des paraboles les plus longues et les plus détaillées, et contient plus d’une leçon, ce qui est exceptionnel. Le fils prodigue est l’exemple même d’une repentance sincère. Le frère aîné représente la méchanceté des pharisiens: leur propre justice, leurs préjugés et leur indifférence à l’égard des pécheurs repentants. Le père représente Dieu, qui est prompt à pardonner et qui attend avec impatience le retour du pécheur. Toutefois, comme dans les autres paraboles de ce chapitre, le thème principal est bien la joie de Dieu et les réjouissances qui remplissent le ciel lorsqu’un pécheur se repent.
15: 12
donne-moi la part de bien qui doit me revenir. Une demande choquante, qui signifie implicitement qu’il souhaite la mort de son père: le fils n’avait droit à aucun héritage tant que son père était en vie. Le père accède cependant à cette requête et lui donne sa part, qui correspond au tiers de la propriété. (Le frère aîné héritait d’une double part à cause du droit d’aînesse, #De 21: 17.) Cette scène symbolise tous les pécheurs (liés à Dieu le Père en tant que ses créatures) qui perdent les privilèges dont ils pourraient jouir, lorsqu’ils refusent toute relation avec Dieu et choisissent à la place une vie de péché consacrée à leur propre plaisir.
15: 13
ayant tout ramassé. Le fils prodigue prend apparemment tout ce qui lui revient en liquide et part, abandonnant son père pour foncer tête baissée vers une vie de péché.
en vivant dans la débauche. Non content de tout gaspiller, le fils vit dans une immoralité pleine de dévergondage (v. #Lu 15: 30). Il s’agit d’une vie dissolue au plus haut point.
15: 15
garder les pourceaux. C’était la pire des dégradations imaginables pour les auditeurs juifs de Jésus, les porcs étant considérés comme les plus détestables parmi les animaux impurs.
15: 16
Il aurait bien voulu se rassasier des carouges. Il s’agit des gousses de caroubier, utilisées comme fourrage pour les animaux, mais indigestes pour les hommes. La seule raison pour laquelle il ne mange pas la nourriture des porcs, c’est qu’il n’en a pas la possibilité.
personne ne lui en donnait. Il ne peut même pas survivre en mendiant. Sa situation est catastrophique. Elle symbolise la condition du pécheur éloigné de Dieu, désespéré et incapable de s’en sortir par lui-même.
15: 17
Étant rentré en lui-même. C’est-à-dire revenant à son bon sens. Lorsqu’il se retrouve dépourvu de tout et affamé, à cause de sa vie de péché, il est capable de plus de lucidité. Dans sa nouvelle condition, il est prêt à recevoir le salut.
15: 18
je lui dirai. Il réfléchit longuement à ce qu’il dira et mesure le prix de sa repentance (v. #Lu 15: 19).
j’ai péché contre le ciel. Le « ciel » est un euphémisme pour désigner Dieu. Le fils prend conscience de la futilité de sa situation et comprend en même temps la gravité de ses transgressions contre son père.
15: 20
son père le vit. De toute évidence, le père espérait revoir son fils et attendait son retour.
il courut. L’empressement et la joie du père au retour de son fils ne trompent pas: ils sont l’expression de cet attribut merveilleux de Dieu qui le distingue de tous les faux dieux inventés par les hommes et les démons. Il ne manifeste aucune indifférence ni hostilité, mais, Sauveur par nature, il désire que les pécheurs se repentent, et il se réjouit lorsqu’ils reviennent à lui. De #Ge 3:8 à #Ap 22: 17, de la chute à la consommation de toutes choses, Dieu n’arrête pas de chercher à sauver les pécheurs et se réjouit chaque fois que l’un d’entre eux se repent et se convertit.
15: 21 Le fils ne peut terminer les paroles de repentance qu’il a préparées, car son père l’interrompt pour lui accorder son pardon. Cette scène représente l’empressement de Dieu à pardonner le pécheur.
15: 22
le père dit. Sans une seule parole de reproche concernant le passé, le père déverse son amour sur son fils et exprime sa joie d’avoir retrouvé ce qui était perdu. Chacun des cadeaux du père reflète une facette particulière de son amour et témoigne de la totale acceptation dont il fait preuve vis-à-vis de son fils.
robe. Réservée à l’invité d’honneur.
anneau. Un symbole d’autorité.
souliers. Généralement, les esclaves n’en portaient pas; ils représentent donc le rétablissement complet dans le statut de fils.
15: 23
le veau gras. Réservé uniquement aux occasions spéciales telles qu’un sacrifice ou la célébration d’une fête solennelle. Toutes ces marques de faveur (vv. #Lu 15:22-23) symbolisent la générosité des bénédictions du salut (cf. #Ep 1:3 ; #Ep 2:4-7).
15: 25
le fils aîné. Il symbolise le pharisien ou le religieux hypocrite qui se tient près de la demeure du Père (le temple) mais qui n’a aucun sens de son péché, n’éprouve pas d’amour sincère pour le Père (autrement il partagerait sa joie) et ne s’intéresse nullement aux pécheurs repentants. 15: 28
Il se mit en colère. Une attitude à mettre en parallèle avec les murmures des scribes et des pharisiens (v. #Lu 15: 2).
15: 29
sans avoir jamais transgressé tes ordres. Cela est peu probable, étant donné le mépris dont ce garçon fait preuve envers son père en refusant de prendre part à sa grande joie. Cette affirmation en dit long sur le problème fondamental de tous les hypocrites religieux: ils ne reconnaîtront pas leur péché et ne s’en repentiront pas. Le commentaire du fils aîné reflète le même état d’esprit que les paroles des pharisiens en #Lu 18: 11.
jamais tu ne m’as donné un chevreau. Il semble que, durant toutes ces années de service consacrées au père, le fils a eu des motifs par trop intéressés, avec comme moteur la pensée d’obtenir quelque chose pour lui-même. Le sentiment de propre justice de ce fils est certes plus acceptable, d’un point de vue social, que la débauche de son jeune frère, mais il est tout aussi déshonorant pour le père et nécessite la repentance.
15: 30
ton fils. Littéralement « ce fils de toi », expression chargée d’un profond mépris (cf. « ce publicain » en #Lu 18: 11). Le fils aîné est incapable de dire « mon frère ».
15: 31
tout ce que j’ai est à toi. L’héritage ayant déjà été distribué (v. #Lu 15: 12), tout ce que le père possède est littéralement à la disposition du fils aîné. Pourtant, celui-ci regarde d’un mauvais œil même l’amour que le père manifeste au fils prodigue. Les scribes et les pharisiens avaient un accès aisé à toutes les richesses de la vérité de Dieu. Ils passaient leur vie entière avec l’Écriture et dans des cultes publics, mais en réalité ils n’avaient jamais joui des trésors dont bénéficie un homme qui se repent.
15: 32
il fallait bien s’égayer. Cette phrase résume les trois paraboles.
ton frère. Littéralement « ce fils de toi », expression chargée d’un profond mépris (cf. « ce publicain » en #Lu 18: 11). Le fils aîné est incapable de dire « mon frère ».
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