
4 de 69 - Le citoyen romain
07/06/2020 00:314- Le citoyen romain
Paul appartenait aux trois cultures les plus importantes de son temps : la culture romaine, la culture grecque et la culture hébraïque. Son éducation et ses racines lui donnaient ainsi une largueur d’esprit, une polyvalence exceptionnelle.
Sa culture latine
Ce Juif de Tarse était fier de son appartenance à la citoyenneté romaine. « Je suis citoyen romain ». Il utilisera ce titre à son avantage en de nombreuses occasions. Être citoyen romain, c'était bénéficier d'un statut très particulier qui donnait le droit de participer à la vie publique et surtout qui accordait des garanties judiciaires et fiscales à ceux de la minorité qui avaient ce privilège. C’était le plus grand titre de noblesse de l’Empire romain et le seul symbole de « standing » social à cette époque.
La citoyenneté romaine
conférait trois privilèges
principaux
Paul profitera toute sa vie de cette dignité qu'il tenait de son père. Il n'existait alors que quatre à cinq millions de citoyens romains dans un empire d’environ 55 millions d’habitants, soit moins de dix pour cent de la population totale.
La citoyenneté romaine conférait trois privilèges principaux : le droit de vote, le droit d’immunité contre les sanctions déshonorantes et le droit d’être jugé devant le plus haut tribunal de l’Empire.
L'aqueduc Pont du Gard: l'architecture romaine monumentale au service de la santé publique.
Voie romaine près de Tarse en Turquie, ville natale de Paul.
Le colisée de Rome demeure encore un des principaux monuments de la ville.
Pour ce qui est du droit de vote, nous ne savons pas si Paul l’a exercé dans sa ville de Tarse. Il pouvait participer à l'assemblée du peuple où se discutait et se décidait tout ce qui concernait la vie et l'organisation de la cité. Seuls les citoyens romains avaient ce droit de participation aux assemblées. Les femmes, les esclaves, les affranchis et les étrangers en étaient exclus. Les Grecs appelaient ce système démocratie, de demos (peuple) et kratia (gouvernement). En réalité, ce n'était pas un «gouvernement du peuple», mais plutôt le gouvernement d’une élite restreinte de citoyens privilégiés.
Le second avantage incluait l'immunité contre les sanctions déshonorantes.
Dans la ville de Philippes, Paul obtiendra des excuses de la part des juges qui l’avaient condamné à être battu de verges sans jugement. Plus tard, à Jérusalem, c'est en invoquant ce privilège qu'il échappera de justesse à la flagellation. Condamné à mort, il ne sera ni crucifié, ni brûlé dans les jardins de Néron, ni jeté aux bêtes féroces dans l’arène, comme bon nombre de chrétiens. Il sera décapité, mort plus honorable pour un citoyen romain.
Le troisième privilège sera utile à Paul lors de la première audience devant le nouveau gouverneur Festus, à Césarée maritime. En désespoir de cause, pour échapper aux conjurés qui avaient décidé de l’assassiner, il demandera d’être jugé devant la cour suprême de l’empereur, à Rome (Actes 25, 11), requête qui lui sera accordée.
Il se peut que cet « appel à César » ait été une erreur tactique de la part de Paul. En effet, comme le remarquait le roi Agrippa après l'audience : « On aurait pu relâcher cet homme s'il n'en avait appelé à César » (Actes 26, 32) ; mais Paul connaissait beaucoup mieux ses compatriotes juifs que le roi Agrippa. S’il était retourné à Jérusalem, il aurait été assassiné en chemin.
Rome a été une attraction irrésistible pour Paul de Tarse. Centre de tous les pouvoirs, cette ville semble avoir joué un rôle déterminant dans son programme missionnaire. Son avance progressive, délibérée et hardie, d'Est en Ouest, correspond à un plan préétabli de conquête pour le Christ, jusqu’à la capitale du monde. Rome devenait pour lui le symbole de l’universalité du christianisme.
La citoyenneté romaine
explique en grande partie
la largeur d'esprit de Paul
et sa volonté de faire éclater l'étroitesse d'esprit du
judaïsme de son temps
La citoyenneté romaine explique en grande partie la largeur d'esprit de Paul, sa compréhension des non-Juifs et son loyalisme à l'égard de l'État, loyalisme qui lui inspira des paroles bienveillantes et des invitations à la prière pour les détenteurs de l'autorité publique.
La citoyenneté romaine fut un atout important dans son effort pour faire éclater l’étroitesse d’esprit du judaïsme de son temps et en arriver à un christianisme universel.
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