49 - Le dernier voyage à Jérusalem

18/04/2021 00:21
Troisième voyage missionnaire de Paul

49 - Le dernier voyage à Jérusalem

Saint Paul, par El GrecoSaint Paul, par El Greco

Avant de retourner à Jérusalem, Paul admet qu'il redoute les dangers de cette visite : "Je vous exhorte, frères, par notre Seigneur Jésus-Christ et par l’amour de l’Esprit, à combattre avec moi, en adressant à Dieu des prières en ma faveur, afin que je sois délivré des incrédules de la Judée, et que les dons que je porte à Jérusalem soient agréés des saints, en sorte que j’arrive chez vous avec joie, si c’est la volonté de Dieu, et que je jouisse au milieu de vous de quelque repos. 

31  afin que je sois délivré des incrédules de la Judée, et que les dons que je porte à Jérusalem soient agréés des saints,
32  en sorte que j’arrive chez vous avec joie, si c’est la volonté de Dieu, et que je jouisse au milieu de vous de quelque repos.
 (Romains 15, 30-32)

Plus Paul approche de Jérusalem et plus son angoisse grandit. Les Juifs et les Judéo-chrétiens le haïssent, et ils sont tout-puissants dans la ville sainte.

À Assos, sur la côte nord du golfe d'Edremit, Paul et ses compagnons se partagent la collecte. L’historien Flavius Josèphe mentionne les règles à suivre lorsqu’on transporte des sommes d’argent importantes : on réduit les différentes monnaies en or que l'on répartit entre les porteurs. Les pièces sont alors cousues dans les vêtements de chacun.

Grâce au récit des Actes des Apôtres, nous connaissons les étapes du voyage de Paul et de ses compagnons : d'Assos, le bateau se dirige sur Mytilène, port de la grande île de Lesbos, d'où il gagne l'île de Chio, patrie d'Homère. Une étape à Samos, une escale à Trogyllion et l'on arrive à Milet. Ce sera la dernière escale de Paul en terre d’Asie.

Plus Paul approche de
Jérusalem et plus son
angoisse grandit. Les Juifs
et les Judéo-chrétiens
le haïssent, et ils sont
tout-puissants dans la
ville sainte

À Milet, située à quelques kilomètres d’Éphèse où il a passé trois ans de sa vie, Paul décide de ne pas se rendre dans la ville : «il était décidé à éviter l'escale d'Éphèse pour ne pas perdre de temps en Asie», écrit Luc. (Actes 20, 16) La vérité est qu’il a peur d’être agressé à Éphèse. Il souhaite quand même rencontrer certains de ses fidèles et leur demande de le rejoindre à Milet. Luc s'applique à reconstituer ses propos adressés à ceux et celles qui viennent le rencontrer. Les anciens de la communauté se rendent au port de Milet pour voir leur apôtre une dernière fois. La scène des adieux est l’un des tableaux les plus émouvants du journal de Luc :

« Et maintenant voici, lié par l’Esprit, je vais à Jérusalem, ne sachant pas ce qui m’y arrivera ;

seulement, de ville en ville, l’Esprit-Saint m’avertit que des liens et des tribulations m’attendent.
Mais je ne fais pour moi-même aucun cas de ma vie, comme si elle m’était précieuse, pourvu que j’accomplisse ma course avec joie, et le ministère que j’ai reçu du Seigneur Jésus, d’annoncer la bonne nouvelle de la grâce de Dieu.
Et maintenant voici, je sais que vous ne verrez plus mon visage, vous tous au milieu desquels j’ai passé en prêchant le royaume de Dieu.
C’est pourquoi je vous déclare aujourd’hui que je suis pur du sang de vous tous,
car je vous ai annoncé tout le conseil de Dieu, sans en rien cacher.
Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques, pour paître l’Eglise du Seigneur, qu’il s’est acquise par son propre sang.
Je sais qu’il s’introduira parmi vous, après mon départ, des loups cruels qui n’épargneront pas le troupeau,
et qu’il s’élèvera du milieu de vous des hommes qui enseigneront des choses pernicieuses, pour entraîner les disciples après eux.
Veillez donc, vous souvenant que, durant trois années, je n’ai cessé nuit et jour d’exhorter avec larmes chacun de vous.
Et maintenant je vous recommande à Dieu et à la parole de sa grâce, à celui qui peut édifier et donner l’héritage avec tous les sanctifiés.
Je n’ai désiré ni l’argent, ni l’or, ni les vêtements de personne.
Vous savez vous-mêmes que ces mains ont pourvu à mes besoins et à ceux des personnes qui étaient avec moi.
Je vous ai montré de toutes manières que c’est en travaillant ainsi qu’il faut soutenir les faibles, et se rappeler les paroles du Seigneur, qui a dit lui-même : Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir.
»

Intense est l'émotion:

« Après avoir ainsi parlé, il se mit à genoux, et il pria avec eux tous.
Et tous fondirent en larmes, et, se jetant au cou de Paul, ils l’embrassaient,
affligés surtout de ce qu’il avait dit qu’ils ne verraient plus son visage. Et ils l’accompagnèrent jusqu’au navire. 
»
 (Actes 20, 22-38)

carte du 3e voyage de PaulPaul et ses compagnons s’embarquent et les vents sont favorables jusqu'à Cos. Le lendemain on atteint Rhodes et, le troisième jour, Patara. Comme le bateau sur lequel ils voyagent poursuit sa route vers une autre destination, ils continuent sur un bateau marchand qui se rend à Tyr où ils débarquent après six ou sept jours de navigation. Une Église chrétienne y existe déjà et elle exprime, en accueillant Paul, une inquiétude sur son sort.

 

À chaque étape on voudrait l'empêcher de monter à Jérusalem mais toujours
en vain.

Chacun tente de le convaincre à ne pas se rendre à Jérusalem. Au bout d’une semaine, il prend congé à bord d’une embarcation qui se dirige vers Ptolémaïs, là où au 12e siècle s'élèvera la forteresse de Saint-Jean-d'Acre des croisés. De là, Paul et les siens repartent pour Césarée, une marche de deux jours (cinquante-cinq kilomètres). Pendant environ une semaine, ils séjournent chez Philippe, l'un des sept diacres.

Poussé par l'Esprit, le prophète Agabus, que Paul a bien connu à Antioche, descend de Jérusalem pour l'empêcher de continuer son voyage :

«Comme nous passions plusieurs jours à Césarée, un prophète du nom d’Agabus descendit de Judée. Il vint nous trouver et, prenant la ceinture de Paul, il s’en lia les pieds et les mains en disant : «Voici ce que dit l’Esprit Saint : L’homme auquel appartient cette ceinture, les Juifs le lieront comme ceci à Jérusalem, et ils le livreront aux mains des païens

À ces paroles, les compagnons de Paul et les chrétiens de l’endroit se mirent à le supplier de ne pas monter à Jérusalem. Alors il répondit :

«Qu’avez-vous à pleurer et à me briser le coeur? Je suis prêt, moi, non seulement à me laisser lier, mais encore à mourir à Jérusalem pour le nom du Seigneur Jésus

Comme il n’y avait pas moyen de le persuader, nous avons cessé nos instances en disant : «Que la volonté du Seigneur se fasse!» (Actes 21,10-14).

Dans le récit des Actes, tout le trajet de Milet à Jérusalem tient à la fois d’une procession triomphale et d’un cortège de deuil. Partout les Églises accueillent Paul avec chaleur, dans une atmosphère de fête mêlée d'inquiétude. À chaque étape on voudrait l'empêcher de monter à Jérusalem mais toujours en vain.

L'Église officielle de Jérusalem
n'a pas offert l'hospitalité au
plus grand de ses Apôtres.

La caravane entama la dernière étape du voyage. Quelques disciples de Césarée l'accompagnèrent jusqu'à la ville sainte. Paul trouva un refuge dans la maison d'un ancien disciple du Seigneur nommé Mnason. L'Église officielle de Jérusalem n'a pas offert l'hospitalité au plus grand de ses Apôtres.

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