
54. De Césarée à Malte
23/05/2021 00:2654. De Césarée à Malte
Après la rencontre avec le Sanhédrin, le procureur Festus décida d’envoyer Paul à Rome avant la «saison de la mer close», avant que la navigation ne soit interdite.
En route vers Rome, Paul entreprend son dernier voyage en mer. Un voyage qui sera épouvantable!
Le bateau fait escale à Sidon; avec la bienveillance du centurion, Paul a la joie d'y rencontrer la communauté chrétienne.
Comme Paul l'avait prévu et prévenu, un ouragan violent s'élève et secoue dangereusement le bateau
Pendant quatorze jours et quatorze nuits, les voyageurs sont ballottés sur une mer en furie.
Paul et d'autres prisonniers furent placés sous la garde du centurion Julius, de la cohorte Augusta, l'une des cinq cohortes cantonnées dans le port de Césarée. Julius était bienveillant à l'égard de Paul et il permit à ce dernier de se faire accompagner de ses trois amis : Luc, Aristarque et Timothée. Seuls les prisonniers de marque obtenaient parfois une telle permission. Dans le texte, Luc utilise de nouveau le fameux «nous», signifiant ainsi qu’il faisait partie du voyage.
Arrivés à Sidon, le centurion permit à Paul de visiter la communauté chrétienne. Au port de Myre, on changea de bateau et les passagers montèrent à bord d'un grand navire de la flotte égyptienne affectée au transport du blé. Le bateau contourna avec difficulté l'île de Rhodes, et finit par aborder à Bons-Ports, en Crète. Luc nous dit que la fête du Yom Kippour était passée, ce qui veut dire que c’était l'époque des tempêtes suivant l'équinoxe d'automne.
On réunit un conseil pour décider si l’on devait reprendre la mer ou si, au contraire il était préférable de passer l'hiver là où on se trouvait. Paul, «le citoyen romain», bien que prisonnier, fut admis à cette réunion. Il déconseilla fortement de poursuivre le voyage : «Mes amis, je vois que la navigation n’ira pas sans péril et sans grave dommage non seulement pour la cargaison et le navire, mais même pour nos personnes» (Ac 27, 10). On courait de grands risques en s’aventurant sur la mer en cette période de tempêtes. Malgré ses réticences, la décision fut prise de poursuivre le voyage et de quitter l’abri de Beaux-Ports sur la côte sud de la Grèce. Ce que Paul avait prévu arriva. Une violente tempête se déchaîna et tous les passagers crurent qu’ils seraient engloutis par les flots.
Le bateau secoué par un ouragan du nord-est partit à la dérive vers la petite île de Cauda. Au troisième jour de tempête, toute la cargaison a dû être jetée à la mer afin de manoeuvrer plus facilement. On ne voyait rien, ni le soleil, ni les étoiles, ni la côte, et l'espoir de survie était bien mince. Dans cette situation désespérée, Paul rassura tout le monde : «Je vous invite à avoir bon courage, car aucun de nous y laissera la vie, le navire seul sera perdu. Cette nuit en effet m’est apparu un ange du Dieu auquel j’appartiens et que je sers, et il m’a dit : «Sois sans crainte, Paul, il faut que tu comparaisses devant César, et voici que Dieu t’accorde la vie de tous ceux qui naviguent avec toi. Courage donc, mes amis! Je me fie à Dieu de ce qu’il en sera comme il m’a dit». (Actes 27, 22-24)
Pendant quatorze jours et quatorze nuits, les voyageurs furent ballottés sur la mer que les Anciens appelaient «l'Adria», entre la Grèce et la Sicile. Soudain, après ces longs jours de tempête, vers le milieu de la nuit, un matelot s’écria : «Terre ! La terre est proche». À travers les mugissements des eaux, il avait entendu le grondement des vagues se brisant contre des écueils. Rapidement, on jeta la sonde et, afin d’arrêter le navire dans sa course folle et l'empêcher de se briser sur un écueil, on laissa filer les ancres.
Pour les matelots embauchés au hasard - hommes de toutes provenances : bagnards échappés de prison, esclaves en fuite, désoeuvrés sans travail, révoltés, mécontents, aventuriers -, le navire et la vie des voyageurs importaient peu. Dans l'obscurité, Paul entendit un chuchotement et un bruit suspect. Un groupe de matelots tentait de descendre la chaloupe de sauvetage, pour se sauver en abandonnant les passagers à leur destin. Paul se précipita chez le centurion, et lui fit part des intentions de l'équipage : «Si ceux-là ne restent pas sur le vaisseau, vous ne pouvez être sauvés». Aussitôt Julius donna ordre à ses soldats de couper les amarres de la chaloupe. C'est ainsi qu'on assura l'union des forces, si indispensable au salut de tous.
Ce qui devait arriver, arriva! Le bateau échoua sur l'île de Malte et se disloqua sous les vagues de la mer.
Heureusement, les gens de l'îles firent bon accueil aux naufragés
Pendant qu'il alimentait un feu sur la plage, Paul fut mordu par un serpent. Mais, par miracle, la morsure n'eut aucun effet.
Le jour venu, on ne parvient pas à reconnaître la terre qui apparaissait à l’horizon. Ayant repéré une petite baie, les matelots laissèrent glisser le bateau jusque sur la plage. Le vent le poussa sur un banc de sable et le bateau se disloqua sous les vagues de la mer. Les soldats qui étaient responsables des prisonniers en cas d'évasion, eurent un instant l’intention de les tuer afin que nul ne puisse s’échapper, mais le centurion, qui voulait sauver Paul, s'y opposa et ordonna à ceux qui savaient nager de gagner la terre. Les autres n'avaient qu'à s'accrocher à des épaves flottantes. Tous abordèrent sains et saufs.
Ils s'étaient échoués sur l’île de Malte. Les gens de l’île firent bon accueil aux naufragés et allumèrent un grand feu afin de sécher et de réchauffer ces hommes épuisés par quatorze jours de lutte contre la mer déchaînée. Paul avait ramassé une brassée de bois mort et la jetait dans le feu lorsque la chaleur en fit sortir une vipère qui s'accrochait à sa main. À la vue du reptile, les habitants de l'île, qui n'ignoraient pas le statut de prisonnier de Paul, se disaient les uns aux autres: «Pour sûr, c’est un assassin que cet homme : il vient d’échapper à la mer, et la vengeance divine ne lui permet pas de vivre.» (Actes 28, 4). Mais l'Apôtre, secouant la main, jeta la vipère dans le feu, sans faire attention à la morsure dont il avait été l'objet. Les Maltais s'attendaient à le voir tomber mort, mais après une longue attente, ils constatèrent qu'il ne lui arrivait rien d'anormal.
Près du lieu du naufrage, certaines terres appartenaient au gouverneur de l'île, Publius. Paul et ses compagnons furent reçus chez lui pendant trois jours et traités comme des invités de marque. Le père de Publius était malade. Paul lui imposa les mains et le guérit. Suite à cette guérison de nombreux malades vinrent demander à l'Apôtre de les guérir à leur tour, ce qu'il fit volontiers.
Avant de s’échouer sur Malte, le bateau avait parcouru près de huit cent cinquante kilomètres depuis le départ de Crète. Une fois sur l’île, il fallut attendre plus de trois mois, c’est-à-dire jusqu’au printemps, avant de repartir.
Les pieux Maltais croient encore aujourd’hui, que ce fut grâce à la prière de Paul que les serpents venimeux ont disparu de leur île. De nos jours encore, le 10 février, ils célèbrent avec ferveur la «Fête du naufrage».
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