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58.L'épître aux Colossiens
20/06/2021 00:3058.L'épître aux Colossiens
Même sous la garde d'un soldat [...peut-être un des nombreux qu'il convertira], Paul dicte ses lettres aux communautés
De sa prison, à Rome, Paul envoie plusieurs lettres aux Églises. Il écrit aux Colossiens, aux Éphésiens, à Philémon et aux Philippiens. Il y a d’autres lettres de cette période d’emprisonnement qui ne nous sont pas parvenues.
Plusieurs experts ont des doutes sur l’authenticité des lettres aux Colossiens et aux Éphésiens et pensent qu’elles auraient été écrites par un disciple de Paul, une dizaine d’années plus tard. Mais le développement doctrinal de ces deux épitres rend vraisemblable une rédaction durant la captivité de l’Apôtre à Rome, entre les années 60 et 62. De sa prison, Paul multipliait alors les contacts avec les chrétiens qu’il avait connus.
L’épître aux Colossiens s’adresse à une communauté située en Phrygie, à deux cents kilomètres d'Éphèse. Elle avait été fondée par Épaphras, le disciple de Paul : «C'est Épaphras, notre cher compagnon de service, qui vous a instruits; il nous supplée fidèlement comme ministre du Christ, et c'est lui-même qui nous a fait connaître votre dilection dans l'Esprit» (1, 7-8). Colosses, en partie détruite par un tremblement de terre en l’année 61, peu de temps après que Paul eut expédié sa lettre, ne retrouvera jamais son importance dans la région.
Épaphras «qui se donne bien de la peine» pour les Églises de Colosses, de Laodicée et de Hiérapolis, est venu rejoindre Paul à Rome. Les gens de Colosses se heurtaient au problème du mal. La souffrance est parfois si démesurée et si insupportable, que tout essai de solution par une philosophie naturelle conduit nécessairement au désespoir. En cette matière, il n'y a qu'une solution selon Paul : la croix du Christ. Sans la mystique de la croix, on ne peut venir à bout de ce problème. Paul lui-même ne réussit à accepter ses souffrances que parce qu’il souffre en tant que membre du corps mystique du Christ, et «il complète en sa chair ce qui manque aux épreuves du Christ, en faveur de tous» (1, 24). A tous les membres du corps du Christ est attribuée une mesure de participation aux souffrances de la tête. Cette pensée devient pour Paul une grande source de joie car sa souffrance prend alors un sens apostolique. Il peut ainsi participer à l'oeuvre du Seigneur et ses épreuves s'ajoutent à celles du Christ pour son Église.
L'épître aux Colossiens ajoute quelques aspects nouveaux à la théologie de Paul, comme par exemple la réflexion sur le Christ, centre de la création. L'homme aliéné, soumis à l'autorité des puissances du mal, est sauvé et «réconcilié» à Dieu par l’intermédiaire de Jésus-Christ.
Le baptême est le signe rituel de cette réconciliation (3, 1-17). Par opposition aux rites divers contre lesquels Paul met en garde, le baptême est présenté comme la véritable circoncision (Col 2, 11). Déjà Jérémie invitait à la circoncision du coeur (Jr 4, 4). Les Colossiens ne sont pas circoncis, comme le voudraient les judéo-chrétiens, mais selon Paul le baptême est la nouvelle circoncision qui remplace celle des Juifs et qui introduits les chrétiens au peuple de Dieu et à la vie du Christ. Cette vie nouvelle devient la source de tous les comportements chrétiens : la foi, la charité, la paix, la prière animée par l'Esprit.
Le Christ est la tête du Corps qu'est l'Église. Il est aussi le Premier-Né d'entre les morts, le premier ressuscité. Il rend à l'univers l'ordre que Dieu voulait avant la venue du péché. Cette unité du monde recentré sur Jésus était une idée chère à Paul. Grâce à Jésus, l'oeuvre créatrice de Dieu est achevée en réalisant l'unité du monde autour de sa personne.
Pour celui ou celle qui accède à la foi, il convient de se dévêtir du vieil homme pour revêtir l’homme nouveau à l’image du son Créateur :
«Il n'est plus question de Grec ou de Juif, de circoncision ou d'incirconcision, de Barbare, de Scythe, d'esclave, d'homme libre; il n'y a que le Christ, qui est tout et en tout. Vous donc, les élus de Dieu, ses saints et ses bien-aimés, revêtez-vous des sentiments de tendre compassion, de bienveillance, d'humilité, de douceur, de patience; supportez-vous les uns les autres et pardonnez-vous mutuellement, si l'un a contre l'autre quelque sujet de plainte; le Seigneur vous a pardonné, faites de même à votre tour. Et puis, par-dessus tout, la charité, en laquelle se noue la perfection. Avec cela, que la paix du Christ règne dans vos cœurs : tel est bien le terme de l'appel qui vous a rassemblés en un même Corps. Enfin vivez dans l'action de grâces!» (3, 11-15)
À la fin de la lettre, la liste des salutations des amis de Paul laisse supposer qu’ils s'étaient rassemblés à Rome autour de l'Apôtre. Son logement se transforme en un lieu d'amitié où tous les amis pensent aux soeurs et aux frères absents, où ils viennent prier et chanter, où ils se rassemblent pour la fraction du pain. Paul a toujours été un «communautaire», un «universaliste» et Rome lui suggère définitivement la vision universelle de l'Église : «Tychique vous informera... Je lui adjoins Onésime... Aristarque, mon compagnon de captivité, vous salue, ainsi que Marc, le cousin de Barnabé... Jésus surnommé Justus vous salue également... Épaphras, votre compatriote, vous salue... vous avez les salutations de Luc, le cher médecin, et de Démas.»
Paul termine en écrivant : «Et quand cette lettre aura été lue chez vous, faites qu'on la lise aussi dans l'Église de Laodicée; de votre côté, procurez-vous, pour la lire aussi, celle de Laodicée» (Col. 4, 16).
Paul écrivait souvent, non pas pour une seule église, mais pour plusieurs. La lettre s’achève ainsi : «Voici le salut de ma main, moi Paul. Souvenez-vous de mes chaînes.»
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