65 - La lettre à Tite.

15/08/2021 00:38

65 - La lettre à Tite.

Saint Tite

Tite est un autre "frère aimé" que Paul a converti et dont il ne pouvait se passer.

Il accompagna son maître à Jérusalem et assista avec lui au premier Concile. Six années durant, il l'accompagna dans ses voyages, prêchant l'Évangile avec lui et déployant un zèle infatigable. Quand ils eurent évangélisé l'île de Crète, Paul y laissa Tite pour continuer son oeuvre.

Après sa sortie de prison, Paul est peut-être allé en Espagne. Il a ensuite visité la Crète, où il a laissé Tite, et s'est alors rendu en Macédoine en passant par Corinthe, Éphèse et Troas. En automne 66, nous le retrouvons, avec un groupe d'amis, se dirigeant vers Nicopolis, la ville la plus importante de l'Épire, sur la côte de la Mer Adriatique.

Nicopolis (ville de la victoire) était une Colonie romaine que César-Auguste avait fondée, en souvenir de la bataille d'Actium remportée à cet endroit, sur Marc-Antoine et Cléopâtre, en 31 av. J.-C. Paul désirait passer l'hiver dans cette ville avant de retourner à Rome pour consoler la communauté chrétienne fortement décimée par la persécution de Néron. Il écrivit une lettre à Tite, alors en Crète, le priant de venir le rejoindre à Nicopolis. Cette lettre possède une coloration juive très marquée. Elle manifeste la préoccupation de l’Apôtre à l'égard de gens qui «enseignent ce qu'il ne faut pas».

Paul manifeste sa préoccupation à l'égard de gens qui «enseignent ce qu'il ne faut pas».

La situation des chrétiens en Crète est semblable à celle d'Éphèse. Là aussi, il est question de «menteurs», de «généalogies», de «discours creux», de «disputes» et de «polémiques».

Comme dans la première lettre à Timothée, l'usage du «tu» encadre des propos formulés à la troisième personne : «la loi est bonne si on l’utilise bien», «que les diacres soient des gens dignes», «tout aliment est bon et rien n'est à proscrire», «tout est pur pour les purs»...

Comme il l'a fait à Timothée,
Paul rappelle à Tite les qualités requises pour accéder aux ministères de l'épiscope, de diacre et de presbytre.

Ces deux lettres révèlent l'existence de certains ministères que nous retrouverons plus tard chez saint Ignace d'Antioche, au début du 2e siècle. Elles mentionnent trois ministères en particulier : celui de l'épiscope, celui des diacres (hommes et femmes) et celui des presbytres. Dans les lettres de Paul, ces termes ont le sens premier du grec courant : episkopos = surveillant, gardien; diakonos = serviteur, servante; presbyteros = personne âgée.

La lettre à Tite énumère les qualités requises pour accéder à ces trois ministères :

«Si je t’ai laissé en Crète, c’est pour y achever l’organisation et pour établir dans chaque ville des presbytres, conformément à mes instructions. Chaque candidat doit être irréprochable, mari d’une seule femme, avoir des enfants croyants, qui ne puissent être accusés d’inconduite et ne soient pas insoumis. L’épiscope, en effet, en sa qualité d’intendant de Dieu, doit être irréprochable : ni arrogant, ni coléreux, ni buveur, ni batailleur, ni avide de gains déshonnêtes, mais au contraire hospitalier, ami du bien, pondéré, juste, pieux, maître de soi, attaché à l’enseignement sûr, conforme à la doctrine...»

Le mot «évêque» (episkopos) est plus ancien que le terme utilisé pour la fonction chrétienne. On le retrouve déjà chez Homère et chez les classiques grecs, dans le sens de surveillants dans les temples ou dans les colonies. La définition chrétienne de la fonction épiscopale n'apparaîtra que quelques dizaines d'années après la mort de Paul, dans les lettres de l'évêque martyr Ignace d'Antioche.

Dans la première lettre à Timothée, le rôle de l'épiscope dans l'Église de Dieu est comparé à celui du père de famille dans sa maison. Sa tâche est, selon toute vraisemblance, de diriger, gouverner, exercer une responsabilité. De toutes les qualités requises, il y a celle de l’enseignement (didaktikos) : «il doit être apte à l’enseignement». Paul indique que ceux qui l’exercent ont droit à une double rémunération.

«Celui qui aspire à la charge d’épiscope désire une noble fonction. Aussi faut-il que l’épiscope soit irréprochable, mari d’une seule femme, qu’il soit sobre, pondéré, courtois, hospitalier, apte à l’enseignement, ni buveur ni batailleur, mais bienveillant, ennemi des chicanes, détaché de l’argent, sachant bien gouverner sa propre maison et tenir ses enfants dans la soumission d’une manière parfaitement digne. Car celui qui ne sait pas gouverner sa propre maison, comment pourrait-il prendre soin de l’église de Dieu? Que ce ne soit pas un converti de fraîche date, de peur que l’orgueil lui tournant la tête, il ne vienne à encourir la même condamnation que le diable. Il faut en outre que ceux du dehors (les non-chrétiens) rendent de lui un bon témoignage, de peur qu’il ne tombe dans l’opprobre et dans les filets du diable.» (1 Tim 3, 1-7)

C’est là tout un programme pour les dirigeants de l’Église! Les fonctions énumérés par Paul dans la lettre à Tite et dans la 1ère à Timothée vont prendre une plus grande envergure dans les années qui suivront et ces fonctions continueront à évoluer et à se développer jusqu’à nos jours.

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