66 - Deuxième lettre à Timothée

22/08/2021 00:38

66 - Deuxième lettre à Timothée

Du cachot Mamertine, Paul écrit à Timothée

Peu avant son exécution, Paul écrit sa dernière lettre à son ami Timothée.

 

La prison de Mamertine à Rome

La prison de Mamertine, lieu de la 2e captivité de Paul à Rome. On y jetait les condamnés à partir d'un trou au plafond et ils attendaient leur exécution dans la noirceur de cette grotte infecte et glaciale.

Au pied du Capitole, à Rome, se trouvait, la fameuse prison Mamertine. Selon la tradition, Paul a été fait prisonnier à Nicopolis, pour être ensuite transféré dans la capitale et jeté dans cette prison lugubre et  malsaine. La deuxième captivité se révèlera beaucoup plus pénible que la première. Paul est enchainé «comme un criminel», dans une prison ayant la réputation d’être l’anti-chambre de la mort.

Le premier interrogatoire est court et dramatique. À cause de la persécution féroce de Néron, Paul n'avait ni défenseurs, ni témoins en sa faveur, car personne n'avait le courage de s’afficher ouvertement chrétien. Il semble cependant qu’il se soit bien défendu, car cette première audience ne fut pas concluante et il échappa, «à la gueule du lion». Pendant la longue pause entre la première et la deuxième audience, il eut le temps de prier et de réfléchir.

Le vieillard qu’il est devenu, rassembla ses forces pour rédiger une dernière lettre. C'est un mot d'adieu à Timothée, son disciple bien-aimé. Il voudrait bien le rencontrer une fois encore avant de mourir, mais il craint qu'il ne soit déjà trop tard. Il n'a pas honte de dire combien Timothée lui manque et avec quel grand désir il attend sa visite : «Hâte-toi de venir me rejoindre au plus vite». (2 Tm 4, 9), «Hâte-toi de venir avant l'hiver». (2 Tm 4, 21) Dans cette lettre, Paul appelle Timothée «son enfant bien-aimé» et lui demande d'amener Marc avec lui.

Paul souhaite la présence de
son ami et compte sur lui
pour continuer sa mission.

Dans la prison souterraine humide, et glaciale, le vieux Paul a très froid. Pour se réchauffer un peu, il demande à Timothée de lui apporter son manteau, qu'il a laissé à Troas. Il regrette de ne pas avoir les Écritures avec lui et ses rouleaux de notes personnelles. Il voulait y mettre de l'ordre avant de les confier à Luc et à Timothée :

«Dieu m'a confié la bannière. Voici que je suis vieux. Elle tombe de ma main. Prends cette bannière du Christ, et porte-la bien haut et transmets-la à des hommes dignes de confiance

Paul en prison, par Rembrandt

Le vieillard qu’il est devenu, rassembla ses forces pour rédiger un mot d'adieu à Timothée, son disciple bien-aimé.

Cette lettre est le «testament» de Paul. Il est maintenant aux derniers jours de sa vie : «l'ai combattu jusqu'au bout le bon combat, j'ai achevé ma course, j'ai gardé la foi». Il remet le contenu de ses convictions à Timothée, assuré qu'il saura le conserver intact jusqu'à la fin. «Son fils dans la foi» devra à son tour le confier à des gens sûrs, qui sauront eux aussi le transmettre après eux. Cette transmission de générations en générations est essentielle à la survie du christianisme.

La 2e lettre à Timothée se présente comme une lettre très personnelle. Dans la section centrale, les consignes concernent Timothée lui-même et non pas la communauté comme c’est le cas dans la 1ère à Timothée et dans la lettre à Tite. Pour montrer que le résultat de l’apostolat est lié à l’effort, Paul explique sa situation en la comparant à celle du soldat, de l’athlète, du cultivateur :

 

«Prends ta part de souffrance en bon soldat du Christ Jésus. Dans le métier des armes, personne ne s’encombre des affaires de la vie civile, s’il veut donner satisfaction à qui l’a engagé. De même l’athlète ne reçoit la couronne que s’il a lutté selon les règles. C’est au cultivateur, qui travaille dur, que doivent revenir, en premier lieu, les fruits de la récolte.» (2 Tm 2, 3-7).

martyre de Timothée

Timothée "prit sa part de souffrance en bon soldat du Christ"... Il fut emprisonné et torturé à cause de sa foi et on mit fin à son martyre en le jetant au feu. Des peintures anciennes le montrent aussi objet de lapidation.

Lui qui est emprisonné pour le Christ, sera récompensé dans la mesure où il aura gardé la foi. Sa joie, au milieu de la souffrance, lui vient de ce que le Seigneur sera fidèle. Arrivé au bout du chemin, il veut transmettre le dépôt de la foi. Paul est en prison, mais «la parole de Dieu n’est pas enchaînée».

Nous retrouvons dans cette section, toute une série de recommandations. Les nombreux impératifs dessinent les grands axes du travail d’évangélisation : «rappelle ceci», «évite cela», «efforce-toi», «proclame», «réfute», «exhorte», «supporte l’épreuve»...

Les deux épîtres à Timothée sont imprégnées de l’apostolicité si évidente dans la vie de Paul. Le mandat confié à son jeune ami est d’exercer courageusement sa tâche prophétique afin d’amener les fidèles à la réalisation intégrale de leur vocation chrétienne :

«Proclame la Parole, insiste à temps et à contretemps, réfute, menace, exhorte avec une patience  inlassable et le souci d’instruire

Dans cette dernière lettre de l’Apôtre des nations, nous retrouvons aussi l'évolution de la structure ecclésiale, à travers les titres attribués à ceux et celles qui dirigent les communautés : les épiscopes («surveillants»), les presbytres («anciens») et les diacres («serviteurs»).

Arrivé à la fin de sa vie, Paul s’en remet avec confiance à Timothée, à Luc, à Marc, et à tous ceux et celles qui suivront après lui.

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