7 de 69 - Citoyen de la ville de Tarse

28/06/2020 00:38

Paul de Tarse série

7- Citoyen de la ville de Tarse

localisation de TarseLocalisation de Tarse en Cilicie (Turquie actuelle): un grand port au nord-est de la mer Méditerranée

«Je suis juif de Tarse, en Cilicie, citoyen d’une ville qui n’est pas sans renom» (Actes 21, 39).

C'est en ces termes, tout empreints de fierté grecque, que Paul s'exprime devant le tribun romain sur les marches de la forteresse adjacente au Temple de Jérusalem.

Sa ville natale rivalisait alors avec Alexandrie et Athènes pour la palme de la civilisation. Tout en étant après Rome, Alexandrie, Antioche et Éphèse, l'une des grandes villes de l'Empire, elle avait un port international et sa situation géographique en faisait un lieu de rencontre important dans le monde romain.

 

Ruine de Tarse - chemin romainVestiges du site de Tarse

La ville de Tarse s'allonge au pied du Taurus, une grande chaîne de montagnes au sud de la Turquie actuelle, qui surplombe la Méditerranée sur plusieurs centaines de kilomètres. Cinquante ans avant la naissance de Paul on retrouvait encore dans ces montagnes toutes sortes d’animaux sauvages : éléphants, lions, léopards, hyènes, ours, sangliers, panthères, etc.

Au 1er siècle, Strabon décrit Tarse de la façon suivante : « ville située dans une plaine, non loin de la mer. Le fleuve Cydnos coule au milieu de la ville, longeant le gymnase des jeunes gens. Comme la source du fleuve n'est pas éloignée de la ville, et qu'elle traverse des gorges escarpées avant d'y arriver, son eau est froide et rapide. Il en résulte qu'elle est de grand secours pour les bêtes et les hommes qui souffrent de rhumatisme.»

ruines de TarseLa porte de Cléopâtre à Tarse.
D'importants personnages ont vécu à Tarse, dont Cléopâtre et Marc-Antoine qui se sont rencontrés à cet endroit.

Au temps de Paul, Tarse était une ville vieille de 14 siècles. Plusieurs peuples l'avaient conquise, ravagée, dominée : les Assyriens, les Macédoniens, les Séleucides, les Arméniens. Cyrus et Alexandre étaient passés par là.

La ville de Tarse avait été annexée à l’empire de Rome en 64 av. J.-C. Elle était alors devenue la capitale de la province de Cilicie. Pompée, César et Cicéron ont profité de sa beauté et de son climat. C’est à Tarse que Cléopâtre à séduit Marc-Antoine et est devenue sa maîtresse et son alliée. Près du port, les ruines de «la porte de Cléopâtre» existent encore.

Pour comprendre la période mouvementée précédant le long règne de César-Auguste (31 av. J.C à 14 ap. J.C.), il faut connaître un peu l’histoire sanglante qui précéda la «pax romana», cette paix de l’empire qui permit au christianisme de se développer.

Après l’assassinat de Jules César, il y eut une période de guerre civile entre Brutus, Marc Antoine, Octave et Cléopâtre. En 31 av. J.C., à Actium, la flotte de César Auguste, moins nombreuse que celle de ses adversaires, anéantit les forces de Marc Antoine et de Cléopâtre. Ayant échappé au carnage et de retour à Alexandrie, Marc Antoine se jeta sur son épée et Cléopâtre se laissa mordre par un aspic (vipère). Auguste fit disparaître Césarion, le fils de Cléopâtre et de Jules César et les trois enfants de Cléopâtre et de Marc-Antoine. C’était alors la façon la plus sûre de neutraliser les adversaires. Cléopâtre elle-même avait empoisonné sa propre soeur et demandé à Marc Antoine de faire disparaître son frère, afin de conserver le pouvoir absolu sur l’Égypte.

Après la bataille décisive d’Actium, César Auguste ayant éliminé tous ceux et celles qui auraient pu revendiquer le trône, s’octroya tous les titres importants de la religion et du gouvernement de Rome et concentra en sa seule personne tous les pouvoirs de l’Empire. Il remplaça la République par une dictature, et réussit à établir une paix durable, la «pax romana».

Pendant ce temps de paix et d’accalmie, Tarse devint une ville active et prospère. Elle offrait un accès à la Méditerranée et aux richesses de trois continents en provenance d'Alexandrie, d'Éphèse, de Corinthe, de Rome et d'Espagne. C’était un centre de commerce et un lieu de transit, spécialement pour le précieux bois de construction amené par flottage des monts Taurus. Le fleuve Cydnos était pourvu, sur ses deux rives, de quais, d'embarcadères et d'entrepôts. La ville était l'un des grands ports du sud de la Turquie, un passage obligé, entre l'Anatolie, la Cappadoce, la mer Noire et la Méditerranée orientale.

Cette ville opulente, mélange
de toutes les races de l'empire,
le prépare à sa mission
«d’apôtre des nations»

En plus d’être opulente, la ville occupait, depuis des siècles, une place importante dans la vie intellectuelle et politique. Strabon écrit : «Les habitants de Tarse sont tellement passionnés pour la philosophie, ils ont l'esprit si encyclopédique, que leur cité a fini par éclipser Athènes, Alexandrie, et toutes les autres cités...»

C'est à Tarse qu'on allait chercher les précepteurs des princes impériaux de Rome. À l'époque de Paul un vénérable professeur vivait dans la ville : Athénodore qui avait été le maître et l'ami de l’empereur Auguste. L’empereur devait lui rester fidèle jusqu'à sa mort. Le vieux pédagogue ne se gênait d'ailleurs pas pour dire la vérité à son impérial ami, en toute franchise et en maintes occasions. Athénodore passa les dernières années de sa vie à Tarse et grâce à lui, l’empereur exempta la ville de taxation.

À Tarse les groupes ethniques, les religions et les langues diverses cohabitaient sans heurt. C’était un point de rencontre de deux grandes civilisations : la civilisation gréco-romaine à l'Ouest et la civilisation sémitique à l'Est. Tout en étant ouverte à la nouveauté, Tarse était une ville austère, attachée aux traditions, une ville où régnaient à la fois une grande décence et une morale sévère.

Dans ce milieu païen, Paul a reçu une excellente préparation à sa mission « d’apôtre des nations ». Il n’admettra aucune différence entre Juifs et Gentils, Grecs et Barbares, hommes libres et esclaves, hommes et femmes (Col. 3, 11; 1. Cor. 12, 13). Cette ville opulente et commerciale, mélange de toutes les races de l'empire, marquera sa pastorale missionnaire. Il réalisera la vision du Seigneur : «Beaucoup viendront du Levant et du Couchant et prendront place au festin, avec Abraham, Isaac et Jacob, dans le royaume des cieux» (Matthieu 8, 11).

Au temps de Paul, Tarse comptait environ trois cent mille habitants. Beaucoup de monde, des rues étroites, des maisons petites et entassées les unes sur les autres, une vie serrée, beaucoup de bruit! Au sud, la ville s'ouvrait sur la Méditerranée; au nord, elle se pressait au pied de montagnes de trois mille mètres d'altitude. Elle possédait un port très actif. Les voies romaines qui reliaient l'Orient à l'Occident passaient par là.

Après sa rencontre du Christ sur le chemin de Damas et son séjour en Arabie, Paul visitera Jérusalem et retournera à Tarse. Pendant de nombreuses années de réflexion, il acquerra un nouveau regard et une nouvelle manière de voir les choses.

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