ACTES 27 : 1 à 44

01/03/2022 00:05

JOUR 121 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT

ACTES DES APÔTRES 27

ACTES 27 : 1 à 44 +
ÉTUDES EXPLICATIVES SUR LES VERSETS

1 ¶  Lorsqu’il fut décidé que nous nous embarquerions pour l’Italie, on remit Paul et quelques autres prisonniers à un centenier de la cohorte Auguste, nommé Julius.

nous. L’emploi du pronom « nous » marque le retour de Luc, le proche ami de Paul, qui avait été absent depuis 21: 18. Il vivait probablement non loin de Césarée, de manière à pouvoir s’occuper de Paul durant sa détention, et il se joignit à lui dans son voyage pour Rome.

centenier de la cohorte Auguste. Une cohorte (un régiment) portant ce nom était stationnée en Israël durant le règne d’Agrippa II. Julius était certainement en mission, chargé, entre autres tâches, d’escorter les prisonniers importants.

 

2  Nous montâmes sur un navire d’Adramytte, qui devait côtoyer l’Asie, et nous partîmes, ayant avec nous Aristarque, Macédonien de Thessalonique.

Adramytte. Une ville située sur la côte nord-ouest de l’Asie Mineure (la Turquie moderne), près de Troas, où le centenier avait prévu de trouver un bateau pour l’Italie.

nous partîmes. De Césarée, le bateau vogua plus de 110 km vers le nord, en direction de Sidon.

Aristarque. La foule s’était emparée de lui durant le soulèvement d’Éphèse (#Ac 20: 4), alors qu’il accompagnait Paul à Jérusalem avec le montant de la collecte (#Ac 20: 4). Il était avec Paul lors de son premier emprisonnement à Rome (#Col 4:10).

 

3  Le jour suivant, nous abordâmes à Sidon ; et Julius, qui traitait Paul avec bienveillance, lui permit d’aller chez ses amis et de recevoir leurs soins.

abordâmes à Sidon. Les chrétiens de cette ville répondirent aux besoins de Paul, probablement en lui fournissant des provisions pour son voyage.

 

4  Partis de là, nous longeâmes l’île de Chypre, parce que les vents étaient contraires.

longeâmes l’île de Chypre. Ils restèrent du côté abrité de l’île en passant entre elle et la côte afin d’éviter les vents forts.

 

5  Après avoir traversé la mer qui baigne la Cilicie et la Pamphylie, nous arrivâmes à Myra en Lycie.

Myra en Lycie. C’était l’un des ports principaux de la flotte céréalière impériale, dont les bateaux apportaient du blé d’Égypte en Italie.

 

6  Et là, le centenier, ayant trouvé un navire d’Alexandrie qui allait en Italie, nous y fit monter.

navire d’Alexandrie. L’un des bateaux céréaliers de la flotte impériale.

 

7  Pendant plusieurs jours nous naviguâmes lentement, et ce ne fut pas sans difficulté que nous atteignîmes la hauteur de Cnide, où le vent ne nous permit pas d’aborder. Nous passâmes au-dessous de l’île de Crète, du côté de Salmone.

Cnide. Ce port, situé sur une péninsule à l’extrême sud-ouest de l’Asie Mineure, approvisionnait aussi les navires de la flotte impériale en blé. Le bateau avait atteint Cnide et ne pouvait pas aller plus à l’ouest en raison de très forts vents de face. Il dut se diriger vers le sud, en direction de la Crète.

au-dessous de l’île de Crète. Cette grande île au large de la côte sud-ouest de l’Asie Mineure fournissait une protection contre les vents forts du nord-ouest qui secouaient le bateau.

Salmone. Un promontoire sur la côte nord-est de la Crète.

 

8  Nous la côtoyâmes avec peine, et nous arrivâmes à un lieu nommé Beaux Ports, près duquel était la ville de Lasée.

Beaux-Ports …  Lasée. Le bateau se fraya un passage autour de la pointe sud-est de la Crète et s’abrita finalement dans la baie connue sous le nom de Beaux-Ports.

 

9  Un temps assez long s’était écoulé, et la navigation devenait dangereuse, car l’époque même du jeûne était déjà passée. (27-10) C’est pourquoi Paul avertit

l’époque …  du jeûne était déjà passée. cf. #Lé 23:26-32. La navigation en haute mer était dangereuse de mi-septembre à mi-novembre, puis elle s’arrêtait complètement jusqu’en février. Étant donné que le jeûne (du jour des expiations) célébré fin septembre ou début octobre avait déjà eu lieu, la poursuite du voyage devenait extrêmement dangereuse.

 

10  les autres, en disant : O hommes, je vois que la navigation ne se fera pas sans péril et sans beaucoup de dommage, non seulement pour la cargaison et pour le navire, mais encore pour nos personnes.

pas sans péril. À cause de la saison avancée et des difficultés qu’ils avaient déjà rencontrées, Paul conseilla de passer l’hiver à Beaux-Ports.

 

11  Le centenier écouta le pilote et le patron du navire plutôt que les paroles de Paul.

centenier. Comme le bateau faisait partie de la flotte impériale, le pilote et le propriétaire du bateau devaient se soumettre aux ordres de Julius, l’officier supérieur à bord.

le pilote. Ou capitaine du bateau.

 

12 ¶  Et comme le port n’était pas bon pour hiverner, la plupart furent d’avis de le quitter pour tâcher d’atteindre Phénix, port de Crète qui regarde le sud-ouest et le nord-ouest, afin d’y passer l’hiver.

pas bon pour hiverner. Les marins professionnels savaient que Beaux-Ports n’était pas un port adéquat pour passer l’hiver.

Phénix. Situé à environ 60 km de Beaux-Ports, ce port offrait une meilleure protection contre les tempêtes hivernales.

 

13  Un léger vent du sud vint à souffler, et, se croyant maîtres de leur dessein, ils levèrent l’ancre et côtoyèrent de près l’île de Crète.

14  Mais bientôt un vent impétueux, qu’on appelle Euraquilon, se déchaîna sur l’île.

Euraquilon. Du mot grec euros (« vent de l’est ») et du latin aquilo (« vent du nord »). Il s’agit d’un vent de tempête fort et dangereux, redouté par les marins de la Méditerranée.

 

15  Le navire fut entraîné, sans pouvoir lutter contre le vent, et nous nous laissâmes aller à la dérive.

16  Nous passâmes au-dessous d’une petite île nommée Clauda, et nous eûmes de la peine à nous rendre maîtres de la chaloupe ;

Clauda. Une île située à environ 40 km au sud-ouest de la Crète.

nous rendre maîtres de la chaloupe. Les marins profitèrent de l’abri de Clauda pour commencer à gréer le bateau contre la tempête et hisser le canot.

 

17  après l’avoir hissée, on se servit des moyens de secours pour ceindre le navire, et, dans la crainte de tomber sur la Syrte, on abaissa les voiles. C’est ainsi qu’on se laissa emporter par le vent.

des moyens de secours pour ceindre le navire. Les câbles, serrés autour de la coque en passant sous la quille, permettaient au bateau de résister aux assauts des vagues et du vent.

Syrte. Une région de bancs de sable et de hauts fonds au large de la côte africaine, qui avait la triste réputation d’être un cimetière de bateaux.

abaissa les voiles. Certains traduisent « lança l’ancre flottante ». Les marins firent certainement les deux, puisque avoir les voiles hissées alors que l’ancre était jetée aurait eu un effet dévastateur.

 

18  Comme nous étions violemment battus par la tempête, le lendemain on jeta la cargaison à la mer,

on jeta la cargaison à la mer. Allégé de la cargaison et des équipements devenus inutiles, le bateau pouvait plus facilement surmonter les vagues.

 

19  et le troisième jour nous y lançâmes de nos propres mains les agrès du navire.

20  Le soleil et les étoiles ne parurent pas pendant plusieurs jours, et la tempête était si forte que nous perdîmes enfin toute espérance de nous sauver.

21 ¶  On n’avait pas mangé depuis longtemps. Alors Paul, se tenant au milieu d’eux, leur dit : O hommes, il fallait m’écouter et ne pas partir de Crète, afin d’éviter ce péril et ce dommage.

22  Maintenant je vous exhorte à prendre courage ; car aucun de vous ne périra, et il n’y aura de perte que celle du navire.

23  Un ange du Dieu à qui j’appartiens et que je sers m’est apparu cette nuit,

27:23-24 C’est la dernière des six visions de Paul relatées par Luc (cf. #Ac 9:3-6 ; #Ac 16:9-10 ; #Ac 18:9-10 ; #Ac 22:17-18 ; #Ac 23: 11).

 

24  et m’a dit : Paul, ne crains point ; il faut que tu comparaisses devant César, et voici, Dieu t’a donné tous ceux qui naviguent avec toi.

comparaisses devant César. L’ange réaffirma la promesse que Jésus lui-même avait faite à Paul plus tôt (#Ac 23: 11).

 

25  C’est pourquoi, ô hommes, rassurez-vous, car j’ai cette confiance en Dieu qu’il en sera comme il m’a été dit.

26  Mais nous devons échouer sur une île.

27  La quatorzième nuit, tandis que nous étions ballottés sur l’Adriatique, les matelots, vers le milieu de la nuit, soupçonnèrent qu’on approchait de quelque terre.

La quatorzième nuit. Depuis leur départ de Beaux-Ports (v. #Ac 27:13).

l’Adriatique. La mer Méditerranée centrale et non la mer Adriatique actuelle située entre l’Italie et la Croatie, qui était connue du temps de Paul sous le nom de golfe d’Adria.

soupçonnèrent. Les marins entendirent probablement le son des vagues qui se brisaient sur le rivage.

 

28  Ayant jeté la sonde, ils trouvèrent vingt brasses ; un peu plus loin, ils la jetèrent de nouveau, et trouvèrent quinze brasses.

jeté la sonde. Ils mesurèrent la profondeur de la mer à l’aide d’un poids attaché au bout d’une corde.

vingt brasses …  quinze brasses. 37 mètres …  28 mètres. La profondeur décroissante de la mer confirmait que le bateau approchait de la côte.

 

29  Dans la crainte de heurter contre des écueils, ils jetèrent quatre ancres de la poupe, et attendirent le jour avec impatience.

jetèrent quatre ancres de la poupe. Tentative de stabiliser le bateau et de maintenir la proue dirigée vers le rivage.

 

30  Mais, comme les matelots cherchaient à s’échapper du navire, et mettaient la chaloupe à la mer sous prétexte de jeter les ancres de la proue,

chaloupe. Celle hissée auparavant (v. #Ac 27:16).

jeter les ancres de la proue. Afin de stabiliser davantage le bateau (cf. v. #Ac 27:29).

 

31  Paul dit au centenier et aux soldats : Si ces hommes ne restent pas dans le navire, vous ne pouvez être sauvés.

32  Alors les soldats coupèrent les cordes de la chaloupe, et la laissèrent tomber.

33  Avant que le jour parût, Paul exhorta tout le monde à prendre de la nourriture, disant : C’est aujourd’hui le quatorzième jour que vous êtes dans l’attente et que vous persistez à vous abstenir de manger.

vous abstenir de manger. Depuis leur départ de Beaux-Ports, les passagers et l’équipage n’avaient guère pris de nourriture. Le mal de mer leur ôtait tout appétit et, de plus, les conditions de navigation extrêmement défavorables rendaient difficiles la conservation des aliments et la préparation des repas.

 

34  Je vous invite donc à prendre de la nourriture, car cela est nécessaire pour votre salut, et il ne se perdra pas un cheveu de la tête d’aucun de vous.

aucun de vos cheveux ne se perdra. Dicton juif familier (#1S 14: 45 ; #2S 14: 11 ; #1R 1:52 ; #Lu 21: 18) pour évoquer la protection absolue.

 

35  Ayant ainsi parlé, il prit du pain, et, après avoir rendu grâces à Dieu devant tous, il le rompit, et se mit à manger.

36  Et tous, reprenant courage, mangèrent aussi.

37  Nous étions, dans le navire, deux cent soixante-seize personnes en tout.

deux cent soixante-seize personnes. Construit pour la navigation en haute mer, ce bateau était bien plus grand que celui qui avait transporté Paul de Césarée en Lycie.

 

38  Quand ils eurent mangé suffisamment, ils allégèrent le navire en jetant le blé à la mer.

allégèrent le navire. Allégé de la cargaison et des équipements devenus inutiles, le bateau pouvait plus facilement surmonter les vagues.

 

39  Lorsque le jour fut venu, ils ne reconnurent point la terre ; mais, ayant aperçu un golfe avec une plage, ils résolurent d’y pousser le navire, s’ils le pouvaient.

40  Ils délièrent les ancres pour les laisser aller dans la mer, et ils relâchèrent en même temps les attaches des gouvernails ; puis ils mirent au vent la voile d’artimon, et se dirigèrent vers le rivage.

41  Mais ils rencontrèrent une langue de terre, où ils firent échouer le navire ; et la proue, s’étant engagée, resta immobile, tandis que la poupe se brisait par la violence des vagues.

une langue de terre. Un banc de sable ou un récif proche du rivage.

 

42  Les soldats furent d’avis de tuer les prisonniers, de peur que quelqu’un d’eux ne s’échappât à la nage.

Les soldats furent d’avis de tuer les prisonniers. Ils savaient qu’ils encouraient une punition, voire la peine de mort, si leurs prisonniers s’échappaient (cf. #Ac 12:19 ; #Ac 16: 27).

 

43  Mais le centenier, qui voulait sauver Paul, les empêcha d’exécuter ce dessein. Il ordonna à ceux qui savaient nager de se jeter les premiers dans l’eau pour gagner la terre,

44  et aux autres de se mettre sur des planches ou sur des débris du navire. Et ainsi tous parvinrent à terre sains et saufs.

 

 

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