ANCIEN TESTAMENT JOUR 233 DE 929

20/08/2019 00:15

ANCIEN TESTAMENT JOUR 233 DE 929

Intro + Ruth 1 de 4

 

INTRODUCTION

Le livre de Ruth

       Aussi bien dans les versions anciennes que dans les traductions modernes, ce livre a pour titre le nom de son héroïne moabite, nom qu’il cite à douze reprises (de 1:4 à 4:13). Ruth est, avec Esther, la seule femme qui ait donné son nom à un livre de l’A.T. Elle n’est pas mentionnée ailleurs dans la Bible, sauf dans la généalogie de Christ (#Mt 1:5 ; cf. #Ru 4:18-22). Le nom « Ruth » dérive probablement d’un mot moabite et/ou hébreu signifiant « amitié ». Arrivée en tant qu’étrangère à Bethléhem (#Ru 2:10), la jeune femme fut une servante (#Ru 2:13) avant d’épouser Boaz, un homme riche (#Ru 4:13), et de se retrouver inscrite dans la généalogie de Christ (#Mt 1:5).

 

Auteur et date

       La tradition rabbinique présente Samuel comme l’auteur de ce livre. Cette affirmation est plausible, puisque ce dernier ne mourut pas (#1S 25:1) avant d’avoir oint David comme le roi choisi par Dieu (#1S 16:6-13). Cependant, ni les indices internes ni les témoignages externes ne permettent d’identifier l’auteur de façon décisive. Ce récit plein de charme a certainement été rédigé juste avant ou pendant le règne de David sur Israël (av. J.-C.), puisque son nom y est cité (#Ru 4:17, #Ru 4:22), mais pas celui de Salomon. Goethe, dit-on, aurait décrit cet ouvrage sans égal dans la littérature comme l’œuvre miniature la plus belle et la plus complète qui soit. Ruth est à la littérature ce que Vénus est à la sculpture et Mona Lisa à la peinture.

 

Contexte et arrière-plan

Hormis Bethléhem (#Ru 1:1), Moab est la seule entité géographique et nationale qui soit mentionnée (#Ru 1:1-2). Ce peuple installé à l’est de la mer Morte était l’ennemi juré d’Israël. Il était issu de la relation incestueuse entre Lot et sa fille aînée (#Ge 19:37). Plusieurs siècles après cette naissance, les Juifs se heurtèrent à l’opposition du roi moabite Balak, qui fit appel aux services du prophète Balaam (#No 22:1-25:2). A l’époque des juges, les Moabites oppressèrent Israël dix-huit années durant (#Jug 3:12-30). Saül leur infligea une défaite (#1S 14:47), tandis que David était, semble-t-il, en paix avec eux (#1S 22:3-4). Plus tard, Moab fut de nouveau source de troubles pour Israël (#2R 3:5-27 ; #Esd 9:1). Dieu maudit ce peuple en raison du culte idolâtre qu’il rendait à Kemosch (#1R 11:7, #1R 11:33 ; #2R 23:13) et de son opposition à Israël (#Esa 15:1-16:2 ; #Jér 48 ; #Ez 25:8-11 ; #Am 2:1-3).

       L’histoire du livre de Ruth se déroule « du temps des juges » (#Ru 1:1), entre 1370 et 1041 av. J.-C. environ (#Jug 2:16-19), de sorte qu’il fait le pont entre cette période et l’instauration de la monarchie en Israël. Dieu utilisa « une famine dans le pays » de Juda (#Ru 1:1) pour donner naissance à ce magnifique récit. Les événements sont difficiles à dater, car la famine en question n’est pas rapportée dans les Juges. Néanmoins, si l’on prend comme point de repère le règne de David (av. J.-C.), il semblerait qu’ils se soient produits à l’époque de Jaïr, qui fut juge entre 1126 et 1105 av. J.-C.

       Le livre de Ruth couvre environ onze à douze années réparties comme suit: 1:1-18, dix ans dans le pays de Moab (#Ru 1:4); 1:19-2:23, plusieurs mois (mi-avril à mi-juin) dans le champ de Boaz (#Ru 1:22 ; #Ru 2:23); 3:1-18, un jour à Bethléhem et une nuit dans l’aire de battage; 4:1-22, presque un an à Bethléhem.

 

Thèmes historiques et théologiques

       Les Juifs ont accepté les 85 versets du livre de Ruth dans leur canon. Avec le Cantique des cantiques, Esther, l’Ecclésiaste et les Lamentations, il fait partie des Megilloth, ou « cinq rouleaux », les livres lus par les rabbins à l’occasion de cinq grandes fêtes. Celui de Ruth est lu à la Pentecôte en raison des scènes de moisson des chapitres #Ru 2 et #Ru 3.

Le texte renvoie le lecteur 900 ans plus tôt à l’époque de Jacob (#Ru 4:11) et le projette 100 ans plus tard à celle du règne de David (#Ru 4:17, #Ru 4:22). Si les livres de Josué et des Juges mettaient l’accent sur l’héritage que constituait, pour la nation d’Israël, le pays promis, celui de Ruth s’intéresse plus particulièrement à la ligne généalogique qui peut être tracée entre David et les patriarches.

       Au moins sept thèmes théologiques majeurs apparaissent dans cet ouvrage.

1° L’histoire de Ruth illustre le fait que le plan rédempteur de Dieu ne se limite pas aux Juifs mais s’étend aux païens (#Ru 2:12).

2° Le livre démontre que les femmes sont, comme les hommes, au bénéfice de la grâce salvatrice de Dieu (cf. #Ga 3:28 ; #1Pi 3:7).

3° Ruth incarne la femme vertueuse de #Pr 31:10 (cf. #Ru 3:11).

4° Ce livre décrit la souveraineté de Dieu (#Ru 1:6 ; #Ru 4:13) et ses soins providentiels (#Ru 2:3) envers des personnes apparemment peu importantes, à des moments peu significatifs, tout cela se révélant par la suite indispensable pour l’accomplissement de sa volonté.

5° Ruth, à l’instar de Tamar (#Ge 38), Rahab (#Jos 2) et Bath-Schéba (#2S 11:1-12:2), figure dans la généalogie du Messie (#Ru 4:17, #Ru 4:22 ; cf. #Mt 1:5).

6° En tant que parent rédempteur de Ruth, Boaz est un type de Christ (#Ru 4:1-12).

7° La légitimité des prétentions de David (et donc de Christ) au trône d’Israël s’enracine en Juda (#Ru 4:18-22 ; cf. #Ge 49:8-12).

Questions d’interprétation

       Le livre de Ruth doit être considéré comme un récit historique. La fiabilité de son décor et la compatibilité des faits qui y sont relatés avec les livres des Juges et de Samuel confirment son authenticité. Néanmoins, certaines questions requièrent une attention particulière.

1° Comment Ruth peut-elle adorer dans le tabernacle à Silo (#1S 4:4), puisque #De 23:3 interdisait formellement aux Moabites « jusqu’à la dixième génération » d’entrer dans l’assemblée de l’Eternel? Si cette expression doit être prise au sens littéral, il convient de souligner que les Juifs entrèrent dans la terre promise vers 1405 av. J.-C. et que Ruth, née après 1150 av. J.-C., faisait partie de la onzième génération au moins. S’il s’agit d’une expression idiomatique synonyme de « jamais », comme #Né 13:1 le laisse entendre, il faut l’assimiler, du point de vue du statut, à l’étranger d’#Esa 56:1-8, autorisé à entrer dans l’assemblée des enfants de Dieu du fait de son attachement à l’Eternel (cf. #Ru 1:16).

2° La description de Boaz et Ruth passant la nuit ensemble avant d’être mariés n’a-t-elle pas des connotations immorales (#Ru 3:3-18)? Ruth obéissait en fait à une coutume du Proche-Orient ancien lorsqu’elle demanda à Boaz de la prendre pour femme: symboliquement, l’homme jetait son manteau sur la femme qu’il désirait épouser (le mot « aile » peut désigner le pan du manteau en #Ru 3:9), tout comme Dieu a jeté son vêtement sur Israël (#Ez 16:8). Le texte exclut la moindre once de comportement inconvenant, puisqu’il précise que la jeune femme dormit aux pieds de Boaz (#Ru 3:14). Cet homme incarnait la réponse de Dieu à la prière qu’il avait lui-même formulée en faveur de Ruth (#Ru 2:12).

3° La règle du lévirat formulée en #De 25:5-6 ne conduisait-elle pas à l’inceste et/ou à la polygamie dans les cas où le plus proche parent était déjà marié? Dieu ne peut avoir conçu un plan, bon à ses yeux, qui conduirait aux pires immoralités punies de mort. Il convient de considérer que #De 25:5-6 concernait seulement le proche parent apte à se marier dans le respect des autres stipulations de la loi.

4° Le mariage avec une Moabite n’était-il pas strictement interdit par la loi? En fait, les nations avec lesquelles les Juifs ne pouvaient contracter d’alliance par le mariage étaient celles qui possédaient le pays dans lequel Israël s’apprêtait à entrer (#Ex 34:16 ; #De 7:1-3 ; #Jos 23:12). Moab n’en faisait pas partie (cf. #De 7:1). En outre, en épousant Ruth, Boaz épousa une femme convertie à la foi dans l’Eternel (#Ru 1:16-17), et non une païenne adoratrice de Kemosch, la divinité moabite principale (cf. les problèmes ultérieurs en #Esd 9:1-2 et #Né 13:23-25).

Plan

I. Elimélec et Naomi dans le pays de Moab (1:1-5)

II. Retour de Naomi et Ruth à Bethléhem (1:6-22)

III. Bon accueil de Ruth par Boaz (2:1-23)

IV. Rapprochement entre Ruth et Boaz (3:1-18)

V. Rachat de Ruth par Boaz (4:1-12)

VI. Un fils pour Ruth et Boaz (4:13-17)

VII. Légitimité des prétentions de David au trône de Juda (4:18-22)

 

Ruth 1 : 1 À 25

1 ¶  Du temps des juges, il y eut une famine dans le pays. Un homme de Bethléhem de Juda partit, avec sa femme et ses deux fils, pour faire un séjour dans le pays de Moab.

1:1-5

Cette introduction retrace les événements qui donnèrent le mouvement à la suite de l’histoire et à son point culminant: la naissance d’Obed, l’ancêtre de David et de Christ. Voir l’introduction, contexte et arrière-plan.

famine. Ce désastre semble similaire à celui de l’époque d’Abraham (#Ge 12), d’Isaac (#Ge 26) et de Jacob (#Ge 46). Le texte ne spécifie pas si cette famine correspondait à un jugement divin (cf. #1R 17 ; #1R 18, surtout 18:2).

Bethléhem de Juda. Bethléhem (littéralement « maison du pain ») se trouvait sur le territoire de Juda (#Jos 15), à environ 9 km au sud de Jérusalem. Rachel, l’épouse de Jacob, fut ensevelie tout près de là (#Ge 35:19 ; cf. #Ru 4:11). Bethléhem reçut plus tard le titre de « ville de David » (#Lu 2:4, #Lu 2:11). Marie y mit au monde Jésus-Christ (#Lu 2:4-7 ; cf. #Mi 5:1). Hérode y massacra les petits enfants (#Mt 2:16). La précision « de Juda » (#Jug 17:7, #Jug 17:9 ; #Jug 19:1-2, #Jug 19:18) sert à la distinguer de Bethléem de Zabulon (#Jos 19:15).

séjour. Elimélec voulait séjourner jusqu’à la fin de la famine en Moab, en tant que résident étranger.

2  Le nom de cet homme était Elimélec, celui de sa femme Naomi, et ses deux fils s’appelaient Machlon et Kiljon ; ils étaient Ephratiens, de Bethléhem de Juda. Arrivés au pays de Moab, ils y fixèrent leur demeure.

Elimélec. Son nom signifie « mon Dieu est roi » et reflète la consécration au Dieu d’Israël. Il occupait certainement une place éminente au sein de la communauté. Il avait peut-être pour frères le proche parent au nom inconnu et Boaz (cf. #Ru 4:3).

Naomi. Son nom signifie « ma gracieuse ».

Machlon et Kiljon. Leurs noms signifient respectivement « malade » et « languissant ».

Ephratiens. Ce terme désignait les personnes vivant dans la région, connue sous le nom d’Ephrata (#Ge 35:16, #Ge 35:19 ; #Ge 48:7 ; #Ru 4:11 ; #Mi 5:1) avant d’être appelée Bethléhem (#Ru 1:1). Le père de David est appelé « cet Ephratien de Bethléhem » (#1S 17:12) et « Isaï, Bethléhémite » (#1S 16:1, #1S 16:18 ; #1S 17:58).

3  Elimélec, mari de Naomi, mourut, et elle resta avec ses deux fils.

4  Ils prirent des femmes Moabites, dont l’une se nommait Orpa, et l’autre Ruth, et ils habitèrent là environ dix ans.

Orpa. Son nom signifie « opiniâtreté ».

Ruth. Son nom signifie « amitié ».

environ dix ans. C’est la durée totale, semble-t-il, du séjour de Naomi en Moab.

5  Machlon et Kiljon moururent aussi tous les deux, et Naomi resta privée de ses deux fils et de son mari.

Naomi resta. Veuve dans un pays étranger, ses deux fils morts, elle croyait que l’Eternel lui imposerait des jours amers jusqu’à sa mort (vv. #Ru 1:13, #Ru 1:20-21). Le texte ne donne aucune explication à la mort des trois hommes. Ruth avait épousé Machlon et Orpa, Kiljon (cf. #Ru 4:10).

6 ¶  Puis elle se leva, elle et ses belles-filles, afin de quitter le pays de Moab, car elle apprit au pays de Moab que l’Eternel avait visité son peuple et lui avait donné du pain.

1:6-22

La mort d’Elimélec et de ses fils (vv. #Ru 1:3, #Ru 1:5) préparait le retour de Naomi à Bethléhem avec Ruth (vv. #Ru 1:15-22) et la séparation d’avec Orpa (vv. #Ru 1:6-14).

l’Eternel avait visité son peuple. De toute évidence, l’Eternel avait envoyé la pluie pour mettre fin à la famine. Les pages de ce livre portent l’empreinte de l’action souveraine de Dieu en faveur d’Israël:

1° cette action vise en réalité le bien de son peuple (#Ru 2:12 ; #Ru 4:12-14),

2° mais elle est mal perçue par Naomi (#Ru 1:13, #Ru 1:21),

3° dans un contexte de prières/bénédictions (#Ru 1:8-9, #Ru 1:17 ; #Ru 2:4, #Ru 2:12, #Ru 2:20 ; #Ru 3:10, #Ru 3:13 ; #Ru 4:11).

Le retour de la prospérité matérielle n’était que l’ombre de la réalité à venir: la prospérité spirituelle apportée, à travers la lignée de David, par la personne de Christ.

7  Elle sortit du lieu qu’elle habitait, accompagnée de ses deux belles-filles, et elle se mit en route pour retourner dans le pays de Juda.

Elle sortit. Naomi avait des amis (v. #Ru 1:19), une famille (#Ru 2:1) et des biens (#Ru 4:3) qui l’attendaient à Bethléhem.

8  Naomi dit alors à ses deux belles-filles : Allez, retournez chacune à la maison de sa mère ! Que l’Eternel use de bonté envers vous, comme vous l’avez fait envers ceux qui sont morts et envers moi !

1:8-10

Naomi faisait preuve de compassion envers ses deux belles-filles en les encourageant à retourner dans leur famille (v. #Ru 1:8) et à se remarier (v. #Ru 1:9), mais elles insistèrent avec émotion pour l’accompagner (v. #Ru 1:10).

9  Que l’Eternel vous fasse trouver à chacune du repos dans la maison d’un mari ! Et elle les baisa. Elles élevèrent la voix, et pleurèrent ;

10  et elles lui dirent : Non, nous irons avec toi vers ton peuple.

11  Naomi, dit : Retournez, mes filles ! Pourquoi viendriez-vous avec moi ? Ai-je encore dans mon sein des fils qui puissent devenir vos maris ?

1:11-13

Naomi raisonna une seconde fois ses belles-filles, dans une attitude entièrement désintéressée, afin qu’elles fassent demi-tour, en leur expliquant qu’elle ne pourrait pas leur donner de nouveau mari (peut-être. dans l’esprit du lévirat de #De 25:5-6). Si Orpa et Ruth attendaient que les fils de Naomi aient grandi, au moment de se remarier elles seraient aussi âgées que l’était désormais leur belle-mère (cf. #Ge 38:11).

12  Retournez, mes filles, allez ! Je suis trop vieille pour me remarier. Et quand je dirais : J’ai de l’espérance ; quand cette nuit même je serais avec un mari, et que j’enfanterais des fils,

Je suis trop vieille. Naomi avait probablement environ 50 ans.

13  attendriez-vous pour cela qu’ils eussent grandi, refuseriez-vous pour cela de vous marier ? Non, mes filles ! car à cause de vous je suis dans une grande affliction de ce que la main de l’Eternel s’est étendue contre moi.

la main de l’Eternel. Une façon de parler pour décrire l’œuvre de l’Eternel. Le Seigneur est esprit (#Jn 4:24) et n’a, par conséquent, pas de main au sens littéral du terme.

14  Et elles élevèrent la voix, et pleurèrent encore. Orpa baisa sa belle-mère, mais Ruth s’attacha à elle.

1:14-15

Devant l’insistance de sa belle-mère, Orpa s’en retourna, tandis que Naomi dut supplier Ruth une troisième fois de le faire.

15  Naomi dit à Ruth : Voici, ta belle-sœur est retournée vers son peuple et vers ses dieux ; retourne, comme ta belle-sœur.

ses dieux. Allusion à Kemosch, le dieu principal de Moab, dont le culte exigeait des sacrifices d’enfants (#2R 3:27), et à d’autres divinités locales.

16  Ruth répondit : Ne me presse pas de te laisser, de retourner loin de toi ! Où tu iras j’irai, où tu demeureras je demeurerai ; ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu ;

1:16-18

Ruth exprima sa loyauté envers Naomi et son engagement envers la famille qui était devenue la sienne par mariage.

ton Dieu sera mon Dieu. Cette déclaration prouve que Ruth était passée de l’adoration de Kemosch à celle de l’Eternel, le Dieu d’Israël (cf. #1Th 1:9-10).

17  où tu mourras je mourrai, et j’y serai enterrée. Que l’Eternel me traite dans toute sa rigueur, si autre chose que la mort vient à me séparer de toi !

Que l’Eternel me traite dans toute sa rigueur. Ce vœu de Ruth apporte un témoignage supplémentaire de sa conversion. Elle suivait ainsi les traces d’Abraham (#Jos 24:2).

18  Naomi, la voyant décidée à aller avec elle, cessa ses instances.

19 ¶  Elles firent ensemble le voyage jusqu’à leur arrivée à Bethléhem. Et lorsqu’elles entrèrent dans Bethléhem, toute la ville fut émue à cause d’elles, et les femmes disaient: Est-ce là Naomi ?

arrivée à Bethléhem. Le voyage depuis Moab (une centaine de km) durait de 7 à 10 jours. Elles avaient dû descendre de Moab dans la vallée du Jourdain (environ 1300 m de dénivellation) et remonter par les collines de Juda (dénivelé d’environ 1100 m).

toute la ville. Naomi était encore bien connue (cf. « Ephratiens, de Bethléhem », v. 2). La question posée par les femmes suggère que les difficultés de la dernière décennie avaient laissé des traces physiques sur elle.

20  Elle leur dit : Ne m’appelez pas Naomi ; appelez-moi Mara, car le Tout-Puissant m’a remplie d’amertume.

1:20-21

Naomi …  Mara …  remplie d’amertume. Naomi avait une manière d’envisager la vie qui, bien que fondée sur la souveraineté de Dieu, était dépourvue d’espoir; c’est pourquoi elle demanda qu’on l’appelle « Mara », littéralement « amère ». Si son expérience évoque celle de Job (#Job 1:1-2:2), sa façon de réagir ressemble plutôt à celle de son épouse (#Job 2:10). En réalité, Naomi avait

1° un avenir prometteur,

2° Ruth et Boaz et

3° l’espoir des bénédictions futures de Dieu.

21  J’étais dans l’abondance à mon départ, et l’Eternel me ramène les mains vides. Pourquoi m’appelleriez-vous Naomi, après que l’Eternel s’est prononcé contre moi, et que le Tout-Puissant m’a affligée ?

22  Ainsi revinrent du pays de Moab Naomi et sa belle-fille, Ruth la Moabite. Elles arrivèrent à Bethléhem au commencement de la moisson des orges.

Ruth la Moabite. Cette désignation apparaît aussi en #Ru 2:2, #Ru 2:21 ; #Ru 4:5, #Ru 4:10 et souligne le statut de prémices de la future conversion des païens attaché à Ruth (cf. #Ro 11).

au commencement de la moisson des orges. Normalement les deux dernières semaines d’avril.

 

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