ANCIEN TESTAMENT JOUR 280 DE 929
06/10/2019 00:23ANCIEN TESTAMENT JOUR 280 DE 929
2 Samuel 13 de 24
2 Samuel 13 : 1 À 39
1 ¶ Après cela, voici ce qui arriva. Absalom, fils de David, avait une sœur qui était belle et qui s’appelait Tamar ; et Amnon, fils de David, l’aima.
13:1-2
Tamar. Littéralement « palmier ». C’était la fille que David avait eue avec Maaca (fille de Talmaï, roi de Gueschur; 3:3). Elle était la sœur d’Absalom (le troisième fils de David) et la demi-sœur d’Amnon (premier fils de David, qu’il avait eu avec Achinoam; 3:2). L’amour d’Amnon pour elle ne correspondait pas à de l’affection fraternelle, mais à de la concupiscence, comme le révèle la suite du récit. Les filles non mariées vivaient à l’écart des hommes, afin que personne ne puisse les voir seules. Amnon avait vu Tamar à cause de leur relation familiale et avait conçu une violente passion pour elle. Une telle liaison était interdite par Dieu (voir #Lé 18:11). Mais, du fait de l’exemple d’Abraham (#Ge 20:12) et des nations environnantes, parmi lesquelles il était courant d’épouser une demi-sœur, il pensa avoir le droit d’aller au bout de sa passion pour Tamar.
2 Amnon était tourmenté jusqu’à se rendre malade à cause de Tamar, sa sœur ; car elle était vierge, et il paraissait difficile à Amnon de faire sur elle la moindre tentative.
3 Amnon avait un ami, nommé Jonadab, fils de Schimea, frère de David, et Jonadab était un homme très habile.
Jonadab. C’était le fils du frère de David, appelé Schamma en #1S 16:9 ; #1S 17:3 et Schimea en #1Ch 2:13. Il était à la fois le cousin et le conseiller d’Amnon. C’est lui qui suggéra toute cette mise en scène.
4 Il lui dit : Pourquoi deviens-tu, ainsi chaque matin plus maigre, toi, fils de roi ? Ne veux-tu pas me le dire ? Amnon lui répondit: J’aime Tamar, sœur d’Absalom, mon frère.
5 Jonadab lui dit : Mets-toi au lit, et fais le malade. Quand ton père viendra te voir, tu lui diras : Permets à Tamar, ma sœur, de venir pour me donner à manger ; qu’elle prépare un mets sous mes yeux, afin que je le voie et que je le prenne de sa main.
6 Amnon se coucha, et fit le malade. Le roi vint le voir, et Amnon dit au roi : Je te prie, que Tamar, ma sœur, vienne faire deux gâteaux sous mes yeux, et que je les mange de sa main.
7 David envoya dire à Tamar dans l’intérieur des appartements : Va dans la maison d’Amnon, ton frère, et prépare-lui un mets.
8 Tamar alla dans la maison d’Amnon, son frère, qui était couché. Elle prit de la pâte, la pétrit, prépara devant lui des gâteaux, et les fit cuire ;
9 prenant ensuite la poêle, elle les versa devant lui. Mais Amnon refusa de manger. Il dit : Faites sortir tout le monde. Et tout le monde sortit de chez lui.
10 Alors Amnon dit à Tamar : Apporte le mets dans la chambre, et que je le mange de ta main. Tamar prit les gâteaux qu’elle avait faits, et les porta à Amnon, son frère, dans la chambre.
11 Comme elle les lui présentait à manger, il la saisit et lui dit : Viens, couche avec moi, ma sœur.
12 Elle lui répondit : Non, mon frère, ne me déshonore pas, car on n’agit point ainsi en Israël ; ne commets pas cette infamie.
13:12-13
cette infamie. Tamar supplia Amnon de ne pas la violer en avançant quatre arguments.
1° Un tel acte était condamné en Israël parce qu’il violait la loi divine (voir #Lé 18:11), et elle savait que cela pouvait provoquer discorde et effusion de sang dans la famille du roi, ce qui serait effectivement le cas.
ma honte.
2° Accusée de fornication, Tamar serait méprisée et blâmée. Même si elle n’était pas consentante, elle resterait marquée par cette souillure.
l’un des infâmes en Israël.
3° Amnon serait considéré par le peuple comme un fou et un impie, un homme rejetant Dieu, dépourvu de principes et ne respectant pas les standards ordinaires de la moralité. Cela compromettrait ses prétentions au trône.
roi … ne s’opposera pas à ce que je sois à toi.
4° Amnon pourrait assouvir le désir qu’il éprouvait pour elle en l’épousant. Tamar savait certainement que la loi mosaïque interdisait le mariage entre enfants de la même famille (#Lé 18:9, #Lé 18:11 ; #Lé 20:17 ; #De 27:22), mais dans le désespoir du moment, elle cherchait une porte de sortie.
13 Où irais-je, moi, avec ma honte ? Et toi, tu serais comme l’un des infâmes en Israël. Maintenant, je te prie, parle au roi, et il ne s’opposera pas à ce que je sois à toi.
14 Mais il ne voulut pas l’écouter ; il lui fit violence, la déshonora et coucha avec elle.
lui fit violence. C’est-à-dire la viola.
15 Puis Amnon eut pour elle une forte aversion, plus forte que n’avait été son amour. Et il lui dit : Lève-toi, va-t’en !
pour elle une forte aversion. Le prétendu amour d’Amnon (v. #2S 13:1) n’était rien d’autre qu’un désir sexuel qui, une fois satisfait, se transforma en haine. Sa répulsion soudaine fut le résultat de la résistance active de Tamar, de l’horreur qu’il put éprouver face à son acte, de sentiments de remords et de la peur d’être découvert et puni. Tout cela contribua à rendre sa sœur plus qu’indésirable à ses yeux.
13:15-17
En renvoyant Tamar, Amnon commettait une faute plus grave encore que le viol lui-même, parce qu’il laissait ainsi inévitablement supposer qu’elle était coupable d’une conduite honteuse, que c’était elle qui avait tenté de le séduire.
16 Elle lui répondit : N’augmente pas, en me chassant, le mal que tu m’as déjà fait. (13-17) Il ne voulut pas l’écouter,
17 et appelant le garçon qui le servait, il dit : Qu’on éloigne de moi cette femme et qu’on la mette dehors. Et ferme la porte après elle !
18 Elle avait une tunique de plusieurs couleurs ; car c’était le vêtement que portaient les filles du roi, aussi longtemps qu’elles étaient vierges. Le serviteur d’Amnon la mit dehors, et ferma la porte après elle.
tunique de plusieurs couleurs. Voir #Ge 37:33. Le vêtement indiquait le statut de celui ou de celle qui le portait, et cette tunique identifiait Tamar comme une fille vierge du roi. Le fait de la déchirer symbolisait la perte de cette position particulière (v. #2S 13:19).
19 Tamar répandit de la cendre sur sa tête, et déchira sa tunique bigarrée ; elle mit la main sur sa tête, et s’en alla en poussant des cris.
cendre … tunique … tête … cris. Les cendres étaient un signe de deuil. La tunique déchirée symbolisait l’anéantissement de la vie. La main sur la tête symbolisait l’exil et l’exclusion. Les cris et pleurs montraient qu’elle se considérait comme morte.
20 Absalom, son frère, lui dit : Amnon, ton frère, a-t-il été avec toi ? Maintenant, ma sœur, tais-toi, c’est ton frère ; ne prends pas cette affaire trop à cœur. Et Tamar, désolée, demeura dans la maison d’Absalom, son frère.
ne prends pas cette affaire trop à cœur. En invitant sa sœur à ne pas accorder trop d’attention à cette affaire et à ne pas s’inquiéter des conséquences de son viol, Absalom minimisa l’importance de ce qui s’était passé. Mais ce n’était que de façon momentanée: il commença à préparer sa vengeance, utilisant ce crime comme prétexte pour faire ce qu’il voulait de toute façon faire: éliminer Amnon de la succession au trône (voir aussi le v. 32, où les propos de Jonadab montrent qu’il connaissait les plans d’Absalom).
désolée. Elle resta célibataire et sans enfant. Son frère était tout naturellement son protecteur, et les frères et sœurs issus de mariages polygames vivaient séparément, en fonction de leur groupe familial.
21 ¶ Le roi David apprit toutes ces choses, et il fut très irrité.
David … fut très irrité. La fureur et l’indignation, telles furent les réactions de David lorsqu’il apprit le viol (#Ge 34:7). En ne punissant pas Amnon pour son crime, il abdiqua ses responsabilités à la fois de roi et de père. Le manque de justice dans le pays se retournerait contre lui à l’avenir (#2S 15:4).
22 Absalom ne parla ni en bien ni en mal avec Amnon ; mais il le prit en haine, parce qu’il avait déshonoré Tamar, sa sœur.
Absalom … le prit en haine. Tout comme Amnon s’était mis à haïr Tamar (v. #2S 13:15), Absalom détestait désormais son demi-frère Amnon.
23 Deux ans après, comme Absalom avait les tondeurs à Baal-Hatsor, près d’Ephraïm, il invita tous les fils du roi.
13:23-27
Baal-Hatsor. Absalom organisa une fête liée à la tonte des moutons dans le village benjamite de Hatsor (#Né 11:33), situé à une vingtaine de km au nord-est de Jérusalem. Il invita tous ses frères et demi-frères, aussi bien que le roi David et la cour royale (v. #2S 13:24). David déclina l’invitation mais permit à Absalom d’inviter tous « les fils du roi », y voyant peut-être un moyen d’encourager l’unité et l’harmonie (vv. #2S 13:25-27). C’était Amnon qui, à la demande expresse d’Absalom, le représentait. Malgré ses réserves concernant les intentions de son fils, David permit à tous ses frères de participer à la fête.
24 Absalom alla vers le roi, et dit : Voici, ton serviteur a les tondeurs ; que le roi et ses serviteurs viennent chez ton serviteur.
25 Et le roi dit à Absalom : Non, mon fils, nous n’irons pas tous, de peur que nous ne te soyons à charge. Absalom le pressa ; mais le roi ne voulut point aller, et il le bénit.
26 Absalom dit : Permets du moins à Amnon, mon frère, de venir avec nous. Le roi lui répondit : Pourquoi irait-il chez toi ?
27 Sur les instances d’Absalom, le roi laissa aller avec lui Amnon et tous ses fils.
28 Absalom donna cet ordre à ses serviteurs : Faites attention quand le cœur d’Amnon sera égayé par le vin et que je vous dirai : Frappez Amnon ! Alors tuez-le ; ne craignez point, n’est-ce pas moi qui vous l’ordonne ? Soyez fermes, et montrez du courage !
13:28-29
tuez-le. Absalom fit assassiner Amnon par ses serviteurs (cf. #2S 11:15-17), tout comme David avait tué Urie en se servant des autres (#2S 11:14-17). Même si le viol était passible de mort, une vengeance personnelle de ce type était inacceptable aux yeux de Dieu. Les procédures de justice légale auraient dû être appliquées.
29 Les serviteurs d’Absalom traitèrent Amnon comme Absalom l’avait ordonné. Et tous les fils du roi se levèrent, montèrent chacun sur son mulet, et s’enfuirent.
son mulet. Les mulets étaient montés par la famille royale, sous le règne de David (#2S 18:9 ; #1R 1:33, #1R 1:38, #1R 1:44).
30 ¶ Comme ils étaient en chemin, le bruit parvint à David qu’Absalom avait tué tous les fils du roi, et qu’il n’en était pas resté un seul.
tous les fils du roi. Cette exagération plongea tout le monde dans la douleur (v. #2S 13:31) jusqu’à ce que la vérité apparaisse (v. #2S 13:32).
31 Le roi se leva, déchira ses vêtements, et se coucha par terre ; et tous ses serviteurs étaient là, les vêtements déchirés.
32 Jonadab, fils de Schimea, frère de David, prit la parole et dit : Que mon seigneur ne pense point que tous les jeunes gens, fils du roi, ont été tués, car Amnon seul est mort ; et c’est l’effet d’une résolution d’Absalom, depuis le jour où Amnon a déshonoré Tamar, sa sœur.
Jonadab … dit. Jonadab était au courant du complot fomenté par Absalom (voir le v. 20) suite au viol de Tamar. La peine de mort avait été prescrite en #Lé 18:11, #Lé 18:29 (« retranchés » signifie « tués »).
33 Que le roi mon seigneur ne se tourmente donc point dans l’idée que tous les fils du roi sont morts, car Amnon seul est mort.
34 Absalom prit la fuite. Or le jeune homme placé en sentinelle leva les yeux et regarda. Et voici, une grande troupe venait par le chemin qui était derrière lui, du côté de la montagne.
13:34, 37
Absalom prit la fuite. La loi relative au meurtre prémédité c’était ainsi que la majorité de la population interprétait son acte - ne laissait aucune chance de retour à Absalom (voir #No 35:21). Les villes de refuge ne lui offrant aucun asile, il quitta le royaume de son père pour vivre à Gueschur, à l’est de la mer de Galilée, sous la protection du roi qui était en fait son grand-père et celui de Tamar
35 Jonadab dit au roi : Voici les fils du roi qui arrivent ! Ainsi se confirme ce que disait ton serviteur.
36 Comme il achevait de parler, voici, les fils du roi arrivèrent. Ils élevèrent la voix, et pleurèrent ; le roi aussi et tous ses serviteurs versèrent d’abondantes larmes.
37 Absalom s’était enfui, et il alla chez Talmaï, fils d’Ammihur, roi de Gueschur. Et David pleurait tous les jours son fils.
38 Absalom resta trois ans à Gueschur, où il était allé, après avoir pris la fuite.
39 Le roi David cessa de poursuivre Absalom, car il était consolé de la mort d’Amnon.
cessa de poursuivre. David finit par accepter la mort d’Amnon et par désirer revoir Absalom, mais il n’entreprit toutefois rien pour le faire revenir.
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