ANCIEN TESTAMENT JOUR 672 DE 929

31/10/2020 00:33

ANCIEN TESTAMENT JOUR 672 DE 929

Introduction + Cantique 01 de 8

 

Introduction

Le Cantique des cantiques

Titre

La traduction grecque des Septante (LXX) et la traduction latine (Vulgate) suivent le texte hébreu (texte massorétique) en traduisant littéralement les deux premiers mots de 1:1: « Cantique des cantiques ». Cette expression (cf. le « lieu très saint », littéralement « saint des saints », en #Ex 26:33-34 et le « Roi des rois » en #Ap 19:16) indique que ce cantique est le meilleur des 1005 composés par Salomon (#1R 4:32). Le mot traduit par « cantique » désigne fréquemment une musique destinée à honorer le Seigneur (cf. #1Ch 6:31, #1Ch 6:32 ; #Ps 33:3 ; #Ps 40:4 ; #Ps 144:9).

Auteur et date

Salomon, qui a régné durant 40 ans sur le royaume d’Israël unifié (av. J.-C.), est nommé à sept reprises dans ce livre (#Ca 1:1, #Ca 1:5 ; #Ca 3:7, #Ca 3:9, #Ca 3:11 ; #Ca 8:11, #Ca 8:12). Il en est bien l’auteur selon 1:1 (la préposition hébraïque renvoie ici à l’origine et ne correspond pas à une dédicace). Ses qualités reconnues d’écrivain et de compositeur (#1R 4:32) le confirment. Il a pu l’écrire à n’importe quel moment de son règne. Puisque des villes du nord aussi bien que du sud sont évoquées dans les descriptions et parcours, la rédaction dut avoir lieu avant le schisme, survenu à la mort de Salomon. Cette partie de l’Ecriture se composant d’un seul cantique issu d’un auteur unique, il vaut mieux la considérer comme une unité indivisible, un texte appartenant à la littérature sapientiale, plutôt que de la concevoir comme une série de poèmes d’amour sans thème ni auteur communs.

Contexte et arrière-plan

Deux personnages dominent cette chronique poignante d’une histoire d’amour. Salomon, dont la royauté est mentionnée à 5 reprises (#Ca 1:4, #Ca 1:12 ; #Ca 3:9, #Ca 3:11 ; #Ca 7:6), porte le titre de « bien-aimé ». La jeune Sulamithe (#Ca 7:1) demeure inconnue; c’était probablement une habitante de Sunem, à 5 km au nord de Jizreel, dans les régions inférieures de la Galilée. Certains voient en elle la fille du Pharaon (#1R 3:1), mais le livre ne présente aucun indice probant en faveur de cette hypothèse. D’autres ont évoqué Abischag, la Sunamite qui prit soin du roi David (#1R 1:1-4, #1R 1:15). Toutefois, la thèse d’une jeune femme inconnue par ailleurs et originaire de Sunem, dont la famille était peut-être au service de Salomon (#Ca 8:11), semble plus raisonnable. Elle pourrait avoir été sa première femme (#Ec 9:9), avant qu’il ne pèche en s’octroyant 699 épouses supplémentaires et 300 concubines (#1R 11:3).

Des personnages secondaires reflétant différentes catégories sociales apparaissent dans le livre. Premièrement, il faut remarquer la forte présence des « filles de Jérusalem » (#Ca 1:4b, 8, 11; 3:6-11; 5:9; 6:1, 10; 7:1a, 2-6; 8:5a); elles faisaient peut-être partie des employés de Salomon (cf. #Ca 3:10). Deuxièmement, l’affirmation de 5:1b correspond vraisemblablement à la bénédiction de Dieu sur l’union du couple. Enfin, ce sont les frères de la Sulamithe (#Ca 8:8-9) qui s’expriment.

L’environnement est double: le contexte est à la fois urbain et rural. Certaines scènes se déroulent dans les collines du nord de Jérusalem où la Sulamithe résidait (#Ca 7:1) et où Salomon était bien connu pour ses activités de vigneron et de berger (#Ec 2:4-7). Les scènes urbaines décrivent le mariage et la période qui suivit dans la résidence de Salomon à Jérusalem (#Ca 3:6-7:13).

Le premier printemps a lieu pendant 2:11-13, et le second en #Ca 7:13. Si la chronologie est continue, le Cantique des cantiques couvre une période d’au moins un an, mais probablement pas plus de deux.

Thèmes historiques et théologiques

Les Juifs ont considéré comme écrit sacré l’ensemble des 117 versets de ce cantique de Salomon. Avec Ruth, Esther, l’Ecclésiaste et les Lamentations, il fait partie des livres de l’A.T. nommés Megilloth ou « cinq rouleaux ». Les Juifs lisent ce chant lors de la Pâque, l’appelant « le saint des saints ». Curieusement, Dieu n’y est pas mentionné explicitement, sauf peut-être en #Ca 8:6. Aucun thème théologique n’émerge. Le N.T. ne fait aucune citation directe de ce livre (il ne cite pas non plus Esther, Abdias et Nahum).

Traçant un chemin éloigné des opposés que sont l’abstinence ascétique et les perversions passionnelles en dehors du mariage, ce chant d’amour antique de Salomon exalte la pureté de l’affection et de la romance conjugales. Il complète et développe d’autres sections de l’Ecriture qui décrivent le plan de Dieu pour le mariage, y compris la beauté et la sainteté de l’intimité sexuelle entre le mari et la femme. Le Cantique des cantiques a sa juste place aux côtés d’autres passages de l’Ecriture qui traitent de ce thème, comme #Ge 2:24 ; #Ps 45 ; #Pr 5:15-23 ; #1Co 7:1-5 ; #1Co 13:1-8 ; #Ep 5:22-33 ; #Col 3:18-19 ; et #1Pi 3:1-7. #Hé 13:4 synthétise bien la pensée centrale de ce poème: « Que le mariage soit honoré de tous, et le lit conjugal exempt de souillure, car Dieu jugera les débauchés et les adultères. »

Questions d’interprétation

Au cours des siècles, ce livre a souffert des schémas d’interprétation proposés par les partisans de la méthode « allégorique ». Ceux-ci affirmaient que le cantique n’avait aucune base historique et qu’il ne représentait que l’amour de Dieu pour Israël et/ou pour l’Eglise. L’hymnologie qui présente Christ comme le narcisse de Saron, le lis des vallées (#Ca 2:1), en est le reflet. L’approche « typologique », variante de la précédente, admet la réalité historique sous-jacente à ce poème mais conclut qu’il vise, en fin de compte, à fournir une image de Christ, mari de l’Eglise, son épouse.

Une approche plus satisfaisante consiste à considérer le cantique de Salomon tel qu’il se présente, à l’interpréter selon son sens historique normal, tout en tenant compte de la fréquente utilisation de l’imagerie poétique pour décrire la réalité. Dans cette perspective, Salomon relate:

1° le temps des fréquentations;

2° les premiers jours de son premier mariage;

3° la croissance en maturité du couple royal au travers des bons et des mauvais jours de la vie.

Le Cantique développe les instructions antiques données en #Ge 2:24, offrant ainsi une musique spirituelle pour toute une vie d’harmonie conjugale. Dieu l’a donné pour manifester sa volonté que le romantisme et le charme soient présents au sein du mariage, la plus précieuse des relations humaines, véritable « grâce de la vie » (#1Pi 3:7).

Plan

I. La cour: temps de la séparation (1:2-3:5)

A. Les souvenirs des amoureux (1:2-2:7)

B. L’expression de l’amour réciproque (2:8-3:5)

II. Les noces: temps de l’union (3:6-5:1)

A. Le royal époux (3:6-11)

B. Les noces et la lune de miel (4:1-5:1a)

C. L’approbation divine (5:1b)

III. Le mariage: temps du tissage (5:2-8:14)

A. Le premier désaccord important (5:2-6:3)

B. La restauration (6:4-8:4)

C. La croissance dans la grâce (8:5-14)

 

Cantique 01 : 1 à 17

 

   1 ¶  Le cantique des cantiques, qui est de Salomon.

 

1:2-3

Quatre traits de Salomon attirent la bien-aimée: ses lèvres, son amour, son parfum et son style de vie pur. Plus tard, il remarquera ces mêmes traits en elle (#Ca 4:9-11).

1:2-3:5

Dans cette première des trois parties du Cantique, près de 30 vv. sur 39 sont prononcés par la Sulamithe, avec de brefs interludes de son bien-aimé et des filles de Jérusalem. Cette section représente probablement ses souvenirs des événements passés, associés aux désirs de son cœur d’épouser le roi, alors qu’elle savoure d’avance son arrivée: il la conduira à Jérusalem pour le mariage en #Ca 3:6ss.

 

2 ¶  Qu’il me baise des baisers de sa bouche ! car tes amours sont meilleures que le vin.

3  Tes parfums sont d’agréable odeur ; ton nom est un parfum répandu ; c’est pourquoi les jeunes filles t’aiment.

 

les jeunes filles. C’est-à-dire les filles vierges de Jérusalem (v. #Ca 1:5).

 

4  Tire-moi, nous courrons après toi.  Le roi m’a amenée dans ses chambres.  Nous nous égayerons, et nous nous réjouirons en toi ; nous nous souviendrons de tes amours plus que du vin. Elles t’aiment avec droiture.

 

Nous courrons. Mots prononcés par la Sulamithe comme une exhortation qu’elle s’adresse à elle-même.

Le roi m’introduit. C’est plus probablement le désir de son cœur qu’un constat.

Nous célébrerons ton amour. Les filles de Jérusalem confirment l’éloge de la Sulamithe du v. 2.

 

5  Je suis noire, mais je suis agréable, filles de Jérusalem ! comme les tentes de Kédar, comme les tentures de Salomon.

 

1:5-6

Je suis noire. La Sulamithe craint que le soleil n’ait abîmé son teint (à cause du travail à l’extérieur, cf. la vigne, 7:13; 8:11).

 

6  Ne me regardez pas, parce que je suis noire, parce que le soleil m’a regardée, les fils de ma mère se sont irrités contre moi, ils m’ont mise à garder les vignes ; ma vigne qui est à moi, je ne l’ai point gardée.

 

Ma vigne, à moi. Allusion à elle-même (cf. #Ca 8:12).

 

7 ¶  Dis-moi, toi qu’aime mon âme, où tu pais ton troupeau, où tu le fais reposer à midi ; car pourquoi serais-je comme une femme voilée auprès des troupeaux de tes compagnons ?

 

égarée. Littéralement « enveloppée ». Mettant en valeur sa pureté, elle refuse le voile de la prostituée, contrairement à Tamar (#Ge 38:14-16). En revanche, elle est prête à se rendre en tant que bergère vers un berger.

 

8  Si tu ne le sais pas, ô la plus belle parmi les femmes ! sors sur les traces du troupeau, et pais tes chevreaux près des habitations des bergers.

 

Ce v. correspond le plus probablement à la réponse des filles de Jérusalem.

ô la plus belle des femmes. La Sulamithe est honorée comme étant la meilleure (cf. #Ca 5:9 ; #Ca 6:1), ce qui rappelle la femme de valeur en #Pr 31:29.

 

9  Je te compare, mon amie, à une jument aux chars du Pharaon.

 

ma jument. Venant d’un cavalier accompli (#1R 10:26-29), ce beau compliment illustre bien l’éclatante beauté de la Sulamithe.

mon amie. Terme utilisé 9 fois (#Ca 1:15 ; #Ca 2:2, #Ca 2:10, #Ca 2:13 ; #Ca 4:1, #Ca 4:7 ; #Ca 5:2 ; #Ca 6:4).

 

10  Tes joues sont agréables avec des rangées de joyaux ; ton cou, avec des colliers.

11  Nous te ferons des chaînes d’or avec des paillettes d’argent.

12 ¶  Pendant que le roi est à table, mon nard exhale son odeur.

13  Mon bien-aimé est pour moi un bouquet de myrrhe ; il passera la nuit entre mes seins.

 

Mon bien-aimé. Expression utilisée 24 fois.

 

14  Mon bien-aimé est pour moi une grappe de henné dans les vignes d’En-Guédi.

15  Voici, tu es belle, mon amie ; voici, tu es belle ! Tes yeux sont des colombes.

 

tu es belle. Les déclarations orales nourrissent cette histoire d’amour. Salomon utilise l’adjectif « belle » au moins 10 fois (#Ca 1:15 ; #Ca 2:10, #Ca 2:13 ; #Ca 4:1, #Ca 4:7 ; #Ca 6:4, #Ca 6:10 ; #Ca 7:7).

Tes yeux sont des colombes. Elle lui retourne le compliment en #Ca 5:12. La beauté des yeux doit être comprise comme reflétant celle de la personnalité.

 

16  Voici tu es beau, mon bien-aimé, oui, tu es agréable ! oui, notre lit est verdoyant.

 

1:16-17

Description d’un décor extérieur, à savoir de la forêt.

 

17  Les solives de nos maisons sont des cèdres ; nos lambris des cyprès.

 

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