ANCIEN TESTAMENT JOUR 823 DE 929
ÉZÉCHIEL 21 de 48
Ézéchiel 21: 1 à 32
1 ¶ (21-6) Et la parole de l’Eternel me fut adressée, en ces mots:
21:6-12
la parole … me fut adressée. Ces vv. décrivent l’épée destinée à s’abattre sur Jérusalem (vv. #Ez 21:6-22). Dieu décrit son châtiment comme exécuté par un guerrier dégainant son épée aiguisée afin de donner la mort. C’était Dieu le guerrier (vv. #Ez 21:8-9), mais son épée était Babylone (v. #Ez 21:24). L’arrière-plan historique de cette prophétie, ce sont les campagnes lancées par Nebucadnetsar en 588 av. J.-C. pour réprimer les révoltes de Juda, ainsi que de Tyr et d’Ammon.
2 (21-7) Fils de l’homme, tourne ta face vers Jérusalem, Et parle contre les lieux saints ! Prophétise contre le pays d’Israël !
3 (21-8) Tu diras au pays d’Israël : Ainsi parle l’Eternel : Voici, j’en veux à toi, Je tirerai mon épée de son fourreau, Et j’exterminerai du milieu de toi le juste et le méchant.
21:8-9
le juste et le méchant. Les Babyloniens ne feraient aucune distinction lors de leur invasion, et tous, justes et méchants, périraient sur leur passage. C’est ce qui se produisit dans tout le pays d’Israël, du nord au sud, en rapport avec le jugement par le feu des vv. 1-5. Les arbres verts ou secs (v. #Ez 21:3) illustrent probablement les justes et les méchants (cf. #Lu 23:31).
4 (21-9) Parce que je veux exterminer du milieu de toi le juste et le méchant, Mon épée sortira de son fourreau, Pour frapper toute chair, Du midi au septentrion.
5 (21-10) Et toute chair saura Que moi, l’Eternel, j’ai tiré mon épée de son fourreau. Elle n’y rentrera plus.
6 (21-11) Et toi, fils de l’homme, gémis ! Les reins brisés et l’amertume dans l’âme, Gémis sous leurs regards !
7 (21-12) Et s’ils te disent : Pourquoi gémis-tu ? Tu répondras : Parce qu’il arrive une nouvelle … Tous les cœurs s’alarmeront, Toutes les mains deviendront faibles, Tous les esprits seront abattus, Tous les genoux se fondront en eau … Voici, elle arrive, elle est là ! Dit le Seigneur, l’Eternel.
8 ¶ (21-13) La parole de l’Eternel me fut adressée, en ces mots:
21:13-22
L’épée, c’est-à-dire Babylone, était tranchante.
9 (21-14) Fils de l’homme, prophétise, et dis : Ainsi parle l’Eternel. Dis : L’épée ! l’épée ! Elle est aiguisée, elle est polie.
10 (21-15) C’est pour massacrer qu’elle est aiguisée, C’est pour étinceler qu’elle est polie … Nous réjouirons-nous ? Le sceptre de mon fils méprise tout bois …
Le sceptre de mon fils méprise. Ou « Elle méprise le sceptre de mon fils, comme ». Cf. aussi v. 18. Ce v. affirme peut-être que l’épée de Dieu, particulièrement impressionnante d’après le v. 15a, allait mépriser le sceptre royal de Juda (cf. #Ge 49:9-10), incapable de l’arrêter et près de disparaître (vv. #Ez 21:30-32). Le jugement de Dieu se révélerait trop dur à supporter pour un objet fabriqué (du moins en partie) en bois. « Mon fils » peut représenter Juda (cf. #Ex 4:22-23) ou son roi (« fils » de Dieu au sens où l’était Salomon, #1Ch 28:6).
11 (21-16) On l’a donnée à polir, Pour que la main la saisisse ; Elle est aiguisée, l’épée, elle est polie, Pour armer la main de celui qui massacre.
celui qui massacre. Dieu reste le juge et l’exécuteur du jugement, même s’il utilise quelqu’un d’autre pour parvenir à ses fins.
12 (21-17) Crie et gémis, fils de l’homme ! Car elle est tirée contre mon peuple, Contre tous les princes d’Israël ; Ils sont livrés à l’épée avec mon peuple. Frappe donc sur ta cuisse !
Frappe donc sur ta cuisse! Peut aussi se traduire « frappe-toi la poitrine ». Dans tous les cas, il s’agit d’un geste exprimant de façon ostentatoire le chagrin et dont le prophète se fit l’auteur. D’autres expressions de la douleur « crier et gémir » (v. #Ez 21:17), « frapper des mains » (vv. #Ez 21:19, #Ez 21:22) - accompagnent cette manifestation de détresse.
13 (21-18) Oui, l’épreuve sera faite ; Et que sera-ce, si ce sceptre qui méprise tout est anéanti ? Dit le Seigneur, l’Eternel.
14 (21-19) Et toi, fils de l’homme, prophétise, Et frappe des mains ! Et que les coups de l’épée soient doublés, soient triplés ! C’est l’épée du carnage, l’épée du grand carnage, L’épée qui doit les poursuivre.
15 (21-20) Pour jeter l’effroi dans les cœurs, Pour multiplier les victimes, A toutes leurs portes je les menacerai de l’épée. Ah ! elle est faite pour étinceler, Elle est aiguisée pour massacrer.
16 (21-21) Rassemble tes forces, tourne-toi à droite ! Place-toi, tourne-toi à gauche ! Dirige de tous côtés ton tranchant !
17 (21-22) Et moi aussi, je frapperai des mains, Et j’assouvirai ma fureur. C’est moi, l’Eternel, qui parle.
18 ¶ (21-23) La parole de l’Eternel me fut adressée, en ces mots:
21:23-25
Evocation de la marche de l’armée de Babylone et de son arrivée à un carrefour. L’épée représente le roi de Babylone. Nebucadnetsar devait faire un choix: l’une des routes le conduirait à Jérusalem et à Juda, l’autre à Rabbath, la capitale des Ammonites qui, en 593 av. J.-C., avaient comploté contre Babylone avec Juda. Pour décider quelle ville attaquer en priorité, il consulta ses dieux par le moyen de la divination (vv. #Ez 21:26-27).
19 (21-24) Fils de l’homme, trace deux chemins pour servir de passage à l’épée du roi de Babylone ; tous les deux doivent sortir du même pays ; marque un signe, marque-le à l’entrée du chemin qui conduit à une ville.
20 (21-25) Tu traceras l’un des chemins pour que l’épée arrive à Rabbath, ville des enfants d’Ammon, et l’autre pour qu’elle arrive en Juda, à Jérusalem, ville fortifiée.
21 (21-26) Car le roi de Babylone se tient au carrefour, à l’entrée des deux chemins, pour tirer des présages ; il secoue les flèches, il interroge les théraphim, il examine le foie.
22 (21-27) Le sort, qui est dans sa droite, désigne Jérusalem, où l’on devra dresser des béliers, commander le carnage, et pousser des cris de guerre ; on dressera des béliers contre les portes, on élèvera des terrasses, on formera des retranchements.
Evocation des préparatifs de guerre.
23 (21-28) Ils ne voient là que de vaines divinations, eux qui ont fait des serments. Mais lui, il se souvient de leur iniquité, en sorte qu’ils seront pris.
vaines divinations. La population de Jérusalem pensait que cette décision n’était que superstition et que, à ce titre, elle ne s’accomplirait pas. Elle avait tort (vv. #Ez 21:29-30).
24 (21-29) C’est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l’Eternel : Parce que vous rappelez le souvenir de votre iniquité, en mettant à nu vos transgressions, en manifestant vos péchés dans toutes vos actions ; parce que vous en rappelez le souvenir, vous serez saisis par sa main.
25 (21-30) Et toi, profane, méchant, prince d’Israël, dont le jour arrive au temps où l’iniquité est à son terme !
méchant, prince. C’est-à-dire Sédécias.
26 (21-31) Ainsi parle le Seigneur, l’Eternel : La tiare sera ôtée, le diadème sera enlevé. Les choses vont changer. Ce qui est abaissé sera élevé, et ce qui est élevé sera abaissé.
La tiare … le diadème … enlevé. Lors du châtiment qui tomberait sur Juda en 588-586 av. J.-C., Dieu retirerait la « tiare », symbole des responsabilités sacerdotales, et le « diadème », signe de la succession royale. Aucune de ces fonctions ne serait pleinement restaurée après l’exil. Cela marquait donc le début des « temps des nations » (#Lu 21:24).
27 (21-32) J’en ferai une ruine, une ruine, une ruine. Mais cela n’aura lieu qu’à la venue de celui à qui appartient le jugement et à qui je le remettrai.
la venue de celui. La triple mention du mot « ruine » exprime le pire degré de désordre et de chaos. Israël serait confronté à une instabilité extrême, et le privilège même de la royauté ne lui serait pas rendu avant le retour du Messie (cf. #Ge 49:10). C’était à lui que Dieu attribuerait la royauté (cf. #Jér 23:5-8), lui le grand « David » (#Ez 37:24), avec une parfaite harmonie entre les fonctions royale et sacerdotale (cf. #Hé 5:1-7:2).
28 ¶ (21-33) Et toi, fils de l’homme, prophétise, et dis : Ainsi parle le Seigneur, l’Eternel, sur les enfants d’Ammon et sur leur opprobre. Dis : L’épée, l’épée est tirée, elle est polie, pour massacrer, pour dévorer, pour étinceler !
21:33-37
sur les enfants d’Ammon. Ce peuple allait, lui aussi, tomber sous la férule des Babyloniens en 582/581 av. J.-C. (cf. #Ez 25:1-7). Leur « opprobre », ce serait le fait d’avoir contemplé avec joie le spectacle de la chute de Jérusalem, de la profanation du temple et du départ en captivité des Judéens (#Ez 25:3).
29 (21-34) Au milieu de tes visions vaines et de tes oracles menteurs, elle te fera tomber parmi les cadavres des méchants, dont le jour arrive au temps où l’iniquité est à son terme.
30 (21-35) Remets ton épée dans le fourreau. Je te jugerai dans le lieu où tu as été créé, dans le pays de ta naissance.
Remets ton épée dans le fourreau. Ce v. appelait les Ammonites à ne pas résister à Babylone: ce serait inutile et ne leur vaudrait que de se faire massacrer sur leur propre terre.
31 (21-36) Je répandrai sur toi ma colère, je soufflerai contre toi avec le feu de ma fureur, et je te livrerai entre les mains d’hommes qui dévorent, qui ne travaillent qu’à détruire.
32 (21-37) Tu seras consumé par le feu ; ton sang coulera au milieu du pays ; on ne se souviendra plus de toi. Car moi, l’Eternel, j’ai parlé.
on ne se souviendra plus de toi. Si Israël avait un avenir (v. #Ez 21:32), Dieu refuserait de faire grâce à Ammon et permettrait sa dévastation. Une dévastation supplémentaire serait l’œuvre de l’armée de Judas Maccabée, d’après une source ancienne (#1Macc 5:6-7). #Jér 49:6 annonçait que Dieu permettrait à des exilés ammonites de revenir sur leur terre. Finalement, ils disparurent complètement de la famille des nations.
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