ANCIEN TESTAMENT JOUR 877 DE 929

23/05/2021 00:49

ANCIEN TESTAMENT JOUR 877 DE 929

JOËL 1 de 3

 

 

Introduction et Joël 1 : 1 à 20

Le livre du prophète Joël

 

Titre

       A l’instar du texte hébreu (texte massorétique), les versions grecque (LXX) et latine (Vulgate) intitulent ce livre d’après le prophète destinataire du message divin (#Joe 1:1). Signifiant « l’Eternel est Dieu », son nom fut porté par une douzaine de personnages de l’A.T. Le texte de Joël n’est cité qu’une seule fois dans le N.T. (#Ac 2:16-21).

 

Auteur et date

       L’auteur se présente simplement: « Joël, fils de Pethuel » (#Joe 1:1) et se montre très discret sur lui-même dans sa prophétie. Le nom de son père n’est pas mentionné ailleurs dans l’A.T. Même si son message révèle un intérêt certain pour les sacrifices (#Joe 1:9 ; #Joe 2:13-16), il n’était probablement pas lévite, car il se distingue des sacrificateurs (#Joe 1:13-14 ; #Joe 2:17) et démontre une bonne connaissance de la vie agricole et pastorale. Une tradition extrabiblique le rattache à la tribu de Ruben, à la ville de Béthom ou Beth-Haram, située au nord-est de la mer Morte, à la frontière entre Ruben et Gad. Cependant, le contexte de sa prophétie suggère plutôt qu’il venait de Juda, non loin de Jérusalem, car il ne laisse transparaître aucune touche étrangère.

       La datation du livre repose uniquement sur sa place dans le canon, sur des allusions historiques et sur des considérations linguistiques. La fin du IXe siècle, et plus précisément le règne de Joas (vers 835-796 av. J.-C.), semble l’époque la plus probable pour diverses raisons:

1° l’absence d’allusion à toutes les puissances mondiales plus tardives (l’Assyrie, la Babylonie ou la Perse);

2° le style de vie de Joël, qui rappelle celui d’Osée et d’Amos, et non celui des prophètes postérieurs à l’exil;

3° les parallèles verbaux avec des prophètes de cette période (#Joe 3:16 cf. #Am 1:2 ; #Joe 3:18 cf. #Am 9:13).

 

Le fait que la date du livre ne peut être établie avec certitude a toutefois peu d’impact sur son interprétation: Joël transmet un message intemporel et fondamental qui peut être enseigné et appliqué à toutes les époques.

 

Contexte et arrière-plan

  Tyr, Sidon et les Philistins faisaient régulièrement des raids militaires sur le territoire d’Israël (#Joe 3:2ss). Une sécheresse majeure et une invasion massive de sauterelles avaient détruit toute végétation dans le pays, entraînant une dévastation particulièrement importante sur le plan économique (#Joe 1:7-20) et un affaiblissement terrible pour le royaume du sud. Cette catastrophe naturelle fournit une illustration du jugement de Dieu à Joël: les sauterelles correspondaient certes à un jugement contre le péché, mais les jugements à venir, ceux du jour de l’Eternel, le dépasseraient de loin. Ce jour-là, Dieu jugerait ses ennemis et bénirait ses fidèles. Aucun péché spécifique n’est mentionné, et aucune pratique idolâtrique ne fait l’objet de reproches. Le prophète appelle néanmoins le peuple à une authentique repentance (#Joe 2:13), peut-être à cause de son indifférence.

 

Thèmes historiques et théologiques

       Le thème du livre est le jour de l’Eternel, que Joël développe plus qu’aucun autre texte de l’A.T. (#Joe 1:15 ; #Joe 2:1 ; #Joe 2:11 ; #Joe 2:31 ; #Joe 3:14), alors même que l’expression est employée à 19 reprises par 8 auteurs différents (#Esa 2:12 ; #Esa 13:6, #Esa 13:9 ; #Ez 13:5 ; #Ez 30:3 ; #Joe 1:15 ; #Joe 2:1, #Joe 2:11, #Joe 2:31 ; #Joe 3:14 ; #Am 5:18 [2x], 20; #Ab 15 ; #Sop 1:7, #Sop 1:14 [2x]; #Za 14:1 ; #Mal 4:5). Elle ne désigne pas une époque précise, mais plutôt une période de colère et de jugement qui appartient spécifiquement au Seigneur. Il s’agit du jour où il dévoile sa personne  sa puissance, sa force, sa sainteté - et terrifie ainsi ses adversaires. L’expression ne renvoie pas nécessairement à une réalité eschatologique; il peut s’agir d’un événement proche (p. ex. en #Ez 13:5 où il est question de la conquête babylonienne et de la destruction de Jérusalem). Comme cela arrive fréquemment dans la prophétie, l’accomplissement immédiat consiste dans un événement historique qui fournit une base de compréhension pour l’accomplissement eschatologique, plus lointain.

       Le jour de l’Eternel est fréquemment associé à des secousses sismiques (p. ex. 2:1-11; 2:31; 3:16), à des tempêtes (#Ez 13:5ss), à des nuages et d’épaisses ténèbres (p. ex. 2:2; #Sop 1:7ss), ou encore à des bouleversements cosmiques (#Joe 2:3, #Joe 2:30), et il est décrit comme un jour « grand » et « terrible » (#Joe 2:11), qui vient « comme un ravage du Tout-Puissant » (#Joe 1:15). La seconde moitié de Joël dépeint la période qui précède immédiatement le jour de l’Eternel et celle qui le suit en termes de promesses et d’espérance: il y aura un déversement de l’Esprit sur toute chair, qui sera accompagné de paroles prophétiques, de songes et de visions (#Joe 2:28-29), ainsi que de la venue d’Elie, une apparition synonyme de restauration et d’espoir (#Mal 4:5-6). Ce jour de l’Eternel débouchera sur des bénédictions matérielles, sur la prospérité et l’abondance (#Joe 2:21ss; #Joe 3:16-21). Ce jour de jugement des pécheurs sera porteur de bénédictions pour ceux qui se repentent et permettra de réaffirmer l’alliance de Dieu avec son peuple.

 

Questions d’interprétation

  Il est préférable de considérer que le chapitre 1 décrit une invasion de sauterelles qui dévasta réellement le pays. Avec le chapitre suivant, l’interprète est confronté à un autre niveau de description: le prophète dépasse cette catastrophe, tout en s’appuyant sur elle, pour souligner avec une intensité croissante la nécessité d’une repentance immédiate et authentique. L’utilisation de comparaisons «  comme des cavaliers » (#Joe 2:4), « comme des guerriers » (#Joe 2:7) - suggère que Joël part de cette invasion réelle de sauterelles pour illustrer une invasion qui ne peut correspondre qu’à l’attaque massive de l’ultime jour de l’Eternel.

       Une autre question que doit résoudre le commentateur concerne la citation que Pierre fait de #Joe 2:28-32 en #Ac 2:16-21. Certains ont vu les phénomènes décrits dans les Actes et la destruction de Jérusalem en 70 apr. J.-C. comme accomplissant ce passage de Joël, tandis que d’autres ne discernent aucun accomplissement avant le dernier jour de l’Eternel. Il ne fait aucun doute pour moi que Joël évoquait le terrible jour de l’Eternel ultime. La venue du Saint-Esprit à la Pentecôte n’était pas un accomplissement de cette prophétie; elle ne donnait qu’un aperçu, un avant-goût de la puissance et de l’œuvre de l’Esprit qui sera pleinement déversé dans le royaume du Messie, après le jour de l’Eternel final. Voir la note sur Ac 2:16-21 {==> "Ac 2:16"}.

 

Plan

       Après #Joe 1:1, le contenu du livre peut être réparti en trois catégories essentielles.

       Dans la première section (#Joe 1:2-20), le prophète décrit le jour de l’Eternel de son époque. La terre souffre d’une dévastation catastrophique provoquée par les sauterelles et la sécheresse. La description du désastre (#Joe 1:2-12) est suivie d’exhortations à une repentance et une réforme collectives (#Joe 1:13-20).

       La deuxième section (#Joe 2:1-17) fait la transition entre l’invasion de sauterelles du temps de Joël (décrite au ch. #Joe 1) et le jour de l’Eternel eschatologique (décrit en #Joe 2:18-3:21). Sur le décor fourni par cette catastrophe naturelle, le prophète dépeint avec une intensité grandissante et saisissante l’intervention imminente du Seigneur (#Joe 2:1-11). En des termes explicites et forts, il renouvelle ensuite son appel à la repentance (#Joe 2:12-17).

       Dans la troisième section (#Joe 2:18-3:21), l’Eternel s’exprime à la première personne pour assurer son peuple de sa présence (#Joe 2:27 ; #Joe 3:17, #Joe 3:21). Cette section du livre présuppose que l’appel à la repentance (#Joe 2:12-17) a été entendu et décrit la réaction de l’Eternel (#Joe 2:18-19). Les premiers versets (#Joe 2:18-20) font passer des lamentations et malédictions aux attestations de la présence divine et d’un renversement de situation (dont 2:19b-20 précise la nature). Le Seigneur fait ensuite trois promesses pour assurer les Israélites repentants de sa présence: une restauration matérielle à travers la guérison du pays (#Joe 2:21-27), une restauration spirituelle à travers l’effusion du Saint-Esprit (#Joe 2:28-32) et une restauration nationale à travers le jugement des impies (#Joe 3:1-21).

 

Plan

I. Le jour de l’Eternel expérimenté: historique (1:1-20)

A. Source du message (1:1)

B. Ordre de contempler la dévastation (1:2-4)

C. Caractère total de la dévastation (1:5-12)

D. Appel à la repentance (1:13-20)

II. Le jour de l’Eternel illustré: transition (2:1-17)

A. Alarme donnée (2:1)

B. Invasion armée (2:2-11)

C. Invitation à la repentance (2:12-17)

III. Le jour de l’Eternel décrit: eschatologique (2:18-3:21)

A. Introduction (2:18-20)

B. Restauration matérielle (2:21-27)

C. Restauration spirituelle (2:28-32)

D. Restauration nationale (3:1-21)

 

Joël 1 : 1 à 20

      1 ¶  La parole de l’Eternel qui fut adressée à Joël, fils de Pethuel.

 

La parole de l’Eternel. Cette expression introductive était couramment employée par les prophètes pour indiquer que leur message était d’inspiration divine. Cf. #Os 1:1 ; #Jon 1:1 ; #Mi 1:1 ; #Sop 1:1 ; #Za 1:1. Des formes légèrement différentes apparaissent en #1S 15:10 ; #2S 24:11 ; #Jér 1:2 ; #Ez 1:3 ; #Mal 1:1.

l’Eternel. Désignation de Dieu typique des Israélites, ce nom évoque l’intimité et une relation scellée par une alliance comparable au mariage; il revêtait ainsi une signification particulière pour Israël (#Ex 3:14).

Joël. Littéralement « l’Eternel est Dieu ».

Pethuel. Littéralement « ouverture à/de Dieu ». C’est la seule fois que ce nom apparaît dans la Bible.

 

2  Ecoutez ceci, vieillards ! Prêtez l’oreille, vous tous, habitants du pays ! Rien de pareil est-il arrivé de votre temps, Ou du temps de vos pères ?

 

Ecoutez …  Prêtez l’oreille. La gravité de la situation exigeait une attention soutenue de tous les organes de perception. Ces impératifs montrent la nécessité de prendre une décision ferme et consciente dans ce sens. La terminologie était courante dans les passages présentant des sortes d’actions en justice (cf. #Esa 1:2 ; #Os 4:1); elle signifiait qu’Israël avait été trouvé coupable et que les châtiments du moment présent ne représentaient que l’application d’un verdict légitime.

 

vieillards …  habitants du pays. Le premier terme désigne ici les autorités civiles et religieuses qui, du fait de leur statut, étaient exhortées à donner le bon exemple et à conduire le reste de la population vers la repentance.

1:2-20

Le prophète décrit le jour de l’Eternel vécu par ses contemporains. Le pays subissait des dévastations à grande échelle dues aux sauterelles et à la sécheresse. La description de ces calamités (vv. #Joe 1:2-12) est suivie d’un appel à la repentance et au changement collectifs (vv. #Joe 1:13-20).

 

3  Racontez-le à vos enfants, Et que vos enfants le racontent à leurs enfants, Et leurs enfants à la génération qui suivra !

 

Racontez-le à vos enfants …  à la génération. Cette triple injonction de faire aux jeunes générations le récit des puissantes actions de Dieu en souligne l’importance (cf. #Ex 10:1-6 ; #De 4:9 ; #De 6:6-7 ; #De 11:19 ; #De 32:7 ; #Ps 78:5-7 ; #Ps 145:4-7 ; #Pr 4:1ss).

 

4  Ce qu’a laissé le gazam, la sauterelle l’a dévoré ; Ce qu’a laissé la sauterelle, le jélek l’a dévoré ; Ce qu’a laissé le jélek, le hasil l’a dévoré.

 

sauterelle. Les quatre sortes de sauterelles mentionnées correspondent à diverses espèces ou à des stades de développement successifs. Cf. #Joe 2:25, où l’auteur les cite dans un ordre différent. Quoi qu’il en soit, la destruction totale provoquée par leur voracité constituait un puissant appel à la repentance (cf. #De 28:38 ; #Esa 33:4 ; #Am 7:1).

 

5  Réveillez-vous, ivrognes, et pleurez ! Vous tous, buveurs de vin, gémissez, Parce que le moût vous est enlevé de la bouche !

 

Réveillez-vous …  pleurez …  gémissez. Les ivrognes devaient prendre conscience du fait qu’ils ne pourraient plus rien boire, puis pleurer amèrement et se plaindre. La gravité du désastre exigeait que le pays tout entier prenne le deuil.

le moût. Traduit parfois par « vin doux », ce terme pouvait désigner soit du jus de raisin fraîchement pressé, soit du vin nouveau à peine fermenté (cf. #Esa 49:26).

1:5-12

La destruction était totale et avait des répercussions à tous les niveaux, social et économique en particulier. Les ivrognes, qui se plaisaient dans l’abondance de la vigne (vv. #Joe 1:5-7), étaient autant touchés que les sacrificateurs qui utilisaient les produits de la terre pour les offrandes (vv. #Joe 1:8-10) ou que les agriculteurs qui semaient et qui travaillaient la terre avant de moissonner (vv. #Joe 1:11-12). Comme en crescendo, le prophète fait remarquer, dans la première strophe, que le superflu n’est plus disponible. Dans la seconde, il mentionne la disparition des éléments indispensables au culte. Dans la troisième, il passe à la privation des produits de base, sans lesquels il est impossible de subsister. Ne plus pouvoir se réjouir en consommant du vin représentait un désagrément; ne plus pouvoir rendre à Dieu le culte extérieur qui lui revenait, c’était déjà plus grave; mais ne même plus pouvoir se procurer de quoi manger était synonyme d’une condamnation à mort!

 

6  Car un peuple est venu fondre sur mon pays, Puissant et innombrable. Il a les dents d’un lion, Les mâchoires d’une lionne.

 

mon pays. Une invasion de sauterelles, au sens littéral du terme, fournit une image adéquate de la destruction et des châtiments infligés par des armées de soldats.

dents d’un lion. Joël décrivit ces sauterelles, innombrables et hostiles, comme ayant des mandibules aussi redoutables que les « dents d’un lion », car elles dévoraient tout ce qu’elles trouvaient sur leur passage. Elles symbolisaient parfois la violence (#Ge 49:9 ; #No 23:24) et la nature terrifiante et redoutable des châtiments de Dieu (#Esa 30:6 ; #Os 13:8).

 

1:6-7

mon pays …  ma vigne …  mon figuier. Le pronom possessif renvoie au Seigneur. C’était lui, le propriétaire de la terre (cf. #Lé 25:23 ; #No 36:2 ; #Ez 38:16), de la vigne et des figuiers (cf. #Os 2:11). Habituellement symboles de paix et de prospérité (#1R 4:25 ; #Mi 4:4 ; #Za 3:10), ces plantes étaient devenues le rappel permanent du jugement qui frappait le pays.

 

7  Il a dévasté ma vigne ; Il a mis en morceaux mon figuier, Il l’a dépouillé, abattu ; Les rameaux de la vigne ont blanchi.

8 ¶  Lamente-toi, comme la vierge qui se revêt d’un sac Pour pleurer l’ami de sa jeunesse !

 

Lamente-toi, comme la jeune femme. De même que les ivrognes, les chefs religieux devaient se lamenter. Ils se retrouvaient pareils à une jeune fille confrontée à la mort de son fiancé: elle devait quitter les parures de soie prévues pour ses noces et, frustrée de la joie d’une fête, revêtir des vêtements grossiers et rêches en poil de chèvre pour entonner des lamentations de deuil. Le terme hébreu traduit « jeune femme » n’implique pas nécessairement la virginité (p. ex. #Est 2:17 ; #Ez 23:3), et lorsqu’il est associé au terme traduit « fiancé », il peut aussi faire allusion à une jeune femme devenue veuve peu après le jour de son mariage.

un sac. Généralement en poil de chèvre, le plus souvent de couleur noire ou foncée (cf. #Ap 6:12), et placée directement à même la peau, à la hauteur des hanches, de façon à découvrir le buste pour que l’on puisse plus facilement se frapper la poitrine (#Esa 32:11-12), cette tenue marquait la tristesse et la repentance dans le monde antique (#Né 9:1 ; #Esa 37:1 ; #Mt 11:21). Comme leurs messages invitaient à la repentance, les prophètes étaient souvent vêtus de cette façon (#Mt 3:4 ; #Ap 11:3).

1:8-9

Métaphore significative, puisque l’A.T. présentait l’Eternel comme l’époux d’Israël (#Esa 54:5-8). Les offrandes et libations incluses dans l’alliance n’étaient plus possibles; en tant qu’épouse, Israël devait se repentir pour éviter que ses relations avec le Seigneur ne ressemblent à celles d’une veuve.

 

9  Offrandes et libations disparaissent de la maison de l’Eternel ; Les sacrificateurs, serviteurs de l’Eternel, sont dans le deuil.

 

Offrandes et libations disparaissent. Cesser ces offrandes, présentées chaque matin et chaque soir (#Ex 29:38-42 ; #Lé 23:13-14), revenait à soustraire le peuple aux bienfaits de l’alliance. A la gravité de cette situation s’ajoutait la menace qui pesait sur le seul moyen de subsistance des sacrificateurs, puisqu’ils vivaient d’une partie des sacrifices.

 

10  Les champs sont ravagés, La terre est attristée ; Car les blés sont détruits, Le moût est tari, l’huile est desséchée.

11  Les laboureurs sont consternés, les vignerons gémissent, A cause du froment et de l’orge, Parce que la moisson des champs est perdue.

 

sont consternés. Le sens premier du verbe hébreu est celui d’un déshonneur public, d’un état physique dans lequel le coupable a été forcé de tomber.

 

12  La vigne est confuse, Le figuier languissant ; Le grenadier, le palmier, le pommier, Tous les arbres des champs sont flétris …  La joie a cessé parmi les fils de l’homme !

 

tous les arbres …  sont flétris. Le tableau était particulièrement sombre, puisque même les racines des arbres souffraient de l’attaque des sauterelles, à la voracité desquelles s’ajoutait une longue sécheresse.

La joie a cessé. Les joies et plaisirs humains avaient cessé dans toutes les classes de la société; nul n’avait pu échapper aux terribles conséquences du passage des sauterelles. Les fêtes qui accompagnaient d’habitude les moissons avaient laissé place au désespoir.

 

13  Sacrificateurs, ceignez-vous et pleurez ! Lamentez-vous, serviteurs de l’autel ! Venez, passez la nuit revêtus de sacs, Serviteurs de mon Dieu ! Car offrandes et libations ont disparu de la maison de votre Dieu.

14 ¶  Publiez un jeûne, une convocation solennelle ! Assemblez les vieillards, tous les habitants du pays, Dans la maison de l’Eternel, votre Dieu, Et criez à l’Eternel !

 

Publiez un jeûne. Le prophète appela les sacrificateurs à réagir par un jeûne, tout d’abord en en donnant l’exemple (v. #Joe 1:13) puis en le proclamant (v. #Joe 1:14). En tant qu’autorités officielles, ils avaient le devoir de proclamer un jeûne pour tout le pays, de façon à ce que tous se repentent et supplient l’Eternel de leur pardonner et de leur accorder à nouveau ses bénédictions. Ils furent littéralement appelés à « consacrer » un jeûne, ce qui en signale le caractère à la fois urgent et sacré.

une convocation solennelle. En #No 10:3 figurent les directives relatives à la convocation d’une assemblée, généralement dans un but festif (cf. #2Ch 7:9 ; #Né 8:18). Comme pour le jeûne, tout travail était interdit à ces occasions (#Lé 23:36 ; #No 29:35 ; #De 16:8).

 

15  Ah ! quel jour ! Car le jour de l’Eternel est proche : Il vient comme un ravage du Tout-Puissant.

 

le jour de l’Eternel est proche. C’est la première fois qu’apparaît ce thème. Plus tard dans le livre (#Joe 2:18ss; #Joe 3:1, #Joe 3:18-21), le jour de l’Eternel (où Dieu déverse sur l’homme sa colère) débouche sur la bénédiction et le pardon du peuple de Dieu ainsi que sur le châtiment des païens (#Esa 13:6 ; #Ez 30:3), mais ici, c’est en direction de son propre peuple que Joël exprime un avertissement: le jour de l’Eternel approche rapidement; à moins de se repentir, les pécheurs s’exposent à de graves conséquences.

ravage du Tout-Puissant. En hébreu, le terme de « ravage » donne la possibilité de faire un jeu de mot très parlant avec « Tout-Puissant ». La notion principale est celle d’une force invincible. La destruction opérée par le Dieu tout-puissant était imminente.

 Le jour de l’Eternel

19 mentions explicites du « jour de l’Eternel » dans l’A.T.

1. Ab 15

2. Joë 1:15

3. Joë 2:1

4. Joë 2:11

5. Joë 2:31

6. Joë 3:14

7. Am 5:18

8. Am 5:18

9. Am 5:20

10. Es 2:12

11. Es 13:6

12. Es 13:9

13. So 1:7

14. So 1:14

15. So 1:14

16. Ez 13:5

17. Ez 30:3

18. Za 14:1

19. Mal 4:5

 

 

16  La nourriture n’est-elle pas enlevée sous nos yeux ? La joie et l’allégresse n’ont-elles pas disparu de la maison de notre Dieu ?

17  Les semences ont séché sous les mottes ; Les greniers sont vides, Les magasins sont en ruines, Car il n’y a point de blé.

 

1:17-18

Les semences ont séché …  les bêtes gémissent. Du domaine spirituel au monde physique, tout était bouleversé. Bien qu’innocents, même les animaux se retrouvaient victimes du châtiment (cf. #Ro 8:18-22), en raison du manque de nourriture.

 

18  Comme les bêtes gémissent ! Les troupeaux de bœufs sont consternés, Parce qu’ils sont sans pâturage ; Et même les troupeaux de brebis sont en souffrance.

19  C’est vers toi que je crie, ô Eternel ! Car le feu a dévoré les plaines du désert, Et la flamme a brûlé tous les arbres des champs.

 

je crie, ô Eternel! Etant le premier à lancer l’appel à la repentance, le prophète devait être le premier à s’y conformer. Il devait encourager le peuple par son propre exemple et l’inciter ainsi à réagir positivement. Tout en proclamant l’imminence du jugement, les prophètes de Dieu intercédèrent souvent pour demander grâce et pardon (cf. #Ex 32:11-14 ; #Jér 42:1-4 ; #Da 9:1-19 ; #Am 7:1-6).

 

20  Les bêtes des champs crient aussi vers toi ; Car les torrents sont à sec, Et le feu a dévoré les plaines du désert.

 

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