
Bérénice
09/05/2018 11:55Bérénice
Bérénice - LES FEMMES DU NOUVEAU TESTAMENT
Soeur du roi Agrippa, devant laquelle Paul exposa sa défense.
ACTES 25 : 13 ¶ Quelques jours après, le roi Agrippa et Bérénice arrivèrent à Césarée, pour saluer Festus.
roi Agrippa. Hérode Agrippa II, fils de celui qui fit tuer Jacques et emprisonner Pierre. Il fut le dernier des Hérode, qui ont souvent joué un rôle de premier plan dans l’histoire du N.T. Son grand-oncle, Hérode Antipas, est un des protagonistes des Évangiles (#Mr 6:14-29 ; #Lu 3:1 ; #Lu 13:31-33 ; #Lu 23:7-12), tandis que son arrière-grand-père régnait à la naissance de Jésus (#Mt 2:1-19 ; #Lu 1:5). Même s’il ne régnait pas sur la Judée, Agrippa avait une connaissance approfondie des affaires juives (cf. #Ac 26:3).
Bérénice. Elle n’était pas sa femme, mais sa sœur et sa compagne. (Leur sœur Drusille était mariée au gouverneur précédent, Félix.) Leur relation incestueuse était un sujet de discussions à Rome, où Agrippa avait grandi. Bérénice devint un temps la maîtresse de l’empereur Vespasien, puis de son fils Titus, mais elle revint toujours vers son frère.
14 Comme ils passèrent là plusieurs jours, Festus exposa au roi l’affaire de Paul, et dit : Félix a laissé prisonnier un homme
15 contre lequel, lorsque j’étais à Jérusalem, les principaux sacrificateurs et les anciens des Juifs ont porté plainte, en demandant sa condamnation.
16 Je leur ai répondu que ce n’est pas la coutume des Romains de livrer un homme avant que l’inculpé ait été mis en présence de ses accusateurs, et qu’il ait eu la faculté de se défendre sur les choses dont on l’accuse.
17 Ils sont donc venus ici, et, sans différer, je m’assis le lendemain sur mon tribunal, et je donnai l’ordre qu’on amenât cet homme.
18 Les accusateurs, s’étant présentés, ne lui imputèrent rien de ce que je supposais ;
19 ils avaient avec lui des discussions relatives à leur religion particulière, et à un certain Jésus qui est mort, et que Paul affirmait être vivant.
religion. De telles accusations ne pouvaient être présentées devant un tribunal romain (cf. #Ac 18:12-16).
20 Ne sachant quel parti prendre dans ce débat, je lui demandai s’il voulait aller à Jérusalem, et y être jugé sur ces choses.
Ne sachant quel parti prendre dans ce débat. Festus, qui était un Romain païen, nouvellement arrivé en Judée, ne pouvait certainement pas comprendre les différences théologiques entre les Juifs et les chrétiens.
21 Mais Paul en ayant appelé, pour que sa cause fût réservée à la connaissance de l’empereur, j’ai ordonné qu’on le gardât jusqu’à ce que je l’envoyasse à César.
empereur … César. Le mot grec pour « empereur » utilisé ici, équivalent du latin « Augustus », signifie « vénéré, respectable ». Le « César » qui régnait à cette époque-là n’était autre que l’infâme Néron.
22 Agrippa dit à Festus : Je voudrais aussi entendre cet homme. Demain, répondit Festus, tu l’entendras.
Je voudrais aussi entendre. Le temps du verbe grec implique qu’Hérode souhaitait depuis longtemps entendre Paul. En tant qu’expert des affaires juives (cf. #Ac 26:3), il se réjouissait à l’idée de pouvoir entendre le porte-parole des croyants de la foi chrétienne.
23 Le lendemain donc, Agrippa et Bérénice vinrent en grande pompe, et entrèrent dans le lieu de l’audience avec les tribuns et les principaux de la ville. Sur l’ordre de Festus, Paul fut amené.
Agrippa et Bérénice. Les deux sont inséparables dans le récit de Luc (cf. v. #Ac 25:13 ; #Ac 26:30); c’est un rappel permanent de la vie privée scandaleuse d’Agrippa.
tribuns. Les cinq tribuns qui commandaient les cinq cohortes stationnées à Césarée.
les principaux de la ville. C’est-à-dire les notables de la ville.
24 Alors Festus dit : Roi Agrippa, et vous tous qui êtes présents avec nous, vous voyez cet homme au sujet duquel toute la multitude des Juifs s’est adressée à moi, soit à Jérusalem, soit ici, en s’écriant qu’il ne devait plus vivre.
25 Pour moi, ayant reconnu qu’il n’a rien fait qui mérite la mort, et lui-même en ayant appelé à l’empereur, j’ai résolu de le faire partir.
empereur. César. Le mot grec pour « empereur » utilisé ici, équivalent du latin « Augustus », signifie « vénéré, respectable ». Le « César » qui régnait à cette époque-là n’était autre que l’infâme Néron.
26 Je n’ai rien de certain à écrire à l’empereur sur son compte ; c’est pourquoi je l’ai fait paraître devant vous, et surtout devant toi, roi Agrippa, afin de savoir qu’écrire, après qu’il aura été examiné.
Je n’ai rien de certain. Étant donné que Festus ne comprenait pas la nature des accusations portées contre Paul, il ne savait qu’écrire dans son rapport officiel à Néron. Il était insensé, voire dangereux, pour un gouverneur de province d’envoyer un prisonnier à l’empereur sans accusations claires contre lui.
surtout devant toi, roi Agrippa. Festus espérait que la compétence d’Hérode dans les questions juives (v. #Ac 25:26:3) lui permettrait de mieux comprendre les accusations portées contre Paul.
27 Car il me semble absurde d’envoyer un prisonnier sans indiquer de quoi on l’accuse.
26 : 1 ¶ Agrippa dit à Paul : Il t’est permis de parler pour ta défense. Et Paul, ayant étendu la main, se justifia en ces termes:
permis de parler. Comme il n’y avait personne pour accuser Paul, Hérode lui permit de parler pour sa défense.
étendu la main. Un geste habituel à l’ouverture d’un discours (cf. #Ac 12:17 ; #Ac 13: 16 ; #Ac 19: 33).
26:1-29 C’est la cinquième des six défenses de Paul (cf. #Ac 22:1-21 ; #Ac 22:30-23 ; #Ac 24:10-21 ; #Ac 25:1-12 ; #Ac 28:17-19).
2 Je m’estime heureux, roi Agrippa, d’avoir aujourd’hui à me justifier devant toi de toutes les choses dont je suis accusé par les Juifs,
3 car tu connais parfaitement leurs coutumes et leurs discussions. Je te prie donc de m’écouter avec patience.
tu connais parfaitement … leurs discussions. Paul cherchait avant tout non à se défendre, mais à convertir Agrippa et les autres auditeurs à Christ (versets #Ac 26:28-29).
4 Ma vie, dès les premiers temps de ma jeunesse, est connue de tous les Juifs, puisqu’elle s’est passée à Jérusalem, au milieu de ma nation.
5 Ils savent depuis longtemps, s’ils veulent le déclarer, que j’ai vécu pharisien, selon la secte la plus rigide de notre religion.
vécu en pharisien. cf. #Ph 3:5.
6 Et maintenant, je suis mis en jugement parce que j’espère l’accomplissement de la promesse que Dieu a faite à nos pères,
j’espère l’accomplissement de la promesse. La venue du Messie et de son royaume (cf. #Ac 1:6 ; #Ac 3:22-24 ; #Ac 13:23-33 ; #Ge 3:15 ; #Esa 7:14 ; #Esa 9:5 ; #Da 7:14 ; #Mi 5:1 ; #Tit 2:13 ; #1Pi 1:11-12).
7 et à laquelle aspirent nos douze tribus, qui servent Dieu continuellement nuit et jour. C’est pour cette espérance, ô roi, que je suis accusé par des Juifs !
douze tribus. Expression courante dans le N.T. pour désigner Israël (cf. #Mt 19: 28 ; #Ja 1:1 ; #Ap 21: 12). Les dix tribus du nord n’ont pas été perdues: des représentants de chacune d’elles se sont mêlés aux deux tribus du sud avant et après la déportation. Ce processus a débuté au cours des règnes d’Ézéchias (#2Ch 30:1-11) et de Josias (#2Ch 34:1-9).
8 Quoi ! vous semble-t-il incroyable que Dieu ressuscite les morts ?
Paul trouvait inconcevable d’être condamné pour sa croyance en la résurrection, qui est la grande espérance du peuple juif.
9 Pour moi, j’avais cru devoir agir vigoureusement contre le nom de Jésus de Nazareth.
10 C’est ce que j’ai fait à Jérusalem. J’ai jeté en prison plusieurs des saints, ayant reçu ce pouvoir des principaux sacrificateurs, et, quand on les mettait à mort, je joignais mon suffrage à celui des autres.
saints. C’est-à-dire les chrétiens (#1Co 1:2).
je joignais mon suffrage. Littéralement « je jetais mon caillou », selon l’ancienne coutume de compter les votes à l’aide de pierres colorées. Ce verset pourrait indiquer que Paul avait été membre du sanhédrin.
11 je les ai souvent châtiés dans toutes les synagogues, et je les forçais à blasphémer. Dans mes excès de fureur contre eux, je les persécutais même jusque dans les villes étrangères.
à blasphémer. C’est-à-dire à renoncer à leur foi en Jésus-Christ.
12 ¶ C’est dans ce but que je me rendis à Damas, avec l’autorisation et la permission des principaux sacrificateurs.
26:12-14 C’est le troisième récit de la conversion de Paul dans le N.T.
13 Vers le milieu du jour, ô roi, je vis en chemin resplendir autour de moi et de mes compagnons une lumière venant du ciel, et dont l’éclat surpassait celui du soleil.
14 Nous tombâmes tous par terre, et j’entendis une voix qui me disait en langue hébraïque : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? Il te serait dur de regimber contre les aiguillons.
15 Je répondis : Qui es-tu, Seigneur ? Et le Seigneur dit : Je suis Jésus que tu persécutes.
16 Mais lève-toi, et tiens-toi sur tes pieds ; car je te suis apparu pour t’établir ministre et témoin des choses que tu as vues et de celles pour lesquelles je t’apparaîtrai.
des choses … je t’apparaîtrai. Cf. #Ac 18:9-10 ; #Ac 22:17-21 ; #Ac 23: 11 ; #2Co 12:1-7 ; #Ga 1:11-12.
17 Je t’ai choisi du milieu de ce peuple et du milieu des païens, vers qui je t’envoie,
des païens, vers qui je t’envoie. C’est l’ordre de mission de Paul en tant qu’apôtre des non-Juifs (#Ro 11:13 ; #1Ti 2:7).
18 afin que tu leur ouvres les yeux, pour qu’ils passent des ténèbres à la lumière et de la puissance de Satan à Dieu, pour qu’ils reçoivent, par la foi en moi, le pardon des péchés et l’héritage avec les sanctifiés.
ouvres les yeux. Les non-croyants sont aveuglés par Satan et sont dans l’impossibilité de comprendre les vérités spirituelles (#2Co 4:4 ; #2Co 6:14 ; cf. #Mt 15: 14).
des ténèbres à la lumière. La Bible emploie souvent la lumière comme symbole du salut. Ici, les non-croyants sont dans l’obscurité de leur aveuglement spirituel (verset #Ac 26:23 ; #Ac 13: 47 ; #Mt 4:16 ; #Jn 1:4-5, #Jn 1:7-9 ; #Jn 3:19-21 ; #Jn 8:12 ; #Jn 9:5 ; #Jn 12:36 ; #2Co 4:4 ; #2Co 6:14 ; #Ep 5:8, #Ep 5:14 ; #Col 1:12-13 ; #1Th 5:5 ; #1Pi 2:9 ; #1Jn 1:7 ; #1Jn 2:8-10).
pardon des péchés. C’est la conséquence la plus importante du salut cf. #Ac 3:19 ; #Ac 5:31 ; #Ac 10:43 ; #Ac 13: 38 ; #Mt 1:21 ; #Mt 26:28 ; #Lu 1:77 ; #Lu 24: 47 ; #1Co 15: 3 ; #Ga 1:4 ; #Col 1:14 ; #Hé 8:12 ; #Hé 9:28 ; #Hé 10:12 ; #1Pi 2:24 ; #1Pi 3:18 ; #1Jn 2:1-2 ; #1Jn 3:5 ; #1Jn 4:10 ; #Ap 1:5).
l’héritage. Les bénédictions dont jouiront les croyants durant l’éternité au ciel (cf. #Ac 20: 32 ; #Ep 1:11, #Ep 1:14, #Ep 1:18 ; #Col 1:12 ; #Col 3:24 ; #Hé 9:15).
sanctifiés. La Bible affirme clairement et à maintes reprises que le salut s’obtient par la foi, indépendamment de toute tentative de le gagner par les œuvres (#Ac 13: 39 ; #Ac 15: 9 ; #Ac 16: 31 ; #Jn 3:14-17 ; #Jn 6:69 ; #Ro 3:21-28 ; #Ro 4:5 ; #Ro 5:1 ; #Ro 9:30 ; #Ro 10:9-11 ; #Ga 2:16 ; #Ga 3:11, #Ga 3:24 ; #Ep 2:8-9 ; #Ph 3:9).
19 En conséquence, roi Agrippa, je n’ai point résisté à la vision céleste:
20 à ceux de Damas d’abord, puis à Jérusalem, dans toute la Judée, et chez les païens, j’ai prêché la repentance et la conversion à Dieu, avec la pratique d’œuvres dignes de la repentance.
œuvres dignes de la repentance. La repentance authentique produit immanquablement un changement de mode de vie.
21 Voilà pourquoi les Juifs se sont saisis de moi dans le temple, et ont tâché de me faire périr.
les Juifs … ont tâché de me faire périr. Cf. #Ac 21:27-32. C’était la vraie raison des attaques contre Paul, différente de celles invoquées mensongèrement par les chefs juifs (#Ac 24: 6).
22 Mais, grâce au secours de Dieu, j’ai subsisté jusqu’à ce jour, rendant témoignage devant les petits et les grands, sans m’écarter en rien de ce que les prophètes et Moïse ont déclaré devoir arriver,
les prophètes et Moïse. Le mot « Moïse » remplace le mot « loi », puisque Moïse est l’auteur du Pentateuque, les cinq livres de la loi.
23 savoir que le Christ souffrirait, et que, ressuscité le premier d’entre les morts, il annoncerait la lumière au peuple et aux nations.
Christ souffrirait … ressuscité. Les souffrances (#Ps 22 ; #Esa 53) et la résurrection (#Ps 16: 10 ; cf. #Ac 13:30-37) du Messie, les thèmes principaux de la prédication de Paul, étaient clairement enseignées dans l’A.T.
24 ¶ Comme il parlait ainsi pour sa justification, Festus dit à haute voix : Tu es fou, Paul ! Ton grand savoir te fait déraisonner.
Tu es fou. Festus était étonné qu’un érudit comme Paul puisse croire que les morts ressuscitent: aucun Romain sensé n’aurait jamais accepté une telle idée. Incapable de se contrôler, il interrompit l’audience en criant que Paul avait perdu son bon sens à force d’avoir trop étudié (cf. #Mr 3:21 ; #Jn 8:48, #Jn 8:52 ; #Jn 10:20).
25 Je ne suis point fou, très excellent Festus, répliqua Paul ; ce sont, au contraire, des paroles de vérité et de bon sens que je prononce.
26 Le roi est instruit de ces choses, et je lui en parle librement ; car je suis persuadé qu’il n’en ignore aucune, puisque ce n’est pas en cachette qu’elles se sont passées.
pas en cachette. La mort de Jésus et l’affirmation des chrétiens qu’il était ressuscité des morts étaient bien connues en Israël.
27 Crois-tu aux prophètes, roi Agrippa ? … Je sais que tu y crois.
Crois-tu aux prophètes. La question subtile de Paul mit Hérode dans l’embarras: s’il affirmait croire aux prophètes, il lui faudrait aussi admettre que ce qu’ils avaient enseigné à propos de la mort et de la résurrection de Jésus était vrai, mais cela le ferait passer pour un fou auprès de ses amis romains; s’il niait l’enseignement des prophètes, il dressait ses sujets juifs contre lui.
28 Et Agrippa dit à Paul : Tu vas bientôt me persuader de devenir chrétien !
Tu vas bientôt me persuader. Une traduction plus exacte serait: « Penses-tu pouvoir me convaincre de devenir chrétien en si peu de temps? » Embarrassé par son dilemme, Agrippa détourna la question de Paul en en posant une autre.
29 Paul répondit : Que ce soit bientôt ou que ce soit tard, plaise à Dieu que non seulement toi, mais encore tous ceux qui m’écoutent aujourd’hui, vous deveniez tels que je suis, à l’exception de ces liens !
30 Le roi, le gouverneur, Bérénice, et tous ceux qui étaient assis avec eux se levèrent,
26:30-32 L’audience terminée, Agrippa et Festus se réunirent pour discuter du cas de Paul. Ils étaient tous deux d’accord sur le fait que celui-ci était innocent de tout crime et pourrait être libéré, s’il n’en avait pas appelé au jugement de l’empereur.
31 et, en se retirant, ils se disaient les uns aux autres : Cet homme n’a rien fait qui mérite la mort ou la prison.
32 Et Agrippa dit à Festus : Cet homme pouvait être relâché, s’il n’en eût pas appelé à César.
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