COLOSSIENS 1 : 1 à 29+

10/05/2022 00:01

JOUR 191 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT

COLOSSIENS 1

 
COLOSSIENS 1 : 1 à 29+
 

1 ¶  Paul, apôtre de Jésus Christ par la volonté de Dieu, et le frère Timothée,

Timothée. Un collaborateur privilégié de Paul et son fils dans la foi. Il lui était possible d’être en compagnie de Paul car celui-ci, bien que prisonnier, logeait dans une maison privée (#Ac 28:16-31).

 

2  aux saints et fidèles frères en Christ qui sont à Colosses ; que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père !

saints. Ceux qui avaient été séparés du péché et mis à part pour Dieu, c’est-à-dire les croyants de Colosses.

fidèles. Terme réservé dans le N.T. aux seuls croyants. #Col 1:4.

Colosses. L’une des trois villes de la vallée du fleuve Lycus, en Phrygie, dans la province romaine d’Asie (dans la Turquie moderne). Elle se situait à environ 160 km d’Éphèse.

la grâce et la paix. Salutation que Paul employa dans chacune de ses épîtres.

 

3 ¶  Nous rendons grâces à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, et nous ne cessons de prier pour vous,

Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ. Appellation utilisée le plus souvent pour montrer que Jésus était un par nature avec Dieu, comme tout vrai fils l’est avec son père. Elle servait à souligner la divinité de Christ (cf. #Ro 15: 6 ; #2Co 1:3 ; #2Co 11:13 ; #Ep 1:3 ; #Ep 3:14 ; #1Pi 1:3).

 

4  ayant été informés de votre foi en Jésus-Christ et de votre charité pour tous les saints,

amour pour tous les saints. #Col 1:8. L’un des fruits visibles d’une authentique foi salvatrice, c’est l’amour envers les autres croyants (#Jn 13:34-35 ; #Ga 5:22 ; #1Jn 2:10 ; #1Jn 3:14-16).

 

5  à cause de l’espérance qui vous est réservée dans les cieux, et que la parole de la vérité, la parole de l’Évangile vous a précédemment fait connaître.

à cause de l’espérance qui vous est réservée. L’espérance du croyant est indissociable de sa foi.

l’Évangile. Littéralement « la bonne nouvelle », terme utilisé en grec classique pour désigner la nouvelle d’une victoire à la guerre. L’Évangile est la bonne nouvelle de la victoire de Christ sur Satan, sur le péché et sur la mort.

 

6  Il est au milieu de vous, et dans le monde entier ; il porte des fruits, et il va grandissant, comme c’est aussi le cas parmi vous, depuis le jour où vous avez entendu et connu la grâce de Dieu conformément à la vérité,

dans le monde entier. Cf. verset #Col 1:23 « toute créature sous le ciel ». L’Évangile n’a jamais été conçu pour devenir la propriété privée d’un groupe restreint; cette bonne nouvelle est destinée au monde entier (#Mt 24: 14 ; #Mt 28:19-20 ; #Mr 16: 15 ; #Ro 1:8, #Ro 1:14, #Ro 1:16 ; #1Th 1:8). Elle transcende toute distinction ethnique, géographique, culturelle ou politique.

fruit. Renvoie à l’effet salvateur de la prédication de l’Évangile et à la croissance de l’Église. ;  cf. #Mt 13:3-8, #Mt 13:31-32.

 

7  d’après les instructions que vous avez reçues d’Epaphras, notre bien-aimé compagnon de service, qui est pour vous un fidèle ministre de Christ,

Epaphras. Probablement le fondateur de l’Église de Colosses

8  et qui nous a appris de quelle charité l’Esprit vous anime.

9 ¶  C’est pour cela que nous aussi, depuis le jour où nous en avons été informés, nous ne cessons de prier Dieu pour vous, et de demander que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle,

la connaissance de sa volonté. Le mot grec pour « connaissance » est le terme habituel, mais il est accompagné d’une préposition qui intensifie son sens: il ne s’agit pas d’impressions ou de sentiments personnels, mais d’une connaissance profonde et complète de la volonté de Dieu qui, finalement, ne se révèle totalement que dans la Parole (#Col 3:16 ; #Ep 5:17 ; #1Th 4:3 ; #1Th 5:18 ; #1Ti 2:4 ; #1Pi 2:13, #1Pi 2:15 ; #1Pi 4:19).

sagesse et intelligence spirituelle. On peut comprendre que « spirituel » porte aussi bien sur « sagesse » (capacité à accumuler et à organiser les principes des Écritures) que sur « intelligence » (application pratique de ces principes à la vie quotidienne).

 

10  pour marcher d’une manière digne du Seigneur et lui être entièrement agréables, portant des fruits en toutes sortes de bonnes œuvres et croissant par la connaissance de Dieu,

marcher d’une manière digne du Seigneur. C’est l’un des concepts clés du N.T.: la vie du croyant doit être cohérente avec son identification au Seigneur qui l’a sauvé.

portant des fruits en toutes sortes de bonnes œuvres. Le fruit spirituel est le produit dérivé d’une vie juste. Dans la Bible, il consiste à amener des gens à Christ (#1Co 16: 15), louer Dieu (#Hé 13: 15), donner de l’argent (#Ro 15:26-28), mener une vie de sainteté (#Hé 12:11) et faire preuve d’attitudes dignes d’un saint (#Ga 5:22-23).

croissant par la connaissance de Dieu. La croissance spirituelle est impossible sans cette connaissance (#1Pi 2:2 ; #2P 3:18). Un amour plus profond pour la Parole de Dieu (#Ps 119:97), une obéissance toujours plus grande (#1Jn 2:12-14), la croissance de la foi (#2Th 1:3 ; cf. #2Co 10:5) et un amour plus fort pour les autres (#Ph 1:9) sont autant de preuves de la croissance spirituelle.

 

11  fortifiés à tous égards par sa puissance glorieuse, en sorte que vous soyez toujours et avec joie persévérants et patients.

persévérants et patients. Termes très proches du point de vue du sens et désignant l’attitude du croyant au sein de l’épreuve. La persévérance renvoie plus à la capacité de supporter les circonstances difficiles, tandis que la patience réside dans l’aptitude à supporter les personnes difficiles.

 

12 ¶  Rendez grâces au Père, qui vous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière,

vous a rendus capables. Le grec signifie « rendre suffisants pour » ou « permettre de faire ». Cette capacité nous est communiquée grâce à l’œuvre accomplie par le Sauveur. Sans la grâce de Dieu dont nous bénéficions au travers de Christ, nous ne pourrions qu’essuyer la colère divine.

héritage. Littéralement « lot ». Chaque croyant recevra sa propre portion individuelle de l’héritage divin global. Il y a ici une allusion au partage de l’héritage d’Israël en Canaan (cf. #No 26:52-56 ; #No 33:51-54 ; #Jos 14:1-2).

dans la lumière. D’un point de vue intellectuel, les Écritures présentent la « lumière » comme étant la vérité divine (#Ps 119:130), et sur le plan de la morale, comme étant la pureté divine (#Ep 5:8-14 ; #1Jn 1:5). L’héritage des saints se situe dans le monde spirituel de vérité et de pureté où Dieu lui-même habite (#1Ti 6:16). La lumière est donc synonyme de royaume de Dieu. Cf. #Jn 8:12 ; #2Co 4:6 ; #Ap 21: 23 ; #Ap 22: 5.

 

13  qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour,

délivrés. Mot grec signifiant « attirés à lui » ou « sauvés » et évoquant la libération spirituelle du croyant. Il a été arraché au royaume de Satan, qui, contrairement au royaume de la lumière  fait de vérité et de pureté - est un royaume de ténèbres (cf. #Lu 22: 53) dominé par la tromperie et la méchanceté (#1Jn 2:9, #1Jn 2:11).

royaume. Dans son sens de base, désigne un groupe de personnes gouverné par un roi. Il ne s’agit pas uniquement du royaume millénaire à venir sur terre (millénium); ce royaume éternel (#2P 1:11) comprend aussi la sphère du salut dans laquelle tous les croyants vivent actuellement une relation spirituelle éternelle avec Dieu, sous la garde et l’autorité de Christ.

son Fils bien-aimé. Cf. #Mt 3:17 ; #Mt 12:18 ; #Mt 17: 5 ; #Mr 1:11 ; #Mr 9:7 ; #Lu 3:22 ; #Lu 9:35 ; #Ep 1:6 ; #2P 1:17 . Le Père a donné son royaume au Fils qu’il aime, en témoignage de son amour éternel. Cela signifie que toute personne que le Père appelle et justifie est un don d’amour de sa part au Fils.

 

14  en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés.

rédemption. En grec « libération moyennant paiement d’une rançon ». Utilisé dans le contexte de l’affranchissement d’esclaves, ce terme évoque ici le fait que Christ libère des pécheurs de l’esclavage du péché (cf. #Ep 1:7 ; #1Co 1:30 ).

le pardon. Mot grec désignant « le renvoi » ou « la remise de dettes ». Cf. #Ps 103:12 ; #Mi 7:19 ; #Ep 1:7. Certains manuscrits portent en outre les mots « par son sang ». #Col 1:20. Il ne s’agit pas d’une allusion au liquide comme si le sang avait, de par sa composition chimique, des propriétés salvatrices, mais d’une expression qui couvre la totalité de l’œuvre expiatoire de Christ en tant que sacrifice pour le péché. C’est une métonymie (figure de mots où l’on exprime un concept au moyen d’un autre qui lui est lié, notamment par une relation de partie au tout ou de cause à effet) fréquente dans le N.T. (voir #Ep 1:7 ; #Ep 2:13 ; #Hé 9:14 ; #1Pi 1:19). De même, le mot « croix » (verset #Col 1:20) désigne l’ensemble de l’œuvre expiatoire (voir #1Co 1:18 ; #Ga 6:12, #Ga 6:14 ; #Ep 2:16).

 

15  Il est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création.

l’image du Dieu invisible. Le mot grec pour « image » est eikôn qui désigne un « portrait » ou une « ressemblance ». Jésus-Christ est à la ressemblance parfaite de Dieu, et il a la forme même de Dieu (#Ph 2:6 ; cf. #Jn 1:14 ; #Jn 14: 9) depuis toute éternité. En décrivant Jésus de cette façon, Paul souligne qu’il constitue à la fois la représentation et la manifestation de Dieu. Il est donc pleinement Dieu à tous égards (cf. #Col 2:9 ; #Jn 8:58 ; #Jn 10:30-33 ; #Hé 1:8).

le premier-né de toute la création. Cf. v. #Col 1:18. En grec, « premier-né » pouvait désigner celui qui était né le premier d’un point de vue chronologique, mais le plus souvent cela évoquait la prééminence en matière de position sociale ou de rang ;  cf. #Ro 8:29). Aussi bien dans la culture grecque que juive, le premier-né était celui des fils  qu’il soit l’aîné ou pas - qui avait le droit de recevoir l’héritage de son père. Le terme qualifiait Israël, même s’il ne s’agissait pas de la première des nations, car il n’en avait pas moins la prééminence (cf. #Ex 4:22 ; #Jér 31:9). Ici, « premier-né » ne désigne donc pas le premier créé, mais celui qui est placé au rang le plus élevé (cf. #Ps 89:28 ; #Ap 1:5), et cela pour plusieurs raisons:

1° Christ ne peut pas être en même temps le fils unique et celui qui a été engendré le premier (cf. #Jn 1:14, #Jn 1:18 ; #Jn 3:16, #Jn 3:18 ; #1Jn 4:9);

2° quand il est question du premier-né d’un groupe, celui-ci est au pluriel (cf. verset #Col 1:18 ; #Ro 8:29), or la « création » est au singulier;

3° en enseignant que Christ était un être créé, Paul aurait apporté de l’eau au moulin de l’hérésie qu’il voulait justement réfuter;

4° Christ ne peut avoir été créé tout en étant aussi le créateur de toutes choses (verset #Col 1:16).

Par conséquent, Jésus est bien le premier-né, mais au sens où il jouit de la prééminence (verset  #Col 1:18) et possède donc, à ce titre, le droit d’héritage (cf. #Hé 1:2 ; #Ap 5:1-7, #Ap 5:13). Il existait avant la création, et il est élevé au-dessus d’elle.

1:15-20 L’un des aspects de l’hérésie qui menaçait l’Église de Colosses était le refus de la divinité de Christ. Paul combattit cette grave erreur en présentant un plaidoyer vigoureux en faveur de la divinité du Sauveur.

 

16  Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui.

trônes, dignités, dominations, autorités. Cf. #Col 2:15 ; #Ro 8:38 ; #Ep 1:21 ; #Ep 3:10 ; #Ep 6:12 ; #1Pi 3:22 ; #Jude 6. Ce sont des anges de différentes sortes créés par Christ, qui règne sur eux. Il n’est pas précisé s’ils sont saints ou démoniaques, car Christ est de toute façon le Seigneur de tous. Les faux docteurs avaient intégré l’adoration des anges à leur hérésie, et cela débouchait sur un autre mensonge: Jésus aurait été un ange lui aussi, un simple esprit créé par Dieu et inférieur à lui. Paul rejette énergiquement cette thèse en enseignant clairement que les anges, quel que soit leur rang, qu’ils soient saints ou déchus, ne sont que des créatures, et que leur créateur n’est autre que celui qui est placé au-dessus de tout: le Sauveur et Seigneur Jésus-Christ. L’objectif de cette énumération des hiérarchies angéliques est de montrer l’infinie supériorité de Christ sur toute créature.

tout a été créé par lui et pour lui. Cf. #Ro 11:33-36. Jésus est Dieu, et il a créé l’univers matériel et spirituel pour son plaisir et pour sa gloire.

 

17  Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui.

avant toutes choses. Christ existait déjà lorsque l’univers fut créé; il est donc éternel par définition (#Mi 5:1 ; #Jn 1:1-2 ; #Jn 8:58 ; #1Jn 1:1 ; #Ap 22: 13).

 

subsistent. Littéralement « tiennent ensemble ». Christ soutient l’univers en maintenant la puissance et l’équilibre indispensables à son existence et à sa pérennité (cf. #Hé 1:3).

 

18  Il est la tête du corps de l’Église ; il est le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin d’être en tout le premier.

la tête du corps. Cf. #Col 2:19. Paul utilise le corps humain comme métaphore de l’Église, Christ étant la « tête ». Le corps est dirigé par le cerveau; c’est donc Christ qui contrôle toutes les parties de l’Église et qui lui donne vie et direction. Cf. #Ep 4:15 ; #Ep 5:23. À propos de l’Église en tant que corps.

il est le commencement. Comporte les notions de source et de prééminence: l’Église a son origine en Jésus-Christ (#Ep 1:4), qui a donné sa vie pour elle au travers de sa mort en sacrifice et de sa résurrection, afin de devenir son Seigneur.

le premier-né d’entre les morts. Jésus fut le premier, d’un point de vue chronologique, à ressusciter sans avoir à mourir de nouveau. Parmi tous ceux qui ont été et seront ressuscités des morts  ce qui inclut tous les hommes (#Jn 5:28-29) - il garde la suprématie

 

19  Car Dieu a voulu que toute plénitude habitât en lui ;

toute plénitude. Terme probablement utilisé par les hérétiques de Colosses pour désigner les pouvoirs et les attributs qu’ils prétendaient répartis entre diverses émanations. Paul leur réplique en affirmant que la plénitude de la divinité  tous les pouvoirs et attributs divins - n’a pas été distribuée aux êtres créés mais réside en Christ seul (cf. #Col 2:9).

 

20  il a voulu par lui réconcilier tout avec lui-même, tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix.

tout réconcilier avec lui-même. Le verbe grec « réconcilier » est formé à partir de la racine « changer » ou « échanger ». Dans le N.T., il décrit le changement dans la relation du pécheur avec Dieu. L’homme est réconcilié avec Dieu quand Dieu rétablit une relation juste entre lui et l’homme, par le moyen de Jésus-Christ. C’est une forme intensive qui est employée ici pour évoquer la réconciliation totale et complète des croyants, et finalement de « tout » ce qui existe dans l’univers créé (cf. #Ro 8:21 ; #2P 3:10-13 ; #Ap 21: 1). Ce passage n’enseigne pas que tous croiront, mais que tous seront un jour soumis (cf. #Ph 2:9-11).

faisant la paix par lui. Dieu et ceux qu’il a sauvés ne sont plus des ennemis mutuels.

 

21  Et vous, qui étiez autrefois étrangers et ennemis par vos pensées et par vos mauvaises œuvres, il vous a maintenant réconciliés

étrangers et ennemis. Le terme grec pour « étranger » signifie « exclu, coupé, séparé ». Avant d’être réconciliés avec Dieu, tous les hommes étaient complètement séparés de lui (cf. #Ep 2:12-13). Le mot grec pour « ennemis » peut aussi se traduire par « qui hait ». Les incroyants haïssent Dieu et détestent les normes saintes qu’il impose parce qu’ils aiment commettre « des œuvres mauvaises » (cf. #Jn 3:19-20 ; #Jn 15: 18, #Jn 15:24-25). Cet éloignement est réciproque, puisque Dieu « hait ceux qui commettent l’iniquité » (#Ps 5:6).

1:21-22

réconciliés par sa mort. La mort substitutive de Christ à la croix a payé le châtiment que méritait le péché de tous ceux qui croient, rendant ainsi la réconciliation possible et effective;  cf. #Ro 3:25 ; #Ro 5:9-10 ; #Ro 8:3.

 

22  (1-21) par sa mort dans le corps de sa chair, (1-22) pour vous faire paraître devant lui saints, irrépréhensibles et sans reproche,

devant lui saints. « Saints » décrit la position des croyants dans leur relation avec Dieu: ils sont séparés du péché et mis à part pour Dieu, parce que la justice de Christ leur a été imputée. C’est la justification. Du fait de l’union des croyants avec Christ dans sa mort et sa résurrection, Dieu considère les croyants comme aussi saints que son Fils (#Ep 1:4 ; #2Co 5:21). Les chrétiens sont aussi « sans défaut » et « sans reproche » (personne ne peut les accuser; #Ro 8:33 ; cf. #Ph 2:15). Nous serons présentés à Christ, lorsque nous le rencontrerons, comme une fiancée vierge de toute souillure (#Ep 5:25-27 ; #2Co 11:2).

 

23  si du moins vous demeurez fondés et inébranlables dans la foi, sans vous détourner de l’espérance de l’Évangile que vous avez entendu, qui a été prêché à toute créature sous le ciel, et dont moi Paul, j’ai été fait ministre.

demeurez fondés et inébranlables dans la foi. Cf. #Ac 11:23 ; #Ac 14: 22. Ceux qui ont été réconciliés persévéreront dans la foi et l’obéissance parce que, outre le fait qu’ils ont été déclarés justes, ils sont effectivement devenus de nouvelles créatures (#2Co 5:17) et ont été dotés de nouvelles dispositions qui les amènent à aimer Dieu, haïr le péché et désirer l’obéissance. Ils reçoivent leur force du Saint-Esprit qui habite en eux (cf. #Jn 8:30-32 ; #1Jn 2:19). Plutôt que de se détourner de l’Évangile qu’ils ont entendu, les vrais croyants demeureront fermement attachés à Christ, le seul fondement (#1Co 3:11), et ils resteront fidèles par la grâce de Dieu qui les en rend capables (#Ph 1:6 ; #Ph 2:11-13).

prêché à toute créature. Cf. #Mr 16: 15. L’Évangile ne connaît pas de frontières raciales. En atteignant Rome, où Paul se trouvait lors de la rédaction de cette lettre, l’Évangile avait atteint le centre du monde connu.

24  Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous ; et ce qui manque aux souffrances de Christ, je l’achève en ma chair, pour son corps, qui est l’Église.

mes souffrances. Paul était alors en prison (#Ac 28:16, #Ac 28:30).

ce qui manque aux souffrances de Christ, je l’achève. Il endurait des persécutions qui visaient en fait Christ. Même après l’avoir fait mourir sur la croix, les ennemis de Jésus n’étaient pas rassasiés de lui infliger des souffrances. Ils dirigeaient donc leur haine contre ceux qui prêchaient l’Évangile (cf. #Jn 15:18-24 ; #Jn 16:1-3). C’est en ce sens que Paul pouvait dire qu’il achevait ce qui manquait aux souffrances de Christ

pour son corps. Si Paul acceptait d’endurer ces souffrances, c’était pour le bien et la croissance de l’Église de Christ. Cf. #Ph 1:13, #Ph 1:29-30

25  C’est d’elle que j’ai été fait ministre, selon la charge que Dieu m’a donnée auprès de vous, afin que j’annonçasse pleinement la parole de Dieu,

la charge. Cf. #1Co 4:1-2 ; #1Co 9:17. Le terme grec désignait la fonction remplie par l’esclave qui gérait la maison de son maître, supervisait les autres esclaves, distribuait les ressources et s’occupait des affaires et des finances. Paul considérait son ministère comme une fonction d’intendance reçue du Seigneur. L’Église étant la maison de Dieu (#1Ti 3:16), il avait reçu la tâche de s’occuper des Églises, de les nourrir et de les conduire, et il devait rendre des comptes à Dieu pour cela (cf. #Hé 13: 17). Tout croyant est responsable de la gestion des capacités et des ressources qu’il a reçues de Dieu.

j’annonce pleinement la parole de Dieu. Évoque la consécration totale de Paul à remplir le ministère que Dieu lui avait confié: prêcher toute la sagesse de Dieu à ceux vers qui il l’envoyait (#Ac 20: 27 ; #2Ti 4:7).

 

26  le mystère caché de tout temps et dans tous les âges, mais révélé maintenant à ses saints,

le mystère. Cf. #Col 2:2 ; #Col 4:3. Le terme renvoyait à des vérités cachées jusque-là mais révélées pour la première fois aux saints du N.T.: le mystère de l’incarnation (#Col 2:2-3, #Col 2:9), l’incrédulité d’Israël (#Ro 11:25), l’iniquité (#2Th 2:7), la réunion des païens et des Juifs dans l’Église (#Ep 3:3-6), l’enlèvement de l’Église (#1Co 15:51). Dans ce passage, le mystère est explicitement identifié au verset 27.

 

27  à qui Dieu a voulu faire connaître quelle est la glorieuse richesse de ce mystère parmi les païens, savoir : Christ en vous, l’espérance de la gloire.

païens …  Christ en vous. L’A.T. prédisait la venue du Messie et annonçait que tous les païens seraient au bénéfice du salut (cf. #Esa 42:6 ; #Esa 45:21-22 ; #Esa 49:6 ; #Esa 52:10 ; #Esa 60:1-3 ; #Ps 22: 28 ; #Ps 65:6 ; #Ps 98:2-3), mais il n’avait encore jamais été révélé que le Messie habiterait effectivement dans chaque membre de son Église, composée en majorité de païens. Les croyants, aussi bien d’origine païenne que juive, possèdent désormais les richesses ineffables provenant de l’habitation de Christ en eux: voilà quel était le contenu du mystère (#Jn 14: 23 ; #Ro 8:9-10 ; #Ga 2:20 ; #Ep 1:7, #Ep 1:17-18 ; #Ep 3:8-10, #Ep 3:16-19).

l’espérance de la gloire. La garantie donnée à chaque croyant qu’il connaîtra la gloire à venir, c’est le fait que l’Esprit de Christ habite en lui (#Ro 8:11 ; #Ep 1:13-14 ; #1Pi 1:3-4).

 

28  C’est lui que nous annonçons, exhortant tout homme, et instruisant tout homme en toute sagesse, afin de présenter à Dieu tout homme, devenu parfait en Christ.

parfait. Renvoie à un état d’achèvement ou de maturité, de ressemblance à Christ.  Cette maturité spirituelle est définie en #Col 2:2.

 

29  C’est à quoi je travaille, en combattant avec sa force, qui agit puissamment en moi.

je travaille, en combattant avec sa force. C’est là tout l’équilibre de la vie chrétienne. Paul faisait tous ses efforts pour servir et honorer Dieu. « Travailler » comporte la notion de s’investir jusqu’à l’épuisement. Le grec « combattre » a donné en français « agoniser » et servait à décrire l’effort demandé aux athlètes participant à un événement sportif. Toutefois, Paul était bien conscient qu’il ne pouvait « travailler » ou « combattre » efficacement, en portant des fruits spirituels éternels, que par l’action de Dieu au travers de lui ;  cf. #1Co 15: 10, #1Co 15: 58).

 

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