1. Dieu, un conseiller matrimonial ?
La Bible, et Dieu à travers elle, donne des principes à respecter pour tout croyant né de nouveau. Cependant, elle ne dit pas quel(le) merveilleux(se) chrétien(ne) nous allons épouser, si nous devons nous inscrire dans une école supérieure ou à l’université, ou pour quel emploi nous devrions postuler.
Dieu s’intéresse à nos projets, mais ce qu’il souhaite avant tout, c’est : la pureté du cœur, la fidélité à sa Parole, la compassion, la joie, le témoignage rendu devant autrui, l’intégrité, la loyauté, l’hospitalité, l’amour, l’adoration, la foi. C’est ce qu’il nous révèle dans sa Parole. En d’autres termes, nous perdons du temps à chercher les réponses à des questions qui ne sont pas d’ordre moral ni spirituel. Néanmoins, cela ne veut pas dire que nous devons choisir un métier sans réfléchir et sans tenir compte de nos talents !
2. Dieu, un adepte du cache-cache ?
Certains chrétiens laissent penser que Dieu voudrait nous cacher sa volonté, et qu’il voudrait que nous la découvrions, mais qu’en cas de désobéissance, il nous demanderait des comptes. Imaginons : Dieu nous cacherait la vérité, mais en plus, il attendrait que nous la découvrions ? En prenant ce parti de penser, nous serions déçus de nous-mêmes et révoltés contre lui, parce que nous aurions l’impression d’être incapables de saisir son plan pour nous.
3. Dieu, notre horoscope ?
En cherchant à connaître la volonté spécifique de Dieu pour notre vie, cela nous pousse à nous inquiéter de l’avenir. Nous chercherions alors à connaître l’avenir, comme dans un horoscope : « Aujourd’hui, vais-je trouver l’âme sœur ? Vais-je trouver un emploi ? » Cela traduit en nous un manque de confiance dans ses promesses et sa fidélité. Jésus nous promet qu’il sera toujours avec nous (Matthieu 28.20), mais cela ne semble pas nous suffire. Il nous invite à obéir à sa volonté préceptive, pas à pas, mais nous préférons savoir de quoi demain sera fait. Voici ce que dit Jacques dans la Parole :
A vous maintenant, qui dites: Aujourd’hui ou demain nous irons dans telle ville, nous y passerons une année, nous trafiquerons, et nous gagnerons! Vous qui ne savez pas ce qui arrivera demain! car, qu’est-ce votre vie? Vous êtes une vapeur qui paraît pour un peu de temps, et qui ensuite disparaît. Vous devriez dire, au contraire: Si Dieu le veut, nous vivrons, et nous ferons ceci ou cela. (Jacques 4.13-15)
Ainsi, nous pourrions presque dire : « Si Dieu le veut », à chaque fin de phrase. Vivons nos journées en ayant conscience que toutes nos idées et tous nos projets sont sous l’autorité du Seigneur et dépendent de sa volonté décrétive, que nous ne sommes pas appelés à connaître.
L’auteur rappelle : « Renonçons à ce coupable désir de connaître l’avenir et de contrôler notre vie. Nous ne sommes pas des dieux ». « Nous marchons par la foi et non par la vue », nous rappelle 2 Corinthiens 5.7.
Nous pouvons prendre des risques parce que Dieu, lui, n’en prend jamais.
Ayons confiance dans l’avenir, non parce que nous savons ce qui se passera demain, mais parce que lui le sait !
Enfin, la crainte de l’avenir, ce n’est pas juste une petite manie, c’est un péché : l’incrédulité. C’est le signe que notre cœur ne se confie pas dans les promesses de Dieu.
4. Dieu, l’excuse spirituelle ?
Chercher la volonté spécifique de Dieu à tout prix anéantit peu à peu notre sens des responsabilités, notre capacité à rendre compte des choix et notre esprit d’initiative.
Dans chacun de nos choix, nous sommes les seuls responsables. Bien sûr, Dieu avait déjà prévu les changements liés à nos choix. Mais cela ne nous retire aucunement le sens des responsabilités !
Le pire que nous puissions faire est de considérer Dieu comme un « joker » pour toutes nos décisions. Évitons de dire : « Dieu m’a dit de faire ceci ou cela ». En effet, en parlant ainsi, nous plaçons nos décisions à l’abri de toute critique et remise en question. Disons plutôt : « J’ai prié à ce sujet, et cela me semble la meilleure option ».
Un exemple de Dieu comme excuse spirituelle, dont nous fait part l’auteur : son colocataire a pris le risque de déclarer son amour à une soeur en Christ. Alors qu’ils étaient en train de faire une longue promenade, il a fait sa déclaration, en étant pratiquement sûr qu’elle répondrait positivement. Malheureusement pour lui, elle n’était pas intéressée. Mais au lieu de tout simplement dire : « Je ne suis pas intéressée », elle a répondu : « J’ai beaucoup prié à ton sujet, et le Saint-Esprit m’a dit ‘non’ ». Pauvre gars, non seulement il était rejeté par cette fille charmante, mais en plus par le Saint-Esprit ! D’après ce que dit cette fille, la 3e personne de la trinité, dont le rôle est de nous révéler Christ, a, l’espace d’un instant, changé de fonction pour lui dire de ne pas fréquenter ce jeune homme !
Ainsi, la volonté de Dieu est souvent invoquée comme excuse lorsqu’il faut prendre une décision difficile en matière de relations. Mais de grâce, ne rendons pas Dieu responsable de nos problèmes relationnels et soyons responsables !
5. Dieu, un distributeur automatique de bons conseils ?
Enfin, chercher cette fameuse volonté nous rend esclave d’un incorrigible subjectivisme. Mais nous ne devons pas faire de ce subjectivisme un procédé systématique en ce qui concerne la prise de décisions. « Cette porte ouverte l’est-elle par Dieu ou est-ce le diable qui me tente ? » Ce genre de questions est posé par bon nombre de chrétiens ayant une approche subjective de la volonté de Dieu.
Soyons clairs, ne cherchons pas à écouter la voix de Dieu à la moindre bifurcation, au moindre choix : « Dois-je envoyer ce mail ? Dois-je repeindre la salle de bains ? Est-ce le bon jour pour faire une randonnée ? »
Pourquoi ? Parce qu’on ne peut tout simplement pas vérifier que tel choix effectué était bien celui que Dieu voulait pour nous, et que si ce n’était pas le cas, on aurait raté le chemin tracé par Dieu… Cela va à l’encontre de la volonté décrétive de Dieu, selon laquelle tout ce qui nous arrive est déjà déterminé par Dieu. Si certaines choses vont mal dans notre vie, devons-nous vraiment ajouter à cela le sentiment écrasant que tout aurait pu être évité si nous avions mieux déceler la volonté du Seigneur ? Si réellement il existe un plan parfait de Dieu pour notre vie (plan que nous sommes censés découvrir et qui devrait nous procurer une liberté et un épanouissement formidables), pourquoi ceux qui cherchent tant à le connaître donnent-ils l’impression de vivre dans l’esclavage et le désarroi ? Nous avons été délivrés de l’esclavage de la loi (Galates 4.4-5 et 5.1). Alors pourquoi faire de la volonté de Dieu une nouvelle loi qui conduit à l’esclavage, et qui plus est, est subjective, invisible et indéchiffrable ?
Le Christ nous a rendus libres pour que nous connaissions la vraie liberté. C’est pourquoi tenez bon et ne vous laissez pas réduire à nouveau en esclavage. (Galates 5.1)