Hébreux
01/01/2020 11:50Les Hébreux
de  vers -1850   à   vers -1050
Leur origine et étymologie
Les Hébreux (en Latin : Hebraei ou Hebraeus, en Grec : 'Eβραῖος Hebraioi, en Hébreu : עברים ou עבריים 'ivri ou Ivri ou Ibri, au pluriel : Ivrim ou Ibrim) sont un ancien peuple Sémitique du Proche-Orient. Le terme "hébreux", qui signifie "ceux qui passent" ou "ceux par-delà le fleuve", n'existe que dans la Bible. Ils sont aussi nommés, depuis les dynasties archaïques jusqu'à la fin de l'Âge du Bronze, et selon les sources de Mésopotamie, d'Anatolie ou d'Égypte : Apirou (ou Hapirou ou Habirou). La plupart du temps ces termes sont employés pour désigner des marginaux, des vagabonds ou des brigands et parfois des mercenaires. De rares textes extrabibliques, comme celui sur la stèle du Pharaon Mérenptah (ou Mineptah, 1213-1203), désignent ce peuple par le nom d'Israël.
Alphabet Hébreu
 
On retrouve ce nom aussi dans la Genèse, attribué au Patriarche Jacob, puis à sa lignée désignée comme les douze tribus d'Israël. Toujours dans la Genèse (10:21), Sem (ou Shem), le frère aîné de Cham et Japhet, fils premier-né de Noé, est appelé le père des fils d'Eber (עבר), qui peut avoir un sens similaire. Certains auteurs soutiennent qu'Ibri désigne les descendants du Patriarche biblique Eber (ou ʽÉvèr, en Hébreu : עבר), fils de Shelah, un arrière-petit-fils de Noé et un ancêtre d'Abraham.
Les spécialistes, aujourd'hui, utilisent les termes de "premiers Israélites" ou "proto-Israélites". Mais le terme "hébreux" n'en désigne pas moins les ancêtres d'Abraham. Selon la Bible et les traditions Hébraïques, les Hébreux sont des Sémites nomades originaires de basse Mésopotamie, plus précisément d'Ur en Chaldée (ou Ur Ḵaśdîm). On sait maintenant que les Apirou n'étaient pas une entité unique, mais un groupe socio-économique comportant plusieurs ethnies avec des noms d'origines ethniques variées. En fait, les Hébreux mentionnés par la Bible, pourraient tout à fait être l'une des nombreuses ethnies regroupées sous le nom commun d'Apirou.
Ils étaient répartis en tribus dirigées par des Patriarches, vivant dans des tentes, élevant des troupeaux de chèvres et de moutons. Ils utilisaient aussi des ânes, des mulets et des chameaux. Des premiers Patriarches Hébreux sont issus entre autres, toujours selon la Bible : Les Ammonites, les Édomites, les Ismaélites (Tribus arabes), les Moabites et le peuple d'Israël. Un de ces Patriarches, Abraham s’établit à Mambré, en pays de Canaan, vers 1850, amorçant la fixation des Hébreux dans ce pays fertile. De récentes découvertes archéologiques remettent en cause la version Biblique de l'histoire des Hébreux. Il n’y aurait jamais eu aucune invasion militaire du territoire de Palestine par une armée d'Hébreux organisée sur le modèle des armées Égyptienne ou Mésopotamienne.
Ce qui n'exclut pas une infiltration progressive d'immigrés non Cananéens en Canaan par des raids successifs de village en village à partir de Josué jusqu'au Roi Saül intronisé par le Prophète Samuel. Les versions Biblique et historiques se recoupent un peu à partir du XIIe siècle, avec l'invasion des Peuples de la mer, puis au Xe siècle avec les deux royaumes d'Israël et de Juda. Avec toutefois une différence importante, soulignée par Thomas Römer et Dominique Jaillard, c'est que la Bible Hébraïque confesse un Dieu unique, donc un monothéisme face au polythéisme de ses voisins, alors que les royaumes d'Israël et de Juda furent polythéistes comme leur voisins.
L'histoire des Patriarches
Les Hébreux furent au départ des nomades de basse Mésopotamie, on ignore encore aujourd'hui ce qui les poussa à migrer vers l'Ouest. On pense généralement que cette migration peut être due à une crise économique. Quoi qu'il en fut le premier "Chef" connu d'après la Bible fut bien sûr Noé (ou Noa'h ou Noah, en Hébreu : נח ou נוֹחַ "il consolera", en Syriaque : ܢܘܚ Nukh, en arabe : نوح Nuh, en Grec : Νῶε). Il fut le dixième et dernier des Patriarches Antédiluvien. Sous les ordres de Dieu, il bâtit une arche afin d'échapper au Déluge. L'histoire de l'arche de Noé est racontée dans la Torah, dans le récit du déluge de la Genèse. Lui et sa famille étant les seuls humains épargnés, Noé et sa femme sont considérés par la tradition comme les ancêtres de toute l'humanité (Genèse 10). La Genèse lui attribue une vie de 950 ans. Outre la Genèse, Noé est également mentionné dans le Premier Livre des Chroniques, Le Livre de Tobit, Le Livre de la Sagesse, Le Siracide (ou l'Ecclésiastique), Le Livre d'Isaïe, Le Livre d'Ezéchiel, L'Évangile de Matthieu, l'Évangile de Luc, l'Épître aux Hébreux, La Première et Deuxième Épître de Pierre. Son histoire présente des similitudes avec une légende Sumérienne : l'Épopée de Gilgamesh. Noé fit l'objet de beaucoup de citations dans les religions abrahamiques, y compris le Coran (sourate 71).
On trouve ensuite, Sem (ou Shem, en Hébreu : שֵם , en Grec : Σημ SEM, en arabe : سام Sām "nom, renommée") qui fut l'un des fils de Noé, frère de Cham et Japhet, dans la Bible Hébraïque ainsi que dans la littérature islamique. Selon certaines traditions Rabbiniques, Sem naquit sans prépuce (ou aposthia), ce qui peut indiquer une base pour l'explication de la circoncision. Selon la Genèse (11,10–11,11) il vécut 600 ans. Puis vint son fils, Eber (ou ʕebr ou Éver ou 'Ēḇer, en Hébreu: עֵבֶר) (Table des Nations - Genèse 10-11 et Premier Livre des Chroniques). Selon la Bible Hébraïque, Eber mourut à l'âge de 464 (Genèse 11: 14-17). Le calendrier Hébreu synchronise cette date avec 1817, mais de nombreuses autres dates ont été proposées pour les Patriarches de la Genèse. Arriva après Péleg (en Hébreu : פֶּלֶג ou פָּלֶג "division") qui est mentionné dans la Bible Hébraïque comme l'un des deux fils d'Eber (Genèse 10-11 et Premier Livre des Chroniques). Selon la Bible Hébraïque, Péleg vécu jusqu'à l'âge de 239 ans (Genèse 11: 16-19). Dans la Septante et certaines Bibles Chrétienne qui en découlent, Péleg est appelé Phaleg et son père est appelé Heber. Selon la version des Septante, Phaleg vécu jusqu'à un âge de 339 ans (Septante Genèse 11: 16-19).
Vint après son fils Réou (ou Reu ou Ragau ou Re'u, en Hébreu : רְעוּ) dans la Genèse (11:20) il mourut à l'âge de 239, selon le texte Massorétique. La Septante lui donne 339 ans. Le Livre des Jubilés nome sa mère, Lomna de Schinar (Genèse 10:28 ) et sa femme, Ora (Genèse 11: 1). Il est dit être contemporain de l'époque du début de la construction de la Tour de Babel. Le suivant (Genèse 11:23-23) fut son fils, Serug (ou Śərūḡ ou Seroh ou Saruch [Luc 03:35], en Hébreu : שְׂרוּג "branche") Dans le texte Massorétique il vécut 230 ans. La Septante (LXX) indique qu'il vécut 200 ans. Le Livre des Jubilés nome son épouse, Milca (11: 6). Il indique également que son nom original fut Seroh, mais qu'il changea pour Serug à l'époque où les enfants de Noé commencèrent à mener des guerres, et la ville de Ur en Chaldée (ou Ur Ḵaśdîm) fut construite. Il dit aussi que ce Serug fut le premier de la ligné Patriarcale à abandonner le monothéisme et se tourner vers l'idolâtrie. Il fut le père de Nahor (ou Nachor ou Naghor, en Hébreu : נָחֹור - Genèse 11 : 20-23/24/25). Il naquit et grandit à Ur. Il vécut 148 ans (Genèse 11: 20-24/25).
Tera'h (ou Terah ou Térach, en Hébreu : תֶּרַח ou תָּרַח "chèvre sauvage" ou "traînard", dans le Coran, il est appelé Azar), son fils, est mentionné dans la Bible Hébraïque et dans le Nouveau Testament. La plupart de ce qui est dit à son propos est enregistré dans la Genèse (11: 26-28). Sa famille entière, vivaient à Ur en Chaldée (ou Ur Ḵaśdîm). Tera'h eut trois fils : Haran, Nahor II, mais le plus connu fut Abraham. Sa fille, Sarah (ou Saraï), par une seconde épouse, fut également une épouse d'Abraham. Ce dernier eut une rencontre avec Dieu, qui lui ordonna de prendre toute la famille et de quitter la ville pour gagner la terre de Canaan. Tera'h coordonna le voyage avec l'intention d'aller dans cette nouvelle terre. Il rassembla sa famille et quitta Ur, pour se rendre à Harran (ou Carrhae) dans le Haut-Euphrate, qui était un grand centre caravanier et était l'un des deux principaux sanctuaires, avec Ur dédié au Dieu-lune Sin (ou Sîn), vénéré par les Mésopotamiens, où il mourut à l'âge de 205 (Genèse 11: 20-32). Son personnage est enveloppé de mystère pour les chercheurs, pourquoi commença-t-il ce voyage qui prit fin prématurément. Toujours est-il que de là, toujours d'après la Bible, certains Hébreux migrèrent réellement vers le pays de Canaan, promis par Dieu, dirigés par leur Patriarche. Les tablettes découvertes à Mari attestent de fréquentes migrations dans cette région.
Généalogie des Patriarches
Le Patriarche le plus connu est Abraham (ou Abram, en Hébreu : אַבְרָהָם Avraham ou 'Abrāhām "Père d'une multitude" ou Avrohom ou Avruhom, en arabe : ابراهيم Ibrāhīm ou إبراهيم الخليل Ibrāhīm al-khālil "L'ami privilégié (de Dieu)", v.1850 av.J.C). Il est considéré dans la bible comme l'ancêtre des Juifs et le père du monothéisme. Il figure dans la Genèse (chapitres 11 à 25), ainsi que dans certaines parties du coran.
Il naquit à Ur en Chaldée (ou Ur Ḵaśdîm) et eut deux frères nommés Nahor II et Haran. Selon la Bible, il partit pour aller à l'endroit que lui désigna Dieu, tandis que son père Tera'h restait à Harran (ou Carrhae) et que son frère Nahor II restait lui en Mésopotamie. Accompagné par Loth il traversa alors l'Euphrate à Karkemish, puis il entra en pays de Canaan. Il s’installa à Sichem (Aujourd'hui Naplouse), puis Be'er Sheva (ou Beer-Sheva) et Hébron. À Sichem Dieu lui apparut à nouveau et lui promit "De donner cette terre à sa descendance". Abraham construisit un autel, puis continua sa route dans la région de Bethléem, puis vers le Néguev d'où une famine lui fit prendre le chemin vers l'Égypte. Là, le Roi enleva Sarah (ou Saraï), sa demi-sœur et épouse, qu'Abraham avait fait passer pour sa sœur. Il finit par la libérer suite à des plaies affligées par Dieu.
À son retour en Canaan, Abraham eut des dissensions avec son neveu Loth (Genèse 13) qui s'installa près de Sodome. Puis le Roi de l'Élam, Kedorlaomer (ou Chedorlaomer, on n’a pas retrouvé le nom Kedorlaomer dans les listes des souverains de l’Élam, mais on admet qu’il s’agit d’un nom Élamite) tenta de mater la rébellion de villes Cananéennes qu'il possédait. Les rebelles furent vaincus, les villes de Sodome et Gomorrhe furent mises à sac et Loth fut fait prisonnier. Abraham réunit ses vassaux et poursuivit les assaillants et les battit près de Damas, puis il libéra Loth et récupéra un important butin. Il repartit vers le Néguev et s'installa dans l'oasis de Be'er Sheva (ou Beer-Sheva ou Bersabée ou Beersheba). Il reçut alors la promesse de Dieu de multiplier sa descendance pour lesquels la terre de Canaan était destinée, "Depuis le torrent d'Égypte jusqu'au grand fleuve d'Euphrate" (Genèse 15:18). Abraham fut le père d’Isaac que lui donna Sarah (ou Saraï) et d’Ismaël, qu’il eut d’Hagar (ou Agar), sa servante.
Treize ans après la naissance d'Ismaël (Genèse 17), Abram avait 99 ans, et Dieu lui proposa une alliance :
"On ne t'appellera plus Abram (אברם ābrm), mais ton nom sera Abraham (אברהם ābrhm), car je te fais père d'une foule de nations (ou goyim). Je te fructifierai beaucoup, beaucoup, tu engendreras des nations, des Rois sortiront de toi".
"Abram" accepta cette alliance, qui passait par la circoncision de tous les hommes de sa maison, et devint Abraham :
"Abraham prit Ismaël, son fils, tous ceux qui étaient nés dans sa maison et tous ceux qu'il avait acquis à prix d'argent, tous les mâles parmi les gens de la maison d'Abraham et il les circoncit ce même jour, selon l'ordre que Dieu lui avait donné. Abraham était âgé de 99 ans, lorsqu'il fut circoncis".
Le Judaïsme, le Christianisme et l'Islam sont parfois dénommés "religions abrahamiques", en raison du rôle pro géniteurs qu'Abraham joua dans leurs Livres Saints. Après la mort de Sarah (Genèse 23), une négociation se noua entre Abraham et les Héthéens (ou Hittites ou Héthiens), à propos du champ et de la grotte d'Hébron où fut enterrée Sarah. Éphron, voulait les lui donner, Abraham voulait les payer, ce qu'il fit. Puis Abraham ordonna (Genèse 24) à son serviteur Éliezer, de ramener de son pays une femme de sa famille pour Isaac. Le serviteur partit pour le pays d'Aram (ou Syrie).
Il choisit Rébecca (ou Rebekah ou Rivka ou Riḇqā ou Ribqa ou ribhqeh), fille de fille de Béthuel (ou Betouel, un des fils de Nahor II, le frère d'Abraham et de leur nièce Milka, la fille de Haran), pour sa beauté et sa générosité, et rentra avec elle à Hébron. Après avoir marié son fils, Abraham prit une nouvelle épouse (Genèse 25), Ketourah, dont il eut six fils : Zimran, Jokschan, Medan, Madian, Jischbak et Schuach. Ces fils furent envoyés par Abraham pour vivre plus à l'Est, loin d'Isaac. Une tradition Rabbinique veut que Ketourah fut en réalité Hagar (ou Agar). Abraham serait mort à l'âge de 175 ans. Il fut enterré aux côtés de Sarah au Tombeau des Patriarches, appelé aussi Makhpela (ou Me-arat Hamachpelah ou Makpéla ou Caverne de Machpela, en Hébreu : מערת המכפלה "Le tombeau des doubles tombes") qui est considéré comme le centre spirituel de la vieille ville d'Hébron.
Généalogie des Patriarches
Isaac (ou Yitzhak ou yitsHaq ou yiSHāq ou Yitzchak, en Hébreu : יצחק "il rira", en Tiberien : Yishaq, en arabe : إسحاق isHāq) fut le patriarche suivant. Son histoire est également racontée dans le livre de la Genèse. Il fut le seul Patriarche Biblique dont le nom n'a pas été modifié. Son épouse Rebecca (ou Rebekah ou Rivka ou Riḇqā ou Ribqa ou ribhqeh), fille de Bethouel (ou Béthuel), lui donna deux fils jumeaux : Ésaü (ou Esav ou'Ēśāw ou Hēsau), dit "le Roux" (ou Édom), qui fut le préféré d'Isaac et Jacob, (ou ya`aqov) dont le nom provient de ce qu'il sortit du ventre de sa mère en tenant Ésaü par le talon. Suite à une période de disette, Isaac migra vers Guérar (Cité Philistine), puis vers Be'er Sheva (ou Beer Sheva) où Dieu lui renouvela l'alliance conclue avec son père. Isaac fit également un traité de paix avec le Roi Abimelech (ou Abimelek). Abimelech est cité dans la Bible comme un Prince de Guérar. Il aurait, comme avait fait son père (Du même nom) pour Sarah l'épouse d'Abraham, enlevé Rébecca la croyant sœur d'Isaac et non son épouse, mais il la lui rendit avec de grands présents dès qu'il connut son erreur. Selon la bible la succession d'Isaac se fit sur une supercherie.
La vue d'Isaac déclinait avec l'âge. Ésaü affamé vendit, pour une soupe de lentilles, son droit d'aînesse à Jacob. Avant sa mort, Isaac, devenu aveugle, voulut rétablir Ésaü dans ses droits. Rébecca profita de sa cécité pour lui faire donner sa bénédiction à Jacob. Isaac ne reconnut pas Jacob lorsque celui-ci se fit passer pour Ésaü afin d'obtenir sa bénédiction. Néanmoins, Isaac ne se ravisa pas après avoir découvert la supercherie. Ésaü, furieux, décida de tuer son frère dès la mort de leur père.
Rébecca découvrit ses intentions et implora Jacob de fuir chez son oncle Laban à Harran (ou Carrhaé). Isaac mourût à Mambré, avant d'être enterré au caveau familial de Makhpela (Tombeau des Patriarches). Dans la tradition Juive, alors qu'Abraham représentait la charité (midat hahessed), Isaac représenta la rigueur (midat hadin). Isaac ne quitta jamais de sa vie la terre de Canaan contrairement aux autres Patriarches. Il essaya une fois de sortir et Dieu lui dit de ne pas le faire. Le Nouveau Testament contient peu de références à Isaac. Certains universitaires l'ont décrit comme "une figure légendaire", tandis que d'autres ont vu en lui "un individu historique" ou "un semi-chef" ou "le fondateur d'un culte."
Généalogie des Patriarches
Jacob (ou ya`aqov, en Hébreu : יעקב "Dieu a soutenu, protégé", en arabe : يعقوب ya`qūb) fut donc le Patriarche suivant. Il reçut également le nom d'Israël après son combat avec Dieu (Genèse 32:28). Le prénom Jacob a la même racine que le prénom Jacques. L'équivalent arabe est Yacoub. Sous son patriarcat on assista à un nouvel apport de population en provenance de basse Mésopotamie. Pour échapper à son frère, Jacob se réfugia chez son oncle Laban, lequel avait deux filles : Léa (ou Lia ou La'ya) et Rachel (ou Rakhel ou Rahel ou Rahil). Jacob souhaitait d'abord épouser la cadette, Rachel, mais Laban refusa tant que l'aînée n'était pas mariée. Cependant, Laban lui promit la main de sa fille en échange de sept années de travail à son service.
Au bout des sept ans, Jacob fut trompé par Laban et il épousa l'aînée Léa. Laban lui accorda finalement la main de Rachel en échange de sept nouvelles années à son service. Léa lui donna successivement quatre fils : Ruben (ou Réouven), Siméon (ou Shiméone), Lévi, Juda (ou Yéhouda), alors que Rachel restait stérile. En conséquence, Rachel autorisa Jacob à épouser sa servante Bilha, qui lui donna elle aussi deux fils : Dan et Nephtali (ou Naphtali ou Nephthali ou Neftali). Léa, de son côté, offrit aussi à Jacob sa servante, au nom de Zilpa, celle-ci donna à Jacob aussi deux fils: Gad et Asher (ou Aser). Puis Léa lui donna encore deux fils : Issachar (ou Issachar ou Issa'har) et Zabulon (ou Zévouloune) et une fille : Dinah (ou Dina). Enfin, Dieu prit en pitié Rachel et lui permit d'enfanter les deux derniers fils de Jacob: Benjamin (ou Biniamine) et Joseph (ou Yosef) (Genèse 29-31). Plus tard, lors de la division en deux royaumes, des douze fils de Jacob deviendront les douze tribus d'Israël, deux tribus, Juda et Benjamin, formeront le royaume de Juda et les dix autres tribus formeront le royaume d'Israël (Pour Joseph par ses fils, Manassé (ou Menaché) et Éphraïm (ou Efraim).
D'incessantes querelles éclatèrent entre les deux sœurs, Léa et Rachel, ainsi qu'entre Laban et Jacob. Voyant que Jacob s'était enrichi, les fils de Laban complotèrent contre Jacob. Celui-ci choisit de fuir à nouveau avec sa famille et de retourner dans son pays d'origine. Au cours de ce voyage de retour, Jacob se battit toute une nuit contre un inconnu. Au matin, cet inconnu refusa de lui donner son nom. Désormais, Jacob fut appelé Israël, c'est-à-dire "celui qui a lutté avec Dieu" (Genèse 32:28). Jacob rentra en Canaan après 20 ans d'exil et se réconcilia avec son frère Ésaü.
Il partit vers Sichem où il acquit une terre achetée aux fils de Hamor. Sa fille unique, Dinah fut violée par un des fils de Hamor qui accepta de faire circoncire tous les hommes de la ville pour permettre l'union des deux enfants. Pour se venger, les frères de Dinah, Siméon et Lévi, tuèrent par surprise tous les hommes de la ville qu'ils pillèrent ensuite. Jacob et sa famille durent partir pour Béthel où Dieu renouvela l'Alliance avec Jacob. En chemin vers Bethléem, Rachel mourut en couches.
L'enfant lui fut sauvé, il prit le nom de Benjamin. Par la suite on annonça à Jacob que son fils préféré, Joseph était mort, alors que celui-ci avait été vendu par ses frères comme esclave en Égypte. Jacob fut profondément attristé par cette annonce et refusa d'être réconforté. Il mourut et il fut lui aussi enterré au caveau familial de Makhpela (Tombeau des Patriarches).
Généalogie des Patriarches
Joseph (ou Yossef ou Yosef ou Yosseph, en Hébreu : יוֹסֵף "Dieu ajoutera", en arabe : يوسف Yousouf) était l'aîné de Rachel. Il n'avait que 17 ans, lorsqu'il fut fait passé mort aux yeux de son père, alors que ses demi-frères jaloux de ses rêves de royauté sur eux et de la préférence que lui donnait leur père, le vendirent à des marchands Ismaélites pour 20 pièces d'argent et l'envoyèrent en Égypte comme esclave. Ses frères utilisèrent sa tunique et du sang de chevreuil pour faire croire au décès de Joseph à leur père Jacob. Lors d'une grande période de sécheresse et de famine, ses frères partirent pour l'Égypte pour se réapprovisionner en grain.
Joseph les reconnut mais ses frères ne le reconnurent pas car il avait beaucoup changé avec l'âge et, de plus, il était devenu vice-Roi (ou ministre) d'Égypte. Il avait fait la connaissance de l’échanson royal qui par la suite l'avait introduit à la cour. Interprétant des songes, qu’il avait eus pour le Roi, il obtint de hautes fonctions administratives. Joseph fit alors accuser ses dix frères d'espionnage et emprisonna Siméon pour obliger les autres à revenir avec Benjamin, le dernier des frères. Lorsqu'ils arrivèrent en Égypte, Joseph ému les laissa repartir ensemble, mais fit placer une coupe dans le sac de Benjamin pour les accuser de vol. Ce fut Juda qui se dévoua pour être arrêté à la place de Benjamin afin que celui-ci puisse rentrer auprès de leur père. Voyant que ses frères avaient retenu la leçon, Joseph leur révéla son identité, puis les gracia.
Il invita son père et toute sa famille à venir s'installer en Égypte. Il revit enfin son père qu'il présenta à la Cour du Roi. Passé la légende, il est exacte qu'à cette époque les Hébreux durent subir la domination des Hyksôs qui envahissaient l’Égypte et certains Hébreux s’enfuirent et se fixèrent à l’Est du Delta du Nil, dans la terre de Giessen. Ils connurent une période de prospérité sous Joseph. Joseph se maria à Asnath (ou Asenath ou Osnat ou 'Osnaṯ ou Asenith ou Osnat) et eut deux fils : Manassé (ou Menaché) et Éphraïm (ou Efraim).
Il mourut à 110 ans et il fut embaumé comme un Égyptien, son corps fut ramené en terre d'Israël par les Hébreux lors de l'Exode. Peu à peu, les Hébreux se mêlèrent aux populations locales et devinrent agriculteurs sédentaires vers le XIIIe siècle. Puis ils furent, petit à petit, asservis par les Égyptiens.
Moïse (ou Moses, en Latin : Moyses, en Hébreu : משה בן עמרם Moché ben Amram, en Grec : Mωϋσῆς ou Μωσῆς Mō(y)sēs, en arabe : موسى Mūsā) selon la tradition, fut le premier Prophète du Judaïsme, qui s'appelle parfois "mosaïsme", ce qui signifie "religion de Moïse". Il fut à la fois : Un chef religieux, un législateur, un Prophète, le libérateur des Hébreux et un chef militaire a qui on attribue traditionnellement la création de la Torah. Il fut également un important Prophète dans le Christianisme, l'islam, la Foi Bahá'íe (ou Bahaïe), le Mormonisme, le Rastafari, le mouvement Raëlien et bien d'autres confessions. Le personnage de Moïse apparaît dans le Livre de l'Exode, un texte composé de différentes strates d'écritures et dont les premiers éléments semblent dater de la fin du VIe siècle av.J.C.
Il y a eu beaucoup de scientifiques et de spécialistes, qui ont prétendu que Moïse n'était en fait qu'un personnage légendaire. L'archéologie n'a pas pu apporter des preuves sur son existence. Selon une des hypothèses émises par certains savants, qui mettent en doute l'originalité de la tradition des Hébreux, le texte du Livre de Moïse aurait été mis par écrit à cette époque, lorsque la communauté Juive était exilée à Babylone ?.
Ils affirment qu'il est probablement fondé sur de plus anciens écrits Sumériens ou d'autres régions de Mésopotamie, comme celui du Pharaon d'Akkad Sargon (ou Sargon l'Ancien, 2334-2279), lui aussi sauvé des eaux. La vie de Moïse et l'Exode (v.1250 av.J.C), telle qu'elles sont décrites dans la Bible, sont les suivantes : (Récit tiré en parti de Moïse - Wikipédia). Selon le livre de l'Exode, Moïse naquit d'une mère Hébreu, Jocabed (ou Jochebed ou Yokébed) et de Amram qui étaient tous deux issus de la maison de Lévi.
Amram fut le fils de Kehat et le petit-fils de Lévi. Ils furent de la première génération des Hébreux qui naquirent en Égypte. Moïse fut donc de la deuxième génération qui vit le jour dans ce pays. Ce fut au cours de cette génération que le Pharaon donna l'ordre d'éliminer les nouveau-nés mâles et de ne laisser vivre que les filles. Après avoir caché Moïse pendant trois mois, Jocabed le mit dans un panier d'osier, enduit de poix et le confia aux eaux du Nil. L'enfant fut trouvé par Bithiah (ou Batya), la fille du Pharaon, alors qu'elle se baignait. Celle-ci l'adopta et le traita comme un fils, bien que soupçonnant immédiatement l'enfant d'être Hébreu et lui donna le nom de Moïse (en Hébreux : משה, en Égyptien : MSH, Moshé), car, disait-elle, "des eaux je l'ai tiré" (MSYTHW, MSYTHW, Mechitihou) (Exode, 2.10). Elle demande alors à une jeune fille qui observait la scène de lui trouver une nourrice parmi les Hébreux pour l'élever. Cette jeune fille, Myriam, qui n'était autre que la sœur aînée de Moïse, lui présenta sa mère.
Devenu adulte, Moïse se rendit compte des difficiles conditions de vie de ses frères de sang. Un jour, voyant un surveillant Égyptien frapper un homme Hébreu, il vérifia qu'il était seul puis il tua l'Égyptien et l'enterra dans le sable (Exode 2, 12). Les jours suivants, l'affaire s'étant ébruitée, il fut exilé d'Égypte par le Pharaon et partit vers le pays de Madian (Région montagneuse dans la région du Hedjaz en Arabie Saoudite, qui longe la côte de la Mer Rouge et le golfe d'Aqaba). Parvenu à un puits, il défendit sept bergères de Madian contre d'autres bergers malveillants qui voulaient s'approprier le puits avant elles. (Exode 2: 15-20 - Dans l'un de son exégèse, Na'hmanide note une longue période écoulée entre le départ de Moïse d'Egypte et l'arrivée à Madian). Celles-ci, en remerciement, lui offrirent l'hospitalité et le présentèrent à leur Père Jethro.
Moïse se retrouva donc à Madian où le Prêtre Jethro (En Hébreu : יתרו ou Réuel רעואל), l'adopta comme son fils et le nomma superviseur et premier responsable de ses troupeaux. Il vécut là quarante ans pendant lesquels, Jethrol lui donna sa fille Séphora (ou Cippora ou Tsippora ou Sippôra(h, en Hébreu : צִפוֹרָה "Petit oiseau", en arabe Safûra,) en mariage. Moïse eut d'elle deux enfants : Gershom (ou Guershom ou ger sham ou Gersam ou Gēršōm) et Éliézer (ou Éléazar).
Alors qu'il gardait les troupeaux de son beau-père sur le mont Horeb (Identifié avec le mont Sinaï), Moïse vécut une expérience particulière. Là, il vit un buisson qui brûlait sans se consumer. Lorsque Moïse essaya de s'approcher pour regarder de plus près cette merveille, Dieu lui parla de l'intérieur du buisson, révélant son identité et ses intentions pour lui. Il lui confia la mission de libérer le peuple Hébreu de l'esclavage qu'il subissait en Égypte. Moïse lui dit qu'il n'était pas le meilleur candidat pour cette mission car impuissant. Dieu lui assura qu'il lui fournirait tout le soutien nécessaire pour mener à bien son travail. Après cet événement, Moïse abandonna sa situation de berger et retourna en Égypte. (Exode 3: 7-10, 15-20 et Exode 04:11).
Il brisa la résistance du Pharaon qui refusait de laisser partir les Hébreux de son royaume, après lui avoir infligé les "dix plaies d'Égypte". Après avoir laissé sortir Moïse et les siens du pays, le Pharaon changea d'avis et lança son armée à la poursuite des hébreux pour les massacrer. Dieu fit traverser au peuple Hébreu la mer Rouge en faisant s'écarter les flots qui se refermèrent ensuite sur l'armée Égyptienne qui tentait de les rattraper. Il conduisit ensuite Moïse et son peuple au pied du Mont Sinaï. Pendant que les Hébreux attendaient en bas du mont, le Patriarche le gravit et reçut les dix Commandements de Dieu qui furent gravés sur une pierre. Lorsque Moïse descendit du mont Sinaï, pour donner la parole de Dieu, il vit les Hébreux sous la conduite de son frère Aaron, adorer un veau d'or (L'adoration d'une idole était une chose littéralement interdite par le troisième commandement).
Il fut alors pris d'une colère si grande qu'il fracassa les tables de la loi sur un rocher, puis ordonna le massacre de 3.000 adorateurs du veau d'or (Exode 32, 25-29). Moïse dut ensuite retourner au sommet du mont Sinaï afin de graver à nouveau les tables et il fit construire l'Arche d'Alliance pour les protéger jusqu'à leur arrivée en terre promise où ils construiraient pour elles un Temple (Exode, 34, 18). Ensuite, le peuple arriva enfin devant la Terre promise et Moïse envoya douze espions pour reconnaître le pays. Dix d'entre eux découragèrent le peuple d'attaquer le pays malgré le soutien de l'Éternel. Dieu se fâcha et décida de les faire errer dans le désert encore quarante années, afin que personne de ceux qui étaient sortis d'Égypte n'entrent dans la terre promise hormis Josué et Caleb, les deux espions favorables à la conquête.
Moïse ne fut pas autorisé par Dieu à entrer en Terre promise. Il fut toutefois autorisé à l'embrasser du regard, du haut du mont Nébo où il mourut, à 120 ans (Deutéronome, 34, 1-9). Avant de mourir, il nomma Josué comme son successeur pour conquérir la Terre promise. À la mort de Moise, les Hébreux entreprirent de se réinstaller dans le pays de Canaan, qui était alors occupé par diverses peuplades indépendantes dont les Philistins. La conquête fut surtout l’œuvre de Josué, le premier des chefs appelés Juges.
Josué (ou Joshua ou Jehoshuah ou Jehoshaphat ou Yehoshua, en Hébreu : יְהוֹשֻׁעַ, v.1200) naquit en Égypte, il fut le fils de Nun, de la tribu d’Éphraïm et le successeur de Moïse à la tête du peuple Hébreu. Son histoire est racontée dans la Bible Hébraïque, principalement dans les livres de l'Exode, des chiffres et de Josué (ou Joshua). Il fut un des douze espions envoyés par Moïse pour explorer la terre de Canaan qui allait plus tard mener à sa conquête, terre que la Bible nomme Terre promise. Diverses reconstitutions des données Bibliques sur l'Exode ne sont pas encore à la hauteur des preuves archéologiques (neutralité contesté). En conséquence, les archéologues ont des avis différents et contestent l'historicité de nombreux détails dans le récit Biblique de l'Exode, qui sont qualifiés de légendes.
Josué fut nommé par Moïse pour lui succéder en tant que Chef des Israélites. La première grande partie de son livre, se situe lorsqu'il commandait la conquête de Canaan. La première grande bataille de Josué se déroula à Jéricho, une ville fortifiée à l'Ouest du Jourdain, au Nord-ouest de la mer Morte. Il y envoya des espions. Le récit raconte comment les murailles de la ville s'effondrèrent après que les Prêtres eurent tourné 7 fois pendant 7 jours autour de la ville en sonnant du schofar (Sorte de trompettes).
La ville fut complètement détruite et tous les habitants furent tués, à l'exception de la famille de Rahab, qui avait qui avait aidé les deux espions envoyés par Josué. L'archéologie, jusqu'en 1960, tendait à prouver que ce récit Biblique de l'anéantissement de Jéricho était juste, cependant l'amélioration et la sophistication de plus en plus grande des techniques d'analyse de datation ont progressivement mis le doute sur la réalité historique du récit (Voir Jéricho).
Bien qu'il ait été interdit par Dieu de prendre toute sorte de butin, Akân désobéi et prit des vêtements et de l'argent qu'il cacha dans sa tente. Lorsque Josué tenta de conquérir Aï, une petite ville voisine à l'Ouest de Jéricho, ses troupes subissent un revers. La faute fut portée sur Akân qui fut puni pour avoir subtilisé des biens voués à être détruits à Jéricho. Akân, sa famille et ses animaux furent lapidés à mort et la grâce de Dieu fut de nouveau restaurée au peuple Hébreux. Josué se rendit alors maître de Aï, grâce à une habile stratégie militaire, une attaque surprise sur deux fronts.
Cette victoire lui ouvrit la route des montagnes à l'Ouest de Jéricho. Devant la peur inspirée par les victoires militaires de Josué, les habitants de Gibeon (ou Gabaa ou Gabaon) parvinrent à obtenir un traité de paix avec les Hébreux. Apprenant cette alliance, une coalition de cinq Rois Amorites, des villes d'Eglon, Hébron, Jérusalem, Jarmuth (ou Yarmouth) et Lachish (ou Lakhish), décida d'attaquer la ville de Gibeon en représailles. Les troupes de Josué mirent en déroute les armées Amorites sur lesquelles Dieu fit tomber des grêlons.
 
Répartition des douze tribus -
Après avoir aussi vaincu les fuyards, il fit humilier les cinq Rois par les chefs des tribus Israélites et les fit pendre à cinq arbres jusqu'au soir. La conquête continua pendant plusieurs années toujours plus à l'Ouest jusqu'à Gaza et au Nord jusqu'à la côte Phénicienne. Dans la deuxième partie de son livre, Josué raconte comment après la conquête de la quasi-totalité du pays de Canaan, il administra l'installation des tribus.
Il divisa les terres conquises entre les douze tribus d'Israël, comme lui avait dicté Dieu, la 13e, celle de Lévi, recevant seulement des biens et revenus et étant dédiée au service du Temple de Jérusalem. Il commença par les tribus de Juda, d'Éphraïm et de Manassé. Caleb obtint la ville d'Hébron. L'Arche d'alliance fut déplacée de Guilgal où elle était depuis la traversée du Jourdain, à Silo. Elle ne sera déplacée à nouveau qu'après la conquête de Jérusalem par le Roi David. Josué créa également des cités-refuges pour les Lévites.
Il reçut pour lui-même la ville de Timnath-Serahou (ou Timnath-Serahou ou Timnath-Heres, au Nord du mont Gaash) où il fut enterré (Josué 24:30). La tradition Juive y place également le tombeau de Caleb. À la fin de sa vie, Josué convoqua les anciens et les chefs de tribus Israélites. Il les exhorta de ne pas fraterniser avec la population locale. Josué serait mort à l'âge de 110 ans. Les chefs (ou Juges) qui lui succédèrent poursuivirent lentement l’occupation du territoire de 1185 à vers 1050, se heurtant au Philistins, qui leurs barraient l’accès à la côte. La menace persistante des Philistins incita les Hébreux à s'unir en choisissant la royauté et à cette dernière date une monarchie fut instaurée.
Rois Hébreux
Dans la deuxième partie de son livre, Josué raconta comment après la conquête de la quasi-totalité du pays de Canaan, il administra l'installation des tribus. Il divisa les terres conquises entre les douze tribus d'Israël (Voir carte) comme lui avait dicté Dieu, la 13e, celle de Lévi, recevant seulement des biens et revenus et étant dédiée au service du Temple de Jérusalem. Les Chefs (ou Juges) qui lui succèdent poursuivirent lentement l’occupation du territoire de 1185 à 1050, se heurtant au Philistins, qui leurs barraient l’accès à la côte. Les fils du Grand Prêtre Samuel étaient malhonnêtes et non digne de confiance pour la succession. Les hauts dignitaires Israélites craignirent qu'il serait désastreux que ses fils deviennent Juge et il demandèrent à Samuel de leur donner un Roi. Samuel ne prit pas bien cette demande et les avertit que, s'il nommait un Roi pour les diriger, ils devraient subir toutes les exigences de ce Roi.
Samuel se tourna vers Kish (ou Quish ou Qish ou Kis ou Keis, en Hébreu : קיש "pouvoir", ? à 1030 ou 1104 à 1029) qui était le fils d'Abiel, petit-fils de Tseror et arrière-petit-fils de Becorath de la tribu de Benjamin et du clan de Matri (Premier Livre de Samuel 9:1, 14:51; Actes 13:21; Premier Livre de Samuel 10:21) mais qui ne fut pas nommé Roi. Il semble que Kish, résidait à Gibeah (ou Guéba ou Guibea ou Gaba ou Geba ou Géba), située sur le sommet d'une colline en terrasses à 5/6 km. au Nord-est de Jérusalem. Il s'était distingué par un coup de main audacieux contre le Roi des Ammonites, Nahash (v.1030-v.1000). Selon la Bible Kish possédait un très grand troupeau d'ânesses. Il envoya son fils Saül avec un serviteur chercher des ânesses égarées. Ils quittèrent leur domicile de Gibeah, traversèrent la montagne d'Éphraïm, le pays de Shalisha et le pays de Benjamin jusqu'au pays de Zuph (ou Çuph) sans les trouver et finirent par errer dans ce district.
Saül suggéra alors d'abandonner leur recherche. Toutefois le serviteur de Saül remarqua qu'ils se trouvaient près de la ville de Rama où était installé un célèbre voyant et suggéra qu'il serait peut-être bon de le consulter d'abord. Kish ne les récupéra jamais, car le voyant en question était le Prophète Samuel qui prévenu par Dieu de cette visite et à sa demande, annonça à Saül qu'il le proclamait Roi (Premier Livre des Chroniques 12:1). Le lendemain, tel que c'était prévu, Saül reçut trois signes lui confirmant qu'il devait être Roi d'Israël. Après sa mort, Kish eut sa sépulture à Zéla, dans l'actuelle Israël. (Premier Livre de Samuel 9:1-10:16).
Saül (ou Šā’ûl ou Sha'ul ou Shaul, en Hébreu : שאול "Désiré" ou "Demandé" ou "Prié pour", en Grec : Σαούλ, 1030 à 1010 ou 1047 à 1007) fut le premier Roi à la fois, sacré et politique. L'histoire de Saül est racontée dans le Premier Livre de Samuel, mais les archéologues n'ont trouvé aucune trace de lui. Il fut couronné "Roi" (ou Melech) à Guilgal (ou Gilgal) à l'Ouest du Jourdain et à l'Est de Jéricho (Premier Livre de Samuel 11:14-12:2), mais plusieurs versions sont connues de sa "prise de pouvoir". Une fois sur le trône, Saül renforça la royauté. Attaqués par les Ammonites, il mit en place une petite armée permanente de mercenaires et il traversa le Jourdain. Il attaqua le camp des Ammonites, tua leur Roi Nahash et ravagea le pays. Il fut le premier souverain qui constitua une armée permanente, forte de 3.000 fantassins, directement placée sous son autorité et commandée par le Général Abner.
La première menace pour sa suprématie fut le pouvoir des Philistins. Il hérita de la lourde tâche de libérer le pays de leur pression et entra dans la bataille contre eux à Michmash (ou Micmash ou Mikmas ou Micmas) à l'Est de Béthel et au Sud de Migron, sur la route de Jérusalem. Selon les textes, Saül prit 2.000 hommes avec lui dans la montagne de Béthel et 1.000 autres partirent avec son fils Jonathan pour Gibeah. L'armée de Saül était assez petite face à celle des Philistins. De ce fait, en désespoir de cause, selon les commandements de Samuel, les Hébreux se terrèrent dans Guilgal (ou Gilgal) pendant sept jours sans faire aucun mouvement. Le septième jour, l'impatience du Roi le poussa à agir, mais Samuel arriva pour le prévenir des conséquences de sa désobéissance en n'attendant pas assez longtemps. Par cette action, il pouvait perdre la royauté.
Les Philistins campèrent dans les vallées. Jonathan, organisa avec son écuyer un assaut. Il les attaqua dans leur campement, ce qui provoqua la panique et les repoussa. Le règne de Saül se poursuivit cependant dans la guerre contre plusieurs ennemis dont il sortit toujours vainqueur. On lui compte dans les textes des campagnes militaires contre les : Moabites, les Ammonites, les Édomites, les Rois de Zobah (ou Tsoba ou Soba ou Zoba ou Aram-Soba, capitale d'un État Araméen dans le Sud de la Syrie) et donc les Philistins.
Après la bataille contre ces derniers, les textes décrivent que Samuel chargea Saül de tuer tous les Amalécites (Tribu de nomades Édomites, qui occupaient un territoire correspondant au Sud de la Judée). Le Roi attaqua et gagna la guerre, mais il laissa en vie leur Roi Agag. Lorsque Samuel découvrit que Saül ne les avait pas tous tué, il devint fou de colère et lui dit la façon dont Dieu allait le rejeter pour sa désobéissance et la chute certaine de sa maison en tant que gouvernant sur Israël.
Cette rébellion de la part de Saül servit d'introduction à l'histoire de David de la tribu de Juda. Samuel trouva ce dernier comme successeur potentiel de Saül et l'oint à Bethlehem. Le Roi n'en n'avait pas encore fini avec les Philistins. Il les chassa des collines et les combattit sur leur propre terrain. Mais ils se ressaisirent et s'installèrent entre Soko (ou Shocoh) et Azéqa, à Éphès-Dammam (ou Pas Dammim, une place forte dans la tribu de Juda). Saül partit avec son armée les affronter et David se joignit à eux. Ce fut dans la vallée d'Elah que celui-ci, avec un seul tir de fronde sur le front, terrassa Goliath, le champion des Philistins, qui avait défié l'armée Israélite d'envoyer un champion pour combattre contre lui. Cet exploit fit fuir l'ennemi et assura la victoire à Saül (Premier Livre de Samuel 17: 1-18: 5). Mais lorsqu'il retourna à sa cour les gens acclamèrent plus David que le Roi, qui fit de lui un officier de son armée et en devint vite jaloux. Il développa pour le nouveau héros une animosité qui l'incita plusieurs fois à tenter de le tuer.
Après quelque temps, les Philistins, malgré les serments de réconciliation, devinrent plus agressif. Saül rassembla toutes ses forces et les conduisit pour leur faire face au mont Guilboa (ou Gilboa ou Gelboé ou Har haGilboa ou Jabal Faqu'a, massif montagneux situé au Nord-est des monts de Samarie). Samuel n'étant plus là, dans l'incapacité de connaitre la volonté de Dieu, il décida de consulter la sorcière d'Endor (ou pythonisse d'Endor, village de Canaan situé sur le Mont Moréh), mais il fut surpris par une apparition de Samuel. Le "fantôme" du Prophète dit alors à Saül qu'il perdrait la bataille et sa vie. Ses soldats furent alarmés des paroles de Samuel et prirent la fuite dans cette nouvelle confrontation contre les Philistins. Le Premier et le Deuxième Livre de Samuel donnent des récits contradictoires sur la mort de Saül. Le Premier (la version la plus courante) dit que le Roi retourna pour faire face à ses ennemis et les Israélites furent dûment vaincus. Pour échapper à la torture le Roi se suicida en se jetant sur son épée. Dans les deux cas Saül perdit ses fils dans la bataille.
Les Philistins trouvèrent Saül et ses trois fils (dont Jonathan) gisant sur le mont Guilboa. Ils leur tranchèrent la tête et les exhibèrent dans le pays Philistin. Ils suspendirent leur corps décapité aux remparts de la ville de Scythopolis (ou Beït Shéan ou Bethshan ou Beth-Shan ou Beth-Shéan, ville du Nord d'Israël. Les habitants de Jabès (ou Jabesh ou Yabesh en Galaad), prévenus de ce qu'il était advenu de Saül et ses fils, sortirent la nuit et partirent chercher les corps. Ils les incinérèrent et les ensevelirent à Jabès (Premier Livre de Samuel 31: 8-13).
Saül eut une épouse et une concubine : Achinoam (ou Ahinoam), son épouse lui donna six enfants (Premier Livre de Samuel 14:49), quatre fils : Jonathan (ou Yehonatan ou Yonatan), Abinadab, Malkishua (ou Malki-Shua ou Malkischua), Ishboshet (ou Ishbaal ou Ish-Bosheth) et deux filles : Merab et Mikhal (ou Michal ou Michol ou Mical). Ritspa (ou Rizpah ou Rispah), sa concubine lui donna deux fils : Armoni et Mephibosheth (ou Mephiboscheth).
Pour succéder à Saül, Samuel confirma David, comme Roi. À cette date le royaume se divisa en deux : Le royaume de Juda et le royaume d'Israël. La tribu de Juda ayant reconnu comme souverain David au lieu d’Ishboshet, le fils de Saül. Celui-ci fut proclamé Roi par Abner, le Général de l'armée de Saül, à Mahanaïm près de Jabbok (Située au-delà du Jourdain mais dont l'emplacement précis est très incertain - Deuxième Livre de Samuel 2:8).
Ishboshet (ou Ishboseth ou Ish-Bosheth ou Ish-boshet ou Ishbóshet "Homme de honte" ou Eshbaal ou Ishbaalou Eshba'al ou Ashba'al ou Ishba'al ou Eshbá'al ou 'Ešbá'al "l’homme de Baal", en Tiberian : 'Κbṓšeṯ, en Hébreu : אִֽישְׁבֹּ֫שֶׁת ou אֶשְׁבַּ֫עַל de 1010 à 1008 ou 1007 à 1005) fut l'un des quatre fils de Saül dont l'histoire est racontée dans le Deuxième Livre de Samuel (2,8 – 4,12). Certains spécialistes avancent qu'il naquit en 1047. Il fut choisi comme Roi sur le royaume d'Israël, après que son père et ses trois frères moururent à la bataille du mont Guilboa (ou Gilboa ou Gelboé ou Har haGilboa ou Jabal Faqu'a, massif situé au Nord-est des monts de Samarie) et régna sur 11 des 12 tribus d'Israël.
Ishboshet fut proclamé Roi d'Israël par Abner, le Général de l'armée de Saül, à Mahanaïm près de Jabbok (Située au-delà du Jourdain mais dont l'emplacement précis est très incertain - Deuxième Livre de Samuel 2:8). Il avait déjà 40 ans à ce moment-là et ne régna sur Israël que pendant deux ans (Deuxième Livre de Samuel 2:10). Dans le même temps, une autre faction fit sécession, la tribu de Juda, qui proclama Roi sur les conseils du Prophète Samuel, David, fils de Jessé, qui avait conduit la guerre contre les Philistins (Deuxième Livre de Samuel 2:12).
Les deux Rois se firent la guerre et cette faction de David prévalut finalement sur celle d'Ishboshet (Deuxième Livre de Samuel 3:1). Alors qu'il l'avait poussé sur le trône et qu'il gouvernait à sa place, Abner trahit Ishboshet et rejoignit David (Deuxième Livre de Samuel 3: 6) après un conflit personnel avec lui (Deuxième Livre de Samuel 3,8–12). Les termes pour la paix, imposés par David, furent en partie que Mikhal (ou Michal ou Michol ou Mical ou Mikal), la sœur d'Ishboshet, qui avait été l'épouse de David, dont il s'était séparé, lui fut remis, ce qu'accepta Ishboshet (Deuxième Livre de Samuel 03:14). Après la mort d'Ishboshet, Abner renonça à tout espoir de conserver son pouvoir (Deuxième Livre de Samuel 4:1).
Ishboshet fut assassiné par deux de ses propres capitaines, Récab et Baana, décapité pendant sa sieste (Deuxième Livre de Samuel 4:5). En faisant cet acte, ils avaient espéré une récompense de David. Cependant ce dernier, à l'inverse, punit les assassins comme des traîtres. Ils furent pendus et leurs pieds et mains coupés. David enterra ensuite Ishboshet dans la tombe d'Abner, à Hébron (Deuxième Livre de Samuel 4:12). Il y a un vide dans le récit biblique sur ce qui arriva à la royauté des tribus, hors celle de Juda, pendant les cinq années suivant l'assassinat d'Ishboshet, car la royauté unie de David est datée de vers 1003 (ou 1000).
David (ou Dāwūd ou Dawud, en Hébreu : דָּוִיד "bien-aimé", en arabe : داوود Dāwūd, en syriaque : ܕܘܝܕ Dawid, en Grec : Δαυίδ ou Δαβίδ Daveed, 1010 à 970 ou 967 ou 966) naquit en 1037 (ou 1040), à Bethléem, dans le territoire de la tribu de Juda. Il fut le fils de Jessé de la tribu de Juda de Bethléem. Son histoire est racontée dans le Premier Livre de Samuel (16-31) et sa vie en tant que Roi dans le Deuxième Livre de Samuel (1-24) et au début du Premier Livre des Rois (1-2). Il n'était que simple berger de Bethléem lorsqu'il participa avec le Roi Saül à la guerre contre les Philistins.
Ce fut dans la vallée d'Elah que David, avec un seul tir de fronde, terrassa Goliath. Cet exploit fit fuir l'ennemi de terreur et assura la victoire à Saül. (Premier Livre de Samuel 17: 1-18: 5). Lorsqu'il retourna à sa cour les gens acclamèrent plus David que le Roi et il en devint vite jaloux. Il développa pour le nouveau héros une animosité qui l'incita plusieurs fois à tenter de le tuer. Celui-ci finit par fuir à Rama (ou Ramathaïm-Tsophim, ville qui a été identifiée avec le quartier moderne de Shmuel Hanavi au Nord-ouest de Jérusalem) pour échapper à la colère du Roi, mais il le fit suivre.
De Rama, il gagna Nob (Une place dans les environs de Jérusalem, à proximité de Bachurim, près du mont des Oliviers), puis Gath (ou Gat ou Geth) au Nord-ouest du territoire des Philistins à proximité de la Shéphélah (ou Shfelah) où il se plaça sous la protection du Roi Philistin de Gath (ou Gat ou Geth), Akish, ennemi d'Israël. Ce dernier l'établit avec sa famille à Tsiklag (ou Ziqlag), ville du Néguev de la tribu de Siméon, en pays Philistin.
À la mort de Saül, le Prophète Samuel, qui l'avait déjà oint à Bethléem comme successeur de Saül à la suite d'une ultime désobéissance de ce dernier, le proclama Roi à Hébron (Deuxième Livre de Samuel 5,3). À cette date, comme dit plus haut, le royaume se divisa en deux : Le royaume de Juda et le royaume d'Israël. Après l'assassinat d'Ishboshet, David rallia toutes les tribus et conclut une alliance avec elles à Hébron. Les Philistins inquiets de la puissance de David attaquèrent dans la vallée de Rephaïm (ou Emeq Rephaïm ou Nephilim) au Sud-ouest, près de Jérusalem, David les repoussa par deux fois. Il avait besoin d'une ville neutre comme capitale. Il choisit alors la ville des Jébuséens (ou Jébusiens), Jébus l'actuelle Jérusalem.
Il confia la tête de son armée à son neveu Joab et étendit son influence sur la région. Au Sud, il soumit les Moabites. Puis il annexa le royaume Ammonite. Dans Samuel 12:31, la victoire sur les Ammonites du Roi David est longuement décrite. Puis David affronta le Roi de Zobah (ou Tsoba ou Soba ou Zoba ou Aram-Soba), Hadadezer (ou Hadadézer ou Hadad-Ezer), à la bataille d'Hélam qu'il gagna. Il contrôlait maintenant au Sud, le territoire des Édomites qu'il combattit et dévasta. Il les écrasa dans "la vallée de sel", probablement près de la mer Morte. David entretint d'excellentes relations avec les Phéniciens et surtout avec Hiram I le Grand (978-944 ou 969-936 selon la Bible), le Roi de Tyr dans le but de bénéficier des échanges commerciaux avec la cité.
En politique intérieure l'unité des 12 tribus d'Israël progressa, mais ses projets de recensement en vue de l'établissement de l'impôt et celui de la construction du Temple à Jérusalem furent rejetés par les Prophètes. Absalom (ou Absalon), son troisième fils, se rebella contre lui et se fit proclamer Roi à Hébron par les tribus. Sa principale revendication était son refus de Salomon, fils de Bethsabée, comme choix de David pour sa succession. Une guerre civile éclata qui fut de courte durée. Les armées de David et d'Absalom se rencontrèrent à la bataille du bois d'Éphraïm. Cependant, lors du combat, Absalom se prit les cheveux dans les branches d'un chêne et Joab le neveu et Général de David le tua (Deuxième Livre de Samuel 18: 14-15).
Shéba (ou Chéba) fils de Bikri, de la tribu de Benjamin, profitant du départ de David de Jérusalem, tenta de rassembler les Hébreux du Nord et revendiqua l'indépendance d'Israël contre lui. Joab élimina ce rebelle au Nord de Dan. Lorsque David était devenu très vieux, à la mort d'Amnon et d'Absalom, un autre de ses fils, Adonijah (ou Adonija ou Adonias), appuyé par Joab et le Grand Prêtre Abiathar (ou Abyatar), se considéra comme son héritier et se déclara Roi. Bethsabée et le Prophète Nathan, obtinrent que Salomon, le fils de Bethsabée, devienne son successeur. De son vivant, David fit sacrer Roi Salomon et mourut quelques temps après.
David est représenté comme un Roi juste, mais pas sans faute, ainsi qu'un célèbre guerrier, musicien et poète. Il est une figure importante pour les membres des religions Juives, Chrétiennes et islamiques. L'interprétation des preuves archéologiques, sur l'ampleur et la nature du royaume de Juda et de la Jérusalem au Xe siècle av.J.C, est une question de débats acharnés entre les spécialistes, comme les avis différents entre Israël Finkelstein et Ze'ev Herzog de l'Université de Tel-Aviv. Beaucoup d'archéologues modernes rejettent l'idée que David régna sur une monarchie unie. Ils notent également, contrairement à la tradition, qu'Israël et Juda étaient encore polythéiste à l'époque de David et de Salomon. Selon la Bible (Premier Livre des Rois, 2: 10) David fut enterré avec ses ancêtres dans la "Cité de David" qui selon les références bibliques est l'emplacement d'origine de la vieille ville de Jérusalem. David a huit épouses attestées et le Deuxième Livre de Samuel (3, 2-5) lui énumère six fils, de six femmes différentes (Voir leur liste dans l'article sur le Roi).
Salomon (ou Solomon ou Shlomo ou Šəlōmō ou slomo ou Shlemun ou Sulaymān ou Siliman ou Sleman, en Hébreu : שְׁלֹמֹה, en Syriaque : ܫܠܝܡܘܢ, en arabe : سليمان, en Grec : Σολομών), 970 à 931) est aussi appelé Jedidiah (En Hébreu : יְדִידְיָהּ), dans le Tanakh (Ancien Testament). Sa naissance à Jérusalem, qui selon quelques spécialistes fut en 982, est mentionnée dans le Deuxième Livre de Samuel, puis son règne est raconté dans le Premier Livre des Rois. Selon le Talmud, Salomon est l'un des 48 Prophètes. Dans le Coran, il est considéré comme un grand Prophète et les musulmans se réfèrent généralement à lui par la variante arabe, Sulayman, fils de David. Il succéda donc à ce dernier.
Salomon hérita d'un véritable Empire à la situation économique florissante, mais qui restait à consolider. À son avènement, il dut faire face à de nombreuses rivalités et révoltes au sein de son royaume. Son demi-frère Adonijah (ou Adonija ou Adonias) fuit pour se réfugier dans un temple. Il reçut le pardon de Salomon pour sa conduite à la condition qu'il se montre "un homme digne" (Premier Livre des Rois 1: 5-53). Il élimina les partisans d'Adonijah (ou Adonija ou Adonias) dont : Le Grand Prêtre Abiathar (ou Abyatar) qui fut exilé et son cousin Joab, qui avait été nommé par son père à la tête de l'armée, fut exécuté.
Le règne de Salomon marqua l’apogée de la puissance des Hébreux. Il unifia l'administration du royaume. Comme son père, il s’entoura de hauts-fonctionnaires et de conseillers (Prêtres, secrétaires, Hérauts, Chefs de l’armée), mais créa aussi de nouvelles fonctions comme : Maître du palais, Chef des Préfets ou Chef de la corvée. Il encouragea le commerce caravanier (Encens, aromates) en rendant plus sûres les routes commerciales vers l'Afrique, l'Asie, l'Arabie et l'Asie Mineure par la construction de forteresses. Il modernisa son armée avec l'introduction massive de chars. Le territoire Israélite fut divisé en douze préfectures (ou districts) dirigées par un Préfet (ou Nesîb), nommé par le Roi (Premier Livre des Rois 4).
Salomon conforta l’alliance passé par son père avec Tyr, maître de la Phénicie et passa des accords avec l’Égypte. Les excellentes relations avec le Roi de Tyr, Hiram I le Grand (978-944 ou 969-936 selon la Bible), permirent aux Hébreux de disposer d'une flotte commandée par des Phéniciens, basée à Ezion-Geber, dans le golfe d'Aqaba, sur la Mer Rouge. De là, Salomon lança des expéditions conjointes de commerce avec les Phéniciens (Produits et animaux tropicaux, or) sur la mer Rouge et qui se déployèrent jusqu'à l'Océan Indien. Il commerçait avec la Phénicie pour le blé, l'huile, le cèdre, le cyprès. Son Empire commerçait aussi par mer avec Tarsis (Espagne), Ophir et le Sud de l'Inde. Sa relation avec la Reine de Saba (Yémen aujourd'hui), Makéda ne fut pas étrangère à sa politique commerciale.
Salomon choisit la diplomatie plutôt que la guerre et par des alliances matrimoniales il renforça la position du royaume. Ainsi il épousa une Princesse Égyptienne, fille du Roi de Tanis, Siamon (XXIe dynastie, 978-959) avec Gezer (ou Guézer ou Tel Guezer ou Tell el-Jezer) une ville de Canaan à mi-chemin sur la route entre Jérusalem et Jaffa pour dot. Avec ce mariage Salomon signa aussi un traité avec Siamon où il fut autorisé à fixer, de manière permanente, les frontières méridionales de son royaume en occupant Gezer, qui dorénavant, restait avec sa région possession d'Israël. Il organisa aussi une expédition militaire à Hamath (ou Hama ou ḥamāh ou Hamah ou Epiphania, en bordure de l'Oronte) et Zoba pour contrôler Tadmor (ou Palmyre) et la route des caravanes.
À la fin de son règne, des problèmes internes firent naître des mouvements de révolte. Son peuple, soutenu par les Égyptiens, lui reprocha son autoritarisme, son faste, le poids des impôts et des corvées et ses constructions indisposèrent la population. Édom et Damas se soulevèrent et se libérèrent de la domination d'Israël. Tout cela favorisa la scission entre Juda et Israël qui eut lieu après sa mort. Les deux royaumes demeurèrent dès lors distincts de 931 à 724.
Salomon fut aussi un grand bâtisseur. Il fit ériger dans sa capitale des édifices colossaux. Dans sa quatrième année de règne, il fit construire le premier Temple de Jérusalem avec l'aide des Tyriens, notamment pour le bois. Le temple fut achevé en sept ans et demi. Il fortifia Jérusalem et d'autres villes comme le port d'Ezion-Geber et Tadmor (ou Palmyre) dans le désert pour servir d'entrepôt commercial et d'avant-poste militaire. Il engagea la construction d'un palais royal sur Ophel (Un promontoire de collines dans le centre de Jérusalem). Salomon eut plusieurs épouses attestées. Il est écrit (Premier Livre des Rois 11,3) qu'au cours de son règne, il prit 700 épouses et 300 concubines. Naamah (ou Naama, en Hébreu : נַעֲמָה "Agréable"), la seule dont on connait le nom, une Ammonite, probablement une fille du Roi Shobi (Premier Livre des Rois 14:21 et Deuxième Livre des Chroniques 12:13), lui donna un enfant : Roboam (ou Rehoboam ou Rehav'am ou Rehabeʿām, en Hébreu : רְחַבְעָם, "Celui qui élargit le peuple", en Grec : Ροβοὰμ), qui fut Roi de Juda (931-911).
Les preuves historiques qui attestent de la réalité du Roi Salomon, indépendamment de la Bible, sont rares. Aucune preuve matérielle indiscutable datant de son règne n'a été trouvée. Les fouilles archéologiques menées par Yigael Yadin à Hazor (ou Hatsor ou Tell Hazor ou Tell el-Qedah), Megiddo, Scythopolis (ou Beït Shéan ou Bethshan ou Beth-Shan ou Beth-Shéan) et Gezer (ou Guézer ou Tel Guezer ou Tell el-Jezer) ont mis au jour des structures que les archéologues Israéliens, Ammon Ben-Tor et Amihai Mazar, secondés par le Professeur William G.Dever des États-Unis, soutiennent comme appartenant toutes à son règne. Elles auraient toutes été détruites simultanément par un raid du Pharaon Sheshonq I (ou Chechanq ou Shishaq dans la Bible, 945-924). Cependant certains autres spécialistes, comme Israël Finkelstein et Neil Silberman, font valoir que ces structures doivent être datées de la période Omride (Dynastie régnante du royaume d'Israël fondée par le Roi Omri [884-873]), plus d'un siècle après le règne de Salomon.
Israël fut constamment perturbée par des révolutions intérieures et des guerres extérieures, tant contre les Rois Araméens de Damas, que contre le royaume de Juda. À la suite des querelles avec Juda, qui avait fait appel aux Empereurs Assyriens, sa capitale, Samarie, fut assiégée et prise par ces derniers et l’Empereur d’Assyrie Sargon II (722-705) annexa le royaume d’Israël et déporta une partie de la population en 724. Le royaume de Juda survécut encore jusqu’en 586. Le Roi de Juda Ézéchias (726-697), après avoir entrepris une brillante restauration politique, s’allia avec l’Égypte et fut attaqué par l’Assyrie. En 701 il fut assiégé dans Jérusalem par l’Empereur Sennachérib (705-681) et son royaume fut réduit à une zone étroite.
La chute de l’Assyrie sous les coups de Babylone, en 612, permit à Juda d’échapper à la tutelle Assyrienne, mais le Roi Josias (640-609) fut tué à la bataille de Megiddo, en 609, dans un combat contre les Égyptiens qui annexèrent le royaume. Quelques années après les Babyloniens arrivèrent à leur tour et soumirent les Judéens qui après deux tentatives de révolte, furent déportés en Babylonie en 586 et 581, tandis que la ville de Jérusalem fut pillée et le Temple détruit. Durant la période d’exil de 586 à 538 les Hébreux ne perdirent pas l’espoir d’une restauration.
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