HÉBREUX 5 : 1 à 14+
16/06/2022 00:35JOUR 228 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT
HÉBREUX 5
1 ¶ En effet, tout souverain sacrificateur pris du milieu des hommes est établi pour les hommes dans le service de Dieu, afin de présenter des offrandes et des sacrifices pour les péchés.
des offrandes et des sacrifices. Le premier terme renvoie peut-être à l’offrande végétale qui, sous l’ancienne alliance, servait à exprimer la reconnaissance ou la consécration. Le second terme désigne alors des sacrifices sanglants pour l’expiation des péchés (voir #Lé 1:1-5:2). Cependant, « offrandes » est utilisé en #Hé 8:4 pour désigner les divers types de sacrifices (cf. #Hé 8:3). Les trois occurrences de l’expression « offrandes (ou dons) et sacrifices » dans le N.T. (cf. #Hé 8:3 ; #Hé 9:9) emploient une construction grecque qui peut exprimer une relation plus proche entre les deux termes que celle normalement indiquée par notre « et ». Il ne faudrait alors établir aucune distinction entre les deux termes, et « pour les péchés » se rattacherait aux deux.
5:1-4 Aucun ange, avec ses pouvoirs surnaturels, ne pouvait prétendre à la fonction de souverain sacrificateur. Seuls des hommes, marqués par la faiblesse de l’humanité, pouvaient exercer ce ministère (verset #Hé 5:2 ; #Hé 7:28). Dans le système lévitique, la position de souverain sacrificateur ne pouvait s’acquérir que par désignation. Personne ne pouvait légitimement s’autoproclamer souverain sacrificateur. Le présent employé dans ces versets semble indiquer que le système lévitique était encore en vigueur à l’époque de la rédaction de l’épître.
2 Il peut être indulgent pour les ignorants et les égarés, puisque la faiblesse est aussi son partage.
avoir de la compréhension. C’est la seule occurrence de ce verbe dans le N.T. Il signifie que l’on conserve une attitude douce et pleine de maîtrise vis-à-vis de ceux qui sont spirituellement ignorants et rebelles. L’impatience, la haine et l’indignation n’ont rien à faire dans le ministère du sacrificateur. Tant de modération et de douceur chez le sacrificateur ne pouvait provenir que d’une prise de conscience de sa propre fragilité humaine. Lorsqu’il offrait des sacrifices pour ses proches péchés, il prenait conscience de sa propre nature pécheresse (verset #Hé 5:3).
3 Et c’est à cause de cette faiblesse qu’il doit offrir des sacrifices pour ses propres péchés, comme pour ceux du peuple.
4 Nul ne s’attribue cette dignité, s’il n’est appelé de Dieu, comme le fut Aaron.
appelé de Dieu. C’est par Dieu que le souverain sacrificateur était choisi et appelé pour le service (cf. #Ex 28 ; #No 16:1-40 ; #1S 16:1-3).
5 Et Christ ne s’est pas non plus attribué la gloire de devenir souverain sacrificateur, mais il la tient de celui qui lui a dit : Tu es mon Fils, Je t’ai engendré aujourd’hui !
5:5-6 Avec ces citations des #Ps 2:7 et #Ps 110:4, l’auteur démontre que la filiation de Christ et son sacerdoce étaient voulus par Dieu (cf. #Jn 8:54). Cela signifie que ces deux titres indiquent sa subordination, une subordination due non pas à son essence ou à sa nature (cf. #Jn 10:30 ; #Jn 14: 9, #Jn 14: 11), mais à l’accomplissement du programme de rédemption. Aucune de ces fonctions n’amoindrit en quoi que ce soit la divinité éternelle de Christ ni l’égalité dont il jouit avec les autres personnes de la Trinité. Elles ont toutes deux eu un commencement. Il vaut la peine de relever que le #Ps 2 présente le Fils aussi bien comme roi que comme Messie. Christ est le roi sacrificateur.
6 Comme il dit encore ailleurs: Tu es sacrificateur pour toujours, Selon l’ordre de Melchisédek.
Citation tirée de #Ps 110:4, qui est la base sur laquelle repose cette section tout entière.
Melchisédek. Étant roi de Salem et sacrificateur du Dieu Très-Haut à l’époque d’Abraham, il était lui aussi un roi sacrificateur (#Ge 14:18-20). Pour plus de détails sur le sacerdoce de Melchisédek, voir le ch. #Hé 7.
7 C’est lui qui, dans les jours de sa chair, ayant présenté avec de grands cris et avec larmes des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé à cause de sa piété,
lui qui. La suite établit clairement qu’il s’agit de Christ, le sujet principal du verset 5. À Gethsémané, Jésus a agonisé et pleuré, mais il s’est engagé à faire la volonté du Père en acceptant la coupe de souffrance synonyme de mort (#Mt 26:38-46 ; #Lu 22:44-45). Sachant qu’il allait porter le fardeau du jugement contre le péché, il a éprouvé tout ce que cela impliquait de peine et de douleur (cf. #Esa 52:14 ; #Esa 53:3-5, #Esa 53:10). Même s’il a supporté cette épreuve et n’a pas cherché à l’éviter (#Esa 53:7), la douleur lui a arraché des cris, tandis que se déversait sur sa personne parfaitement sainte et obéissante toute la fureur de la colère divine (#Mt 27:46 ; cf. #2Co 5:21). Ce que Jésus a demandé, c’est de ne pas rester dans la mort, c’est-à-dire de ressusciter (cf. #Ps 16:9-10).
5:7-8 Ayant établi la première condition requise pour être souverain sacrificateur-être nommé à ce poste (versets #Hé 5:1, #Hé 5:4-6) - l’auteur se concentre sur une autre condition: il faut avoir de la compassion pour les autres hommes (versets #Hé 5:2-3).
8 a appris, bien qu’il fût Fils, l’obéissance par les choses qu’il a souffertes,
l’obéissance. Christ n’avait pas besoin de souffrir pour vaincre ou corriger la moindre désobéissance. Dans sa divinité (en tant que Fils de Dieu), il était parfaitement au fait de ce que signifiait l’obéissance. En tant que Seigneur incarné, il s’est humilié pour apprendre (cf. #Lu 2:52). Il a appris l’obéissance pour la même raison qu’il a été soumis à la tentation: pour confirmer sa pleine humanité et connaître les souffrances des hommes dans leur intégralité; cf. #Lu 2:52 ; #Ph 2:8). En outre, l’obéissance de Christ était nécessaire pour lui permettre d’accomplir toute justice (#Mt 3:15) et prouver ainsi qu’il représentait le sacrifice parfait, qu’il pouvait en toute légitimité se substituer aux pécheurs (#1Pi 3:18). Comme il était parfaitement juste, sa justice pouvait être imputée aux pécheurs (cf. #Ro 3:24-26).
9 et qui, après avoir été élevé à la perfection, est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l’auteur d’un salut éternel,
élevé à la perfection … l’auteur d’un salut éternel. Du fait de sa parfaite justice et de son parfait sacrifice pour les péchés, c’est Jésus-Christ qui a rendu le salut possible.
lui obéissent. La réalité du salut se prouve par l’obéissance à Christ, une obéissance qui va du respect du premier commandement de l’Évangile se repentir et croire (cf. #Ac 5:32 ; #Ro 1:5 ; #2Th 1:8 ; #1Pi 1:2, #1Pi 1:22 ; #1Pi 4:17) - à un style de vie caractérisé par la soumission à la Parole (cf. #Ro 6:16).
10 ¶ Dieu l’ayant déclaré souverain sacrificateur selon l’ordre de Melchisédek.
En citant à nouveau le #Ps 110:4 (cf. verset #Hé 5:6), l’auteur mentionne une nouvelle fois que c’est Dieu qui appelle au sacerdoce (verset #Hé 5:4).
11 Nous avons beaucoup à dire là-dessus, et des choses difficiles à expliquer, parce que vous êtes devenus lents à comprendre.
là-dessus. C’est-à-dire sur la relation entre le sacerdoce de Christ et celui de Melchisédek. On peut aussi traduire « sur lui ». D’un point de vue logique et stylistique, le verset 11 semble servir d’introduction à toute la section qui va de 5:11 à 6:12. En grec, le verbe « devenir » encadre toute la section (« devenus lents », verset 11; « vous relâchiez », verset 12).
lents. La léthargie spirituelle des Hébreux et leur réticence à répondre aux enseignements de l’Évangile empêchaient tout nouvel enseignement à ce moment-là. L’auteur rappelle ainsi que, si l’on ne s’approprie pas la vérité de l’Évangile, il en résulte une stagnation spirituelle et une incapacité de comprendre ou d’assimiler tout enseignement supplémentaire (cf. #Jn 16: 12). Une telle situation se trouve aussi parmi les païens qui ont eu connaissance de la vérité par l’intermédiaire de la révélation (dite naturelle ou générale) de Dieu dans la création (#Ro 1:18-20). Le rejet de cette révélation entraîne un processus d’endurcissement (#Ro 1:21-32). Les Hébreux avaient non seulement reçu la révélation générale, mais ils disposaient en outre de la révélation spéciale, avec l’A.T. (#Ro 9:4), le Messie lui-même (#Ro 9:5) et l’enseignement des apôtres (#Hé 2:3-4). Tant qu’ils n’obéissaient pas à la révélation déjà reçue qui leur permettait d’obtenir le salut éternel (verset #Hé 5:8) - tout enseignement supplémentaire au sujet du sacerdoce « selon l’ordre de Melchisédek » du Messie leur était inutile.
12 Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez encore besoin qu’on vous enseigne les premiers rudiments des oracles de Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d’une nourriture solide.
des maîtres. Tout croyant est appelé à être un enseignant (#Col 3:16 ; #1Pi 3:15 ; cf. #De 6:7 ; #2Ti 3:15). Si ces Hébreux avaient réellement obéi à l’Évangile de Christ, ils auraient transmis le message à d’autres. Les Juifs étaient généralement versés dans la loi et pouvaient s’enorgueillir de l’enseigner, mais ils n’avaient pas vraiment compris ses vérités et ne se les étaient pas appliquées.
oracles. C’est-à-dire l’A.T., qui était le fondement de l’Évangile et avait été confié aux Juifs (#Ro 3:1-2). Les aspects les plus fondamentaux de la loi auraient dû guider les Hébreux vers la foi au Messie (#Ga 3:23-24). Ils avaient en outre entendu la prédication de l’Évangile (#Hé 2:2-4 ; #1Pi 4:11).
5:12-13
lait. La connaissance, si elle n’est pas accompagnée d’obéissance, ne sert à rien. En fait, par leur rejet de la foi qui sauve, les Hébreux régressaient dans leur compréhension du Messie. Ils avaient été suffisamment exposés à l’Évangile pour être en mesure de le prêcher à leur tour, mais ils étaient restés des bébés, immatures et donc incapables de comprendre la vérité divine, sans parler de l’enseigner.
13 Or, quiconque en est au lait n’a pas l’expérience de la parole de justice ; car il est un enfant.
la parole de justice. C’est le message de la justice de Christ que nous recevons par la foi (#Ro 3:21-22 ; #1Co 1:30 ; #2Co 5:21 ; #Ph 3:9 ; #Tit 3:5). Cette expression équivaut à la bonne nouvelle du salut par la foi, et non par les œuvres.
14 Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l’usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal.
les hommes faits. La même racine grecque est rendue ailleurs par la notion de perfection (#Hé 6:1 ; #Hé 7:11, #Hé 7:19, #Hé 7:28 ; #Hé 9:9 ; #Hé 10:1, #Hé 10:14 ; #Hé 11:40 ; #Hé 12:23). Dans toute l’épître, y compris ici, elle est synonyme de salut. En ce sens, elle évoque le parachèvement qui intervient lorsqu’une personne croit en Christ plutôt que la maturité chrétienne (comme c’est le cas chez Paul, cf. #Col 4:12). Jésus invitait les Juifs non croyants à le suivre avec foi pour arriver à la perfection du salut (#Mt 19: 21). Paul écrivait que ceux qui sont venus à Christ par la foi sont, de ce fait, mûrs et capables de recevoir la sagesse de Dieu (#1Co 2:6). Il décrivait les croyants comme « des hommes faits » en parlant de ceux qui étaient justes en Christ (#Ph 3:2-20), par opposition avec ceux qui mettaient leur confiance dans la chair. Il déclara aussi que les apôtres avertissaient et enseignaient tout homme afin de le « présenter à Dieu, devenu parfait en Christ » (#Col 1:28).
exercé. Les vérités plus profondes, plus « solides », relatives au sacerdoce du Seigneur Jésus ne pouvaient être reçues que par ceux qui le connaissaient en tant que Sauveur. C’est la métaphore de l’entraînement et de la compétition sportive qui se trouve derrière ce mot (cf. #1Ti 4:7-8). Celui qui vient à Christ pour recevoir le parachèvement spirituel est ensuite entraîné par la Parole à discerner la vérité de l’erreur, une conduite sainte de celle qui ne l’est pas (cf. #2Ti 3:16-17).
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