INTRODUCTION À PHILÉMON
09/06/2022 00:36JOUR 221 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT
PHILÉMON
L’épître de Paul à Philémon
Titre
Philémon, le destinataire de cette lettre, était un membre éminent de l’Eglise de Colosses (vv. #Phm 1-2 ; cf. #Col 4:9) qui se réunissait dans sa maison (v. #Phm 2). Cette lettre était pour lui, pour sa famille et pour l’Eglise.
Auteur et date
Paul est présenté comme l’auteur de cette lettre (vv. #Phm 1, #Phm 9, #Phm 19), et peu de commentateurs ont contesté cette paternité au cours de l’histoire de l’Eglise. En effet, il n’y a rien dans Philémon qui aurait pu pousser un faussaire à l’écrire. C’est, avec Ephésiens, Philippiens et Colossiens, l’une des épîtres de la captivité. Sa proximité avec Colossiens, que l’apôtre rédigea au même moment (environ 60-62 apr. J.-C.; cf. vv. #Phm 1, #Phm 16), convainquit très tôt les Pères de l’Eglise (p. ex. Jérôme, Chrysostome et Théodore de Mopsueste) qu’il en était bien l’auteur. Les listes les plus anciennes des livres du N.T., tel le canon de Muratori (environ 170 apr. J.-C.), incluent Philémon.
Contexte et arrière-plan
Philémon s’était converti à travers le ministère de Paul, probablement à Ephèse (v. #Phm 19), quelques années plus tôt. Suffisamment riche pour posséder une grande maison (cf. v. #Phm 2), il possédait au moins un esclave, un dénommé Onésime (littéralement « utile », un nom commun pour les esclaves). Onésime n’était pas chrétien lorsqu’il avait volé de l’argent (v. #Phm 18) à son maître afin de s’enfuir. Comme des milliers d’autres esclaves fugitifs, il s’était réfugié à Rome, cherchant à se perdre dans la capitale impériale, qui hébergeait un grand nombre d’esclaves anonymes. Dans des circonstances que l’Ecriture ne rapporte pas, Onésime rencontra Paul en prison et devint chrétien.
L’apôtre se prit d’amitié pour cet esclave fugitif (vv. #Phm 12, #Phm 16), et il désirait garder Onésime à Rome (v. #Phm 13), où il lui rendait des services importants en prison (v. #Phm 11). Mais puisqu’il avait volé Philémon et s’était enfui, Onésime avait à la fois enfreint la loi romaine et fait tort à son maître. Paul savait que ces questions devaient être réglées et décida de renvoyer Onésime à Colosses. Il était trop dangereux pour lui de faire ce voyage seul (à cause des nombreux justiciers autoproclamés qui vivaient de la capture d’esclaves en fuite), si bien que Paul le renvoya avec Tychique, qui retournait à Colosses avec sa lettre aux Colossiens (#Col 4:7-9). Mais l’apôtre ne se contenta pas de renvoyer Onésime: il accompagna ce retour d’une lettre magnifique et personnelle, dans laquelle il invitait Philémon à pardonner à son esclave et à l’accueillir de nouveau à son service, en tant que frère en Christ (vv. #Phm 15-17).
Thèmes historiques et théologiques
Philémon offre une perspective historique utile sur la relation entre l’Eglise et l’institution de l’esclavage. L’esclavage était très répandu dans l’Empire romain (selon des estimations, les esclaves constituaient plus du tiers de la population) et considéré comme tout à fait normal. A l’époque de Paul, il avait pratiquement remplacé le travail des ouvriers libres. Les esclaves pouvaient être médecins, musiciens, précepteurs, artistes, bibliothécaires ou encore comptables; en fait, toutes les activités professionnelles pouvaient être et étaient accomplies par eux.
D’un point de vue légal, les esclaves n’étaient pas considérés comme des personnes, mais comme des outils dans la main de leur maître. En tant que tels, ils pouvaient être achetés, vendus, donnés en héritage, échangés ou saisis pour payer la dette de leur propriétaire. Leurs maîtres jouissaient d’un pouvoir quasiment illimité pour les punir, et parfois ils le faisaient avec une immense sévérité pour les infractions les plus minimes. Du temps du N.T., cependant, quelques changements bénéfiques commençaient à intervenir. Réalisant que des esclaves heureux étaient beaucoup plus productifs, les maîtres tendaient à les traiter avec plus de douceur. Il n’était pas rare qu’un maître enseigne à un esclave son propre savoir-faire, et certains maîtres vivaient une relation d’amitié réelle avec leurs esclaves. Même s’ils n’étaient pas reconnus comme des individus par la loi romaine, le Sénat, en l’an 20 apr. J.-C., accorda aux esclaves accusés d’un crime le droit à un procès. Il devenait en outre plus fréquent que des esclaves reçoivent (ou acquièrent) leur liberté. Certains d’entre eux bénéficiaient d’un traitement et de services très favorables grâce à leur maître, et ils étaient parfois en meilleure posture que leurs collègues libres parce qu’ils étaient assurés de recevoir soins et vivres. Beaucoup d’hommes libres étaient réduits à la pauvreté.
Le N.T. n’attaque jamais directement l’institution de l’esclavage; s’il l’avait fait, l’insurrection qui se serait ensuivie aurait été brutalement réprimée et le message de l’Evangile à jamais assimilé à une révolution sociale. Au lieu de cela, le christianisme s’attaqua aux méfaits de l’institution en transformant le cœur des esclaves et des maîtres. En soulignant l’égalité spirituelle du maître et de l’esclave (v. #Phm 16 ; #Ga 3:28 ; #Ep 6:9 ; #Col 4:1 ; #1Ti 6:1-2), la Bible écarte tout abus. Le thème théologique, riche, qui domine à lui seul la lettre est le pardon, un thème fréquent dans le N.T. (cf. #Mt 6:12-15 ; #Mt 18:21-35 ; #Ep 4:32 ; #Col 3:13). Les instructions laissées ici par Paul livrent une définition biblique du pardon sans jamais le mentionner explicitement.
Questions d’interprétation
Il n’y a pas de difficultés significatives d’interprétation dans cette lettre personnelle de Paul à son ami Philémon.
Plan
I. Salutations (1-3)
II. Le caractère d’un homme de pardon (4-7)
III. Les actes d’un homme de pardon (8-18)
IV. Les motivations d’un homme de pardon (19-25)
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