Jacob

17/02/2018 00:04

Jacob

 

Jacob (SEGOND, Français Courant, JÉRUSALEM, T.O.B.),

étymologie populaire : celui qui prend par le talon ; qui supplante ; on a aussi proposé l’étymologie suivante : lui (Dieu) garde, protège ; cf. l’arabe du sud et l’éthiopien ’akaba, garder.

 

      Fils d’Isaac et de Rébecca ; frère jumeau d’Ésaü, venu au monde immédiatement après lui, et considéré comme le cadet (#Ge 25:21-26).

Isaac avait 60 ans à la naissance de ses fils (#Ge 25:26). Jacob aimait à rester sous les tentes, car il était de nature calme et pacifique (#Ge 25:27). Il était le favori de sa mère, tandis que le père préférait Ésaü (#Ge 25:28). Un jour où Ésaü rentrait affamé de la chasse, Jacob faisait cuire un mets de couleur rousse ; avant d’en servir à son frère, Jacob lui fit jurer qu’il lui cédait le droit d’aînesse (#Ge 25:29-34).

Une scène de fourberie se joua ensuite. Isaac était vieux, presque aveugle. Rébecca persuada Jacob de mettre les habits d’Ésaü, de se couvrir le cou et les mains d’une peau velue, de se faire passer pour Ésaü et d’obtenir d’Isaac, qui se croyait mourant, la bénédiction découlant du droit d’aînesse. Lorsqu’Ésaü découvrit le tort qui lui était fait, il se plaignit violemment de s’être laissé prendre ce droit par son frère. Ésaü résolut de tuer Jacob, dès qu’Isaac serait mort (#Ge 27:1-41). Rébecca entendit ces menaces ; dans l’espoir que la colère d’Ésaü s’apaiserait par l’absence, elle fit partir Jacob, sous prétexte de mariage, pour Harân où vivait sa parenté. En cours de route, Jacob, une nuit, eut une vision : une échelle reliait la terre au ciel, des anges y montaient et descendaient et l’Éternel lui promettait toutes les bénédictions de l’alliance (#Ge 27:42-46; 28:1-22).

 

      Jacob séjourna au moins 20 ans à Paddan-Aram. Au service de Laban, il travailla d’abord 14 ans, parce que Laban lui avait donné en mariage ses 2 filles, Léa et Rachel ; à cela s’ajoutèrent 6 années de labeur pour payer du bétail. Jacob eut 11 fils durant le séjour à Harân : par Léa, 6 : Ruben, Siméon, Lévi, Juda, Issacar et Zabulon, et en outre une fille, Dina ; par Bilha, servante de Rachel, 2 : Dan et Nephthali ; par Zilpa, servante de Léa, 2 : Gad et Aser ; enfin, par Rachel, 1 : Joseph (#Ge 29:30). Ce dernier naquit lorsque Jacob avait 90 ou 91 ans (cf. #Ge 47:9 avec #Ge 41:46,47,54; 45:11).

   Six ans plus tard, voyant que Laban et ses fils, jaloux de ses biens, sont indisposés contre lui, Jacob s’en émeut. Tandis qu’il fait paître ses troupeaux, probablement à 3 jours de Harân (#Ge 30:36; 31:22), sur l’Euphrate, il envoie chercher ses femmes (#Ge 31:4), traverse le fleuve et s’enfuit avec sa famille et ses biens dans la direction de Canaan (#Ge 31:21). Laban poursuit les fugitifs et les rejoint à la montagne de Galaad, sans doute entre le Yarmouk et le Yabboq, à presque 500 km de l’Euphrate, 10 jours au minimum après le départ de Jacob, mais probablement plus tard encore. Dieu protégea Jacob, qui ne subit aucun dommage. Les 2 clans hostiles se réconcilièrent et conclurent un pacte. Ils élevèrent un monceau de pierres, scellèrent leur alliance par un repas, selon la coutume, afin de stipuler qu’aucun des 2 clans ne passerait le monceau pour attaquer l’autre (#Ge 31:51).

 

      Dieu se manifesta à Jacob en un lieu que le voyageur nomma Mahanaïm. Et au gué du Yabboq, un homme lutta avec Jacob jusqu’au matin, le frappa à l’emboîture de la hanche, pour le maîtriser. Avant de le quitter, l’inconnu bénit Jacob en ces mots : « Ton nom ne sera plus Jacob, mais Israël ; car tu as lutté avec Dieu et avec des hommes, et tu as été vainqueur. » Jacob appela ce lieu Péniel, face de Dieu : « J’ai vu Dieu face à face, dit-il, et mon âme a été sauvée » (#Ge 32:23-30; 33:20 ; #Os 12:5). C’est le moment crucial de la vie de Jacob. Jusque-là, il s’était fié à sa propre force et à ses stratagèmes ; il apprend maintenant que son énergie ne peut pas prévaloir contre Dieu et qu’il doit se soumettre en recourant à la prière pour obtenir la bénédiction dont il ne peut se passer. Dès lors, il est souvent fait allusion à l’adoration que Jacob voue à l’Éternel.

 

      Avant de traverser le Jourdain, Jacob si longtemps exilé à cause de ses torts à l’égard d’Ésaü, rencontre son frère, qui lui pardonne. Puis les jumeaux se séparent : Ésaü retourne à la montagne de Séïr, et Jacob se dirige vers Canaan (#Ge 33:1-18).

Jacob séjourne en Canaan, à Sichem. Il y achète du terrain où il dresse son campement et érige un autel (#Ge 33:18-20). C’est à Sichem que le fils du chef du pays outrage Dina, fille de Jacob. Siméon et Lévi, 2 des fils de Jacob, vengent celle qui est leur sœur germaine. Les autres frères se joignent à eux pour piller la ville. Jacob craint les conséquences d’une telle conduite ; il cherche Dieu et fait disparaître de sa maison les idoles et les impuretés, et le Seigneur lui-même le protège (#Ge 34:30-35:5). Il semble que désormais Sichem est considéré comme lui appartenant (#Ge 48:22 ; cf. #Ge 37:12). De là, Jacob se rend à Béthel. Débora y meurt et on l’y ensevelit (#Ge 35:6-8) ; voir Débora 1. Dieu, qui était apparu en ce lieu à Jacob lorsqu’il se rendit à Paddan-Aram, lui apparaît de nouveau en ce même endroit (#Ge 35:9; 28:10-22). Il confirme le changement du nom de Jacob en celui d’Israël et lui renouvelle les promesses de l’alliance conclue avec Abraham. Pendant le voyage vers Hébron, Rachel, donna le jour près de Bethléhem, au 12e et dernier fils de Jacob, Benjamin. Rachel, l’épouse bien-aimée, meurt à la naissance de ce cadet (#Ge 35:9-20). Jacob rejoint enfin son père à Mamré (#Ge 35:27). Isaac meurt à son tour environ 23 ans plus tard. Ésaü et Jacob l’ensevelissent (#Ge 35:28,29). Jacob paraît séjourner à Mamré 33 années, car il se trouve à Hébron environ 10 ans après son retour en Palestine (#Ge 37:14 ; cf. #Ge 37:2), et il y est évidemment encore lorsqu’il est sollicité de descendre en Égypte (#Ge 46:1). Certains savants assimilent Hébron à Mamré. Jacob a 130 ans quand il descend en Égypte (#Ge 47:9) ; il y vit encore 17 ans. Sa première bénédiction spéciale est pour les fils de Joseph, puis il bénit ses propres fils, et meurt à l’âge de 147 ans (#Ge 47:28; 48; 49). On embaume son corps et le transporte solennellement en Canaan, dans la caverne de Makpéla (#Ge 50:1-14).

 

      Jacob avait des défauts notoires dont il fut sévèrement châtié, et dans sa vieillesse il souffrit profondément de la perte de Joseph. À la fin de sa vie, il reconnut, tacitement du moins, que le début de sa carrière avait été entaché de péché, et qu’il avait manqué de droiture envers Dieu ; au moment de mourir, il ne parla que de la grâce de Dieu (#Ge 47:9; 48:15-16). Jacob fit preuve pendant sa vie, et même en ses derniers jours, d’une foi inébranlable en l’Éternel (#Ge 48:21 ; #Hé 11:21). Il est l’exemple par excellence de l’homme charnel aux nombreux défauts, qui est complètement régénéré par la grâce imméritée de Dieu. Aussi figure-t-il comme type de la prédestination (#Ro 9:11-13) et son nom se retrouve parmi les héros de la foi (#Hé 11:21). Le Seigneur lui-même n’a pas honte d’être appelé « Dieu de Jacob » (#Ex 3:6; 4:5 ; #2S 23:1 ; #Ps 20:2 ; #Esa 2:3), ou « le Puissant de Jacob » (#Ps 132:2).

  L’archéologie a confirmé plusieurs traits de la vie des patriarches, en particulier de Jacob. D’après les lettres de Nuzu, découvertes en 1925-1941 au sud-est de Ninive, il était possible de transférer à un autre le droit d’aînesse de premier-né ; un exemple est cité où le paiement effectué fut de 3 moutons. D’autre part, ces documents illustrent les relations familiales entre Laban et son gendre (#Ge 31:29). On connaissait à Nuzu des téraphim semblables à ceux que Rachel vola à Laban (#Ge 31:34). C’étaient des dieux du foyer, que détenait le chef de la maison ; dans le cas d’une fille mariée, leur possession donnait à son mari le droit à la propriété du père (Gordon, Revue biblique, 44, 1935, pages 35 et suivantes). Puisque Laban avait d’autres fils, le vol des téraphim représentait un tort grave. Toutefois si André Parrot et R. K. Harrison confirment les traductions de ces tablettes, K. A. Kitchen les infirme, mais n’en donne pas la raison. Il se réfère à des articles de journaux (voir K. A. Kitchen, Traces d’un monde, P.B.U., 1980, pages 104-105). Voir Nuzi.

 

      D’autre part, le nom de Jacob, mis pour Ya’-qubel (que Dieu protège !) se rencontre sur des tablettes du XVIIIe avant Jésus-Christ de Chagar Bazar, en Mésopotamie du nord. De même, le nom de Jacob désignant une localité en Palestine figure sur une liste de Thoutmès III (XVe siècle avant Jésus-Christ).

 

      L’Écriture appelle souvent « Enfants d’Israël » l’ensemble des Hébreux, descendants de Jacob (#Ex 14:16,29; 15:1, etc.). Les prophètes, dans leurs passages poétiques, citent souvent en parallèle les noms de Jacob et d’Israël (#De 33:10 ; #Esa 43:1,22; 44:1). Voir Israël, 2.

 

 

  1. Débora https://www.chercherjesus-christ.com/news/debora/
https://cms.dieu-avant-tout-com.webnode.fr/

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