JEAN 04 : 1 à 54

15/01/2022 00:04

JOUR 76 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT

JEAN 4

JEAN 04 : 1 à 54 +
ÉTUDES EXPLICATIVES SUR LES VERSETS

 

1 ¶  Le Seigneur sut que les pharisiens avaient appris qu’il faisait et baptisait plus de disciples que Jean.

4:1-26 L’histoire de la femme samaritaine renforce le thème majeur de l’apôtre Jean: Jésus est le Messie et le Fils de Dieu. L’accent dans cette histoire porte moins sur la conversion de cette femme que sur l’affirmation que Jésus est effectivement le Messie (v. #Jn 4:26). La conversion de la Samaritaine est clairement présumée, mais ce que l’apôtre veut transmettre, c’est la déclaration de Jésus à la suite des Écritures (v. #Jn 4:25). Autre point important de ce passage: Jésus comprend et aime les gens. Il démontra que son amour n’avait pas de limites, puisqu’il était capable de prendre en considération une femme, qui plus est une marginale. Par opposition avec l’amour humain qui est limité, Christ fit la preuve d’un amour divin, offert à tous sans distinction (#Jn 3:16).

 

2  Toutefois Jésus ne baptisait pas lui-même, mais c’étaient ses disciples.

 

3  Alors il quitta la Judée, et retourna en Galilée.

il quitta la Judée. Jean-Baptiste et Jésus étaient tous deux l’objet de l’attention toute spéciale des autorités officielles du fait de l’originalité de leur message concernant la repentance et le royaume. Jésus désirait probablement éviter tout problème avec les disciples de Jean-Baptiste, troublés par sa renommée grandissante. En outre, les pharisiens eux aussi redoutaient sa popularité croissante. Il décida donc de se déplacer vers le nord pour quitter la Judée et éviter tout conflit.

 

4 ¶  Comme il fallait qu’il passât par la Samarie,

il fallait qu’il passe par. Plusieurs routes menaient de la Judée à la Galilée: l’une serrait la côte, l’autre passait par la Pérée, une autre encore passait en plein cœur de la Samarie. L’historien juif Flavius Josèphe rapporte qu’à l’occasion des grandes fêtes juives, et malgré la forte antipathie qui était de règle entre les Samaritains et eux, les Juifs passaient par la Samarie car c’était le plus court chemin. « Il fallait » peut certes vouloir dire que Jésus désirait gagner du temps en ne prenant pas une route inutilement longue en raison de la conscience qu’il avait, dans cet Évangile, de remplir la mission de son Père (#Jn 2:4 ; #Jn 7:30 ; #Jn 8:20 ; #Jn 12: 23 ; #Jn 13: 1), mais l’apôtre a peut-être voulu souligner que Jésus ressentait une nécessité divine, spirituelle, à emprunter cet itinéraire pour rencontrer la Samaritaine et lui révéler qu’il était le Messie.

la Samarie. Lorsque la nation d’Israël se divisa politiquement après la fin du règne de Salomon, le roi Omri appela la capitale du royaume du nord d’Israël « Samarie » (#1R 16: 24). Ce nom en vint finalement à désigner la région tout entière, et parfois même tout le royaume du nord, qui avait été déporté (en particulier sa capitale, Samarie) par l’Assyrie en 722 av. J.-C. (#2R 17:1-6). L’Assyrie emmena la plus grande partie de la population des dix tribus du nord dans l’Irak du nord moderne, mais elle laissa une grande population juive dans la partie nord de la Samarie et y déporta un grand nombre de non-Juifs. Tous ces groupes se mélangèrent par mariage et finirent par former une race mixte. Finalement, des tensions éclatèrent entre les Juifs revenus de captivité et les Samaritains. Les Samaritains décidèrent donc de ne plus adorer l’Éternel à Jérusalem et établirent leur lieu de culte sur le mont Garizim en Samarie (vv. #Jn 4:20-22). Les Samaritains considéraient que seul le Pentateuque faisait autorité. Ces faits historiques eurent pour conséquence la répudiation des Samaritains par les Juifs qui les déclarèrent hérétiques. Au cours des siècles, des tensions culturelles permanentes déchirèrent les deux communautés, qui évitaient par conséquent autant que possible de se trouver en contact l’une avec l’autre (v. #Jn 4:9 ; #Esd 4:1-24 ; #Né 4:1-6 ; #Lu 10:25-37).

 

5  il arriva dans une ville de Samarie, nommée Sychar, près du champ que Jacob avait donné à Joseph, son fils.

Sychar. Ville qui est sans doute devenue le village appelé de nos jours Askar, sur les flancs du mont Ebal, en face du mont Garizim. Une lignée ininterrompue de tradition place le puits de Jacob à moins d’1 km d’Askar.

4:5-6 Ces vv. renvoient à #Ge 48:22, où Jacob avait donné à Joseph en héritage une terre achetée aux enfants de Hamor (cf. #Ge 33:19). Quand les Juifs revinrent d’Égypte, ils enterrèrent les ossements de Joseph dans cette terre à Sichem. Elle devint l’héritage des descendants de Joseph. La localisation du puits de Jacob a été définie par une solide tradition commune aux Juifs et aux Samaritains tout comme aux musulmans et aux chrétiens: il se trouve de nos jours à l’ombre de la crypte d’une église orthodoxe inachevée. Le terme grec pour « puits » évoque une source, alors qu’aux vv. #Jn 4:11-12 Jean emploie un autre terme qui signifie « citerne » ou « puits creusé ». Cela indique que ce puits était tout à la fois creusé et rempli par une source souterraine, toujours active de nos jours.

 

6  Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué du voyage, était assis au bord du puits. C’était environ la sixième heure.

fatigué du voyage. Puisque la Parole s’est faite chair (#Jn 1:14), elle subissait aussi les limitations physiques liées à son humanité (#Hé 2:10-14).

la sixième heure. D’après la manière juive de délimiter le temps, qui partait du lever du soleil vers 6 heures du matin, cela correspond à midi. D’après la manière romaine de compter, qui partait de minuit, à 6 heures.

 

7  Une femme de Samarie vint puiser de l’eau. Jésus lui dit : Donne-moi à boire.

Une femme de Samarie vint puiser de l’eau. Les femmes venaient en général puiser l’eau en groupes, assez tôt ou assez tard pour éviter les grandes chaleurs. Si la femme samaritaine était venue seule, c’est sans doute que la honte de sa condition la maintenait isolée des autres femmes.

Donne-moi à boire. Qu’un homme, juif de surcroît, ose parler à une femme en public et même lui demander à boire, qui plus est à une Samaritaine, constituait une infraction inhabituelle aux règles sociales rigides de même qu’une ignorance remarquée de l’animosité sociale entre ces deux communautés. En outre, cela ne se faisait pas, pour un « rabbin » ou un chef religieux, d’engager la conversation avec une femme de mauvaise vie (v. #Jn 4:18).

 

8  Car ses disciples étaient allés à la ville pour acheter des vivres.

acheter des vivres. Puisque Jésus et ses disciples acceptaient d’acheter de la nourriture aux Samaritains, ils ne suivaient pas certaines des règles que s’imposaient les Juifs plus stricts, qui se seraient interdit de manger de la nourriture touchée par ces gens.

 

9  La femme samaritaine lui dit: Comment toi, qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi qui suis une femme samaritaine ? — Les Juifs, en effet, n’ont pas de relations avec les Samaritains. — 

 

10  Jésus lui répondit : Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire ! tu lui aurais toi-même demandé à boire, et il t’aurait donné de l’eau vive.

eau vive. L’A.T. est à l’arrière-plan de cette expression, qui a une grande importance métaphorique. En #Jér 2:13, l’Éternel critique les Juifs désobéissants parce qu’ils le rejettent, lui, la « source d’eau vive ». Les prophètes de l’A.T. attendaient impatiemment la venue du temps où des sources d’eau vive couleraient de Jérusalem (#Ez 47:9 ; #Za 14: 8). Cette métaphore de l’A.T. évoquait la connaissance de Dieu et de sa grâce, qui procure la purification et la vie spirituelle, et la puissance de transformation du Saint-Esprit (cf. #Esa 1:16-18 ; #Esa 12: 3 ; #Esa 44:3 ; #Ez 36:25-27). Jean applique ces thèmes à Jésus en tant qu’eau vive, symbole de la vie éternelle qui coule de lui au travers du Saint-Esprit (cf. v. #Jn 4:14 ; #Jn 6:35 ; #Jn 7:37-39). Jésus utilisa le besoin physique de cette femme, qui voulait de l’eau du puits pour l’aider à supporter la vie dans cette région aride, pour en faire une leçon de choses décrivant son besoin spirituel de transformation.

 

11  Seigneur, lui dit la femme, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond ; d’où aurais-tu donc cette eau vive ?

 

12  Es-tu plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, ainsi que ses fils et ses troupeaux ?

 

13  Jésus lui répondit: Quiconque boit de cette eau aura encore soif ;

 

14  mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle.

 

15  La femme lui dit : Seigneur, donne-moi cette eau, afin que je n’aie plus soif, et que je ne vienne plus puiser ici.

Cette femme, tout comme Nicodème (#Jn 3:4), ne se rendait pas compte que Jésus parlait de ses besoins spirituels. A ses yeux, tout ce dont elle avait besoin, c’était d’une eau qui lui éviterait de faire tant de fois le trajet jusqu’au puits de Jacob.

 

16  Va, lui dit Jésus, appelle ton mari, et viens ici.

 

appelle ton mari. Puisque la femme ne parvenait pas à comprendre la nature de l’eau vive qu’il lui offrait (v. #Jn 4:15), Jésus changea brutalement de sujet de conversation: il se concentra sur son besoin spirituel de conversion et de purification du péché. La connaissance intime que Jésus démontra avoir de la vie dépravée de cette femme ne servit pas seulement à prouver ses capacités surnaturelles, mais aussi à dévoiler la condition spirituelle de son interlocutrice.

 

17  La femme répondit : Je n’ai point de mari. Jésus lui dit : Tu as eu raison de dire : Je n’ai point de mari.

 

18  Car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari. En cela tu as dit vrai.

n’est pas ton mari. Elle vivait en concubinage avec un homme que Jésus déclara ne pas être son mari. Par cette déclaration explicite, notre Seigneur rejette officiellement l’idée que la simple vie commune équivaudrait à un mariage. La Bible enseigne au contraire que le mariage ne peut être qu’une alliance reconnue, conclue de façon formelle devant une autorité officielle.

 

19  Seigneur, lui dit la femme, je vois que tu es prophète.

tu es prophète. Seule une inspiration surnaturelle pouvait lui permettre de connaître si précisément sa vie.

 

20  Nos pères ont adoré sur cette montagne ; et vous dites, vous, que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem.

sur cette montagne. Les Juifs comme les Samaritains reconnaissaient que Dieu avait ordonné à leurs ancêtres de consacrer un lieu particulier à son culte (#De 12: 5). Les Juifs, qui reconnaissent l’authenticité du canon tout entier, choisirent Jérusalem (#2S 7:5-13 ; #2Ch 6:6). Les Samaritains pensaient que seul le Pentateuque était *canonique*. Ils relevaient que le premier endroit où Abraham avait érigé un autel était Sichem (#Ge 12:6-7), que dominait le mont Garizim. En outre, c’était là que les Israélites avaient proclamé les bénédictions promises par Dieu avant d’entrer dans la terre promise (#De 11:29-30). Par conséquent, ils choisirent le mont Garizim pour y établir leur temple.

*Canonique : Le droit canonique ou droit canon (Jus canonicum en latin), est l'ensemble des lois et des règlements adoptés ou acceptés par les autorités religieuses pour le gouvernement de l'Église et de ses fidèles.*

 

21  Femme, lui dit Jésus, crois-moi, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père.

ni sur cette montagne ni à Jérusalem. Ce débat était devenu vain puisque ces deux lieux de culte seraient bientôt dépassés, sans objet, aucun ne jouant plus le moindre rôle dans la vie des véritables adorateurs de Dieu. Jérusalem allait même bientôt être détruite, y compris le temple (70 apr. J.-C.).

 

22  Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs.

ce que vous ne connaissez pas. Les Samaritains ne connaissaient pas Dieu; ils n’en avaient pas reçu la révélation pleine et entière, et ils ne pouvaient donc pas prier en vérité. Les Juifs, par contre, possédaient la pleine révélation de Dieu dans l’A.T.; ainsi, ils savaient quel Dieu ils adoraient, car la vérité du salut leur avait été révélée à eux en premier et au monde entier par leur entremise (cf. #Ro 3:2 ; #Ro 9:4-5).

 

23  Mais l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce sont là les adorateurs que le Père demande.

l’heure. Évoque la mort de Jésus, sa résurrection et son ascension vers Dieu, une fois accomplie son œuvre de rédemption.

les vrais adorateurs. Jésus voulait dire que, à la lumière de sa venue en tant que Messie et Sauveur, les adorateurs seraient identifiés non par un lieu de culte ou un sanctuaire particulier, mais par le fait qu’ils rendraient un culte à Dieu le Père au travers du Fils. La venue de Christ rendait donc caduque toute distinction entre vrais et faux adorateurs sur une base géographique. Les vrais adorateurs sont désormais ceux qui adorent Dieu par le Fils, où qu’ils soient, de tout leur cœur (cf. #Ph 3:3).

 

24  Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité.

Dieu est Esprit. Ce v. représente l’affirmation classique sur la nature de Dieu comme Esprit: Dieu est invisible (#Col 1:15 ; #1Ti 1:17 ; #Hé 11:27), par contraste avec la nature physique, matérielle, de l’homme (#Jn 1:18 ; #Jn 3:6). L’ordre des mots dans la phrase grecque souligne le terme « Esprit », et la phrase est emphatique: on ne peut jamais saisir quelque chose du Dieu invisible à moins qu’il ne se révèle lui-même, comme il l’a fait dans l’Écriture et dans l’incarnation.

il faut …  l’adorent. Jésus ne parle pas ici de l’adoration en termes de désir, mais comme quelque chose d’absolument nécessaire.

en esprit et en vérité. Le terme « esprit » ne renvoie pas ici au Saint-Esprit, mais à l’esprit humain. Jésus veut souligner qu’il n’est pas question d’une adoration où l’on se contente de respecter extérieurement des rituels ou des sites religieux, mais d’une adoration intérieure, qui correspond à l’attitude de cœur appropriée. L’allusion à la « vérité » souligne que cette adoration doit être cohérente avec la révélation des Écritures et centrée sur « la Parole faite chair » qui a révélé de façon suprême le Père (#Jn 14: 6).

 

25  La femme lui dit : Je sais que le Messie doit venir celui qu’on appelle Christ ; quand il sera venu, il nous annoncera toutes choses.

Messie. Les Samaritains attendaient aussi la venue du Messie.

 

26  Jésus lui dit : Je le suis, moi qui te parle.

Je le suis, moi qui te parle. Jésus s’autoproclame ici directement le Messie, alors que d’habitude il prenait bien soin d’éviter de telles déclarations devant son propre peuple. En effet, la vision qu’avaient les Juifs du Messie n’était que grossièrement militaire et politique (cf. #Jn 10:24 ; #Mr 9:41). L’emploi de « je le suis » rappelle #Jn 8:58. Cette affirmation constitue le point principal de la rencontre avec la Samaritaine.

 

27 ¶  Là-dessus arrivèrent ses disciples, qui furent étonnés de ce qu’il parlait avec une femme. Toutefois aucun ne dit : Que demandes-tu ? ou : De quoi parles-tu avec elle ?

Là-dessus. Si les disciples étaient arrivés plus tôt, ils auraient interrompu et brisé cette conversation, et s’ils étaient arrivés plus tard, la femme serait partie sans qu’ils puissent entendre que Jésus se déclarait le Messie. Ce détail révèle subtilement le contrôle divin qu’exerçait Jésus sur la situation.

4:27-42 Ces vv. renforcent la reconnaissance par Jésus de son statut de Messie en offrant des preuves de ce qu’il prétendait. Pour étoffer son thème central, évoqué en #Jn 20: 31, Jean donne cinq preuves, aussi subtiles qu’authentiques, que Jésus était le Messie et le Fils de Dieu:

1° sa maîtrise de toute circonstance (v. #Jn 4:27);

2° son impact sur la Samaritaine (vv. #Jn 4:28-30);

3° son intimité avec le Père (vv. #Jn 4:31-34);

4° sa connaissance du cœur humain (vv. #Jn 4:35-38);

5° la forte impression qu’il fit sur les Samaritains.

 

28  Alors la femme, ayant laissé sa cruche, s’en alla dans la ville, et dit aux gens:

4:28-31

aux gens. Jésus avait eu un tel impact sur la Samaritaine qu’elle désirait ardemment partager cette nouvelle avec tous les autres habitants de sa ville, alors qu’elle les avait soigneusement évités, du fait de sa mauvaise réputation. Son témoignage et la candeur avec laquelle elle leur parlait de sa propre vie les impressionnèrent tant qu’ils décidèrent d’aller vérifier par eux-mêmes qui était Jésus.

 

29  Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ; ne serait-ce point le Christ ?

 

30  Ils sortirent de la ville, et ils vinrent vers lui.

 

31  Pendant ce temps, les disciples le pressaient de manger, disant : Rabbi, mange.

 

32  Mais il leur dit : J’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas.

4:32-33

J’ai à manger. Tout comme la Samaritaine avait compris de travers les paroles de Jésus lorsqu’il parlait de l’eau (v. #Jn 4:15) en les prenant au sens littéral, les propres disciples de Jésus ne pensaient qu’à la nourriture terrestre. Dans son Évangile, Jean utilise souvent ce genre d’incompréhension pour faire progresser l’argumentation (p. ex. #Jn 2:20 ; #Jn 3:3).

 

33  Les disciples se disaient donc les uns aux autres : Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ?

 

34  Jésus leur dit : Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, et d’accomplir son œuvre.

Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé. Jésus avait très probablement à l’esprit #De 8:3 (cf. #Mt 4:4 ; #Lu 4:4). Pendant son dialogue avec la Samaritaine, il accomplissait la volonté de son Père et il reçut ainsi une nourriture bien plus satisfaisante que n’importe quel repas (#Jn 5:23-24 ; #Jn 8:29 ; #Jn 17: 4). Toute la vie de Jésus se résume dans l’obéissance à son Père et la dépendance totale qu’il gardait de lui (#Ep 5:17). La volonté de Dieu qu’il accomplit est exposée en #Jn 6:38-40.

 

35  Ne dites-vous pas qu’il y a encore quatre mois jusqu’à la moisson ? Voici, je vous le dis, levez les yeux, et regardez les champs qui déjà blanchissent pour la moisson.

encore quatre mois jusqu’à la moisson. Cet événement se produisit probablement en décembre ou en janvier, 4 mois donc avant la récolte normale de printemps (mi-avril). On semait en novembre et, avant fin décembre ou janvier, le grain donnait de magnifiques pousses vertes. Jésus utilisa les champs environnants pour en faire une leçon de choses. Il illustra ainsi l’urgence qu’il y avait d’atteindre les perdus, symbolisés par la moisson. Jésus désignait la Samaritaine, de même que les autres habitants (v. #Jn 4:30) qui montaient vers eux de la ville de Sychar (« levez les yeux ») car ils ressemblaient à une « moisson » qui devait être moissonnée sans tarder, c’est-à-dire évangélisée.

blanchissent pour la moisson. Les vêtements blancs qu’ils portaient devaient se détacher au-dessus des épis, comme des têtes de blé posées sur les tiges, ce qui évoquait le fait qu’ils étaient mûrs pour la moisson. Comme Jésus connaissait le cœur de tous, il savait s’ils étaient prêts pour la moisson (cf. vv. #Jn 4:39-41).

 

36  Celui qui moissonne reçoit un salaire, et amasse des fruits pour la vie éternelle, afin que celui qui sème et celui qui moissonne se réjouissent ensemble.

4:36-38 Le Seigneur appela ses disciples à entrer dans l’œuvre d’évangélisation, en leur rappelant qu’elle implique des récompenses (le salaire), des fruits qui engendrent la joie éternelle (v. #Jn 4:36), et un partenariat réciproque en vue de se partager les privilèges qui en découlent (vv. #Jn 4:37-38).

 

37  Car en ceci ce qu’on dit est vrai : Autre est celui qui sème, et autre celui qui moissonne.

 

38  Je vous ai envoyés moissonner ce que vous n’avez pas travaillé ; d’autres ont travaillé, et vous êtes entrés dans leur travail.

 

39  Plusieurs Samaritains de cette ville crurent en Jésus à cause de cette déclaration formelle de la femme: Il m’a dit tout ce que j’ai fait.

 

40  Aussi, quand les Samaritains vinrent le trouver, ils le prièrent de rester auprès d’eux. Et il resta là deux jours.

 

41  Un beaucoup plus grand nombre crurent à cause de sa parole ;

 

42  et ils disaient à la femme : Ce n’est plus à cause de ce que tu as dit que nous croyons ; car nous l’avons entendu nous-mêmes, et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du monde.

Sauveur du monde. On retrouve cette expression en #1Jn 4:14. Ce v. constitue le point culminant de l’histoire de la Samaritaine. Les Samaritains devinrent eux-mêmes membres d’une liste de témoins destinés à faire comprendre dans l’Évangile de Jean que Jésus était le Messie et le Fils de Dieu. Cet épisode représente le premier exemple d’évangélisation transculturelle (#Ac 1:8).

 

43 ¶  Après ces deux jours, Jésus partit de là, pour se rendre en Galilée ;

se rendre en Galilée. Après avoir passé deux jours en Samarie, Jésus se rendit en Galilée pour poursuivre le voyage qu’il avait entamé au v. 3.

4:43-54 Cet épisode où Jésus guérit le fils d’un personnage important constitue le deuxième des huit signes principaux par lesquels Jean étaya son affirmation de la véritable identité de Jésus afin de développer la foi dans le cœur de ses lecteurs (v. #Jn 4:54). Dans cet épisode, Jésus reproche à l’assistance son incrédulité: les gens avaient besoin de signes miraculeux pour placer leur confiance en lui (v. #Jn 4:48). Certains pensent que cette guérison est la même que celle du serviteur du centenier (#Mt 8:5-13 ; #Lu 7:2-10). Or, il existe suffisamment de différences entre les deux récits pour prouver qu’il s’agissait de deux événements distincts:

1° rien ne dit dans le texte que le fils de ce personnage était non juif;

2° c’est le fils du personnage, et non son serviteur, qui est ici guéri;

3° Jésus fit des commentaires bien plus négatifs au sujet de la foi de ce personnage (v. #Jn 4:48) qu’à propos de celle du centenier (#Mt 8:10).

 

Cette section peut se diviser en trois parties:

1° Jésus considère l’absence de foi (vv. #Jn 4:43-45);

2° Jésus affronte l’incrédulité (vv. #Jn 4:46-49);

3° Jésus est victorieux de l’incrédulité (vv. #Jn 4:50-54).

 

44  car il avait déclaré lui-même qu’un prophète n’est pas honoré dans sa propre patrie.

un prophète n’est pas honoré dans sa propre patrie. Ce proverbe (qu’on trouve aussi en #Mt 13: 57 ; #Mr 6:4) établit un contraste entre la foi des Samaritains (v. #Jn 4:39) et l’incrédulité chronique des concitoyens de Jésus en Galilée (et en Judée): leur foi avait besoin, pour être nourrie, de voir Jésus faire des miracles (v. #Jn 4:48). C’est en Samarie que Jésus avait eu la joie de vivre une réussite sans l’ombre d’une restriction. Le cœur de son propre peuple ne s’ouvrait pas à lui mais montrait de la réticence et de la dureté.

 

45  Lorsqu’il arriva en Galilée, il fut bien reçu des Galiléens, qui avaient vu tout ce qu’il avait fait à Jérusalem pendant la fête ; car eux aussi étaient allés à la fête.

il fut bien reçu des Galiléens. L’apôtre a sans doute écrit ces mots avec ironie, surtout dans le contexte des vv. 44, 48: leur façon de le recevoir ressemblait plus à celle de badauds, plus curieux et avides de voir des miracles que de croire en Jésus comme Messie, comme cela avait été le cas « à la fête ».

 

46  Il retourna donc à Cana en Galilée, où il avait changé l’eau en vin. Il y avait à Capernaüm un officier du roi, dont le fils était malade.

Cana en Galilée. L’ironie profonde de la déclaration du v. 45 est renforcée par le fait que Jésus venait de faire un miracle à Cana à l’occasion du mariage. Au lieu de réagir en accordant leur foi à Jésus, ils lui demandaient toujours plus de miracles. Leurs motivations à le recevoir étaient bien vulgaires.

Capernaüm. Ville située à environ 25 km au nord-est de Cana.

officier du roi. Le terme grec désignait probablement un dignitaire au service du roi Hérode Antipas, tétrarque de Galilée de 4 av. J.-C. à 39 apr. J.-C.

 

47  Ayant appris que Jésus était venu de Judée en Galilée, il alla vers lui, et le pria de descendre et de guérir son fils, qui était près de mourir.

le pria. Cet homme supplia Jésus de façon répétée de guérir son fils. Il s’était approché de lui en désespoir de cause, mais ne savait pas précisément à qui il s’adressait. D’après le v. 46, on peut supposer que l’officier se fondait sur la réputation de Jésus en tant que thaumaturge plutôt que Messie.

 

48  Jésus lui dit : Si vous ne voyez des miracles et des prodiges, vous ne croyez point.

Si vous ne voyez des miracles et des prodiges. C’est un « vous » pluriel. Jésus s’adressait à tous les Galiléens, et pas seulement à l’officier. La réaction des Galiléens était fausse à la base parce qu’ils ne s’intéressaient pas à la personne de Christ et ne se préoccupaient que de satisfaire leur soif inextinguible de miracles. Cette attitude démontre l’incrédulité la plus profonde.

 

49  L’officier du roi lui dit : Seigneur, descends avant que mon enfant meure.

 

50  Va, lui dit Jésus, ton fils vit. Et cet homme crut à la parole que Jésus lui avait dite, et il s’en alla.

ton fils vit. Jésus répondit aux exigences de l’incrédulité des Galiléens en guérissant le fils de l’officier, révélant non seulement sa compassion mais aussi sa merveilleuse bienveillance malgré l’incrédulité de ces gens.

 

51  Comme déjà il descendait, ses serviteurs venant à sa rencontre, lui apportèrent cette nouvelle : Ton enfant vit.

 

52  Il leur demanda à quelle heure il s’était trouvé mieux ; et ils lui dirent : Hier, à la septième heure, la fièvre l’a quitté.

la septième heure. Si l’on part du lever du soleil, cela correspond à 13 heures; si l’on part de midi, à 19 heures.

 

53  Le père reconnut que c’était à cette heure-là que Jésus lui avait dit : Ton fils vit. Et il crut, lui et toute sa maison.

à cette heure-là. L’heure à laquelle le fils de l’officier se sentit mieux correspondait exactement à celle à laquelle le père avait parlé avec Jésus. Cela avait pour but de renforcer la foi de l’officier et, par conséquent, toute sa famille crut, elle aussi.

 

54  Jésus fit encore ce second miracle lorsqu’il fut venu de Judée en Galilée.

 

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