JEAN 10 : 1 à 42

21/01/2022 00:04

 

JOUR 82 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT

JEAN 10

JEAN 10 : 1 à 42 +
ÉTUDES EXPLICATIVES SUR LES VERSETS

1 ¶  En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n’entre pas par la porte dans la bergerie, mais qui y monte par ailleurs, est un voleur et un brigand.

bergerie. Jésus parle aux vv. #Jn 10:1-30 en utilisant une longue métaphore basée sur l’élevage du mouton, tel qu’il se pratiquait au Ier siècle. Les brebis étaient gardées dans un enclos, où elles entraient et d’où elles sortaient. Le berger engageait un « portier » (v. #Jn 10:3), ou « mercenaire » (v. #Jn 10:12), comme adjoint chargé de surveiller la porte. Le berger entrait par la porte. Celui qui venait pour tuer ou voler les brebis ne passait pas par la porte, mais préférait un autre accès. Les enseignements de Jésus étaient ici fondés sur #Ez 34: Dieu y critiquait les faux bergers d’Israël (c’est-à-dire les chefs religieux de la nation) parce qu’ils ne s’occupaient pas assez soigneusement du troupeau d’Israël (c’est-à-dire la nation). Les Évangiles eux-mêmes utilisent souvent l’image des bergers et des brebis (voir #Mt 9:36 ; #Mr 6:34 ; #Mr 14: 27 ; #Lu 15:1-7).

10:1-39 Le discours de Jésus sur lui-même comme « bon berger » découle directement du ch. #Jn 9, puisqu’il s’adresse aux mêmes personnes. Le problème du ch. #Jn 9, c’était que les Israélites étaient conduits par de faux bergers qui les écartaient de la vraie connaissance et les éloignaient du royaume messianique (#Jn 9:39-41). Au ch. #Jn 10, Jésus déclare qu’il est roi, au contraire des faux bergers d’Israël qui s’étaient auto déclarés justes (#Ps 23: 1 ; #Esa 40:11 ; #Jér 3:15 ; cf. #Esa 56:9-12 ; #Jér 23:1-4 ; #Jér 25:32-38 ; #Ez 34:1-31 ; #Za 11:16).

 

2  Mais celui qui entre par la porte est le berger des brebis.

3  Le portier lui ouvre, et les brebis entendent sa voix ; il appelle par leur nom les brebis qui lui appartiennent, et il les conduit dehors.

Le portier. C’était un adjoint du berger, engagé par lui, et qui reconnaissait le vrai berger comme tel, lui ouvrait la porte et l’aidait à prendre soin du troupeau, tout spécialement pour le garder pendant la nuit.

les brebis entendent sa voix. Les bergers du Proche-Orient se tiennent à divers endroits à l’extérieur de l’enclos, faisant entendre leur voix, que les brebis sont capables de reconnaître, ce qui a pour effet de les faire se rassembler autour d’eux.

il appelle par leur nom les brebis qui lui appartiennent. Ce berger va même plus loin, car il connaît chacune de ses brebis par son nom. Jésus veut dire qu’il vient vers le troupeau d’Israël et qu’il appelle ses brebis à le suivre dans son propre troupeau messianique. Le présupposé, c’est que ce troupeau est déjà en quelque sorte le sien, avant même qu’il appelle chacun de ses membres par son nom (voir vv. 25-27; 6:37, 39, 44, 64-65; 17: 6, 9, 24; 18: 9).

 

4  Lorsqu’il a fait sortir toutes ses propres brebis, il marche devant elles ; et les brebis le suivent, parce qu’elles connaissent sa voix.

10:4-5 Contrairement aux bergers occidentaux qui font avancer leurs troupeaux en les pressant par les côtés ou par derrière et en s’aidant de chiens, les bergers du Proche-Orient les conduisent en se mettant à leur tête et en les encourageant à les suivre. Voilà donc une merveilleuse allégorie de la relation maître-disciple. La direction spirituelle, dans le N.T., se fait toujours par l’exemple: c’est un appel à imiter la conduite des dirigeants (cf. #1Ti 4:12 ; #1Pi 5:1-3).

 

5  Elles ne suivront point un étranger ; mais elles fuiront loin de lui, parce qu’elles ne connaissent pas la voix des étrangers.

6  Jésus leur dit cette parabole, mais ils ne comprirent pas de quoi il leur parlait.

parabole. La meilleure traduction serait « illustration » ou « figure de style »; l’intention de l’orateur est de faire passer un message énigmatique, peu clair à première vue. Il en va de même en #Jn 16: 25, #Jn 16: 29, mais jamais dans les synoptiques. Une fois son illustration posée (vv. #Jn 10:1-5), Jésus se met à en tirer d’importantes vérités spirituelles.

 

7  Jésus leur dit encore : En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis.

10:7-10 Je suis la porte. C’est ici la 3e fois sur sept que Jésus se présente avec le « je suis » (voir #Jn 6:35 ; #Jn 8:12). Il change légèrement ici le sens de la métaphore. Alors qu’aux vv. #Jn 10:1-5 il se dépeignait comme le berger, il devient ici la porte. Alors qu’aux vv. #Jn 10:1-5, le berger conduisait les brebis hors de l’enclos, il devient ici l’entrée de l’enclos (v. #Jn 10:9) qui leur garantit de trouver le bon pâturage. Ce passage trouve son écho dans les paroles de Jésus en #Jn 14: 6 par lesquelles il se définit comme le seul chemin vers le Père: il représente le seul moyen d’approcher le Père et de participer au salut promis. Comme certains bergers au Proche-Orient avaient l’habitude de se coucher pour la nuit en travers de la porte afin que les brebis ne puissent pas s’échapper, Jésus se dépeint ici comme la porte elle-même.

 

8  Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des brigands ; mais les brebis ne les ont point écoutés.

9  Je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé ; il entrera et il sortira, et il trouvera des pâturages.

10:9-10 Ces deux vv. insistent à la façon de proverbes sur le fait que la foi en Jésus comme Messie et Fils de Dieu est le seul moyen d’être « sauvé » du péché et de l’enfer et de recevoir la vie éternelle. Jésus-Christ est la seule vraie source de connaissance de Dieu et la seule base de la sécurité spirituelle.

 

10  Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire ; moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles soient dans l’abondance.

11  Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis.

donne sa vie pour ses brebis. Allusion à la mort substitutive de Jésus pour les pécheurs sur la croix. #Jn 10:15 ; #Jn 6:51 ; #Jn 11:50-51 ; #Jn 17: 19 ; #Jn 18: 14.

10:11-18 Jésus choisit une autre expression tirée des vv. 1-5: il est le « bon berger » par opposition aux chefs corrompus d’Israël (#Jn 9:40-41). C’est ici le 4e des sept « je suis » de Jésus (voir vv. #Jn 10:7,9 ; #Jn 6:35 ; #Jn 8:12). Le terme « bon » a le sens de « noble » et établit un contraste entre les mercenaires, qui n’ont que leur propre intérêt égoïste à l’esprit, et lui.

 

12  Mais le mercenaire, qui n’est pas le berger, et à qui n’appartiennent pas les brebis, voit venir le loup, abandonne les brebis, et prend la fuite ; et le loup les ravit et les disperse.

voit venir le loup …  prend la fuite. Le mercenaire représente les chefs religieux: ils accomplissaient fidèlement leur devoir quand tout allait bien, mais ne se risquaient pas à faire preuve de dévouement sacrificiel en temps de danger. Par contraste, Jésus a accepté de donner sa vie pour son troupeau (voir #Jn 15: 13).

 

13  Le mercenaire s’enfuit, parce qu’il est mercenaire, et qu’il ne se met point en peine des brebis.

14  (10-13) Je suis le bon berger. (10-14) Je connais mes brebis, et elles me connaissent,

15  comme le Père me connaît et comme je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis.

16  J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie ; celles-là, il faut que je les amène ; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger.

ne sont pas de cette bergerie. Allusion aux païens qui répondraient à sa voix et deviendraient membres de l’Église (cf. #Ro 1:16). La mort de Jésus n’intervint pas seulement en faveur des Juifs, mais aussi des non-Juifs, et il les rassemblerait en un seul corps, l’Église ; cf. #Ep 2:11-22).

 

17  Le Père m’aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre.

10:17-18

la reprendre. Jésus répéta cette expression deux fois dans ces deux vv., indiquant que sa mort en sacrifice n’était pas la fin. Il y eut ensuite sa résurrection, qui servit à démontrer qu’il était le Messie et qu’il était Dieu (#Ro 1:4). Sa mort et sa résurrection furent suivies de sa glorification finale (#Jn 12: 23 ; #Jn 17: 5) et de l’effusion du Saint-Esprit (#Jn 7:37-39 ; cf. #Ac 2:16-39).

 

18  Personne ne me l’ôte, mais je la donne de moi-même ; j’ai le pouvoir de la donner, et j’ai le pouvoir de la reprendre : tel est l’ordre que j’ai reçu de mon Père.

19 ¶  Il y eut de nouveau, à cause de ces paroles, division parmi les Juifs.

10:19-21 Les Juifs ont de nouveau des réactions mitigées à l’égard des paroles de Jésus (voir #Jn 7:12-13). Alors que certains l’accusent d’être possédé du démon (voir #Jn 7:20 ; #Jn 8:48 ; cf. #Mt 12:22-32), d’autres concluent que ses œuvres et ses paroles sont une démonstration de l’approbation divine.

 

20  Plusieurs d’entre eux disaient: Il a un démon, il est fou ; pourquoi l’écoutez-vous ?

21  D’autres disaient : Ce ne sont pas les paroles d’un démoniaque ; un démon peut-il ouvrir les yeux des aveugles ?

22 ¶  On célébrait à Jérusalem la fête de la Dédicace. C’était l’hiver.

fête de la Dédicace. Célébration juive de la victoire d’Israël sur le chef syrien Antiochus Épiphane, persécuteur d’Israël. Vers 170 av. J.-C., il conquit Jérusalem et profana le temple en y installant un autel païen pour supplanter celui du vrai Dieu. Sous la direction d’un vieux sacrificateur appelé Mattathias (de la famille des Asmonéens), les Juifs engagèrent une guérilla (connue sous le nom de révolte des Maccabées, 166-142 av. J.-C.) contre la Syrie et réussirent à libérer le temple et le pays de la présence syrienne, jusqu’en 63 apr. J.-C., année de la prise de contrôle de la région par Rome sous la conduite de Pompée. Ce fut en 164 av. J.-C., le 25 du mois de Kisleu (approximativement en décembre) que les Juifs libérèrent le temple et le consacrèrent de nouveau à Dieu. On appelle également cette célébration fête des lumières, car les familles juives allument des bougies pour commémorer cette victoire.

C’était l’hiver. Jean indique ici que la rigueur du climat amena Jésus à se déplacer en longeant le côté est du temple, dans la partie abritée du portique de Salomon. Cet endroit devint, après la résurrection, le lieu de rencontre traditionnel des chrétiens, où ils avaient l’habitude de proclamer l’Évangile (voir #Ac 3:11 ; #Ac 5:12).

 

23  Et Jésus se promenait dans le temple, sous le portique de Salomon.

24  Les Juifs l’entourèrent, et lui dirent : Jusques à quand tiendras-tu notre esprit en suspens ? Si tu es le Christ, dis-le nous franchement.

dis-le-nous franchement. Vu le contexte des vv. 31-39, les Juifs ne cherchaient pas seulement clarté et compréhension à propos de la nature de Jésus, mais voulaient surtout qu’il déclare publiquement qu’il était le Messie pour saisir ce prétexte et l’attaquer.

 

25  Jésus leur répondit : Je vous l’ai dit, et vous ne croyez pas. Les œuvres que je fais au nom de mon Père rendent témoignage de moi.

26  Mais vous ne croyez pas, parce que vous n’êtes pas de mes brebis.

10:26-27 Ceci indique clairement que Dieu a choisi ses brebis et que ce sont ceux qui croient et le suivent;  cf. #Jn 6:37-40, #Jn 6:44, #Jn 6:65).

 

27  Mes brebis entendent ma voix ; je les connais, et elles me suivent.

28  Je leur donne la vie éternelle ; et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main.

10:28-29 La sécurité des brebis de Jésus repose sur lui, car il est le bon berger, qui a le pouvoir de les garder en sécurité. Ni les voleurs, ni les cambrioleurs (vv. #Jn 10:1, #Jn 10:8), ni le loup (v. #Jn 10:12) ne peuvent leur faire de mal. Le v. 29 indique clairement que le Père se porte garant de la sécurité des brebis, car personne ne saurait les ravir de sa main: il garde le contrôle souverain de toutes choses (#Col 3:3). Aucun passage, dans l’A.T. et dans le N.T., n’atteste plus fortement la sécurité éternelle absolue de chaque chrétien.

 

29  Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous ; et personne ne peut les ravir de la main de mon Père.

30  Moi et le Père nous sommes un.

Moi et le Père nous sommes un. Le Père et le Fils se sont engagés à préserver et à protéger les brebis de Jésus d’une façon parfaite. La phrase, en soulignant que les deux personnes de la Trinité ont un but et une action communs en faveur de la sécurité du troupeau, présuppose leur unité de nature et d’essence (voir #Jn 5:17-23 ; #Jn 17: 22).

 

31  Alors les Juifs prirent de nouveau des pierres pour le lapider.

Pour la troisième fois, Jean fait état de la tentative des Juifs de lapider Jésus (voir #Jn 5:18 ; #Jn 8:59). L’affirmation par Jésus (v. #Jn 10:30) de son unité avec le Père correspondait à une proclamation de sa divinité et amena les Juifs à désirer sa mort (v. #Jn 10:33). Même si l’A.T. permettait la lapidation, dans certaines circonstances bien précises (p. ex. #Lé 24: 16), les Romains se réservaient le droit d’infliger la peine de mort (#Jn 18: 31). Cependant, certains « électrons libres » parmi les Juifs tentèrent de le lyncher au lieu d’organiser un procès en bonne et due forme (voir #Ac 7:54-60).

 

32  Jésus leur dit : Je vous ai fait voir plusieurs bonnes œuvres venant de mon Père : pour laquelle me lapidez-vous ?

33  Les Juifs lui répondirent : Ce n’est point pour une bonne œuvre que nous te lapidons, mais pour un blasphème, et parce que toi, qui es un homme, tu te fais Dieu.

tu te fais Dieu. Dans l’esprit de ces Juifs, il ne faisait aucun doute que Jésus prétendait être Dieu (cf. #Jn 5:18).

 

34  Jésus leur répondit : N’est-il pas écrit dans votre loi : J’ai dit : Vous êtes des dieux ?

10:34-36 Citation tirée du #Ps 82:6, où Dieu appelle « dieux » des juges iniques et profère contre eux des paroles de malédiction. Par cet argument, Jésus prouve qu’on peut tout à fait employer le terme pour désigner d’autres dieux que Dieu lui-même. Son raisonnement est le suivant: si Dieu peut désigner d’autres personnes comme des « dieux » ou des « fils du Très-Haut », pourquoi les Juifs trouvent-ils à redire à sa déclaration: « Je suis le Fils de Dieu » (v. #Jn 10:36)?

 

35  Si elle a appelé dieux ceux à qui la parole de Dieu a été adressée, et si l’Écriture ne peut être anéantie,

l’Écriture ne peut être anéantie. Affirmation de l’inerrance et de l’autorité absolues de la Bible.

36  celui que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde, vous lui dites : Tu blasphèmes ! Et cela parce que j’ai dit : Je suis le Fils de Dieu.

37  Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas.

38  Mais si je les fais, quand même vous ne me croyez point, croyez à ces œuvres, afin que vous sachiez et reconnaissiez que le Père est en moi et que je suis dans le Père.

croyez à ces œuvres. Jésus ne s’attendait pas à ce qu’on croie en lui sur la base de ses seules assertions. Puisqu’il faisait les mêmes choses que son Père, ses ennemis devaient prendre cela en compte au moment de le juger. Il sous-entend cependant ici qu’ils sont si ignorants des choses de Dieu qu’ils ne savent même pas reconnaître ses œuvres ni celui qu’il leur a envoyé (voir aussi 14:10-11).

 

39 ¶  Là-dessus, ils cherchèrent encore à le saisir, mais il s’échappa de leurs mains.

40  Jésus s’en alla de nouveau au-delà du Jourdain, dans le lieu où Jean avait d’abord baptisé. Et il y demeura.

Jésus s’en alla …  au-delà du Jourdain. Du fait de l’hostilité croissante (voir v. 39), Jésus passa de la Judée aux zones plus reculées au-delà du Jourdain.

où Jean avait d’abord baptisé. Cf. #Mt 3:1-6 ; #Mr 1:2-6 ; #Lu 3:3-6. Sans doute une allusion à la Pérée ou à la Batanée, régions placées sous la juridiction du tétrarque Philippe à l’est et au nord-est de la mer de Galilée. Déclaration pleine d’ironie, car l’endroit où Jean commença son ministère fut le dernier où séjourna Jésus avant de partir pour Jérusalem et d’y être crucifié. Les gens se souvenaient du témoignage rendu par Jean à Christ et affirmèrent enfin leur foi en lui (vv. #Jn 10:41-42).

 

41  Beaucoup de gens vinrent à lui, et ils disaient : Jean n’a fait aucun miracle ; mais tout ce que Jean a dit de cet homme était vrai.

42  Et, dans ce lieu-là, plusieurs crurent en lui.

 

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