Jésus-Christ est-il Dieu ?
14/03/2018 02:10PLUS QU'UNE FOI AVEUGLE
Jésus-Christ est-il Dieu ? Des preuves à partir de la vie de Dieu, et pourquoi ce n'est pas une foi aveugle de croire en lui.
Par Paul E. Little
Les propos de Jésus sur sa personne étaient pour le moins surprenants. Il s'est vite présenté comme bien plus qu'un prophète ou un enseignant. Il a clairement dit qu'il était Dieu. Qui veut devenir chrétien est obligé de se positionner par rapport à ce qu'il affirme. Il ne s'agit pas seulement de croire que Dieu existe.
Comment peut-on adhérer à une chose pareille ? La foi chrétienne est-elle aveugle ? Doit-on apprendre des choses par cœur et les réciter pour s'en convaincre ou y a -t-il un fondement sérieux qui valide la foi ? Et qu'est-ce que cela change que Jésus soit Dieu ou pas ? Pourquoi le christianisme tient-il à ce qu'il en soit ainsi ? Analysons ensemble quelques éléments de réponse...
Jésus se présente comme l'égal de Dieu
Jésus a fait de son identité le point central de son enseignement. La question primordiale qu'il posait à ceux qui le suivaient était « Qui dites-vous que je suis ? » (Évangile de Matthieu ch.16 verset 15). Devant la foule, il proclamait : « Le Père et moi, nous sommes un. » (Évangile de Jean ch.10 verset 30). C'est pourquoi les autorités juives ont voulu s'en prendre à lui, car selon leur loi, se dire égal à Dieu est le plus haut crime : « À cause de cette parole, les autorités juives cherchaient encore plus à faire mourir Jésus ; car... il disait encore que Dieu était son propre Père et se faisait ainsi l'égal de Dieu. » (Évangile de Jean ch. 5 verset 18 ; voir aussi ch.10 verset 33). Jésus, juif très fidèle à la Torah (l'Ancien Testament), n'était bien sûr pas ignorant de ces choses. Mais cela ne l'a pas empêché de continuer à se comporter selon ce qu'il disait être ! Il demandait à ses contemporains de se positionner par rapport à lui : croire à ce qu'il disait être ou le rejeter.
Jésus s'appliquait les fonctions et les attributs seulement propres à Dieu. Un jour, un homme paralysé a été amené à ses pieds pour qu'il le guérisse. Jésus lui a alors tenu ces propos : « Mon fils, tes péchés te sont pardonnés. ». Cette parole a scandalisé les chefs religieux : seul Dieu peut pardonner les péchés. Ils ont là encore pensé qu'il blasphémait (Évangile de Marc ch. 2).
Dans une discussion, Jésus déclarait son éternité : « les Juifs lui dirent : tu n'as pas encore cinquante ans et tu as vu Abraham !? Jésus leur dit : en vérité en vérité, je vous le dis, avant qu'Abraham fût, je suis » (Évangile de Jean ch. 8 v.57-58). Et en affirmant cela, Jésus reprenait à son compte la façon dont Dieu lui-même s'est présenté aux Hébreux : « je m'appelle "je suis" » !
Son lien avec Dieu était tel qu'il assimilait l'attitude d'une personne envers lui à une attitude envers Dieu. Ainsi, le voir signifie voir Dieu (Évangile de Jean ch.12 v. 45) ; le connaître signifie connaître Dieu (Évangile de Jean ch.8 verset 19 ; ch.14 verset 7) ; croire en lui signifie croire en Dieu (Évangile de Jean ch.12 v. 44) ; le recevoir signifie recevoir Dieu (Évangile de Marc ch.9 v.37) et le haïr signifie haïr Dieu (Évangile de Jean ch.15 v. 23).
Les faits viennent-ils appuyer les propos de Jésus ?
Jésus apparaît comme un être humain particulièrement unique car il nous est présenté comme étant sans faute. Lui-même n'avait pas peur de l'affirmer en posant ouvertement la question à ceux qui l'entouraient : « Qui d'entre vous peut prouver que j'ai péché ? » (Évangile de Jean ch.8 verset 46). Il n'a eu que le silence comme réponse, alors que face à lui se trouvaient des personnes qui cherchaient à le condamner. Jean, Paul et Pierre, tous trois convaincus de l'universalité du péché, ont rendu témoignage à tous leurs contemporains et aux autorités juives de ce caractère exceptionnel, sans péché, du Christ : « Il n'a pas commis de péché, aucun mensonge n'est jamais sorti de sa bouche. » (Première Épître de Pierre ch.2 verset 22). Le gouverneur romain Pilate, qui était loin d'être ami avec Jésus, demanda aux accusateurs de Jésus : "Quel mal a-t-il donc commis ?" car il reconnaissait son innocence. Enfin, un des criminels crucifié en même temps que lui s'est exclamé : « Pour nous c'est justice car nous recevons ce qu'ont mérité nos crimes ; mais celui-là n'a rien fait de mal ».
Aucun homme ne peut prétendre à une telle pureté d'âme : motivations gratuites, absence de mensonges, pensées toujours honnêtes et bonnes, actes en conformité avec un cœur droit et bon. Nous sommes tous enclins au mal, dès notre naissance. Jésus-Christ est le seul homme au monde de toute l'Histoire de l'humanité sur lequel il nous est rapporté de semblables assertions. Son caractère moral semble correspondre à ses dires. Cela pose question.
Deuxièmement, Christ a montré un pouvoir extraordinaire sur les forces de la nature. Il a calmé une violente tempête dans la Mer de Galilée. Ceux qui étaient avec lui dans le bateau, effrayés, se sont exclamés : « Qui est cet homme, pour que même le vent et les flots lui obéissent ? » (Évangile de Marc ch.4 verset 41). Plus tard, sur cette même mer, il a marché sur l'eau jusqu'au milieu du lac, montrant ostensiblement qu'il dominait les lois de la pesanteur (Évangile de Marc ch.6 versets 45-52).
Il a nourri à deux reprises 5000 et 4000 personnes à partir de quelques pains et poissons. En d'autres termes, devant une foule très importante il a montré un pouvoir de création ex-nihilo (Évangile de Marc ch.6 et 8) !
Il nous est également rapporté qu'il guérissait toutes les maladies, sans exception : il a guéri des lépreux, des épileptiques, des infirmes, des muets, des aveugles, etc. Certaines des guérisons qu'il a opérées concernaient des maladies congénitales, qui ne pouvaient donc pas être guéries (encore à l'heure actuelle). Un exemple se trouve dans l'évangile de Jean chapitre 9. Un homme né aveugle, à qui Jésus redonne la vue, ne peut donner d'explications à ceux qui le questionnent, mais dit simplement : « Je sais une chose : j'étais aveugle et maintenant je vois... On n'a jamais entendu dire que quelqu'un ait guéri les yeux d'une personne née aveugle ». Son expérience était pour lui une preuve évidente de la provenance divine de Jésus.
Enfin, pour démontrer et mettre en pratique son affirmation selon laquelle il est la Vie, il a ressuscité le fils unique d'une veuve, la fille d'un homme désespéré et son ami Lazare.
Il est donc clair que la puissance qu'a démontrée Jésus ne peut venir que d'une source extra-humaine. Jésus-Christ savait pertinemment qu'il serait difficile de le croire sur la base de ses simples paroles. C'est pourquoi il enjoignait les gens de considérer les miracles qu'il faisait : « Quand même vous ne me croiriez pas, croyez au moins à ces œuvres afin que vous sachiez une fois pour toutes que le Père vit en moi et que je vis dans le Père. » (Évangile de Jean ch.10 v.38). Il est intéressant de voir que ses ennemis n'ont pas du tout cherché à nier ces miracles mais ont plutôt voulu le tuer : « Si nous le laissons agir ainsi, tous croiront en lui. » (Évangile de Jean ch.11 v.48).
Les actes de Jésus ne sont-ils pas une légende ?
La question se pose aujourd'hui car tous ces faits sont loin de nous maintenant. Certes ils nous sont rapportés par la Bible, mais peut-on s'y fier ? Nous n'allons pas examiner ici tous les éléments historiques que nous avons en notre possession. Il nous suffira de savoir que la théorie de la légende a été réfutée suite à de nombreuses découvertes de l'archéologie moderne. Ces dernières ont notamment démontré que les quatre biographies de Jésus sont contemporaines de Christ. Il est donc totalement impossible que les faits mentionnés soient délibérément des inventions. En effet, imaginons qu'une personne ait écrit, il y a quelques années, une biographie sur De Gaulle en disant qu'il était Dieu, qu'il faisait des miracles, qu'il pouvait pardonner nos péchés, et qu'il était ressuscité après sa mort. Une telle histoire est si incroyable qu'elle ne peut-être prise au sérieux et prendre de l'ampleur, car il y a encore aujourd'hui des personnes qui connaissaient l'intéressé. Qu'une simple légende sur Jésus, sous la forme des évangiles, ait pu prendre une telle envergure et avoir autant d'impact, sans qu'il y ait une once de vérité, est impossible.
Un fait pouvant également authentifier la prétention de Jésus à la divinité est sa résurrection. Au cours de sa vie, il a prédit cinq fois qu'il allait mourir et que trois jours plus tard il ressusciterait d'entre les morts et se montrerait à ses disciples. On peut voir dans cette prédiction un test ultime : il s'agit d'une prétention aisément vérifiable. Soit elle a eu lieu, soit elle n'est jamais arrivée.
La résurrection de Jésus-Christ en question
La résurrection de Christ est le fondement de la foi chrétienne. L'apôtre Paul a écrit « Si le Christ n'est pas ressuscité, nous n'avons rien à prêcher et vous n'avez rien à croire. » (1ère épître aux Corinthiens ch.15 verset 14). Effectivement, si Christ est bien ressuscité, nous pouvons savoir par là que Dieu existe, car Jésus avait affirmé qu'il était Dieu. Nous pouvons le connaître personnellement et être sûr à 100% de pouvoir vivre en sa présence après la mort (si on lui donne notre vie). Le monde qui nous entoure prend une nouvelle signification. Nous pouvons alors vivre en connaissant un Dieu vivant. Sinon, Paul le dit bien : « si Christ n'est pas ressuscité, alors votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés... nous sommes les plus malheureux de tous les hommes » (suite du verset 14).
Voilà pourquoi la résurrection de Christ est si importante. Voilà pourquoi il est vital de ne pas avoir une foi aveugle, reposant sur une croyance intellectuelle, mais au contraire de chercher à établir une solide confirmation intérieure.
Jésus est mort exécuté publiquement, sur une croix, accusé par les Juifs de blasphème et par les Romains d'ennemi de César. La raison avancée par Jésus était tout autre : il a dit que c'était pour payer nos fautes. Après avoir été torturé, Jésus a eu ses poignets et ses pieds cloués sur une croix où il est resté attaché jusqu'à sa mort par étouffement. Pour s'assurer de sa mort, les soldats ont percé son côté avec une lance. Le corps de Jésus a été ensuite enveloppé de bandes couvertes d'un mélange d'aromates, et déposé dans une tombe taillée dans le roc, dont l'entrée était bloquée par une pierre. Puisque Jésus avait déclaré publiquement qu'il allait ressusciter trois jours après sa mort, il a été décidé que sa tombe serait gardée par des soldats romains. Pourtant, le lendemain du Sabbat, le corps n'était plus dans la tombe. Seuls les linceuls qui l'enveloppaient ont été trouvés à l'endroit où le corps avait été mis. Aujourd'hui, nous pouvons encore visiter l'endroit, à Jérusalem. Ensuite, Jésus est resté présent avec ses disciples encore 40 jours avant de remonter au ciel. Et ce ne sont pas 1, 2 ou 3 personnes qui l'ont vu mais des foules de plusieurs centaines de personnes.
La première explication donnée par les sceptiques fut que les disciples avaient volé le corps. Dans l'évangile de Matthieu, il nous est en effet rapporté cette histoire qui circulait déjà parmi le peuple après la disparition de Jésus. Mais cette hypothèse semble fausse pour plusieurs raisons :
- 1) Les rédacteurs des évangiles n'ont même pas pris la peine de la réfuter point par point. Ils se sont contentés de décrire le vécu du Christ après sa mort, auprès de dizaines de personnes. Une accusation sans fondement est vite balayée par des faits sérieux dont peuvent témoigner de nombreuses personnes.
- 2) Les soldats étaient payés pour veiller activement, sachant ce qui risquait de se passer. C'étaient donc les discréditer publiquement et gravement que de les accuser d'avoir dormi. Les Romains auraient-ils accepté longtemps un tel déshonneur sur leur armée ?
- 3) Le vol du corps de Jésus aurait été un acte totalement contraire au caractère des disciples, juifs très pieux. Cela aurait signifié qu'ils étaient menteurs, responsables d'une tromperie et de la mort de milliers de personnes par la suite.
- 4) Chacun des disciples a dû faire face à la torture ou au martyr pour ce qu'il pensait et disait. Il y a des hommes et des femmes qui sont prêts à mourir pour ce qu'ils croient être juste, même si ce n'est pas le cas. En revanche, personne ne serait prêt à mourir pour un évènement qu'il sait être faux.
- 5) Même si les disciples avaient volé le corps de Jésus, et qu'il n'était jamais revenu à la vie, nous aurions encore à expliquer ses apparitions, après sa mort, puis au travers des deux millénaires qui se sont écoulés depuis.
Une deuxième hypothèse est que les autorités, soit juives soit romaines, aient mis le corps ailleurs. Mais comment expliquer alors le silence de ces autorités face aux discours des disciples à Jérusalem, qui parlaient de la résurrection à tout le monde ? Les chefs religieux étaient enragés et faisaient tout ce qu'ils pouvaient pour empêcher que le message de la résurrection de Jésus se propage. Ils les ont fait arrêter, battre et mettre à mort. S'ils avaient eu le corps de Christ, il aurait été facile pour eux de le montrer dans les rues de la ville et l'affaire aurait été close. Le christianisme n'aurait jamais vu le jour.
Une histoire qu'on peut peut-être entendre serait que les disciples qui allaient au tombeau étaient en deuil et très attristés, et se seraient ainsi trompés de tombe. Dans leur détresse, ils auraient imaginé que le Christ était vivant. Cette fable imaginaire se trouve confrontée aux mêmes impossibilités que la théorie précédente. Pour les autorités ou le propriétaire de la tombe, il était très vite possible d'exhiber le corps.
À la fin du XVIIIème siècle, des opposants acharnés au christianisme sont même allés jusqu'à prétendre que le Christ n'était pas mort sur la croix mais qu'il s'était évanoui. Pris pour mort, il se serait réveillé dans la tombe. C'est mal connaître le fait que les Romains perçaient le cœur des condamnés pour s'assurer de leur mort, ou bien brisaient les os des jambes pour hâter cette mort (ce qui est arrivé aux deux criminels à côté de Jésus). Enfin, les pierres qui étaient mises devant les tombeaux étaient si énormes que plusieurs hommes étaient nécessaires pour les déplacer. Peut-on sérieusement envisager une seule seconde qu'un homme qui vient d'être fouetté (avec des fouets à crochets de fer) puis crucifié, ait eu la force de s'extirper de son linceul puis de sa tombe en bougeant la pierre et passer outre les soldats romains ?
Ainsi, il ne reste, pour expliquer la disparition de Jésus, que l'hypothèse de la résurrection, attestée par les centaines de témoins qui ont vu Jésus après sa mort, l'ont touché et ont mangé avec lui. On peut aussi se poser la question : si Jésus est Dieu, est-ce si extraordinaire qu'il ressuscite, c'est-à-dire qu'il montre par là qu'il est plus fort que la mort ?
Qu'est-ce que ça change aujourd'hui ?
Si Jésus est revenu de la mort, il a ainsi prouvé de façon ultime qu'il est Dieu. Il est donc toujours vivant aujourd'hui. Il ne cherche pas seulement à ce qu'on croit qu'il existe. Il veut être connu de chacun et faire partie de nos vies. Car s'il est mort, c'est pour nous offrir la délivrance par rapport au mal qui est en nous et nous permettre de bénéficier de la présence de Dieu au quotidien. C'est Dieu qui a la vie en lui-même, qui est la source de l'amour et de l'estime dont nous avons besoin. Quelqu'un a dit : "La névrose principale de notre époque est le sentiment de vide." Nous avons tous un profond besoin d'avoir une vie qui ait un sens. Jésus nous offre une vie abondante, comblée, à travers une relation personnelle avec Lui. Il a dit « Je suis venu afin que les hommes aient la vie, et la vie en abondance. » (Évangile de Jean ch.10 verset 10).
À nous maintenant de lui faire confiance ou pas, comme ses contemporains de l'époque. Mais il a donné à tous ceux qui veulent bien de Dieu dans leur vie, assez d'éléments pour que leur foi ne soit pas aveugle.
Par Paul E. Little
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