JOUR 103 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

23/11/2018 00:10

JOUR 103 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

 

HÉBREUX 1 ET 2

 

HÉBREUX 1 * 1 à 14

 

1 ¶  Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, (1-2) Dieu,

à plusieurs reprises. Littéralement « en de nombreuses parties » (comme on le dit d’un livre). Durant environ 1800 ans (depuis Job, 2200 av. J.-C. environ [?] jusqu’à Néhémie, 400 av. J.-C. environ), l’A.T. a été rédigé en 39 livres différents, qui reflétaient, chacun pour leur part, une époque, un lieu, une culture et un contexte historique particuliers.

de plusieurs manières. Notamment par des visions, des symboles et des paraboles, sous forme de poèmes ou en prose. À travers cette variété de formes et de styles, la révélation de ce que Dieu tenait à faire savoir à son peuple a toujours été parfaitement servie. La révélation progressive de l’A.T. décrit le plan de Dieu pour notre rédemption (#1Pi 1:10-12) et sa volonté à l’égard de son peuple (#Ro 15: 4 ; #2Ti 3:16-17).

 

2  dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde,

3  et qui, étant le reflet de sa gloire et l’empreinte de sa personne, et soutenant toutes choses par sa parole puissante, a fait la purification des péchés et s’est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts,

reflet. Terme utilisé seulement ici dans le N.T., qui désigne le fait d’envoyer de la lumière ou de briller (cf. #Jn 8:12 ; #2Co 4:4, #2Co 4:6). C’est pourquoi la traduction par « éclat » serait plus appropriée: le Fils ne se contente pas de refléter la gloire de son Père, puisqu’il est lui-même Dieu et rayonne de sa propre gloire.

l’empreinte de sa personne. Le terme traduit « empreinte » n’apparaît qu’ici dans le N.T. Dans la littérature profane, il désignait la gravure sur bois, la gravure à l’eau-forte sur métal, le marquage d’un animal, l’empreinte faite dans l’argile ou l’image frappée sur une pièce de monnaie. « Personne » évoque la nature, l’être, l’essence. Christ est l’empreinte parfaite, la représentation exacte de la nature et de l’essence de Dieu dans l’espace-temps (cf. #Jn 14: 9 ; #Col 1:15 ; #Col 2:9).

soutient. L’univers, avec tout ce qu’il contient, est en permanence soutenu par la parole puissamment efficace du Fils (#Col 1:17). Ce verbe contient aussi la notion de mouvement ou de progrès: le Fils de Dieu dirige tout vers la consommation de toutes choses, conformément à l’intention souveraine de Dieu. Celui qui a tout créé par sa parole soutient aussi sa création et accomplit son plan par sa parole.

purification des péchés. Par le sacrifice substitutif qu’il a offert volontairement de lui-même sur la croix (cf. #Tit 2:14 ; #Ap 1:5).

assis à la droite. La droite est la place du pouvoir, de l’autorité et de l’honneur (cf. v. #Hé 1:13 ; #Ro 8:34 ; #1Pi 3:22). C’est aussi une position de subordination, qui implique que le Fils est sous l’autorité du Père (cf. #1Co 15:27-28). La place que Christ a prise, c’est le trône de Dieu (#Hé 8:1 ; #Hé 10:12 ; #Hé 12:2) où il règne en qualité de Seigneur souverain. Cette image dépeint un Sauveur victorieux, non un martyr défait. Si l’idée principale est ici l’intronisation de Christ, le fait qu’il est assis peut aussi signifier que son œuvre expiatoire est achevée.

 

4 ¶  devenu d’autant supérieur aux anges qu’il a hérité d’un nom plus excellent que le leur.

Il est devenu. Le verbe grec utilisé ici renvoie à un changement du point de vue de la condition, non de l’existence. Le Fils, dans son essence divine, existe de toute éternité, mais il a été rendu pour un temps inférieur aux anges (#Hé 2:9) avant d’être élevé à une position infiniment supérieure en vertu de ce qu’il a accompli par son œuvre de rédemption.

anges. Êtres spirituels créés par Dieu pour le servir et faire sa volonté. Les Juifs tenaient les anges en très haute estime, car ce sont les êtres les plus élevés après Dieu. La secte juive qui avait fondé une communauté à Qumrân enseignait que l’archange Michel jouissait d’une autorité qui rivalisait avec celle du Messie, voire la dépassait. Le rédacteur de l’épître aux Hébreux s’inscrit clairement en faux contre une telle thèse; le Fils de Dieu est évidemment supérieur aux anges.

nom plus excellent. Ce nom est celui du Seigneur. Aucun ange ne saurait être le Seigneur souverain (versets  #Hé 1:6, #Hé 1:13-14).

 

5  Car auquel des anges Dieu a-t-il jamais dit : Tu es mon Fils, Je t’ai engendré aujourd’hui ? Et encore : Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils ?

Citation de #Ps 2:7 et #2S 7:14 pour présenter la relation unique que le Fils entretient avec le Père. Aucun ange n’a jamais connu une telle relation.

Fils. Titre de Christ exprimant la soumission volontaire de la deuxième personne de la Trinité à la première en vue d’accomplir le plan de rédemption établi de toute éternité. Cf. verset #Hé 1:2, #Hé 1:8 ; #Hé 3:6 ; #Hé 4:14 ; #Hé 5:5, #Hé 5:8 ; #Hé 6:6 ; #Hé 7:3, #Hé 7:28 ; #Hé 10:29 ; #Hé 11:17 et bien d’autres mentions dans le N.T. Cette filiation était aussi exprimée dans l’A.T. (cf. #Ps 2:12 ; #Pr 30:4). L’adverbe « aujourd’hui » indique que le Fils de Dieu est né à un moment précis de l’histoire. Il est Dieu depuis toujours, mais il a fait la démonstration de son rôle de Fils dans l’espace-temps à l’époque de son incarnation et a été confirmé comme tel par sa résurrection (#Ro 1:4).

 

6  Et lorsqu’il introduit de nouveau dans le monde le premier-né, il dit : Que tous les anges de Dieu l’adorent !

de nouveau. Peut être rattaché à « introduit », en lien avec la seconde venue de Christ, ou à « dit » pour signaler une autre citation de l’A.T. (cf. verset #Hé 1:5 ; #Hé 2:13).

premier-né. L’expression correspond à une prééminence de position ou à un titre, non à un ordre chronologique. Christ n’a pas été le premier à naître sur terre, mais il détient la plus haute position de souveraineté. En tant que premier-né, il a aussi été mis à part pour le service de Dieu et, du fait de sa prééminence, il a légitimement droit à l’héritage (cf. verset  #Hé 1:2 ; #Ge 43:33 ; #Ex 13: 2 ; #Ex 22: 29 ; #De 21: 17 ; #Ps 89:28).

Que tous les anges. Cité à partir de la traduction de #De 32:43 dans la LXX (cf. #Ps 97:7). Puisque les anges ont reçu l’ordre d’adorer le Messie, celui-ci doit leur être supérieur. Cinq des sept passages de l’A.T. cités dans ce premier chapitre se trouvent dans des contextes en rapport avec l’alliance davidique, qui soulignent les concepts de filiation, de royauté et de royaume. Bien que #De 32:43 ne figure pas dans le même contexte, il présente certaines affinités avec l’enseignement du #Ps 89:7 (un psaume d’alliance davidique), qui déclare que les êtres spirituels eux-mêmes sont tenus de reconnaître la seigneurie de Dieu. Il est fait allusion au « premier-né » dans l’introduction de la citation du Deutéronome. De plus, le terme « premier-né » apparaît au #Ps 89:28.

 

7  De plus, il dit des anges : Celui qui fait de ses anges des vents, Et de ses serviteurs une flamme de feu.

des anges. L’auteur ajoute une nouvelle preuve biblique que les anges sont soumis au Fils de Dieu en citant #Ps 104:4. C’est la seule des sept citations du ch. #Hé 1 qui n’a aucun rapport avec l’alliance davidique. Elle a pour seul objectif de définir la nature et la fonction des anges.

 

8  Mais il a dit au Fils : Ton trône, ô Dieu, est éternel ; Le sceptre de ton règne est un sceptre d’équité ;

1:8-9

il a dit. En citant le #Ps 45:7-8, l’auteur soutient que le Fils est Dieu et qu’il est souverain sur la création (cf. verset  #Hé 1:3). Ce texte est d’autant plus significatif que l’affirmation de la divinité du Fils est présentée comme sortie de la bouche du Père lui-même (cf. #Esa 9:5 ; #Jér 23:5-6 ; #Jn 5:18 ; #Tit 2:13 ; #1Jn 5:20). Il est clair que le rédacteur de l’épître avait les trois offices messianiques à l’esprit: prophète (verset #Hé 1:3), sacrificateur (verset #Hé 1:3) et roi (versets #Hé 1:3, #Hé 1:8). Pour pouvoir exercer chacune de ces trois fonctions, il fallait avoir été oint (verset #Hé 1:9). Le titre de Messie (Christ) signifie « oint » (cf. #Esa 61:1-3 ; #Lu 4:16-21).

 

9  Tu as aimé la justice, et tu as haï l’iniquité ; C’est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t’a oint D’une huile de joie au-dessus de tes égaux.

collègues. Terme utilisé uniquement en #Hé 3:1, #Hé 3:14 ; #Hé 6:4 ; #Hé 12:8 et en #Lu 5:7. Ici, il est possible qu’il fasse allusion aux anges ou à d’autres hommes oints pour exercer leur fonction: les prophètes, les sacrificateurs et les rois de l’époque de l’A.T. Si l’« huile de joie » est la même que celle d’#Esa 61:3, il y a un renvoi clair à ceux qui portaient le deuil dans Sion mais qui seraient bientôt couverts de louanges et appelés « térébinthes de la justice », et donc une allusion à des hommes, non à des anges. Quelle que soit la noblesse de tels hommes, Christ leur reste supérieur.

10  Et encore : Toi, Seigneur, tu as au commencement fondé la terre, Et les cieux sont l’ouvrage de tes mains ;

1:10-12 Citation de #Ps 102:26-28. Le Fils qui a créé l’univers (#Jn 1:1-3) détruira un jour les cieux et la terre qu’il a créés, mais lui restera éternellement le même. L’immuabilité fait partie des caractéristiques de l’essence divine. Une fois de plus, l’A.T. atteste la divinité du Fils.

 

11  Ils périront, mais tu subsistes ; Ils vieilliront tous comme un vêtement,

12  Tu les rouleras comme un manteau et ils seront changés ; Mais toi, tu restes le même, Et tes années ne finiront point.

13  Et auquel des anges a-t-il jamais dit : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied ?

tes ennemis ton marchepied. Tirée de #Ps 110:1, cette citation est reprise dans le N.T. en #Hé 10:13 ; #Mt 22: 44 ; #Mr 12:36 ; #Lu 20: 43 ; #Ac 2:35. Elle atteste de la souveraineté absolue de Christ (cf. #Ph 2:10).

1:13-14 Le rédacteur souligne de nouveau la seigneurie du Fils en citant le #Ps 110:1. Alors que la destinée de Christ est de régner (cf. verset #Hé 1:3 ; #Mt 22: 44 ; #Ac 2:35), celle des anges est de servir les bénéficiaires du salut. C’est la septième et dernière citation de l’A.T. destinée à affirmer que, en tant que Fils et Seigneur, le Messie est supérieur aux anges.

 

14  Ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut ?



HÉBREUX 2 * 1 à 18

 

1 ¶  C’est pourquoi nous devons d’autant plus nous attacher aux choses que nous avons entendues, de peur que nous ne soyons emportés loin d’elles.

nous attacher …  nous ne soyons emportés. Il s’agit de deux expressions liées au domaine maritime. La première désigne l’amarrage d’un navire à quai, la seconde un navire qui, par manque de surveillance, se retrouve au-delà du port. C’est un avertissement: nous devons nous accrocher aux vérités de l’Évangile et veiller à ne pas ignorer ce havre de salut, car c’est le seul disponible. La foi chrétienne doit être examinée avec le plus grand sérieux, car on touche là au domaine le plus important qui soit pour nous. Par leur tendance à l’apathie, les lecteurs oublieux mettent leur vie en danger de naufrage (cf. #Hé 6:19 ).

2:1-4 Pour bien faire admettre l’importance de la souveraineté du Fils de Dieu sur les anges, le rédacteur exhorte ses lecteurs à réagir. Le « nous » comprend tous les Hébreux. Certains n’avaient accordé qu’un assentiment intellectuel à la doctrine de la supériorité du Messie sur les anges, ils ne s’étaient jamais engagés envers lui en sa qualité de Dieu et de Seigneur. Il mérite leur adoration autant qu’il mérite celle des anges.

 

2  Car, si la parole annoncée par des anges a eu son effet, et si toute transgression et toute désobéissance a reçu une juste rétribution,

si. Le grec présume que la condition a déjà été remplie et peut donc être traduit « étant donné que ».

anges. Au mont Sinaï, Dieu a utilisé ses anges pour transmettre sa loi aux hommes (cf. #De 33:1-2 ; #Ps 68:18 ; #Ac 7:38, #Ac 7:53 ; #Ga 3:19).

transgression …  désobéissance. Transgresser, c’est franchir volontairement la ligne par un péché évident de commission. Désobéir, c’est ne pas écouter les commandements de Dieu et pécher ainsi par omission. Ces deux péchés sont volontaires et graves, et ils méritent donc « une juste rétribution ».

 

3  comment échapperons-nous en négligeant un si grand salut, qui, annoncé d’abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’ont entendu,

comment échapperons-nous. Puisque toute désobéissance à l’ancienne alliance, l’alliance de la loi, entraînait immédiatement un châtiment, une désobéissance à la nouvelle alliance, celle de l’Évangile du salut, dont le médiateur est le Fils, qui est supérieur aux anges (cf. #Mt 10:14-15 ; #Mt 11:20-24), mérite un jugement d’autant plus sévère. Le messager de la nouvelle alliance et son message sont plus grands que les messagers et le message de l’ancienne alliance. Plus grand est le privilège, plus sévère est le châtiment de la négligence ou de la désobéissance (cf. #Hé 10:29 ; #Lu 12:47).

par ceux qui l’ont entendu. Cette expression atteste du caractère successif de l’évangélisation. La génération des Hébreux d’alors n’aurait pas pu entendre l’Évangile si la génération précédente n’avait pas fait passer le message (cf. #1Ti 2:5-7).

 

4  Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, et divers miracles, et par les dons du Saint-Esprit distribués selon sa volonté.

des signes, des prodiges, et divers miracles, et par les dons. Les pouvoirs surnaturels démontrés par Jésus et les apôtres correspondaient à une confirmation par Dieu le Père de l’authenticité de l’Évangile de Christ, son Fils (cf. #Jn 10:38 ; #Ac 2:22 ; #Ro 15: 19 ; #1Co 14: 22 ). L’intérêt de tels miracles consistait avant tout dans le fait qu’ils démontraient l’authenticité du message.

Saint-Esprit. C’est la première allusion de cette épître au Saint-Esprit, et elle mentionne comme en passant qu’il a confirmé par le surnaturel le message du salut. Ailleurs elle précise les aspects de son ministère liés à la révélation des Écritures (#Hé 3:7 ; #Hé 10:15), à son enseignement (#Hé 9:8), aux opérations qui précèdent le salut (#Hé 6:4, peut-être la conviction de péché; 10:29, la grâce commune) et au ministère de Christ (#Hé 9:14).

 

5 ¶  En effet, ce n’est pas à des anges que Dieu a soumis le monde à venir dont nous parlons.

le monde. Littéralement « la terre habitée ». C’est une allusion au grand royaume millénaire (cf. #Za 14: 9 ; #Ap 20:1-5). Ce ne sont pas les anges qui régneront sur le royaume messianique.

 

6  Or quelqu’un a rendu quelque part ce témoignage : Qu’est-ce que l’homme, pour que tu te souviennes de lui, Ou le fils de l’homme, pour que tu prennes soin de lui ?

quelque part. Cela ne signifie pas que le rédacteur ignorait l’origine de la citation qui suit, mais que son emplacement comptait bien moins que son autorité divine. Il est aussi significatif que l’auteur de l’épître ne se soit pas identifié lui non plus: il voulait peut-être faire réaliser à ses lecteurs que c’est le Saint-Esprit qui est le véritable auteur de toute l’Écriture (cf. #2Ti 3:16 ; #2P 1:21).

l’homme …  le fils de l’homme. Deux allusions à l’humanité en général, et non à Christ. Ce passage demande pourquoi Dieu s’est embarrassé de l’homme. Comme le démontrent les versets suivants (versets  #Hé 2:9-10), l’incarnation de Christ constitue la meilleure preuve de l’amour et de l’intérêt de Dieu pour l’humanité. Christ n’a pas été envoyé sous la forme d’un ange, mais d’un homme.

2:6-8 Citation de #Ps 8:5-7 (cf. #1Co 15:27-28 ; #Ep 1:22).

 

7  Tu l’as abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, Tu l’as couronné de gloire et d’honneur,

anges. Les anges ont reçu de Dieu des pouvoirs surnaturels. Ils ont un accès permanent au trône du Créateur (cf. #Job 1:6 ; #Job 2:1 ; #Ap 5:11) et ne sont pas soumis à la mort.

 

8  Tu as mis toutes choses sous ses pieds. En effet, en lui soumettant toutes choses, Dieu n’a rien laissé qui ne lui fût soumis. Cependant, nous ne voyons pas encore maintenant que toutes choses lui soient soumises.

soumettant. Malgré la supériorité des anges sur les hommes, c’est à l’humanité que Dieu avait confié l’administration de la terre (#Ge 1:26-28). À cause de la chute (#Ge 3), cependant, l’humanité s’est révélée incapable d’assumer cette position instituée par Dieu.

 

9  Mais celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d’honneur à cause de la mort qu’il a soufferte, afin que, par la grâce de Dieu, il souffrît la mort pour tous.

de gloire et d’honneur. Cf. #Ph 2:8-9. Par son œuvre rédemptrice, Christ a accompli tout ce qui était exigé de la part du représentant suprême de l’humanité. Par son incarnation, son sacrifice substitutif et sa victoire sur le péché et sur la mort (cf. #Ro 6:23 ; #1Jn 4:10), il a accompli le projet original de Dieu pour l’humanité. En tant que second Adam (#1Co 15: 47), il a été placé pour un temps en dessous des anges. Désormais, à lui sont la gloire et l’honneur, et toutes choses (les anges inclus) lui sont soumises.

il a souffert la mort pour tous. Le terme « tous » désigne tous ceux qui croient. La mort de Christ ne peut s’appliquer avec efficacité qu’à ceux qui sont venus à Dieu par la foi, avec un cœur repentant, pour demander sa grâce et le pardon de leurs péchés.

 

10 ¶  Il convenait, en effet, que celui pour qui et par qui sont toutes choses, et qui voulait conduire à la gloire beaucoup de fils, élevât à la perfection par les souffrances le Prince de leur salut.

convenait. Ce que Dieu a accompli à travers l’humiliation de Jésus-Christ était parfaitement cohérent avec sa justice et sa sainteté souveraines. Sans l’humiliation et les souffrances endurées par Christ, la rédemption aurait été impossible, et sans rédemption, il ne pouvait y avoir de glorification (cf. #Ro 8:18, #Ro 8:29-30).

perfection. Par sa nature divine, Christ était déjà parfait. Cela n’empêche pas que sa nature humaine a été perfectionnée par son obéissance, y compris par les souffrances qu’il a endurées, pour qu’il devienne un souverain sacrificateur compatissant, un exemple pour les croyants (cf. #Hé 5:8-9 ; #Hé 7:25-28 ; #Ph 2:8 ; #1Pi 2:21) et puisse établir sa parfaite justice (#Mt 3:15), qui peut désormais être imputée aux croyants (#2Co 5:21 ; #Ph 3:8, #Ph 3:19).

Prince. Le terme grec est utilisé aussi en #Hé 12:2 (« qui suscite ») et en #Ac 5:31. On peut aussi traduire par « pionnier » « chef », « initiateur ». Christ est la source du salut (cf. « auteur » en #Hé 5:9, qui a le sens de cause), son initiateur et son chef. Il nous a précédés sur la route qui mène au ciel (#Hé 6:20).

 

11  Car celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d’un seul. C’est pourquoi il n’a pas honte de les appeler frères,

sanctifie. La sanctification met une personne à part pour le service de Dieu, au travers de la purification du péché et de la conformité à la sainteté de Dieu (cf. #Hé 10:10).

 

12  lorsqu’il dit : J’annoncerai ton nom à mes frères, Je te célébrerai au milieu de l’assemblée.

mes frères. Citation du #Ps 22: 23. Jésus avait enseigné que ceux qui faisaient la volonté du Père en obéissant à sa Parole étaient ses frères et sa mère (#Mt 12:50 ; #Lu 8:21). Il a toutefois attendu sa résurrection pour appeler ses disciples « frères » (#Mt 28:10 ; #Jn 20: 17). Il fallait qu’il paye le prix de leur salut pour qu’ils deviennent vraiment ses frères et sœurs spirituels. L’utilisation de ce terme démontre qu’il s’est pleinement identifié à l’humanité afin de lui offrir une complète rédemption (#Ph 2:7-9).

 

13  Et encore : Je me confierai en toi. Et encore : Me voici, moi et les enfants que Dieu m’a donnés.

La citation d’#Esa 8:17-18 (cf. #2S 22: 3) souligne l’argument présenté aux versets  #Hé 2:9-11: Christ s’est totalement identifié à l’humanité en endossant la nature humaine. Sa totale dépendance de Dieu pendant son séjour sur la terre démontre la réalité de sa nature humaine.

 

14 ¶  Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, il y a également participé lui-même, afin que, par la mort, il anéantît celui qui a la puissance de la mort, c’est-à-dire le diable,

participent …  également participé. En grec, le premier « participer » suggère la communion ou l’association. Le second exprime l’acte d’endosser quelque chose qui n’a rien de commun avec votre propre nature. Par nature, le Fils de Dieu n’était pas de « sang » et de « chair », mais il a pris sur lui cette nature dans le but d’apporter la rédemption à l’humanité.

la mort …  la puissance de la mort. C’est l’objectif suprême de l’incarnation: Jésus est venu sur la terre dans l’intention expresse de mourir. Il est parvenu à vaincre la mort par sa résurrection (#Jn 14: 19), et par cette victoire, il a réduit Satan à l’impuissance dans ses efforts contre ceux qui sont sauvés. L’utilisation par Satan de la puissance de la mort est soumise à la volonté de Dieu (cf. #Job 2:6).

 

15  et qu’il délivrât tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans la servitude.

crainte de la mort. Pour le croyant, « la mort a été engloutie dans la victoire » (#1Co 15: 54). L’œuvre de Christ a mis fin à la peur de la mort et à l’esclavage spirituel qu’elle exerçait sur les hommes.

 

16  Car assurément ce n’est pas à des anges qu’il vient en aide, mais c’est à la postérité d’Abraham.

vient en aide. Littéralement « se saisit de ». Le sens de « venir en aide » vient de l’image qui voit quelqu’un saisir une autre personne pour la pousser ou la tirer loin du danger, la mettre en sécurité. Cependant, on ne trouve pas, dans le judaïsme, l’idée que l’entrée dans le monde du Messie servirait à venir en aide aux anges. Cette traduction ne crée qu’un contraste bien faible en comparaison avec tout ce qui a été dit précédemment à propos de la supériorité de Christ sur les anges. Comme le contexte présente l’identification de Christ avec l’humanité par son incarnation (il a pris sur lui la nature humaine, versets  9-14, 17) et que l’auteur utilise au verset 18 un autre mot grec pour la notion de venir en aide (comme en #Hé 4:16), il paraît préférable de privilégier la traduction « prendre la nature de ».

la postérité d’Abraham. Le Christ est cette descendance (littéralement « semence ») promise. L’épître étant destinée à des Hébreux, on pouvait supposer qu’ils s’identifieraient à cette description. Le Messie est né au sein de la descendance d’Abraham, en accomplissement des prophéties de l’A.T. (#Mt 1:1). L’un des objectifs premiers de l’incarnation était le salut d’Israël (#Mt 1:21). Un autre était l’accomplissement de l’alliance conclue avec Abraham avec la promesse d’une descendance. De tous les peuples, les Hébreux auraient dû être les premiers à reconnaître la signification et l’importance de l’incarnation.

 

17  En conséquence, il a dû être rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin qu’il fût un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour faire l’expiation des péchés du peuple ;

faire l’expiation. Mot qui signifie « se concilier » ou « satisfaire ». L’œuvre expiatoire de Christ est liée à son office de souverain sacrificateur. En partageant la nature humaine, il a démontré sa miséricorde envers les hommes et sa fidélité à Dieu. Il a satisfait aux exigences divines par rapport au péché et a ainsi obtenu un plein pardon pour son peuple. Cf. #1Jn 2:2 ; #1Jn 4:10.

 

18  car, ayant été tenté lui-même dans ce qu’il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés.

tenté. Le fait que Christ a connu la tentation prouve qu’il était vraiment un homme. Cette expérience l’a rendu capable de comprendre ses frères et de compatir à leurs difficultés (cf. #Hé 4:15). Les tentations auxquelles il a été soumis n’avaient rien d’édulcoré. Il arrive souvent que nous cédions à la tentation avant même d’avoir pris conscience de son existence, alors que Jésus a su lui résister tout en discernant la puissance de séduction déployée pour le faire chuter (cf. #Lu 4:1-13).

 

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