JOUR 104 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

24/11/2018 00:16

JOUR 104 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

 

HÉBREUX 3 ET 4

 

HÉBREUX 3 * 1 à 19

 

1 ¶  C’est pourquoi, frères saints, qui avez part à la vocation céleste, considérez l’apôtre et le souverain sacrificateur de la foi que nous professons,

frères saints. Expression qu’on ne trouve qu’ici et en #1Th 5:27, où certains manuscrits omettent le mot « saint ». L’auteur s’adresse aux croyants qui ont une « vocation céleste » (cf. #Ph 3:14). Ailleurs, ils sont décrits comme attendant une patrie « céleste » (#Hé 11:16) et la venue de la « Jérusalem céleste » (#Hé 12:22). Ils sont « saints » dans le sens où ils sont mis à part pour Dieu et identifiés au royaume céleste. Ils sont citoyens du ciel plus que de la terre.

 

vocation. Allusion, comme toujours dans les épîtres du N.T., à l’appel efficace au salut en Christ (cf. #Ro 8:30 ; #1Co 7:21).

 

considérez. L’auteur demande au lecteur une pleine attention et un diligent examen de la supériorité de Jésus-Christ.

 

l’apôtre et le souverain sacrificateur. Un apôtre est un « envoyé » détenteur des droits, du pouvoir et de l’autorité de celui qui l’envoie. C’est par le Père que Jésus a été envoyé (cf. #Jn 3:17, #Jn 3:34 ; #Jn 5:36-38 ; #Jn 8:42). Le thème du sacerdoce de Christ, initié en #Hé 2:17-18 et mentionné une nouvelle fois ici, sera repris plus en détail en #Hé 4:14-10:18. Pour l’heure, l’auteur présente la suprématie de Christ sur Moïse (versets  #Hé 3:1-6), sur Josué (#Hé 4:8) et sur tous les autres héros nationaux et prédicateurs de l’A.T. que les Juifs tenaient en très haute estime. Jésus lui-même insista sur sa supériorité par rapport à Moïse dans le même contexte, lorsqu’il déclara être envoyé par son Père (#Jn 5:36-38, #Jn 5:45-47 ; cf. #Lu 16:29-31). Moïse avait été envoyé par Dieu pour délivrer son peuple de l’Égypte historique et de son oppression (#Ex 3:10); Jésus a été envoyé par Dieu pour délivrer son peuple de l’Égypte spirituelle et de son oppression (#Hé 2:15).

 

que nous professons. Christ est au centre de notre confession de foi dans l’Évangile: c’est en lui que nous croyons et de lui que nous rendons témoignage. Le terme grec est de nouveau utilisé en #Hé 4:14 et en #Hé 10:23 (cf. #2Co 9:13 ; #1Ti 6:12). De ces trois occurrences se dégage une impression d’urgence. S’ils comprenaient la supériorité de la personne et de l’œuvre de Jésus, les lecteurs ne pourraient pas renoncer à leur foi en lui ni tenir pour rien son œuvre en leur faveur.

3:1-6 Cette section démontre la supériorité de Jésus sur Moïse, qui était lui-même tenu en grande estime. Le Seigneur avait parlé à Moïse « face à face, comme un homme parle à son ami » (#Ex 33:11) et lui avait donné la loi (#Né 9:13-14). Pour les Juifs, les priorités suprêmes se trouvaient dans les commandements et les rituels de la loi, et les termes de « Moïse » et de « loi » étaient synonymes. L’A.T. et le N.T. appellent les commandements de Dieu « la loi de Moïse » (#Jos 8:31 ; #1R 2:3 ; #Lu 2:22 ; #Ac 13: 39). Pourtant, si grand qu’ait été Moïse, Jésus était infiniment plus grand.

 

2  Jésus, qui a été fidèle à celui qui l’a établi, comme le fut Moïse dans toute sa maison.

maison. Plus qu’un bâtiment, ce terme évoque une famille et les personnes qui la composent (cf. verset #Hé 3:6 ; #1Ti 3:15). La qualité première d’un intendant en charge d’une maison est sa fidélité (#1Co 4:2). Moïse (#No 12:7) et Christ (#Hé 2:17) se sont fidèlement acquittés de leur mission divine en prenant chacun pour leur part soin du peuple de Dieu.

 

3  Car il a été jugé digne d’une gloire d’autant supérieure à celle de Moïse que celui qui a construit une maison a plus d’honneur que la maison même.

celui qui a construit. Moïse n’était qu’un membre de la maison de Dieu, alors que Jésus en est le créateur (cf. #2S 7:13 ; #Za 6:12-13 ; #Ep 2:19-22 ; #1Pi 2:4-5); il est, de ce fait, plus grand que Moïse et égal à Dieu.

 

4  Chaque maison est construite par quelqu’un, mais celui qui a construit toutes choses, c’est Dieu.

5  Pour Moïse, il a été fidèle dans toute la maison de Dieu, comme serviteur, pour rendre témoignage de ce qui devait être annoncé ;

devait être annoncé. La fidélité de Moïse servit surtout de témoignage de ce qui allait se passer avec Christ (cf. #Hé 11:24-27 ).

 

3:5-6

serviteur …  Fils. Le terme utilisé ici pour « serviteur » implique une position élevée en dignité et un statut d’homme libre, non d’esclave (cf. #Ex 14: 31 ; #Jos 1:2). Cependant, malgré son statut élevé, Moïse ne pouvait endosser le statut de Fils, réservé à Christ seul (cf. #Jn 8:35).

 

6  mais Christ l’est comme Fils sur sa maison ; et sa maison, c’est nous, pourvu que nous retenions jusqu’à la fin la ferme confiance et l’espérance dont nous nous glorifions.

 

nous retenions fermement. Cf. verset #Hé 3:14. Il n’est pas question ici de la manière de recevoir et de garder le salut (cf. #1Co 15: 2). La phrase signifie plutôt qu’en persévérant dans la foi on démontre posséder une foi authentique. Celui qui retourne aux rituels du système lévitique dans le but de contribuer à son salut démontre par-là qu’il n’a jamais fait partie de la famille de Dieu, alors que celui qui demeure en Christ prouve qu’il peut en être considéré comme un membre à part entière (cf. #Mt 10:22 ; #Lu 8:15 ; #Jn 8:31 ; #Jn 15:4-6). Dieu promet de nous garder en lui (#1Th 5:24 ; #Jude 24-25).

 

l’espérance. Pour une description plus détaillée de cette espérance, voir #Hé 6:18-19. Elle repose sur Christ lui-même, dont l’œuvre rédemptrice nous vaut le salut (#Ro 5:1-2 ).

 

7 ¶  C’est pourquoi, selon ce que dit le Saint-Esprit : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix,

Aujourd’hui. Allusion au moment présent, où les paroles de Dieu sont encore fraîches à l’esprit. Il y a urgence à prêter attention à la voix de Dieu. Cette urgence est soulignée par une triple répétition de l’« aujourd’hui » du #Ps 95:7 (versets #Hé 3:13, #Hé 3:15 ; #Hé 4:7), et elle constitue le thème de l’exposé (cf. #2Co 6:2).

3:7-11 L’auteur cite le #Ps 95:7-11 comme des paroles de l’auteur suprême de ce psaume, le Saint-Esprit (cf. #Hé 4:7 ; #Hé 9:8 ; #Hé 10:15). Ce passage évoque l’errance des Israélites dans le désert suite à leur sortie d’Égypte. En dépit des œuvres miraculeuses de Dieu et de sa fidélité pleine de grâce et providentielle envers eux, ils n’étaient toujours pas engagés envers lui dans la foi (cf. #Ex 17 ; #No 14:22-23 ; #Ps 78:40-53). L’auteur de l’épître expose en trois points le message de ce passage de l’A.T.:

1° il faut veiller à ne pas devenir incrédules (versets  #Hé 3:12-19);

2° il faut craindre d’arriver trop tard (#Hé 4:1-10);

3° il faut s’empresser d’entrer dans le repos (#Hé 4:11-13).

 

Les thèmes inclus dans cet exposé sont l’urgence, l’obéissance (qui inclut la foi), la persévérance et le repos.

 

8  N’endurcissez pas vos cœurs, comme lors de la révolte, Le jour de la tentation dans le désert,

9  Où vos pères me tentèrent Pour m’éprouver, et ils virent mes œuvres Pendant quarante ans.

10  Aussi je fus irrité contre cette génération, et je dis : Ils ont toujours un cœur qui s’égare. Ils n’ont pas connu mes voies.

11  Je jurai donc dans ma colère: Ils n’entreront pas dans mon repos !

mon repos. Le repos terrestre promis par Dieu était la vie au pays de Canaan, qu’Israël allait recevoir en héritage (#De 12:9-10 ; #Jos 21: 44 ; #1R 8:56). Du fait de sa rébellion contre Dieu, toute une génération d’Israël perdit le privilège d’entrer dans le repos de la terre promise (cf. #De 28:65 ; #La 1:3). Dans un sens figuré, le terme s’applique au repos spirituel dans le Seigneur, avec des précédents dans l’A.T. (cf. #Ps 116:7 ; #Esa 28:12). En recevant le salut, chaque croyant entre dans le vrai repos, le royaume de la promesse spirituelle; il n’a plus besoin de chercher, par ses propres forces, à acquérir une justice qui plaise à Dieu. Dieu aurait souhaité que la génération qu’il avait fait sortir d’Égypte connaisse ces deux formes de repos.

 

12  Prenez garde, frères, que quelqu’un de vous n’ait un cœur mauvais et incrédule, au point de se détourner du Dieu vivant.

frères. Exhortation adressée à ceux qui possédaient, potentiellement, les mêmes caractéristiques que la génération qui périt au désert sans avoir vu la terre promise: les Juifs incroyants mêlés aux « frères saints » (verset #Hé 3:1). L’auteur les encourage à croire avant qu’il ne soit trop tard.

 

un cœur mauvais. C’est ainsi qu’est le cœur de tout homme à la naissance (#Jér 17: 9). Dans le cas de ces Hébreux, leur cœur mauvais se manifestait par leur refus de croire en l’Évangile, qui les orientait dans une direction opposée à celle de Dieu.

 

13  Mais exhortez-vous les uns les autres chaque jour, aussi longtemps qu’on peut dire : Aujourd’hui ! afin qu’aucun de vous ne s’endurcisse par la séduction du péché.

exhortez-vous les uns les autres chaque jour. Cette responsabilité est à la fois individuelle et collective. Pendant les jours de détresse qu’ils connaissaient et qui pouvaient les inciter à retourner au système lévitique  même s’il s’était révélé inefficace - ils devaient s’encourager mutuellement à s’identifier totalement à Jésus-Christ.

 

s’endurcisse. Le rejet répété de ce qu’affirme l’Évangile au sujet de Jésus finit par produire un cœur de plus en plus endurci et conduit finalement à s’opposer de front à l’Évangile tout entier. Cf. #Hé 6:4-6 ; #Hé 10:26-29 ; #Ac 19: 9.

 

la séduction. Le péché est un menteur qui utilise toutes les ruses et tous les stratagèmes possibles pour induire en erreur (cf. #Ro 7:11 ; #2Th 2:10 ; #Ja 1:14-16). Les Hébreux se mentaient à eux-mêmes quand ils justifiaient leur opposition à Jésus-Christ par leur fidélité à l’ancien système. S’ils s’accrochaient au système lévitique, c’était en réalité pour rejeter la Parole vivante (#Hé 4:12) du « Dieu vivant » (Le péché est un menteur qui utilise toutes les ruses et tous les stratagèmes possibles pour induire en erreur (cf. #Ro 7:11 ; #2Th 2:10 ; #Ja 1:14-16 #Hé 3:12) qui, au travers de Christ, avait ouvert une « route nouvelle et vivante » (#Hé 10:20). Choisir l’incrédulité ne peut mener qu’à la mort (verset #Hé 3:17 ; #Hé 10:26-29 ; cf. #Hé 2:14-15 ; #Jude 5).

 

14  Car nous sommes devenus participants de Christ, pourvu que nous retenions fermement jusqu’à la fin l’assurance que nous avions au commencement,

Exhortation similaire à celle du verset 6, qui reprend le thème de la persévérance.

 

15  pendant qu’il est dit : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, N’endurcissez pas vos cœurs, comme lors de la révolte.

3:15-19 Reprise de la citation du #Ps 95:7-8 (cf. verset #Hé 3:7). La première citation précédait l’exposé du thème de l’« aujourd’hui » et de l’urgence que véhicule ce mot. Celle-ci introduit le thème de la « révolte » (versets  #Hé 3:15-16). Le thème de l’obéissance est présenté au moyen de son antithèse, la désobéissance. Quatre termes différents pour parler de la rébellion servent à enfoncer le clou: « se révoltèrent » (verset #Hé 3:16), « péchèrent » (verset #Hé 3:17), « avaient désobéi » (verset #Hé 3:18) et « incrédulité » (verset #Hé 3:19). Cette première partie de l’exposé sur le #Ps 95:7-11 est résumée par la conclusion, évidente, que les Israélites qui moururent dans le désert furent victimes de leur propre incrédulité (verset #Hé 3:19).

 

16  Qui furent, en effet, ceux qui se révoltèrent après l’avoir entendue, sinon tous ceux qui étaient sortis d’Égypte sous la conduite de Moïse ?

17  Et contre qui Dieu fut-il irrité pendant quarante ans, sinon contre ceux qui péchaient, et dont les cadavres tombèrent dans le désert ?

18  Et à qui jura-t-il qu’ils n’entreraient pas dans son repos, sinon à ceux qui avaient désobéi ?

19  Aussi voyons-nous qu’ils ne purent y entrer à cause de leur incrédulité.



HÉBREUX 4 * 1 à 16

 

1 ¶  Craignons donc, tandis que la promesse d’entrer dans son repos subsiste encore, qu’aucun de vous ne paraisse être venu trop tard.

promesse. C’est la première fois que ce mot important est mentionné dans Hébreux. Le contenu de cette promesse est défini par l’expression « entrer dans son repos ».

 

son repos. C’est un repos que Dieu donne, c’est pourquoi il est appelé « mon repos » (#Ps 95:11) et « son repos ». Pour les croyants, le repos de Dieu inclut sa paix, l’assurance du salut, la confiance en sa force et la certitude d’un foyer céleste à venir (cf. #Mt 11:29).

 

être venu trop tard. La proposition pourrait être traduite « de crainte que l’un de vous ne pense être arrivé trop tard pour entrer dans le repos de Dieu » (cf. #Hé 12:15). Avec une crainte mêlée de respect, chacun doit examiner sa propre condition spirituelle (cf. #1Co 10:12 ; #2Co 13: 5) et encourager activement les autres à s’engager aussi (cf. #Jude 23).

 

4:1-10 Cette deuxième partie de l’exposé sur le #Ps 95:7-11 va plus loin que la description de l’incrédulité et de ses conséquences dramatiques (#Hé 3:12-19): elle définit la nature du « repos » que les désobéissants ont perdu. La première section traitait en priorité des versets 7-8 du #Ps 95, la deuxième s’intéresse surtout au verset 11.

 

2  Car cette bonne nouvelle nous a été annoncée aussi bien qu’à eux ; mais la parole qui leur fut annoncée ne leur servit de rien, parce qu’elle ne trouva pas de la foi chez ceux qui l’entendirent.

foi. Il ne suffit pas de connaître le message, il faut se l’approprier par la foi qui sauve. L’épître reprendra plus en détail le thème de la foi (#Hé 10:19-12:29). Ce que veut souligner l’auteur par cette comparaison, c’est que, tout comme les Juifs lors de leur sortie d’Égypte (#Hé 3:16-19), les membres de sa génération avaient reçu le message de Dieu grâce à la prédication de l’Évangile: ils avaient été évangélisés.

 

3  Pour nous qui avons cru, nous entrons dans le repos, selon qu’il dit: Je jurai dans ma colère : Ils n’entreront pas dans mon repos ! Il dit cela, quoique ses œuvres eussent été achevées depuis la création du monde.

nous entrons. Ceux qui ont foi dans le message de Dieu entreront dans son repos spirituel. Tel est le corollaire du #Ps 95:11 qui adopte la formulation opposée: l’incroyant n’entrera pas dans le repos offert par Dieu.

 

achevées depuis la création du monde. Le repos spirituel accordé par Dieu n’est pas incomplet ou inachevé. Il repose sur une œuvre achevée et décidée par Dieu de toute éternité, tout comme le repos qu’il a lui-même pris après avoir terminé son œuvre de création (verset #Hé 4:4).

 

4  Car il a parlé quelque part ainsi du septième jour : Et Dieu se reposa de toutes ses œuvres le septième jour.

4:4-5 Pour expliciter la déclaration du verset 3, l’auteur illustre son propos par le septième jour de la création et cite #Ge 2:2. Il répète ensuite la dernière partie du #Ps 95:11.

 

5  Et ici encore : Ils n’entreront pas dans mon repos !

6  Or, puisqu’il est encore réservé à quelques-uns d’y entrer, et que ceux à qui d’abord la promesse a été faite n’y sont pas entrés à cause de leur désobéissance,

4:6-7 Il est encore possible d’entrer dans le repos de Dieu (cf. « la promesse …  subsiste » au verset 1). Il n’est pas encore trop tard. Dieu avait offert le repos à son peuple au temps de Moïse, et il en est allé de même à l’époque de David. Il invite toujours patiemment son peuple à entrer dans son repos (cf. #Ro 10:21). En citant de nouveau le #Ps 95:7-8 (voir #Hé 3:7, #Hé 3:15), l’auteur appelle à donner de toute urgence une réponse, positive bien sûr. Les thèmes de l’urgence et de l’obéissance sont ainsi combinés pour constituer une invitation directe aux lecteurs.

7  Dieu fixe de nouveau un jour aujourd’hui en disant dans David si longtemps après, comme il est dit plus haut : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, N’endurcissez pas vos cœurs.

8  Car, si Josué leur eût donné le repos, il ne parlerait pas après cela d’un autre jour.

4:8-10 Le vrai repos de Dieu ne nous a pas été offert au travers de Moïse et de Josué, mais par Jésus-Christ, qui est plus grand qu’eux. Josué conduisit la nation d’Israël vers la terre qui leur était promise. Cependant, ce n’était qu’un repos terrestre, l’ombre seulement de ce qu’implique le repos céleste. Du fait même que, selon le #Ps 95, Dieu a continué d’offrir son repos du temps de David (bien après l’entrée d’Israël dans la terre promise), on comprend que le repos ainsi offert était spirituel, supérieur à celui que Josué avait obtenu. Le repos terrestre d’Israël était troublé par les attaques innombrables d’ennemis et le travail quotidien. Le repos céleste se caractérise par la plénitude des promesses célestes (#Ep 1:3) et par l’absence de tout effort pour l’obtenir.

 

9  Il y a donc un repos de sabbat réservé au peuple de Dieu.

repos de sabbat. Un autre mot grec, lié au sabbat, est introduit ici, et c’est la seule fois qu’il apparaît dans le N.T. L’auteur choisit ce mot pour attirer l’attention du lecteur vers le « septième jour » mentionné au verset 4 et pour préparer l’explication du verset 10.

 

10  Car celui qui entre dans le repos de Dieu se repose de ses œuvres, comme Dieu s’est reposé des siennes.

11 ¶  Efforçons-nous donc d’entrer dans ce repos, afin que personne ne tombe en donnant le même exemple de désobéissance.

4:11-13 La troisième et dernière partie de l’exposé sur le #Ps 95:7-11 souligne la responsabilité qui incombe à ceux qui ont entendu la Parole de Dieu. L’Écriture rapporte l’exemple de ceux qui étaient dans le désert avec Moïse, de ceux qui entrèrent en Canaan avec Josué et de ceux qui bénéficièrent de la même opportunité à l’époque de David. C’est à la Parole qu’il faut croire et obéir, et c’est encore la Parole qui jugera les désobéissants (cf. #1Co 10:5-13).

 

12  Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du cœur.

épée …  à deux tranchants. La Parole de Dieu réconforte et nourrit ceux qui y croient, mais c’est un outil de jugement et de mise à mort pour ceux qui ne se sont pas engagés envers Jésus-Christ. Certains des Hébreux ne s’engageaient que du bout des lèvres envers Christ. Ils étaient au moins partiellement convaincus d’un point de vue intellectuel, mais ils n’étaient pas engagés dans leur cœur. La Parole de Dieu dévoilerait leurs croyances superficielles et même leurs mauvaises intentions (cf. #1S 16: 7 ; #1Pi 4:5).

 

âme et esprit. Ces deux termes ne décrivent pas deux entités distinctes (pas plus que jointures et moelles) mais sont utilisés, comme on emploie l’expression « corps et âme », pour exprimer la plénitude (cf. #Lu 10:27 ; #Ac 4:32). Ils sont utilisés ailleurs de façon interchangeable pour décrire l’identité immatérielle de l’homme, son être intérieur éternel.

 

13  Nulle créature n’est cachée devant lui, mais tout est à nu et à découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte.

découvert aux yeux de celui. « Découvert » est un terme technique utilisé uniquement ici dans le N.T. Il s’appliquait aux victimes dont on renversait la tête afin de l’exposer aux coups, soit en vue d’un sacrifice soit en vue d’une décapitation. C’est peut-être l’utilisation du mot « épée » au verset précédent qui inspira ce terme. Chaque individu est jugé, non seulement par la Parole de Dieu (cf. #Jn 12:48), mais aussi par Dieu lui-même. Nous avons des comptes à rendre devant la Parole écrite, vivante (cf. #Jn 6:63, #Jn 6:68 ; #Ac 7:38), et devant le Dieu vivant qui en est l’auteur.

 

14  Ainsi, puisque nous avons un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, demeurons fermes dans la foi que nous professons.

a traversé les cieux. De même que le souverain sacrificateur, du temps de l’ancienne alliance, traversait trois zones dans le temple (le parvis extérieur, le lieu saint et le lieu très saint) pour effectuer le sacrifice pour les péchés, Jésus a traversé trois zones célestes (le ciel atmosphérique, l’univers stellaire et la demeure de Dieu; cf. #2Co 12:2-4) après avoir réalisé l’ultime et parfait sacrifice. Une fois par an, le jour des expiations, le souverain sacrificateur d’Israël devait entrer dans le lieu très saint pour effectuer le rachat des péchés du peuple (#Lé 16). Ce tabernacle, limité, n’était que la copie de la réalité céleste (cf. #Hé 8:1-5). Quand Jésus est entré dans le sanctuaire céleste après nous avoir acquis la rédemption, le fac-similé terrestre a été remplacé par la réalité du ciel elle-même. Libérée de ce qui est terrestre, la foi chrétienne se caractérise par ce qui est céleste (#Hé 3:1 ; #Ep 1:3 ; #Ep 2:6 ; #Ph 3:20 ; #Col 1:5 ; #1Pi 1:4).

 

Jésus, le Fils de Dieu. L’utilisation de deux titres, humain (Jésus) et divin (Fils de Dieu), de Jésus est significative. L’un des rares autres cas d’une telle juxtaposition est #1Jn 1:7, qui insiste sur le fait qu’il s’est sacrifié pour nos péchés (cf. #1Th 1:10 ; #1Jn 4:15 ; #1Jn 5:5).

 

fermes dans la foi que nous professons. Christ est au centre de notre confession de foi dans l’Évangile: c’est en lui que nous croyons et de lui que nous rendons témoignage. Le terme grec est de nouveau utilisé en #Hé 4:14 et en #Hé 10:23 (cf. #2Co 9:13 ; #1Ti 6:12). De ces trois occurrences se dégage une impression d’urgence. S’ils comprenaient la supériorité de la personne et de l’œuvre de Jésus, les lecteurs ne pourraient pas renoncer à leur foi en lui ni tenir pour rien son œuvre en leur faveur.

 

4:14-7:28 Le rédacteur de l’épître passe ensuite à l’explication du #Ps 110:4, cité en #Hé 5:6. Christ est non seulement l’apôtre par excellence, supérieur à Moïse et Josué, mais aussi le souverain sacrificateur suprême, et il est par conséquent supérieur à Aaron (#Hé 4:14-5:10 ; cf. #Hé 3:1). Au milieu de son exposé, l’auteur lance une exhortation en rapport avec la condition spirituelle de ses lecteurs (#Hé 5:11-6:20), avant de revenir au thème du sacerdoce de Christ (#Hé 7:1-28).

 

15  Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses ; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché.

a été tenté. L’auteur ajoute ici à sa déclaration de 2:18 que Jésus était sans péché. Il a été capable d’endurer la tentation (#Mt 4:1-11), mais il a été incapable de pécher.

 

16  Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins.

Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce. La plupart des rois de l’Antiquité ne pouvaient être approchés que par leurs conseillers les plus importants (cf. #Est 4:11). Au contraire, le Saint-Esprit appelle chacun à s’approcher avec assurance du trône de Dieu pour recevoir sa miséricorde et sa grâce par Jésus-Christ (cf. #Hé 7:25 ; #Hé 10:22 ; #Mt 27:51). L’arche de l’alliance était considérée comme l’endroit sur terre où Dieu siégeait, sur son trône entre les chérubins (cf. #2R 19: 15 ; #Jér 3:16-17). Les trônes orientaux étaient accompagnés d’un marchepied, une autre métaphore pour l’arche (cf. #Ps 132:7). C’est au trône de Dieu que Christ a payé pour le rachat des péchés, et c’est là que la grâce est dispensée aux croyants, pour tous les aspects de leur vie (cf. #2Co 4:15 ; #2Co 9:8 ; #2Co 12:9 ; #Ep 1:7 ; #Ep 2:7). « Que la grâce soit avec vous » était devenu une salutation habituelle parmi les croyants pour célébrer la faveur qu’ils avaient reçue (#Ro 1:7 ; #Ro 16: 20, #Ro 16: 24 ; #1Co 1:3 ; #1Co 16: 23 ; #2Co 1:2 ; #2Co 13: 14 ; #Ga 1:3 ; #Ga 6:18 ; #Ep 1:2 ; #Ep 6:24 ; #Ph 1:2 ; #Ph 4:18 ; #Col 1:2 ; #Col 4:18 ; #1Th 1:1 ; #1Th 5:28 ; #2Th 1:2 ; #2Th 3:18 ; #1Ti 1:2 ; #1Ti 6:21 ; #2Ti 1:2 ; #2Ti 4:22 ; #Tit 1:4 ; #Tit 3:15 ; #Phm 3, #Phm 25).

 

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