JOUR 109 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT
29/11/2018 00:55JOUR 109 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT
HÉBREUX 13 ET JACQUES 1
HÉBREUX 13 * 1 à 25
1 ¶ Persévérez dans l’amour fraternel.
Les derniers versets de cette épître traitent de quelques aspects éthiques essentiels liés à la vie chrétienne. Cette éthique pratique aide à dépeindre le véritable Évangile au monde, encourage les autres à croire en Christ et rend gloire à Dieu. La première notion est celle de l’amour pour les autres croyants (cf. #Jn 13: 35). Il s’agit certes des chrétiens, mais l’auteur devait ressentir les mêmes sentiments que l’apôtre Paul pour ses frères hébreux (voir #Ro 9:3-4).
2 N’oubliez pas l’hospitalité ; car, en l’exerçant, quelques-uns ont logé des anges, sans le savoir.
hospitalité. La seconde grâce qui demande à être développée, c’est l’amour envers les étrangers (cf. #Ro 12:13 ; #1Ti 3:2). Dans l’Antiquité, l’hospitalité allait jusqu’à l’hébergement d’un voyageur pour la nuit ou pour une plus longue période. Ce précepte est particulièrement difficile à mettre en pratique en temps de persécution, car on ne sait pas si l’hôte se révélera être un espion ou un autre croyant pourchassé.
logé des anges. Bien qu’elle ne doive pas constituer la motivation suprême pour offrir l’hospitalité, cette précision souligne qu’on ne peut jamais savoir quelle portée pourra avoir un acte de générosité (cf. #Mt 25:40, #Mt 25:45). C’est précisément ce qui arriva à Abraham et Sara (#Ge 18:1-3), Lot (#Ge 19:1-2), Gédéon (#Jug 6:11-24) et Manoach (#Jug 13:6-20).
3 Souvenez-vous des prisonniers, comme si vous étiez aussi prisonniers ; de ceux qui sont maltraités, comme étant aussi vous-mêmes dans un corps.
vous-mêmes. Les croyants devraient être en mesure de s’identifier aux souffrances d’autrui, car eux aussi ont à endurer des souffrances et épreuves physiques (« dans un corps »).
4 Que le mariage soit honoré de tous, et le lit conjugal exempt de souillure, car Dieu jugera les impudiques et les adultères.
honoré. Dieu honore profondément le mariage, qu’il a institué lors de la création (#Ge 2:24); dans l’Église primitive cependant, certains considéraient le célibat comme plus saint que le mariage. Paul dénonce vivement cette idée en #1Ti 4:3. L’activité sexuelle dans le cadre du mariage est pure, mais la même activité en dehors du mariage vous place sous le jugement de Dieu.
Dieu jugera. Dieu inflige de graves conséquences à l’immoralité sexuelle
5 Ne vous livrez pas à l’amour de l’argent ; contentez-vous de ce que vous avez ; car Dieu lui-même a dit : Je ne te délaisserai point, et je ne t’abandonnerai point.
l’amour de l’argent. Le désir de posséder des biens matériels est « une racine de tous les maux; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi » (#1Ti 6:10 ; cf. #1Ti 3:3).
Je ne te délaisserai point. Citation de #Ge 28:15 ; #De 31:6, #De 31:8 ; #Jos 1:5 ; #1Ch 28:20. Les croyants peuvent être contents en toutes circonstances, grâce à cette promesse. Cinq négatifs sont utilisés en grec dans cette déclaration pour souligner qu’il est impossible à Christ d’abandonner les croyants. Cela revient à dire: « Il n’y a absolument aucun moyen, sous aucun prétexte, que je vous abandonne jamais, au grand jamais. »
6 C’est donc avec assurance que nous pouvons dire : Le Seigneur est mon aide, je ne craindrai rien ; Que peut me faire un homme ?
avec assurance. Ce terme n’est pas synonyme de témérité mais comporte les notions de confiance et de courage. Cf. son emploi en #Mt 9:2 ; #2Co 5:6, #2Co 5:8. Citation tirée du #Ps 118:6.
7 Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu ; considérez quelle a été la fin de leur vie, et imitez leur foi.
En complément à la liste des fidèles du chapitre #Hé 11, l’auteur rappelle aux Hébreux la fidélité de leurs propres chefs au sein de l’Église. Ce faisant, il définit dans la foulée les devoirs des responsables d’Église:
1° conduire les autres;
2° prêcher la Parole de Dieu;
3° établir un modèle de foi à suivre pour les fidèles. Cf. #Ac 20: 28 ; #1Ti 3:1-7 ; #Tit 1:5-9.
8 Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui, et éternellement.
9 Ne vous laissez pas entraîner par des doctrines diverses et étrangères ; car il est bon que le cœur soit affermi par la grâce, et non par des aliments qui n’ont servi de rien à ceux qui s’y sont attachés.
doctrines diverses et étrangères. Cela inclut tout enseignement en contradiction avec la Parole de Dieu. Le N.T. contient d’innombrables avertissements contre les faux docteurs et les doctrines erronées (cf. #Ac 20:29-30 ; #Ro 16: 17 ; #2Co 10:4-5 ; #Ga 1:6-9 ; #Ep 4:14 ; #2Ti 3:16).
affermi par la grâce. Ceux qui expérimentent la grâce de Dieu en Christ font preuve d’une grande stabilité de cœur et d’esprit.
des aliments. La loi mosaïque contenait des règles au sujet de tout, y compris l’alimentation (#Lé 11). Mais pour les chrétiens, ces lois ne s’appliquent plus (#Ac 10:9-16 ; cf. #Ro 14: 17 ; #1Co 8:8 ; #1Ti 4:1-5).
10 Nous avons un autel dont ceux qui font le service au tabernacle n’ont pas le pouvoir de manger.
un autel. L’autel, celui qui offre le sacrifice et le sacrifice lui-même sont en étroite relation. S’associer à l’autel signifie, pour celui qui offre le sacrifice, s’identifier au sacrifice. Au cours de certains sacrifices, on s’identifiait encore plus complètement au sacrifice et à l’autel en mangeant une partie de l’animal sacrifié. L’apôtre Paul faisait allusion à ce type de relation avec l’autel quand il donnait des instructions aux Corinthiens au sujet de la consommation des viandes offertes aux idoles (#1Co 9:13) et de l’observation de la cène (#1Co 10:18). Ici, l’autel est l’équivalent du sacrifice de Christ, ce que souligne la comparaison avec le jour des expiations.
13:10-13.
Pour expliciter l’identification du croyant à Christ dans son rejet par les Juifs, l’auteur a recours à une analogie: le corps des animaux offerts en sacrifice le jour des expiations n’était pas mangé, mais brûlé « hors du camp » (#Lé 4:21 ; #Lé 16: 27). Jésus a été l’ultime sacrifice expiatoire, et il a, lui aussi, été crucifié hors de l’enceinte de Jérusalem (#Jn 19: 17). Dans un sens figuré, les croyants doivent le rejoindre en sortant du camp du monde, en décidant de ne plus se rendre complices de ses mauvais systèmes et pratiques (cf. #2Ti 2:4). Par extension, ils ont aussi à renoncer au système lévitique. Les Hébreux non engagés devaient faire le pas de la foi et avoir le courage de quitter le camp de l’ancienne alliance d’Israël.
11 Les corps des animaux, dont le sang est porté dans le sanctuaire par le souverain sacrificateur pour le péché, sont brûlés hors du camp.
12 C’est pour cela que Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte.
13 Sortons donc pour aller à lui, hors du camp, en portant son opprobre.
14 Car nous n’avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir.
15 Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom.
louange … confessent. Comme cela ressort de toute l’épître aux Hébreux, les sacrifices étaient extrêmement importants sous l’ancienne alliance. Sous la nouvelle alliance, Dieu désire que son peuple le loue et le remercie plutôt que de lui offrir des sacrifices d’animaux ou des offrandes végétales. Puisque tous les croyants sont désormais des sacrificateurs (#1Pi 2:5, #1Pi 2:9), ils offrent à Dieu des sacrifices de louange et de reconnaissance (cf. #Ro 12:1). Voir aussi #Lé 7:12 ; #Ps 54:6 pour le « sacrifice de louange » et #Esa 57:19 ; #Os 14: 2 pour le « fruit des lèvres ».
16 Et n’oubliez pas la bienfaisance et la libéralité, car c’est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir.
la bienfaisance et la libéralité. Les sacrifices de louange qui sortent de la bouche des croyants plaisent à Dieu dans la seule mesure où ils sont accompagnés d’actes d’amour (cf. #Esa 58:6-7 ; #Ja 1:27 ; #1Jn 3:18).
17 Obéissez à vos conducteurs et ayez pour eux de la déférence, car ils veillent sur vos âmes comme devant en rendre compte ; qu’il en soit ainsi, afin qu’ils le fassent avec joie, et non en gémissant, ce qui ne vous serait d’aucun avantage.
vos conducteurs. Les pasteurs et anciens de l’Église exercent la même autorité que celle de Christ lorsqu’ils prêchent, enseignent et appliquent les Écritures. Ils servent l’Église au nom de Christ et doivent lui rendre compte de leur fidélité. Il peut s’agir ici des responsables séculiers autant que spirituels: même ceux qui ne font aucun cas de Dieu ont néanmoins été établis et sont utilisés par lui (cf. #Ro 13:1-4).
joie. L’Église est responsable d’aider ses dirigeants à accomplir leur tâche avec satisfaction et plaisir.
18 ¶ Priez pour nous ; car nous croyons avoir une bonne conscience, voulant en toutes choses nous bien conduire.
19 C’est avec instance que je vous demande de le faire, afin que je vous sois rendu plus tôt.
rendu. L’auteur avait déjà séjourné chez ces Hébreux, et il avait hâte de se retrouver en leur compagnie.
20 Que le Dieu de paix, qui a ramené d’entre les morts le grand pasteur des brebis, par le sang d’une alliance éternelle, notre Seigneur Jésus,
13:20-21 Cette bénédiction figure parmi les plus belles des Écritures (cf. #No 6:24-26 ; #2Co 13: 13 ; #Jude 24-25). C’est un bon exemple de la façon dont la grâce peut se manifester au travers des prières et des bénédictions mutuelles. 13: 20
Dieu de paix. Paul utilise 6 fois ce titre dans ses épîtres (cf. #1Th 5:23).
le grand berger des brebis. Voir #Esa 63:11. Cette présentation du Messie comme berger se trouve fréquemment dans les Écritures (cf. #Ps 23 ; #Esa 40:11 ; #Ez 34:23 ; #Jn 10:11 ; #1Pi 2:25 ; #1Pi 5:4).
par le sang d’une alliance éternelle. Dans le contexte de l’épître, cela doit renvoyer à la nouvelle alliance, qui est éternelle (dans un sens futur), comparée à l’alliance mosaïque qui était temporaire et avait été abrogée par le N.T.
21 vous rende capables de toute bonne œuvre pour l’accomplissement de sa volonté, et fasse en vous ce qui lui est agréable, par Jésus-Christ, auquel soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen !
vous rende capables. Le mot grec utilisé ici est celui traduit par « formé » en #Hé 10:5 et #Hé 11:3. Il évoque l’édification des croyants et comporte la notion d’équiper par le biais d’ajustements, de redressements, de réparations, de restaurations et de préparatifs ; cf. #1Co 1:10 ; #2Co 13: 11 ; #2Ti 3:17).
22 Je vous prie, frères, de supporter ces paroles d’exhortation, car je vous ai écrit brièvement.
supporter. Les lecteurs sont encouragés à recevoir ce message avec un esprit ouvert et un cœur chaleureux, par opposition à ceux qui « ne supporteront pas la saine doctrine » (#2Ti 4:3).
23 Sachez que notre frère Timothée a été relâché ; s’il vient bientôt, j’irai vous voir avec lui.
a été relâché. Les détails de l’emprisonnement de Timothée restent obscurs (cf. #2Ti 4:11, #2Ti 4:21).
24 Saluez tous vos conducteurs, et tous les saints. Ceux d’Italie vous saluent.
Ceux d’Italie. L’expression peut impliquer que les destinataires de l’épître se trouvaient en Italie ou simplement signifier que des chrétiens italiens qui étaient en compagnie de l’auteur transmettaient leurs salutations par son intermédiaire. L’utilisation d’expressions similaires ailleurs est ambiguë, car certaines renvoient aussi bien à des personnes restées chez elles (#Ac 10:23 ; #Ac 17: 13) qu’à des expatriés (#Ac 21: 27).
25 Que la grâce soit avec vous tous ! Amen !
JACQUES 1 * 1 à 27
1 ¶ Jacques, serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ, aux douze tribus qui sont dans la dispersion, salut !
Jacques. Le demi-frère du Seigneur Jésus ; cf. #Ga 1:19 ; #Ga 2:9).
douze tribus. Appellation communément donnée aux Juifs dans le N.T. (cf. #Mt 19:28 ; #Ac 26:7 ; #Ap 7:4). Après le règne de Salomon, le royaume fut divisé en deux. Celui du nord, appelé Israël, était constitué de dix tribus. Benjamin se joignit à Juda pour former le royaume du sud, appelé Juda. Suite à la chute du royaume du nord et à sa déportation en Assyrie (722 av. J.-C.), quelques-uns de ceux qui restaient des dix tribus du nord parvinrent à s’introduire en Juda et à se rendre à Jérusalem pour adorer dans le temple (#2Ch 29:1-30:2 ; #2Ch 34). Ainsi put être préservée l’existence des douze tribus en terre de Juda. Quand le royaume du sud fut emmené en exil à Babylone (586 av. J.-C.), il devint impossible d’établir avec certitude l’identité tribale des habitants. Néanmoins, les prophètes prédirent l’avènement d’un temps où Dieu reconstituerait la nation tout entière et redonnerait à chacun son appartenance tribale (cf. #Esa 11:12-13 ; #Jér 3:18 ; #Jér 50:4 ; #Ez 37 ; #Ap 7:5-8).
dans la dispersion. Le mot grec diaspora qui signifie littéralement « à travers un ensemencement » (cf. #Jn 7:35) - était devenu un terme technique pour désigner les Juifs établis hors du territoire d’Israël (cf. #1Pi 1:1). De nombreux Juifs avaient été expulsés de leur terre par les Assyriens (#2R 17 ; #1Ch 5) et les Babyloniens (#2R 24:1-25:2 ; #2Ch 36), puis emmenés en esclavage à Rome lors de la conquête romaine (autour de 63 av. J.-C.). En outre, au cours des siècles qui précédèrent la première venue de Christ, des milliers de Juifs quittèrent le pays promis pour s’installer dans tout le monde méditerranéen. Les destinataires de cette épître étaient, en premier lieu, ceux qui avaient été dispersés suite aux persécutions.
2 ¶ Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés,
frères. C’est-à-dire les Juifs croyants de la diaspora (cf. #1Pi 1:1-2 ; ).
regardez comme un sujet de joie complète. Le verbe grec pour « regardez » peut aussi être traduit par « considérez » ou « estimez ». En dépit de sa nature peu encline à se réjouir dans la souffrance, le chrétien doit s’engager fermement à supporter l’épreuve avec joie.
épreuves. Ce mot grec désigne les inquiétudes et les soucis susceptibles de briser la paix, la consolation, la joie et le bonheur dans la vie du chrétien. Le verbe tiré de la même racine signifie « tester quelqu’un ou quelque chose », dans le but de révéler la nature de cette personne ou la qualité du produit. Dieu nous soumet au test de la souffrance pour éprouver et augmenter - la puissance et la qualité de la foi, démontrant ainsi sa validité (vv. #Ja 1:2-12). Chaque épreuve devient un test pour renforcer la foi du croyant: s’il échoue en réagissant selon la chair, l’épreuve devient une tentation ou une sollicitation à commettre le mal.
3 sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience.
épreuve. Dans le sens de « mise à l’épreuve » (voir le plan de l’introduction).
patience. Une meilleure traduction serait « endurance » ou « persévérance ». Au travers de l’épreuve, le chrétien apprend à supporter avec persévérance les souffrances qu’il endure et, de surcroît, à chérir les bénéfices qu’il pourra en retirer, jusqu’à ce que Dieu y mette un terme, au temps fixé d’avance.
4 Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien.
parfaitement. Il s’agit non pas d’une perfection dépourvue de péché (cf. #Ja 3:2), mais d’une vraie maturité spirituelle (cf. #1Jn 2:14). L’épreuve de la foi conduit le chrétien à approfondir sa communion avec Christ et à lui manifester une confiance accrue. Ces qualités produisent, à leur tour, un caractère pieux, équilibré et vertueux ; cf. #Ga 4:19).
accomplis. D’un mot grec composé signifiant littéralement « dont toutes les parties sont complètes ».
5 Si quelqu’un d’entre vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée.
sagesse. L’auditoire juif auquel Jacques s’adressait interprétait ce terme comme désignant l’exercice du discernement et les outils pratiques indispensables pour mener une vie qui glorifie Dieu. Il ne s’agissait pas d’une quelconque spéculation philosophique, mais plutôt de la sagesse contenue dans les absolus, qui sont purs et porteurs de paix, de la volonté de Dieu telle qu’elle est révélée dans sa Parole (cf. #Ja 3:13, #Ja 3:17). Cette sagesse divine est la seule qui permette aux croyants de supporter les épreuves d’un cœur joyeux et soumis.
demande à Dieu. Ce commandement correspond à une partie indispensable de la vie de prière du croyant (cf. #Job 28:12-23 ; #Pr 3:5-7 ; #1Th 5:17). Dieu utilise les épreuves pour révéler aux chrétiens leurs propres faiblesses et les conduire à dépendre davantage de lui. En plus de toutes ses richesses (#Ep 1:7 ; #Ep 2:7 ; #Ep 3:8 ; #Ph 4:19), il met à disposition de ceux qui le cherchent sa sagesse inépuisable (#Ro 11:33).
6 Mais qu’il la demande avec foi, sans douter ; car celui qui doute est semblable au flot de la mer, agité par le vent et poussé de côté et d’autre.
qu’il la demande avec foi. La prière doit être adressée au Dieu souverain, avec une confiance absolue en lui.
sans douter. Fait allusion à un esprit partagé, non seulement à cause d’un caractère indécis, mais aussi du fait d’un conflit moral intérieur ou d’un manque de confiance en Dieu.
flot de la mer. Celui qui doute de la capacité ou de la volonté de Dieu de lui accorder sa sagesse ressemble à la mer, agitée par le va-et-vient des marées, incapable d’atteindre la stabilité (cf. #Jos 24:15 ; #1R 18:21 ; #Ap 3:16).
7 Qu’un tel homme ne s’imagine pas qu’il recevra quelque chose du Seigneur:
8 c’est un homme irrésolu, inconstant dans toutes ses voies.
irrésolu. Littéralement « double d’âme », expression grecque désignant un esprit partagé entre Dieu et le monde. C’est l’attitude caractéristique d’un hypocrite, qui croit occasionnellement en Dieu mais ne lui fait plus confiance lorsque survient l’épreuve. Il ne peut donc rien obtenir. L’utilisation de cette expression en #Ja 4:8 indique clairement qu’il s’agit d’un non-croyant.
9 Que le frère de condition humble se glorifie de son élévation.
1:9-10
le frère de condition humble … le riche. Les épreuves mettent tous les croyants sur un pied d’égalité, en les détournant des préoccupations terrestres et en les rendant totalement dépendants de Dieu. Quel que soit leur rang social, les chrétiens peuvent se réjouir ensemble du fait qu’ils sont acceptés inconditionnellement par Dieu et ont le privilège d’être identifiés à Christ.
se glorifie. C’est-à-dire se targue de posséder des richesses ou des privilèges; le terme renvoie à la joie que produit une fierté légitime. Même s’il ne possède rien ici-bas, le croyant de condition modeste peut se réjouir de sa position spirituelle devant Dieu, obtenue par grâce, et de l’espérance qui en découle (cf. #Ro 8:17-18 ; #1Pi 1:4).
10 Que le riche, au contraire, se glorifie de son humiliation ; car il passera comme la fleur de l’herbe.
son humiliation. Le croyant riche peut être amené au brisement par les épreuves de la vie. Cette expérience le conduit à se réjouir malgré les difficultés et à prendre conscience du fait que le bonheur authentique ne dépend pas des biens terrestres, mais des richesses authentiques, celles de la grâce de Dieu.
11 Le soleil s’est levé avec sa chaleur ardente, il a desséché l’herbe, sa fleur est tombée, et la beauté de son aspect a disparu : ainsi le riche se flétrira dans ses entreprises.
l’herbe, sa fleur. Evocation de la végétation de la région d’Israël, qui fleurit et devient luxuriante au mois de février. Ce paysage merveilleusement coloré disparaît cependant dès le mois de mai. Il s’agit d’une allusion évidente à #Esa 40:6-8, qui évoque le souffle brûlant du sirocco consumant et détruisant la végétation. Cette leçon, tirée de la nature, illustre la rapidité avec laquelle le jugement divin peut s’abattre sur le riche, alors qu’il se croit à l’abri du fait de ses richesses.
12 Heureux l’homme qui supporte patiemment la tentation ; car, après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que le Seigneur a promise à ceux qui l’aiment.
Heureux. Le croyant qui sait endurer l’épreuve connaît le vrai bonheur (cf. #Ja 5:11).
supporte. Le verbe signifie, dans ce contexte, supporter patiemment une épreuve douloureuse, le regard tourné vers son issue victorieuse. Avec une telle attitude, on n’abandonne jamais la foi salvatrice en Dieu. Ce concept est donc étroitement lié à la doctrine de la sécurité éternelle et de la persévérance du croyant ; cf. #Jn 14:15, #Jn 14:23 ; #1Pi 1:6-8 ; #1Jn 2:5-6, #1Jn 2:15, #1Jn 2:19).
après avoir été éprouvé. Ou « après avoir passé le test » « épreuves »). Le croyant qui a traversé avec succès les épreuves prouve ainsi l’authenticité de sa foi, puisqu’elle a eu l’endurance de celle de Job.
couronne de vie. Une meilleure traduction serait « la couronne, c’est-à-dire la vie ». Dans la Grèce antique, on appelait « couronne » la guirlande de lauriers posée sur la tête du vainqueur à l’issue des compétitions d’athlétisme. Ici, elle symbolise la récompense suprême du croyant la vie éternelle - promise par Dieu. Il la recevra dans sa plénitude lors de sa mort ou lors de l’avènement de Christ ; cf. #1Pi 5:4).
13 ¶ Que personne, lorsqu’il est tenté, ne dise : C’est Dieu qui me tente. Car Dieu ne peut être tenté par le mal, et il ne tente lui-même personne.
Le mot grec traduit par « épreuves » au v. 2 est rendu ici par la notion de tentation. L’intention de Jacques est de montrer que toute circonstance difficile dans la vie du croyant peut soit l’affermir, s’il demeure dans l’obéissance et dans la confiance à l’égard de la fidélité de Dieu, soit l’inciter à faire le mal s’il décide de douter de Dieu et de désobéir à sa Parole.
Dieu ne peut être tenté. Etant donné sa nature sainte, Dieu est incapable d’accomplir le mal et de céder à la tentation (#Ha 1:13 ; cf. #Lé 19:2, #Esa 6:3 ; #1Pi 1:16).
il ne tente lui-même personne. Les épreuves font partie du dessein de Dieu et, dans les limites de sa volonté, il permet aux tentations de survenir. Il a cependant promis que le chrétien ne sera pas tenté au-delà de ses forces et qu’avec la tentation il donnera le moyen d’en sortir (#1Co 10:13). Nous pouvons choisir de nous engager sur la voie salvatrice que Dieu nous propose ou de céder à la tentation ; #1Ch 21:1).
14 Mais chacun est tenté quand il est attiré et amorcé par sa propre convoitise.
attiré. Ce mot grec était utilisé pour désigner le gibier que l’on attirait dans des pièges. Comme les animaux peuvent être attirés vers la mort par des appâts alléchants, la tentation offre de séduisantes promesses qui, en réalité, s’avèrent pernicieuses.
amorcé. Terme emprunté au vocabulaire de la pêche et signifiant « attraper » ou « capturer avec un appât » (cf. #2P 2:14, #2P 2:18).
sa propre convoitise. Allusion au désir puissant, inscrit dans l’âme humaine, qui l’incite à satisfaire les besoins de la chair par les richesses matérielles et la jouissance de la vie. En raison de sa nature déchue, l’homme a une propension à convoiter tout ce qui peut être satisfait par le péché. « Sa propre » confirme la nature individuelle de la convoitise: elle revêt une forme différente pour chaque être humain, car elle est le produit des influences de l’environnement, de l’éducation et des choix personnels. La formulation grecque présente ces « convoitises » comme la cause ou l’agent direct du péché. Cf. #Mt 15:18-20.
15 Puis la convoitise, lorsqu’elle a conçu, enfante le péché ; et le péché, étant consommé, produit la mort.
Le péché n’est pas seulement un acte spontané, mais le résultat d’un processus. Les mots grecs pour « a conçu » et « produit » renvoient au processus qui va de la conception physique à la naissance. Jacques personnifie donc la tentation pour montrer qu’elle peut suivre la même évolution, mais une évolution vers le péché avec toutes ses conséquences mortelles. Même s’il n’entraîne pas la mort spirituelle du croyant, le péché peut conduire à sa mort physique (#1Co 11:30 ; #1Jn 5:16).
16 Ne vous y trompez pas, mes frères bien-aimés:
Ne vous y trompez pas. L’expression grecque évoque l’erreur, la dérive ou l’errance. Les chrétiens ne doivent pas tomber dans l’erreur de rendre Dieu responsable de leur propre péché.
17 toute grâce excellente et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières, chez lequel il n’y a ni changement ni ombre de variation.
toute grâce excellente et tout don parfait descendent d’en haut. L’emploi de deux mots grecs différents, quoique très proches, pour les mots « grâce » et « don » met l’accent sur la perfection et la complétude de la grâce de Dieu. Le premier (« grâce ») renvoie à l’action de donner, le second (« don ») à l’objet offert. Tout ce qui se rapporte aux dons divins ne peut être que complet, approprié et bénéfique.
Père des lumières. Une ancienne expression juive pour caractériser Dieu en tant que Créateur. Le mot « lumières » renvoyait au soleil, à la lune et aux étoiles (cf. #Ge 1:14-19).
ni changement ni ombre de variation. Du point de vue de la science, les mouvements et la rotation des corps célestes suivent différentes phases, qui font passer du jour à la nuit, de l’obscurité à la clarté. Dieu, en revanche, n’est pas soumis à ces variations: il est immuable (cf. #Mal 3:6 ; #Jn 1:5).
18 Il nous a engendrés selon sa volonté, par la parole de vérité, afin que nous soyons en quelque sorte les prémices de ses créatures.
Il nous a engendrés. L’acte divin de la régénération, ou nouvelle naissance ; cf. #Ez 36:25-27 ; #Jn 1:12-13 ; #Ep 2:5-6 ; #Ep 5:26.
selon sa volonté. Le mot grec exprime le fait que la régénération n’est pas uniquement un vœu pieux de Dieu, mais une expression active de sa volonté qu’il a toujours le pouvoir d’accomplir. La position de l’expression en grec (au début de la phrase) indique l’insistance volontaire de Jacques sur le fait que la volonté de Dieu est la source de la nouvelle vie.
parole de vérité. Cf. #Jn 17:17. Expression désignant les Ecritures, la Parole de Dieu. Dieu régénère le croyant par la puissance de cette Parole (cf. #2Co 6:7 ; #Col 1:5 ; #1Th 2:13 ; #Tit 3:5 ; #1Pi 1:23-25).
prémices. A l’origine une expression de l’A.T. désignant les premières récoltes, la meilleure part, que Dieu s’attendait à recevoir comme offrande (cf. #Ex 23:19 ; #Lé 23:9-14 ; #De 26:1-19). Offrir à Dieu cette première récolte constituait un acte de foi: il fallait être convaincu que Dieu tiendrait sa promesse d’une bonne et abondante récolte à venir (#Pr 3:9-10). De même, les chrétiens constituent la première preuve, ou les prémices, de la nouvelle création à venir (cf. #2P 3:10-13), et ils jouissent ici-bas, dans leur nouveauté de vie, d’un avant-goût de la gloire future.
19 ¶ Sachez-le, mes frères bien-aimés. Ainsi, que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère ;
prompt à écouter, lent à parler. Les croyants doivent répondre positivement à l’Ecriture sainte, et saisir avec empressement toutes les occasions d’approfondir leur connaissance de la volonté de Dieu à travers sa Parole (cf. #Ps 119:11 ; #2Ti 2:15). Ils ne doivent cependant pas désirer trop rapidement devenir pasteurs ou enseignants ; cf. #Ez 3:17 ; #Ez 33:6-7 ; #1Ti 3:6 ; #1Ti 5:22).
20 car la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu.
colère. Le mot grec exprime, dans ce contexte, un profond ressentiment intérieur et un rejet de la Parole de Dieu ; cf. #Ga 4:16).
21 C’est pourquoi, rejetant toute souillure et tout excès de malice, recevez avec douceur la parole qui a été plantée en vous, et qui peut sauver vos âmes.
rejetant. Littéralement « ayant enlevé », comme on se débarrasserait de vêtements sales. Le temps du verbe grec met l’accent sur l’importance de rejeter en premier lieu le péché avant de recevoir la parole de Dieu.
souillure … méchanceté. Le premier de ces termes était utilisé aussi bien pour l’immoralité que pour les vêtements sales. Il désignait même parfois le bouchon de cérumen, illustrant ici le péché qui empêche le croyant d’entendre les vérités spirituelles. « Méchanceté » renvoie au désir ou à l’intention de faire le mal.
22 Mettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas à l’écouter, en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements.
Mettez en pratique. Dans l’original, il est question d’être des « faiseurs » ou des « acteurs » de la parole. La personnalité du croyant tout entière doit être imprégnée du désir de mettre en pratique la Parole de Dieu.
vous trompant. Littéralement « raisonnant à côté ». En mathématiques, ce mot désignait une erreur de calcul. Ceux qui prétendent être chrétiens mais qui écoutent la Parole sans la mettre en pratique se rendent coupables d’une grave erreur de calcul.
23 Car, si quelqu’un écoute la parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir son visage naturel,
regarde. Mot grec signifiant regarder longuement et avec attention, par opposition au fait de jeter un coup d’œil rapide.
miroir. Les miroirs du Ier siècle étaient faits non pas en verre mais en métal: bronze, argent ou pour les nantis - or. L’image reflétée, bien que convenable, était loin d’être parfaite (cf. #1Co 13:12).
24 et qui, après s’être regardé, s’en va, et oublie aussitôt quel il était.
oublie aussitôt comment il était. Ceux qui se prétendent chrétiens doivent agir promptement après avoir entendu la Parole. Ils risqueraient, sinon, d’oublier les changements et les progrès qui leur sont apparus indispensables lorsqu’ils ont examiné le reflet que leur renvoyait le miroir de la Parole de Dieu.
25 Mais celui qui aura plongé les regards dans la loi parfaite, la loi de la liberté, et qui aura persévéré, n’étant pas un auditeur oublieux, mais se mettant à l’œuvre, celui-là sera heureux dans son activité.
loi parfaite. Dans l’A.T. comme dans le N.T., la parole révélée de Dieu infaillible, suffisante et exhaustive - est appelée « loi » (cf. #Ps 19:8). Certes, la grâce existe, mais elle ne dispense pas le croyant, par la puissance de l’Esprit, d’obéir à la loi morale et au code moral de conduite.
liberté. C’est-à-dire la liberté authentique qui délivre de l’emprise du péché. Par l’action du Saint-Esprit, les Ecritures pénètrent dans le cœur des croyants, les libérant de l’esclavage du péché et les rendant capables d’obéir à Dieu (#Jn 8:34-36).
26 Si quelqu’un croit être religieux, sans tenir sa langue en bride, mais en trompant son cœur, la religion de cet homme est vaine.
religieux. Allusion à la participation au culte public, aux cérémonies (cf. #Ac 26:5). Jacques choisit ce terme pour évoquer non la piété intérieure, mais les formes extérieures d’adoration qui n’étaient pas suivies avec un cœur sincère.
tenir sa langue en bride. « Brider » signifie « maîtriser » ou « tenir les rênes serrées ». La pureté du cœur transparaît souvent dans la retenue et la sainteté de l’expression orale.
27 La religion pure et sans tache, devant Dieu notre Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se préserver des souillures du monde.
religion pure et sans tache. Jacques choisit deux adjectifs synonymes pour définir la forme la plus pure de foi: celle qui se mesure à l’aune de la compassion et de l’amour (cf. #Jn 13:35).
les orphelins et les veuves. Ceux qui étaient dépourvus de parents ou de mari constituaient c’est le cas encore aujourd’hui - une frange particulièrement nécessiteuse de la communauté ; cf. #Ex 22:22 ; #De 14:28-29 ; #Ps 68:6 ; #Jér 7:6-7 ; #Jér 22:16 ; #Ac 6:1-6). Puisqu’ils sont souvent incapables de payer de retour la gentillesse de leurs bienfaiteurs, prendre soin d’eux démontre un amour chrétien authentique et disposé au sacrifice.
monde. Le système mauvais du monde.
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