JOUR 110 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

30/11/2018 00:56

JOUR 110 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

 

JACQUES 2 ET 3

 

JACQUES 2 * 1 à 26

 

1 ¶  Mes frères, que votre foi en notre glorieux Seigneur Jésus-Christ soit exempte de toute acception de personnes.

votre foi. N’évoque pas l’acte de croire mais la foi chrétienne dans tous ses aspects (cf. #Jude 3), avec Jésus-Christ pour centre.

glorieux Seigneur Jésus-Christ. Christ est celui par lequel la gloire de Dieu est révélée (cf. #Jn 1:14 ; #2Co 4:4-6 ; #Hé 1:1-3). Au cours de son incarnation, il a fait preuve d’une parfaite impartialité (cf. #Mt 22:16), comme en témoignent ces trois exemples: la présence de personnes qui n’appartenaient pas à l’élite religieuse de l’époque dans sa généalogie ; son choix de résider pendant trente ans dans l’humble village de Nazareth; son désir d’exercer son ministère en Galilée et Samarie, provinces toutes deux considérées avec le plus profond mépris par les autorités juives.

favoritisme. Le mot grec évoqua d’abord l’acte de relever le visage de quelqu’un ou d’élever une personne. Le terme en vint plus tard à signifier « favoriser » quelqu’un pour des raisons superficielles et extérieures, telles que l’apparence, la race, la richesse, le rang ou le statut social (#Lé 19:15 ; #Job 34:19 ; cf. #De 10:17 ; #De 15:7-10 ; #2Ch 19:7 ; #Pr 24:23 ; #Pr 28:21 ; #Mt 22:8-10 ; #Ac 10:34-35 ; #Ro 2:11 ; #Ep 6:9 ; #Col 3:25 ; #Col 4:1 ; #1Pi 1:17).

2  Supposez, en effet, qu’il entre dans votre assemblée un homme avec un anneau d’or et un habit magnifique, et qu’il y entre aussi un pauvre misérablement vêtu ;

assemblée. Littéralement « rassemblement » ou « synagogue ». Jacques écrivait à des chrétiens d’origine juive (#Ja 1:1) au tout début de l’histoire de l’Eglise. C’est pourquoi, pendant cette période de transition, il utilisa à la fois ce terme à connotation générale et le mot grec habituel pour « Eglise » (#Ja 5:14) pour décrire l’assemblée des chrétiens.

anneau d’or. Il était courant chez les Juifs de porter des bagues (#Lu 15:22), mais seuls les riches pouvaient s’offrir des bijoux en or. On rapporte cependant que, dans le monde antique, les personnes les plus prétentieuses portaient des bagues à chaque doigt, sauf le majeur. C’était une façon d’afficher leur statut social (certaines sources font même mention de l’existence de tout un marché de bagues de location).

habit magnifique. L’expression évoque des vêtements brillants et ostentatoires. Elle est utilisée pour décrire le manteau dont les soldats habillèrent Jésus pour se moquer de lui (#Lu 23:11), mais aussi les vêtements d’un ange (#Ac 10:30). Elle peut aussi désigner des couleurs éclatantes et criardes ou des ornementations brillantes et tapageuses. Jacques ne condamne pas le non-croyant dont il est question à cause de sa tenue outrancière, mais il dénonce la réaction de flatterie de l’Eglise à son égard.

un pauvre. L’Eglise primitive comptait, certes, quelques personnes fortunées (#Mt 27:57-60 ; #Jn 19:38-39 ; #Ac 4:36-37 ; #Ac 8:27 ; #Ac 10:1-2 ; #Ac 16:14 ; #Ac 17:4 ; #1Ti 6:17-19), mais elle était composée en majorité de nécessiteux appartenant aux couches plus modestes de la société (cf. v. #Ja 2:5 ; #Ac 2:45 ; #Ac 4:35-37 ; #Ac 6:1-6 ; #1Co 1:26 ; #2Co 8:2, #2Co 8:14). Tout au long des Ecritures, les pauvres font l’objet d’une attention particulière de la part de Dieu (#Ja 1:27 ; #Lé 25:25, #Lé 25:35-37, #Lé 25:39 ; #Ps 41:2 ; #Ps 68:11 ; #Ps 72:4, #Ps 72:12 ; #Ps 113:7 ; #Pr 17:5 ; #Pr 21:13 ; #Pr 28:27 ; #Pr 29:7 ; #Pr 31:9, #Pr 31:20 ; #Esa 3:14-15 ; #Esa 10:1-2 ; #Esa 25:4 ; #Ga 2:10).

 

3  si, tournant vos regards vers celui qui porte l’habit magnifique, vous lui dites : Toi, assieds-toi ici à cette place d’honneur ! et si vous dites au pauvre : Toi, tiens-toi là debout ! ou bien : Assieds-toi au-dessous de mon marchepied !

 

assieds-toi ici à cette place d’honneur. Une place confortable, qui conférait à son titulaire une considération spéciale. Les synagogues et lieux de réunion du Ier siècle comportaient des bancs disposés tout autour du mur extérieur et un ou deux bancs installés devant. La plus grande partie de la congrégation s’accroupissait par terre ou se tenait debout. Les places d’honneur, en nombre limité, étaient particulièrement convoitées par les pharisiens (#Mr 12:38-39).

 

4  ne faites-vous pas en vous-mêmes une distinction, et ne jugez-vous pas sous l’inspiration de pensées mauvaises ?

ne faites-vous pas …  une distinction. C’est la partialité, qui est le péché visé dans ce passage, et non pas les vêtements somptueux, les parures éclatantes ou les places d’honneur.

juges aux pensées mauvaises. Une meilleure traduction serait « juges aux intentions perverses ». Jacques craignait que ses lecteurs ne se laissent entraîner à imiter le monde pécheur en faisant preuve de complaisance envers les riches et les notables et en méprisant les pauvres et les nécessiteux.

5  Ecoutez, mes frères bien-aimés : Dieu n’a-t-il pas choisi les pauvres aux yeux du monde, pour qu’ils soient riches en la foi, et héritiers du royaume qu’il a promis à ceux qui l’aiment ?

Dieu n’a-t-il pas choisi.  cf. #1Co 1:26-29.

royaume. Jacques fait ici allusion au royaume dans sa signification présente  la sphère du salut, ceux qui reconnaissent la souveraineté de Christ dans leur vie - mais aussi quant à sa réalité future: la gloire du millénium et de l’éternité.

 

6  Et vous, vous avilissez le pauvre ! Ne sont-ce pas les riches qui vous oppriment, et qui vous traînent devant les tribunaux ?

oppriment. Littéralement « tyrannisent ».

traînent devant les tribunaux. Allusion aux tribunaux civils.

 

7  Ne sont-ce pas eux qui outragent le beau nom que vous portez ?

outragent le beau nom. Allusion probable aux tribunaux religieux. Les Juifs aisés et influents qui s’opposaient à Christ harcelaient et tourmentaient les malheureux chrétiens déjà bien éprouvés. Cf. #Jn 16:2-4.

 

8 ¶  Si vous accomplissez la loi royale, selon l’Ecriture : Tu aimeras ton prochain comme toi-même, vous faites bien.

loi royale. Une meilleure traduction serait « loi souveraine ». Il s’agit de la loi suprême, dans toute sa force coercitive.

aimeras ton prochain comme toi-même. Cette loi souveraine (citée d’après #Lé 19:18), associée au commandement d’aimer Dieu (#De 6:4-5), résume toute la loi et les prophètes (#Mt 22:36-40 ; #Ro 13:8-10). Jacques n’encourage pas le croyant à cultiver une sorte d’affection sentimentale égoïste visant à satisfaire ses propres besoins: l’amour de soi est, sans conteste, un péché (#2Ti 3:2). Le commandement nous appelle plutôt à assurer le bien-être spirituel et la santé physique de notre entourage (#Lu 10:30-37) avec autant de zèle et d’application que nous le ferions pour nous-mêmes (cf. #Ph 2:3-4).

 

9  Mais si vous faites acception de personnes, vous commettez un péché, vous êtes condamnés par la loi comme des transgresseurs.

si. Une meilleure traduction serait « puisque ». La formulation grecque permet de comprendre que cette pratique était déjà d’actualité parmi les lecteurs de Jacques.

faites acception (du favoritisme). En grec, la forme du verbe indique qu’une telle conduite n’était pas une erreur passagère mais bien une pratique habituelle.

par la loi. Spécifiquement, par les commandements figurant en #De 1:17 et #De 16:19.

transgresseurs. C’est-à-dire des personnes qui outrepassent la loi de Dieu. Faire preuve de partialité équivaut à violer la loi divine.

 

10  Car quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous.

toute la loi …  un seul commandement. La loi de Dieu n’est pas faite d’une série d’injonctions éparses, mais recèle une unité fondamentale qui exige un amour parfait envers Dieu et nos voisins (#Mt 22:36-40). Bien que les péchés ne soient pas tous également dommageables ou odieux, ils détruisent cette unité. Ceux qui s’en sont rendus coupables deviennent donc des transgresseurs, de même que, si l’on frappe une vitre avec un marteau en un seul point, on casse toute la vitre.

coupable de tous. Coupable, non dans le sens d’avoir violé tous les commandements, mais d’avoir violé l’unité de la loi. Une seule transgression nous empêche de satisfaire au commandement le plus élémentaire de la loi: aimer Dieu parfaitement et notre prochain comme nous-mêmes.

 

11  En effet, celui qui a dit : Tu ne commettras point d’adultère, a dit aussi : Tu ne tueras point. Or, si tu ne commets point d’adultère, mais que tu commettes un meurtre, tu deviens transgresseur de la loi.

Citations d’#Ex 20:13-14 et de #De 5:17-18.

 

12  Parlez et agissez comme devant être jugés par une loi de liberté,

être jugés. Cf. #Ro 2:6-16.

 

13  car le jugement est sans miséricorde pour qui n’a pas fait miséricorde. La miséricorde triomphe du jugement.

Si quelqu’un ne fait pas preuve de miséricorde ni de compassion envers les nécessiteux, il prouve qu’il n’a jamais répondu à l’immense miséricorde de Dieu pour lui-même. Par conséquent, il sera traité comme une personne non régénérée, et il lui sera appliqué dans toute sa rigueur la sentence d’éternité en enfer (cf. #Mt 5:7).

La miséricorde triomphe du jugement. La personne dont la vie a été remplie de miséricorde est prête pour le jour du jugement. Elle échappera aux condamnations qu’elle aurait méritées selon les termes de la stricte justice. En effet, la miséricorde dont elle a fait preuve envers autrui est une preuve incontestable qu’elle s’est mise au bénéfice de la miséricorde de Dieu.

 

14 ¶  Mes frères, que sert-il à quelqu’un de dire qu’il a la foi, s’il n’a pas les œuvres ? La foi peut-elle le sauver ?

2:14-26

Jacques continue ici sa liste des tests grâce auxquels ses lecteurs peuvent estimer si leur foi est vivante ou morte. Ce passage contient le test composite, celui qui, à lui seul, réunit tous les autres: le test des œuvres ou de la conduite juste, de l’attitude conforme à la Parole de Dieu et qui manifeste la piété (cf. #Ja 1:22-25). Jacques n’est pas en train de dire que nous pourrions être sauvés par nos œuvres (il a déjà déclaré assez fortement et clairement que le salut est un don de Dieu ; #Ja 1:17-18 ; cf. #Ep 2:8-9), mais qu’il existe une sorte de foi qui n’est qu’apparente et donc morte, incapable de mener au salut (vv. #Ja 2:14, #Ja 2:17, #Ja 2:20, #Ja 2:24, #Ja 2:26 ; cf. #Mt 3:7-8 ; #Mt 5:16 ; #Mt 7:21 ; #Mt 13:18-23 ; #Jn 8:30-31 ; #Jn 15:6). Jacques s’adressait probablement aux Juifs (cf. #Ja 1:1) qui avaient, certes, rejeté la justice par les œuvres chère au judaïsme, mais avaient adopté à la place l’idée erronée que, puisque les œuvres de justice et l’obéissance à la volonté de Dieu ne servaient à rien pour obtenir le salut, elles n’avaient plus aucun intérêt. De ce fait, leur foi se réduisait à un simple assentiment intellectuel à ce qu’ils savaient de Christ.

à quelqu’un de dire. Littéralement « si quelqu’un dit »; cette précision importante détermine l’interprétation du passage tout entier. Jacques ne dit pas que cette personne a effectivement la foi, mais seulement qu’elle se targue de l’avoir.

foi. Il faut prendre ici ce mot dans un sens large: l’acceptation des vérités de l’Evangile, à quelque degré que ce soit.

il n’a pas. De nouveau, la forme du verbe décrit quelqu’un qui ne peut apporter la moindre preuve visible de la foi qu’il s’obstine à professer.

les œuvres. Le terme désigne tout acte juste conforme à la Parole révélée de Dieu, mais spécifiquement, vu le contexte, les actes de compassion (v. #Ja 2:15).

Cette foi peut-elle le sauver? On pourrait mieux traduire: « Cette sorte de foi peut-elle sauver? » Jacques ne remet pas en question l’importance de la foi; il s’inscrit en faux contre l’idée que la foi qui sauve puisse n’être qu’un exercice intellectuel dépourvu d’engagement à obéir activement à Dieu (cf. #Mt 7:16-18). La forme de la question en grec exige une réponse négative.

 

15  Si un frère ou une sœur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour,

2:15-16

Jacques illustre ce qu’il veut dire en comparant la foi sans les œuvres à des paroles de compassion qui ne seraient pas suivies d’actes de compassion (cf. #Mt 25:31-46).

 

16  et que l’un d’entre vous leur dise : Allez en paix, chauffez-vous et vous rassasiez ! et que vous ne leur donniez pas ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il ?

17  Il en est ainsi de la foi : si elle n’a pas les œuvres, elle est morte en elle-même.

la foi …  est morte. De même qu’une compassion des lèvres non suivie d’actes est factice, une foi dépourvue d’œuvres n’est qu’une profession vide, bien différente de l’authentique foi qui sauve.

 

18  Mais quelqu’un dira : Toi, tu as la foi ; et moi, j’ai les œuvres. Montre-moi ta foi sans les œuvres, et moi, je te montrerai la foi par mes œuvres.

quelqu’un. Il n’y a pas unanimité d’interprétation.

1° Quand Jacques dit « quelqu’un », renvoie-t-il humblement à lui-même ou à ceux de ses adversaires qui s’opposaient à ses enseignements?

2° Combien de lignes du passage suivant doivent être attribuées à cet antagoniste ou à Jacques lui-même?

Dans tous les cas, l’idée principale reste la même: La seule preuve possible d’une foi véritable, ce sont les œuvres, mais en revanche les œuvres ne sont pas la preuve unique d’une foi profonde.

 

19  Tu crois qu’il y a un seul Dieu, tu fais bien ; les démons le croient aussi, et ils tremblent.

Tu crois qu’il y a un seul Dieu. Allusion sans ambiguïté au passage le plus familier aux lecteurs juifs: le schema (#De 6:4-5), la formulation doctrinale la plus fondamentale de l’A.T.

les démons le croient aussi. Même les anges déchus affirment l’unité de Dieu et tremblent devant les implications de cette vérité. Les démons font ici preuve de la plus parfaite orthodoxie doctrinale (cf. #Mt 8:29-30 ; #Mr 5:7 ; #Lu 4:41 ; #Ac 19:15), mais la plus orthodoxe des doctrines ne peut, à elle seule, prouver qu’on a la foi qui sauve. Les démons connaissent la vérité sur Dieu, Christ et l’Esprit, mais ils les détestent.

 

20  Veux-tu savoir, ô homme vain, que la foi sans les œuvres est inutile ?

vain. Littéralement « vide, sans contenu ». Quand son objecteur se targue de croire, c’est un mensonge, et sa foi est fausse.

la foi sans les œuvres est inutile. Jacques n’oppose pas deux méthodes de salut (foi contre œuvres), mais deux sortes de foi: la foi vivante qui sauve et la foi morte qui est incapable de sauver (cf. #1Jn 3:7-10).

 

21  Abraham, notre père, ne fut-il pas justifié par les œuvres, lorsqu’il offrit son fils Isaac sur l’autel ?

2:21-26

Jacques cite trois illustrations d’une foi vivante:

1° Abraham (vv. #Ja 2:21-24);

2° Rahab (v. #Ja 2:25);

3° le corps et l’esprit humains (v. #Ja 2:26).

justifié par les œuvres. Cela ne contredit en rien les affirmations de Paul, qui enseigne clairement qu’Abraham a été justifié devant Dieu par la grâce seule, au moyen de la foi seule (#Ro 3:20 ; #Ro 4:1-25 ; #Ga 3:6, #Ga 3:11). Jacques ne peut vouloir dire qu’Abraham a été rendu juste devant Dieu du fait de ses propres bonnes œuvres, et ce pour plusieurs raisons:

1° il a déjà insisté sur le fait que le salut est un don gratuit (#Ja 1:17-18);

2° au milieu de ce passage très controversé (v. #Ja 2:23), il cite #Ge 15:6, qui affirme avec insistance que Dieu a considéré Abraham comme juste sur la seule base de sa foi.

3° l’œuvre qui, d’après lui, a valu à Abraham d’être justifié a été son acceptation du sacrifice d’Isaac (#Ge 22:9, #Ge 22:12).

Or, cet événement s’est produit de nombreuses années après le jour où il a exercé sa foi pour la première fois et où il a été déclaré juste devant Dieu (#Ge 12:1-7 ; #Ge 15:6). Le sacrifice d’Isaac a néanmoins démontré que la foi d’Abraham était authentique et qu’il était, de ce fait, justifié devant Dieu. Jacques met l’accent sur le fait que, si un homme prétend être sauvé, il peut le prouver aux autres. Son enseignement complète donc parfaitement les écrits de Paul: le salut ne s’obtient que par la foi (#Ep 2:8-9), et il est démontré par la fidélité dans l’obéissance à la volonté de Dieu (#Ep 2:10).

 

22  Tu vois que la foi agissait avec ses œuvres, et que par les œuvres la foi fut rendue parfaite.

fut rendue parfaite. Le terme grec renvoie au fait de mener quelque chose à bonne fin ou jusqu’à son accomplissement. Un arbre fruitier n’a pas atteint son but tant qu’il n’a pas porté de fruits. De même, la foi n’a pas atteint son objectif tant qu’elle n’a pas fait la démonstration de sa réalité par une vie menée dans la justice.

 

23  Ainsi s’accomplit ce que dit l’Ecriture : Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice ; et il fut appelé ami de Dieu.

ce que dit l’Ecriture. Citation de #Ge 15:6. 

ami de Dieu. C’est ainsi qu’Abraham est désigné en #2Ch 20:7 et #Esa 41:8, à cause de son obéissance (#Jn 15:14-15).

 

24  Vous voyez que l’homme est justifié par les œuvres, et non par la foi seulement.

25  Rahab la prostituée ne fut-elle pas également justifiée par les œuvres, lorsqu’elle reçut les messagers et qu’elle les fit partir par un autre chemin ?

Rahab la prostituée. L’A.T. rapporte le contenu de sa foi, qui fut à la base de sa justification devant Dieu. Elle a fait la démonstration de la réalité de sa foi quand, en prenant de grands risques personnels, elle a offert sa protection aux messagers de Dieu (#Jos 2:4, #Jos 2:15 ; #Jos 6:17 ; cf. #Hé 11:31). Jacques n’avait pas l’intention, néanmoins, de recommander le métier que Rahab exerçait ni le mensonge auquel elle a recouru.

 

26  Comme le corps sans âme est mort, de même la foi sans les œuvres est morte.



JACQUES 3 * 1 à 18

 

1 ¶  Mes frères, qu’il n’y ait pas parmi vous un grand nombre de personnes qui se mettent à enseigner, car vous savez que nous serons jugés plus sévèrement.

3:1-12

Dans ce passage, Jacques utilise une figure littéraire juive courante, qui consiste à attribuer une responsabilité à une partie spécifique du corps (cf. #Ro 3:15 ; #2P 2:14). Il personnifie la langue comme représentant la dépravation et la méchanceté humaines. Ainsi, il se fait l’écho d’une vérité scripturaire: la bouche constitue un élément central et un indicateur révélateur de la corruption de l’homme et de sa condition de pécheur (cf. #Esa 6:5 ; #Mt 15:11, #Mt 15:16-19 ; #Mr 7:20-23 ; #Ro 3:13-14).

 

se mettent à enseigner. Littéralement « deviennent des enseignants », mot traduit dans les Evangiles par « maître », qui désignait la personne dont la fonction officielle était d’enseigner ou de prêcher (cf. #Lu 4:16-27 ; #Jn 3:10 ; #Ac 13:14-15 ; #1Co 12:28 ; #Ep 4:11).

 

jugés plus sévèrement. Le mot traduit par « jugés » exprime d’habitude un verdict dans le N.T., et il fait ici allusion à un jugement à venir:

1° jugement contre le faux docteur dépourvu de foi, au moment de la seconde venue de Jésus (#Jude 14-15);

2° jugement du croyant, au moment où il reçoit de Christ sa récompense (#1Co 4:3-5).

 

Il n’est pas question de décourager les authentiques enseignants, mais d’avertir les candidats à l’enseignement du sérieux de leur rôle (cf. #Ez 3:17-18 ; #Ez 33:7-9 ; #Ac 20:26-27 ; #Hé 13:17).

 

2  Nous bronchons tous de plusieurs manières. Si quelqu’un ne bronche point en paroles, c’est un homme parfait, capable de tenir tout son corps en bride.

Les Ecritures parlent beaucoup du mal que peut faire la langue (cf. #Ps 5:10 ; #Ps 34:14 ; #Ps 39:2 ; #Ps 52:6 ; #Pr 6:17 ; #Pr 17:20 ; #Pr 26:28 ; #Pr 28:23 ; #Esa 59:3 ; #Ro 3:13). La langue a une immense capacité à parler mal, de façon inappropriée et fausse. Bref, c’est un symbole éloquent de la dépravation humaine.

 

bronchons. Il est question ici de pécher ou de faire offense à la personne de Dieu. La forme du verbe grec souligne le caractère constant de cette incapacité de faire le bien.

 

homme parfait. « Parfait » pourrait désigner la vraie perfection. Dans ce cas, Jacques dit que, dans le cas bien hypothétique où un être humain serait capable de contrôler parfaitement sa langue, il serait alors un homme parfait. Mais, évidemment, personne n’est vraiment immunisé contre le péché de la langue. Le terme « parfait » décrit donc probablement ceux qui sont spirituellement mûrs, et par conséquent capables de contrôler leur langue.

 

3  Si nous mettons le mors dans la bouche des chevaux pour qu’ils nous obéissent, nous dirigeons aussi leur corps tout entier.

3:3-5

Jacques propose ici une série d’analogies qui montrent comment la langue, si petite soit-elle, a le pouvoir de contrôler toute la personne et d’influencer tous les domaines de sa vie.

 

4  Voici, même les navires, qui sont si grands et que poussent des vents impétueux, sont dirigés par un très petit gouvernail, au gré du pilote.

5  De même, la langue est un petit membre, et elle se vante de grandes choses. Voici, comme un petit feu peut embraser une grande forêt !

6  La langue aussi est un feu ; c’est le monde de l’iniquité. La langue est placée parmi nos membres, souillant tout le corps, et enflammant le cours de la vie, étant elle-même enflammée par la géhenne.

La langue aussi est un feu. Comme un feu, les paroles mauvaises de la langue sont capables de semer rapidement la destruction et, comme la fumée qui accompagne un feu, ces mots risquent d’imprégner tout l’entourage et de causer sa ruine.

 

souillant. Le verbe signifie « polluer » ou « contaminer » (cf. #Mr 7:20 ; #Jude 23).

 

le cours de la vie. Souligne que le mal causé par la langue peut s’étendre au-delà de l’individu et affecter tout ce qui se trouve dans sa sphère d’influence.

 

géhenne. C’est une transcription du mot grec geenna (« vallée de Hinnom »). A l’époque où Jésus était sur terre, cette vallée, qui s’étend au sud-ouest des remparts de Jérusalem, servait de décharge publique. Elle était célèbre parce que le feu y brûlait en permanence. Jésus fit de cet endroit le symbole du lieu de punition et de tourments éternels (cf. #Mr 9:43, #Mr 9:45). Quand Jacques parle de la « géhenne », il ne pense pas seulement à un endroit précis, mais aussi à son occupant satanique, qui en héritera un jour. Les hommes utilisent leur langue comme un instrument du mal.

 

7  Toutes les espèces de bêtes et d’oiseaux, de reptiles et d’animaux marins, sont domptés et ont été domptés par la nature humaine ;

8  mais la langue, aucun homme ne peut la dompter ; c’est un mal qu’on ne peut réprimer ; elle est pleine d’un venin mortel.

 

aucun homme ne peut la dompter. Seul Dieu, par sa puissance, est capable de le faire (cf. #Ac 2:1-11).

 

9  Par elle nous bénissons le Seigneur notre Père, et par elle nous maudissons les hommes faits à l’image de Dieu.

 

bénissons …  maudissons. Une des traditions juives consistait à accompagner la mention du nom de Dieu d’un « béni soit-il » (cf. #Ps 68:19, 35). Cependant, la langue appelle aussi le mal sur des êtres faits à l’image de Dieu. Cela souligne l’incohérence et l’hypocrisie des paroles.

 

faits à l’image de Dieu. L’homme a été créé à la ressemblance de Dieu.

 

10  De la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction. Il ne faut pas, mes frères, qu’il en soit ainsi.

11  La source fait-elle jaillir par la même ouverture l’eau douce et l’eau amère ?

 

3:11-12

Trois images tirées de la nature montrent qu’il est mal de maudire. Le croyant véritable ne voudra pas contredire sa profession de foi par l’emploi chronique de propos inconvenants.

 

12  Un figuier, mes frères, peut-il produire des olives, ou une vigne des figues ? De l’eau salée ne peut pas non plus produire de l’eau douce.

13 ¶  Lequel d’entre vous est sage et intelligent ? Qu’il montre ses œuvres par une bonne conduite avec la douceur de la sagesse.

 

3:13-18

Au v. 13, Jacques fait une transition entre la discussion relative aux enseignants et à la langue et la question de l’impact de la sagesse sur la vie de tous. Il apporte son soutien à la vérité que défend, dans l’A.T., la littérature sapientiale (les livres de Job au Cantique des cantiques). D’après ces textes, la sagesse se divise en deux royaumes: celui de l’homme et celui de Dieu.

sage et intelligent. « Sage » était le mot grec le plus courant pour désigner la connaissance spéculative et la philosophie, mais les Hébreux lui avaient donné un sens bien plus riche: l’application avisée de cette connaissance à la manière de vivre. Le mot grec traduit par intelligent est utilisé une seule fois, ici, dans le N.T. pour désigner un spécialiste ou un professionnel capable d’appliquer avec intelligence son savoir-faire aux situations pratiques. Jacques demande qui est réellement habile en art de vivre.

 

douceur. Rendu aussi par « gentillesse », ce mot désigne l’opposé de l’arrogance et de l’ambition personnelle;  cf. #Ja 1:21 ; #No 12:3 ; #Ga 5:23). Il s’agit en grec d’une puissance maîtrisée.

 

sagesse. Il s’agit d’une sorte de sagesse qui ne vient que de Dieu   cf. #Job 9:4 ; #Job 28 ; #Ps 104:24 ; #Ps 111:10 ; #Pr 1:7 ; #Pr 2:1-7 ; #Pr 3:19-20 ; #Pr 9:10 ; #Jér 10:7, #Jér 10:12 ; #Da 1:17 ; #Da 2:20-23 ; #Ro 11:33 ; #1Co 1:30 ; #Ep 3:10 ; #Col 2:3).

 

14  Mais si vous avez dans votre cœur un zèle amer et un esprit de dispute, ne vous glorifiez pas et ne mentez pas contre la vérité.

 

zèle amer. Le terme grec pour « amer » était utilisé pour désigner de l’eau non potable. Associé au « zèle », il désigne une attitude de dureté et de ressentiment envers les autres.

 

esprit de dispute. Le mot grec que traduit cette expression renvoyait à l’ambition égoïste qui engendre l’antagonisme et les factions. Il en était venu à décrire celui qui se lançait dans la politique pour des raisons égoïstes et cherchait à réaliser ses objectifs à tout prix (quitte à écraser les autres).

 

15  Cette sagesse n’est point celle qui vient d’en haut ; mais elle est terrestre, charnelle, diabolique.

 

d’en haut. Une sagesse égocentrique qui se consumerait d’ambition personnelle ne peut venir de Dieu.

 

terrestre, charnelle, diabolique. Description de la sagesse humaine comme étant:

1° limitée à la terre;

2° déterminée par son caractère humain, faillible, un cœur non sanctifié, et un esprit non racheté;

3° engendrée par des forces sataniques (cf. #1Co 2:14 ; #2Co 11:14-15).

 

16  Car là où il y a un zèle amer et un esprit de dispute, il y a du désordre et toutes sortes de mauvaises actions.

 

désordre. C’est la confusion qui suit l’instabilité et le chaos de la sagesse humaine.

toutes sortes de mauvaises actions. Littéralement « tout travail de qualité inférieure ». Cela renvoie à des choses qui ne sont pas forcément mauvaises en elles-mêmes, mais tout simplement inutiles.

 

17  La sagesse d’en haut est premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, exempte de duplicité, d’hypocrisie.

 

pure. Renvoie à l’intégrité spirituelle et à la sincérité morale. Tout chrétien authentique est mû par une telle motivation du cœur (cf. #Ps 24:3-4 ; #Ps 51:9 ; #Mt 5:8 ; #Ro 7:22-23 ; #Hé 12:14).

 

pacifique. Signifie « qui aime ou procure la paix » (cf. #Mt 5:9).

 

modérée. Mot difficile à traduire, mais désignant pour l’essentiel un trait de caractère fait de douceur et de bon sens. Une telle personne pourra subir toutes sortes de mauvais traitements et de difficultés avec une attitude de douce humilité, de délicatesse et de patience, sans aucune velléité de vengeance ou de haine (cf. #Mt 5:10-11).

 

conciliante. Le terme original décrivait une personne capable de recevoir un enseignement, complaisante, facilement convaincue, et qui se soumet volontiers à une discipline militaire ou aux normes juridiques et morales. Dans le cas des chrétiens, il s’agit de se conformer aux lois divines (cf. #Mt 5:3-5).

 

pleine de miséricorde. Renvoie au don de manifester de la compassion envers ceux qui souffrent de douleurs physiques ou de circonstances difficiles, et à la capacité de pardonner rapidement (cf. #Mt 5:7 ; #Ro 12:8).

 

exempte de duplicité. Dans le N.T., cet adjectif grec n’apparaît qu’ici et désigne une personne cohérente, persévérante, tout entière dévouée à ses engagements et convictions, qui n’opère pas de discriminations injustes entre les gens.

 

18  Le fruit de la justice est semé dans la paix par ceux qui recherchent la paix.

 

fruit de la justice. Les bonnes œuvres qui sont le fruit du salut (cf. v. #Ja 3:17 ; #Mt 5:6 .

 

ceux qui recherchent la paix. La justice se développe dans un climat de paix spirituelle.

 

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