JOUR 121

30/12/2017 09:12

JOB 1 - 2 - 3 - 4

 

INTRODUCTION ET JOB 1

INTRODUCTION AU LIVRE DE JOB
(Ps 73. Ec 8:14. Jn 9:3. Ro 9:20. 1 Co 4:3 à 5:9.)
Ce livre a pour titre le nom de son personnage central, à savoir Job. Le livre de Job pose presque toutes les questions essentielles et existentielles de la vie d’un croyant irréprochable, comblé de biens mais victime des vicissitudes de la vie: pourquoi les hommes et surtout les justes sont-ils voués à la souffrance? Pourquoi un Dieu de puissance et d’amour permet-il le malheur? Qui est vraiment ce Dieu? Ce livre présente une quête longue et difficile sur le véritable visage de Dieu, quête née presque inévitablement dans la détresse d’un malheur inexplicable. Quel est ce Dieu qui semble rester silencieux et laisser faire? Pourquoi s’acharner sur le malheureux Job qui n’en peut plus?
Les chapitres 3 à 31 relatent la condition de Job, de sa famille, et son dialogue avec ses trois amis venus de Théman, de Schuach et de Naama. Job est dans l’adversité à la suite d’un dialogue entre Dieu et Satan. Il reçoit la visite de ses trois amis consolateurs (12). En raison de ses plaintes (3), Éliphaz (4–7), puis Bildad (8–10), et enfin Tsophar (11–14) dialoguent avec lui. Ces trois amis interviennent à tour de rôle une seconde fois (15–31).
Les chapitres 32 à 37 contiennent le dialogue entre Job et un jeune homme, Élihu de Buz, qui s’indigne des arguments traditionnels des trois vieux amis de Job. Ils semblent conforter Job dans sa prétendue innocence et ne peuvent prouver sa culpabilité.
Les chapitres 38 à 42:6 traitent de l’intervention de Dieu lui-même. Au lieu de dialoguer avec Job, Dieu ne répond à aucune des questions fondamentales posées par les hommes. C’est une sorte de silence qui est imposé à tous. Les questions restent sans réponses précises. Le livre s’achève par un récit (42:7-17) dans lequel Dieu affirme que seul Job a correctement parlé de lui. Job doit donc intercéder pour ses amis. Dieu lui rend le double de ce qu’il avait matériellement perdu. C’est l’heureux dénouement de la vie d’un croyant à la suite d’un défi entre le Dieu créateur et Satan, une créature.
Qui est vraiment Dieu? Quelle est la relation entre lui et Satan? Quelle est la finalité des multiples souffrances de Job, homme pieux et juste devant l’Éternel et devant les hommes? Ces questions et bien d’autres restent présentes dans tout le livre, qui semble surtout faire ressortir ce que Dieu n’est pas. Il nous invite à ne plus confondre Dieu avec les images que nous nous forgeons de lui. Face au livre de Job, nos idées sur Dieu s’estompent. Le cas de Job est une sorte de paroxysme du juste souffrant: on peut rester croyant même après avoir tout perdu.
JOB 1
Job dans l’adversité
V. 1-5: cf. Éz 14:14, 20. (Ge 6:8, 9. Ps 128:1-4.)
1Il y avait dans le pays d’Uts un homme qui s’appelait Job. Et cet homme était intègre et droit; il craignait Dieu, et se détournait du mal. 2Il lui naquit sept fils et trois filles. 3Il possédait sept mille brebis, trois mille chameaux, cinq cents paires de bœufs, cinq cents ânesses, et un très grand nombre de serviteurs. Et cet homme était le plus considérable de tous les fils de l’Orient. 4Ses fils allaient les uns chez les autres et donnaient tour à tour un festin, et ils invitaient leurs trois sœurs à manger et à boire avec eux. 5Et quand les jours de festin étaient passés, Job appelait et sanctifiait ses fils, puis il se levait de bon matin et offrait pour chacun d’eux un holocauste; car Job disait: Peut-être mes fils ont-ils péché et ont-ils offensé Dieu dans leur cœur. C’est ainsi que Job avait coutume d’agir.
V. 6-12: cf. 1 R 22:19-22. Lu 22:31, 32.
6Or, les fils de Dieu vinrent un jour se présenter devant l’Éternel, et Satan vint aussi au milieu d’eux. 7L’Éternel dit à Satan: D’où viens-tu? Et Satan répondit à l’Éternel: De parcourir la terre et de m’y promener. 8L’Éternel dit à Satan: As-tu remarqué mon serviteur Job? Il n’y a personne comme lui sur la terre; c’est un homme intègre et droit, craignant Dieu, et se détournant du mal. 9Et Satan répondit à l’Éternel: Est-ce d’une manière désintéressée que Job craint Dieu? 10Ne l’as-tu pas protégé, lui, sa maison, et tout ce qui est à lui? Tu as béni l’œuvre de ses mains, et ses troupeaux couvrent le pays. 11Mais étends ta main, touche à tout ce qui lui appartient, et je suis sûr qu’il te maudit en face. 12L’Éternel dit à Satan: Voici, tout ce qui lui appartient, je te le livre; seulement, ne porte pas la main sur lui. Et Satan se retira de devant la face de l’Éternel.
V. 13-22: cf. Ec 8:14. Ps 42:8. Ja 5:11; 1:2 à 4:12. 1 Pi 1:6, 7.
13Un jour que les fils et les filles de Job mangeaient et buvaient du vin dans la maison de leur frère aîné, 14il arriva auprès de Job un messager qui dit: Les bœufs labouraient et les ânesses paissaient à côté d’eux; 15des Sabéens se sont jetés dessus, les ont enlevés, et ont passé les serviteurs au fil de l’épée. Et je me suis échappé moi seul, pour t’en apporter la nouvelle. 16Il parlait encore, lorsqu’un autre vint et dit: Le feu de Dieu est tombé du ciel, a embrasé les brebis et les serviteurs, et les a consumés. Et je me suis échappé moi seul, pour t’en apporter la nouvelle. 17Il parlait encore, lorsqu’un autre vint et dit: Des Chaldéens, formés en trois bandes, se sont jetés sur les chameaux, les ont enlevés, et ont passé les serviteurs au fil de l’épée. Et je me suis échappé moi seul, pour t’en apporter la nouvelle. 18Il parlait encore, lorsqu’un autre vint et dit: Tes fils et tes filles mangeaient et buvaient du vin dans la maison de leur frère aîné; 19et voici, un grand vent est venu de l’autre côté du désert, et a frappé contre les quatre coins de la maison; elle s’est écroulée sur les jeunes gens, et ils sont morts. Et je me suis échappé moi seul, pour t’en apporter la nouvelle. 20Alors Job se leva, déchira son manteau, et se rasa la tête; puis, se jetant par terre, il se prosterna, 21et dit: Je suis sorti nu du sein de ma mère, et nu je retournerai dans le sein de la terre. L’Éternel a donné, et l’Éternel a ôté; que le nom de l’Éternel soit béni! 22En tout cela, Job ne pécha point et n’attribua rien d’injuste à Dieu.
JOB 2
V. 1-10: cf. Job 1:6, etc. (La 3:37, 38. 1 Pi 5:6.) Ap 2:10.
1Or, les fils de Dieu vinrent un jour se présenter devant l’Éternel, et Satan vint aussi au milieu d’eux se présenter devant l’Éternel. 2L’Éternel dit à Satan: D’où viens-tu? Et Satan répondit à l’Éternel: De parcourir la terre et de m’y promener. 3L’Éternel dit à Satan: As-tu remarqué mon serviteur Job? Il n’y a personne comme lui sur la terre; c’est un homme intègre et droit, craignant Dieu, et se détournant du mal. Il demeure ferme dans son intégrité, et tu m’excites à le perdre sans motif. 4Et Satan répondit à l’Éternel: Peau pour peau! Tout ce que possède un homme, il le donne pour sa vie. 5Mais étends ta main, touche à ses os et à sa chair, et je suis sûr qu’il te maudit en face. 6L’Éternel dit à Satan: Voici, je te le livre: seulement, épargne sa vie. 7Et Satan se retira de devant la face de l’Éternel. Puis il frappa Job d’un ulcère malin, depuis la plante du pied jusqu’au sommet de la tête. 8Et Job prit un tesson pour se gratter et s’assit sur la cendre. 9Sa femme lui dit: Tu demeures ferme dans ton intégrité! Maudis Dieu, et meurs! 10Mais Job lui répondit: Tu parles comme une femme insensée. Quoi! Nous recevons de Dieu le bien, et nous ne recevrions pas aussi le mal!
En tout cela Job ne pécha point par ses lèvres.
Visite de trois amis
V. 11-13: cf. Ro 12:15. 1 Th 5:14. Job 6:14.
11Trois amis de Job, Éliphaz de Théman, Bildad de Schuach, et Tsophar de Naama, apprirent tous les malheurs qui lui étaient arrivés. Ils se concertèrent et partirent de chez eux pour aller le plaindre et le consoler! 12Ayant de loin porté les regards sur lui, ils ne le reconnurent pas, et ils élevèrent la voix et pleurèrent. Ils déchirèrent leurs manteaux, et ils jetèrent de la poussière en l’air au-dessus de leur tête. 13Et ils se tinrent assis à terre auprès de lui sept jours et sept nuits, sans lui dire une parole, car ils voyaient combien sa douleur était grande.
JOB 3
Plaintes de Job
V. 1-26: cf. Jé 20:14-18.
1Après cela, Job ouvrit la bouche et maudit le jour de sa naissance. 2Il prit la parole et dit:
3Périsse le jour où je suis né,
Et la nuit qui dit: Un enfant mâle est conçu!
4Ce jour! Qu’il se change en ténèbres,
Que Dieu n’en ait point souci dans le ciel,
Et que la lumière ne rayonne plus sur lui!
5Que l’obscurité et l’ombre de la mort s’en emparent,
Que des nuées établissent leur demeure au-dessus de lui,
Et que de noirs phénomènes l’épouvantent!
6Cette nuit! Que les ténèbres en fassent leur proie,
Qu’elle disparaisse de l’année,
Qu’elle ne soit plus comptée parmi les mois!
7Que cette nuit devienne stérile,
Que l’allégresse en soit bannie!
8Qu’elle soit maudite par ceux qui maudissent les jours,
Par ceux qui savent exciter le léviathan!
9Que les étoiles de son crépuscule s’obscurcissent,
Qu’elle attende en vain la lumière,
Et qu’elle ne voie point les paupières de l’aurore!
10Car elle n’a pas fermé le sein qui me conçut,
Ni dérobé la souffrance à mes regards.
11 Pourquoi ne suis-je pas mort dans le ventre de ma mère?
Pourquoi n’ai-je pas expiré au sortir de ses entrailles?
12Pourquoi ai-je trouvé des genoux pour me recevoir,
Et des mamelles pour m’allaiter?
13Je serais couché maintenant, je serais tranquille,
Je dormirais, je reposerais,
14Avec les rois et les grands de la terre,
Qui se bâtirent des mausolées,
15Avec les princes qui avaient de l’or,
Et qui remplirent d’argent leurs demeures.
16Ou je n’existerais pas, je serais comme un avorton caché,
Comme des enfants qui n’ont pas vu la lumière.
17Là ne s’agitent plus les méchants,
Et là se reposent ceux qui sont fatigués et sans force;
18Les captifs sont tous en paix,
Ils n’entendent pas la voix de l’oppresseur;
19Le petit et le grand sont là,
Et l’esclave n’est plus soumis à son maître.
20Pourquoi donne-t-il la lumière à celui qui souffre,
Et la vie à ceux qui ont l’amertume dans l’âme,
21Qui espèrent en vain la mort,
Et qui la convoitent plus qu’un trésor,
22Qui seraient transportés de joie
Et saisis d’allégresse, s’ils trouvaient le tombeau?
23A l’homme qui ne sait où aller,
Et que Dieu cerne de toutes parts?
24Mes soupirs sont ma nourriture,
Et mes cris se répandent comme l’eau.
25Ce que je crains, c’est ce qui m’arrive;
Ce que je redoute, c’est ce qui m’atteint.
26Je n’ai ni tranquillité, ni paix, ni repos,
Et le trouble s’est emparé de moi.
 
JOB 4
Discours d’Éliphaz à Job
V. 1-11: cf. (Ps 30:7, 8. Hé 12:5, 12.) Ga 6:7, 8.
1Éliphaz de Théman prit la parole et dit:
2Si nous osons ouvrir la bouche, en seras-tu peiné?
Mais qui pourrait garder le silence?
3Voici, tu as souvent enseigné les autres,
Tu as fortifié les mains languissantes,
4Tes paroles ont relevé ceux qui chancelaient,
Tu as affermi les genoux qui pliaient.
5Et maintenant qu’il s’agit de toi, tu faiblis!
Maintenant que tu es atteint, tu te troubles!
6Ta crainte de Dieu n’est-elle pas ton soutien?
Ton espérance, n’est-ce pas ton intégrité?
7Cherche dans ton souvenir: quel est l’innocent qui a péri?
Quels sont les justes qui ont été exterminés?
8Pour moi, je l’ai vu, ceux qui labourent l’iniquité
Et qui sèment l’injustice en moissonnent les fruits;
9 Ils périssent par le souffle de Dieu,
Ils sont consumés par le vent de sa colère,
10Le rugissement des lions prend fin,
Les dents des lionceaux sont brisées;
11Le lion périt faute de proie,
Et les petits de la lionne se dispersent.
V. 12-21: cf. Job 33:14-18. (Job 25:4-6; 15:14-16.)
12Une parole est arrivée furtivement jusqu’à moi,
Et mon oreille en a recueilli les sons légers.
13Au moment où les visions de la nuit agitent la pensée,
Quand les hommes sont livrés à un profond sommeil,
14Je fus saisi de frayeur et d’épouvante,
Et tous mes os tremblèrent.
15Un esprit passa près de moi…
Tous mes cheveux se hérissèrent…
16Une figure d’un aspect inconnu était devant mes yeux,
Et j’entendis une voix qui murmurait doucement:
17L’homme serait-il juste devant Dieu?
Serait-il pur devant celui qui l’a fait?
18 Si Dieu n’a pas confiance en ses serviteurs,
S’il trouve de la folie chez ses anges,
19Combien plus chez ceux qui habitent des maisons d’argile,
Qui tirent leur origine de la poussière,
Et qui peuvent être écrasés comme un vermisseau!
20Du matin au soir ils sont brisés,
Ils périssent pour toujours, et nul n’y prend garde;
21Le fil de leur vie est coupé,
Ils meurent, et ils n’ont pas acquis la sagesse.
 

 

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