JOUR 127b

06/01/2018 09:49

JOB 29 - 30 - 31 - 32

 

JOB 29

Monologue de Job: son ancienne prospérité, ses souffrances actuelles, son innocence
V. 1-25: cf. (Ps 1:1-3; 112; 128.) Job 31:16-21, 31, 32. És 58:10-12.
1Job prit de nouveau la parole sous forme sentencieuse et dit:
2Oh! Que ne puis-je être comme aux mois du passé,
Comme aux jours où Dieu me gardait,
3Quand sa lampe brillait sur ma tête,
Et que sa lumière me guidait dans les ténèbres!
4Que ne suis-je comme aux jours de ma vigueur,
Où Dieu veillait en ami sur ma tente,
5Quand le Tout-Puissant était encore avec moi,
Et que mes enfants m’entouraient;
6Quand mes pieds se baignaient dans la crème
Et que le rocher répandait près de moi des ruisseaux d’huile!
7Si je sortais pour aller à la porte de la ville,
Et si je me faisais préparer un siège dans la place,
8Les jeunes gens se retiraient à mon approche,
Les vieillards se levaient et se tenaient debout.
9Les princes arrêtaient leurs discours,
Et mettaient la main sur leur bouche;
10La voix des chefs se taisait,
Et leur langue s’attachait à leur palais.
11L’oreille qui m’entendait me disait heureux,
L’œil qui me voyait me rendait témoignage;
12 Car je sauvais le pauvre qui implorait du secours,
Et l’orphelin qui manquait d’appui.
13La bénédiction du malheureux venait sur moi;
Je remplissais de joie le cœur de la veuve.
14 Je me revêtais de la justice et je lui servais de vêtement,
J’avais ma droiture pour manteau et pour turban.
15J’étais l’œil de l’aveugle
Et le pied du boiteux.
16J’étais le père des misérables,
J’examinais la cause de l’inconnu;
17Je brisais la mâchoire de l’injuste,
Et j’arrachais de ses dents la proie.
18Alors je disais: Je mourrai dans mon nid,
Mes jours seront abondants comme le sable;
19L’eau pénétrera dans mes racines,
La rosée passera la nuit sur mes branches;
20Ma gloire reverdira sans cesse,
Et mon arc rajeunira dans ma main.
21On m’écoutait et l’on restait dans l’attente,
On gardait le silence devant mes conseils.
22Après mes discours, nul ne répliquait,
Et ma parole était pour tous une bienfaisante rosée;
23Ils comptaient sur moi comme sur la pluie,
Ils ouvraient la bouche comme pour une pluie du printemps.
24Je leur souriais quand ils perdaient courage,
Et l’on ne pouvait chasser la sérénité de mon front.
25J’aimais à aller vers eux, et je m’asseyais à leur tête;
J’étais comme un roi au milieu d’une troupe,
Comme un consolateur auprès des affligés.
 
JOB 30
V. 1-15: cf. Job 19:13-19; 29.
1Et maintenant!… je suis la risée de plus jeunes que moi,
De ceux dont je dédaignais de mettre les pères
Parmi les chiens de mon troupeau.
2Mais à quoi me servirait la force de leurs mains?
Ils sont incapables d’atteindre la vieillesse.
3Desséchés par la misère et la faim,
Ils fuient dans les lieux arides,
Depuis longtemps abandonnés et déserts;
4Ils arrachent près des arbrisseaux les herbes sauvages,
Et ils n’ont pour pain que la racine des genêts.
5On les chasse du milieu des hommes,
On crie après eux comme après des voleurs.
6Ils habitent dans d’affreuses vallées,
Dans les cavernes de la terre et dans les rochers;
7Ils hurlent parmi les buissons,
Ils se rassemblent sous les ronces.
8Êtres vils et méprisés,
On les repousse du pays.
9 Et maintenant, je suis l’objet de leurs chansons,
Je suis en butte à leurs propos.
10 Ils ont horreur de moi, ils se détournent,
Ils me crachent au visage.
11Ils n’ont plus de retenue et ils m’humilient,
Ils rejettent tout frein devant moi.
12Ces misérables se lèvent à ma droite et me poussent les pieds,
Ils se fraient contre moi des sentiers pour ma ruine;
13Ils détruisent mon propre sentier et travaillent à ma perte,
Eux à qui personne ne viendrait en aide;
14Ils arrivent comme par une large brèche,
Ils se précipitent sous les craquements.
15Les terreurs m’assiègent;
Ma gloire est emportée comme par le vent,
Mon bonheur a passé comme un nuage.
V. 16-31: cf. (Job 23:1-12; 29:11-17; 42:1-7.) (Ps 7:4-6; 17:1-5.) (Ps 88; 102:4-12.)
16Et maintenant, mon âme s’épanche en mon sein,
Les jours de la souffrance m’ont saisi.
17La nuit me perce et m’arrache les os,
La douleur qui me ronge ne se donne aucun repos,
18Par la violence du mal mon vêtement perd sa forme,
Il se colle à mon corps comme ma tunique.
19Dieu m’a jeté dans la boue,
Et je ressemble à la poussière et à la cendre.
20Je crie vers toi, et tu ne me réponds pas;
Je me tiens debout, et tu me lances ton regard.
21Tu deviens cruel contre moi,
Tu me combats avec la force de ta main.
22Tu me soulèves, tu me fais voler au-dessus du vent,
Et tu m’anéantis au bruit de la tempête.
23Car, je le sais, tu me mènes à la mort,
Au rendez-vous de tous les vivants.
24Mais celui qui va périr n’étend-il pas les mains?
Celui qui est dans le malheur n’implore-t-il pas du secours?
25 N’avais-je pas des larmes pour l’infortuné?
Mon cœur n’avait-il pas pitié de l’indigent?
26J’attendais le bonheur, et le malheur est arrivé;
J’espérais la lumière, et les ténèbres sont venues.
27Mes entrailles bouillonnent sans relâche,
Les jours de la calamité m’ont surpris.
28Je marche noirci, mais non par le soleil;
Je me lève en pleine assemblée, et je crie.
29 Je suis devenu le frère des chacals,
Le compagnon des autruches.
30 Ma peau noircit et tombe,
Mes os brûlent et se dessèchent.
31Ma harpe n’est plus qu’un instrument de deuil,
Et mon chalumeau ne peut rendre que des sons plaintifs.
 
JOB 31
V. 1-40: cf. (Job 23:1-12; 29:1-17; 42:1-7.) (Ps 7:4-6; 17:1-5.)
1J’avais fait un pacte avec mes yeux,
Et je n’aurais pas arrêté mes regards sur une vierge.
2Quelle part Dieu m’eût-il réservée d’en haut?
Quel héritage le Tout-Puissant m’eût-il envoyé des cieux?
3La ruine n’est-elle pas pour le méchant,
Et le malheur pour ceux qui commettent l’iniquité?
4 Dieu n’a-t-il pas connu mes voies?
N’a-t-il pas compté tous mes pas?
5Si j’ai marché dans le mensonge,
Si mon pied a couru vers la fraude,
6Que Dieu me pèse dans des balances justes,
Et il reconnaîtra mon intégrité!
7Si mon pas s’est détourné du droit chemin,
Si mon cœur a suivi mes yeux,
Si quelque souillure s’est attachée à mes mains,
8Que je sème et qu’un autre moissonne,
Et que mes rejetons soient déracinés!
9 Si mon cœur a été séduit par une femme,
Si j’ai fait le guet à la porte de mon prochain,
10Que ma femme tourne la meule pour un autre,
Et que d’autres la déshonorent!
11Car c’est un crime,
Un forfait que punissent les juges;
12C’est un feu qui dévore jusqu’à la ruine,
Et qui aurait détruit toute ma richesse.
13Si j’ai méprisé le droit de mon serviteur ou de ma servante
Lorsqu’ils étaient en contestation avec moi,
14Qu’ai-je à faire, quand Dieu se lève?
Qu’ai-je à répondre, quand il châtie?
15 Celui qui m’a créé dans le ventre de ma mère ne l’a-t-il pas créé?
Le même Dieu ne nous a-t-il pas formés dans le sein maternel?
16Si j’ai refusé aux pauvres ce qu’ils demandaient,
Si j’ai fait languir les yeux de la veuve,
17Si j’ai mangé seul mon pain,
Sans que l’orphelin en ait eu sa part,
18Moi qui l’ai dès ma jeunesse élevé comme un père,
Moi qui dès ma naissance ai soutenu la veuve;
19Si j’ai vu le malheureux manquer de vêtements,
L’indigent n’avoir point de couverture,
20Sans que ses reins m’aient béni,
Sans qu’il ait été réchauffé par la toison de mes agneaux;
21Si j’ai levé la main contre l’orphelin,
Parce que je me sentais un appui dans les juges;
22Que mon épaule se détache de sa jointure,
Que mon bras tombe et qu’il se brise!
23Car les châtiments de Dieu m’épouvantent,
Et je ne puis rien devant sa majesté.
24 Si j’ai mis dans l’or ma confiance,
Si j’ai dit à l’or: Tu es mon espoir;
25 Si je me suis réjoui de la grandeur de mes biens,
De la quantité des richesses que j’avais acquises;
26 Si j’ai regardé le soleil quand il brillait,
La lune quand elle s’avançait majestueuse,
27Et si mon cœur s’est laissé séduire en secret,
Si ma main s’est portée sur ma bouche;
28C’est encore un crime que doivent punir les juges,
Et j’aurais renié le Dieu d’en haut!
29 Si j’ai été joyeux du malheur de mon ennemi,
Si j’ai sauté d’allégresse quand les revers l’ont atteint,
30Moi qui n’ai pas permis à ma langue de pécher,
De demander sa mort avec imprécation;
31Si les gens de ma tente ne disaient pas:
Où est celui qui n’a pas été rassasié de sa viande?
32 Si l’étranger passait la nuit dehors,
Si je n’ouvrais pas ma porte au voyageur;
33Si, comme les hommes, j’ai caché mes transgressions,
Et renfermé mes iniquités dans mon sein,
34Parce que j’avais peur de la multitude,
Parce que je craignais le mépris des familles,
Me tenant à l’écart et n’osant franchir ma porte…
35Oh! Qui me fera trouver quelqu’un qui m’écoute?
Voilà ma défense toute signée:
Que le Tout-Puissant me réponde!
Qui me donnera la plainte écrite par mon adversaire?
36Je porterai son écrit sur mon épaule,
Je l’attacherai sur mon front comme une couronne;
37Je lui rendrai compte de tous mes pas,
Je m’approcherai de lui comme un prince.
38Si ma terre crie contre moi,
Et que ses sillons versent des larmes;
39Si j’en ai mangé le produit sans l’avoir payée,
Et que j’aie attristé l’âme de ses anciens maîtres;
40Qu’il y croisse des épines au lieu de froment,
Et de l’ivraie au lieu d’orge!
Fin des paroles de Job.
 
JOB 32
Discours d’Élihu
V. 1-22: cf. Job 33:1-12; 42:1-8. (Ec 12:13. Ac 26:25. 2 Ti 2:15.)
1Ces trois hommes cessèrent de répondre à Job, parce qu’il se regardait comme juste. 2Alors s’enflamma de colère Élihu, fils de Barakeel de Buz, de la famille de Ram. Sa colère s’enflamma contre Job, parce qu’il se disait juste devant Dieu. 3Et sa colère s’enflamma contre ses trois amis, parce qu’ils ne trouvaient rien à répondre et que néanmoins ils condamnaient Job. 4Comme ils étaient plus âgés que lui, Élihu avait attendu jusqu’à ce moment pour parler à Job. 5Mais, voyant qu’il n’y avait plus de réponse dans la bouche de ces trois hommes, Élihu s’enflamma de colère. 6Et Élihu, fils de Barakeel de Buz, prit la parole et dit:
Je suis jeune, et vous êtes des vieillards;
C’est pourquoi j’ai craint, j’ai redouté
De vous faire connaître mon sentiment.
7Je disais en moi-même: Les jours parleront,
Le grand nombre des années enseignera la sagesse.
8 Mais en réalité, dans l’homme, c’est l’esprit,
Le souffle du Tout-Puissant, qui donne l’intelligence;
9 Ce n’est pas l’âge qui procure la sagesse,
Ce n’est pas la vieillesse qui rend capable de juger.
10Voilà pourquoi je dis: Écoute!
Moi aussi, j’exposerai ma pensée.
11J’ai attendu la fin de vos discours,
J’ai suivi vos raisonnements,
Votre examen des paroles de Job.
12Je vous ai donné toute mon attention;
Et voici, aucun de vous ne l’a convaincu,
Aucun n’a réfuté ses paroles.
13Ne dites pas cependant:
En lui nous avons trouvé la sagesse;
C’est Dieu qui peut le confondre, ce n’est pas un homme!
14Il ne s’est pas adressé directement à moi:
Aussi lui répondrai-je tout autrement que vous.
15Ils ont peur, ils ne répondent plus!
Ils ont la parole coupée!
16J’ai attendu qu’ils eussent fini leurs discours,
Qu’ils s’arrêtassent et ne sussent que répliquer.
17A mon tour, je veux répondre aussi,
Je veux dire aussi ce que je pense.
18Car je suis plein de paroles,
L’esprit me presse au-dedans de moi;
19Mon intérieur est comme un vin qui n’a pas d’issue,
Comme des outres neuves qui vont éclater.
20Je parlerai pour respirer à l’aise,
J’ouvrirai mes lèvres et je répondrai.
21Je n’aurai point égard à l’apparence,
Et je ne flatterai personne;
22Car je ne sais pas flatter:
Mon créateur m’enlèverait bien vite.
 

 

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