JOUR 15 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

27/08/2018 00:31

JOUR 15 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

 

MARC 01 ET 02

 

MARC 01

1 ¶  Commencement de l’Evangile de Jésus-Christ, Fils de Dieu.

 

1:1

Commencement …  Fils de Dieu. Probablement le titre que Marc a donné à son Evangile. Historiquement, la proclamation du message de l’Evangile a commencé avec Jean-Baptiste (cf. #Mt 11:12 ; #Lu 16:16 ; #Ac 1:22 ; #Ac 10:37 ; #Ac 13:24).

Evangile. La bonne nouvelle de la vie, de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ, dont les quatre Evangiles constituent la chronique écrite (voir l’introduction aux Evangiles {==> "Mt 1:1"}).

Jésus-Christ. « Jésus » est la transcription grec du nom hébreu Yoshua ou Josué (« l’Eternel sauve »); « Christ » (l’oint) est la traduction grec du mot hébreu qui a donné Messie. « Jésus » est le nom humain du Seigneur (cf. #Mt 1:21 ; #Lu 1:31); « Christ » désigne sa fonction de chef du royaume de Dieu à venir (#Da 9:25-26).

Fils de Dieu. Affirmation de la divinité de Jésus, mettant l’accent sur sa relation unique avec le Père (cf. #Mr 3:11 ; #Mr 5:7 ; #Mr 9:7 ; #Mr 13:32 ; #Mr 15:39 ).

 

2  Selon ce qui est écrit dans Esaïe, le prophète : Voici, j’envoie devant toi mon messager, Qui préparera ton chemin ;

 

1:2

est écrit. L’expression est fréquente dans le N.T. pour introduire des citations de l’A.T. (cf. #Mr 7:6 ; #Mr 9:13 ; #Mr 14:21, #Mr 14:27 ; #Mt 2:5 ; #Mt 4:4, #Mt 4:6, #Mt 4:7, #Mt 4:10 ; #Lu 2:23 ; #Lu 3:4 ; #Jn 6:45 ; #Jn 12:14 ; #Ac 1:20 ; #Ac 7:42 ; #Ro 3:4 ; #Ro 8:36 ; #1Co 1:31 ; #1Co 9:9 ; #2Co 8:15 ; #2Co 9:9 ; #Ga 3:10 ; #Ga 4:22 ; #1Pi 1:16).

dans Esaïe, le prophète. Leçon des manuscrits les plus anciens. Marc cite en fait deux passages de l’A.T. (#Esa 40:3 ; #Mal 3:1), ce qui explique probablement la variante « dans les prophètes » que portent d’autres manuscrits. Tous les Evangiles introduisent le ministère de Jean-Baptiste en citant #Esa 40:3 (cf. #Mt 3:3 ; #Lu 3:4 ; #Jn 1:23).

mon messager. Jean était le messager promis par Dieu et envoyé pour préparer la voie au Messie. Dans l’Antiquité, un envoyé du roi faisait le parcours avant lui pour s’assurer que les routes étaient sûres et permettaient le voyage de son seigneur; en même temps, il annonçait l’arrivée du roi.

 

3  C’est la voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, Aplanissez ses sentiers.

4  Jean parut, baptisant dans le désert, et prêchant le baptême de repentance, pour la rémission des péchés.

 

1:4

Jean. Ce nom, très répandu chez les Juifs au temps du N.T., est l’équivalent grec du nom hébreu Jochanan (cf. #2R 25:23 ; #1Ch 3:15 ; #Jér 40:8) et signifie « l’Eternel fait grâce ». Jean reçut son nom de l’ange Gabriel, qui ordonna à son père Zacharie de l’appeler ainsi alors qu’il exerçait son ministère de sacrificateur au temple (#Lu 1:5). La mère de Jean, Elisabeth, qui descendait aussi d’Aaron (#Lu 1:13), était parente de Marie, la mère de Jésus (#Lu 1:36). Dernier des prophètes de l’ancienne alliance et précurseur du Messie par la volonté divine, Jean représentait d’une part le point culminant de l’A.T. et de la prophétie (#Lu 16:16), d’autre part le début de l’histoire de l’Evangile de Jésus-Christ. Il n’est donc pas surprenant que Jésus l’ait désigné comme l’homme le plus important qui ait vécu jusqu’à sa venue (#Mt 11:11).

baptisant. Marque distinctive de son ministère, le baptême de Jean différait des ablutions rituelles juives en ce qu’il était effectué une seule fois. Les Juifs avaient toutefois une forme similaire de baptême, réservée aux païens qui se convertissaient au judaïsme et symbolisant leur adhésion à la vraie foi. Pour un Juif, accepter de se prêter à un tel rituel revenait à admettre que, bien que membre du peuple de l’alliance, il devait venir à Dieu au travers de la repentance et de la foi, à l’instar du païen le plus ordinaire.

dans le désert. La région désertique et aride entre Jérusalem et la mer Morte.

baptême de repentance. C’est-à-dire un baptême qui était le fruit d’une authentique repentance. Le ministère de Jean consistait à appeler Israël à se repentir pour se préparer à la venue du Messie. Le baptême ne provoquait pas la repentance; il en était le fruit (cf. #Mt 3:7-8). Bien plus profonde qu’un simple changement d’avis ou que le remords, la repentance implique que l’on rejette le péché et que l’on se tourne vers Dieu (voir #1Th 1:9), avec pour résultat une vie juste. La repentance authentique est une œuvre que Dieu accomplit dans le cœur de l’homme (#Ac 11:18). Sur la nature de la repentance.

pour le pardon des péchés. Le baptême de Jean ne produisait pas le pardon des péchés; il n’était que la confession publique et l’illustration de la vraie repentance qui a pour résultat le pardon (cf. #Lu 24:47 ; #Ac 3:19 ; #Ac 5:31 ; #2Co 7:10).

 

5  Tout le pays de Judée et tous les habitants de Jérusalem se rendaient auprès de lui ; et, confessant leurs péchés, ils se faisaient baptiser par lui dans le fleuve du Jourdain.

 

1:5

Tout le pays de Judée et tous les habitants de Jérusalem. Jean venait après des siècles pendant lesquels aucune voix prophétique ne s’était élevée en Israël (cela faisait quatre siècles que Malachie avait prophétisé). Le ministère de Jean fut par conséquent l’objet d’un intense intérêt.

Judée. La partie la plus au sud d’Israël (les autres étant la Samarie et la Galilée) du temps de Jésus. Elle s’étendait de la région de Béthel au nord jusqu’à Beer-Schéba au sud, et de la Méditerranée à l’ouest jusqu’à la mer Morte et au Jourdain à l’est. La ville de Jérusalem appartenait à la Judée.

Jourdain. Le plus long fleuve d’Israël. Il prend sa source dans le lac Hula (actuellement à sec), au nord de la mer de Galilée, et coule dans la vallée du Jourdain pour se jeter dans la mer Morte. D’après la tradition, Jean a commencé son ministère de baptiseur dans les criques qui se trouvent au nord de Jéricho.

confessant. Confesser ses péchés au moment du baptême, c’est admettre leur existence devant Dieu et le jugement qu’il porte sur eux. Jean s’opposait au baptême de ceux qui refusaient de confesser leurs péchés et de s’en repentir.

 

6  Jean avait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins. Il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage.

 

1:6

poils de chameau …  ceinture de cuir. C’était la tenue traditionnelle des nomades du désert. Elle était solide, mais aussi peu à la mode que confortable. Les vêtements que portait Jean rappelaient Elie à ses auditeurs, qui s’attendaient à ce que ce prophète de l’A.T. revienne avant le Messie (#Mal 4:5 ; cf. #Mt 17:10-13).

e sauterelles et de miel sauvage. Les règles alimentaires de l’A.T. autorisaient la consommation de sauterelles (#Lé 11:21-22). Le miel sauvage se trouvait sans difficulté dans le désert (#De 32:13 ; #1S 14:25-27). Le régime alimentaire austère de Jean s’accordait avec son statut de naziréen perpétuel (cf. #Lu 1:15 ; pour le naziréat.

 

7  Il prêchait, disant : Il vient après moi celui qui est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de délier, en me baissant, la courroie de ses souliers.

 

1:7

Il prêchait. Plus exactement traduit « il proclamait ». Jean était en effet le héraut de Jésus, envoyé pour annoncer sa venue.

délier …  la courroie de ses souliers. C’était la tâche la plus servile que puisse effectuer un esclave. Jean exprimait ainsi son humilité de façon très vivante.

 

8  Moi, je vous ai baptisés d’eau ; lui, il vous baptisera du Saint-Esprit.

 

1:8

il vous baptisera du Saint-Esprit. Evénement qui intervient lorsqu’une personne vient à Christ.

 

9 ¶  En ce temps-là, Jésus vint de Nazareth en Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain.

 

1:9

En ce temps-là. A une époque non spécifiée du ministère de Jean sur les rives du Jourdain.

Nazareth. Obscur petit village (mentionné ni dans l’A.T., ni par Flavius Josèphe, ni dans le Talmud), situé à environ 110 km au nord de Jérusalem, qui n’avait pas bonne réputation (cf. #Jn 1:46). Jésus y vécut apparemment avant son ministère public en Israël.

baptisé par Jean. En dépit des objections de Jean (cf. #Mt 3:14), qui ne comprenait pas pourquoi l’Agneau sans péché de Dieu (#Jn 1:29) devait se soumettre au baptême de repentance sur la raison pour laquelle Jésus tenait à être baptisé.

 

10  Au moment où il sortait de l’eau, il vit les cieux s’ouvrir, et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe.

 

1:10

Au moment où. Littéralement « aussitôt ». Fidèle à la vivacité habituelle de son style narratif, Marc a utilisé cet adverbe grec plus souvent que les trois autres évangélistes réunis. Cette première apparition du mot introduit les signes audibles et visibles consécutifs au baptême de Jésus.

l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Probablement le signe que Jésus avait reçu la puissance nécessaire pour remplir son ministère (#Esa 61:1).

 

11  Et une voix fit entendre des cieux ces paroles : Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j’ai mis toute mon affection.

 

1:11

Cette déclaration solennelle devait rappeler aux témoins de la scène les prophéties messianiques de #Ps 2:7 ; #Esa 42:1.

 

12  Aussitôt, l’Esprit poussa Jésus dans le désert,

 

1:12

Aussitôt. Jésus fut tenté juste après son baptême.

l’Esprit poussa Jésus. Poussé par l’Esprit, Jésus affronta Satan et accomplit le premier pas destiné à renverser le royaume satanique (cf. #1Jn 3:8). Dieu ne tente personne (#Ja 1:13), mais dans sa souveraineté il autorise parfois Satan à tenter son peuple (p. ex. Job; #Lu 22:31-32).

le désert. Le lieu exact de ce face-à-face entre Jésus et Satan est inconnu. Il s’agit probablement du désert où Jean exerçait son ministère, de la région désertique plus au sud ou de l’aride désert d’Arabie situé de l’autre côté du Jourdain.

 

13  où il passa quarante jours, tenté par Satan. Il était avec les bêtes sauvages, et les anges le servaient.

 

1:13

quarante jours. Sans doute en référence aux quarante ans d’errance dans le désert du peuple d’Israël (#No 14:33 ; #No 32:13). Matthieu et Luc ajoutent que Jésus jeûna pendant tout ce temps. Moïse (deux fois, #De 9:9, #De 9:18) et Elie (#1R 19:8) se passèrent eux aussi de nourriture pendant la même durée.

Satan. Mot d’origine hébraïque signifiant « adversaire ». Puisque Jésus n’avait pas part à notre nature déchue, la tentation ne pouvait être, pour lui, une lutte intérieure d’ordre émotionnel ou psychologique, mais devait consister dans une attaque extérieure par un être personnel.

bêtes sauvages. Ce détail ne se trouve que dans le récit de Marc, pour insister sur la solitude de Jésus et son isolement total.

les anges le servaient. Cf. #Ps 91:11-12. Le temps du verbe grec suggère que les anges servirent Jésus toute la durée de sa tentation.

 

14 ¶  Après que Jean eut été livré, Jésus alla dans la Galilée, prêchant l’Evangile de Dieu.

 

1:14

Après que Jean eut été livré. Il avait été emprisonné pour avoir reproché à Hérode Antipas son mariage incestueux avec sa nièce Hérodias.

Jésus alla dans la Galilée. En partant de Judée (#Mt 4:12 ; #Lu 4:14 ; #Jn 4:3). Tout comme Matthieu et Luc, Marc passe directement de la tentation au début du ministère de Jésus en Galilée, faisant l’impasse sur son ministère antérieur en Judée (#Jn 2:13-4:3). La Galilée était la partie la plus peuplée d’Israël, au nord.

l’Evangile de Dieu. La bonne nouvelle du salut, qui parle de Dieu et qui nous est donnée par lui cf. #Ro 15:16 ; #1Th 2:2, #1Th 2:8-9 ; #1Ti 1:11 ; #1Pi 4:17).

 

15  Il disait : Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous, et croyez à la bonne nouvelle. {*}

 

1:15

Le temps est accompli. Non pas le temps dans un sens purement chronologique, mais le temps de l’action décisive engagée par Dieu. Avec la venue du Roi est survenue une nouvelle ère dans l’activité de Dieu en faveur des hommes.

le royaume de Dieu. C’est-à-dire le règne souverain de Dieu sur le domaine du salut; limité pour l’instant au cœur des membres de son peuple (#Lu 17:21), il est à comprendre dans l’avenir au sens littéral d’un royaume terrestre (#Ap 20:4, #Ap 20:6).

est proche. Du fait de la présence du Roi.

Repentez-vous, et croyez. La repentance et la foi constituent les réponses indispensables à l’offre gratuite de salut faite par Dieu (cf. #Ac 20:21).

 

16  Comme il passait le long de la mer de Galilée, il vit Simon et André, frère de Simon, qui jetaient un filet dans la mer ; car ils étaient pêcheurs.

 

1:16

la mer de Galilée. Connue aussi sous les noms de mer de Kinnéreth (#No 34:11), lac de Génésareth (#Lu 5:1) et mer de Tibériade(#Jn 6:1). Grand lac d’eau douce d’environ 21 km sur 11, à environ 208 m au-dessous du niveau de la mer (ce qui en fait la plus basse étendue d’eau douce du monde), il abritait une industrie de pêche prospère.

Simon et André. La première des deux paires de frères que Jésus a appelés à le suivre. C’étaient des pêcheurs, comme Jacques et Jean. André ayant été disciple de Jean-Baptiste (#Jn 1:40), il est possible que Pierre l’ait été aussi. De toute évidence, ils avaient repris leur activité de pêcheurs suite à l’arrestation de Jean. Ils avaient déjà rencontré Jésus et passé du temps avec lui, mais ils furent ici appelés à le suivre de façon permanente.

filet. Corde formant un cercle d’environ 2,70 m de diamètre et munie d’un filet, qu’on lançait dans l’eau à la main et qu’on remontait au moyen de la corde.

 

17  Jésus leur dit : Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes.{*}

 

1:17

Suivez-moi. Verbe souvent utilisé dans les Evangiles en rapport avec l’engagement du disciple (#Mr 2:14 ; #Mr 8:34 ; #Mr 10:21 ; #Mt 4:19 ; #Mt 8:22 ; #Mt 9:9 ; #Mt 10:38 ; #Mt 16:24 ; #Mt 19:21 ; #Lu 9:23, #Lu 9:59, #Lu 9:61 ; #Lu 18:22 ; #Jn 1:43 ; #Jn 10:27 ; #Jn 12:26).

pêcheurs d’hommes. La raison principale pour laquelle Jésus appela des disciples était l’évangélisation, qui demeure la mission centrale confiée à son peuple (cf. #Mt 28:19-20 ; #Ac 1:8).

 

18  Aussitôt, ils laissèrent leurs filets, et le suivirent.

 

1:18

le suivirent. C’est-à-dire devinrent ses disciples permanents.

 

19  Etant allé un peu plus loin, il vit Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère, qui, eux aussi, étaient dans une barque et réparaient les filets.

 

1:19

Jacques …  Jean. La seconde paire de frères appelés par Jésus. Leur mère et celle de Jésus étaient probablement sœurs (cf. #Mr 15:40 ; #Mt 27:55-56 avec #Jn 19:25). Si tel est bien le cas, ils étaient cousins de Jésus.

 

20  Aussitôt, il les appela ; et, laissant leur père Zébédée dans la barque avec les ouvriers, ils le suivirent.

 

les ouvriers. Signe que l’entreprise de pêche de Zébédée était prospère et qu’il était donc un notable (cf. #Jn 18:15).

 

21  Ils se rendirent à Capernaüm. Et, le jour du sabbat, Jésus entra d’abord dans la synagogue, et il enseigna.

 

1:21

Capernaüm. Village de pêche prospère sur la rive nord-ouest de la mer de Galilée, Capernaüm était une cité de plus grande importance que Nazareth; elle abritait une garnison romaine et se trouvait sur une importante voie de communication. Jésus y installa son quartier général (cf. #Mr 2:1) suite à son rejet par les habitants de Nazareth (#Mt 4:13 ; #Lu 4:16-31).

synagogue. L’endroit où se rassemblaient les Juifs pour prier (synagogue est une transcription du mot grec signifiant « action de rassembler »). L’origine des synagogues remonte à la période de l’exil à Babylone, après la destruction du temple par Nebucadnetsar en 586 av. J.-C. C’étaient des lieux de culte et d’enseignement. Jésus y a souvent enseigné (cf. v. #Mr 1:39 ; #Mr 3:1 ; #Mr 6:2), de même que Paul (cf. #Ac 13:5 ; #Ac 14:1 ; #Ac 17:1).

 

enseigna. Marc mentionne fréquemment le ministère d’enseignement de Jésus (cf. #Mr 2:13 ; #Mr 4:1-2 ; #Mr 6:2, #Mr 6:6, #Mr 6:34 ; #Mr 10:1 ; #Mr 11:17 ; #Mr 12:35 ; #Mr 14:49).

 

22  Ils étaient frappés de sa doctrine ; car il enseignait comme ayant autorité, et non pas comme les scribes.

 

1:22

autorité. L’autorité des enseignements de Jésus, la Parole de Dieu, contrastait fortement avec celle des scribes (experts en A.T.), qui fondaient leur autorité sur celle d’autres rabbins. L’enseignement direct, puissant et personnel de Jésus leur semblait si éloigné de leur expérience propre que ceux qui l’entendaient se disaient « frappés » (cf. #Tit 2:15).

 

23 ¶  Il se trouva dans leur synagogue un homme qui avait un esprit impur, et qui s’écria:

 

1:23

un homme …  s’écria. L’opposition de Satan et de ses démons à l’œuvre de Jésus pendant son ministère culmina à la croix. Mais Jésus a toujours triomphé de leurs efforts futiles (cf. #Col 2:15), et il a fait par sa résurrection la démonstration convaincante de sa victoire ultime.

esprit impur. C’est-à-dire moralement impur. Expression qui, dans le N.T., est synonyme de « démon ».

 

24  Qu’y a-t-il entre nous et toi, Jésus de Nazareth ? Tu es venu pour nous perdre. Je sais qui tu es : le Saint de Dieu.

 

1:24

Qu’y a-t-il entre nous et toi. Ou: « Pourquoi interviens-tu contre nous? » Le démon avait la conscience aiguë que Jésus et lui appartenaient à des royaumes radicalement différents, et qu’ils n’avaient donc rien en commun. Le démon emploie le pronom « nous » pour indiquer qu’il parlait au nom de tous les démons.

le Saint de Dieu. Cf. #Da 9:24 ; #Lu 4:34 ; #Ac 2:27 ; #Ac 3:14 ; #Ac 4:27 ; #Ap 3:7. Il est stupéfiant de constater que le démon affirmait ainsi la divinité de Jésus et l’absence de péché en lui, vérités qui étaient alors niées en Israël et le sont encore aujourd’hui.

 

25  Jésus le menaça, disant: Tais-toi, et sors de cet homme.

 

1:25

Tais-toi. Jésus refusait un tel témoignage des puissances démoniaques à la vérité, car cela risquait d’alimenter les accusations portées contre lui d’association avec Satan (cf. #Mr 3:22 ; #Ac 16:16-18).

 

26  Et l’esprit impur sortit de cet homme, en l’agitant avec violence, et en poussant un grand cri.

27  Tous furent saisis de stupéfaction, de sorte qu’ils se demandaient les uns aux autres : Qu’est-ce que ceci ? Une nouvelle doctrine ! Il commande avec autorité même aux esprits impurs, et ils lui obéissent !

 

1:27

avec autorité. Jésus faisait preuve d’une autorité absolue dans ses actes autant que dans ses paroles (#Mt 28:18).

 

28  Et sa renommée se répandit aussitôt dans tous les lieux environnants de la Galilée.

29 ¶  En sortant de la synagogue, ils se rendirent avec Jacques et Jean à la maison de Simon et d’André.

 

1:29

la maison de Simon et d’André. Originaires de Bethsaïda (#Jn 1:44), les deux frères avaient déménagé à Capernaüm, où Jésus avait établi son quartier général.

Jacques et Jean. Marc est le seul à mentionner leur présence lors de la guérison de la belle-mère de Pierre.

 

30  La belle-mère de Simon était couchée, ayant la fièvre ; et aussitôt on parla d’elle à Jésus.

 

1:30

La belle-mère de Simon. Dans les écrits de Paul, il est aussi fait allusion au statut d’homme marié de Pierre (#1Co 9:5). Le fait que la belle-mère de Pierre habitait chez lui semble indiquer que son mari était mort.

la fièvre. Elle était trop malade pour sortir de son lit, et Luc parle d’une fièvre « violente » (#Lu 4:38), ce qui donne à penser que sa maladie était grave, peut-être même mortelle.

 

31  S’étant approché, il la fit lever en lui prenant la main, et à l’instant la fièvre la quitta. Puis elle les servit.

32  Le soir, après le coucher du soleil, on lui amena tous les malades et les démoniaques.

 

1:32

après le coucher du soleil. Ce moment marquait la fin du sabbat et le relâchement des restrictions qui lui étaient associées. En l’occurrence, la tradition rabbinique interdisait de porter la moindre charge (telle qu’un brancard) pendant le sabbat.

on lui amena. La nouvelle de la guérison par Jésus de l’homme possédé d’un démon dans la synagogue et de la belle-mère de Pierre avait fait sensation à Capernaüm et donnait grand espoir à d’autres malades.

 

33  Et toute la ville était rassemblée devant sa porte.

34  Il guérit beaucoup de gens qui avaient diverses maladies ; il chassa aussi beaucoup de démons, et il ne permettait pas aux démons de parler, parce qu’ils le connaissaient.

 

1:34

ne permettait pas aux démons de parler. Voir les notes sur le v. 25 {==> "Mr 1:25"}; 3:11-12 {==> "Mr 3:11"}.

ils le connaissaient. La théologie des démons est marquée du sceau de l’orthodoxie (#Ja 2:19); cependant, bien qu’ils connaissent la vérité, ils la rejettent et Dieu avec, lui qui en est la source.

 

35  Vers le matin, pendant qu’il faisait encore très sombre, il se leva, et sortit pour aller dans un lieu désert, où il pria.

36  Simon et ceux qui étaient avec lui se mirent à sa recherche ;

 

1:36

Simon et ceux qui étaient avec lui. C’est le premier exemple dans les Evangiles du rôle de chef dévolu à Pierre. Il n’est pas dit qui était avec Pierre, mais on s’accorde à penser qu’André, Jacques et Jean étaient du nombre.

 

37  et, quand ils l’eurent trouvé, ils lui dirent : Tous te cherchent.

 

1:37

Après de longues recherches, Pierre et les autres trouvent Jésus et l’implorent de revenir à Capernaüm pour profiter de l’excitation générée par les guérisons de la nuit précédente.

 

38  Il leur répondit : Allons ailleurs, dans les bourgades voisines, afin que j’y prêche aussi ; car c’est pour cela que je suis sorti.

39  Et il alla prêcher dans les synagogues, par toute la Galilée, et il chassa les démons.

 

1:39

par toute la Galilée. La déclaration très concise de Marc résume une tournée de prédications qui dura probablement des semaines, voire des mois (cf. #Mt 4:23-24).

 

40 ¶  Un lépreux vint à lui ; et, se jetant à genoux, il lui dit d’un ton suppliant : Si tu le veux, tu peux me rendre pur.

 

1:40

lépreux. Les lépreux étaient considérés comme rituellement impurs et, à ce titre, exclus de la société (#Lé 13:11). Si le terme utilisé pour désigner la lèpre dans l’A.T. peut désigner aussi d’autres affections de la peau, il semble bien que cet homme souffrait réellement de la lèpre (maladie de Hansen), sinon sa guérison n’aurait pas créé une telle sensation (v. #Mr 1:45).

1:40-45

Marc rapporte ici l’une des nombreuses guérisons accomplies par Jésus au cours de son ministère en Galilée, résumé au v. 39. La guérison du lépreux met en exergue la puissance miraculeuse de Jésus sur la maladie, puisque la lèpre était l’une des maladies les plus redoutées dans l’Antiquité.

 

41  Jésus, ému de compassion, étendit la main, le toucha, et dit : Je le veux, sois pur.

1:41

compassion. Marc est le seul à mentionner la réaction émotionnelle de Jésus devant le triste sort et le désespoir du lépreux. Ce mot n’apparaît que dans les Evangiles synoptiques et (si l’on exclut les paraboles) n’est utilisé qu’en association avec Jésus.

le toucha. Au contraire des rabbis, qui évitaient les lépreux de crainte de devenir impropres à présider aux cérémonies, Jésus exprima sa compassion par un geste physique.

 

42  Aussitôt la lèpre le quitta, et il fut purifié.

43  Jésus le renvoya sur-le-champ, avec de sévères recommandations,

44  et lui dit : Garde-toi de rien dire à personne ; mais va te montrer au sacrificateur, et offre pour ta purification ce que Moïse a prescrit, afin que cela leur serve de témoignage.

 

1:44

Garde-toi de rien dire à personne. La publicité consécutive à une telle nouvelle risquait de gêner Jésus dans son ministère (ce qui arriva effectivement, #Mr 1:45) en détournant l’attention de son message. Cf. #Mr 3:12 ; #Mr 5:43 ; #Mr 7:36.

va te montrer au sacrificateur. Il s’agit du sacrificateur en fonction au temple. Jésus ordonna au lépreux guéri d’observer les lois de l’A.T. au sujet des lépreux guéris (#Lé 14:1-32). Tant qu’il n’avait pas offert les sacrifices prescrits, l’homme restait impur et interdit de participation aux cérémonies.

leur serve de témoignage. En acceptant l’offrande du lépreux guéri, le sacrificateur démontrait publiquement que sa guérison était effective et qu’il n’était plus impur.

 

45  Mais cet homme, s’en étant allé, se mit à publier hautement la chose et à la divulguer, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer publiquement dans une ville. Il se tenait dehors, dans des lieux déserts, et l’on venait à lui de toutes parts.

 

1:45

à publier ouvertement la chose et à la divulguer. Marc est le seul à rapporter la désobéissance du lépreux, bien que Luc y fasse indirectement allusion lui aussi (#Lu 5:15).

ne pouvait plus entrer publiquement dans une ville. La désobéissance du lépreux eut pour résultat que Jésus ne pouvait entrer dans une ville sans être assailli par ceux qui cherchaient à être guéris par lui. Le ministère d’enseignement de Jésus se trouvait donc compromis dans cet endroit.

les lieux déserts. Jésus se limitait à visiter des régions relativement peu peuplées, en attendant que retombe l’effet de sensation provoqué par la manière dont il avait guéri le lépreux. Luc précise aussi que Jésus profitait de ce temps passé au désert pour prier (#Lu 5:16).

 

MARC 2

1 ¶  Quelques jours après, Jésus revint à Capernaüm. On apprit qu’il était à la maison,

 

2:1

 

il était à la maison. Une meilleure traduction serait « il était chez lui ». Il s’agissait probablement de la maison de Pierre où Jésus avait élu temporairement domicile (cf. #Mt 4:13).

 

2  et il s’assembla un si grand nombre de personnes que l’espace devant la porte ne pouvait plus les contenir. Il leur annonçait la parole.

 

2:2

la parole. La bonne nouvelle de l’Evangile, selon laquelle le salut est accordé par grâce uniquement, au moyen de la foi, pour le pardon des péchés.

 

3  Des gens vinrent à lui, amenant un paralytique porté par quatre hommes.

 

un paralytique. Cet homme étant allongé sur un lit, sa paralysie devait être grave; peut-être était-il même tétraplégique.

 

4  Comme ils ne pouvaient l’aborder, à cause de la foule, ils découvrirent le toit de la maison où il était, et ils descendirent par cette ouverture le lit sur lequel le paralytique était couché.

 

2:4

ils découvrirent le toit. La majorité des maisons en Israël avaient des toits plats où l’on pouvait se reposer à la fraîcheur du soir et dormir quand les nuits étaient chaudes. Généralement, un escalier extérieur y conduisait. Souvent, comme c’est le cas ici, le toit était constitué de plaques d’argile cuite ou séchée, posées sur des poutres de soutènement dont les extrémités reposaient elles-mêmes sur les murs de part et d’autre. Le maçon étalait alors par-dessus les plaques d’argile dure, sèche, une couche d’argile mouillée, fraîche, qui rendait la maison étanche à la pluie. Les amis du paralytique le transportèrent sur le toit d’une maison de ce type et retirèrent la couche d’argile, creusant plusieurs de ces plaques jusqu’à dégager un trou suffisamment grand pour le faire descendre en présence de Jésus.

le paralytique. Voir la note sur le v. 3 {==> "Mr 2:3"}.

 

5  Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique : Mon enfant, tes péchés sont pardonnés.

 

2:5

Jésus, voyant leur foi. Les efforts et la persévérance des amis du paralytique étaient une preuve visible de leur foi en la puissance de guérison de Jésus.

Mon enfant, tes péchés sont pardonnés. A l’époque, beaucoup de Juifs pensaient que les maladies ou les souffrances ne pouvaient provenir que des péchés que l’on avait commis. Ce paralytique le croyait peut-être lui aussi; c’est pourquoi il devait considérer comme normal que le pardon de ses péchés précède sa guérison. Le mot grec pour « pardonnés » signifie « envoyés » ou « chassés au loin » (cf. #Ps 103:12 ; #Jér 31:34 ; #Mi 7:19). Ainsi, Jésus débarrassait l’homme de son péché et le libérait de la culpabilité qu’il en ressentait.

 

6  Il y avait là quelques scribes, qui étaient assis, et qui se disaient au dedans d’eux:

7  Comment cet homme parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui peut pardonner les péchés, si ce n’est Dieu seul ?

 

2:7

cet homme …  blasphème. Les scribes avaient raison de dire que seul Dieu peut pardonner les péchés, mais tort de dire que Jésus blasphémait. Ils refusaient de reconnaître que la puissance de Jésus lui venait de Dieu, et ils acceptaient encore moins l’idée qu’il puisse être Dieu.

 

8  Jésus, ayant aussitôt connu par son esprit ce qu’ils pensaient au dedans d’eux, leur dit : Pourquoi avez-vous de telles pensées dans vos cœurs ?

 

2:8

par son esprit. Il n’est pas question ici du Saint-Esprit, mais de l’esprit omniscient du Sauveur.

 

9  Lequel est le plus aisé, de dire au paralytique : Tes péchés sont pardonnés, ou de dire : Lève-toi, prends ton lit, et marche ?

 

2:9

Lequel est le plus aisé. Il est bien plus facile de dire: « Tes péchés sont pardonnés. » Il est en effet impossible à l’homme d’apporter la preuve que cela s’est effectivement produit, puisque cela se passe dans le monde invisible. Commander à un paralytique de se lever serait bien plus difficile à dire de façon convaincante car, par ses actes, le paralytique pourrait immédiatement donner la preuve de l’efficacité d’un tel commandement.

 

10  Or, afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés:

 

2:10

afin que vous sachiez. En montrant qu’il avait la puissance de guérir les infirmités physiques du paralytique, Jésus prouvait aussi la véracité de sa déclaration et son pouvoir de pardonner les péchés.

Fils de l’homme. Jésus se désignait ainsi pour mettre en évidence l’abaissement qui était le sien. Cette expression apparaît 14 fois chez Marc (vv. #Mr 2:10, #Mr 2:28 ; #Mr 8:31, #Mr 8:38 ; #Mr 9:9, #Mr 9:12, #Mr 9:31 ; #Mr 10:33, #Mr 10:45 ; #Mr 13:26 ; #Mr 14:21, #Mr 14:41, #Mr 14:62).

 

11  Je te l’ordonne, dit-il au paralytique, lève-toi, prends ton lit, et va dans ta maison.

12  Et, à l’instant, il se leva, prit son lit, et sortit en présence de tout le monde, de sorte qu’ils étaient tous dans l’étonnement et glorifiaient Dieu, disant : Nous n’avons jamais rien vu de pareil.

13 ¶  Jésus sortit de nouveau du côté de la mer. Toute la foule venait à lui, et il les enseignait.

14  En passant, il vit Lévi, fils d’Alphée, assis au bureau des péages. Il lui dit : Suis-moi. Lévi se leva, et le suivit.

 

2:14

Lévi, fils d’Alphée. L’un des douze, plus connu sous le nom de Matthieu.

bureau des péages. Matthieu était publicain, ou percepteur, une profession méprisée à l’époque car ceux qui l’exerçaient étaient considérés comme des traîtres. Les publicains étaient des Juifs qui avaient acheté aux Romains la charge de percevoir les impôts. Ils avaient l’autorisation de garder pour eux toute somme excédant les quotas exigés par Rome. C’est ainsi que nombre de publicains s’enrichissaient aux dépens de leurs propres compatriotes.

Lévi se leva, et le suivit. Cette simple action de Matthieu démontrait sa conversion. Sa réponse fut si spontanée qu’il est permis de penser qu’il était déjà convaincu de péché et avait déjà pris conscience de son besoin d’être pardonné.

 

15  Comme Jésus était à table dans la maison de Lévi, beaucoup de publicains et de gens de mauvaise vie se mirent aussi à table avec lui et avec ses disciples ; car ils étaient nombreux, et l’avaient suivi.

 

2:15

à table. Ou « allongé à table », position courante quand on mangeait en présence d’un invité. Selon #Lu 5:29, ce banquet était donné par Matthieu en l’honneur de Jésus.

 

publicains. Ils se répartissaient en deux catégories:

1° les gabbai collectaient les impôts les plus courants, sur le foncier et l’immobilier, et l’impôt sur le revenu, appelé aussi taxe locale ou d’enregistrement;

2° les mokhes collectaient une grande variété de taxes sur l’utilisation d’un service, semblables à nos taxes douanières à l’importation, patentes et péages.

Il existait deux catégories de mokhes: les grands mokhes louaient les services d’autres personnes pour la collecte des impôts; les petits mokhes procédaient eux-mêmes à l’évaluation et à la collecte des impôts. Matthieu faisait partie des petits mokhes. Selon toute probabilité, les deux catégories de mokhes participaient au banquet de Matthieu. Tous étaient considérés comme des exclus des points de vue religieux et social.

gens de mauvaise vie. Littéralement « pécheurs ». Terme utilisé par les Juifs pour désigner ceux qui ne respectaient pas la loi mosaïque ni les traditions rabbiniques. On les considérait donc comme la pire espèce de vauriens.

à table. Littéralement « allongé en compagnie de ». En partageant le banquet de telles personnes, Jésus offensait profondément les scribes et les pharisiens car il démontrait par là qu’il ne répugnait pas à s’associer aux publicains et aux pécheurs.

 

16  Les scribes et les pharisiens, le voyant manger avec les publicains et les gens de mauvaise vie, dirent à ses disciples : Pourquoi mange-t-il et boit-il avec les publicains et les gens de mauvaise vie ?

 

2:16

Les scribes et les pharisiens. Littéralement « les scribes des pharisiens ». Expression qui indique que tous les scribes n’étaient pas pharisiens pour ce qui est des scribes). Les pharisiens étaient une secte juive légaliste, qui se caractérisait par une observance stricte de la loi cérémonielle.

 

17  Ce que Jésus ayant entendu, il leur dit : Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.

 

2:17

Je ne suis pas venu appeler des justes. Certains manuscrits, mais pas les plus anciens, portent « appeler à la repentance », à l’instar du passage parallèle de #Lu 5:32. C’est à l’homme repentant  celui qui reconnaît qu’il est pécheur et se détourne de son péché - que s’adresse l’appel de Jésus. Celui qui est pécheur mais se croit juste refuse de reconnaître qu’il a besoin de se repentir de son péché.

 

18 ¶  Les disciples de Jean et les pharisiens jeûnaient. Ils vinrent dire à Jésus : Pourquoi les disciples de Jean et ceux des pharisiens jeûnent-ils, tandis que tes disciples ne jeûnent point ?

 

2:18

disciples de Jean. Ceux, parmi les disciples de Jean-Baptiste, qui n’avaient pas suivi Jésus (cf. #Jn 3:30 ; #Ac 19:1-7). A cette époque-là, Jean était en prison (#Mt 4:12). Par leur question, ses disciples montrent qu’ils observaient la tradition pharisienne (cf. #Mt 9:14).

les pharisiens. L’association des disciples de Jean avec les pharisiens prouve que ces deux groupes étaient également gênés de voir Jésus en compagnie des pécheurs et des publicains, et que cela leur posait problème (cf. v. #Mr 2:15).

jeûnaient. Le jeûne bihebdomadaire constituait l’expression principale du judaïsme orthodoxe au temps de Jésus (cf. #Lu 18:9-14). Cependant, l’A.T. ne prescrivait qu’un seul jeûne, et cela le jour du grand pardon (#Lé 16:29-31).

 

19  Jésus leur répondit : Les amis de l’époux peuvent-ils jeûner pendant que l’époux est avec eux ? Aussi longtemps qu’ils ont avec eux l’époux, ils ne peuvent jeûner.

 

2:19

Les amis de l’époux peuvent-ils jeûner. Dans cette illustration de Jésus, les « amis de l’époux » sont ceux que l’époux s’est choisis pour l’aider à organiser les festivités. Ce n’est certainement pas une circonstance convenable pour pratiquer le jeûne, qui était associé au deuil ou aux temps de détresse spirituelle. Jésus voulait montrer que le rituel pratiqué par les disciples de Jean et par les pharisiens était déconnecté de la réalité. Les disciples de Jésus n’avaient aucune raison de prendre le deuil et de jeûner puisqu’ils vivaient la réalité exceptionnelle de la présence du Messie au milieu d’eux.

 

20  Les jours viendront où l’époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront en ce jour-là.

 

2:20

l’époux leur sera enlevé. Désigne un éloignement soudain ou un arrachement violent et fait évidemment allusion à l’arrestation et à la crucifixion de Jésus.

alors ils jeûneront. Le jour de la crucifixion de Jésus serait une circonstance appropriée pour jeûner.

 

21  Personne ne coud une pièce de drap neuf à un vieil habit ; autrement, la pièce de drap neuf emporterait une partie du vieux, et la déchirure serait pire.

 

2:21-22

Jésus proposa deux paraboles pour illustrer le fait que son Evangile, avec son message nouveau de la repentance intérieure et du pardon du péché, ne pouvait être rattaché aux vieilles traditions qui visaient une justice rituelle et extérieure.

 

22  Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement, le vin fait rompre les outres, et le vin et les outres sont perdus ; mais il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves.

 

2:22

outres neuves. Seules des outres neuves et jamais utilisées présentaient la solidité et la souplesse nécessaires pour contenir du vin en fermentation.

 

23  Il arriva, un jour de sabbat, que Jésus traversa des champs de blé. Ses disciples, chemin faisant, se mirent à arracher des épis.

 

2:23

jour de sabbat. Le mot « sabbat » est la transcription d’un mot hébreu désignant l’arrêt d’une activité, un temps de repos. En l’honneur du jour où il se reposa d’avoir créé le monde (#Ge 2:3), le Seigneur établit le septième jour de la semaine comme un temps particulier de repos et de commémoration pour son peuple, ce qu’il incorpora dans les dix commandements. Or, suite à des siècles d’enseignements rabbiniques, de nouvelles restrictions insupportables et arbitraires avaient été ajoutées à l’ordre originel de Dieu. L’une d’elles consistait à interdire de se déplacer à plus de 900 m de chez soi (cf. #No 35:5 ; #Jos 3:4).

champs de blé. Les routes de l’Israël du Ier siècle étaient pour la plupart des grandes artères; aussi, dès qu’on quittait ces grandes routes principales, on parcourait de larges sentiers qui longeaient ou traversaient les champs de céréales.

arracher des épis. Les voyageurs qui avaient omis de prendre suffisamment de nourriture pour leur voyage étaient autorisés à arracher le nombre d’épis nécessaires pour se rassasier (#De 23:24-25 ).

 

24  Les pharisiens lui dirent : Voici, pourquoi font-ils ce qui n’est pas permis pendant le sabbat ?

 

2:24

ce qui n’est pas permis pendant le sabbat. La tradition rabbinique avait interprété l’acte de froisser des épis dans la main (cf. #Lu 6:1) comme un travail de battage et par conséquent l’interdisait. La loi mosaïque interdisait de moissonner pour un profit le jour du sabbat (#Ex 34:21), mais de toute évidence ce n’était pas le cas ici. En fait, l’accusation des pharisiens correspondait elle-même à un péché, puisqu’ils plaçaient leur tradition sur un pied d’égalité avec la Parole de Dieu.

 

25  Jésus leur répondit : N’avez-vous jamais lu ce que fit David, lorsqu’il fut dans la nécessité et qu’il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui ;

 

2:25

Jésus leur répondit: N’avez-vous jamais lu. Par cette remarque, Jésus voulait montrer que la principale faute des pharisiens, qui se posaient pourtant en experts et gardiens des Ecritures, consistait dans leur ignorance de ce qui y était réellement enseigné (cf. #Ro 2:17-24).

ce que fit David. David et ses compagnons étaient en train de fuir devant Saül pour sauver leur vie. Quand ils arrivèrent à Nob, où avait été installé le tabernacle, ils demandèrent de la nourriture parce qu’ils avaient faim (cf. #1S 21:1-6).

 

26  comment il entra dans la maison de Dieu, du temps du souverain sacrificateur Abiathar, et mangea les pains de proposition, qu’il n’est permis qu’aux sacrificateurs de manger, et en donna même à ceux qui étaient avec lui !

 

2:26

du temps du souverain sacrificateur Abiathar. L’expression « du temps » peut signifier « pendant la vie de ». Selon #1S 21:1, le souverain sacrificateur qui donna les pains à David n’était pas Abiathar, mais son père Achimélec. Abiathar devint souverain sacrificateur pendant le règne de David. Puisque Achimélec mourut peu après l’incident mentionné ici (cf. #1S 22:19-20), Marc a probablement ajouté ce détail pour identifier le fameux compagnon de David qui devint souverain sacrificateur avec Tsadok (#2S 15:35).

les pains de proposition. Douze miches de pain sans levain (symbolisant les douze tribus d’Israël) étaient disposées sur la table dans le sanctuaire. On les remplaçait chaque semaine par des miches fraîches. Les miches rassies ne pouvaient être consommées que par les sacrificateurs. En d’autres circonstances, il aurait été illégitime que David et ses compagnons se nourrissent de ces pains, mais Dieu ne désirait pas qu’ils meurent d’inanition. C’est la raison pour laquelle nulle part dans les Ecritures ils ne sont condamnés pour cet acte.

 

27  Puis il leur dit : Le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat,

 

2:27

Le sabbat a été fait pour l’homme. Dieu a institué le sabbat pour le bien de l’homme, car il lui a ainsi réservé un jour où il peut se reposer de son labeur et jouir de ses bénédictions. Les pharisiens par contre en firent un fardeau et asservirent ainsi l’homme à la multitude de règles instituées par l’homme.

 

28  de sorte que le Fils de l’homme est maître même du sabbat.

 

2:28

le Fils de l’homme est maître même du sabbat. En affirmant être plus grand que le sabbat, Jésus prétendait être Dieu. Fondé sur cette autorité, il était donc en mesure de rejeter les règlements que les pharisiens avaient institués autour du sabbat, afin de restaurer l’intention originelle de Dieu: faire du respect de ce jour non pas un joug mais une bénédiction. 

 

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