CANTIQUE 05-06-07-08
CANTIQUE 5
1J’entre dans mon jardin, ma sœur, ma fiancée;
Je cueille ma myrrhe avec mes aromates,
Je mange mon rayon de miel avec mon miel,
Je bois mon vin avec mon lait…
Mangez, amis, buvez, enivrez-vous d’amour!
5 v. 2 à 6 v. 3: cf. (Ap 3:20. 2 Co 7:10.) Ca 3:1-4.
2J’étais endormie, mais mon cœur veillait…
C’est la voix de mon bien-aimé, qui frappe:
Ouvre-moi, ma sœur, mon amie,
Ma colombe, ma parfaite!
Car ma tête est couverte de rosée,
Mes boucles sont pleines des gouttes de la nuit.
3J’ai ôté ma tunique; comment la remettrais-je?
J’ai lavé mes pieds; comment les salirais-je?
4Mon bien-aimé a passé la main par la fenêtre,
Et mes entrailles se sont émues pour lui.
5Je me suis levée pour ouvrir à mon bien-aimé;
Et de mes mains a dégoutté la myrrhe,
De mes doigts, la myrrhe répandue
Sur la poignée du verrou.
6J’ai ouvert à mon bien-aimé;
Mais mon bien-aimé s’en était allé, il avait disparu.
J’étais hors de moi, quand il me parlait.
Je l’ai cherché, et je ne l’ai point trouvé;
Je l’ai appelé, et il ne m’a point répondu.
7Les gardes qui font la ronde dans la ville m’ont rencontrée;
Ils m’ont frappée, ils m’ont blessée;
Ils m’ont enlevé mon voile, les gardes des murs.
8 Je vous en conjure, filles de Jérusalem,
Si vous trouvez mon bien-aimé,
Que lui direz-vous?…
Que je suis malade d’amour.
9Qu’a ton bien-aimé de plus qu’un autre,
O la plus belle des femmes?
Qu’a ton bien-aimé de plus qu’un autre,
Pour que tu nous conjures ainsi?
10Mon bien-aimé est blanc et vermeil;
Il se distingue entre dix mille.
11Sa tête est de l’or pur;
Ses boucles sont flottantes,
Noires comme le corbeau.
12 Ses yeux sont comme des colombes au bord des ruisseaux,
Se baignant dans le lait,
Reposant au sein de l’abondance.
13Ses joues sont comme un parterre d’aromates,
Une couche de plantes odorantes;
Ses lèvres sont des lis,
D’où découle la myrrhe.
14Ses mains sont des anneaux d’or,
Garnis de chrysolithes;
Son corps est de l’ivoire poli,
Couvert de saphirs;
15Ses jambes sont des colonnes de marbre blanc,
Posées sur des bases d’or pur.
Son aspect est comme le Liban,
Distingué comme les cèdres.
16Son palais n’est que douceur,
Et toute sa personne est pleine de charme.
Tel est mon bien-aimé, tel est mon ami,
Filles de Jérusalem!
CANTIQUE 6
1Où est allé ton bien-aimé,
O la plus belle des femmes?
De quel côté ton bien-aimé s’est-il dirigé?
Nous le chercherons avec toi.
2Mon bien-aimé est descendu à son jardin,
Au parterre d’aromates,
Pour faire paître son troupeau dans les jardins,
Et pour cueillir des lis.
3Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi;
Il fait paître son troupeau parmi les lis.
6 v. 4 à 7 v. 1: cf. Ca 4:1-11; 8:10.
4 Tu es belle, mon amie, comme Thirtsa,
Agréable comme Jérusalem,
Mais terrible comme des troupes sous leurs bannières.
5Détourne de moi tes yeux, car ils me troublent.
Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres,
Suspendues aux flancs de Galaad.
6Tes dents sont comme un troupeau de brebis,
Qui remontent de l’abreuvoir;
Toutes portent des jumeaux,
Aucune d’elles n’est stérile.
7Ta joue est comme une moitié de grenade,
Derrière ton voile…
8Il y a soixante reines, quatre-vingts concubines,
Et des jeunes filles sans nombre.
9Une seule est ma colombe, ma parfaite;
Elle est l’unique de sa mère,
La préférée de celle qui lui donna le jour.
Les jeunes filles la voient, et la disent heureuse;
Les reines et les concubines aussi, et elles la louent.
10Qui est celle qui apparaît comme l’aurore,
Belle comme la lune, pure comme le soleil,
Mais terrible comme des troupes sous leurs bannières?
11Je suis descendue au jardin des noyers,
Pour voir la verdure de la vallée,
Pour voir si la vigne pousse,
Si les grenadiers fleurissent.
12Je ne sais, mais mon désir m’a rendue semblable
Aux chars de mon noble peuple.
CANTIQUE 7
1Reviens, reviens, Sulamithe!
Reviens, reviens, afin que nous te regardions.
Qu’avez-vous à regarder la Sulamithe
Comme une danse de deux chœurs?
V. 2-10: cf. Ca 4:1-11; 6:4-10.
2Que tes pieds sont beaux dans ta chaussure, fille de prince!
Les contours de ta hanche sont comme des colliers,
Œuvre des mains d’un artiste.
3Ton sein est une coupe arrondie,
Où le vin parfumé ne manque pas;
Ton corps est un tas de froment,
Entouré de lis.
4 Tes deux seins sont comme deux faons,
Comme les jumeaux d’une gazelle.
5Ton cou est comme une tour d’ivoire;
Tes yeux sont comme les étangs de Hesbon,
Près de la porte de Bath-Rabbim;
Ton nez est comme la tour du Liban,
Qui regarde du côté de Damas.
6Ta tête est élevée comme le Carmel,
Et les cheveux de ta tête sont comme la pourpre;
Un roi est enchaîné par des boucles!…
7 Que tu es belle, que tu es agréable,
O mon amour, au milieu des délices!
8Ta taille ressemble au palmier,
Et tes seins à des grappes.
9Je me dis: Je monterai sur le palmier,
J’en saisirai les rameaux!
Que tes seins soient comme les grappes de la vigne,
Le parfum de ton souffle comme celui des pommes,
10Et ta bouche comme un vin excellent,…
Qui coule aisément pour mon bien-aimé,
Et glisse sur les lèvres de ceux qui s’endorment!
7 v. 11 à 8 v. 4: cf. Ca 2:16, 3-7.
11 Je suis à mon bien-aimé,
Et ses désirs se portent vers moi.
12Viens, mon bien-aimé, sortons dans les champs,
Demeurons dans les villages!
13Dès le matin nous irons aux vignes,
Nous verrons si la vigne pousse, si la fleur s’ouvre,
Si les grenadiers fleurissent.
Là je te donnerai mon amour.
14Les mandragores répandent leur parfum,
Et nous avons à nos portes tous les meilleurs fruits,
Nouveaux et anciens:
Mon bien-aimé, je les ai gardés pour toi.
CANTIQUE 8
1Oh! Que n’es-tu mon frère,
Allaité des mamelles de ma mère!
Je te rencontrerais dehors, je t’embrasserais,
Et l’on ne me mépriserait pas.
2Je veux te conduire, t’amener à la maison de ma mère;
Tu me donneras tes instructions,
Et je te ferai boire du vin parfumé,
Du moût de mes grenades.
3 Que sa main gauche soit sous ma tête,
Et que sa droite m’embrasse!
4 Je vous en conjure, filles de Jérusalem,
Ne réveillez pas, ne réveillez pas l’amour,
Avant qu’elle le veuille.
V. 5-7: cf. (Ex 28:29, 30. Ro 8:35-39.) 1 Co 13:8.
5Qui est celle qui monte du désert,
Appuyée sur son bien-aimé?
Je t’ai réveillée sous le pommier;
Là ta mère t’a enfantée,
C’est là qu’elle t’a enfantée, qu’elle t’a donné le jour.
6Mets-moi comme un sceau sur ton cœur,
Comme un sceau sur ton bras;
Car l’amour est fort comme la mort,
La jalousie est inflexible comme le séjour des morts;
Ses ardeurs sont des ardeurs de feu,
Une flamme de l’Éternel.
7 Les grandes eaux ne peuvent éteindre l’amour,
Et les fleuves ne le submergeraient pas;
Quand un homme offrirait tous les biens de sa maison contre l’amour,
Il ne s’attirerait que le mépris.
V. 8-14: cf. (Ru 2:11-13; 3:1, 10, 11.) Ca 2:14, 17.
8Nous avons une petite sœur,
Qui n’a point encore de mamelles;
Que ferons-nous de notre sœur,
Le jour où on la recherchera?
9Si elle est un mur,
Nous bâtirons sur elle des créneaux d’argent;
Si elle est une porte,
Nous la fermerons avec une planche de cèdre.
10Je suis un mur,
Et mes seins sont comme des tours;
J’ai été à ses yeux comme celle qui trouve la paix.
11Salomon avait une vigne à Baal-Hamon;
Il remit la vigne à des gardiens;
Chacun apportait pour son fruit mille sicles d’argent.
12Ma vigne, qui est à moi, je la garde.
A toi, Salomon, les mille sicles,
Et deux cents à ceux qui gardent le fruit!
13Habitante des jardins!
Des amis prêtent l’oreille à ta voix.
Daigne me la faire entendre!
14 Fuis, mon bien-aimé!
Sois semblable à la gazelle ou au faon des biches,
Sur les montagnes des aromates!