JOUR 27 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

08/09/2018 00:02

JOUR 27 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

 

LUC 9 ET 10

 

LUC 9 * 1 à 62

1 ¶  Jésus, ayant assemblé les douze, leur donna force et pouvoir sur tous les démons, avec la puissance de guérir les maladies.

2  Il les envoya prêcher le royaume de Dieu, et guérir les malades.

3  Ne prenez rien pour le voyage, leur dit-il, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent, et n’ayez pas deux tuniques.

 

Ne prenez rien. De légères différences entre Matthieu, Marc et Luc ont embarrassé certains. Selon Mt 10:9-10 et le texte ici, les disciples ne devaient pas prendre de bâtons; mais #Mr 6:8 interdit tout « si ce n’est un bâton ». #Mr 6:9 enjoint de « chausser des sandales », tandis que #Mt 10:10 inclut les souliers parmi les choses à ne pas prendre. En réalité, #Mt 10:10 et ce v. interdisent d’emmener des sandales et des bâtons supplémentaires. Les disciples ne devaient pas emporter de bagages dans leur tournée, mais partir uniquement avec les vêtements qu’ils avaient sur eux.

 

4  Dans quelque maison que vous entriez, restez-y ; et c’est de là que vous partirez.

5  Et, si les gens ne vous reçoivent pas, sortez de cette ville, et secouez la poussière de vos pieds, en témoignage contre eux.

6  Ils partirent, et ils allèrent de village en village, annonçant la bonne nouvelle et opérant partout des guérisons.

7  Hérode le tétrarque entendit parler de tout ce qui se passait, et il ne savait que penser. Car les uns disaient que Jean était ressuscité des morts ;

 

Hérode le tétrarque. Le nom de Christ s’était fait connaître dans les plus hautes sphères du gouvernement.

 

Jean était ressuscité des morts. Ce n’était évidemment pas vrai, cependant Hérode lui-même semblait angoissé par sa culpabilité (cf. #Mr 6:16).

 

8  d’autres, qu’Elie était apparu ; et d’autres, qu’un des anciens prophètes était ressuscité.

9  Mais Hérode disait : J’ai fait décapiter Jean ; qui donc est celui-ci, dont j’entends dire de telles choses ? Et il cherchait à le voir.

 

il cherchait à le voir. Luc est le seul à mentionner ce détail.

 

10 ¶  Les apôtres, étant de retour, racontèrent à Jésus tout ce qu’ils avaient fait. Il les prit avec lui, et se retira à l’écart, du côté d’une ville appelée Bethsaïda.

 

à l’écart. Ils tentaient de prendre du repos loin de la foule. Cf. #Mr 6:31-32.

 

Bethsaïda. Bethsaïda-Julias se trouvait sur la rive nord-est de la mer de Galilée, près de l’embouchure du Jourdain.

 

11  Les foules, l’ayant su, le suivirent. Jésus les accueillit, et il leur parlait du royaume de Dieu ; il guérit aussi ceux qui avaient besoin d’être guéris.

12  Comme le jour commençait à baisser, les douze s’approchèrent, et lui dirent : Renvoie la foule, afin qu’elle aille dans les villages et dans les campagnes des environs, pour se loger et pour trouver des vivres ; car nous sommes ici dans un lieu désert.

 

9:12-17

Hormis la résurrection, la multiplication des pains pour les 5 000 hommes est le seul miracle de Jésus à être mentionné dans les quatre Evangiles (cf. #Mt 14:15-21 ; #Mr 6:35-44 ; #Jn 6:4-13).

 

13  Jésus leur dit : Donnez-leur vous-mêmes à manger. Mais ils répondirent : Nous n’avons que cinq pains et deux poissons, à moins que nous n’allions nous-mêmes acheter des vivres pour tout ce peuple.

14  Or, il y avait environ cinq mille hommes. Jésus dit à ses disciples : Faites-les asseoir par rangées de cinquante.

 

environ cinq mille hommes. Si l’on inclut les femmes et les enfants, le nombre de personnes présentes devait approcher les 20 000.

 

15  Ils firent ainsi, ils les firent tous asseoir.

16  Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux vers le ciel, il les bénit. Puis, il les rompit, et les donna aux disciples, afin qu’ils les distribuassent à la foule.

17  Tous mangèrent et furent rassasiés, et l’on emporta douze paniers pleins des morceaux qui restaient.

18 ¶  Un jour que Jésus priait à l’écart, ayant avec lui ses disciples, il leur posa cette question : Qui dit-on que je suis ?

19  Ils répondirent : Jean Baptiste ; les autres, Elie ; les autres, qu’un des anciens prophètes est ressuscité.

 

Jean-Baptiste …  Elie …  un des anciens prophètes. Cf. vv. #Lu 9:7-8. De telles rumeurs étaient visiblement très fréquentes.

 

20  Et vous, leur demanda-t-il, qui dites-vous que je suis ? Pierre répondit : Le Christ de Dieu.

 

Le Christ de Dieu. Le Messie promis dans l’A.T. (#Da 9:25-26).

 

21  Jésus leur recommanda sévèrement de ne le dire à personne.

22  Il ajouta qu’il fallait que le Fils de l’homme souffrît beaucoup, qu’il fût rejeté par les anciens, par les principaux sacrificateurs et par les scribes, qu’il fût mis à mort, et qu’il ressuscitât le troisième jour.

 

il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup. Cette déclaration marqua un tournant dans le ministère de Jésus.

 

23  Puis il dit à tous : Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix, et qu’il me suive.

 

croix. Le sacrifice de soi est un thème qui revient constamment dans l’enseignement de Christ à ses disciples (cf. #Lu 14:26-27 ; #Mt 10:38 ; #Mt 16:24 ; #Mr 8:34 ; #Jn 12:24-26). Par là, Jésus n’entendait pas l’obligation de mener une vie ascétique dans l’isolement, mais une volonté d’obéir à ses commandements, de servir son prochain et d’accepter la souffrance  voire la mort - pour son nom.

 

24  Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la sauvera.

 

celui qui la perdra à cause de moi. De toutes les paroles de Christ, le commandement « suis-moi » mis à part, celle-ci est celle qui revient le plus souvent dans les Evangiles. Cf. #Lu 17:33 ; #Mt 10:39 ; #Mt 16:25 ; #Mr 8:35 ; #Jn 12:25.

 

25  Et que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s’il se détruisait ou se perdait lui-même ?

26  Car quiconque aura honte de moi et de mes paroles, le Fils de l’homme aura honte de lui, quand il viendra dans sa gloire, et dans celle du Père et des saints anges.

 

quiconque aura honte de moi. C’est-à-dire les non-croyants. Cf. #Mt 10:33 ; #Ro 9:33 ; #Ro 10:11 ; #2Ti 2:12.

 

27  Je vous le dis en vérité, quelques-uns de ceux qui sont ici ne mourront point qu’ils n’aient vu le royaume de Dieu.

28 ¶  Environ huit jours après qu’il eut dit ces paroles, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il monta sur la montagne pour prier.

 

Environ huit jours. Une expression courante qui signifie « environ une semaine » (cf. #Jn 20:26).

 

après qu’il eut dit ces paroles. Cette expression relie la promesse de voir le royaume (v. #Lu 9:27) aux événements qui suivent.

 

Pierre, Jean et Jacques. De tous les disciples, seuls ces trois furent admis à assister à la résurrection de la fille de Jaïrus (#Lu 8:51), à la transfiguration (cf. #Mt 17:1) et à l’agonie de Christ dans le jardin (#Mr 14:33).

 

la montagne. La tradition qui identifie ce lieu au mont Thabor n’est pas plausible : Jésus et les disciples se trouvaient dans « le territoire de Césarée de Philippe » (#Mt 16:13), bien loin de cette montagne. Par ailleurs, elle avait été le site de cultes païens (#Os 5:1) et, au temps de Jésus, elle était dominée par une forteresse romaine. Le lieu exact de la transfiguration n’est mentionné nulle part, mais le mont Hermon (plus haut de plus de 2200 m que le mont Thabor et situé plus près de Césarée) est l’emplacement favorisé par plusieurs commentateurs.

 

29  Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage changea, et son vêtement devint d’une éclatante blancheur.

 

Pendant qu’il priait. Ce fut aussi au moment de la prière que la voix du Père se fit entendre du ciel lors du baptême de Jésus.

 

éclatante. Littéralement « produisant de la lumière ». C’est l’unique occurrence de ce mot dans le N.T. Il suggère l’émission d’une lumière intense semblable à un éclair.

 

30  Et voici, deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Elie,

31  qui, apparaissant dans la gloire, parlaient de son départ qu’il allait accomplir à Jérusalem.

 

son départ. Pierre emploie le même terme pour parler de sa propre mort (#2P 1:15). Luc est le seul à mentionner le sujet de leur conversation et le fait que Pierre, Jacques et Jean tombaient de sommeil (v. #Lu 9:32). Cf. #Lu 22:45.

 

32  Pierre et ses compagnons étaient appesantis par le sommeil ; mais, s’étant tenus éveillés, ils virent la gloire de Jésus et les deux hommes qui étaient avec lui.

 

virent la gloire. Cf. #Ex 33:18-23

 

33  Au moment où ces hommes se séparaient de Jésus, Pierre lui dit : Maître, il est bon que nous soyons ici ; dressons trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Elie. Il ne savait ce qu’il disait.

34  Comme il parlait ainsi, une nuée vint les couvrir ; et les disciples furent saisis de frayeur en les voyant entrer dans la nuée.

 

une nuée. #Mt 17:5 parle d’une « nuée lumineuse » qui enveloppait la gloire de Dieu, semblable à la colonne qui conduisit les Israélites dans l’A.T. (#Ex 14:19-20). La luminosité de ce nuage et l’assoupissement des disciples (v. #Lu 9:32) suggèrent que cet événement se déroula de nuit.

 

35  Et de la nuée sortit une voix, qui dit : Celui-ci est mon Fils élu : écoutez-le !

36  Quand la voix se fit entendre, Jésus se trouva seul. Les disciples gardèrent le silence, et ils ne racontèrent à personne, en ce temps-là, rien de ce qu’ils avaient vu.

37 ¶  Le lendemain, lorsqu’ils furent descendus de la montagne, une grande foule vint au-devant de Jésus.

38  Et voici, du milieu de la foule un homme s’écria : Maître, je t’en prie, porte les regards sur mon fils, car c’est mon fils unique.

 

mon fils unique. Cf. #Lu 7:12 ; #Lu 8:42. Le fils de la veuve de Naïn et la fille de Jaïrus étaient aussi des enfants uniques. Luc est le seul à mentionner ces détails.

 

39  Un esprit le saisit, et aussitôt il pousse des cris ; et l’esprit l’agite avec violence, le fait écumer, et a de la peine à se retirer de lui, après l’avoir tout brisé.

 

Un esprit le saisit. Ce n’était pas un simple cas d’épilepsie, mais manifestement une possession démoniaque. Il n’y a aucune raison de penser que Luc, qui était médecin, tentait simplement de se faire comprendre de ses lecteurs en s’exprimant ainsi, d’autant que Jésus guérit le garçon en chassant le démon (v. #Lu 9:42 ; cf. #Mr 9:25).

 

40  J’ai prié tes disciples de le chasser, et ils n’ont pas pu.

41  Race incrédule et perverse, répondit Jésus, jusqu’à quand serai-je avec vous, et vous supporterai-je ? Amène ici ton fils.

42  Comme il approchait, le démon le jeta par terre, et l’agita avec violence. Mais Jésus menaça l’esprit impur, guérit l’enfant, et le rendit à son père.

43 ¶  Et tous furent frappés de la grandeur de Dieu. Tandis que chacun était dans l’admiration de tout ce que faisait Jésus, il dit à ses disciples:

44  Pour vous, écoutez bien ceci : Le Fils de l’homme doit être livré entre les mains des hommes.

45  Mais les disciples ne comprenaient pas cette parole ; elle était voilée pour eux, afin qu’ils n’en eussent pas le sens ; et ils craignaient de l’interroger à ce sujet.

 

voilée pour eux. Conformément à la volonté souveraine de Dieu. Cf. #Lu 24:45.

 

46  Or, une pensée leur vint à l’esprit, savoir lequel d’entre eux était le plus grand.

47  Jésus, voyant la pensée de leur cœur, prit un petit enfant, le plaça près de lui,

48  et leur dit : Quiconque reçoit en mon nom ce petit enfant me reçoit moi-même ; et quiconque me reçoit reçoit celui qui m’a envoyé. Car celui qui est le plus petit parmi vous tous, c’est celui-là qui est grand.

 

celui qui est le plus petit …  est grand. Dans le royaume de Dieu, on accède à la prééminence par le sacrifice et le don de soi.

 

49  Jean prit la parole, et dit: Maître, nous avons vu un homme qui chasse des démons en ton nom ; et nous l’en avons empêché, parce qu’il ne nous suit pas.

 

parce qu’il ne nous suit pas. Curieusement, le disciple qui s’exprime ici est Jean, celui-là même qui allait se faire connaître comme « l’apôtre de l’amour ». Il comprendrait plus tard que le ministère d’un croyant doit être évalué uniquement d’après les tests de la doctrine (#1Jn 4:1-3 ; #2Jn 7-11) et du fruit (#1Jn 2:4-6, #1Jn 2:29 ; #1Jn 3:4-12 ; #1Jn 4:5, #1Jn 4:20 ; cf. #Mt 7:16). Cet homme aurait passé les deux tests, pourtant Jean était enclin à le rejeter pour des raisons d’appartenance à un groupe particulier. C’est une erreur caractéristique du sectarisme.

 

50  Ne l’en empêchez pas, lui répondit Jésus ; car qui n’est pas contre vous est pour vous.

 

qui n’est pas contre vous est pour vous. Contraster avec #Lu 11:23. Il n’y a pas de place pour la neutralité ou le juste milieu. Christ donne ici le moyen d’éprouver les hommes d’après leur conduite. En #Lu 11:23, il énoncera le principe qui permet à chacun d’éprouver sa propre vie intérieure.

 

51 ¶  Lorsque le temps où il devait être enlevé du monde approcha, Jésus prit la résolution de se rendre à Jérusalem.

 

prit la résolution de se rendre à Jérusalem. Cette phrase introduit l’une des grandes sections de l’Evangile de Luc. C’est en effet ici que commence le parcours de Jésus en direction de Jérusalem, les dix chapitres suivants (jusqu’en #Lu 19:27), pareils à un récit de voyage, relatent les étapes majeures de ce long chemin vers la croix. Cette décision marque un tournant dans le ministère de Christ : dès lors, la Galilée ne sera plus le centre géographique à partir duquel il exercera son ministère; même s’il fera encore une brève visite dans cette région (#Lu 17:11-37), tous les événements de la suite du récit de Luc  y compris l’épisode galiléen - sont présentés comme des étapes intermédiaires de son voyage vers Jérusalem. Une étude comparative des Evangiles révèle qu’au cours de son périple, Christ se rendit plusieurs fois à Jérusalem pour y célébrer les fêtes. Cependant, ces courtes visites ne furent que des interludes durant cette période de son ministère, dont le point culminant fut son dernier voyage à Jérusalem en vue d’y mourir. L’Evangile de Luc met un accent plus important que les trois autres sur ce moment décisif au cours du ministère de Christ : il tient en effet à souligner que Jésus était déterminé à accomplir la mission qui le menait à la croix.

 

52  Il envoya devant lui des messagers, qui se mirent en route et entrèrent dans un bourg des Samaritains, pour lui préparer un logement.

 

Samaritains. Ils étaient les descendants de mariages mixtes entre Juifs et païens, qui remontaient à l’époque de l’exil. Ils entretenaient une rivalité avec la nation juive et avaient mis en place leur propre culte, un mélange de judaïsme et de paganisme, avec leur propre temple situé sur le mont Garizim. Les Juifs les considéraient comme impurs et les haïssaient, à un point tel que ceux d’entre eux qui voyageaient de la Galilée à la Judée préféraient prendre une route plus longue, qui passait à l’est du Jourdain, pour éviter de traverser la Samarie.

 

53  Mais on ne le reçut pas, parce qu’il se dirigeait sur Jérusalem.

 

parce qu’il se dirigeait sur Jérusalem. Le fait de se rendre à Jérusalem pour adorer sous-entendait qu’on rejetait le rituel du mont Garizim et qu’on méprisait le culte samaritain. Les Juifs et les Samaritains s’opposaient fortement sur ce point (cf. #Jn 4:20-22).

 

54  Les disciples Jacques et Jean, voyant cela, dirent : Seigneur, veux-tu que nous commandions que le feu descende du ciel et les consume ?

 

Jacques et Jean. Jésus appela ces deux frères « Boanergès » les fils du tonnerre (#Mr 3:17) - un nom tout à fait approprié, visiblement. C’était le deuxième péché de Jean contre le principe d’amour en peu de temps. Qui pouvait se douter alors que, quelque temps plus tard, il parcourrait à nouveau la Samarie en compagnie de Pierre, cette fois pour prêcher l’Evangile dans les villages samaritains (#Ac 8:25)?

 

55  Jésus se tourna vers eux, et les réprimanda, disant : Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés.

 

les réprimanda. La réaction de Christ à l’égard des Samaritains est un modèle de l’attitude que l’Eglise devrait adopter face à toute forme de persécution religieuse. Le culte des Samaritains était foncièrement païen et totalement erroné. Leur intolérance patente ne facilitait pas non plus les relations. Pourtant, le Seigneur ne fit pas usage de la force pour leur répondre. Il ne proféra pas la moindre injure contre eux. Il était venu pour sauver et non pour détruire, c’est pourquoi sa réaction était porteuse de grâce et non d’une fureur destructrice. Cependant, les paroles de désapprobation dans ce passage ne doivent pas être considérées comme une condamnation des actes d’Elie en #1R 18:38-40 ou #2R 1:10-12. Elie fut choisi pour un ministère particulier, celui de prophète au sein d’une théocratie, et il devait s’acquitter des tâches que Dieu lui avait assignées pour cette fonction. Ainsi, il était de son devoir de s’opposer à un monarque mauvais (Achab) qui tentait d’usurper l’autorité de Dieu. Elie reçut l’autorisation expresse d’infliger un châtiment qui était la manifestation de la colère de Dieu. Il agissait avec une autorité comparable à celle des autorités civiles contemporaines (cf. #Ro 13:4), et les prérogatives de son ministère ne peuvent être comparées à celles d’un prédicateur de l’Evangile.

 

56  Car le Fils de l’homme est venu, non pour perdre les âmes des hommes, mais pour les sauver. Et ils allèrent dans un autre bourg.

57 ¶  Pendant qu’ils étaient en chemin, un homme lui dit : Seigneur, je te suivrai partout où tu iras.

58  Jésus lui répondit : Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids : mais le Fils de l’homme n’a pas un lieu où il puisse reposer sa tête.

59  Il dit à un autre : Suis-moi. Et il répondit : Seigneur, permets-moi d’aller d’abord ensevelir mon père.

60  Mais Jésus lui dit : Laisse les morts ensevelir leurs morts ; et toi, va annoncer le royaume de Dieu.

61  Un autre dit : Je te suivrai, Seigneur, mais permets-moi d’aller d’abord prendre congé de ceux de ma maison.

62  Jésus lui répondit : Quiconque met la main à la charrue, et regarde en arrière, n’est pas propre au royaume de Dieu.

 

regarde en arrière. Un laboureur qui regarde en arrière fait dévier son sillon.

 

LUC 10 * 1 à 42

1 ¶  Après cela, le Seigneur désigna encore soixante-dix autres disciples, et il les envoya deux à deux devant lui dans toutes les villes et dans tous les lieux où lui-même devait aller.

 

soixante-dix autres. L’envoi des 70 n’est mentionné que dans Luc. Moïse avait aussi nommé 70 anciens comme ses représentants (#No 11:16, #No 11:24-26). Les 12 disciples avaient été envoyés en Galilée (#Lu 9:1-6), alors que les 70 furent envoyés partout où Jésus allait se rendre, c’est-à-dire en Judée et peut-être aussi en Pérée.

 

deux à deux. De la même manière que les 12 (#Mr 6:7 ; cf. #Ec 4:9, #Ec 4:11 ; #Ac 13:2 ; #Ac 15:27, #Ac 15:39-40 ; #Ac 19:22 ; #Ap 11:3).

 

2  Il leur dit : La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson.

3  Partez ; voici, je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups.

 

des agneaux au milieu des loups. Ils allaient être exposés à l’hostilité (cf. #Ez 2:3-6 ; #Jn 15:20) et aux dangers d’ordre spirituel (cf. #Mt 7:15 ; #Jn 10:12).

 

4  Ne portez ni bourse, ni sac, ni souliers, et ne saluez personne en chemin.

 

ni bourse, ni sac, ni souliers. Ils ne devaient s’encombrer d’aucun bagage, sans pour autant marcher pieds nus.

 

ne saluez personne. Une salutation, dans la culture de cette époque, consistait en un cérémonial élaboré qui englobait une série de formalités-peut-être même un repas - et prenait par conséquent du temps. Une personne porteuse d’une mission urgente pouvait être dispensée de telles formalités sans paraître impolie. Les instructions de Jésus font ressortir le temps limité disponible et l’extrême urgence de la tâche.

 

5  Dans quelque maison que vous entriez, dites d’abord : Que la paix soit sur cette maison !

6  Et s’il se trouve là un enfant de paix, votre paix reposera sur lui ; sinon, elle reviendra à vous.

7  Demeurez dans cette maison-là, mangeant et buvant ce qu’on vous donnera ; car l’ouvrier mérite son salaire. N’allez pas de maison en maison.

 

N’allez pas de maison en maison. En particulier pour chercher un hébergement. Ils devaient plutôt établir un quartier général dans un village et ne pas perdre de temps à se déplacer inutilement dans les environs ou à chercher un hébergement plus confortable.

 

8  Dans quelque ville que vous entriez, et où l’on vous recevra, mangez ce qui vous sera présenté,

9  guérissez les malades qui s’y trouveront, et dites-leur : Le royaume de Dieu s’est approché de vous.

10  Mais dans quelque ville que vous entriez, et où l’on ne vous recevra pas, allez dans ses rues, et dites:

11  Nous secouons contre vous la poussière même de votre ville qui s’est attachée à nos pieds ; sachez cependant que le royaume de Dieu s’est approché.

12  Je vous dis qu’en ce jour Sodome sera traitée moins rigoureusement que cette ville-là.

13  Malheur à toi, Chorazin ! malheur à toi, Bethsaïda ! car, si les miracles qui ont été faits au milieu de vous avaient été faits dans Tyr et dans Sidon, il y a longtemps qu’elles se seraient repenties, en prenant le sac et la cendre.

14  C’est pourquoi, au jour du jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins rigoureusement que vous.

15  Et toi, Capernaüm, qui as été élevée jusqu’au ciel, tu seras abaissée jusqu’au séjour des morts.

16  Celui qui vous écoute m’écoute, et celui qui vous rejette me rejette ; et celui qui me rejette rejette celui qui m’a envoyé.

 

Ces paroles valorisent la mission d’un serviteur fidèle de Christ et aggravent la culpabilité et la condamnation de ceux qui rejettent le message.

 

17 ¶  Les soixante-dix revinrent avec joie, disant : Seigneur, les démons mêmes nous sont soumis en ton nom.

 

revinrent avec joie. Le texte ne précise pas la durée de la mission, mais il est possible qu’elle ait duré plusieurs semaines. Selon toute vraisemblance, les 70 ne sont pas tous revenus en même temps, même si ce dialogue semble avoir eu lieu après qu’ils se sont de nouveau retrouvés ensemble.

 

18  Jésus leur dit : Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair.

 

Je voyais Satan tomber. Dans ce contexte, le sens que Jésus donna à ses paroles fut certainement : « Ne soyez pas surpris de ce que les démons vous sont soumis ; j’ai vu leur chef être chassé du ciel, il n’est donc pas étonnant que ses serviteurs soient chassés sur la terre. Ne suis-je pas la source de l’autorité qui les rend soumis à vous ? » (v. #Lu 10:19). Il se peut aussi qu’il ait voulu les avertir, par le moyen d’un rappel subtil, des dangers de toute forme d’orgueil, lequel avait précipité la chute de Satan (cf. #1Ti 3:6). A propos de la chute de Satan,

 

19  Voici, je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, et sur toute la puissance de l’ennemi ; et rien ne pourra vous nuire.

 

les serpents et les scorpions. Cf. #Ps 91:13 ; #Ez 2:6. Ces animaux symbolisent les puissances démoniaques (cf. #Ro 16:20).

 

20  Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux.

 

ne vous réjouissez pas. Au lieu de s’enthousiasmer pour les manifestations extraordinaires, comme la puissance exercée sur les démons et le don d’accomplir des miracles, ils auraient dû comprendre que le plus grand des miracles n’est autre que le salut. Celui-ci se trouve au cœur du message de l’Evangile; les miracles ne servent qu’à attirer l’attention sur cet élément central.

 

vos noms sont écrits dans les cieux. Cf. #Ph 4:3 ; #Hé 12:23 ; #Ap 21:27. A l’opposé, les non-croyants sont « inscrits sur la terre » (#Jér 17:13).

 

21  En ce moment même, Jésus tressaillit de joie par le Saint-Esprit, et il dit: Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants. Oui, Père, je te loue de ce que tu l’as voulu ainsi.

22  Toutes choses m’ont été données par mon Père, et personne ne connaît qui est le Fils, si ce n’est le Père, ni qui est le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler.

23  Et, se tournant vers les disciples, il leur dit en particulier : Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez !

24  Car je vous dis que beaucoup de prophètes et de rois ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu.

25 ¶  Un docteur de la loi se leva, et dit à Jésus, pour l’éprouver : Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ?

 

Un docteur de la loi. Un scribe censé être un expert dans la loi de Dieu. Luc est le seul évangéliste à faire usage de ce mot (#Lu 11:45-46), à l’exception d’une occurrence en #Mt 22:35.

 

que dois-je faire pour hériter la vie éternelle? Plusieurs personnes posèrent la même question (#Lu 18:18-23 ; #Mt 19:16-22 ; #Jn 3:1-15).

 

26  Jésus lui dit : Qu’est-il écrit dans la loi ? Qu’y lis-tu ?

27  Il répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée ; et ton prochain comme toi-même.

 

Il répondit. Le docteur de la loi résuma les exigences de la loi (#Lé 19:18 ; #De 6:5), exactement comme l’avait fait Christ en une autre occasion

 

28  Tu as bien répondu, lui dit Jésus ; fais cela, et tu vivras.

 

fais cela, et tu vivras. Cf. #Lé 18:5. « Fais et tu vivras », telle est la promesse de la loi. Mais puisque aucun pécheur ne peut obéir parfaitement à la loi, ses exigences impossibles à atteindre ont pour objectif de nous conduire à rechercher la miséricorde divine (#Ga 3:10-13, #Ga 3:22-25). Cet homme aurait dû répondre par une confession de sa propre culpabilité plutôt que par une autojustification (v. #Lu 10:29).

 

29  Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : Et qui est mon prochain ?

 

voulant se justifier. Cela trahit un caractère imbu de sa propre justice.

 

qui est mon prochain? Selon l’opinion prédominante dans le milieu des pharisiens et des scribes, seul un personnage juste pouvait être qualifié de « prochain ». A leurs yeux, les méchants parmi lesquels se trouvaient les pécheurs patentés (tels que les publicains et les prostituées), les non-Juifs, et particulièrement les Samaritains - méritaient d’être haïs parce qu’ils étaient ennemis de Dieu. Ils s’appuyaient sur le #Ps 139:21-22 pour justifier leur position. Certes, comme le suggère ce passage, la haine du mal est le corollaire naturel de l’amour de la justice, mais la « haine » qu’une personne véritablement juste éprouve à l’égard des pécheurs n’a rien d’une inimitié malveillante. Il s’agit au contraire d’un sentiment de répulsion justifié devant tout ce qui est ignoble et corrompu. La haine selon Dieu, loin d’être une aversion personnelle et hostile envers des individus, se caractérise par une profonde tristesse de cœur à cause de la condition du pécheur. De plus, comme Jésus l’enseigne ici et dans d’autres passages (#Lu 6:27-36 ; #Mt 5:44-48), elle est tempérée par un amour authentique. Les pharisiens avaient élevé l’hostilité à l’égard des méchants au rang de vertu et annulaient ainsi le second des deux plus grands commandements. La réponse de Jésus abolit toute excuse qu’ils pouvaient se donner pour haïr leurs ennemis.

 

30  Jésus reprit la parole, et dit: Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba au milieu des brigands, qui le dépouillèrent, le chargèrent de coups, et s’en allèrent, le laissant à demi mort.

 

descendait de Jérusalem à Jéricho. Une pente rocheuse et tortueuse qui franchit en moins de 30 km une dénivellation de 1000 m. Cette partie de la route avait la réputation d’être infestée de voleurs et truffée de dangers.

 

31  Un sacrificateur, qui par hasard descendait par le même chemin, ayant vu cet homme, passa outre.

32  Un Lévite, qui arriva aussi dans ce lieu, l’ayant vu, passa outre.

 

Lévite. Les descendants de la tribu de Lévi en dehors de la lignée d’Aaron. Ils assistaient les sacrificateurs dans le service du temple.

 

33  Mais un Samaritain, qui voyageait, étant venu là, fut ému de compassion lorsqu’il le vit.

 

Samaritain. Il était inhabituel pour un Samaritain de voyager par cette route. Il se trouvait sous une double menace : rencontrer des voleurs et être victime de l’hostilité des autres voyageurs.

 

34  Il s’approcha, et banda ses plaies, en y versant de l’huile et du vin ; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit à une hôtellerie, et prit soin de lui.

 

de l’huile et du vin. Les voyageurs en transportaient certainement de petites quantités en tant que produits de premiers soins. Le vin avait des fonctions antiseptiques, alors que l’huile, apaisante, favorisait la guérison.

 

35  Le lendemain, il tira deux deniers, les donna à l’hôte, et dit : Aie soin de lui, et ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour.

 

deux deniers. L’équivalent de deux jours de salaire. Cette somme était sans doute plus que suffisante pour que l’homme reste là jusqu’à son rétablissement.

 

36  Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands ?

 

le prochain. Jésus inverse la question initiale (v. #Lu 10:29). Alors que le docteur de la loi partait du principe que c’était aux autres de prouver leur qualité de prochain, la réponse de Jésus ne laisse planer aucun doute: chacun a la responsabilité d’agir comme un prochain, surtout envers ceux qui sont dans le besoin.

 

37  C’est celui qui a exercé la miséricorde envers lui, répondit le docteur de la loi. Et Jésus lui dit : Va, et toi, fais de même.

38 ¶  Comme Jésus était en chemin avec ses disciples, il entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison.

 

un village. Béthanie, à environ 4 km à l’est du temple de Jérusalem, sur le versant est du mont des Oliviers. C’était la patrie de Marie, de Marthe et de Lazare (cf. #Jn 11:1).

 

39  Elle avait une sœur, nommée Marie, qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole.

40  Marthe, occupée à divers soins domestiques, survint et dit: Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse seule pour servir ? Dis-lui donc de m’aider.

 

occupée. L’expression grecque suggère que Marthe, tout agitée, accomplissait plusieurs tâches à la fois.

 

divers soins domestiques. Elle faisait tout un monde de détails inutilement compliqués.

 

41  Le Seigneur lui répondit: Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses.

42  Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée.

 

Une seule chose …  la bonne part. Jésus ne s’intéressait pas au nombre de plats qui devaient être servis. La seule chose qui était nécessaire, et qui fut mise en évidence par Marie, c’était une attitude d’adoration et de méditation, à l’écoute des paroles de Jésus, avec un esprit et un cœur ouvert.

 

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