JOUR 32 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

13/09/2018 00:19

JOUR 32 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

 

LUC 19 ET 20

 

LUC 19 * 1 à 48

1 ¶  Jésus, étant entré dans Jéricho, traversait la ville.

2  Et voici, un homme riche, appelé Zachée, chef des publicains,

 

chef des publicains. Zachée était certainement responsable d’une région administrative étendue et avait plusieurs publicains (collecteurs d’impôts) sous ses ordres. Jéricho, une ville commerçante prospère, lui procurait certainement de quoi s’enrichir. Le contexte de ce récit dans l’Evangile est frappant : à peine un chapitre plus tôt, Luc a rapporté l’histoire du jeune homme riche et l’affirmation de Jésus selon laquelle « il est difficile à ceux qui ont des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu » (#Lu 18:24). Ici, Jésus démontre que rien n’est impossible à Dieu (cf. #Lu 18:27).

 

3  (19-2) cherchait à voir qui était Jésus ; (19-3) mais il ne pouvait y parvenir, à cause de la foule, car il était de petite taille.

 

la foule. Christ voyageait certainement en compagnie d’un grand nombre de pèlerins qui se rendaient à Jérusalem pour la Pâque. Ici, il s’agit vraisemblablement d’habitants de Jéricho qui s’amassaient le long des rues pour voir Jésus passer. Ils avaient sans aucun doute entendu parler de la récente résurrection de Lazare à Béthanie, à moins de 20 km de là (#Jn 11). Par ailleurs, ils devaient être au courant des guérisons qu’il avait accomplies et n’ignoraient pas sa réputation d’enseignant. C’était plus qu’assez pour que toute la ville se mette en émoi à la nouvelle de son arrivée.

 

4  Il courut en avant, et monta sur un sycomore pour le voir, parce qu’il devait passer par là.

 

un sycomore. Un arbre robuste, avec des branches basses et étalées. Une personne de petite taille pouvait se maintenir sur une branche, au-dessus de la route. Cette posture n’était pas des plus dignes, surtout pour un homme dans la position de Zachée. Cependant, il désirait ardemment voir Christ.

 

5  Lorsque Jésus fut arrivé à cet endroit, il leva les yeux et lui dit : Zachée, hâte-toi de descendre ; car il faut que je demeure aujourd’hui dans ta maison.

 

il faut que je demeure aujourd’hui dans ta maison. Les termes utilisés sont ceux d’un ordre, et non d’une demande. C’est l’unique passage des Evangiles où Jésus s’invite lui-même chez quelqu’un (cf. #Esa 65:1).

 

6  Zachée se hâta de descendre, et le reçut avec joie.

 

avec joie. Un pécheur aussi infâme que pouvait l’être un publicain typique aurait pu se sentir ébranlé à l’idée d’une visite du Fils de Dieu, parfait et sans péché. Mais le cœur de Zachée était préparé.

 

7  Voyant cela, tous murmuraient, et disaient : Il est allé loger chez un homme pécheur.

 

tous murmuraient. Le peuple haïssait Zachée tout autant que les élites religieuses. Ils n’avaient pas compris et, dans leur orgueil aveugle, refusèrent de voir par la suite - quel dessein louable pouvait motiver Jésus à rendre visite à un pécheur notoire tel que lui. Mais Christ est venu pour chercher et sauver ceux qui étaient perdus (v. #Lu 19:10).

 

8  Mais Zachée, se tenant devant le Seigneur, lui dit : Voici, Seigneur, je donne aux pauvres la moitié de mes biens, et, si j’ai fait tort de quelque chose à quelqu’un, je lui rends le quadruple.

 

je lui rends le quadruple. Le désir de Zachée de restituer les biens dont il avait spolié son prochain était la preuve concrète de l’authenticité de sa conversion. C’était le fruit, non la condition, de son salut. La loi prévoyait, pour le remboursement d’un bien acquis de manière frauduleuse, une pénalité d’un cinquième de sa valeur (#Lé 6:5 ; #No 5:6-7). Zachée accomplissait donc plus que ce qui était requis. Une restitution du quadruple de la valeur n’était exigée que pour un animal volé et tué (#Ex 22:1); si l’animal était trouvé vivant, le voleur devait simplement verser une double compensation au propriétaire (#Ex 22:4). Zachée jugea sévèrement ses propres crimes et reconnut qu’il était aussi coupable que n’importe quel voleur. Comme les biens acquis par fraude devaient constituer la plus grande partie de ses richesses, son engagement lui coûtait cher. Par-dessus le marché, il donna la moitié de ses biens aux pauvres. Mais Zachée venait de découvrir des richesses spirituelles incommensurables et ne se souciait pas de la perte de ses biens matériels. Son personnage se situe à l’exact opposé de celui du jeune homme riche en #Lu 18:18-24.

 

9  Jésus lui dit : Le salut est entré aujourd’hui dans cette maison, parce que celui-ci est aussi un fils d’Abraham.

 

un fils d’Abraham. Un Juif de naissance pour qui Christ est venu en tant que Sauveur (cf. #Mt 1:21 ; #Mt 10:6 ; #Mt 15:24 ; #Jn 4:22).

 

10  Car le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.

 

chercher et sauver ce qui était perdu. C’est le thème principal de l’Evangile de Luc. Cf. #Lu 5:31-32 ; #Lu 15:4-7, #Lu 15:32.

 

11 ¶  Ils écoutaient ces choses, et Jésus ajouta une parabole, parce qu’il était près de Jérusalem, et qu’on croyait qu’à l’instant le royaume de Dieu allait paraître.

 

on croyait. Les disciples persistaient dans leur erreur, convaincus que Christ établirait son royaume terrestre à Jérusalem.

 

12  Il dit donc : Un homme de haute naissance s’en alla dans un pays lointain, pour se faire investir de l’autorité royale, et revenir ensuite.

 

un pays lointain. Les rois qui régnaient sur des territoires romains, comme la Galilée et la Pérée, devaient se rendre à Rome pour être investis de leur pouvoir. Le pouvoir de l’ensemble de la dynastie hérodienne dépendait de Rome; Hérode le Grand s’était lui-même rendu dans la capitale de l’Empire afin de recevoir son royaume. Cette parabole dépeint Christ, qui allait partir pour recevoir son royaume et qui reviendrait un jour pour régner. Elle se rapproche en bien des points de la parabole des talents (#Mt 25:14-30), mais des différences significatives distinguent nettement les deux récits. L’un fait partie du discours sur le mont des Oliviers, tandis que l’autre a été prononcé sur la route qui menait de Jéricho à Jérusalem (cf. v. #Lu 19:28).

 

13  Il appela dix de ses serviteurs, leur donna dix mines, et leur dit : Faites-les valoir jusqu’à ce que je revienne.

 

mines. Une monnaie grecque correspondant à un peu plus de trois mois de salaire. Elle correspondait à un soixantième de talent, ce qui signifie que les dix serviteurs de cette parabole reçoivent une somme bien inférieure à celle des trois serviteurs de la parabole des talents (#Mt 25:14-30).

 

14  Mais ses concitoyens le haïssaient, et ils envoyèrent une ambassade après lui, pour dire : Nous ne voulons pas que cet homme règne sur nous.

 

envoyèrent une ambassade après lui. C’est exactement le genre d’incident qui se produisit lorsque le fils d’Hérode le Grand, Archélaüs, se rendit à Rome pour devenir tétrarque de Judée. Une délégation de Juifs alla à Rome pour protester devant César Auguste. Il rejeta leur plainte et nomma Archélaüs roi. Celui-ci fit construire son palais à Jéricho, non loin du lieu où Jésus prononça cette parabole. Il se montra un monarque tellement incapable et despotique que Rome le remplaça rapidement par une succession de procurateurs, dont Ponce Pilate fut le cinquième. Cette parabole permit à Jésus de mettre en garde les Juifs : sur un plan spirituel, ils étaient sur le point de commettre les mêmes actes à l’égard de leur Messie.

 

15  Lorsqu’il fut de retour, après avoir été investi de l’autorité royale, il fit appeler auprès de lui les serviteurs auxquels il avait donné l’argent, afin de connaître comment chacun l’avait fait valoir.

 

Lorsqu’il fut de retour. Illustration du retour de Christ sur la terre. La pleine manifestation de son royaume terrestre sera pour ce moment-là.  

 

16  Le premier vint, et dit : Seigneur, ta mine a rapporté dix mines.

17  Il lui dit : C’est bien, bon serviteur ; parce que tu as été fidèle en peu de chose, reçois le gouvernement de dix villes.

 

fidèle en peu de chose. Ceux qui n’ont reçu que des dons modestes et peu d’occasions de service sont tout aussi responsables de leur dépôt que ceux qui ont reçu davantage.

 

dix villes. La récompense est infiniment supérieure aux dix mines confiées à ses soins. On remarque aussi que les récompenses sont accordées en fonction du zèle des serviteurs : celui qui gagne dix mines reçoit dix villes, celui qui rapporte cinq mines en reçoit cinq (v. #Lu 19:19), et ainsi de suite.

 

18  Le second vint, et dit : Seigneur, ta mine a produit cinq mines.

19  Il lui dit : Toi aussi, sois établi sur cinq villes.

20  Un autre vint, et dit : Seigneur, voici ta mine, que j’ai gardée dans un linge ;

21  car j’avais peur de toi, parce que tu es un homme sévère ; tu prends ce que tu n’as pas déposé, et tu moissonnes ce que tu n’as pas semé.

 

j’avais peur de toi. Une peur de lâche, qui ne découle pas de l’amour ni du respect pour le maître, mais qui est empreinte de mépris pour lui. Si le serviteur éprouvait une quelconque estime à l’égard de son maître, cette « peur » juste déboucherait sur un service consciencieux plutôt que sur la paresse.

 

22  Il lui dit : Je te juge sur tes paroles, méchant serviteur ; tu savais que je suis un homme sévère, prenant ce que je n’ai pas déposé, et moissonnant ce que je n’ai pas semé ;

 

tu savais. Cela ne signifie pas que ce que l’homme croit savoir concernant le maître soit vrai. Cependant, même cette prétendue connaissance suffit à le condamner. Il en sera ainsi des méchants au jour du jugement.

 

23  pourquoi donc n’as-tu pas mis mon argent dans une banque, afin qu’à mon retour je le retirasse avec un intérêt ?

24  Puis il dit à ceux qui étaient là: Otez-lui la mine, et donnez-la à celui qui a les dix mines.

25  Ils lui dirent : Seigneur, il a dix mines. — 

26  Je vous le dis, on donnera à celui qui a, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a.

27  Au reste, amenez ici mes ennemis, qui n’ont pas voulu que je régnasse sur eux, et tuez-les en ma présence.

 

mes ennemis. Ils représentent les Juifs qui cherchaient à s’opposer à Jésus.

 

tuez-les en ma présence. Ce jugement violent et sévère peut renvoyer à la destruction de Jérusalem.

 

28 ¶  Après avoir ainsi parlé, Jésus marcha devant la foule, pour monter à Jérusalem.

 

monter à Jérusalem. La route de Jéricho à Jérusalem comportait une montée raide qui permettait d’atteindre une altitude d’environ 1000 m en 27 km environ. Cette route représentait la dernière étape du long voyage commencé en #Lu 9:51.

 

29  Lorsqu’il approcha de Bethphagé et de Béthanie, vers la montagne appelée montagne des oliviers, Jésus envoya deux de ses disciples,

 

Béthanie. Jésus avait régulièrement séjourné dans cette ville lors de ses visites à Jérusalem.

 

la montagne appelée montagne des Oliviers. Le sommet le plus élevé d’une chaîne qui s’étend du nord au sud, située à l’est de la vallée du Cédron qui bordait le temple. Il tirait son nom des denses oliveraies qui le recouvraient naguère.

 

30  en disant : Allez au village qui est en face ; quand vous y serez entrés, vous trouverez un ânon attaché, sur lequel aucun homme ne s’est jamais assis ; détachez-le, et amenez-le.

31  Si quelqu’un vous demande: Pourquoi le détachez-vous ? vous lui répondrez : Le Seigneur en a besoin.

32  Ceux qui étaient envoyés allèrent, et trouvèrent les choses comme Jésus leur avait dit.

33  Comme ils détachaient l’ânon, ses maîtres leur dirent : Pourquoi détachez-vous l’ânon ?

34  Ils répondirent : Le Seigneur en a besoin.

35  Et ils amenèrent à Jésus l’ânon, sur lequel ils jetèrent leurs vêtements, et firent monter Jésus.

36  Quand il fut en marche, les gens étendirent leurs vêtements sur le chemin.

 

étendirent leurs vêtements. Luc ne parle pas de branches mentionnées par Matthieu et Marc. Mt 21:8 et Mc 11:8.

 

37  Et lorsque déjà il approchait de Jérusalem, vers la descente de la montagne des oliviers, toute la multitude des disciples, saisie de joie, se mit à louer Dieu à haute voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus.

 

la multitude des disciples. Il ne fait aucun doute que de nombreuses personnes qui n’étaient pas de véritables disciples y étaient mêlées.

 

les miracles. #Jn 12:17-18 précise que la nouvelle de la résurrection de Lazare, en particulier, avait décidé de nombreuses personnes à venir voir Jésus.

 

38  Ils disaient : Béni soit le roi qui vient au nom du Seigneur ! Paix dans le ciel, et gloire dans les lieux très hauts !

 

Béni soit le roi. Avec ces paroles du #Ps 118:26, la foule acclama Jésus en tant que Messie.

 

Paix dans le ciel. Luc est le seul à mentionner cette expression. Elle fait écho au message des anges en #Lu 2:14.

 

39  Quelques pharisiens, du milieu de la foule, dirent à Jésus : Maître, reprends tes disciples.

 

reprends tes disciples. Les pharisiens étaient scandalisés par le fait que des gens adressaient de telles expressions de louange et d’adoration à Jésus, et ils exigèrent qu’il les fasse taire.

 

40  Et il répondit : Je vous le dis, s’ils se taisent, les pierres crieront !

 

les pierres crieront. Cette affirmation forte que fait Jésus de sa divinité peut aussi être une allusion aux paroles de #Ha 2:11. L’Ecriture parle souvent des louanges de Dieu apportées par les éléments inanimés de la nature. Cf. #Ps 96:11 ; #Ps 98:7-9 ; #Ps 114:7 ; #Esa 55:12. Cf. aussi les paroles de Jean-Baptiste en #Mt 3:9. Les paroles de Jésus ont trouvé leur accomplissement en #Mt 27:51.

 

41 ¶  Comme il approchait de la ville, Jésus, en la voyant, pleura sur elle,

 

19:41-42

Luc est le seul à rapporter ces pleurs de Jésus sur Jérusalem. Christ se lamenta sur la ville à deux reprises au moins (#Lu 13:34 ; #Mt 23:37). Cette fois-ci, une telle lamentation semble mal s’accorder avec l’accueil triomphal qu’il a reçu à son entrée dans la ville. Elle révèle cependant qu’il connaissait le cœur des hommes et qu’il était parfaitement conscient du caractère superficiel de leurs louanges. Son humeur n’était décidément pas à la joie. Bientôt, la même foule allait réclamer sa mort (#Lu 23:21).

 

42  (19-41) et dit : (19-42) Si toi aussi, au moins en ce jour qui t’est donné, tu connaissais les choses qui appartiennent à ta paix ! Mais maintenant elles sont cachées à tes yeux.

43  Il viendra sur toi des jours où tes ennemis t’environneront de tranchées, t’enfermeront, et te serreront de toutes parts ;

 

t’enfermeront, et te serreront de toutes parts. Cf. #Lu 21:20. Ce fut précisément la méthode employée par Titus lorsqu’il fit le siège de Jérusalem en l’an 70. Il encercla la ville le 9 avril, coupant toutes les sources d’approvisionnement et emprisonnant des milliers de personnes qui s’étaient rendues à Jérusalem pour la Pâque et la fête des pains sans levain (qui venait de se terminer). Les Romains procédèrent à l’édification systématique de remblais autour de la ville et petit à petit affamèrent ses habitants. Ils maintinrent ce siège tout au long de l’été, affaiblissant la défense des divers quartiers de la ville l’un après l’autre. La prise définitive de la ville eut lieu au début du mois de septembre de la même année.

44  ils te détruiront, toi et tes enfants au milieu de toi, et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas connu le temps où tu as été visitée.

 

ils te détruiront. Cette parole fut accomplie mot pour mot. Les Romains anéantirent complètement la ville, le temple, les maisons et les habitants. Les hommes, les femmes et les enfants furent brutalement exécutés par dizaines de milliers. Les rares survivants furent emmenés pour devenir victimes des jeux du cirque romains et des joutes de gladiateurs.

 

parce que tu n’as pas connu le temps où tu as été visitée. La destruction de Jérusalem était un acte de jugement divin parce que ses habitants avaient refusé de reconnaître et d’accepter leur Messie lorsqu’il était au milieu d’eux (cf. #Lu 20:13-16 ; #Jn 1:10-11).

 

45  Il entra dans le temple, et il se mit à chasser ceux qui vendaient,

 

19:45-46

Cet incident est distinct de celui relaté en #Jn 2:14-16 et correspond à une deuxième intervention de Jésus. Le passage cité vient d’#Esa 56:7.

 

46  leur disant : Il est écrit : Ma maison sera une maison de prière. Mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs.

47  Il enseignait tous les jours dans le temple. Et les principaux sacrificateurs, les scribes, et les principaux du peuple cherchaient à le faire périr ;

 

principaux sacrificateurs. C’étaient les responsables du temple.

 

scribes. Principalement des pharisiens, qui étaient versés dans la loi et les traditions.

 

les principaux du peuple. Des notables juifs qui exerçaient une influence dans les affaires du temple. En introduisant son ministère dans le temple, Christ se plaça au cœur même de l’opposition contre lui.

 

cherchaient à le faire périr. Cf. #Lu 22:2 ; #Mt 26:3-4 ; #Jn 5:16-18 ; #Jn 7:1, #Jn 7:19, #Jn 7:25.

 

48  mais ils ne savaient comment s’y prendre, car tout le peuple l’écoutait avec admiration.

 

LUC 20 * 1 à 47

1 ¶  Un de ces jours-là, comme Jésus enseignait le peuple dans le temple et qu’il annonçait la bonne nouvelle, les principaux sacrificateurs et les scribes, avec les anciens, survinrent,

 

Un de ces jours-là. Certainement le mardi de la semaine de la Passion. L’entrée triomphale dans la ville eut lieu le dimanche, la purification du temple le lundi; les événements de ce ch. durent se dérouler le lendemain. Ils comprennent un certain nombre d’attaques contre Christ soigneusement coordonnées par les chefs religieux juifs.

 

principaux sacrificateurs …  scribes …  anciens. Chacun de ces groupes joua un rôle particulier dans les attaques qui suivirent. Ils étaient tous représentés au sein du sanhédrin, le conseil politique et religieux juif, ce qui permet de supposer que celui-ci s’était réuni pour orchestrer les attaques contre Jésus. Elles prirent la forme d’une série de questions destinées à le prendre en défaut.

 

2  et lui dirent : Dis-nous, par quelle autorité fais-tu ces choses, ou qui est celui qui t’a donné cette autorité ?

 

C’est la première de toute une série de questions pièges. Elle est posée par les principaux sacrificateurs, les scribes et les anciens, de toute évidence en tant que représentants du sanhédrin.

 

3  Il leur répondit : Je vous adresserai aussi une question. (20-4) Dites-moi,

4  le baptême de Jean venait-il du ciel, ou des hommes ?

5  Mais ils raisonnèrent ainsi entre eux : Si nous répondons : Du ciel, il dira : Pourquoi n’avez-vous pas cru en lui ?

 

Pourquoi n’avez-vous pas cru? Jean avait témoigné de manière indiscutable que Jésus était le Messie. S’il était un prophète et que ses paroles étaient vraies, ils devaient croire son témoignage concernant Christ. D’un autre côté, si les pharisiens remettaient en cause la légitimité de Jean-Baptiste ou niaient son autorité en tant que prophète de Dieu, ils commettaient une erreur politique désastreuse. Très populaire parmi le peuple, Jean était considéré comme un martyr d’Hérode, roi méprisé et détesté. La remise en cause de l’autorité de Jean n’aurait été rien de moins qu’une attaque contre un héros national. Ils étaient plus avisés que cela et n’avaient dès lors d’autre choix que de plaider l’ignorance (v. #Lu 20:7).

 

6  Et si nous répondons : Des hommes, tout le peuple nous lapidera, car il est persuadé que Jean était un prophète.

7  Alors ils répondirent qu’ils ne savaient d’où il venait.

8  Et Jésus leur dit : Moi non plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais ces choses.

 

Moi non plus, je ne vous dirai pas. Jésus dévoila l’hypocrisie de leur question et mit en lumière leurs calculs malintentionnés. Cela ne valait pas la peine de leur révéler la vérité (cf. #Mt 7:6).

 

9 ¶  Il se mit ensuite à dire au peuple cette parabole : Un homme planta une vigne, l’afferma à des vignerons, et quitta pour longtemps le pays.

 

au peuple. Luc est le seul à noter que la parabole fut adressée à l’ensemble du peuple et non seulement aux chefs religieux.

 

10  Au temps de la récolte, il envoya un serviteur vers les vignerons, pour qu’ils lui donnent une part du produit de la vigne. Les vignerons le battirent, et le renvoyèrent à vide.

11  Il envoya encore un autre serviteur ; ils le battirent, l’outragèrent, et le renvoyèrent à vide.

12  Il en envoya encore un troisième ; ils le blessèrent, et le chassèrent.

13  Le maître de la vigne dit : Que ferai-je ? J’enverrai mon fils bien-aimé ; peut-être auront-ils pour lui du respect.

 

fils bien-aimé. Luc et Marc reprennent tous deux cette expression qui indique clairement que le fils de la parabole représente Christ.

 

14  Mais, quand les vignerons le virent, ils raisonnèrent entre eux, et dirent : Voici l’héritier ; tuons-le, afin que l’héritage soit à nous.

15  Et ils le jetèrent hors de la vigne, et le tuèrent. Maintenant, que leur fera le maître de la vigne ?

16  Il viendra, fera périr ces vignerons, et il donnera la vigne à d’autres. Lorsqu’ils eurent entendu cela, ils dirent : A Dieu ne plaise !

 

fera périr ces vignerons. Il s’agit vraisemblablement d’une allusion à la destruction de Jérusalem.

 

A Dieu ne plaise! Luc seul fait mention de cette réaction hostile de la part de la foule. La réponse suggère qu’ils comprirent fort bien le sens de la parabole.

 

17  Mais, jetant les regards sur eux, Jésus dit : Que signifie donc ce qui est écrit : La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale de l’angle ?

 

Une citation de #Ps 118:22.

 

18  Quiconque tombera sur cette pierre s’y brisera, et celui sur qui elle tombera sera écrasé.

 

Quiconque tombera …  sur qui elle tombera. Cette expression est une citation de #Esa 8:13-15, qui parle de l’Eternel. Comme tant d’autres passages de l’A.T. qui s’appliquent à Christ, celui-ci prouve qu’il était l’Eternel incarné.

 

19  Les principaux sacrificateurs et les scribes cherchèrent à mettre la main sur lui à l’heure même, mais ils craignirent le peuple. Ils avaient compris que c’était pour eux que Jésus avait dit cette parabole.

20 ¶  Ils se mirent à observer Jésus ; et ils envoyèrent des gens qui feignaient d’être justes, pour lui tendre des pièges et saisir de lui quelque parole, afin de le livrer au magistrat et à l’autorité du gouverneur.

 

envoyèrent des gens. Le fait que les chefs religieux juifs recouraient à de telles tactiques permet de mesurer le degré de leur exaspération. Ils ne réussissaient à trouver aucun motif légitime pour l’accuser (cf. #Lu 6:7 ; #Lu 11:53-54 ; #Mt 22:15 ; #Mt 26:59-60).

 

gouverneur. Pilate, qui était arrivé en ville en vue de la Pâque et de la fête des pains sans levain.

 

21  Ces gens lui posèrent cette question : Maître, nous savons que tu parles et enseignes droitement, et que tu ne regardes pas à l’apparence, mais que tu enseignes la voie de Dieu selon la vérité.

22  Nous est-il permis, ou non, de payer le tribut à César ?

 

Ce fut la deuxième question piège, posée par les pharisiens et les hérodiens (#Mr 12:13).

 

23  Jésus, apercevant leur ruse, leur répondit:

24  (20-23) Montrez-moi un denier. (20-24) De qui porte-t-il l’effigie et l’inscription ? De César, répondirent-ils.

 

De qui porte-t-il l’effigie. L’effigie qui figurait sur le denier était l’une des raisons principales pour lesquelles les Juifs regimbaient contre le tribut. Ils y voyaient non seulement une violation du commandement qui interdisait des images taillées, mais une offense plus grave encore : comme l’empereur revendiquait pour lui le statut divin, ils assimilaient le paiement de l’impôt, effectué avec ces pièces, à un culte interdit par la loi. Beaucoup considéraient cela comme un acte d’idolâtrie particulièrement choquant.

 

25  Alors il leur dit : Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.

 

Rendez donc à César. Christ reconnaît par-là que tous les citoyens ont certaines obligations à l’égard de l’Etat séculier et qu’ils en ont d’autres à l’égard de Dieu. Ses paroles établissent aussi une distinction sans équivoque entre les deux domaines.

 

26  Ils ne purent rien reprendre dans ses paroles devant le peuple ; mais, étonnés de sa réponse, ils gardèrent le silence.

27 ¶  Quelques-uns des sadducéens, qui disent qu’il n’y a point de résurrection, s’approchèrent, et posèrent à Jésus cette question:

28  Maître, voici ce que Moïse nous a prescrit : Si le frère de quelqu’un meurt, ayant une femme sans avoir d’enfants, son frère épousera la femme, et suscitera une postérité à son frère.

 

son frère épousera la femme. D’après la loi sur le lévirat de #De 25:5.

 

29  Or, il y avait sept frères. Le premier se maria, et mourut sans enfants.

30  Le second et le troisième épousèrent la veuve ;

31  il en fut de même des sept, qui moururent sans laisser d’enfants.

32  Enfin, la femme mourut aussi.

33  A la résurrection, duquel d’entre eux sera-t-elle donc la femme ? Car les sept l’ont eue pour femme.

 

C’est la troisième question destinée à mettre Jésus en difficulté, et elle est posée par les sadducéens (v. #Lu 20:27). #Mt 22:34-40 et #Mr 12:28-34 mentionnent une dernière question, posée par un scribe, que Luc n’inclut pas dans son récit.

 

34  Jésus leur répondit : Les enfants de ce siècle prennent des femmes et des maris ;

35  mais ceux qui seront trouvés dignes d’avoir part au siècle à venir et à la résurrection des morts ne prendront ni femmes ni maris.

36  Car ils ne pourront plus mourir, parce qu’ils seront semblables aux anges, et qu’ils seront fils de Dieu, étant fils de la résurrection.

 

semblables aux anges. Comparables aux anges en ce qu’ils seront éternel et ne se reproduisent pas.

37  Que les morts ressuscitent, c’est ce que Moïse a fait connaître quand, à propos du buisson, il appelle le Seigneur le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob.

 

à propos du buisson. Voir #Ex 3:1-4:17. Dans ce passage, Dieu se révèle à Moïse comme le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Il ne dit pas qu’il était leur Dieu, mais bien, qu’il est leur Dieu. Cette manière de parler indiquait que leur existence ne s’était pas arrêtée à leur mort.

 

38  Or, Dieu n’est pas Dieu des morts, mais des vivants ; car pour lui tous sont vivants.

 

pour lui tous sont vivants. Luc est le seul à retenir cette phrase. Qu’ils aient quitté leur corps terrestre ou non, les hommes vivent toujours, et ils vivront pour l’éternité. Personne n’est annihilé dans la mort (cf. #Jn 5:28-30).

 

39 ¶  Quelques-uns des scribes, prenant la parole, dirent : Maître, tu as bien parlé.

 

Maître, tu as bien parlé. Christ avait présenté un argument probant en faveur de la résurrection des morts. Sur ce sujet, les pharisiens lui donnaient raison contre les sadducéens. En dépit de leurs haines vis-à-vis de Christ, ces scribes étaient satisfaits de sa réponse.

 

40  Et ils n’osaient plus lui faire aucune question.

 

ils n’osaient plus lui poser aucune question. A chaque nouvelle réponse de Jésus, il apparaissait de plus en plus clair que sa compréhension des choses et son autorité étaient bien supérieures à celles des scribes et des pharisiens. Cf. #Mt 22:46 ; #Mr 12:34.

 

41  Jésus leur dit : Comment dit-on que le Christ est fils de David ?

 

20:41-44

Une fois que les chefs religieux ont cessé de l’interroger, Christ renverse les rôles et les questionne à son tour.

 

42  David lui-même dit dans le livre des Psaumes : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite,

 

Une citation de #Ps 110:1.

 

43  Jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied.

44  David donc l’appelle Seigneur ; comment est-il son fils ?

45  Tandis que tout le peuple l’écoutait, il dit à ses disciples:

46  Gardez-vous des scribes, qui aiment à se promener en robes longues, et à être salués dans les places publiques ; qui recherchent les premiers sièges dans les synagogues, et les premières places dans les festins ;

47  qui dévorent les maisons des veuves, et qui font pour l’apparence de longues prières. Ils seront jugés plus sévèrement.

 

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