JOUR 40 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

21/09/2018 00:15

JOUR 40 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

 

JEAN 11 ET 12

 

JEAN 11 * 1 à 57


1 ¶  Il y avait un homme malade, Lazare, de Béthanie, village de Marie et de Marthe, sa sœur.

Lazare. La résurrection de Lazare est le signe culminant et le plus spectaculaire dans cet Évangile, et il représente l’apogée du ministère public de Christ. Six miracles ont déjà été présentés (l’eau changée en vin, 2:1-11; la guérison du fils de l’officier, 4:46-54; la restauration du paralytique, 5:1-15; la multiplication des pains et des poissons, 6:1-14; la marche sur l’eau, 6:15-21; la guérison de l’aveugle-né, 9:1-12). La résurrection de Lazare constitue un témoignage plus puissant que tous les autres miracles, plus fort même que la résurrection du fils de la veuve à Naïn (#Lu 7:11-16) ou de la fille de Jaïrus (#Lu 8:40-56), car ces deux résurrections avaient eu lieu juste après la mort. Lazare fut, en revanche, ressuscité après quatre jours dans le tombeau, à un moment où sa décomposition était déjà avancée (v. #Jn 11:39).

Béthanie. Cette Béthanie-là n’est pas celle, « située au-delà du Jourdain », de #Jn 1:28. Elle se trouve sur le flanc est du mont des Oliviers, à environ 3 km de Jérusalem (v. #Jn 11:18), sur la route menant à Jéricho.

Marie …  Marthe. C’est la première fois qu’il est fait mention de cette famille dans cet Évangile. Jean ne relatera l’histoire de l’onction accomplie par Marie sur Jésus qu’en #Jn 12:1-8, mais cette allusion peut indiquer que le récit en était déjà familier aux lecteurs originaux. Cf. #Lu 10:38-42

11:1-57 En ouverture de ce ch. #Jn 11, Jésus se tient dans l’ombre de la croix à laquelle il va devoir faire face. Le peu de temps passé au-delà du Jourdain (cf. #Mt 19:1-20:34; #Mr 10:1-52; #Lu 17:11-19:28) est terminé. Jean reprend sa narration au moment où Jésus revient dans la région de Jérusalem, à quelques jours seulement de sa mort à la croix. Pendant ces quelques jours avant sa mort, les scènes décrites dans l’Évangile de Jean passent de la haine et du rejet (#Jn 10:39) au témoignage indubitable de la gloire de Jésus. Toute cette haine et ce rejet ne peuvent pas assombrir sa gloire, qu’il démontre, notamment, en ressuscitant Lazare. Ce miracle donnait la preuve de sa gloire de trois façons différentes:

1° il signalait sa divinité;

2° il servait à affermir la foi des disciples;

3° il menait directement à la croix (#Jn 12:23).

Ce ch. peut se diviser comme suit:

1° la préparation du miracle (vv. #Jn 11:1-16);

2° l’arrivée de Jésus (vv. #Jn 11:17-37);

3° le miracle lui-même (vv. #Jn 11:38-44);

4° les résultats de ce miracle (vv. #Jn 11:45-57).

11:1-12:50 Le passage précédent (#Jn 10:40-42) marquait la fin du traitement par Jean du ministère public de Jésus. Dès lors, Christ se prépare à affronter la mort. Il vit de plus en plus à l’écart pour ne s’occuper que de ses propres disciples et de ceux qui l’aiment. Israël a déjà eu sa chance; le soleil est au couchant et la nuit va tomber. Ces deux ch. forment une transition avec les ch. #Jn 13:1-21: 2 qui rapportent la Passion de Christ, c’est-à-dire les événements qui entourent la croix de Golgotha.

 

2  C’était cette Marie qui oignit de parfum le Seigneur et qui lui essuya les pieds avec ses cheveux, et c’était son frère Lazare qui était malade.

3  Les sœurs envoyèrent dire à Jésus : Seigneur, voici, celui que tu aimes est malade.

envoyèrent dire à Jésus. Jésus se trouvait alors de l’autre côté du Jourdain, et Lazare près de Jérusalem. Il fallut donc plus d’un jour pour que la nouvelle parvienne à Jésus. Étant omniscient, il était sans doute déjà au courant de la maladie et de la mort de Lazare (voir v. 6; 1:47). Celui-ci était sûrement déjà mort lorsque le messager rencontra Jésus puisque, lors de son arrivée  avec deux jours de retard (v. #Jn 11:6) et une journée de trajet - cela faisait quatre jours qu’il était mort (v. #Jn 11:17).

celui que tu aimes. Expression qui évoque de façon touchante la relation de profonde amitié qu’entretenait Jésus avec Lazare. Cf. #Jn 13: 1.

 

4  Après avoir entendu cela, Jésus dit : Cette maladie n’est point à la mort ; mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle.

afin que le Fils de Dieu soit glorifié. Expression qui révèle le but réel de la maladie de Lazare: non pas la mort, mais la glorification du Fils de Dieu par sa résurrection (cf. v. #Jn 11:4 .

 

5  Or, Jésus aimait Marthe, et sa sœur, et Lazare.

6  Lors donc qu’il eut appris que Lazare était malade, il resta deux jours encore dans le lieu où il était,

il resta deux jours encore. La décision prise par Jésus de retarder sa venue n’entraîna pas la mort de Lazare, puisque Jésus en avait déjà connaissance surnaturellement. Jésus savait probablement déjà que Lazare était mort lorsque le messager vint lui dire qu’il était malade. Ce retard fut motivé par l’amour que Jésus portait à cette famille (v. #Jn 11:5), et cet amour allait se manifester clairement lorsqu’il affermirait considérablement leur foi en ressuscitant Lazare. Par ce retard, Jésus empêchait que son miracle soit mal interprété et perçu comme frauduleux, puisque la mort remontait à suffisamment longtemps pour ne pas laisser planer la moindre ambiguïté sur l’étendue du prodige.

 

7  et il dit ensuite aux disciples: Retournons en Judée.

11:7-8 Les disciples se rendaient compte que l’animosité envers Jésus était si forte qu’elle risquait de se solder par sa mort, tant les Juifs étaient déterminés à l’éliminer (cf. #Jn 8:59 ; #Jn 10:31).

 

8  Les disciples lui dirent : Rabbi, les Juifs tout récemment cherchaient à te lapider, et tu retournes en Judée !

9  Jésus répondit : N’y a-t-il pas douze heures au jour ? Si quelqu’un marche pendant le jour, il ne bronche point, parce qu’il voit la lumière de ce monde ;

11:9-10 Pendant que brillait le soleil, chacun pouvait vaquer tranquillement à ses affaires, mais dès que la nuit tombait, tout le monde cessait le travail. Cette tournure proverbiale prend cependant ici un sens plus fort: tant que le Fils faisait la volonté de son Père (c’est-à-dire pendant la période diurne de son ministère, où il était en mesure de travailler), il était en sécurité. L’heure allait cependant venir où, par la volonté du Père, le travail sur terre de Jésus viendrait à son terme, et il « broncherait » et mourrait. Jésus voulait ainsi souligner que, tant qu’il était sur terre à faire l’œuvre de son Père, même à une heure si tardive de son ministère, il était en mesure d’accomplir en toute sécurité la volonté de Dieu.

 

10  mais, si quelqu’un marche pendant la nuit, il bronche, parce que la lumière n’est pas en lui.

11  Après ces paroles, il leur dit : Lazare, notre ami, dort ; mais je vais le réveiller.

11:11-13

dort. Euphémisme habituel dans le N.T. pour désigner la mort, tout particulièrement à propos des croyants qui ressusciteront physiquement pour entrer dans la vie éternelle (cf. #1Co 11:30 ; #1Co 15: 51 ; #1Th 4:13).

 

12  Les disciples lui dirent : Seigneur, s’il dort, il sera guéri.

13  Jésus avait parlé de sa mort, mais ils crurent qu’il parlait de l’assoupissement du sommeil.

14  Alors Jésus leur dit ouvertement : Lazare est mort.

11:14-15 La résurrection de Lazare était destinée à affermir la foi des disciples en Jésus comme Messie et Fils de Dieu face au rejet de plus en plus violent des Juifs.

 

15  Et, à cause de vous, afin que vous croyiez, je me réjouis de ce que je n’étais pas là. Mais allons vers lui.

16  Sur quoi Thomas, appelé Didyme, dit aux autres disciples : Allons aussi, afin de mourir avec lui.

Les paroles de Thomas démontrent sa fidélité et, en même temps, son grand pessimisme, car il les voyait déjà tous morts. Ses craintes n’étaient pas dénuées de fondement, tant était forte l’hostilité envers Jésus, et si le Seigneur ne les avait pas protégés dans le jardin (#Jn 18:1-11), ils auraient probablement, eux aussi, été arrêtés et exécutés. Cf. #Jn 20:24-29.

 

17 ¶  Jésus, étant arrivé, trouva que Lazare était déjà depuis quatre jours dans le sépulcre.

dans le sépulcre. Le terme de sépulcre désignait une tombe en pierre. De telles sépultures étaient courantes dans la région. On creusait dans une grotte ou dans la pierre pour dégager un sol bien lisse et légèrement en pente. Des sortes d’étagères étaient pratiquées dans les parties verticales pour recevoir d’autres membres de la famille. On roulait une lourde pierre devant, de façon à éviter la visite des bêtes sauvages et des pilleurs de tombe (voir aussi le v. 38). L’évangéliste rappelle avec insistance que Jésus était arrivé quatre jours après le décès, de façon à ce que la portée de ce miracle n’échappe à personne: comme les Juifs n’embaumaient pas leurs morts, le corps aurait normalement dû connaître un état de décomposition avancée.

 

18  Et, comme Béthanie était près de Jérusalem, à quinze stades environ,

11:18-19 Ces vv. impliquent qu’il s’agissait d’une famille en vue. La mention de la présence de Juifs aiguise la conscience du lecteur sur les risques que courait Jésus à venir si près de Jérusalem, ville dont les autorités le haïssaient profondément.

19  beaucoup de Juifs étaient venus vers Marthe et Marie, pour les consoler de la mort de leur frère.

20  Lorsque Marthe apprit que Jésus arrivait, elle alla au-devant de lui, tandis que Marie se tenait assise à la maison.

21  Marthe dit à Jésus : Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort.

si tu avais été ici. Cf. v. #Jn 11:32. Il ne faut pas voir de reproches dans cette remarque, mais plutôt un témoignage de foi profonde.

 

22  Mais, maintenant même, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera.

tout ce que tu demanderas à Dieu. Si l’on prend en compte ce qu’elle dira au v. 39, elle ne croyait pas Jésus capable de ressusciter Lazare, mais elle avait confiance, en raison de la relation spéciale qui existait entre les deux amis, que les prières de Jésus parviendraient à faire sortir quelque bien de cette douloureuse circonstance.

 

23  Jésus lui dit : Ton frère ressuscitera.

24  Je sais, lui répondit Marthe, qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour.

25  Jésus lui dit : Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort ;

11:25-26 C’est le 5e de la série des sept « je suis » dans la bouche de Jésus (voir #Jn 6:35 ; #Jn 8:12 ; #Jn 10:7, #Jn 10:9 ; #Jn 10:11, #Jn 10:14). Par cette déclaration, Jésus fit passer Marthe d’une croyance abstraite en la résurrection future  prévue pour « les derniers jours » (cf. #Jn 5:28-29) - à une confiance personnalisée en lui comme le seul à pouvoir ressusciter les morts. En dehors du Fils de Dieu, il n’y a pas de résurrection possible. Le temps ne représente aucune difficulté pour celui qui a le pouvoir de la résurrection et de la vie (#Jn 1:4), car il est en mesure de donner la vie à tout moment.

 

26  et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ?

27  Elle lui dit : Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir dans le monde.

Elle lui dit. Sa confession reflète bien la raison même pour laquelle Jean rédigea son Évangile (cf. #Jn 20:30-31). Voir la confession de Pierre en #Mt 16: 16.

 

28  Ayant ainsi parlé, elle s’en alla. Puis elle appela secrètement Marie, sa sœur, et lui dit : Le maître est ici, et il te demande.

29  Dès que Marie eut entendu, elle se leva promptement, et alla vers lui.

30  Car Jésus n’était pas encore entré dans le village, mais il était dans le lieu où Marthe l’avait rencontré.

31  Les Juifs qui étaient avec Marie dans la maison et qui la consolaient, l’ayant vue se lever promptement et sortir, la suivirent, disant : Elle va au sépulcre, pour y pleurer.

32  Lorsque Marie fut arrivée là où était Jésus, et qu’elle le vit, elle tomba à ses pieds, et lui dit : Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort.

33 ¶  Jésus, la voyant pleurer, elle et les Juifs qui étaient venus avec elle, frémit en son esprit, et fut tout ému.

la voyant pleurer, elle et les Juifs. Selon la tradition orale juive, en matière d’enterrements, même une famille pauvre devait s’arranger pour trouver de quoi payer au moins deux flûtistes et une pleureuse professionnelle. Comme cette famille était plutôt riche, il n’est pas surprenant qu’il y ait eu un groupe important de professionnels affectés aux funérailles.

frémit en son esprit, et fut tout ému. Cette expression ne signifie pas seulement que Jésus fut touché ou ému de compassion à cette vue. En grec « frémir » suggère la colère, la rage ou une vive indignation (voir v. #Jn 11:38 ; cf. #Mt 9:30 ; #Mr 1:43 ; #Mr 14: 5). Le plus vraisemblable, c’est que l’irritation de Jésus était causée par les manifestations bruyantes de chagrin autour de lui, car elles impliquaient une absence de foi dans la résurrection et dans le caractère temporaire de la mort. Ils se comportaient comme des païens sans espérance (#1Th 4:13). Même si leur chagrin était parfaitement compréhensible, ces gens démontraient, par leur façon de réagir, qu’ils étaient désespérés, et ils niaient ainsi tacitement la véracité des Écritures et de leur promesse de résurrection. Peut-être, Jésus manifestait-il aussi son indignation devant les conséquences du péché: la mort introduite dans la condition humaine.

 

34  Et il dit : Où l’avez-vous mis ? Seigneur, lui répondirent-ils, viens et vois.

35  Jésus pleura.

Jésus pleura. Le grec désigne le fait d’éclater silencieusement en sanglots par opposition aux bruyantes manifestations de deuil autour de lui (voir le v. #Jn 11:33). Ses larmes à lui n’étaient pas de deuil, puisqu’il savait qu’il allait ressusciter Lazare, mais de tristesse, à la vue du monde déchu empêtré dans son malheur et dans la mort, conséquences du péché. C’était un « homme de douleur, et habitué à la souffrance » (#Esa 53:3).

 

36  Sur quoi les Juifs dirent : Voyez comme il l’aimait.

37  Et quelques-uns d’entre eux dirent : Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas faire aussi que cet homme ne mourût point ?

38  Jésus frémissant de nouveau en lui-même, se rendit au sépulcre. C’était une grotte, et une pierre était placée devant.

39  Jésus dit : Ôtez la pierre. Marthe, la sœur du mort, lui dit: Seigneur, il sent déjà, car il y a quatre jours qu’il est là.

il sent déjà. Même si les Juifs utilisaient des plantes aromatiques, ils n’avaient pas coutume d’embaumer leurs morts mais utilisaient ces épices pour lutter contre les mauvaises odeurs de la décomposition. Ils enveloppaient le corps dans un suaire, puis ajoutaient les épices entre les nombreux plis et couches de drap. Contrairement aux Égyptiens et à leurs momies, les Juifs n’enserraient pas le corps étroitement, mais de façon lâche, en enveloppant la tête séparément. C’est ainsi que Lazare put se déplacer et sortir du sépulcre, encore enveloppé de son suaire (v. #Jn 11:44 ; cf. #Jn 20: 7).

 

40  Jésus lui dit : Ne t’ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ?

41  Ils ôtèrent donc la pierre. Et Jésus leva les yeux en haut, et dit : Père, je te rends grâces de ce que tu m’as exaucé.

11:41-42 La prière de Jésus n’était pas vraiment une demande, mais une action de grâces rendue au Père. Ce miracle servirait à authentifier ses déclarations par lesquelles il affirmait être le Fils de Dieu et le Messie.

 

42  Pour moi, je savais que tu m’exauces toujours ; mais j’ai parlé à cause de la foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé.

43  Ayant dit cela, il cria d’une voix forte : Lazare, sors !

C’était un prélude à la puissance qui va culminer dans la résurrection finale, le moment où tous les morts entendront résonner la voix du Fils de Dieu et vivront (#Jn 5:25, #Jn 5:28-29).

 

44  Et le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandes, et le visage enveloppé d’un linge. Jésus leur dit : Déliez-le, et laissez-le aller.

45 ¶  Plusieurs des Juifs qui étaient venus vers Marie, et qui virent ce que fit Jésus, crurent en lui.

11:45-46 Les enseignements et les actions de Jésus constituaient souvent une pomme de discorde entre Juifs (p. ex. #Jn 6:14-15 ; #Jn 7:10-13,45-52). Tandis que certains croyaient (cf. v. #Jn 11:40), d’autres, apparemment avec de mauvaises intentions, tenaient les pharisiens informés des faits et gestes de Jésus.

 

46  Mais quelques-uns d’entre eux allèrent trouver les pharisiens, et leur dirent ce que Jésus avait fait.

47  Alors les principaux sacrificateurs et les pharisiens assemblèrent le sanhédrin, et dirent : Que ferons-nous ? Car cet homme fait beaucoup de miracles.

assemblèrent le sanhédrin. Alertée par les pharisiens, une commission du sanhédrin formée de chefs des sacrificateurs (d’anciens souverains sacrificateurs et des membres de la famille du souverain sacrificateur) et de pharisiens convoque le sanhédrin en session extraordinaire. Les pharisiens ne pouvaient pas lancer d’action judiciaire de leur propre chef. Bien que soumis au contrôle romain, le sanhédrin était l’institution la plus élevée de l’époque, avec des compétences judiciaires, législatives et exécutives. Du temps de Jésus, les 70 membres du sanhédrin étaient majoritairement des chefs des sacrificateurs, et presque tous les sacrificateurs étaient des sadducéens. Les pharisiens constituaient une minorité influente. Même si les pharisiens et les sadducéens étaient souvent en conflit, leur haine réciproque de Jésus les unissait dans l’action.

 

48  Si nous le laissons faire, tous croiront en lui, et les Romains viendront détruire et notre ville et notre nation.

les Romains viendront. Les Juifs n’étaient pas disposés à croire en Jésus comme Fils de Dieu, malgré la résurrection de Lazare. Ils craignaient que l’escalade des attentes messianiques ne déclenche une rébellion contre l’oppression et l’occupation romaines, qui amènerait les Romains à intervenir et à leur supprimer tous leurs droits et libertés.

 

49  L’un d’eux, Caïphe, qui était souverain sacrificateur cette année-là, leur dit : Vous n’y entendez rien ;

Caïphe. Caïphe devint souverain sacrificateur vers 18 apr. J.-C., nommé par le préfet romain Valerius Gratus. Son beau-père était Anne, qui avait auparavant occupé la même fonction (de 7 à 14 apr. J.-C.) et qui continuait à exercer une grande influence sur ce poste (voir #Jn 18:12-14). Caïphe resta aux commandes jusqu’en 36 apr. J.-C. où, en même temps que Ponce Pilate, il fut relevé de ses fonctions par Rome. Il joua un rôle majeur dans le procès et la condamnation de Jésus. C’est dans son tribunal ou son palais que les chefs des sacrificateurs (sadducéens) et les pharisiens s’assemblèrent et complotèrent pour prendre Jésus par surprise afin de le tuer (voir #Mt 26:3-4).

 

50  vous ne réfléchissez pas qu’il est dans votre intérêt qu’un seul homme meure pour le peuple, et que la nation entière ne périsse pas.

qu’un seul homme meure pour le peuple. Il voulait simplement dire que Jésus devait être tué pour leur éviter de perdre leurs propres privilèges et pour protéger leur nation des représailles romaines. Toutefois, sans s’en douter, il utilisa une terminologie liée au sacrifice et à la substitution, et il se fit ainsi le prophète involontaire de la mort de Christ pour le salut des pécheurs. Cf. #2Co 5:21 ; #1Pi 2:24.

 

51  Or, il ne dit pas cela de lui-même ; mais étant souverain sacrificateur cette année-là, il prophétisa que Jésus devait mourir pour la nation.

il prophétisa. Caïphe n’avait pas conscience des implications de ce qu’il venait de dire. Alors qu’il proférait des blasphèmes contre Christ, Dieu parodiait ses déclarations pour les transformer en vérité (cf. #Ps 76:11). La responsabilité de la méchanceté de ses paroles appartenait à Caïphe, mais la providence divine veilla à ce que ses mots expriment le cœur du plan glorieux de Dieu pour notre salut (#Ac 4:27-28). Il fut en fait utilisé par Dieu comme prophète, parce qu’il était le souverain sacrificateur et que, à l’origine, c’était celui-ci que Dieu utilisait pour révéler la volonté divine au peuple (#2S 15: 27).

 

52  Et ce n’était pas pour la nation seulement ; c’était aussi afin de réunir en un seul corps les enfants de Dieu dispersés.

réunir en un seul corps les enfants de Dieu. Dans le contexte, cela faisait allusion aux Juifs croyants de la diaspora qui se rassembleraient dans la terre promise pour prendre part au royaume de Dieu (#Esa 43:5 ; #Ez 34:12). Dans un sens plus large, cela anticipait la mission auprès des païens (voir #Jn 12: 32). Grâce à la mort de Christ en sacrifice et à sa résurrection, Juifs et païens furent réunis en un seul et même groupe, l’Église (#Ep 2:11-18).

 

53  Dès ce jour, ils résolurent de le faire mourir.

Dès ce jour. Cette expression indique que leur ligne d’action à l’encontre de Jésus était désormais définie. Il suffisait de l’appliquer. Remarquez que Jésus ne fut pas arrêté pour être jugé: il avait déjà été déclaré coupable. Le procès n’était donc qu’une pure formalité, une parodie de justice, dont le verdict était couru d’avance (#Mr 14:1-2).

 

54  C’est pourquoi Jésus ne se montra plus ouvertement parmi les Juifs ; mais il se retira dans la contrée voisine du désert, dans une ville appelée Ephraïm ; et là il demeurait avec ses disciples.

Ephraïm. Sans doute une allusion à la ville appelée Éphron au temps de l’A.T. (voir #2Ch 13: 19). Le nom moderne de ce village est Et-Taiyibeh; il se trouve à environ 6,5 km au nord-est de Béthel et environ 19 km de Jérusalem. Il était suffisamment éloigné pour assurer une relative sécurité jusqu’à la Pâque (v. #Jn 11:55).

 

55  La Pâque des Juifs était proche. Et beaucoup de gens du pays montèrent à Jérusalem avant la Pâque, pour se purifier.

La Pâque. Il s’agit de la troisième Pâque mentionnée dans Jn (voir #Jn 2:13 ; #Jn 6:4) et de la dernière du ministère terrestre de Jésus, celle qui vit sa mort en sacrifice. Pour la chronologie de la semaine de la Passion, voir le plan de Luc.

 

56  Ils cherchaient Jésus, et ils se disaient les uns aux autres dans le temple : Que vous en semble ? Ne viendra-t-il pas à la fête ?

Ils cherchaient Jésus. Les Juifs qui accouraient en foule à Jérusalem pour la Pâque se demandaient si Jésus se montrerait à un tel moment, et ils le recherchaient activement. Le complot des chefs des sacrificateurs et des pharisiens (voir v. #Jn 11:47 ; #Jn 7:12) était assez connu pour piquer la curiosité du peuple.

 

57  Or, les principaux sacrificateurs et les pharisiens avaient donné l’ordre que, si quelqu’un savait où il était, il le déclarât, afin qu’on se saisît de lui.

si quelqu’un savait. Les auteurs du complot s’étaient arrangés pour truffer la ville d’informateurs potentiels.




JEAN 12 * 1 à 50


1 ¶  Six jours avant la Pâque, Jésus arriva à Béthanie, où était Lazare, qu’il avait ressuscité des morts.

Six jours avant la Pâque. C’était probablement le samedi avant la Pâque, qui aurait lieu du jeudi soir au lever du soleil le vendredi.

12:1-50 Ce ch. se concentre sur les réactions d’amour et de haine, de foi et de rejet vis-à-vis de Christ, alors qu’il marche vers la crucifixion.

 

2  Là, on lui fit un souper ; Marthe servait, et Lazare était un de ceux qui se trouvaient à table avec lui.

3  Marie, ayant pris une livre d’un parfum de nard pur de grand prix, oignit les pieds de Jésus, et elle lui essuya les pieds avec ses cheveux ; et la maison fut remplie de l’odeur du parfum.

une livre d’un parfum de nard pur de grand prix. Le terme traduit par « livre » désignait en fait un poids d’environ 3/4 de livre (environ 3,5 dl). Le nard était extrait d’une plante qui poussait en Inde.

oignit les pieds de Jésus. Du fait que les convives étaient couchés le long des tables, les pieds étaient en arrière, ce qui permit à Marie d’oindre facilement les pieds de Jésus. Par cette action, elle lui exprimait son humble dévouement et son amour pour lui.

 

4  Un de ses disciples, Judas Iscariot, fils de Simon, celui qui devait le livrer, dit:

5  Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum trois cents deniers, pour les donner aux pauvres ?

trois cents deniers. Un denier représentait le salaire d’une journée de travail d’ouvrier agricole. « Trois cents » équivalaient donc à une année de salaire (on ne gagnait pas d’argent les jours de sabbat ni les autres jours fériés).

 

6  Il disait cela, non qu’il se mît en peine des pauvres, mais parce qu’il était voleur, et que, tenant la bourse, il prenait ce qu’on y mettait.

voleur. L’altruisme de Judas n’était en fait qu’une façade cachant sa cupidité personnelle. Du fait de sa fonction de trésorier des apôtres, il pouvait piller les ressources collectives pour son enrichissement personnel.

7  Mais Jésus dit : Laisse-la garder ce parfum pour le jour de ma sépulture.

garder ce parfum pour le jour de ma sépulture. Marie agit ainsi pour exprimer son amour mais, comme dans le cas de Caïphe (#Jn 11:49-52), son acte prit une signification bien plus importante. Au Ier siècle, on dépensait des sommes colossales pour les funérailles d’un proche, notamment pour l’achat de parfums très chers destinés à couvrir l’odeur de décomposition.

 

8  Vous avez toujours les pauvres avec vous, mais vous ne m’avez pas toujours.

Cela ne signifie pas que les aumônes ne doivent pas être distribuées aux pauvres (#De 15: 11), mais c’était un rappel que les pauvres existeraient toujours, alors que Jésus ne serait plus avec eux avant longtemps. Voir #Mt 26:11 ; #Mr 14: 7.

 

9  Une grande multitude de Juifs apprirent que Jésus était à Béthanie ; et ils y vinrent, non pas seulement à cause de lui, mais aussi pour voir Lazare, qu’il avait ressuscité des morts.

10  Les principaux sacrificateurs délibérèrent de faire mourir aussi Lazare,

11  parce que beaucoup de Juifs se retiraient d’eux à cause de lui, et croyaient en Jésus.

se retiraient d’eux …  croyaient. Désigne autant un éloignement conscient et délibéré de la religion des autorités qu’un mouvement authentique vers la foi en Jésus, Messie et Fils de Dieu.

 

12 ¶  Le lendemain, une foule nombreuse de gens venus à la fête ayant entendu dire que Jésus se rendait à Jérusalem,

Le lendemain. Le dimanche, le jour qui suivit la visite de Jésus à Béthanie.

12:12-19 Cette section évoque l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem (jour des Rameaux). C’est l’un des rares événements de la vie de Jésus qui soit rapporté dans chacun des Évangiles (#Mt 21:1-11 ; #Mr 11:1-11 ; #Lu 19:29-38). Il se présenta ainsi de façon officielle à la nation comme Messie et Fils de Dieu. Le sanhédrin et les autres chefs religieux juifs ne pouvaient le tuer en pleine célébration de la Pâque, car ils craignaient la réaction des foules auprès desquelles il était populaire (#Mt 26:5 ; #Mr 14: 2 ; #Lu 22: 2). Jésus entra dans la ville, cependant, au moment qu’il avait décidé lui, et il fit en sorte que tout se passe le jour de la Pâque exactement, car c’était celui où les agneaux étaient sacrifiés. Comme le disent les Écritures, « Christ, notre Pâque, a été immolé » (#1Co 5:7 ; #1Pi 1:19). A l’heure parfaitement fixée par Dieu (voir #Jn 7:30 ; #Jn 8:20), à l’heure précise prévue de toute éternité, il se présenta pour mourir (v. #Jn 12:23 ; #Jn 10:17-18 ; #Jn 17: 1 ; #Jn 19:10-11 ; cf. #Ac 2:23 ; #Ac 4:27-28 ; #Ga 4:4).

 

13  prirent des branches de palmiers, et allèrent au-devant de lui, en criant : Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’Israël !

prirent des branches de palmiers. Il ne manquait pas de palmes de dattiers; ces arbres poussent toujours aussi abondamment à Jérusalem. Depuis environ deux siècles, agiter des palmes de dattier était devenu un symbole national, voire nationaliste, signalant l’espoir fervent de l’arrivée d’un libérateur messianique (#Jn 6:14-15).

Hosanna! Transcription d’un mot hébreu signifiant « sauve donc ». C’était un terme d’acclamation ou de louange que l’on trouve au #Ps 118:25, psaume familier à tout Juif puisqu’il faisait partie du Hallel (#Ps 113:1-118:2). Ces psaumes étaient chantés chaque matin par le chœur du temple pendant la fête des tabernacles (#Jn 7:37), associés à la fête de la Dédicace (#Jn 10:22) et surtout à la Pâque. Après avoir crié « Hosanna », les foules hurlèrent le #Ps 118:26 ; il est significatif que le contexte original du #Ps 118 puisse avoir été celui d’une bénédiction en faveur d’un roi davidique. Les commentaires juifs au sujet du psaume ont interprété ces vv. comme porteurs d’implications messianiques. « Celui qui vient au nom du Seigneur » renvoie au Messie, surtout associé à l’expression « roi d’Israël », bien que ce titre messianique ne figure pas dans le #Ps 118.

 

14  Jésus trouva un ânon, et s’assit dessus, selon ce qui est écrit:

12:14-15 Les Évangiles synoptiques donnent plus d’informations ici au sujet du choix de l’âne (voir #Mt 21:1-9 ; #Mr 11:1-10 ; #Lu 19:29-38). Ils font comprendre que Jésus voulait se présenter à la nation de cette façon, car il désirait accomplir la prophétie messianique de #Za 9:9 (citée ici). Les mots « ne crains point » ne se trouvent pas dans ce passage de Zacharie mais proviennent d’#Esa 40:9. Ce n’est qu’après l’ascension de Jésus que les disciples comprirent la signification de cette entrée triomphale (cf. #Jn 14: 26).

 

15  Ne crains point, fille de Sion ; Voici, ton roi vient, Assis sur le petit d’une ânesse.

16  Ses disciples ne comprirent pas d’abord ces choses ; mais, lorsque Jésus eut été glorifié, ils se souvinrent qu’elles étaient écrites de lui, et qu’ils les avaient accomplies à son égard.

17  Tous ceux qui étaient avec Jésus, quand il appela Lazare du sépulcre et le ressuscita des morts, lui rendaient témoignage ;

18  et la foule vint au-devant de lui, parce qu’elle avait appris qu’il avait fait ce miracle.

19  Les pharisiens se dirent donc les uns aux autres : Vous voyez que vous ne gagnez rien ; voici, le monde est allé après lui.

le monde est allé après lui. « Le monde » signifie le peuple en général, par opposition aux individus en particulier. Il est clair que la plupart des gens ne connaissaient même pas Jésus ce jour-là, et beaucoup en Israël n’avaient pas foi en lui. Le mot « monde » est souvent utilisé dans ce sens général (v. #Jn 12: 47 ; #Jn 1:29 ; #Jn 3:17 ; #Jn 4:42 ; #Jn 14: 22 ; #Jn 17: 9, #Jn 17: 21).

 

20 ¶  Quelques Grecs, du nombre de ceux qui étaient montés pour adorer pendant la fête,

12:20-21 Il s’agit probablement de païens convertis au judaïsme qui étaient venus pour la Pâque et qui, dans leur désir de voir Jésus, adoptaient une position diamétralement opposée à celle des dirigeants nationaux, désireux quant à eux de l’éliminer. Au moment même où les autorités juives complotaient pour tuer Jésus, les païens commençaient à réclamer son attention.

 

21  s’adressèrent à Philippe, de Bethsaïda en Galilée, et lui dirent avec instance : Seigneur, nous voudrions voir Jésus.

22  Philippe alla le dire à André, puis André et Philippe le dirent à Jésus.

23  Jésus leur répondit: L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié.

L’heure. C’est-à-dire l’heure de la mort, de la résurrection et de l’exaltation de Jésus (v. #Jn 12: 27 ; #Jn 13: 1 ; #Jn 17: 1). Jusqu’à ce moment-là, l’heure de Jésus avait toujours été future (#Jn 2:4 ; #Jn 4:21, #Jn 4:23 ; #Jn 7:30 ; #Jn 8:20).

Fils de l’homme. C’est le titre de prédilection de Jésus qui l’employa pour se désigner lui-même plus de 80 fois. Dans le N.T., il est exclusivement réservé à Jésus et apparaît principalement dans les Évangiles (cf. #Ac 7:56). Dans le quatrième Évangile, l’expression se répète 13 fois, et elle est le plus souvent associée aux thèmes de la crucifixion et de la souffrance (#Jn 3:14 ; #Jn 8:28) ou de la révélation (#Jn 6:27, #Jn 6:53), mais aussi à l’autorité eschatologique (#Jn 5:27). Bien que pouvant parfois évoquer l’humanité de la personne ou fonctionner en tant que simple substitut pour « je » (#Jn 6:27 ; cf. #Jn 6:20), elle prend une signification eschatologique en rapport avec #Da 7:13-14 où un « fils de l’homme », le Messie, vient en gloire pour recevoir le royaume des mains de l’« Ancien des jours », c’est-à-dire le Père.

 

24  En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul ; mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit.

De même que le grain semé doit mourir pour porter beaucoup de fruits, la mort de Christ aura pour résultat le salut de beaucoup.

 

25  Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle.

12:25-26 Ce principe de mort n’est pas seulement applicable à Jésus (voir v. 24), mais aussi à ses disciples. Eux aussi risquent de perdre la vie au service de Jésus et dans leur témoignage pour lui (voir #Mt 10:37-39 ; #Mt 16:24-25).

 

26  Si quelqu’un me sert, qu’il me suive ; et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, le Père l’honorera.

27 ¶  Maintenant mon âme est troublée. Et que dirai-je ? …  Père, délivre-moi de cette heure ? …  Mais c’est pour cela que je suis venu jusqu’à cette heure.

mon âme est troublée. Le terme utilisé ici est très fort et signifie l’horreur, l’anxiété, l’agitation. La perspective de prendre sur lui la colère de Dieu contre les péchés du monde révulsait le Sauveur sans péché (cf. #2Co 5:21).

 

28  Père, glorifie ton nom ! Et une voix vint du ciel : Je l’ai glorifié, et je le glorifierai encore.

glorifie ton nom! Cette requête incarnait le principe qui animait la vie de Jésus autant que sa mort. Voir #Jn 7:18 ; #Jn 8:29, #Jn 8:50.

Je l’ai glorifié, et je le glorifierai. Le Père répondit au Fils d’une voix audible. Cela ne se produisit que trois fois au cours du ministère de Jésus (cf. #Mt 3:17, lors de son baptême; 17: 5, lors de la transfiguration).

 

29  La foule qui était là, et qui avait entendu, disait que c’était un tonnerre. D’autres disaient : Un ange lui a parlé.

30  Jésus dit : Ce n’est pas à cause de moi que cette voix s’est fait entendre ; c’est à cause de vous.

31  Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors.

le prince de ce monde. Allusion à Satan (voir #Jn 14: 30 ; #Jn 16: 11 ; cf. #Mt 4:8-9 ; #Lu 4:6-7 ; #2Co 4:4 ; #Ep 2:2 ; #Ep 6:12). Alors que la croix pouvait passer pour le signe le plus éclatant de la victoire de Satan sur Dieu, elle marquait en fait sa défaite définitive (cf. #Ro 16: 20 ; #Hé 2:14).

 

32  Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi.

élevé de la terre. Cela renvoie à la crucifixion (v. #Jn 12: 33 ; #Jn 18: 32). Il faut de même que le Fils de l’homme soit élevé. Cf. #Jn 8:28 ; #Jn 12:32, #Jn 12:34 ; #Jn 18:31-32. Prédiction voilée de la mort de Jésus sur la croix, avec une allusion à l’histoire de #No 21:4-9, où les Israélites qui regardaient le serpent élevé par Moïse étaient guéris de leurs maladies. L’important dans cette analogie est le « soit élevé ». De même que, lorsque Moïse élevait le serpent sur le poteau, ceux qui le regardaient vivaient physiquement, de même ceux qui regardent à Christ, qui fut « élevé » sur la croix, vivront spirituellement et éternellement.

 

33  En parlant ainsi, il indiquait de quelle mort il devait mourir. -

34  La foule lui répondit : Nous avons appris par la loi que le Christ demeure éternellement ; comment donc dis-tu : Il faut que le Fils de l’homme soit élevé ? Qui est ce Fils de l’homme ?

demeure éternellement. Le terme de « loi » désignait, au sens large, non seulement les cinq livres de Moïse (Pentateuque) mais aussi l’A.T. tout entier (voir #Ro 10:4). Peut-être, avaient-ils à l’esprit #Esa 9:6, qui promettait que le royaume du Messie serait éternel, ou #Ez 37:25, où Dieu promit que le dernier David serait prince d’Israël pour toujours (voir aussi #Ps 89:36-38).

35  Jésus leur dit : La lumière est encore pour un peu de temps au milieu de vous. Marchez, pendant que vous avez la lumière, afin que les ténèbres ne vous surprennent point : celui qui marche dans les ténèbres ne sait où il va.

12:35-36

Jésus leur dit. Cette dernière invitation de Jésus fut rapportée par Jean en rapport avec son thème de la foi au Fils de Dieu et Messie (voir #Jn 20:30-31).

 

36  Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin que vous soyez des enfants de lumière. Jésus dit ces choses, puis il s’en alla, et se cacha loin d’eux.

37 ¶  Malgré tant de miracles qu’il avait faits en leur présence, ils ne croyaient pas en lui,

12:37-40 Dans ces vv., Jean donna l’explication scripturaire d’une incrédulité aussi énorme que catastrophique de la part de la nation juive: cette incrédulité était non seulement prévue dans les Écritures, mais exigée par elles. Au v. 38 Jean cite #Esa 53:1, et au v. 40 il cite #Esa 6:10 (voir #Ro 10:16), qui soulignent tous deux que Dieu, dans son plan souverain, endurcit les cœurs en Israël en guise de jugement (cf. l’argumentation de Paul en #Ro 9:1-11:2). Même si un tel jugement correspondait à une décision de Dieu, il n’était pas sans rapport avec la responsabilité et la culpabilité de l’homme (voir #Jn 8:24).

 

38  afin que s’accomplît la parole qu’Esaïe, le prophète, a prononcée : Seigneur, Qui a cru à notre prédication ? Et à qui le bras du Seigneur a-t-il été révélé ?

39  Aussi ne pouvaient-ils croire, parce qu’Esaïe a dit encore:

40  Il a aveuglé leurs yeux ; et il a endurci leur cœur, De peur qu’ils ne voient des yeux, Qu’ils ne comprennent du cœur, Qu’ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse.

41  Esaïe dit ces choses, lorsqu’il vit sa gloire, et qu’il parla de lui.

Esaïe …  vit sa gloire …  parla de lui. Allusion à #Esa 6:1. Jean assimile sans ambiguïté Jésus à Dieu, l’Éternel (ou Yahvé) de l’A.T. . Par conséquent, puisque le v. 41 renvoie à Jésus, il fait de lui l’auteur de l’endurcissement judiciaire d’Israël. Cela convient à son rôle de juge (voir #Jn 5:22-23, #Jn 5:27, #Jn 5:30 ; #Jn 9:39).

 

42 ¶  Cependant, même parmi les chefs, plusieurs crurent en lui ; mais, à cause des pharisiens, ils n’en faisaient pas l’aveu, dans la crainte d’être exclus de la synagogue.

12:42-43 La mise à l’index des vv. 37-41 est suivie des exceptions des vv. 42-43 (voir #Jn 1:10-11 / 1:12-13). Le peuple semblait faire confiance à Jésus avec beaucoup plus de candeur et de ferveur que ceux des chefs d’Israël qui croyaient en lui: ils faisaient preuve d’une foi inadéquate, irrésolue, et même suspecte. Leur foi était si faible qu’ils refusèrent de s’engager dans un sens qui menacerait leur position dans la synagogue. C’est l’une des plus tristes déclarations qui soit à propos de responsables spirituels: ils préférèrent les louanges des hommes à celles de Dieu, dans leur refus de reconnaître publiquement Jésus comme le Messie et le Fils de Dieu.

 

43  Car ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu.

44 ¶  Or, Jésus s’était écrié: Celui qui croit en moi croit, non pas en moi, mais en celui qui m’a envoyé ;

45  et celui qui me voit, voit celui qui m’a envoyé.

46  Je suis venu comme une lumière dans le monde, afin que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres.

47  Si quelqu’un entend mes paroles et ne les garde point, ce n’est pas moi qui le juge ; car je suis venu non pour juger le monde, mais pour sauver le monde.

48  Celui qui me rejette et qui ne reçoit pas mes paroles a son juge ; la parole que j’ai annoncée, c’est elle qui le jugera au dernier jour.

49  Car je n’ai point parlé de moi-même ; mais le Père, qui m’a envoyé, m’a prescrit lui-même ce que je dois dire et annoncer.

50  Et je sais que son commandement est la vie éternelle. C’est pourquoi les choses que je dis, je les dis comme le Père me les a dites.

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