JOUR 5 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

17/08/2018 00:29

JOUR 5 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

 

MATTHIEU 9 ET 10

 

MATTHIEU 9

1 ¶  Jésus, étant monté dans une barque, traversa la mer, et alla dans sa ville.

 

sa ville. Capernaüm. Jésus s’y était rendu pour échapper quelque temps à la foule (#Mt 8:18).

 

2  Et voici, on lui amena un paralytique couché sur un lit. Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique : Prends courage, mon enfant, tes péchés te sont pardonnés. {*}

 

tes péchés sont pardonnés. Le fait que l’homme fut amené sur un lit indique qu’il souffrait d’une paralysie grave. Les paroles de pardon de Jésus peuvent signifier que la paralysie était la conséquence directe des péchés de cet homme. Cf. #Jn 9:1-3

 

3  Sur quoi, quelques scribes dirent au dedans d’eux : Cet homme blasphème.

 

Cet homme blasphème. Cette accusation aurait été vraie pour qui que ce soit hormis Dieu incarné, car seul celui envers qui l’on a péché jouit de la prérogative de pardonner. Les paroles de Jésus à cet homme furent donc une affirmation sans équivoque de son autorité divine.

 

4  Et Jésus, connaissant leurs pensées, dit : Pourquoi avez-vous de mauvaises pensées dans vos cœurs ?{*}

 

connaissant leurs pensées. Cf. #Mt 12:25 ; #Jn 2:24. Bien que le Seigneur Jésus se soit humilié (#Ph 2:4-8) et qu’il ait choisi de ne pas faire usage de ses prérogatives divines lors de l’incarnation (#Jn 5:30), il était néanmoins pleinement Dieu et, à ce titre, omniscient. Voir #Mr 13:32 ; #Lu 2:52.

 

5  Car, lequel est le plus aisé, de dire : Tes péchés sont pardonnés, ou de dire : Lève-toi, et marche ?{*}

 

lequel est le plus aisé. Il est certainement plus facile d’affirmer détenir le pouvoir d’absoudre les péchés que de manifester le pouvoir de guérison. Christ prouva ici qu’il avait le pouvoir de pardonner lorsqu’il guérit instantanément l’homme de sa paralysie. S’il pouvait accomplir ce qui semblait plus difficile, il pouvait faire aussi ce qui paraissait plus facile. Le pardon des péchés était pourtant l’œuvre la plus difficile des deux, puisque finalement Jésus dut sacrifier sa vie.

 

6  Or, afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés : Lève-toi, dit-il au paralytique, prends ton lit, et va dans ta maison. {*}

7  Et il se leva, et s’en alla dans sa maison.

8  Quand la foule vit cela, elle fut saisie de crainte, et elle glorifia Dieu, qui a donné aux hommes un tel pouvoir.

9 ¶  De là étant allé plus loin, Jésus vit un homme assis au lieu des péages, et qui s’appelait Matthieu. Il lui dit : Suis-moi. Cet homme se leva, et le suivit. {*}

 

assis au bureau des péages. L’humilité de Matthieu transparaît dans ce passage. Il ne cacha rien de son passé et ne présenta aucune justification. Alors que #Mr 2:14 et #Lu 5:27 emploient son nom d’autrefois (Lévi), Matthieu se désigne par le nom sous lequel il se fit connaître en tant que disciple (cf. #Mr 3:18 ; #Lu 6:15). Les collecteurs d’impôts appartenaient au groupe des personnes les plus méprisées de la société. De l’argent qu’ils récoltaient, une partie était souvent soutirée pour un gain personnel (cf. #Lu 19:8), l’autre constituait l’impôt dû à Rome. Ainsi, pour la nation juive, ils étaient non seulement des voleurs, mais encore des traîtres.

 

10  Comme Jésus était à table dans la maison, voici, beaucoup de publicains et de gens de mauvaise vie vinrent se mettre à table avec lui et avec ses disciples.

11  Les pharisiens virent cela, et ils dirent à ses disciples : Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les gens de mauvaise vie ?

 

publicains C’étaient des Israélites qui collaboraient avec les Romains dans le but de taxer d’autres Juifs et de s’enrichir personnellement. Leur nom devint un symbole des gens de la pire espèce. Cf. #Mt 9:10-11 ; #Mt 11:19 ; #Mt 18:17 ; #Mt 21:31 ; #Mr 2:14-16 ; #Lu 5:30 ; #Lu 7:25, #Lu 7:29, #Lu 7:34 ; #Lu 18:11-13. Matthieu avait été l’un d’eux.

 

12  Ce que Jésus ayant entendu, il dit : Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades.{*}

 

bien …  malades. Les pharisiens se croyaient en bonne santé, c’est-à-dire purs et saints d’un point de vue religieux. Ceux qui étaient rejetés par la société n’avaient pas cette opinion d’eux-mêmes. Le salut ne peut approcher les hommes imbus de leur propre justice.

 

13  Allez, et apprenez ce que signifie : Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices. Car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.{*}

 

Allez, et apprenez ce que signifie. Cette expression était fréquemment employée à l’encontre de ceux qui ne savaient pas ce qu’ils auraient dû savoir. Jésus cite #Os 6:6 (cf. #1S 15:22 ; #Mi 6:6-8), qui souligne la priorité absolue des préceptes moraux de la loi sur ses règles cérémonielles. Les pharisiens avaient tendance à porter toute leur attention sur l’aspect extérieur, sur la dimension rituelle et cérémonielle de la loi de Dieu, aux dépens de son contenu intérieur, éternel et moral. Cette attitude provoqua chez eux un endurcissement du cœur, conjugué à un esprit de critique et un sentiment d’autosatisfaction qui leur faisait mépriser les autres. Jésus renouvela sa réprimande sévère en #Mt 12:7.

 

14 ¶  Alors les disciples de Jean vinrent auprès de Jésus, et dirent : Pourquoi nous et les pharisiens jeûnons-nous, tandis que tes disciples ne jeûnent point ?

 

disciples de Jean. D’après Luc, c’étaient les pharisiens qui posèrent cette question ;  cf. #Mr 2:18-20). Certains membres de ce groupe devaient être encore présents à l’arrivée des disciples de Jean. Rien n’empêche de penser que les uns et les autres interrogèrent Jésus ensemble.

 

nous et les pharisiens jeûnons. Cf. #Lu 18:12.

 

15  Jésus leur répondit : Les amis de l’époux peuvent-ils s’affliger pendant que l’époux est avec eux ? Les jours viendront où l’époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront. {*}

 

alors ils jeûneront. Cette phrase indique que le jeûne est censé faire partie de la vie spirituelle (cf. #1Co 7:5). Il est associé à la tristesse (#Mt 9:14-15), la prière (#Mt 17:21), la charité (#Esa 58:3-6) et la recherche de la volonté de Dieu (#Ac 13:2-3 ; #Ac 14:23).

Jésus fit une comparaison avec un festin de noces pour expliquer que la joie des disciples d’avoir Christ parmi eux était trop grande pour le jeûne, qui était associé aux moments de tristesse et de prière intense.

 

16  Personne ne met une pièce de drap neuf à un vieil habit ; car elle emporterait une partie de l’habit, et la déchirure serait pire.{*}

 

une pièce de drap neuf à un vieil habit. Comme un morceau d’étoffe toute neuve ne peut raccommoder un tissu usé, ainsi la vérité de la nouvelle alliance ne peut être associée aux anciennes formes cérémonielles de la loi mosaïque.

 

17  On ne met pas non plus du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement, les outres se rompent, le vin se répand, et les outres sont perdues ; mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et le vin et les outres se conservent.{*}

 

du vin nouveau dans de vieilles outres. En raison de son élasticité, la peau des animaux était utilisée pour stocker du vin pendant la fermentation. Au cours de ce processus, la pression intérieure augmentait et tendait la peau. Une peau qui avait été déjà tendue manquait d’élasticité et pouvait se déchirer, mettant à mal aussi bien la peau que son contenu. Jésus utilisa cette illustration de la vie courante pour enseigner que les formes des anciens rituels, tels que les jeûnes cérémoniels que pratiquaient les pharisiens et les disciples de Jean, ne correspondaient plus au vin nouveau de la période de la nouvelle alliance (cf. #Col 2:17). Dans les deux comparaisons (vv. #Mt 9:16-17), le Seigneur disait en substance que le jeûne et leurs autres rituels n’avaient pas leur place dans l’Evangile.

 

18 ¶  Tandis qu’il leur adressait ces paroles, voici, un chef arriva, se prosterna devant lui, et dit : Ma fille est morte il y a un instant ; mais viens, impose-lui les mains, et elle vivra.

 

chef. Jaïrus (#Mr 5:22 ; #Lu 8:41) était un chef de la synagogue.

 

19  Jésus se leva, et le suivit avec ses disciples.

20  Et voici, une femme atteinte d’une perte de sang depuis douze ans s’approcha par derrière, et toucha le bord de son vêtement.

 

une perte de sang depuis douze ans. L’affliction de cette femme était due non seulement à un dysfonctionnement grave au niveau physique, mais aussi à son état permanent d’impureté rituelle (cf. #Lé 15:25-27). Cela signifiait que tout le monde l’évitait, y compris les membres de sa famille, et qu’elle était exclue du temple aussi bien que de la synagogue.

 

le bord de son vêtement. Cf. #Mt 14:36. Probablement une des franges, cousues sur les bords d’un vêtement, qui devaient rappeler à celui qui le portait d’obéir aux commandements de Dieu (#No 15:38-40 ; #De 22:12).

 

21  Car elle disait en elle-même : Si je puis seulement toucher son vêtement, je serai guérie.

 

Fallait-il qu’elle eu une grande foi pour être convaincue de la sorte… ?

 

22  Jésus se retourna, et dit, en la voyant : Prends courage, ma fille, ta foi t’a guérie Et cette femme fut guérie à l’heure même. {*}

 

t’a guérie. Littéralement « t’a sauvée ».

 

23  Lorsque Jésus fut arrivé à la maison du chef, et qu’il vit les joueurs de flûte et la foule bruyante,

 

les joueurs de flûte et la foule bruyante. L’environnement habituel, dans cette culture, à l’occasion de funérailles (cf. #2Ch 35:25). La foule comprenait généralement des pleureuses professionnelles, des femmes dont le rôle était de gémir plaintivement tout en répétant le nom du défunt et celui d’autres membres de la famille qui étaient morts récemment. Il en résultait un vacarme confus.

 

24  il leur dit : Retirez-vous ; car la jeune fille n’est pas morte, mais elle dort. Et ils se moquaient de lui. {*}

 

dort. Jésus n’était pas en train de dire que la mort annoncée de la fillette était une erreur de diagnostic. Il prédisait en fait sa résurrection. Il fit une déclaration semblable à propos de la mort de Lazare (#Jn 11:11), avant d’expliquer à ses disciples qu’il avait utilisé une métaphore (#Jn 11:14). Dans le N.T., le sommeil représente la mort (cf. #1Co 11:30 ; #1Co 15:51 ; #1Th 5:10).

 

ils se moquaient de lui. Qu’ils étaient prompts à changer leurs plaintes rémunérées en paroles de dérision !

 

25  Quand la foule eut été renvoyée, il entra, prit la main de la jeune fille, et la jeune fille se leva.

26  Le bruit s’en répandit dans toute la contrée.

27 ¶  Etant parti de là, Jésus fut suivi par deux aveugles, qui criaient : Aie pitié de nous, Fils de David !

 

Fils de David. Cf. #Mt 1:1 ; #Mt 12:23 ; #Mt 21:9, #Mt 21:15. Un titre messianique. Voir #Mt 20:29-34 pour un récit sensiblement similaire, bien que distinct.

 

28  Lorsqu’il fut arrivé à la maison, les aveugles s’approchèrent de lui, et Jésus leur dit : Croyez-vous que je puisse faire cela Oui, Seigneur, lui répondirent-ils. {*}

29  Alors il leur toucha les yeux, en disant : Qu’il vous soit fait selon votre foi. {*}

 

selon votre foi. La foi fut à la base de certaines guérisons opérées par le Seigneur (dans ce cas, ce ne fut pas celle de la personne guérie, de même qu’en #Mt 9:2 ; #Mt 15:28); dans d’autres, elle n’entrait pas en ligne de compte (vv. #Mt 8:14-16 ; #Lu 22:51).

 

30  Et leurs yeux s’ouvrirent. Jésus leur fit cette recommandation sévère : Prenez garde que personne ne le sache.{*}

 

que personne ne le sache. Répandre la nouvelle de ces miracles pouvait entraver la mission de Christ et détourner l’attention du public de son message. Marc note que c’est précisément ce qui se passa. Débordant de joie à cause du miracle, l’homme désobéit. En conséquence, Christ dut déplacer son ministère de cette ville vers le désert (#Mr 1:45).

 

31  Mais, dès qu’ils furent sortis, ils répandirent sa renommée dans tout le pays.

32  Comme ils s’en allaient, voici, on amena à Jésus un démoniaque muet.

33  Le démon ayant été chassé, le muet parla. Et la foule étonnée disait : Jamais pareille chose ne s’est vue en Israël.

34  Mais les pharisiens dirent : C’est par le prince des démons qu’il chasse les démons.

 

le prince des démons. Les pharisiens avaient suffisamment vu la puissance de Jésus à l’œuvre pour y reconnaître la puissance de Dieu. Mais, dans leur incrédulité volontaire, ils affirmèrent que Jésus agissait par la puissance de Satan. cf. #Mt 25:41 ; #Mr 3:22 ; #Lu 11:15. Après tant de manifestations de la divinité de Jésus, les pharisiens déclarèrent qu’il venait de Satan. C’était tout à l’opposé de la vérité, ils le savaient bien ; cf. #Mt 9:34 ; #Mr 3:22 ; #Lu 11:15).

 

35 ¶  Jésus parcourait toutes les villes et les villages, enseignant dans les synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume, et guérissant toute maladie et toute infirmité.

 

toute maladie. Jésus avait chassé la maladie dans une série de guérisons sans précédent, offrant ainsi le témoignage manifeste de sa divinité. Son rejet par les Juifs en fut d’autant plus odieux.

De toute l’histoire de l’A.T., aucun personnage ne manifesta autant de puissance, aucune époque ne connut autant de cas de guérison. Les guérisons physiques étaient très rares dans l’A.T. Christ choisit de montrer sa divinité en guérissant les malades, ressuscitant les morts et libérant les démoniaques. Ces actes ne servaient pas uniquement à démontrer le pouvoir du Messie sur les domaines physique et spirituel, mais aussi à exprimer la compassion de Dieu à l’égard de personnes affligées par le péché.

 

36  Voyant la foule, il fut ému de compassion pour elle, parce qu’elle était languissante et abattue, comme des brebis qui n’ont point de berger.

 

il fut ému de compassion. L’humanité de Christ lui permit d’exprimer son attitude à l’égard des pécheurs sous forme d’une passion humaine. Il fut « ému » de compassion. Dieu, étant immuable, n’est pas sujet à des fluctuations d’humeur ni à des changements d’émotions (#No 23:19), mais Christ, qui était en tous points humain, doté de toutes les dispositions humaines, fut à certains moments touché jusqu’aux larmes par la condition misérable des pécheurs (#Lu 19:41 ;). Dieu lui-même exprima une compassion similaire par l’intermédiaire des prophètes (#Ex 33:19 ; #Ps 86:15 ; #Jér 9:1 ; #Jér 13:17 ; #Jér 14:17).

 

languissante et abattue. Les besoins spirituels du peuple étaient encore plus pressants que leur besoin de guérison physique. Des ouvriers plus nombreux seraient nécessaires pour y répondre (v. #Mt 9:37).

 

37  Alors il dit à ses disciples : La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers.{*}

 

moisson. Cf. #Lu 10:1-2. Le Seigneur parlait ici de la moisson spirituelle des âmes pour le salut.

 

38  Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson.{*}

 

Priez donc. Jésus déclarait ainsi que les prières des croyants concouraient à l’accomplissement du plan de Dieu.

 

 

MATTHIEU 10

1 ¶  Puis, ayant appelé ses douze disciples, il leur donna le pouvoir de chasser les esprits impurs, et de guérir toute maladie et toute infirmité.

 

il leur donna le pouvoir. Jésus délégua ses pouvoirs aux apôtres pour démontrer clairement que lui et son royaume étaient souverains sur les domaines physique et spirituel, les effets du péché et l’action de Satan. Ce fut une manifestation de puissance sans précédent, dont l’histoire de la rédemption n’avait jusque-là jamais été témoin. Elle annonçait l’arrivée du Messie et lui rendait témoignage, ainsi qu’aux apôtres qui allaient prêcher son Evangile. Cette puissance fut un avant-goût de la puissance que Christ manifestera dans son royaume terrestre lorsque Satan sera lié (#Ap 20) et que la malédiction contre la vie physique aura pris fin (#Esa 65:20-25).

 

2  Voici les noms des douze apôtres. Le premier, Simon appelé Pierre, et André, son frère ; Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère ;

 

10:1-2

disciples …  apôtres. « Disciple » désigne en grec une personne qui apprend, qui est enseignée par une autre. « Apôtres » renvoie à des messagers qualifiés qui sont envoyés en mission. Les deux termes soulignent différents aspects de leur appel.

 

les noms des douze apôtres. Les douze sont toujours énumérés dans un ordre similaire (cf. #Mr 3:16-19 ; #Lu 6:13-16 ; #Ac 1:13): Pierre est toujours cité en premier; la liste contient trois groupes de quatre personnes, toujours dans le même ordre, et le premier nom à l’intérieur de chacun d’eux est toujours le même; l’ordre des noms à l’intérieur de ces groupes peut varier, mais Judas l’Iscariot vient toujours en dernier.

 

Pierre …  André …  Jacques …  et Jean. Le premier groupe de quatre nous est le plus familier. Ces deux paires de frères, tous des pêcheurs, forment une sorte de cercle intime de disciples qui est souvent présenté comme le plus proche de Jésus.

 

3  Philippe, et Barthélemy ; Thomas, et Matthieu, le publicain ; Jacques, fils d’Alphée, et Thaddée ;

 

Jacques, fils d’Alphée. Il existe quatre personnages nommés Jacques dans le N.T.:

1° l’apôtre Jacques, frère de Jean ; Ce Jacques est facile à distinguer de ses homonymes dans le N.T., car il est toujours mentionné avec son frère Jean. Son martyre sous Hérode Agrippa Ier marqua le début d’une période de graves persécutions de l’Eglise primitive (#Ac 12:2). Pour plus d’informations sur les autres personnages nommés Jacques,

2° le disciple mentionné dans ce passage, aussi appelé « Jacques le mineur » (#Mr 15:40);

3° Jacques, père de Jude (non pas l’Iscariot, #Lu 6:16);

4° Jacques, le demi-frère du Seigneur (#Ga 1:19 ; #Mr 6:3), auteur de l’épître qui porte son nom, qui joua par ailleurs un rôle de premier plan dans l’Eglise naissante de Jérusalem (#Ac 12:17 ; #Ac 15:13 ; #Ga 1:19).

 

Thaddée. Dans d’autres passages, il est appelé Jude, fils de Jacques (#Lu 6:16 ; #Ac 1:13).

 

4  Simon le Cananite, et Judas l’Iscariot, celui qui livra Jésus.

 

Simon le Cananite. C’est-à-dire de Cana. Les manuscrits les plus anciens portent un terme proche qui pourrait désigner un membre du parti des Zélotes, un groupe déterminé à renverser l’occupation romaine d’Israël. En #Ac 1:13 il est appelé « Simon le Zélote ». Il fut probablement un membre du parti zélote avant de venir à Christ. Cela n’implique pas que ce Simon soit natif de Cana. Il faut plutôt y voir un dérivé du mot araméen signifiant « faire preuve de zèle », utilisé à propos de ceux qui présentaient du zèle pour observer la loi. Luc utilise le mot dérivé du grec pour signifier « le Zélote »

 

5 ¶  Tels sont les douze que Jésus envoya, après leur avoir donné les instructions suivantes : N’allez pas vers les païens, et n’entrez pas dans les villes des Samaritains ;{*}

 

10:5 à 11:1

Ce passage correspond au deuxième des 5 grands discours rapportés dans Matthieu.

 

N’allez pas vers les païens. Christ n’interdisait pas aux disciples de prêcher aux non-Juifs ou aux Samaritains s’ils les croisaient sur leur chemin, mais il leur demandait d’apporter le message en premier lieu au peuple de l’alliance, dans les régions avoisinantes (cf. #Ro 1:16).

 

6  allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël.{*}

 

les brebis perdues de la maison d’Israël. Cf. #Mt 15:24 ; #Jér 50:6. Jésus précisa encore davantage cette priorité lorsqu’il dit que l’Evangile était destiné à ceux qui reconnaissaient avoir besoin d’un médecin (#Lu 5:31-32) parce qu’ils se savaient spirituellement malades (#Mt 9:13).

 

7  Allez, prêchez, et dites: Le royaume des cieux est proche.{*}

 

proche. Dans une certaine mesure, le royaume est déjà présent, bien que sa plénitude sa réalisation complète - soit encore à venir.

 

8  Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement.{*}

 

Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. Jésus leur accordait un grand pouvoir, celui de guérir les malades et de ressusciter les morts. S’ils avaient perçu de l’argent pour l’exercice de ces dons, ils auraient à coup sûr pu se constituer une petite fortune. Mais le message de grâce qu’ils devaient prêcher en aurait souffert. Jésus leur interdit donc de réclamer de l’argent pour leur ministère. Cependant, ils avaient le droit d’accepter un soutien afin de pouvoir répondre à leurs besoins vitaux, car un ouvrier est digne d’un tel soutien (v. #Mt 10:10).

 

9  Ne prenez ni or, ni argent, ni monnaie, dans vos ceintures ;{*}

10  ni sac pour le voyage, ni deux tuniques, ni souliers, ni bâton ; car l’ouvrier mérite sa nourriture.{*}

 

10 :9-10

De légères différences entre Matthieu, Marc et Luc ont embarrassé certains. Selon Mt 10:9-10 les disciples ne devaient pas prendre de bâtons; mais #Mr 6:8 interdit tout « si ce n’est un bâton ». #Mr 6:9 enjoint de « chausser des sandales », tandis que #Mt 10:10 inclut les souliers parmi les choses à ne pas prendre. En réalité, #Mt 10:10 et ce v. interdisent d’emmener des sandales et des bâtons supplémentaires. Les disciples ne devaient pas emporter de bagages dans leur tournée, mais partir uniquement avec les vêtements qu’ils avaient sur eux.

Les restrictions relatives aux objets qu’ils pouvaient emporter avec eux furent spécifiques à cette mission uniquement. (Voir #Lu 22:36 où, pour une mission ultérieure, Christ donna des instructions tout à fait différentes.) Elles avaient pour but de leur apprendre à compter sur le Seigneur pour répondre à leurs besoins, par l’intermédiaire des personnes envers lesquelles ils exerceraient leur ministère. Inversement, ceux qui reçurent la bénédiction grâce à leur ministère pouvaient ainsi apprendre la nécessité de soutenir les serviteurs de Christ. Cf. #1Ti 5:18.

 

11  Dans quelque ville ou village que vous entriez, informez-vous s’il s’y trouve quelque homme digne de vous recevoir ; et demeurez chez lui jusqu’à ce que vous partiez.{*}

12  En entrant dans la maison, saluez-la ;{*}

13  et, si la maison en est digne, que votre paix vienne sur elle ; mais si elle n’en est pas digne, que votre paix retourne à vous.{*}

 

paix. C’est l’équivalent du mot hébreu schalom, qui désigne la prospérité, le bien-être ou la bénédiction.

 

14  Lorsqu’on ne vous recevra pas et qu’on n’écoutera pas vos paroles, sortez de cette maison ou de cette ville et secouez la poussière de vos pieds.{*}

 

vos paroles. Il s’agissait d’enseigner en priorité que le Roi était venu et que son royaume était proche. Ce message constituait le cœur de leur prédication. Les signes et les miracles avaient pour fonction de témoigner de l’authenticité de leur message.

 

secouez la poussière de vos pieds. Les Juifs avaient pour coutume de secouer la poussière de leurs pieds  en signe de dédain - lorsqu’ils revenaient des régions habitées par des non-Juifs. Paul et Barnabas le firent après leur expulsion d’Antioche (#Ac 13:51). Pour les apôtres, c’était une marque de protestation visible indiquant qu’à leurs yeux ce lieu ne valait pas plus qu’une ville païenne.

 

15  Je vous le dis en vérité : au jour du jugement, le pays de Sodome et de Gomorrhe sera traité moins rigoureusement que cette ville-là.{*}

 

Sodome …  Gomorrhe. Ces 5 villes et la région qui les entourait furent jugées sans avertissement et avec une extrême sévérité.

 

16 ¶  Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents, et simples comme les colombes.{*}

 

loups. Cette expression fut employée pour décrire les faux prophètes qui persécutent les prophètes authentiques et qui cherchent à détruire l’Eglise (cf. #Mt 7:15 ; #Lu 10:3 ; #Ac 20:29).

 

17  Mettez-vous en garde contre les hommes ; car ils vous livreront aux tribunaux, et ils vous battront de verges dans leurs synagogues ;{*}

 

vous livreront. Dans ce contexte, ce verbe est un terme technique qui signifie livrer un prisonnier pour son châtiment. De nombreux gouvernements ont officiellement intégré la persécution des croyants à leur pratique politique. De telles persécutions fournissent l’occasion de témoigner de la vérité de l’Evangile. Cf. #Jn 16:1-4 ; #2Ti 4:16.

 

18  vous serez menés, à cause de moi, devant des gouverneurs et devant des rois, pour servir de témoignage à eux et aux païens.{*}

19  Mais, quand on vous livrera, ne vous inquiétez ni de la manière dont vous parlerez ni de ce que vous direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à l’heure même ;{*}

 

ne vous inquiétez. Cela ne signifie pas que les enseignants et les serviteurs de Dieu puissent se passer de préparation à leurs tâches spirituelles courantes. Citer ce passage et d’autres semblables (#Lu 21:12-15 ; #Mt 10:19) pour justifier une attitude négligente en matière d’étude et de méditation revient à tordre le sens évident de l’Ecriture. Ce v., qui a pour but de réconforter les victimes de la persécution en danger de mort, ne fournit aucune excuse à la paresse dans le ministère. La même expression est employée au v. 22 pour parler de l’attention portée aux besoins matériels. Dans aucun de ces passages Jésus ne condamna un labeur et une préparation légitimes. Il promit le secours du Saint-Esprit au temps de la persécution, lors duquel aucune préparation n’est possible.

 

20  car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous.{*}

21  Le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant ; les enfants se soulèveront contre leurs parents, et les feront mourir.{*}

22  Vous serez haïs de tous, à cause de mon nom ; mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé.{*}

 

celui qui persévérera jusqu’à la fin. Cf. #Mt 10:22. Ceux qui persévèrent sont ceux-là mêmes qui sont sauvés, par opposition à ceux dont l’amour se refroidit (v. #Mt 24:12). Cela ne signifie pas que la persévérance soit garante du salut. Dans maints passages, l’Ecriture enseigne précisément le contraire : c’est Dieu qui assure notre persévérance, et cela fait partie de son œuvre de salut. Les vrais croyants sont « gardés par la foi pour le salut » (#1Pi 1:5). La garantie de notre persévérance est gravée dans la promesse de la nouvelle alliance. Dieu dit : « Je mettrai ma crainte dans leur cœur, afin qu’ils ne s’éloignent pas de moi » (#Jér 32:40). Ceux qui chutent et s’éloignent de Christ prouvent de manière formelle qu’ils n’ont jamais été de vrais croyants (#1Jn 2:19). Cependant, le fait que Dieu est le garant de notre persévérance ne signifie pas pour autant que nous devions rester passifs dans ce processus. Il nous garde « par la foi » (#1Pi 1:5), par notre foi. L’Ecriture nous invite quelquefois à retenir fermement notre foi (#Hé 10:23 ; #Ap 3:11) ou nous met en garde contre la chute (#Hé 10:26-29). De tels avertissements n’annulent pas les nombreuses promesses qui parlent de la persévérance des vrais croyants (#Jn 10:28-29 ; #Ro 8:38-39 ; #1Co 1:8-9 ; #Ph 1:6). Les avertissements et les appels font au contraire partie des moyens que Dieu utilise pour préserver notre persévérance dans la foi. Il est intéressant de remarquer que les avertissements et les promesses vont souvent de pair. Ainsi, p. ex., lorsque Jude exhorte les croyants à se maintenir « dans l’amour de Dieu » (#Jude 21), il les oriente aussitôt vers Dieu, « qui peut vous préserver de toute chute » (#Jude 24).

 

23  Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre. Je vous le dis en vérité, vous n’aurez pas achevé de parcourir les villes d’Israël que le Fils de l’homme sera venu.{*}

 

10:21-23

Ces vv. ont une portée eschatologique évidente qui dépasse le cadre de la mission en cours des disciples. Les persécutions décrites ici semblent appartenir à la période de tribulation qui précède le retour de Christ, auquel le v. 23 fait allusion.

 

24  Le disciple n’est pas plus que le maître, ni le serviteur plus que son seigneur.{*}

 

pas plus. Si l’enseignant (Christ) souffre, il en sera de même de ses élèves. Si les gens accablent le Maître de blasphèmes, ils maudiront aussi ses serviteurs. C’était la promesse de persécutions à venir. Cf. #Jn 15:20.

 

25  Il suffit au disciple d’être traité comme son maître, et au serviteur comme son seigneur. S’ils ont appelé le maître de la maison Béelzébul, à combien plus forte raison appelleront-ils ainsi les gens de sa maison !{*}

 

Béelzébul. La divinité des Philistins, associée à une idolâtrie satanique. Le nom finit par représenter Satan, le prince des démons

Ce terme désignait à l’origine Baal-Zébul (« Baal, le prince »), la divinité principale de la ville philistine d’Ekron, que les Israélites nommaient avec dédain Baal-Zébub (« maître des mouches »).

 

26  Ne les craignez donc point ; car il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu.{*}

27  Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en plein jour ; et ce qui vous est dit à l’oreille, prêchez-le sur les toits.{*}

28  Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans la géhenne.{*}

 

craignez. C’est Dieu qui fait périr dans la géhenne. Cf. #Lu 12:5. Les persécuteurs ne peuvent faire souffrir que le corps.

 

29  Ne vend-on pas deux passereaux pour un sou ? Cependant, il n’en tombe pas un à terre sans la volonté de votre Père.{*}

 

sans la volonté de votre Père. Et non seulement « sans qu’il le sache ». Jésus enseigne que, dans sa providence, Dieu décide du moment et des circonstances d’événements aussi insignifiants que la mort d’un moineau. Même le nombre de cheveux de notre tête est sous le contrôle de sa volonté souveraine (v. #Mt 10:30). En d’autres termes, la providence divine dirige les menus détails de la vie, y compris dans les domaines les plus terre-à-terre. La souveraineté de Dieu est ici affirmée avec force.

 

30  Et même les cheveux de votre tête sont tous comptés.{*}

31  Ne craignez donc point : vous valez plus que beaucoup de passereaux.{*}

32  C’est pourquoi, quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père qui est dans les cieux ;{*}

 

se déclarera …  pour moi. Celui qui reconnaît Christ en tant que Seigneur dans la vie ou dans la mort, si cela est nécessaire, sera reconnu par le Seigneur devant Dieu comme l’un des siens.

 

33  mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est dans les cieux.{*}

celui qui me reniera devant les hommes. Ce passage parle d’un reniement qui conduit à la damnation de l’âme. Il ne vise pas une faiblesse passagère semblable à celle dont Pierre se rendit coupable (#Lu 22:56-62), mais le péché de ceux qui rejettent la vérité révélée et ferment les yeux aux preuves, par crainte, honte, négligence, tendance à temporiser ou amour du monde, ceux qui refusent de confesser Christ comme leur Sauveur et leur Roi jusqu’au moment où il sera trop tard.

 

34  Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée.{*}

 

pas …  la paix, mais l’épée. Bien que l’objectif ultime de l’Evangile soit d’apporter la paix avec Dieu (#Jn 14:27 ; #Ro 8:6), son résultat immédiat est souvent un conflit. La conversion à Christ peut avoir pour effet une tension dans les relations familiales (vv. #Mt 10:35-36), la persécution, et même le martyre. Le fait de suivre Christ implique une volonté capable de faire face à de tels obstacles (vv. #Mt 10:32-33, #Mt 10:37-39). Bien qu’il soit appelé le « Prince de la paix » (#Esa 9:5), Christ désire que chacun sache que la vie de ceux qu’il appelle ne sera pas exempte de tout conflit.

 

35  Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère ;{*}

36  et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison.{*}

 

10:35-36

Citation basée sur #Mi 7:6.

 

37  Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ;{*}

38  celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n’est pas digne de moi.{*}

 

prend pas sa croix. Pour la première fois, Jésus parlait de la « croix » à ses disciples. Cette mention évoquait pour eux une mort violente et dégradante. Jésus exigeait d’eux un engagement total, y compris jusqu’à la mort physique. Cet appel à la soumission inconditionnelle ferait désormais partie du message qu’ils auraient à annoncer aux autres. Le même appel à la consécration pour Christ, à la vie et à la mort, est repris en #Mt 16:24 ; #Mr 8:34 ; #Lu 9:23 ; #Lu 14:27. Ceux qui viennent à Christ avec une foi faite de renoncement à soi-même obtiendront la vie éternelle et véritable (v. #Mt 10:39).

 

39  Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera.{*}

40  Celui qui vous reçoit me reçoit, et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé.{*}

 

Celui qui vous reçoit me reçoit. Christ vit en son peuple. En retour, ses disciples se présentent en son nom comme ses ambassadeurs (#2Co 5:20). Ainsi, le traitement qui leur est accordé s’étend à leur Seigneur (cf. #Mt 18:5 ; #Mt 25:45 ; #Lu 9:48).

 

41  Celui qui reçoit un prophète en qualité de prophète recevra une récompense de prophète, et celui qui reçoit un juste en qualité de juste recevra une récompense de juste.{*}

 

en qualité de prophète …  en qualité de juste. Cette parole constitue le prolongement du principe exposé au v. 40: accueillir les émissaires de Christ revient à accueillir Christ lui-même (cf. #Mt 25:40).

 

42  Et quiconque donnera seulement un verre d’eau froide à l’un de ces petits parce qu’il est mon disciple, je vous le dis en vérité, il ne perdra point sa récompense.{*}

 

ces petits. Les croyants. C’est ainsi que Jésus définit la conversion. Comme dans les béatitudes, la foi est présentée ici comme l’attitude de ceux qui reconnaissent n’avoir aucune ressource propre et déclarent, simplement et en toute confiance, leur dépendance totale. Tels des enfants, ils n’ont à leur compte aucune œuvre personnelle qui pourrait leur servir de recommandation.

 

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