JOUR 52 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

03/10/2018 00:37

JOUR 52 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

 

ACTES 14 ET 15

 

ACTES 14 * 1 à 28

 

1 ¶  A Icone, Paul et Barnabas entrèrent ensemble dans la synagogue des Juifs, et ils parlèrent de telle manière qu’une grande multitude de Juifs et de Grecs crurent.

Icone. Ville située à environ 130 km au sud-est d’Antioche de Pisidie, lieu de brassage de cultures représentées par ses habitants : des Phrygiens, natifs de la région, des Grecs, des Juifs et des colonisateurs romains.

 

2  Mais ceux des Juifs qui ne crurent point excitèrent et aigrirent les esprits des païens contre les frères.

3  Ils restèrent cependant assez longtemps à Icone, parlant avec assurance, appuyés sur le Seigneur, qui rendait témoignage à la parole de sa grâce et permettait qu’il se fît par leurs mains des prodiges et des miracles.

permettait …  des prodiges et des miracles. De tels actes de puissance divine confirmaient que Paul et Barnabas apportaient un message de la part de Dieu.

 

4  La population de la ville se divisa: les uns étaient pour les Juifs, les autres pour les apôtres.

apôtres. Barnabas n’était pas un apôtre au même titre que Paul et les douze, puisqu’il n’avait pas été appelé par Christ et n’était pas un témoin de sa résurrection. Il est plus judicieux de traduire ici le mot « apôtres » par « envoyés » (cf. #2Co 8:23 ; #Ph 2:25), d’autant que le verbe correspondant signifie « envoyer ». Les douze et Paul étaient des « apôtres (apostolos) de Christ » (#2Co 11:13 ; #1Th 2:6), tandis que Barnabas et d’autres étaient des « envoyés (apostolos) des Églises » (#2Co 8:23).

 

5  Et comme les païens et les Juifs, de concert avec leurs chefs, se mettaient en mouvement pour les outrager et les lapider,

les lapider. C’est un indice que les instigateurs de l’opposition étaient juifs, puisque la lapidation était une forme d’exécution juive, habituelle pour les cas de blasphème.

 

6  Paul et Barnabas, en ayant eu connaissance, se réfugièrent dans les villes de la Lycaonie, à Lystre et à Derbe, et dans la contrée d’alentour.

dans les villes de la Lycaonie, à Lystre et à Derbe. La Lycaonie était une région de la province romaine de Galatie. Lystre se situait à une trentaine de kilomètres d’Icone et était la ville d’origine de Loïs, Eunice et Timothée (#Ac 16:1 ; #2Ti 1:5). Luc ne mentionne aucune synagogue à Lystre; la ville comptait probablement une population juive peu nombreuse, puisque Paul y commença son ministère en prêchant à la foule. Derbe se trouvait à environ 65 km au sud-est de Lystre.

 

7  Et ils y annoncèrent la bonne nouvelle.

8 ¶  A Lystre, se tenait assis un homme impotent des pieds, boiteux de naissance, et qui n’avait jamais marché.

9  Il écoutait parler Paul. Et Paul, fixant les regards sur lui et voyant qu’il avait la foi pour être guéri,

10  dit d’une voix forte : Lève-toi droit sur tes pieds. Et il se leva d’un bond et marcha.

11  A la vue de ce que Paul avait fait, la foule éleva la voix, et dit en langue lycaonienne : Les dieux sous une forme humaine sont descendus vers nous.

en langue lycaonienne. Paul et Barnabas ne pouvaient pas comprendre les intentions de la foule.

14:11-13 Cette réaction étrange des habitants de Lystre avait sa source dans le folklore local. Selon la tradition, les dieux Jupiter et Mercure avaient un jour visité Lystre incognito, en demandant l’hospitalité. Tous les habitants avaient refusé de les accueillir, à l’exception d’un couple de vieux paysans, Philémon et Baucis. En guise de vengeance, les dieux avaient noyé la ville sous les flots d’un déluge. Ils avaient cependant épargné les deux vieux, transformé leur humble chaumière en temple, et les y avaient établis en tant que prêtre et prêtresse. Décidés à ne pas répéter l’erreur de leurs ancêtres, les habitants de Lystre s’empressèrent de manifester leur bonne volonté à l’égard des apôtres qu’ils prenaient pour Jupiter et Mercure.

 

12  Ils appelaient Barnabas Jupiter, et Paul Mercure, parce que c’était lui qui portait la parole.

13  Le prêtre de Jupiter, dont le temple était à l’entrée de la ville, amena des taureaux avec des bandelettes vers les portes, et voulait, de même que la foule, offrir un sacrifice.

 

Le prêtre de Jupiter. De par sa fonction, c’était lui qui devait conduire le peuple dans l’adoration des deux hommes considérés comme des dieux.

 

14  Les apôtres Barnabas et Paul, ayant appris cela, déchirèrent leurs vêtements, et se précipitèrent au milieu de la foule,

déchirèrent leurs vêtements. C’est ainsi que les Juifs exprimaient l’horreur et l’indignation devant un blasphème. Ce geste était normalement l’expression d’une profonde douleur (#2R 19:1 ; #Job 1:20 ; #Jér 36:24). Le souverain sacrificateur n’avait pas le droit de déchirer ses vêtements (#Lé 10:6 ; #Lé 21:10), mais le Talmud accordait une exception pour les souverains sacrificateurs qui étaient témoins d’un blasphème. La douleur affichée de Caïphe était aussi fausse que l’accusation de blasphème portée contre Jésus ; en réalité, il jubilait à l’idée d’avoir enfin trouvé un prétexte pour l’accuser (v. #Mt 26:60).

 

15  en s’écriant : O hommes, pourquoi agissez-vous de la sorte ? Nous aussi, nous sommes des hommes de la même nature que vous ; et, vous apportant une bonne nouvelle, nous vous exhortons à renoncer à ces choses vaines, pour vous tourner vers le Dieu vivant, qui a fait le ciel, la terre, la mer, et tout ce qui s’y trouve.

choses vaines. Une description adéquate de l’idolâtrie et des fausses religions.

14:15-17 Les païens qui composaient la foule de Lystre n’avaient aucune connaissance de l’A.T., c’est pourquoi Paul adapte son message à son auditoire. Au lieu de proclamer le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, il fait appel à la connaissance universelle, accessible par la raison, de Celui qui a tout créé (cf. #Ac 17:22-26 ; #Jon 1:9).

 

16  Ce Dieu, dans les âges passés, a laissé toutes les nations suivre leurs propres voies,

a laissé toutes les nations. La voie qu’elles avaient prise est décrite en #Ro 1:18-32.

 

17  quoiqu’il n’ait cessé de rendre témoignage de ce qu’il est, en faisant du bien, en vous dispensant du ciel les pluies et les saisons fertiles, en vous donnant la nourriture avec abondance et en remplissant vos cœurs de joie.

il n’ait cessé de rendre témoignage. La providence de Dieu et sa puissance créatrice témoignent de l’existence de Dieu à la raison humaine (#Ro 1:18-20); il en va de même pour la conscience de l’homme, qui est le siège de la loi morale divine (#Ro 2:13-15).

 

18  A peine purent-ils, par ces paroles, empêcher la foule de leur offrir un sacrifice.

19 ¶  Alors survinrent d’Antioche et d’Icone des Juifs qui gagnèrent la foule, et qui, après avoir lapidé Paul, le traînèrent hors de la ville, pensant qu’il était mort.

lapidé Paul …  pensant qu’il était mort. Paul ne mourut pas de cette lapidation, contrairement aux affirmations de certains, qui relient cet événement à son expérience au troisième ciel décrite en #2Co 12. Le verbe grec employé ici signifie généralement « supposer quelque chose qui n’est pas vrai »; la supposition de la foule devait donc être fausse, et Paul n’était pas mort. Un autre argument parle en faveur de cette conclusion : si Paul était mort et ressuscité, pourquoi Luc ne mentionnerait-il pas un événement d’une telle ampleur? Enfin, les dates de cette lapidation et de la vision du troisième ciel ne correspondent pas.

 

20  Mais, les disciples l’ayant entouré, il se leva, et entra dans la ville. Le lendemain, il partit pour Derbe avec Barnabas.

Derbe. Derbe se trouvait à environ 65 km au sud-est de Lystre.

 

21  Quand ils eurent évangélisé cette ville et fait un certain nombre de disciples, ils retournèrent à Lystre, à Icone et à Antioche,

22  fortifiant l’esprit des disciples, les exhortant à persévérer dans la foi, et disant que c’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu.

royaume de Dieu. Cf. #Ac 8:12 ; #Ac 14:22 ; #Ac 19:8 ; #Ac 20:25 ; #Ac 28:23, #Ac 28:31. Ici, cette expression renvoie au domaine du salut et désigne le règne divin sur le cœur des croyants  cf. #Ac 17:7 ; #Col 1:13-14 ; #Ap 11:15 ; #Ap 12:10). C’était le thème dominant dans tout le ministère terrestre de Christ (cf. #Mt 4:23 ; #Mt 9:35 ; #Mr 1:15 ; #Lu 4:43 ; #Lu 9:2 ; #Jn 3:3-21).

 

23  Ils firent nommer des anciens dans chaque Église, et, après avoir prié et jeûné, ils les recommandèrent au Seigneur, en qui ils avaient cru.

24  Traversant ensuite la Pisidie, ils vinrent en Pamphylie,

Pisidie. Une région montagneuse et accidentée qui n’offrait aucune possibilité pour l’évangélisation.

Pamphylie. Perge était l’une des villes les plus importantes de la province romaine de Pamphylie, en Asie Mineure, située à quelque 320 km au nord de Chypre.

 

25  annoncèrent la parole à Perge, et descendirent à Attalie.

26  De là ils s’embarquèrent pour Antioche, d’où ils avaient été recommandés à la grâce de Dieu pour l’œuvre qu’ils venaient d’accomplir.

De là. C’est ainsi que prit fin le premier voyage missionnaire de Paul.

Antioche. Ville située à environ 320 km au nord de Sidon. C’était une métropole du paganisme, la troisième plus grande ville de l’Empire romain après Rome et Alexandrie.

 

27  Après leur arrivée, ils convoquèrent l’Église, et ils racontèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux nations la porte de la foi.

28  Et ils demeurèrent assez longtemps avec les disciples.

 

assez longtemps. Environ une année.




ACTES 15 * 1 à 41

 

1 ¶  Quelques hommes, venus de la Judée, enseignaient les frères, en disant: Si vous n’êtes circoncis selon le rite de Moïse, vous ne pouvez être sauvés.

Quelques hommes. Des judaïsants, des faux docteurs qui s’étaient érigés en gardiens du légalisme et qui répandaient la doctrine du salut par les œuvres.

de Judée. La région où se trouvait Jérusalem.

Si vous n’êtes circoncis …  vous ne pouvez être sauvés. Cf. v. #Ac 15: 24. C’était l’hérésie propagée par les judaïsants.

15:1-30 Tout au long de l’histoire, les responsables de l’Église ont eu à régler des questions de doctrine. Les historiens font état de sept conciles œcuméniques dans les débuts de l’Église, parmi lesquels ceux de Nicée (325) et de Chalcédoine (451) sont considérés comme les plus marquants. Cependant, le plus important d’entre eux fut incontestablement le premier celui de Jérusalem - car il définissait la réponse à une question doctrinale essentielle : « Que doit-on faire pour être sauvé ? » Les apôtres et les anciens s’opposèrent aux tentatives d’imposer le légalisme et le ritualisme en tant que conditions préalables au salut. Ils affirmèrent une fois pour toutes que le salut s’obtient uniquement par grâce, par la foi en Christ seul.

 

2  Paul et Barnabas eurent avec eux un débat et une vive discussion ; et les frères décidèrent que Paul et Barnabas, et quelques-uns des leurs, monteraient à Jérusalem vers les apôtres et les anciens, pour traiter cette question.

monteraient à Jérusalem. Même sans le nom de la ville où Paul se rendit d’abord les mots « à Jérusalem » sont absents du texte grec - la description de sa situation géographique permet aisément de déterminer qu’il s’agissait de Jérusalem. Comme la ville surplombait les environs, ceux qui s’y rendaient devaient « monter », et ceux qui la quittaient devaient « descendre ». Paul dut aussi revenir à Jérusalem afin d’accomplir son vœu. Ainsi prit fin le deuxième voyage missionnaire.

anciens. Les dirigeants de l’Église de Jérusalem C’est la première mention des hommes qui occupaient la fonction de responsables dans les diverses assemblées (#Ac 15: 4, #Ac 15: 6, #Ac 15:22-23 ; #Ac 16: 4 ; #Ac 21: 18). C’était un collège d’hommes pieux chargés de conduire l’Église, et ils allaient bientôt jouer un rôle de plus en plus important, à la suite des apôtres et des prophètes, qui avaient, eux, un rôle fondateur (cf. #Ep 2:20 ; #Ep 4:11).

 

.3  Après avoir été accompagnés par l’Église, ils poursuivirent leur route à travers la Phénicie et la Samarie, racontant la conversion des païens, et ils causèrent une grande joie à tous les frères.

4  Arrivés à Jérusalem, ils furent reçus par l’Église, les apôtres et les anciens, et ils racontèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux.

Paul, Barnabas et les autres racontèrent en détail les nombreux actes que Dieu avait accomplis par leur intermédiaire. Ils apportèrent sans aucun doute suffisamment de preuves de l’authenticité du salut des païens (cf. #Ac 10:44-48 ; #Ac 11:17-18).

 

5  Alors quelques-uns du parti des pharisiens, qui avaient cru, se levèrent, en disant qu’il fallait circoncire les païens et exiger l’observation de la loi de Moïse.

6 ¶  Les apôtres et les anciens se réunirent pour examiner cette affaire.

7  Une grande discussion s’étant engagée, Pierre se leva, et leur dit : Hommes frères, vous savez que dès longtemps Dieu a fait un choix parmi vous, afin que, par ma bouche, les païens entendissent la parole de l’Évangile et qu’ils crussent.

Pierre se leva. Pierre prononça le premier des trois discours du concile, un discours qui compte parmi les défenses les plus vigoureuses du salut par grâce dans l’Écriture. L’apôtre commence par rappeler la manière dont Dieu a sauvé les païens dans les premiers jours de l’Église : sans exigence de circoncision ni de respect de la loi ou des rituels. Il prend comme exemple le salut de Corneille et de sa maison (#Ac 10:44-48 ; #Ac 11:17-18). Si Dieu n’avait alors requis aucune condition en plus de la foi, les légalistes n’avaient aucun droit d’en exiger.

par ma bouche. Voir #Ac 10:1-48.

 

8  Et Dieu, qui connaît les cœurs, leur a rendu témoignage, en leur donnant le Saint-Esprit comme à nous ;

leur donnant le Saint-Esprit. Les judaïsants auraient pu prétendre que Corneille et les autres ne pouvaient être sauvés, puisqu’ils ne satisfaisaient pas aux exigences des légalistes. Pierre devance cet argument en soulignant que Dieu leur a donné le Saint-Esprit, preuve de l’authenticité de leur salut.

 

9  il n’a fait aucune différence entre nous et eux, ayant purifié leurs cœurs par la foi.

10  Maintenant donc, pourquoi tentez-vous Dieu, en mettant sur le cou des disciples un joug que ni nos pères ni nous n’avons pu porter ?

un joug. Allusion à la loi et au légalisme des scribes et des pharisiens (#Mt 23: 4 ; cf. #Lu 11:46). Les légalistes désiraient que les païens portent le poids qu’eux-mêmes ne voulaient pas porter.

 

11  Mais c’est par la grâce du Seigneur Jésus que nous croyons être sauvés, de la même manière qu’eux.

par la grâce du Seigneur Jésus. Une puissante affirmation du salut par grâce, par la foi seule. La justification est un don de grâce que Dieu accorde au pécheur repentant et croyant, indépendamment de son mérite ou de ses œuvres

 

12  Toute l’assemblée garda le silence, et l’on écouta Barnabas et Paul, qui racontèrent tous les miracles et les prodiges que Dieu avait faits par eux au milieu des païens.

Barnabas et Paul. Ils prononcèrent le deuxième discours, dans lequel ils racontèrent l’œuvre de Dieu accomplie parmi les païens, fruit de leur premier voyage missionnaire.

les miracles et les prodiges. Cf. #Ac 4:30 ; #Ac 5:12 ; #Ac 14: 3 ; #Ac 15: 12. Le terme de « prodiges » renvoie à un aspect extraordinaire, effrayant, qui suscite l’étonnement des gens, tandis que « miracles » (grec « signes ») renvoie à la puissance de Dieu à l’œuvre derrière ces manifestations. Les événements surnaturels n’ont aucune valeur s’ils n’orientent pas les regards vers Dieu et vers sa vérité. De telles œuvres furent généralement accomplies par les apôtres (#Ac 5:12-16) et leurs collaborateurs (#Ac 6:8), grâce à l’action du Saint-Esprit, dans le but de confirmer leur rôle de messagers de la vérité divine. Cf. #2Co 12:12 ; #Hé 2:3-4.

 

13  Lorsqu’ils eurent cessé de parler, Jacques prit la parole, et dit : Hommes frères, écoutez-moi !

Jacques prit la parole. Il prononça le troisième discours en faveur du salut par grâce, en montrant la cohérence parfaite entre le plan divin pour le salut des païens dans l’avenir et l’œuvre de Dieu en cours.

 

14  Simon a raconté comment Dieu a d’abord jeté les regards sur les nations pour choisir du milieu d’elles un peuple qui portât son nom.

un peuple qui porte son nom. Cf. #Mal 2:2, #Mal 2:5 ; #3Jn 7.

15  Et avec cela s’accordent les paroles des prophètes, selon qu’il est écrit:

15:15-17 Jacques cita une prophétie d’Amos (#Am 9:11-12) relative au millénium afin de prouver que le salut des païens n’était pas contraire au plan de Dieu pour Israël. En réalité, les messagers de Dieu annonceront le salut aux païens dans le royaume (#Za 8:20-23).

 

16  Après cela, je reviendrai, et je relèverai de sa chute la tente de David, J’en réparerai les ruines, et je la redresserai,

17  Afin que le reste des hommes cherche le Seigneur, Ainsi que toutes les nations sur lesquelles mon nom est invoqué, Dit le Seigneur, qui fait ces choses,

toutes les nations …  mon nom est invoqué. Jacques voulait montrer qu’Amos ne parlait pas de païens qui deviendraient des prosélytes du judaïsme. S’il est vrai que les païens pourront être sauvés dans le royaume sans devenir juifs, ils n’ont pas plus besoin de le devenir dans le temps présent.

 

18  Et à qui elles sont connues de toute éternité.

19  C’est pourquoi je suis d’avis qu’on ne crée pas des difficultés à ceux des païens qui se convertissent à Dieu,

qu’on ne crée pas de difficultés. Le verbe grec désigne l’acte de jeter quelque chose sur le chemin de quelqu’un dans le but de le contrarier. Après avoir considéré tous les faits, le concile de Jérusalem décida que le respect de la loi et des rituels n’était pas nécessaire pour le salut. Les judaïsants devaient cesser de créer des difficultés aux non-Juifs et de les importuner.

 

20  mais qu’on leur écrive de s’abstenir des souillures des idoles, de l’impudicité, des animaux étouffés et du sang.

Jacques et les autres anciens ne souhaitaient pas que les païens jouissent d’une manière excessive de leur liberté en Christ, au risque de conduire les croyants juifs à prendre les mêmes libertés en souillant leur conscience. C’est pourquoi ils proposèrent que les païens s’abstiennent de quatre pratiques idolâtriques, qui constituaient une violation de la loi de Moïse, afin de ne pas faire offense aux Juifs.

 

souillures des idoles. Les aliments offerts aux dieux païens, puis vendus dans les échoppes des bouchers du temple. L’idolâtrie était interdite par la loi de Dieu (cf. #Ex 20: 3 ; #Ex 34:17 ; #De 5:7), et les Juifs l’abhorraient à un tel point que les croyants non juifs devaient éviter tout ce qui était en rapport avec les idoles, y compris les aliments qui leur étaient offerts (cf. #1Co 8:1-13).

débauche. Renvoie aux péchés sexuels en général et en particulier aux orgies associées au culte des dieux païens. Les non-Juifs devaient prendre garde à ne pas offenser la sensibilité juive concernant le mariage et les relations avec l’autre sexe.

animaux étouffés et du sang. Correspond aux restrictions alimentaires de l’A.T. (#Ge 9:4 ; #Lé 3:17 ; #Lé 7:26 ; #Lé 17:12-14 ; #Lé 19: 26 ; #De 12: 16, #De 12: 23 ; #De 15: 23 ; #1S 14: 34 ; #Ez 33:25).

 

21  Car, depuis bien des générations, Moïse a dans chaque ville des gens qui le prêchent, puisqu’on le lit tous les jours de sabbat dans les synagogues.

22 ¶  Alors il parut bon aux apôtres et aux anciens, et à toute l’Église, de choisir parmi eux et d’envoyer à Antioche, avec Paul et Barnabas, Jude appelé Barsabas et Silas, hommes considérés entre les frères.

Jude. Nous ne savons rien de lui, hormis le fait qu’il était prophète (v. #Ac 15: 32).

Silas. Aussi connu sous le nom de Silvain, il accompagna Paul lors de son deuxième voyage missionnaire (v. #Ac 15: 40 ; #Ac 16: 19, #Ac 16: 25, #Ac 16: 29 ; #Ac 17: 4, #Ac 17: 10, #Ac 15: 14 ; #Ac 18: 5) et fut, plus tard, le secrétaire de Pierre lors de la rédaction de sa première épître (#1Pi 5:12).

 

23  Ils les chargèrent d’une lettre ainsi conçue : Les apôtres, les anciens, et les frères, aux frères d’entre les païens, qui sont à Antioche, en Syrie, et en Cilicie, salut !

à Antioche, en Syrie, et en Cilicie. Antioche était la capitale de la Syrie et de la Cilicie, qui étaient administrées en tant que district romain unique. Les Églises de Cilicie avaient probablement été fondées par Paul lorsqu’il s’y était rendu après sa fuite de Jérusalem (#Ac 9:30).

 

24  Ayant appris que quelques hommes partis de chez nous, et auxquels nous n’avions donné aucun ordre, vous ont troublés par leurs discours et ont ébranlé vos âmes,

troublés …  ébranlé. Le verbe grec pour « troubler » signifie « bouleverser profondément », « perturber fortement », « rendre perplexe » ou « provoquer de la crainte ». Le terme grec pour « ébranler » était employé dans des écrits extrabibliques pour parler d’une personne qui s’était ruinée. Ces deux mots pris ensemble décrivent parfaitement le chaos engendré par les judaïsants.

 

25  nous avons jugé à propos, après nous être réunis tous ensemble, de choisir des délégués et de vous les envoyer avec nos bien-aimés Barnabas et Paul,

26  ces hommes qui ont exposé leur vie pour le nom de notre Seigneur Jésus-Christ.

exposé leur vie. Ils durent faire face à la persécution lors du premier voyage missionnaire (#Ac 13: 50); Paul faillit même être tué (#Ac 14:19-20).

 

27  Nous avons donc envoyé Jude et Silas, qui vous annonceront de leur bouche les mêmes choses.

28  Car il a paru bon au Saint-Esprit et à nous de ne vous imposer d’autre charge que ce qui est nécessaire,

29  savoir, de vous abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés, et de l’impudicité, choses contre lesquelles vous vous trouverez bien de vous tenir en garde. Adieu.

30  Eux donc, ayant pris congé de l’Église, allèrent à Antioche, où ils remirent la lettre à la multitude assemblée.

31  Après l’avoir lue, les frères furent réjouis de l’encouragement qu’elle leur apportait.

32  Jude et Silas, qui étaient eux-mêmes prophètes, les exhortèrent et les fortifièrent par plusieurs discours.

33  Au bout de quelque temps, les frères les laissèrent en paix retourner vers ceux qui les avaient envoyés.

34  Toutefois Silas trouva bon de rester.

35  Paul et Barnabas demeurèrent à Antioche, enseignant et annonçant, avec plusieurs autres, la bonne nouvelle de la parole du Seigneur.

36 ¶  Quelques jours s’écoulèrent, après lesquels Paul dit à Barnabas : Retournons visiter les frères dans toutes les villes où nous avons annoncé la parole du Seigneur, pour voir en quel état ils sont.

voir en quel état ils sont. Paul ne se contentait pas de prêcher l’Évangile, il se sentait aussi responsable d’amener la foi des nouveaux croyants à maturité (#Mt 28:19-20 ; #Ep 4:12-13 ; #Ph 1:8 ; #Col 1:8 ; #1Th 2:17). Il avait ainsi planifié son deuxième voyage missionnaire de manière à visiter les endroits où il s’était rendu la première fois.

 

37  Barnabas voulait emmener aussi Jean, surnommé Marc ;

15:37-38

Jean, surnommé Marc Cousin de Barnabas (#Col 4:10) et auteur du deuxième Évangile. Lors de la rédaction de celui-ci, il bénéficia de l’aide de Pierre, dont il avait fait la connaissance dans sa jeunesse (#1Pi 5:13). Il accompagna Paul et Barnabas à Antioche (v. #Ac 12:25) et plus tard à Chypre (#Ac 13:4-5), mais les quitta à Perge (#Ac 13: 13). En raison de cette défection, Paul refusa de l’emmener lors de son deuxième voyage missionnaire (#Ac 15:36-41); cependant, Barnabas le prit avec lui à Chypre (#Ac 15: 39). Il n’est plus mentionné avant de réapparaître aux côtés de Paul, à Rome, en tant que compagnon d’œuvre reconnu (#Col 4:10 ; #Phm 24). Il est alors qualifié d’utile par l’apôtre, qui sollicite sa présence lors de son deuxième emprisonnement à Rome (#2Ti 4:11).

Quelque raison que Jean-Marc ait pu invoquer pour les quitter, Paul ne l’accepta pas (#Ac 15: 38). Sans mettre en danger la mission, cette désertion fut cependant à l’origine d’un sérieux désaccord entre Paul et Barnabas (#Ac 15:36-40). La question fut résolue ultérieurement (cf. #Col 4:10 ; #2Ti 4:11).

 

38  mais Paul jugea plus convenable de ne pas prendre avec eux celui qui les avait quittés depuis la Pamphylie, et qui ne les avait point accompagnés dans leur œuvre.

39  Ce dissentiment fut assez vif pour être cause qu’ils se séparèrent l’un de l’autre. Et Barnabas, prenant Marc avec lui, s’embarqua pour l’île de Chypre.

dissentiment …  se séparent. Cette séparation ne se déroula pas dans une franche camaraderie : Paul et Barnabas étaient profondément en désaccord concernant Jean-Marc. La décision de Paul est justifiée par plusieurs éléments, en particulier par son autorité d’apôtre de Jésus-Christ. Ce fait seul aurait dû amener Barnabas à se soumettre à lui. Ils se réconcilièrent plus tard (#1Co 9:6).

Chypre. Saul et Barnabas avaient plusieurs raisons de choisir cette île comme point de départ de leur voyage missionnaire. Patrie de Barnabas, accessible depuis Antioche en deux jours de voyage, elle comprenait un grand nombre d’habitants juifs.

 

40  Paul fit choix de Silas, et partit, recommandé par les frères à la grâce du Seigneur.

Silas. Il convenait parfaitement comme compagnon de Paul, puisqu’il était prophète et pouvait donc proclamer et annoncer la Parole. De plus, en tant que juif, il avait accès aux synagogues. Comme il était aussi citoyen romain (#Ac 16: 37), il jouissait des mêmes privilèges et de la même protection que Paul. Sa fonction de responsable respecté dans la communauté de Jérusalem donnait plus de poids à l’enseignement de l’apôtre selon lequel le salut des païens s’obtenait uniquement par grâce, par la foi seule.

 

41  Il parcourut la Syrie et la Cilicie, fortifiant les Églises.

 

la Syrie et la Cilicie. Paul visita des assemblées qu’il avait fondées probablement avant sa relation avec l’Église d’Antioche (#Ga 1:21). Là aussi la question de la circoncision fut soulevée.

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