JOUR 74 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

25/10/2018 00:15

JOUR 74 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

 

1 CORINTHIENS 14 ET 15

 

1 CORINTHIENS 14 * 1 à 40

 

1 ¶  Recherchez la charité. Aspirez aussi aux dons spirituels, mais surtout à celui de prophétie.

Recherchez l’amour. Cet ordre s’adresse à tous les croyants. L’Église de Corinthe aurait dû s’attacher à rechercher avec ardeur l’amour divin tel que décrit dans le ch. précédent, puisqu’un manque d’amour était à la base de tous ses problèmes spirituels.

Aspirez aussi aux dons spirituels. L’amour n’est pas un frein à la manifestation des dons. Paul avait recommandé de ne pas aspirer aux dons spectaculaires (#1Co 12:31) et de ne pas considérer tel don comme supérieur aux autres (#1Co 12:14-25). Dans le désir de se conformer à ses instructions, certains croyants auraient pu croire qu’il était préférable de mettre tous les dons de côté pour sauvegarder l’unité. Cependant, les dons spirituels sont souverainement distribués par Dieu à chaque croyant, et ils sont indispensables à l’édification de l’Église (#1Co 12:1-10). Dans ce contexte, aspirer aux dons, c’est désirer qu’ils soient utilisés au sein de la communauté avec fidélité et pour le service du Seigneur; il n’est nullement question d’ambitionner pour soi-même un don particulièrement prisé dont on est dépourvu. En tant qu’assemblée, les Corinthiens devaient désirer que tous les dons soient pleinement exprimés parmi eux. Le pluriel « vous » souligne l’aspiration de l’Église en tant qu’ensemble.

surtout …  prophétie. Ce don spirituel servait à l’édification de l’Église entière, contrairement aux langues (v. #1Co 14: 5).

 

2  En effet, celui qui parle en langue ne parle pas aux hommes, mais à Dieu, car personne ne le comprend, et c’est en esprit qu’il dit des mystères.

celui qui parle en langue. Le mot langue est au singulier dans le texte grec; cf. vv. #1Co 14: 4, #1Co 14:13-14, #1Co 14: 19, #1Co 14: 27), ce qui indique qu’il s’agit du don païen factice qui se manifestait par un semblant de discours chez une personne en extase. Comme ce genre d’expression est défini par sa qualité unique de non-langage, l’emploi du singulier s’impose. À l’opposé, il est possible de distinguer les langues véritables les unes des autres, c’est pourquoi Paul emploie un pluriel lorsqu’il les évoque (vv. #1Co 14: 6, #1Co 14: 18, #1Co 14:22-23, #1Co 14: 29). Les seules exceptions se trouvent aux vv. 13, 27-28, où il est question d’une seule personne qui parle une seule langue humaine véritable.

 

ne parle pas aux hommes, mais à Dieu. « À Dieu » peut être mieux rendu par « à un dieu ». Le texte grec n’emploie pas d’article défini ici (voir une traduction identique en #Ac 17: 23, « à un dieu inconnu »). Leur langage incompréhensible n’était rien d’autre qu’un culte rendu à des dieux païens. La Bible ne mentionne aucun exemple où un croyant aurait parlé à Dieu dans une langue autre qu’une langue humaine.

personne ne le comprend, et c’est en esprit qu’il dit des mystères. Les Corinthiens charnels qui proféraient des faux discours d’inspiration païenne ne se souciaient guère d’être compris, mais ils tenaient à se donner en spectacle. L’esprit par lequel ils s’exprimaient n’était pas le Saint-Esprit, mais leur propre esprit humain ou même un démon; les mystères qu’ils proclamaient concernaient les religions initiatiques païennes et étaient censés représenter une profondeur de la connaissance accessible seulement à un petit groupe privilégié d’initiés. Ces mystères ne ressemblaient en rien à ceux mentionnés dans l’Écriture (#Mt 13: 11 ; #Ep 3:9), qui sont des révélations divines de la vérité auparavant cachée

14:2-39 Bien que certaines traductions manquent de cohérence sur ce point, la distinction entre le singulier langue et le pluriel langues est essentielle à la compréhension de ce ch. Paul semble employer le singulier pour désigner le faux don, qui consistait à produire des sons inintelligibles, et réserver le pluriel au don véritable des langues étrangères. C’est probablement à cause de cette distinction que certaines traductions ajoutent le mot « inconnu » devant chaque forme au singulier (cf. vv. #1Co 14: 2, #1Co 14: 4, #1Co 14:13-14, #1Co 14: 19, #1Co 14: 27). L’interprétation qui résulte de cette distinction sera précisée dans chaque passage concerné. Paul aborde trois aspects principaux du parler en langues accordé par le Saint-Esprit, par opposition aux tendances charnelles et aux simulations extatiques de langage empruntées au paganisme:

1° sa position inférieure par rapport à la prophétie (vv. #1Co 14:1-19);

2° sa raison d’être en tant que signe pour les non-croyants, et non pour les croyants (vv. #1Co 14:20-25);

3° son mode d’expression systématique, limité et ordonné (vv. #1Co 14:26-40).

 

3  Celui qui prophétise, au contraire, parle aux hommes, les édifie, les exhorte, les console.

prophétise. Le vrai don de prophétie ou de prédication de la vérité forme un contraste saisissant avec la cacophonie qui voulait passer pour l’expression du don des langues. Il produit des fruits conformes à la volonté de Dieu pour l’Église: l’édification dans la vérité, l’encouragement à l’obéissance et le réconfort dans les difficultés. Les dons spirituels s’expriment toujours pour le bénéfice des autres, jamais pour soi-même.

 

4  Celui qui parle en langue s’édifie lui-même ; celui qui prophétise édifie l’Église.

en langue. À nouveau (comme au v. #1Co 14: 2), Paul emploie le singulier pour parler du baragouin païen et souligne avec sarcasme (cf. v. #1Co 14: 16 ; #1Co 4:8-10 pour un autre ex. de sarcasme) son caractère égoïste en tant qu’édification de soi-même. Remplis d’orgueil, certains croyants laissaient libre cours à l’expression de leur émotion qui, à son tour, gonflait leur ego et les faisait s’enorgueillir davantage.

édifie l’Église. Quel que soit leur genre, le ministère qui leur est lié ou encore la manifestation particulière qu’ils prennent, tous les dons spirituels proviennent du Saint-Esprit. Ils ont pour fonction de le faire connaître, de le faire comprendre et de le manifester dans l’Église et dans le monde, en étant une source de bénédiction spirituelle pour tous ceux qui bénéficient de leur exercice.

 

5  Je désire que vous parliez tous en langues, mais encore plus que vous prophétisiez. Celui qui prophétise est plus grand que celui qui parle en langues, à moins que ce dernier n’interprète, pour que l’Église en reçoive de l’édification.

parliez tous en langues …  prophétisiez. Dans ce passage, le pluriel « langues » apparaît puisqu’il s’agit du vrai don des langues. De toute évidence, Paul n’exprimait pas son désir réel, même concernant le vrai don, étant donné que l’idée même était inconcevable et contraire au principe de l’octroi souverain des dons par Dieu (#1Co 12:11, #1Co 12:30). Il émet ici tout simplement l’idée que, s’ils tenaient tellement à réclamer les dons qu’ils ne possédaient pas, ils devaient au moins rechercher celui qui était le plus durable et le plus précieux pour l’Église. Les langues sont utiles à l’Église seulement lorsqu’elles sont interprétées (le mot grec habituel pour « traduction »). Dieu a fait accompagner le don des langues par celui de l’interprétation, afin que le signe puisse servir aussi à édifier les croyants. Le don des langues ne devait jamais être exercé sans traduction (v. #1Co 14: 28), afin que l’Église puisse être édifiée lorsqu’il se manifestait.

 

6 ¶  Et maintenant, frères, de quelle utilité vous serais-je, si je venais à vous parlant en langues, et si je ne vous parlais pas par révélation, ou par connaissance, ou par prophétie, ou par doctrine ?

de quelle utilité vous serais-je …  en parlant en langues? Même un apôtre, s’il parlait en langues, n’apportait aucun bénéfice spirituel à une assemblée, à moins qu’une interprétation ne clarifie son discours. Celle-ci lui permettait de prêcher et d’enseigner la révélation et la connaissance d’une manière compréhensible. Ce don ne pouvait pas être employé à des fins personnelles, pour plusieurs raisons:

1° il était un signe pour les non-croyants (v. #1Co 14: 22);

2° il devait être interprété pour revêtir un sens, même pour l’orateur (v. #1Co 14: 2);

3° il devait être une source d’édification pour l’Église (v. #1Co 14: 6).

 

7  Si les objets inanimés qui rendent un son, comme une flûte ou une harpe, ne rendent pas des sons distincts, comment reconnaîtra-t-on ce qui est joué sur la flûte ou sur la harpe ?

14:7-9 Paul illustre ici sa pensée sur l’inutilité du don, même authentique, si aucune traduction ne l’accompagne pour que l’Église puisse en bénéficier. Si même les instruments inanimés sont censés produire des sons qui forment un sens, à combien plus forte raison la parole humaine doit-elle être porteuse de sens, en particulier lorsqu’elle a pour fonction d’exprimer les pensées de Dieu.

 

8  Et si la trompette rend un son confus, qui se préparera au combat ?

9  De même vous, si par la langue vous ne donnez pas une parole distincte, comment saura-t-on ce que vous dites ? Car vous parlerez en l’air.

10  Quelque nombreuses que puissent être dans le monde les diverses langues, il n’en est aucune qui ne soit une langue intelligible ;

14:10-11 Paul souligne un principe évident: la fonction de toute langue est de communiquer, et non d’impressionner ou de semer la confusion, comme c’était le cas avec le don falsifié chez les Corinthiens. L’intérêt des langues était clair dès leur toute première apparition: chacun pouvait entendre les apôtres parler dans sa propre langue (#Ac 2:6 ; cf. v. #1Co 14: 8). Ce passage prouve, sans aucune ambiguïté, que le vrai don des langues n’a jamais été un charabia inintelligible, mais simplement une langue humaine qui devait être traduite (v. #1Co 14: 13).

 

11  si donc je ne connais pas le sens de la langue, je serai un barbare pour celui qui parle, et celui qui parle sera un barbare pour moi.

12  De même vous, puisque vous aspirez aux dons spirituels, que ce soit pour l’édification de l’Église que vous cherchiez à en posséder abondamment.

Paul reprend le thème de l’édification, qui est l’élément central commun à tous les dons (#1Co 12:7).

 

13  C’est pourquoi, que celui qui parle en langue prie pour avoir le don d’interpréter.

14  Car si je prie en langue, mon esprit est en prière, mais mon intelligence demeure stérile.

14:14-17 Sur le même ton sarcastique (cf. v. #1Co 14: 16 ; #1Co 4:8-10), Paul continue de parler du don falsifié, c’est pourquoi il emploie le mot « langue » au singulier. Il formule une supposition, afin d’illustrer la folie et l’inutilité de s’exprimer à l’aide de bruits extatiques. L’orateur lui-même ne pouvait pas comprendre ce qu’il disait. Quelle utilité y a-t-il de prier ou de louer Dieu sans comprendre un mot de ce que l’on dit? Personne ne pourrait dire « Amen » à de telles absurdités.

 

15 ¶  Que faire donc ? Je prierai par l’esprit, mais je prierai aussi avec l’intelligence ; je chanterai par l’esprit, mais je chanterai aussi avec l’intelligence.

16  Autrement, si tu rends grâces par l’esprit, comment celui qui est dans les rangs de l’homme du peuple répondra-t-il Amen ! à ton action de grâces, puisqu’il ne sait pas ce que tu dis ?

simples auditeurs. Le mot grec désignait les personnes ignorantes ou non éduquées.

 

17  Tu rends, il est vrai, d’excellentes actions de grâces, mais l’autre n’est pas édifié.

18  Je rends grâces à Dieu de ce que je parle en langue plus que vous tous ;

je parle en langue plus que vous. Certains manuscrits grecs mettent ici « langues », au pluriel Paul souligne qu’en écrivant ces lignes il ne condamne aucunement l’utilisation du don authentique des langues. On ne peut pas l’accuser d’être jaloux parce qu’il ne posséderait pas ce don. En cet endroit de son discours, il cesse de parler en termes hypothétiques à propos de l’imitation du parler en langues. En réalité, il avait plus souvent l’occasion d’utiliser le don authentique que toute l’assemblée (même s’il n’est pas précisé dans quelles circonstances). Il savait ce qu’était le don authentique et en faisait un usage conforme à son but. Il est cependant intéressant de remarquer que le N.T. ne mentionne aucune situation où il l’a exercé. L’apôtre ne signale pas non plus, dans ses propres écrits, de cas précis d’une manifestation particulière de ce don par un chrétien quelconque.

 

19  mais, dans l’Église, j’aime mieux dire cinq paroles avec mon intelligence, afin d’instruire aussi les autres, que dix mille paroles en langue.

instruire aussi les autres. Il s’agit ici du principe général qui résume sa pensée: ce qui compte, c’est d’enseigner les autres, avec le discernement et l’intelligence nécessaires.

 

20  Frères, ne soyez pas des enfants sous le rapport du jugement ; mais pour la malice, soyez enfants, et, à l’égard du jugement, soyez des hommes faits.

des enfants …  des hommes faits. La plupart des membres de l’Église de Corinthe se trouvaient dans un état spirituel tout à l’opposé de l’attitude que Paul leur recommandait d’adopter: ils avaient profondément pénétré les voies du mal, mais ils manquaient lamentablement de sagesse. Pourtant, il leur fallait faire preuve de maturité dans le jugement pour comprendre la véritable nature et le rôle du don des langues, qui exerçait une fascination puissante sur la chair à cause de son caractère spectaculaire et merveilleux. Paul demandait à ses lecteurs de mettre de côté les émotions et les expériences vécues, ainsi que les désirs de la chair et l’orgueil, et de s’engager dans une réflexion sérieuse sur le rôle des langues.

14:20-25 Ce passage capital aborde la raison d’être du don des langues. Paul enseigne clairement qu’il ne peut en aucun cas s’agir d’une expérience commune à tous les croyants, puisque ce don, comme tous les autres, est dispensé souverainement par Dieu (#1Co 12:11); il n’est pas non plus lié au baptême dans le Saint-Esprit, que tous les croyants reçoivent (#1Co 12:13). Loin d’être la marque d’une spiritualité supérieure, il est un don de moindre valeur (v. #1Co 14: 5). Pour toutes ces raisons et à cause de la corruption du don originel par les Corinthiens, l’apôtre décrit les règles à respecter pour que ce don se manifeste d’une manière appropriée et limitée à son rôle de signe.

 

21 ¶  Il est écrit dans la loi : C’est par des hommes d’une autre langue Et par des lèvres d’étrangers Que je parlerai à ce peuple, Et ils ne m’écouteront pas même ainsi, dit le Seigneur.

Il est écrit. Dans une citation libre d’#Esa 28:11-12, Paul explique que le Seigneur avait prédit, longtemps à l’avance, qu’un jour il utiliserait des étrangers parlant des langues inconnues en tant que signes pour son peuple rebelle, mais qu’ils ne l’écouteraient même pas ainsi. Cette « autre langue » était la manifestation du don des langues, donné uniquement comme signe pour Israël rebelle. Ce signe comprenait la malédiction, la bénédiction et l’autorité. Afin de mettre en évidence la malédiction, Paul cite l’avertissement adressé par Esaïe à Juda au sujet du jugement exercé par l’Assyrie, les chefs rejetaient ses paroles parce qu’elles leur paraissaient trop simples, mais le prophète annonçait que le temps viendrait où le peuple entendrait l’assyrien, une langue qu’il ne comprendrait pas et qui serait un signe de jugement. D’une manière semblable, Jérémie annonça la destruction de Juda par les Babyloniens (cf. #Jér 5:15). Lorsque les apôtres ont parlé diverses langues à la Pentecôte (#Ac 2:3-12), les Juifs auraient dû reconnaître que le jugement prophétisé et historiquement accompli par les Assyriens, puis par les Babyloniens, allait bientôt s’abattre de nouveau sur eux à cause de leur rejet de Christ. Il inclurait la destruction de Jérusalem (en 70 apr. J.-C.), comme en 586 av. J.-C. sous la domination de Babylone.

 

22  Par conséquent, les langues sont un signe, non pour les croyants, mais pour les non-croyants ; la prophétie, au contraire, est un signe, non pour les non-croyants, mais pour les croyants.

un signe …  pour les non-croyants. Paul poursuit son explication en indiquant clairement que les langues sont données à cause des non-croyants. En d’autres termes, ce don ne sert à rien dans une assemblée composée uniquement de croyants. Une fois qu’il a accompli sa fonction  prononcer un jugement ou une malédiction sur Israël - et que l’événement annoncé s’est produit, ce signe a disparu en même temps que sa raison d’être. En tant que signe de bénédiction, il annonçait la naissance d’une nouvelle nation composée de Juifs et de païens (#Ga 3:28), formée par Dieu pour rendre Israël jaloux et l’amener un jour à la repentance (cf. #Ro 11:11-12, #Ro 11:25-27). À cause de cette fonction, il a été repris lorsque les païens se sont joints à l’Église (#Ac 10:44-46). Il conférait en outre de l’autorité à ceux qui prêchaient le jugement aussi bien que la bénédiction (#2Co 12:12), y compris Paul (v. #1Co 14: 18).

la prophétie …  pour les croyants. À l’opposé, le don de prophétie ne profite qu’aux croyants, qui peuvent, grâce à leur nouvelle nature et à la présence du Saint-Esprit, comprendre la vérité spirituelle (cf. #1Co 2:14 ; #1Jn 2:20, #1Jn 2:27).

 

23  Si donc, dans une assemblée de l’Église entière, tous parlent en langues, et qu’il survienne des hommes du peuple ou des non-croyants, ne diront-ils pas que vous êtes fous ?

Si donc …  tous parlent en langues. Comme Paul l’explique en détail plus loin (vv. #1Co 14:27-28), lorsque le don des langues l’emportait sur les autres et qu’il était exercé d’une manière anarchique au sein de l’Église  même auprès de non-croyants et dans le contexte historique approprié - il débouchait sur un désordre qui jetait le discrédit et le déshonneur sur l’Évangile.

vous êtes fous. Le mot grec désigne un état de frénésie incontrôlable. Lorsque le don authentique s’est manifesté en #Ac 2, aucune folie ne l’accompagnait, et chacun a pu comprendre les paroles dans sa propre langue (v. #1Co 14: 11). A Corinthe, le chaos régnait.

 

24  Mais si tous prophétisent, et qu’il survienne quelque non-croyant ou un homme du peuple, il est convaincu par tous, il est jugé par tous,

14:24-25

Mais si tous prophétisent. C’est-à-dire s’ils proclament publiquement la Parole de Dieu. « Tous » ne signifie pas qu’il faille parler tous à la fois (cf. v. #1Co 14: 31) mais renvoie plutôt à une situation hypothétique où les Corinthiens, au lieu de créer une cacophonie de langues, se mettraient tous à prêcher la Parole. Leur prédication aurait un effet puissant sur les non-croyants, l’Évangile serait honoré et des âmes se convertiraient et adoreraient Dieu.

 

25  les secrets de son cœur sont dévoilés, de telle sorte que, tombant sur sa face, il adorera Dieu, et publiera que Dieu est réellement au milieu de vous.

26 ¶  Que faire donc, frères ? Lorsque vous vous assemblez, les uns ou les autres parmi vous ont-ils un cantique, une instruction, une révélation, une langue, une interprétation, que tout se fasse pour l’édification.

les uns ou les autres parmi vous. Il semble que le chaos et le désordre étaient les seuls maîtres de cette assemblée (v. #1Co 14: 33). L’absence de mention d’anciens ou de responsables est significative. Les prophètes eux-mêmes manquaient de maîtrise d’eux-mêmes (cf. vv. #1Co 14: 29, #1Co 14: 32, #1Co 14: 37). Chacun apportait sa contribution à son gré, quand et comment il le voulait.

un cantique. La lecture ou le chant d’un psaume de l’A.T.

une instruction. Il s’agit probablement d’une doctrine ou d’un sujet d’un intérêt particulier (v. #1Co 14: 33).

une révélation. Une parole provenant de Dieu, qu’elle soit fausse ou authentique.

une langue. Au singulier, il est ici question du don falsifié.

une interprétation. Il est ici question de l’interprétation du message donné en langue.

pour l’édification. C’est la manière de Paul de parler de la fin du règne du chaos. L’édification était le but recherché (cf. vv. #1Co 14:3-5, #1Co 14: 12, #1Co 14: 17, #1Co 14: 26, #1Co 14: 31), mais le chaos dans l’assemblée des Corinthiens ne permettait pas de l’atteindre (cf. #Ro 15:2-3 ; #1Th 5:11).

14:26-40 Dans cette dernière partie consacrée aux langues, Paul met l’accent sur leur usage limité et ordonné au sein de l’Église. Même si l’on admet l’existence de ce don aujourd’hui encore, la difficulté de suivre les instructions claires de ces vv. est, elle aussi, toujours d’actualité.

 

27  En est-il qui parlent en langue, que deux ou trois au plus parlent, chacun à son tour, et que quelqu’un interprète ;

14:27-28 Ces vv. contiennent des instructions pour l’exercice du don: prise de parole

1° par deux ou trois personnes seulement, à l’occasion d’un culte;

2° à tour de rôle, un à la fois;

3° seulement en présence d’un interprète.

Si ces conditions n’étaient pas remplies, le croyant devait méditer et prier en silence.

 

28  s’il n’y a point d’interprète, qu’on se taise dans l’Église, et qu’on parle à soi-même et à Dieu.

29  Pour ce qui est des prophètes, que deux ou trois parlent, et que les autres jugent ;

14:29-31 Étant donné que les épîtres pastorales de Paul (1 et 2 Ti; Tit) ne mentionnent pas de prophètes, il semble clair que cette fonction unique a cessé d’être exercée dans l’Église avant même la fin de l’ère apostolique. Cependant, au moment où Paul écrivait aux Corinthiens, les prophètes jouaient encore un rôle central dans cette Église (cf. #Ac 13:1). Dans ce passage, il donne quatre recommandations pour leur prédication:

1° seulement deux ou trois pouvaient parler;

2° les autres prophètes devaient juger de leurs paroles;

3° si Dieu donnait une révélation à quelqu’un pendant qu’un prophète parlait, celui-ci devait s’incliner devant celui qui avait reçu le message de Dieu;

4° les prophètes devaient parler à tour de rôle.

 

30  et si un autre qui est assis a une révélation, que le premier se taise.

31  Car vous pouvez tous prophétiser successivement, afin que tous soient instruits et que tous soient exhortés.

32  Les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes ;

Les prophètes ne devaient pas seulement se juger les uns les autres avec discernement, mais encore se maîtriser eux-mêmes. Dieu ne désire pas que les croyants perdent le contrôle de leur esprit. Ceux qui recevaient et proclamaient la vérité devaient à tout prix avoir l’esprit lucide. Contrairement aux procédés d’origine démoniaque, la communication de la Parole de Dieu aux hommes ne s’accompagne d’aucune bizarrerie, extase, transe ni activité débridée.

 

33  car Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix. Comme dans toutes les Églises des saints,

désordre. Ce v. fournit la clé du ch. dans son ensemble. L’attitude de l’Église qui offre un culte doit refléter la nature et le caractère de Dieu, qui est un Dieu de paix et d’harmonie, d’ordre et de clarté, et non de conflit et de confusion (cf. #Ro 15: 33 ; #2Th 3:16 ; #Hé 13: 20).

Comme dans …  saints. Certains rattachent ces mots au début du v. 33, mais cela paraît moins adéquat. Il est préférable de comprendre qu’il s’agit d’introduire le v. 34 comme un principe universel, applicable dans toutes les Églises.

 

34 ¶  que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d’y parler ; mais qu’elles soient soumises, selon que le dit aussi la loi.

les femmes se taisent dans les assemblées. Ce principe me paraît universel et applicable sans aucune restriction géographique ni culturelle. Si le contexte immédiat de ce v. concerne la prophétie, il inclut plus largement les langues, qui sont le thème général du ch. La Parole de Dieu définit clairement, à mon avis, la position des femmes au sein de l’Église: leur rôle n’est pas de diriger, mais plutôt de demeurer dans la soumission. Ce n’est probablement pas une coïncidence si de nombreuses assemblées prônant le parler en langues et le don d’opérer guérisons et miracles permettent aussi aux femmes de diriger le culte, de prêcher et d’enseigner. Elles peuvent, certes, être des enseignantes capables, mais elles n’ont pas à « parler » dans les Églises. C’est même « malséant » pour elles. Apparemment, certaines femmes perturbaient le culte, déjà bien chaotique, en posant des questions en public.

 

35  Si elles veulent s’instruire sur quelque chose, qu’elles interrogent leurs maris à la maison ; car il est malséant à une femme de parler dans l’Église.

36 ¶  Est-ce de chez vous que la parole de Dieu est sortie ? ou est-ce à vous seuls qu’elle est parvenue ?

de chez vous que la parole de Dieu est sortie? Le message apporté par Paul de la part de Dieu est mis sur le même plan que l’A.T. (#Mr 7:13). C’était le message enseigné par les apôtres (#Ac 4:31 ; #Ac 6:2), prêché par Pierre aux non-Juifs (#Ac 11:1) et communiqué par Paul au cours de ses trois voyages missionnaires (le premier, #Ac 13: 5, #Ac 13: 7, #Ac 13: 44, #Ac 13:48-49 ; le deuxième, #Ac 16: 32 ; #Ac 17: 13 ; #Ac 18: 11 ; le troisième, #Ac 19: 10). Cf. #Col 1:25.

14:36-37 Paul savait que les Corinthiens allaient réagir face à toutes ces règles destinées à mettre fin au laisser-aller dans leurs cultes; les personnes mentionnées pouvaient s’opposer à ses paroles. L’apôtre anticipe cette opposition et lance un défi à ceux qui se croiraient au-dessus de ses paroles  et par conséquent au-dessus de l’Écriture - et qui voudraient passer outre ou les interpréter de manière à ce qu’elles confirment leurs idées préconçues: un vrai prophète ou une personne possédant le véritable don des langues se soumettrait sans peine aux principes que Dieu avait révélés par lui.

 

37  Si quelqu’un croit être prophète ou inspiré, qu’il reconnaisse que ce que je vous écris est un commandement du Seigneur.

38  Et si quelqu’un l’ignore, qu’il l’ignore.

ignore. Celui qui ne reconnaît pas l’autorité de l’enseignement de Paul ne peut être reconnu comme un serviteur légitime qui a reçu un véritable don de Dieu.

 

39  Ainsi donc, frères, aspirez au don de prophétie, et n’empêchez pas de parler en langues.

n’empêchez pas …  langues. Le don légitime des langues était limité dans son objectif et dans le temps, mais tant qu’il opérait dans l’Église primitive, son exercice ne devait pas être entravé. La prophétie était le don le plus précieux, en raison de sa capacité à édifier, exhorter et réconforter dans la vérité (v. #1Co 14: 3).

 

40  Mais que tout se fasse avec bienséance et avec ordre.

Ce v. fournit la clé du chapitre dans son ensemble. L’attitude de l’Église qui offre un culte doit refléter la nature et le caractère de Dieu, qui est un Dieu de paix et d’harmonie, d’ordre et de clarté, et non de conflit et de confusion (cf. #Ro 15: 33 ; #2Th 3:16 ; #Hé 13: 20).




1 CORINTHIENS 15 * 1 à 58


1 ¶  Je vous rappelle, frères, l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré,

15:1-2

annoncé …  reçu …  persévéré. Il ne s’agissait pas d’un nouveau message. Ils avaient en effet déjà entendu parler de la résurrection, ils y avaient cru et avaient été sauvés par la foi en elle.

15:1-11 Au début de son enseignement sur la résurrection des croyants, Paul passe en revue les preuves de la résurrection de Jésus:

1° l’Église (vv. #1Co 15:1-2);

2° les Écritures (vv. #1Co 15:3-4);

3° les témoins oculaires (vv. #1Co 15:5-7);

4° l’apôtre lui-même (vv. #1Co 15:8-10);

5° la concordance du message (v. #1Co 15: 11).

15:1-58 Ce chapitre constitue l’exposé le plus complet de toute la Bible sur la résurrection. Il explique la résurrection de Jésus-Christ et celle des croyants, telles qu’elles sont révélées dans les Évangiles.

 

2  et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain.

autrement, vous auriez cru en vain. En faisant cette remarque préliminaire, Paul se montre conscient d’un fait sur lequel il attire leur attention: quelques-uns d’entre eux ne possédaient peut-être qu’une foi superficielle, qui ne conduisait pas au salut (voir #Mt 7:13-14, #Mt 7:22-27 ; #Mt 13:24-30, #Mt 13:34-43, #Mt 13:47-50 ; #Mt 25:1-30). Certains croyaient à la manière des démons (#Ja 2:19): ils étaient convaincus que l’Évangile était vrai, mais ils n’avaient aucun amour pour Dieu, Christ et la justice. Les vrais croyants « retiennent » l’Évangile (cf. #Jn 8:31 ; #2Co 13: 5 ; #1Jn 2:24 ; #2Jn 9).

 

3  Je vous ai enseigné avant tout, comme je l’avais aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures ;

15:3-4

selon les Écritures. L’A.T. annonçait déjà la souffrance et la résurrection de Christ (cf. #Lu 24:25-27 ; #Ac 2:25-31 ; #Ac 26:22-23). Jésus, Pierre et Paul ont renvoyé à des passages de l’A.T. comme #Ps 16:8-11 ; #Ps 22 ; #Esa 53 à propos de l’œuvre de Christ.

 

4  qu’il a été enseveli, et qu’il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures ;

5  et qu’il est apparu à Céphas, puis aux douze.

15:5-7 Le rapport des témoins oculaires a été inclus dans le N.T. pour étayer la réalité de la résurrection. Ces témoins étaient:

1° Jean et Pierre ensemble (#Jn 20:19-20) et peut-être aussi, une première fois, chacun séparément (#Lu 24: 34);

2° les douze (#Jn 20:19-20 ; #Lu 24: 36 ; #Ac 1:22);

3° les cinq cents, dont il est question seulement dans ce passage, qui avaient tous vu le Christ ressuscité (cf. #Mt 28:9 ; #Mr 16: 9, #Mr 16: 12, #Mr 16: 14 ; #Lu 24:31-39 ; #Jn 21:1-23);

4° Jacques, l’un des deux apôtres qui portaient ce nom (fils de Zébédée ou fils d’Alphée; cf. #Mr 3:17-18) ou le demi-frère du Seigneur et l’auteur de l’épître qui porte ce nom, qui était aussi l’un des principaux responsables de l’Église de Jérusalem (#Ac 15:13-21);

5° les apôtres (#Jn 20:19-29).

Tous les apôtres ont été témoins de telles apparitions non spécifiées, qui ont eu lieu pendant quarante jours (#Ac 1:3).

 

6  Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois, dont la plupart sont encore vivants, et dont quelques-uns sont morts.

7  Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres.

8  Après eux tous, il m’est aussi apparu à moi, comme à l’avorton ;

avorton. Paul avait reçu le salut trop tard pour faire partie des douze. Christ avait déjà effectué son ascension lorsqu’il s’était converti. Cependant, dans une apparition miraculeuse (#Ac 9:1-8 ; cf. #1Co 18:9-10 ; #1Co 23: 11 ; #2Co 12:1-7), Christ s’était révélé à lui et, conformément au plan divin, il était devenu un apôtre. Il se plaçait « après » tous les apôtres et se considérait lui-même comme « le moindre » d’entre eux (vv. #1Co 15:9-10 ; #1Ti 1:12-17).

 

9  car je suis le moindre des apôtres, je ne suis pas digne d’être appelé apôtre, parce que j’ai persécuté l’Église de Dieu.

10  Par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n’a pas été vaine ; loin de là, j’ai travaillé plus qu’eux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi.

j’ai travaillé plus qu’eux tous. Paul dépassait tous ceux qui sont mentionnés ici en termes de portée et de longévité de son ministère (vv. #1Co 15:5-7). Jean a vécu plus longtemps que lui, mais il n’a pas eu un ministère d’aussi grande envergure que le sien.

 

11  Ainsi donc, que ce soit moi, que ce soient eux, voilà ce que nous prêchons, et c’est ce que vous avez cru.

12 ¶  Or, si l’on prêche que Christ est ressuscité des morts, comment quelques-uns parmi vous disent-ils qu’il n’y a point de résurrection des morts ?

quelques-uns parmi vous disent. Les chrétiens de Corinthe croyaient en la résurrection de Christ, sinon ils n’auraient pas été chrétiens (cf. #Jn 6:44 ; #Jn 11:25 ; #Ac 4:12 ; #2Co 4:14 ; #1Th 4:16). Cependant, certains éprouvaient des difficultés particulières à accepter et à comprendre la résurrection des croyants. Leur trouble était dû en partie aux religions et philosophies païennes dont ils étaient familiers par le passé. L’un des principes fondamentaux de la philosophie grecque ancienne était le dualisme, selon lequel tout ce qui était d’ordre physique était mauvais. C’est la raison pour laquelle l’idée d’un corps ressuscité était particulièrement repoussante pour les Grecs (#Ac 17: 32). De plus, il est possible que certains Juifs de l’Église de Corinthe aient subi quelques influences des sadducéens, qui ne croyaient pas à la résurrection, même si elle est clairement enseignée dans l’A.T. (#Job 19: 26 ; #Ps 16:8-11 ; #Ps 17: 15 ; #Da 12:2). D’un autre côté, l’enseignement néotestamentaire à propos de la résurrection abondait dans les paroles de notre Seigneur lui-même (#Jn 5:28-29 ; #Jn 6:44 ; #Jn 11:25 ; #Jn 14: 19); c’était aussi le thème dominant de la prédication apostolique (#Ac 4:1-2). Pourtant, en dépit de la clarté de cet enseignement, l’Église de Corinthe était en proie à des doutes concernant la résurrection.

 

13  S’il n’y a point de résurrection des morts, Christ non plus n’est pas ressuscité.

15:13, 16 Les deux résurrections, celle des croyants et celle de Christ, sont indissolublement liées. En effet, s’il n’y a pas de résurrection, Christ est mort définitivement. Cf. #Ap 1:17-18.

15:13-19 Dans ces versets, Paul met en avant six conséquences désastreuses de l’absence (hypothétique) de résurrection:

1° prêcher Christ n’aurait plus de sens (v. #1Co 15: 14);

2° la foi en Christ n’aurait pas de but (v. #1Co 15: 14);

3° tous les témoins et les prédicateurs de la résurrection seraient des menteurs (v. #1Co 15: 15);

4° personne ne serait sauvé du péché (v. #1Co 15: 17);

5° tous les croyants des temps passés auraient péri (v. #1Co 15: 18);

6° les chrétiens seraient les plus malheureux des hommes sur la terre (v. #1Co 15: 19).

 

14  Et si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, et votre foi aussi est vaine.

15  Il se trouve même que nous sommes de faux témoins à l’égard de Dieu, puisque nous avons témoigné contre Dieu qu’il a ressuscité Christ, tandis qu’il ne l’aurait pas ressuscité, si les morts ne ressuscitent point.

16  Car si les morts ne ressuscitent point, Christ non plus n’est pas ressuscité.

17  Et si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés,

18  et par conséquent aussi ceux qui sont morts en Christ sont perdus.

morts. Littéralement « endormis », euphémisme courant pour parler de la mort (même verbe grec aux versets 6, 20 et en #1Co 11:30 ; #Mt 27:52 ; #Ac 7:60 ; #2P 3:4). Il ne s’agit pas d’un sommeil de l’âme qui verrait le corps mort tandis que l’âme, ou l’esprit, reposerait dans l’inconscience.

 

19  Si c’est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes.

les plus malheureux. Les croyants seraient à plaindre parce qu’ils auraient consenti à des sacrifices dans cette vie à cause de l’espérance d’une vie à venir. S’il n’y a pas de vie après la mort, il est préférable de manger, boire et se réjouir avant de mourir.

 

20 ¶  Mais maintenant, Christ est ressuscité des morts, il est les prémices de ceux qui sont morts.

prémices. Ce terme désigne le premier épisode de la moisson pour la vie éternelle, initié par la résurrection de Christ. Celle-ci est la garantie que tous les saints qui sont morts seront ressuscités aussi. Cf. #Jn 14: 19.

 

21  Car, puisque la mort est venue par un homme, c’est aussi par un homme qu’est venue la résurrection des morts.

15:21-22

un homme …  un homme. Adam et Christ avaient tous deux une nature humaine. Le premier a fait venir la mort sur toute la race humaine, le second lui a apporté la résurrection.

Lorsque Adam pécha, tous les hommes péchèrent dans ses reins (v. #Ro 5:18 ; cf. #Hé 7:7-10). Puisque son péché transforma sa nature intérieure et entraîna la mort spirituelle et la dépravation, cette nature coupable fut aussi transmise à sa postérité (#Ps 51:7).

 

22  Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ,

tous …  tous. La correspondance entre les deux « tous » n’est que partielle: ils s’appliquent tous deux à des descendants, mais ils n’ont pas la même portée. Le second terme ne désigne que les croyants (cf. #Ga 3:26, #Ga 3:29 ; #Ga 4:7 ; #Ac 20: 32 ; #Ep 3:6 ; #Tit 3:7) et ne constitue pas un argument en faveur de l’universalisme (la théorie qui suppose le salut de tous indépendamment de la foi). D’innombrables autres passages affirment l’existence d’un châtiment éternel des non-croyants (cf. #Mt 5:29 ; #Mt 10:28 ; #Mt 25:41-46 ; #Lu 16: 23 ; #2Th 1:9 ; #Ap 20: 15).

 

23  mais chacun en son rang. Christ comme prémices, puis ceux qui appartiennent à Christ, lors de son avènement.

en son rang. Christ a été le premier fruit de la moisson de la résurrection (versets #1Co 15:20-23a). À cause de sa résurrection, « ceux qui appartiennent à Christ » ressusciteront et entreront dans la vie céleste en trois étapes, lors du retour de Christ (cf. #Mt 24: 36, #Mt 24: 42, #Mt 24: 44, #Mt 24: 50 ; #Mt 25: 13):

1° ceux qui sont venus à la foi qui sauve entre la Pentecôte et l’enlèvement seront rejoints par des saints encore vivants au moment de l’enlèvement, afin de rencontrer ensemble le Seigneur dans les airs et de monter au ciel (#1Th 4:16-17);

2° ceux qui croiront durant la grande tribulation seront, comme les saints de l’A.T., ressuscités pour régner avec Christ pendant le millénium (#Ap 20: 4 ; cf. #Da 12:2 ; cf. #Esa 26:19-20);

3° ceux qui mourront à l’époque du millénium seront probablement instantanément transformés à leur mort et revêtiront leur corps et leur esprit éternels.

Les derniers à ressusciter seront les non-croyants: leur résurrection se produira à la fin du millénium, devant le grand trône blanc du jugement de Dieu;  cf. #Jn 5:28-29), et sera suivie de l’enfer éternel (#Ap 21: 8).

 

24  Ensuite viendra la fin, quand il remettra le royaume à celui qui est Dieu et Père, après avoir détruit toute domination, toute autorité et toute puissance.

Ensuite viendra la fin. Ce troisième aspect de la résurrection comprend la restauration de l’autorité de Christ, le juste roi, sur la terre. La « fin » désigne non seulement ce qui est terminé, mais aussi ce qui est complet et accompli.

il remettra le royaume à celui qui est Dieu. Au point culminant de l’histoire du monde, une fois que Christ aura repris l’autorité sur le monde pour son Père et régné pendant mille ans, toutes choses redeviendront telles que Dieu les avait voulues dans la gloire de la nouvelle terre et du nouveau ciel, d’où le péché sera absent (cf. #Ap 21:1-22:2).

réduit à l’impuissance toute domination. Christ vaincra tout ennemi de Dieu de façon définitive et permanente, et il recouvrera la terre qu’il a créée et qui lui appartient de droit. Le règne millénaire de Christ ne mettra cependant pas fin à toute rébellion, de sorte qu’« il les paîtra avec une verge de fer » (#Ap 19: 15). Au bout de cette période de mille ans, Satan sera libéré pour un temps, et il conduira une insurrection contre Dieu (#Ap 20:7-9). Lui-même et tous ceux qui le suivent dans sa haine contre Dieu et contre Christ seront jetés en enfer avec les anges déchus, afin de souffrir pour toute l’éternité dans le lac de feu (#Ap 20:10-15).

 

25  Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous les ennemis sous ses pieds.

tous ses ennemis sous ses pieds. Cette image trouve son origine dans l’habitude adoptée par les rois de siéger sur un trône surélevé. Lorsque les sujets s’agenouillaient ou se prosternaient devant leur souverain, ils se retrouvaient en dessous de ses pieds. Le roi pouvait aussi mettre son pied sur le cou d’un ennemi vaincu pour symboliser sa domination totale sur lui. Durant le millénium, les ennemis de Christ lui seront assujettis.

 

26  Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort.

15:26-27

dernier ennemi …  mort. A la croix, Christ a brisé l’emprise de Satan, qui tenait entre ses mains le pouvoir de la mort (#Hé 2:14). Mais Satan ne sera pas dépossédé de son arme jusqu’à la fin du millénium. Christ, qui aura alors entièrement accompli la prophétie du #Ps 8:7 (v. #1Co 15: 27a), remettra le royaume au Père, et la gloire éternelle décrite en #Ap 21:1-22:2 débutera.

 

27  Dieu, en effet, a tout mis sous ses pieds. Mais lorsqu’il dit que tout lui a été soumis, il est évident que celui qui lui a soumis toutes choses est excepté.

il est évident. Pour éviter toute méprise au sujet de ce qui est pourtant « évident », Paul précise que l’expression « tout lui a été soumis » n’inclut pas Dieu le Père. C’est lui qui a donné à Christ son autorité (#Mt 28:18 ; #Jn 5:26-27), et le Fils le sert d’une manière parfaite.

 

28  Et lorsque toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même sera soumis à celui qui lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous.

tout en tous. Christ continuera de régner parce que son règne est éternel (#Ap 11:15), mais il retrouvera sa première place, dans la gloire, au sein de la Trinité, tout en demeurant soumis à Dieu (v. #1Co 15: 28), d’une manière prévue de toute éternité.

 

29  Autrement, que feraient ceux qui se font baptiser pour les morts ? Si les morts ne ressuscitent absolument pas, pourquoi se font-ils baptiser pour eux ?

Ce verset difficile peut être interprété de plusieurs manières. Cependant, d’autres passages de l’Écriture permettent de déterminer quelle n’est pas sa signification. Il n’enseigne pas qu’une personne décédée pourrait être sauvée si quelqu’un se fait baptiser pour son compte, car le baptême ne joue aucun rôle dans le salut (#Ep 2:8 ; cf. #Ro 3:28 ; #Ro 4:3 ; #Ro 6:3-4). Il semble raisonnable de penser que l’expression « ceux qui se font baptiser » s’applique à des croyants vivants qui offrent un témoignage public de leur foi par le baptême d’eau, après avoir été attirés à Christ par la vie exemplaire, la pieuse influence et le témoignage d’autres croyants, qui sont morts depuis. L’idée de Paul est que, s’il n’y a pas de résurrection et pas de vie après la mort, ceux qui viennent à Christ pour imiter l’espérance de ceux qui sont morts avant eux agissent en vain.

15:29-34 Paul fait remarquer que la résurrection constitue un encouragement puissant au salut (v. #1Co 15: 19), au service (vv. #1Co 15:30-32) et à la sanctification (vv. #1Co 15:33-34).

 

30  Et nous, pourquoi sommes-nous à toute heure en péril ?

15:30-31

Chaque jour je suis exposé à la mort. Quotidiennement, Paul risquait sa vie et se sacrifiait pour son ministère. Pourquoi devait-il mettre sa vie en péril, chaque heure de chaque jour, s’il n’y avait pas de vie après la mort, pas de récompense et pas de joie éternelle en contrepartie de ses souffrances? Cf. #1Pi 1:3-4.

 

31  Chaque jour je suis exposé à la mort, je l’atteste, frères, par la gloire dont vous êtes pour moi le sujet, en Jésus-Christ notre Seigneur.

32  Si c’est dans des vues humaines que j’ai combattu contre les bêtes à Éphèse, quel avantage m’en revient-il ? Si les morts ne ressuscitent pas, Mangeons et buvons, car demain nous mourrons.

bêtes à Éphèse. Soit des animaux sauvages réels, soit, métaphoriquement, la foule des Éphésiens acharnés contre Paul à l’instigation de Démétrius (#Ac 19:23-24). Dans un cas comme dans l’autre, sa vie avait été en danger (cf. #2Co 11:23-28).

Mangeons …  buvons …  mourrons. Citation d’#Esa 22: 13 reflétant le désespoir des Israélites qui avaient renié la foi. #Hé 11:33-38 énumère les martyrs qui furent prêts à mourir pour la foi à cause de l’espérance de la résurrection (v. #1Co 15: 5).

 

33  Ne vous y trompez pas : les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs.

15:33-34

mauvaises compagnies. Le mot grec peut aussi désigner un message oral. Par l’exemple ou la parole, des amis mauvais peuvent exercer une influence néfaste. L’espérance de la résurrection apporte la sanctification, car elle conduit à une vie sainte et non à la corruption. Certaines personnes de l’Église ne connaissaient pas Dieu et exerçaient une mauvaise influence sur d’autres membres, mais pas, toutefois, sur ceux qui avaient l’espérance de la vie dans la présence de Dieu (cf. #1Jn 3:2-3).

 

34  Revenez à vous-mêmes, comme il est convenable, et ne péchez point ; car quelques-uns ne connaissent pas Dieu, je le dis à votre honte.

35 ¶  Mais quelqu’un dira : Comment les morts ressuscitent-ils, et avec quel corps reviennent-ils ?

Ils possédaient la vérité, mais, à leur honte, ils n’y croyaient pas et n’y obéissaient pas (cf. #2Co 13: 5). Ces questions ne reflétaient donc pas un intérêt sincère en la résurrection et n’étaient que des railleries de la part de ceux qui niaient la réalité de la résurrection, certainement sous l’influence de philosophies gnostiques. À supposer que la résurrection soit vraie, disaient-ils, comment pourrait-elle se produire? Cf. #Ac 26:8.

 

36  Insensé ! ce que tu sèmes ne reprend point vie, s’il ne meurt.

15:36-38 Une fois semée, la graine meurt; sa décomposition biologique met fin à sa vie de semence, et pourtant la vie émane de cet élément devenu mort (cf. #Jn 12:24). Comme Dieu donne vie à la nouvelle plante qui surgit de la semence morte, il peut donner un corps ressuscité à celui qui meurt.

15:36-49 Paul donne ici quatre éléments de réponse à la question du verset précédent:

1° une illustration empruntée à la nature (vv. #1Co 15:36-38);

2° une description du corps ressuscité (vv. #1Co 15:39-42a);

3° un contraste entre le corps ressuscité et le corps terrestre (vv. #1Co 15: 42b-44);

4° un rappel du modèle de résurrection vécu par Jésus-Christ (vv. #1Co 15: 45-49).

 

37  Et ce que tu sèmes, ce n’est pas le corps qui naîtra ; c’est un simple grain, de blé peut-être, ou de quelque autre semence ;

38  puis Dieu lui donne un corps comme il lui plaît, et à chaque semence il donne un corps qui lui est propre.

39  Toute chair n’est pas la même chair ; mais autre est la chair des hommes, autre celle des quadrupèdes, autre celle des oiseaux, autre celle des poissons.

15:39-42a Dans l’univers créé par Dieu, il existe une grande variété de corps et de formes, qui correspondent à des modes d’existence différents. Dieu peut ainsi créer un corps désigné pour la vie après la résurrection.

 

40  Il y a aussi des corps célestes et des corps terrestres ; mais autre est l’éclat des corps célestes, autre celui des corps terrestres.

41  Autre est l’éclat du soleil, autre l’éclat de la lune, et autre l’éclat des étoiles ; même une étoile diffère en éclat d’une autre étoile.

42  Ainsi en est-il de la résurrection des morts. Le corps est semé corruptible ; il ressuscite incorruptible ;

15:42b-44 Paul porte son attention sur le corps ressuscité et indique quatre différences avec le présent corps mortel (cf. v. #1Co 15: 54 ; #Ph 3:20-21):

1° il n’y aura plus de maladie et de mort (« corruptible »);

2° il n’y aura plus de honte à cause du péché (« méprisable »);

3° il n’y aura plus de faiblesse devant la tentation (« infirme »);

4° il n’y aura plus de limitation due au temps et à l’espace (« naturel »).

 

43  il est semé méprisable, il ressuscite glorieux ; il est semé infirme, il ressuscite plein de force ;

44  il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel. S’il y a un corps animal, il y a aussi un corps spirituel.

45  C’est pourquoi il est écrit : Le premier homme, Adam, devint une âme vivante. Le dernier Adam est devenu un esprit vivifiant.

15:45-49 Dans ce passage, Paul répond plus précisément à la question (v. #1Co 15: 35) en donnant comme modèle le corps ressuscité de Jésus-Christ. Il commence son explication par la citation de #Ge 2:7, à laquelle il ajoute deux mots, « premier » et « Adam ». Adam a été créé avec un corps naturel qui n’était pas parfait, même s’il était bon en tant que création (#Ge 1:31). Jésus-Christ est le « dernier Adam » (#Ro 5:19, #Ro 5:21). Nous avons reçu notre corps naturel par l’intermédiaire du premier Adam, mais nous recevrons notre corps spirituel par le dernier Adam, dans la résurrection. Le corps d’Adam représente ce qui est naturel, alors que le corps de Christ représente la résurrection. Comme nous avons porté l’image du corps naturel d’Adam sur la terre, nous porterons l’image du corps de Jésus ressuscité, qui est digne du ciel (#Ac 1:11 ; #Ph 3:20-21 ; #1Jn 3:1-3).

 

46  Mais ce qui est spirituel n’est pas le premier, c’est ce qui est animal ; ce qui est spirituel vient ensuite.

47  Le premier homme, tiré de la terre, est terrestre ; le second homme est du ciel.

48  Tel est le terrestre, tels sont aussi les terrestres ; et tel est le céleste, tels sont aussi les célestes.

49  Et de même que nous avons porté l’image du terrestre, nous porterons aussi l’image du céleste.

50  Ce que je dis, frères, c’est que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu, et que la corruption n’hérite pas l’incorruptibilité.

Les hommes ne peuvent se tenir dans la présence céleste et éternelle de Dieu tels qu’ils sont. Nous avons besoin d’être transformés auparavant (v. #1Co 15: 51).

 

51 ¶  Voici, je vous dis un mystère: nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés,

mystère. Ce terme désigne la vérité cachée dans les temps passés et révélée dans le N.T. L’enlèvement de l’Église, dont il est question ici, n’a jamais été révélé dans l’A.T. Il est mentionné et expliqué pour la première fois en #Jn 14: 1-3, avant d’être repris et complété en #1Th 4:13-18.

 

52  en un instant, en un clin d’œil, à la dernière trompette. La trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés.

un clin d’œil. Paul utilise cette image pour montrer la brièveté de l’instant. Le mot grec désigne tout mouvement rapide. Étant donné que l’œil se déplace plus rapidement que n’importe quelle autre partie du corps visible, cette expression représente bien la transformation soudaine des croyants qui seront enlevés.

la trompette sonnera. Pour proclamer la fin du temps de l’Église, lorsque tous les croyants quitteront la terre lors de l’enlèvement (#1Th 4:16).

morts ressusciteront. D’après #1Th 4:16, ils seront les premiers, suivis par les saints (#1Th 4:17).

 

53  Car il faut que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l’immortalité.

54  Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira la parole qui est écrite: La mort a été engloutie dans la victoire.

15:54-57 Paul souligne sa joie devant la réalité de la résurrection en citant #Esa 25:8 et #Os 13: 14. Ce dernier passage raille la mort comme si elle était une abeille dont le dard était arraché. Celui-ci représente le péché, qui a été mis en lumière par la loi de Dieu, mais conquis par Christ dans sa mort.

 

55  O mort, où est ta victoire ? O mort, où est ton aiguillon ?

56  L’aiguillon de la mort, c’est le péché ; et la puissance du péché, c’est la loi.

57  Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ !

58 ¶  Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, travaillant de mieux en mieux à l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail ne sera pas vain dans le Seigneur.

L’espérance de la résurrection donne leur sens à tous les efforts et à tous les sacrifices accomplis pour l’œuvre du Seigneur. Aucune œuvre faite en son nom n’est vaine, à la lumière de la gloire et de la récompense éternelles.

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