JOUR 75 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

26/10/2018 00:22

JOUR 75 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

 

1 CORINTHIENS 16 ET 2 CORINTHIENS 1

 

1 CORINTHIENS 16 * 1 à 24

 

1 ¶  Pour ce qui concerne la collecte en faveur des saints, agissez, vous aussi, comme je l’ai ordonné aux Églises de la Galatie.

collecte. C’était une offrande pour les croyants démunis de la ville de Jérusalem, surpeuplée et frappée par la famine (v. #1Co 16: 3 ; cf. #Ac 11:28). Paul avait auparavant sollicité des fonds en provenance d’Églises de la Galatie, de la Macédoine et de l’Achaïe (#Ro 15: 26 ; cf. #Lu 10:25-37 ; #2Co 8:1-5 ; #2Co 9:12-15 ; #Ga 6:10 ; #1Jn 3:17).

 

2  Que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette à part chez lui ce qu’il pourra, selon sa prospérité, afin qu’on n’attende pas mon arrivée pour recueillir les dons.

premier jour de la semaine. Ce v. fournit la preuve que l’Église primitive se réunissait le dimanche (#Ac 20: 7). Il indique avant tout que les dons devaient avoir lieu sur une base régulière, et non seulement lorsque les croyants étaient mus par un élan de générosité, dans une circonstance particulière ou suite à un appel (cf. #Lu 6:38 ; cf. #2Co 9:6-7).

selon sa prospérité. Le N.T. ne précise jamais le montant ni le pourcentage de ce qui devrait être donné pour l’œuvre du Seigneur. Toute offrande au Seigneur doit être volontaire et faite sur la base d’une décision personnelle (cf. #Lu 6:38 ; #2Co 9:6-8). Ce principe est à distinguer de l’obligation, dans l’A.T., de donner trois dîmes (cf. #Lé 27:30 ; #No 18:21-26 ; #De 14:28-29 ; #Mal 3:8-10), qui s’élevaient au total à 23% par an, pour le financement du gouvernement national d’Israël et des fêtes publiques et pour le soutien des nécessiteux. L’équivalent moderne du principe de la dîme se retrouve dans le système de l’impôt (#Ro 13: 6). Le montant des offrandes données à Dieu n’était pas réglementé dans l’A.T. (cf. #Ex 25:1-2 ; #Ex 35:21 ; #Ex 36:6 ; #Pr 3:9-10 ; #Pr 11:24).

 

3  Et quand je serai venu, j’enverrai avec des lettres, pour porter vos libéralités à Jérusalem, les personnes que vous aurez approuvées.

16:3-4 Aux yeux de Paul, apporter cette offrande à Jérusalem constituait une mission suffisamment importante pour qu’il y aille lui-même, si nécessaire.

 

4  Si la chose mérite que j’y aille moi-même, elles feront le voyage avec moi.

5 ¶  J’irai chez vous quand j’aurai traversé la Macédoine, car je traverserai la Macédoine.

À la fin de son séjour de trois ans à Éphèse, Paul écrivit sa lettre, puis il chargea probablement Timothée de la remettre (v. #1Co 16: 10). Il avait l’intention de le suivre peu après (#1Co 4:19) et de passer par Corinthe à l’aller et au retour de sa mission en Macédoine (#2Co 1:15-16). À la suite d’un changement dans ses plans, il ne visiterait la ville qu’après une prolongation de son séjour à Éphèse (v. #1Co 16: 8), avant d’y retourner pour plus longtemps à son retour de Macédoine (vv. #1Co 16:6-7).

 

6  Peut-être séjournerai-je auprès de vous, ou même y passerai-je l’hiver, afin que vous m’accompagniez là où je me rendrai.

7  Je ne veux pas cette fois vous voir en passant, mais j’espère demeurer quelque temps auprès de vous, si le Seigneur le permet.

8  Je resterai néanmoins à Éphèse jusqu’à la Pentecôte ;

9  car une porte grande et d’un accès efficace m’est ouverte, et les adversaires sont nombreux.

les adversaires sont nombreux. De toutes les Églises du N.T., c’est peut-être celle d’Éphèse qui eut à affronter l’opposition la plus forte (cf. #2Co 1:8-10, où Paul décrit son expérience à Éphèse; cf. #Ac 19:1-21). Malgré cette hostilité, la porte pour la prédication de l’Évangile était ouverte, et Paul resta dans la ville (cf. #2Co 2:12-13, où il trouve aussi une porte ouverte, mais où le cœur lui manque pour rester là et prêcher). Il écrivit 1 Corinthiens à la fin de cette période d’opposition intense, décrite en #2Co 1:8-10.

 

10 ¶  Si Timothée arrive, faites en sorte qu’il soit sans crainte parmi vous, car il travaille comme moi à l’œuvre du Seigneur.

Timothée. Paul l’avait envoyé en Macédoine avec Eraste (#Ac 19: 22), après quoi il devait partir pour Corinthe, probablement pour y apporter cette épître (#1Co 4:17).

sans crainte. Devant des tentatives d’intimidation ou des frustrations des croyants de Corinthe.

 

11  Que personne donc ne le méprise. Accompagnez-le en paix, afin qu’il vienne vers moi, car je l’attends avec les frères.

12  Pour ce qui est du frère Apollos, je l’ai beaucoup exhorté à se rendre chez vous avec les frères, mais ce n’était décidément pas sa volonté de le faire maintenant ; il partira quand il en aura l’occasion.

Apollos. Paul pensait qu’Apollos devait accompagner les autres frères, Timothée et Eraste, à Corinthe. Apollos refusa et prolongea son séjour à Éphèse. Paul respecta sa conviction.

 

13 ¶  Veillez, demeurez fermes dans la foi, soyez des hommes, fortifiez-vous.

la foi. La foi chrétienne, la saine doctrine, comme en #Ph 1:27 ; #1Ti 6:21 ; #Jude 3.

16:13-14 Paul dispense ses cinq derniers commandements: les Corinthiens devaient être vigilants, avoir une foi inébranlable, agir avec maturité, se montrer forts et remplis d’amour.

 

14  Que tout ce que vous faites se fasse avec charité !

15  Encore une recommandation que je vous adresse, frères. Vous savez que la famille de Stéphanas est les prémices de l’Achaïe, et qu’elle s’est dévouée au service des saints.

prémices. Les membres de la maison de Stéphanas faisaient partie des premiers convertis à Corinthe, qui se situe en Achaïe, une province au sud de la Grèce. Stéphanas était l’un des croyants de Corinthe que Paul avait baptisés personnellement (#1Co 1:16) et qui accompagna Paul à Éphèse à l’époque de la rédaction de cette épître. Avec Fortunatus et Achaïcus (v. #1Co 16: 7), c’était probablement lui qui avait remis à l’apôtre une lettre précédente venant de Corinthe et mentionnée en #1Co 7:1

16  Ayez-vous aussi de la déférence pour de tels hommes, et pour tous ceux qui travaillent à la même œuvre.

17  Je me réjouis de la présence de Stéphanas, de Fortunatus et d’Achaïcus ; ils ont suppléé à votre absence,

16:17-18 Paul s’était réjoui de l’arrivée de ses trois amis à Éphèse, car ils étaient venus pour rester auprès de lui (cf. #Pr 25:25). Les Corinthiens devaient manifester du respect à ces hommes à cause de leur service pour le Seigneur (cf. #1Th 5:12-13).

 

18  car ils ont tranquillisé mon esprit et le vôtre. Sachez donc apprécier de tels hommes.

19 ¶  Les Églises d’Asie vous saluent. Aquilas et Priscille, avec l’Église qui est dans leur maison, vous saluent beaucoup dans le Seigneur.

Aquilas et Priscille. Ils étaient devenus de bons amis de Paul, puisqu’il est resté dans leur maison durant son premier séjour à Corinthe (#Ac 18:1-3), probablement pendant un an et demi (cf. #Ac 18:18-19, #Ac 18:24-26).

dans leur maison. L’Église primitive se réunissait dans les maisons des croyants pour célébrer le culte et pour d’autres activités (voir p. ex. #Ac 2:46 ; #Ac 5:42 ; #Ac 10:23, #Ac 10:27-48 ; #Ac 20:7-8 ; #Ac 28:23).

 

20  Tous les frères vous saluent. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser.

baiser. L’expression pure de l’amour chrétien entre des croyants, sans aucune connotation sexuelle (cf. #Ro 16: 16 ; #2Co 13: 12 ; #1Th 5:26 ; #1Pi 5:14).

 

21  Je vous salue, moi Paul, de ma propre main.

de ma propre main. Paul avait dicté la majeure partie de la lettre à un secrétaire (#Ro 16: 22), mais il la termina et la signa lui-même.

 

22  Si quelqu’un n’aime pas le Seigneur, qu’il soit anathème ! Maranatha.

anathème. C’est-à-dire voué à la destruction.

Maranatha. Expression araméenne qui signifie « le Seigneur vient » ou « viens, Seigneur! » et par laquelle les chrétiens exprimaient leur désir ardent du retour du Seigneur (cf. #Ap 22: 20). Dans ce contexte, il peut s’agir d’un appel pour que le Seigneur enlève les chrétiens de nom, les faux croyants qui menaçaient le bien-être spirituel de l’Église.

 

23  Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec vous !

24  Mon amour est avec vous tous en Jésus-Christ.





2 CORINTHIENS 1 * 1 à 24


1 ¶  Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, et le frère Timothée, à l’Église de Dieu qui est à Corinthe, et à tous les saints qui sont dans toute l’Achaïe:

apôtre. Ce terme précise le statut officiel de Paul: messager envoyé par Christ;  l’introduction à 1 Corinthiens, auteur et date).

par la volonté de Dieu. Paul n’avait pas décidé lui-même de sa mission, et elle ne reposait pas sur ses œuvres. Son appel et la source de son autorité étaient d’origine divine. Dans sa lettre, il n’apportait pas son message personnel, mais les paroles de Christ.

le frère Timothée. C’était le fils spirituel bien-aimé de l’apôtre et un personnage central dans sa vie et son ministère. Paul le rencontra pour la première fois lors de son séjour à Derbe et à Lystre, durant un voyage missionnaire (#Ac 16:1-4). Timothée l’accompagna à Corinthe, lorsque l’Église de cette ville fut fondée (#Ac 18:1-5); il est aussi mentionné dans #1Co 4:17 ; #1Co 16:10-11. Les Corinthiens devaient donc bien le connaître. Paul l’associe à sa lettre, peut-être pour rappeler à ses lecteurs que Timothée est véritablement un frère et pour apaiser des ressentiments que certains auraient pu éprouver après sa récente visite.

 

2  que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ !

la grâce et la paix. Cette expression faisait partie intégrante de la salutation dans toutes les lettres de Paul. La « grâce » est la faveur imméritée accordée par Dieu, et la « paix » l’un des bienfaits qui en découlent.

 

3 ¶  Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation,

Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ. Paul loue le vrai Dieu qui s’est révélé en son Fils, lequel est de la même essence que le Père cf. #Jn 5:17 ; #Jn 14:9-11 ; #Ep 1:3 ; #Hé 1:2-3 ; #2Jn 3). Il est l’oint (sens du terme Christ), le souverain (le Seigneur) et le Rédempteur (Jésus). Alors qu’il jouissait d’une position privilégiée, il a accepté de devenir un serviteur soumis durant son incarnation. Cette bénédiction englobe tout l’Évangile.

Père des miséricordes. Paul emprunte cette expression au langage liturgique juif et à une prière prononcée dans les synagogues qui appelait Dieu à traiter le pécheur avec bonté, amour et affection;  cf. #2S 24: 14 ; #Ps 103:13-14 ; #Mi 7:18-20).

Dieu de toute consolation. L’A.T. appelait Dieu par ce nom (cf. #Esa 40:1 ; #Esa 51:12 ; #Esa 66:13), car en lui se trouve la source de toute consolation véritable. Le mot grec traduit par « consolation » est apparenté au mot bien connu paraklêtos, « celui qui vient pour aider », un des noms du Saint-Esprit. La consolation évoquée ici n’avait pas pour but d’installer Paul dans un confort douillet: il affirme que Dieu est venu à lui au milieu de ses souffrances et de ses soucis pour le fortifier et lui donner du courage et de la hardiesse (cf. vv. #2Co 1:4-10).

 

4  qui nous console dans toutes nos afflictions, afin que, par la consolation dont nous sommes l’objet de la part de Dieu, nous puissions consoler ceux qui se trouvent dans quelque affliction !

afflictions. Ce terme désigne une situation où l’on subit une pression écrasante. Dans la vie de Paul, les circonstances ne manquaient pas où il devait faire face à des attaques qui cherchaient à l’affaiblir, à limiter son ministère ou même à lui ôter la vie. Cependant, dans toutes ces adversités, il savait que Dieu le soutiendrait et le fortifierait;  cf. #Ph 1:6).

afin que …  nous puissions consoler. La consolation divine ne constitue pas une fin en soi. Elle rend les croyants capables de prodiguer à leur tour du réconfort. Les Corinthiens furent humiliés lorsque Dieu les déclara coupables. Plus tard, Dieu envoya à nouveau Paul vers eux, afin qu’il leur apporte un message réconfortant, une fois qu’il aurait été lui-même fortifié (#2Co 6:1-13 ; #2Co 12:6-11 ; cf. #Lu 22:31-32).

 

5  Car, de même que les souffrances de Christ abondent en nous, de même notre consolation abonde par Christ.

les souffrances de Christ abondent. La consolation divine offerte aux croyants est à la mesure de leurs souffrances pour Christ. Plus ils souffrent pour la justice et plus ils sont réconfortés et récompensés (cf. #1Pi 4:12-14). Paul savait par expérience que ces souffrances peuvent sembler ne jamais finir (#2Co 4:7-11 ; #2Co 6:5 ; #2Co 11:23-27 ; cf. #Ga 6:17 ; #Ph 3:10 ; #Col 1:24), et tous les croyants authentiques doivent s’attendre à passer par une épreuve semblable (cf. #Mt 10:18-24).

 

6  Si nous sommes affligés, c’est pour votre consolation et pour votre salut ; si nous sommes consolés, c’est pour votre consolation, qui se réalise par la patience à supporter les mêmes souffrances que nous endurons.

Paul évoque l’association de tout le corps de Christ à la souffrance, qui permet de construire, au sein de tous ses membres, la patience et la persévérance selon Dieu (#1Co 12: 26). Tous les croyants ont besoin de prendre conscience de ce processus. Ainsi, ils ne s’apitoient pas sur eux-mêmes lorsqu’ils souffrent pour Christ, et ils peuvent au contraire bénéficier, dans les échanges mutuels, de la consolation qu’ils reçoivent dans leurs épreuves.

consolation. Ou réconfort, aide.

salut. Il s’agit ici de la patiente persévérance des Corinthiens jusqu’au salut définitif, jusqu’au moment où ils seront glorifiés. Par la grâce de Dieu et la puissance de l’Esprit, Paul était prêt à souffrir et à recevoir de la consolation pour pouvoir ensuite réconforter et fortifier d’autres croyants. Son attitude permit aux Corinthiens d’avoir la force de persévérer.

 

7 ¶  Et notre espérance à votre égard est ferme, parce que nous savons que, si vous avez part aux souffrances, vous avez part aussi à la consolation.

part aux souffrances. Certains membres de l’Église de Corinthe, peut-être une majorité d’entre eux, souffraient pour la justice, tout comme Paul. À cause de leur fidélité au sein de cette souffrance, Paul les considérait comme des partenaires auxquels il fallait venir en aide, et ce en dépit de toute la peine et des soucis qu’ils lui avaient occasionnés.

 

8  Nous ne voulons pas, en effet, vous laisser ignorer, frères, au sujet de la tribulation qui nous est survenue en Asie, que nous avons été excessivement accablés, au-delà de nos forces, de telle sorte que nous désespérions même de conserver la vie.

nous. Un exemple du pluriel de modestie dont Paul fait usage tout au long de sa lettre. D’une manière générale, il désigne l’apôtre lui-même, mais ici il peut inclure d’autres personnes.

survenue en Asie. Il s’agissait d’ennuis récents qui arrivèrent peu après la rédaction de 1 Corinthiens, soit à Ephese, soit à proximité de cette ville. Les circonstances exactes ne sont pas connues.

désespérions même de conserver la vie. Paul avait dû faire face à un événement qui rendait la survie impossible à vue humaine, et il s’était senti profondément découragé à la pensée que cela pourrait mettre prématurément un terme à son ministère. Le mot grec pour « désespérer » signifie littéralement « n’avoir pas d’issue » (cf. #2Ti 4:6). Les Corinthiens étaient au courant de cette épreuve, mais ils ignoraient l’extrême danger de la situation ou la manière dont Dieu œuvrait à travers ces circonstances.

 

9  Et nous regardions comme certain notre arrêt de mort, afin de ne pas placer notre confiance en nous-mêmes, mais de la placer en Dieu, qui ressuscite les morts.

arrêt de mort. Le mot traduit par « arrêt » était un terme technique employé lorsqu’une décision officielle était prise. Paul était tellement convaincu qu’il allait mourir pour l’Évangile qu’il avait prononcé la sentence de mort sur lui-même.

ne pas placer notre confiance en nous-mêmes, mais …  en Dieu. Tel était l’objectif ultime que Dieu voulait atteindre en plaçant Paul dans une situation extrême: il l’avait amené à un point où il ne pouvait plus s’appuyer sur aucune ressource humaine, qu’elle soit d’ordre émotionnel, physique ou intellectuel (cf. #2Co 12:9-10).

qui ressuscite les morts. Un titre divin de forme descriptive, employé lors du culte dans les synagogues. Paul avait compris que la confiance en la puissance du Dieu qui ressuscite les morts représentait pour lui le seul espoir d’être secouru dans sa situation.

 

10  C’est lui qui nous a délivrés et qui nous délivrera d’une telle mort, lui de qui nous espérons qu’il nous délivrera encore,

11  vous-mêmes aussi nous assistant de vos prières, afin que la grâce obtenue pour nous par plusieurs soit pour plusieurs une occasion de rendre grâces à notre sujet.

assistez …  de vos prières. La prière d’intercession est un élément crucial dans la manifestation de la puissance de Dieu et de son plan souverain. Paul désirait que les Corinthiens sachent qu’il avait un besoin vital de leur soutien dans la prière à l’avenir, comme par le passé (cf. #Ep 6:18 ; #Ja 5:16).

la grâce. Ce mot signifie ici « faveur » ou « bénédiction »: la faveur imméritée de Dieu ou la réponse divine à la prière, manifestée par la délivrance vécue par Paul.

rendre grâces. La prière n’a pas pour fonction de changer les plans de Dieu, mais de le glorifier et de le remercier pour ce qu’il fait. Paul avait l’assurance que le plan souverain de Dieu serait accompli par la prière persévérante des croyants.

 

12 ¶  Car ce qui fait notre gloire, c’est ce témoignage de notre conscience, que nous nous sommes conduits dans le monde, et surtout à votre égard, avec sainteté et pureté devant Dieu, non point avec une sagesse charnelle, mais avec la grâce de Dieu.

Les détracteurs de Paul s’en prirent plus d’une fois à son caractère et à son intégrité: ils l’avaient traité d’orgueilleux, d’intéressé, d’homme indigne de confiance, d’inconsistant, de mentalement déséquilibré, d’incompétent, d’être dépourvu de finesse et inapte à la prédication. L’apôtre fait ici face à ces accusations en faisant appel au tribunal humain suprême, celui de sa conscience.

gloire. Paul fit souvent usage de ce mot, qui peut aussi être traduit par « confiance orgueilleuse ». Dans un contexte négatif, il désigne une exaltation injustifiée de ses propres mérites et de ses exploits. Ici, Paul l’emploie dans un sens positif pour exprimer sa confiance légitime dans ce que Dieu a accompli dans sa vie (cf. #Jér 9:23-24 ; #Ro 15: 18 ; #1Co 1:31 ; #1Co 15:9-10 ; #1Ti 1:12-17).

conscience. Le système d’alarme de l’âme qui permet aux êtres humains de juger leurs motivations et leurs actions selon les valeurs morales du bien et du mal. La conscience ne peut remplir la fonction pour laquelle Dieu l’a conçue qu’à condition de se référer aux critères moraux et spirituels les plus élevés et aux normes les plus exigeantes. Cela signifie qu’elle doit être soumise au Saint-Esprit qui s’exprime par l’intermédiaire de la Parole de Dieu (cf. #Ro 12:1-2 ; #1Ti 1:19 ; #2Ti 2:15 ; #Hé 9:14 ; #Hé 10:22). Pleinement illuminée par le Saint-Esprit, la conscience de Paul ne portait aucune charge contre lui (cf. #Ac 23: 1 ; #Ac 24: 16 ; #1Ti 1:5 ; #1Ti 3:9 ; #2Ti 1:3). Cependant, en dernier lieu, Dieu seul peut juger des motivations de l’homme (#1Co 4:1-5).

sagesse charnelle. C’est-à-dire la sagesse qui repose sur la connaissance humaine

13  Nous ne vous écrivons pas autre chose que ce que vous lisez, et ce que vous reconnaissez. Et j’espère que vous le reconnaîtrez jusqu’à la fin,

Ce passage répond de manière globale à l’accusation selon laquelle Paul n’aurait pas été sincère dans ses relations personnelles avec les Corinthiens (cf. #2Co 7:2 ; #2Co 11:9). Toutes les informations qu’il leur faisait parvenir étaient toujours claires, directes et compréhensibles, cohérentes et authentiques. Paul désirait qu’ils sachent qu’il ne retenait rien de la vérité et qu’il ne cachait aucun plan secret (#2Co 10:11). Il souhaitait simplement qu’ils comprennent tout ce dont il leur avait parlé, dans ses lettres ou de vive voix.

 

14  comme vous avez déjà reconnu en partie que nous sommes votre gloire, de même que vous serez aussi la nôtre au jour du Seigneur Jésus.

en partie. Les Corinthiens comprenaient de mieux en mieux la situation, à mesure qu’ils avançaient dans la lecture des instructions de Paul.

nous sommes votre gloire. Ce passage peut aussi être traduit « vous pouvez être fiers à cause de nous ».

jour du Seigneur Jésus. C’est-à-dire le moment de son retour. Paul aspirait au retour du Seigneur, où tous les croyants se réjouiraient mutuellement dans la gloire (cf. #1Th 2:19-20).

 

15 ¶  Dans cette persuasion, je voulais aller d’abord vers vous, afin que vous eussiez une double grâce ;

une seconde faveur. Ou « une bénédiction double ». Paul avait initialement prévu de rendre visite à deux reprises aux Corinthiens. Il n’avait pas formé ce projet pour des raisons égoïstes. Au contraire, son plan était le fruit de sa relation authentique avec eux, caractérisée par une loyauté mutuelle et par la sainte fierté qu’ils éprouvaient les uns vis-à-vis des autres.

 

16  je voulais passer chez vous pour me rendre en Macédoine, puis revenir de la Macédoine chez vous, et vous m’auriez fait accompagner en Judée.

revenir. Paul avait prévu de quitter Ephese et de s’arrêter à Corinthe lors de son voyage vers la Macédoine, puis d’y revenir après avoir exercé son ministère dans cette province (cf. #1Co 16:5-7). Il dut changer de plan, et il ne put s’arrêter à Corinthe la première fois. Les faux apôtres qui avaient envahi l’Église saisirent cette occasion pour discréditer Paul et l’accuser d’infidélité à l’égard de l’assemblée de Corinthe.

 

17  Est-ce que, en voulant cela, j’ai donc usé de légèreté ? Ou bien, mes résolutions sont-elles des résolutions selon la chair, de sorte qu’il y ait en moi le oui et le non ?

Paul reprend probablement quelques-unes des accusations de malhonnêteté portées contre lui par ses adversaires.

j’ai donc usé de légèreté? La formulation de cette question en grec appelle une réponse négative indignée. Paul affirme qu’en aucun cas son comportement n’était celui d’une personne instable ou vacillante dans ses convictions en qui l’on ne pourrait avoir confiance.

selon la chair. C’est-à-dire d’un point de vue purement humain, sans la direction du Saint-Esprit, telle une personne qui n’est pas régénérée. L’apôtre affirme ici que son « oui » et son « non » n’avaient pas d’autre signification que leur sens habituel.

 

18  Aussi vrai que Dieu est fidèle, la parole que nous vous avons adressée n’a pas été oui et non.

Aussi vrai que Dieu est fidèle. Peut-être, un serment par lequel Paul en appelle au témoignage de Dieu (cf. #2Co 11:10, #2Co 11:31 ; #Ro 1:9 ; #Ga 1:20 ; #Ph 1:8 ; #1Th 2:5, #1Th 2:10). Il évoque la fidélité de Dieu et souligne qu’il a lui-même toujours agi en digne représentant d’un tel Dieu.

n’a pas été oui et non. Il ne disait pas « oui » tout en pensant « non ». Il était exempt de duplicité, tout comme Timothée et Silvain. Il disait ce qu’il pensait et faisait ce qu’il avait dit, à moins que des raisons impérieuses ne l’obligent à changer ses plans.

 

19  Car le Fils de Dieu, Jésus-Christ, qui a été prêché par nous au milieu de vous, par moi, et par Silvain, et par Timothée, n’a pas été oui et non, mais c’est oui qui a été en lui ;

La fermeté de l’affirmation de Paul ainsi que son emploi du titre complet de Jésus indiquent que la personne et l’œuvre de Christ furent attaquées par les faux docteurs de Corinthe. L’Évangile de vérité, fidèlement prêché par l’apôtre, fournissait la preuve de sa conduite sincère à l’égard des Corinthiens.

Silvain. Le nom latin de Silas, qui accompagna Paul lors de son deuxième voyage missionnaire (#Ac 16:1-18:2) et prêcha à ses côtés à Corinthe

 

20  car, pour ce qui concerne toutes les promesses de Dieu, c’est en lui qu’est le oui ; c’est pourquoi encore l’Amen par lui est prononcé par nous à la gloire de Dieu.

c’est en lui qu’est le oui. Toutes les promesses de Dieu, dans l’A.T. et le N.T., qui concernent la paix, la joie, l’amour, la bonté, le salut, la sanctification, la communion, l’espérance, la glorification et le ciel deviennent accessibles au croyant, car elles sont accomplies en Jésus-Christ (cf. #Lu 24: 44).

Amen. Le mot hébreu employé pour confirmer une déclaration (cf. sa traduction par « en vérité » dans #Mt 5:18 ; #Jn 3:3 ; #Ro 1:25). Paul leur rappelle qu’ils ont collectivement approuvé la vérité de son enseignement et de sa prédication.

 

21  Et celui qui nous affermit avec vous en Christ, et qui nous a oints, c’est Dieu,

celui qui nous affermit. L’œuvre de grâce et de salut de Christ affermit le croyant, parce qu’elle l’établit sur de fermes fondations en lui (cf. #Ro 16: 25 ; #1Co 15: 58 ; #1Pi 5:10).

 

oints. Terme emprunté à une cérémonie de consécration qui mettait symboliquement à part des rois, des prophètes, des sacrificateurs et certains serviteurs particuliers. Le Saint-Esprit met à part les chrétiens et leur communique la force nécessaire pour la proclamation et le ministère de l’Évangile (cf. #Ac 1:8 ; #1Jn 2:20, #1Jn 2:27).

1:21-22

Christ …  Dieu …  Esprit. Une allusion claire aux trois personnes de la Trinité. L’authenticité de la vie spirituelle de Paul  ainsi que de tous les croyants véritables - est démontrée par les quatre œuvres divines (« affermir », « oindre », « marquer d’un sceau », « mettre dans le cœur les arrhes de l’Esprit ») qui s’accomplissent dans la vie de chaque chrétien. Critiquer l’authenticité de l’apostolat de Paul revenait à détruire l’œuvre de Dieu et l’unité de l’Église.

 

22  lequel nous a aussi marqués d’un sceau et a mis dans nos cœurs les arrhes de l’Esprit.

marqués d’un sceau. Image empruntée à la pratique ancienne qui consistait à apposer de la cire sur un document et à y laisser l’empreinte d’un sceau qui prouvait l’identité de l’auteur ou du propriétaire du document, afin d’authentifier et de protéger celui-ci. Lorsqu’il scelle les croyants, le Saint-Esprit accomplit de fait tout cela;  cf. #Ag 2:23 ; #Ep 4:30).

arrhes. Une garantie de paiement. L’Esprit est un acompte sur la vie éternelle des croyants;  cf. #2P 1:4, #2P 1:11).

 

23  Or, je prends Dieu à témoin sur mon âme, que c’est pour vous épargner que je ne suis plus allé à Corinthe ;

vous épargner. Paul then explains why he had withdrawn his coming: he wanted to give them more time to repent and make a correction to their attitude marked by sin. Il avait préféré attendre un rapport de Tite avant d’agir (voir ch. #2Co 7), dans l’espoir qu’il n’aurait pas à revenir pour affronter leur rébellion, comme auparavant.

 

24  non pas que nous dominions sur votre foi, mais nous contribuons à votre joie, car vous êtes fermes dans la foi.

non pas que nous dominions sur votre foi. Paul ne désirait pas régner sur les Corinthiens lorsqu’il les visitait et qu’il travaillait parmi eux.

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