JOUR 98 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT
18/11/2018 00:32JOUR 98 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT
1 TIMOTHÉE 5 ET 6
1 TIMOTHÉE 5 * 1 à 25
1 ¶ Ne réprimande pas rudement le vieillard, mais exhorte-le comme un père ; exhorte les jeunes gens comme des frères,
Ne réprimande pas rudement. « Rudement » rend bien l’intensité que le terme grec exprime. Même s’il commet un péché, on doit témoigner du respect au croyant âgé en évitant de le reprendre avec des paroles dures (cf. #2Ti 2:24-25).
le vieillard. Dans ce contexte, le mot grec désigne bien les personnes âgées, et non la fonction d’ancien. Malgré sa jeunesse, Timothée allait devoir faire des remontrances à des personnes plus âgées que lui, mais il devrait corriger leur péché avec déférence et respect, conformément aux principes de l’A.T. (cf. #Lé 19: 32 ; #Job 32:4, #Job 32:6 ; #Pr 4:1-4 ; #Pr 16: 31 ; #Pr 20: 29).
exhorte. Verbe grec en rapport avec l’un des titres du Saint-Esprit (paraklêtos; cf. #Jn 14: 16, #Jn 14: 26 ; #Jn 15: 26 ; #Jn 16: 7), qui évoque le fait de s’approcher d’une autre personne pour l’aider. On pourrait traduire « fortifier ». Nous avons le devoir d’affermir nos frères dans la foi (cf. #Ga 6:1-2), à l’instar des Écritures (#Ro 15: 4) et du Saint-Esprit.
2 les femmes âgées comme des mères, celles qui sont jeunes comme des sœurs, en toute pureté.
3 ¶ Honore les veuves qui sont véritablement veuves.
Honore. Il s’agit de montrer du respect ou de la compassion, de soutenir, de traiter avec considération. Bien que cet impératif inclue la nécessité de répondre à toutes sortes de besoins, Paul pense ici plus concrètement à un soutien matériel (cf. #Ex 20: 12 ; #Mt 15:1-6 ; #Mt 27:9).
qui sont véritablement veuves. Toutes les veuves ne sont pas vraiment seules et sans ressources. Le soutien financier dû par l’Église ne s’applique qu’à celles qui ne disposent d’aucun autre moyen de subvenir à leurs besoins.
5:3-16 Cette partie rappelle l’injonction, exprimée dans les Écritures, de prendre matériellement soin des veuves, car elles ne disposent plus du soutien de leur mari (cf. #Ex 22:22-24 ; #De 27:19 ; #Esa 1:17). La compassion que Dieu témoigne lui-même si souvent aux veuves ne fait que confirmer ce commandement (cf. #Ps 68:6 ; #Ps 146:9 ; #Mr 12:41-44 ; #Lu 7:11-17).
4 Si une veuve a des enfants ou des petits-enfants, qu’ils apprennent avant tout à exercer la piété envers leur propre famille, et à rendre à leurs parents ce qu’ils ont reçu d’eux ; car cela est agréable à Dieu.
des enfants ou des petits-enfants. La responsabilité de s’occuper des veuves revient avant tout à leur propre famille, ensuite à l’Église.
rendre à leurs parents. Enfants et petits-enfants sont redevables envers ceux qui leur ont donné le jour, les ont élevés et aimés. Le fait d’assumer cette responsabilité est la marque de l’obéissance chrétienne (cf. #Ex 20: 12).
5 Celle qui est véritablement veuve, et qui est demeurée dans l’isolement, met son espérance en Dieu et persévère nuit et jour dans les supplications et les prières.
demeurée toute seule. La forme grecque implique une condition permanente d’abandon et d’indigence. Une femme réellement veuve n’a aucune famille qui subvienne à ses besoins.
met son espérance en Dieu. C’est un état permanent ou une détermination à espérer en Dieu (cf. #1R 17:8-16 ; #Jér 49:11). N’ayant personne, une telle femme met toute son espérance dans le Seigneur.
6 Mais celle qui vit dans les plaisirs est morte, quoique vivante.
morte, quoique vivante. Si l’on vit de façon mondaine, immorale et païenne, on est certes vivant physiquement, mais le mode de vie démontre que l’on n’est pas régénéré et donc spirituellement mort (cf. #Ep 2:1).
7 Déclare-leur ces choses, afin qu’elles soient irréprochables.
irréprochables. « Irréprochables » signifie « non exposées à être attaquées ». C’est une conduite à laquelle on ne trouve rien à redire.
8 Si quelqu’un n’a pas soin des siens, et principalement de ceux de sa famille, il a renié la foi, et il est pire qu’un infidèle.
Si. Mieux traduit par « puisque ». Paul reformule de façon négative le principe posé positivement au verset 4, en employant la construction grecque qui implique que la condition est vérifiée. Cela suggère que les violations de ce principe ne se comptaient plus à Éphèse. Tout croyant qui n’obéit pas à ce commandement se rend coupable de
1° nier le principe de l’amour chrétien, fondé sur la compassion (cf. #Jn 13: 35 ; #Ro 5:5 ; #1Th 4:9) et
2° se révéler « pire qu’un infidèle ».
La majorité des non-croyants s’acquittent naturellement de ce devoir; cela devrait être d’autant plus vrai des chrétiens, puisque le commandement de Dieu les y pousse. Par conséquent, s’ils s’y refusent alors qu’ils en ont les moyens, ils se conduisent plus mal que des païens. Cf. #1Co 5:1-2.
9 Qu’une veuve, pour être inscrite sur le rôle, n’ait pas moins de soixante ans, qu’elle ait été femme d’un seul mari,
être inscrite sur le rôle. Mieux traduit par « figurer sur la liste ». Figuraient sur cette liste non pas les veuves ayant droit au soutien financier officiel de l’Église c’était le cas (verset #1Ti 5:3) de toutes les veuves de l’Église dépourvues de tout moyen de subsistance - mais celles qui remplissaient les conditions requises pour être investies d’un ministère spécialement reconnu par l’Église.
pas moins de soixante ans. Dans la culture du N.T., 60 ans correspondait à l’âge de la retraite. À cet âge-là, les femmes avaient, le plus souvent, terminé d’élever leurs enfants. Elles jouissaient donc d’assez de temps en plus de la maturité et d’une personnalité suffisamment affirmée - pour vouer leur vie au service de Dieu et de l’Église. Il était peu probable qu’elles aient l’occasion de se remarier et d’être ainsi occupées par ce que cela implique.
femme d’un seul mari. Littéralement « femme d’un seul homme » (cf. #1Ti 3:2, #1Ti 3:12). Loin d’exclure les femmes mariées plus d’une fois (cf. verset #1Ti 5:14 ; #1Co 7:39), l’expression désigne une femme totalement et fidèlement dévouée à son mari, une épouse qui a fait preuve de pureté dans sa vie de couple, en pensées comme en actes.
10 qu’elle soit recommandable par de bonnes œuvres, ayant élevé des enfants, exercé l’hospitalité, lavé les pieds des saints, secouru les malheureux, pratiqué toute espèce de bonne œuvre.
ayant élevé des enfants. Cela définit la veuve comme une femme pieuse, une mère qui a nourri et élevé des enfants devenus eux-mêmes chrétiens.
lavé les pieds des saints. C’était un devoir avilissant réservé aux esclaves. L’expression est utilisée métaphoriquement pour parler des veuves dont le cœur est celui d’une humble servante.
toute espèce de bonnes œuvres. Cf. Dorcas en #Ac 9:36-39.
11 Mais refuse les jeunes veuves ; car, lorsque la volupté les détache du Christ, elles veulent se marier,
la volupté les détache de Christ. Mieux traduit par « elles éprouvent les pulsions de désirs sensuels », expression qui inclut tout ce qu’impliquent les relations conjugales, y compris les rapports sexuels. Paul pressentait le risque de voir de jeunes veuves revenir sur leur vœu de célibat et de consécration au service de Dieu (cf. #No 30:10); il savait que de tels sentiments pouvaient avoir un impact négatif sur leur vie personnelle et leur ministère au sein de l’Église. Ces femmes étaient des proies faciles que les faux docteurs avaient tôt fait de repérer (#2Ti 3:6-7) et d’écarter du chemin de la vérité (v. #1Ti 5:15).
12 et se rendent coupables en ce qu’elles violent leur premier engagement.
violent leur premier engagement. En grec classique, le mot « engagement » peut aussi signifier « serment ». Dans cette acception, il désigne une promesse spécifique que devaient faire les jeunes veuves lors de leur demande d’inscription sur la liste. Elles s’engageaient à consacrer le restant de leur vie au service de l’Église et du Seigneur. Malgré toute la sincérité et la bonne volonté qui étaient les leurs au début de leur précarisation et de leur deuil, on pouvait craindre qu’elles désirent se remarier (voir #Lé 11) et reviennent sur leur promesse passée.
13 Avec cela, étant oisives, elles apprennent à aller de maison en maison ; et non seulement elles sont oisives, mais encore causeuses et intrigantes, disant ce qu’il ne faut pas dire.
aller de maison en maison. Littéralement « faire le tour des maisons ». De telles personnes essaient de mettre leur nez partout et se mêlent de ce qui ne les regarde pas, au lieu de s’occuper de leurs propres affaires.
causeuses. C’est-à-dire des personnes qui racontent n’importe quoi, sans discernement, accusent sans preuves ou répandent des calomnies. Leur oisiveté et leur manque de retenue en font des proies toutes désignées pour les faux docteurs (#1Ti 1:6).
14 Je veux donc que les jeunes se marient, qu’elles aient des enfants, qu’elles dirigent leur maison, qu’elles ne donnent à l’adversaire aucune occasion de médire ;
aient des enfants. Les veuves les plus jeunes étaient encore en âge de porter des enfants. Malgré la perte de leur mari, il était légitime qu’elles gardent l’espoir de connaître le privilège et la bénédiction de se remarier et d’avoir des enfants; cf. #Ps 27:3, #Ps 27:5).
dirigent leur maison. Englobe en grec tous les aspects de l’administration d’un foyer, outre l’éducation des enfants. Dans le plan divin, c’est au foyer qu’une femme mariée trouve le mieux à s’épanouir.
15 car déjà quelques-unes se sont détournées pour suivre Satan.
Certaines de ces jeunes veuves s’étaient détournées de leur engagement à servir Christ, soit pour suivre les faux docteurs et répandre leurs fausses doctrines, soit en épousant des incroyants, ce qui jetait le discrédit sur l’Église.
Satan. Le diable, l’adversaire des croyants.
16 Si quelque fidèle, homme ou femme, a des veuves, qu’il les assiste, et que l’Église n’en soit point chargée, afin qu’elle puisse assister celles qui sont véritablement veuves.
femme. Paul déclare de nouveau ce qu’il écrivait au versets 4-8, en ajoutant que, selon les cas, les femmes chrétiennes doivent, elles aussi, porter la responsabilité de veiller au bien-être matériel des veuves.
17 ¶ Que les anciens qui dirigent bien soient jugés dignes d’un double honneur, surtout ceux qui travaillent à la prédication et à l’enseignement.
anciens. Désigne les « évêques » ou « surveillants » qui sont aussi les pasteurs (#Ep 4:11).
dirigent bien. Les anciens sont les responsables spirituels de l’Église (cf. #1Th 5:12-13 ; #Hé 13: 7, #Hé 13: 17).
un double honneur. Les anciens qui font le plus preuve d’engagement, d’excellence et de dévouement devraient jouir d’une plus grande reconnaissance de la part de leur assemblée. Cette expression ne signifie pas qu’ils doivent recevoir une rémunération deux fois plus importante que les autres, mais qu’ils doivent être payés plus généreusement en termes de respect dans l’Église.
surtout. Signifie « particulièrement » ou « notamment ». Paul affirme donc implicitement que certains anciens s’investissent plus que les autres, et que leur ministère acquiert ainsi une place prépondérante.
travaillent. Littéralement « travaillent jusqu’à l’épuisement ». Le grec renvoie à l’effort requis par le travail plutôt qu’aux heures qu’on y passe.
prédication … enseignement. Le premier terme désigne la proclamation de la Parole, accompagnée de l’exhortation et de la correction, en vue de susciter une réponse du cœur. Le second renvoie surtout à l’affermissement contre l’hérésie et met l’accent sur l’instruction.
5:17-25 L’incompétence des responsables était à l’origine de la plupart des difficultés de l’Église d’Éphèse. Paul explique donc à Timothée comment restaurer la direction pastorale en mettant en relief les obligations de l’Église envers les anciens: ils doivent être honorés, protégés, corrigés et choisis à bon escient.
18 Car l’Écriture dit : Tu n’emmuselleras point le bœuf quand il foule le grain. Et l’ouvrier mérite son salaire.
Car l’Écriture dit. Formule traditionnelle pour introduire les citations bibliques, ici tirées aussi bien de l’A.T. (#De 25:4) que du N.T. (#Lu 10:7). Il est significatif que nous ayons affaire ici à l’un des rédacteurs du N.T. (Paul) qui confirme l’inspiration divine d’un autre (Luc) en désignant son texte comme « Écriture » (cf. #2P 3:15-16). Cela démontre toute l’estime que l’Église primitive accordait aux écrits du N.T.
19 Ne reçois point d’accusation contre un ancien, si ce n’est sur la déposition de deux ou trois témoins.
de deux ou de trois témoins. Les accusations graves portées contre des anciens doivent être traitées selon les procédures d’enquête et de confirmation définies en #Mt 18:15-20. Ces procédures s’appliquent à tous, y compris les anciens. En cas d’accusations vérifiées, cette exigence prive les anciens de toute immunité, mais elle les protège aussi contre les accusateurs inconsidérés ou malintentionnés, puisque la procédure de conviction de péché est la même que pour n’importe quel membre.
20 Ceux qui pèchent, reprends-les devant tous, afin que les autres aussi éprouvent de la crainte.
Ceux qui pèchent. Désigne les anciens qui persistent dans leur péché, quel qu’il soit, après avoir été confrontés à deux ou trois témoins, surtout s’il s’agit de fautes qui violent les qualifications requises pour exercer ces fonctions (#1Ti 3:2-7).
tous. C’est-à-dire les autres anciens et toute l’assemblée. La troisième mesure qu’établit #Mt 18: 17 consiste à rendre l’accusation publique devant l’Église, pour que toute l’assemblée puisse faire pression sur le fautif et le pousser à la repentance.
21 Je te conjure devant Dieu, devant Jésus-Christ, et devant les anges élus, d’observer ces choses sans prévention, et de ne rien faire par faveur.
conjure devant Dieu, devant Jésus-Christ. Cf. #1Ti 6:13
les anges élus. C’est-à-dire les anges choisis par Dieu, ceux qui n’ont pas été déchus, par opposition avec Satan et les démons. Cette expression indique que le projet éternel de Dieu, projet consistant dans le choix des participants au royaume, inclut les anges. Les chrétiens aussi sont appelés « élus » (#Ro 8:33 ; #Ro 11:7 ; #Col 3:12 ; #2Ti 2:10 ; #Tit 1:1 ; #1Pi 1:2 ; #2Jn 1, #2Jn 13).
sans prévention … rien faire par faveur. Les anciens doivent exercer la discipline de manière impartiale, sans préjugés ni favoritisme, et de la façon préconisée par les Écritures.
22 N’impose les mains à personne avec précipitation, et ne participe pas aux péchés d’autrui ; toi-même, conserve-toi pur.
N’impose les mains à personne. Renvoie au cérémonial qui confirmait les compétences d’un homme à exercer un ministère public de pasteur / ancien / surveillant. Il remontait à la pratique, en vigueur dans l’A.T., qui consistait à poser les mains sur l’animal sacrifié en signe d’identification à lui (#Ex 29:10, #Ex 29:15, #Ex 29:19 ; #Lé 4:15 ; cf. #No 8:10 ; #No 27:18-23 ; #De 34:9 ; #Mt 19: 15 ; #Ac 8:17-18 ; #Ac 9:17 ; #Hé 6:2). On agit « avec précipitation » si l’on procède à cette cérémonie sans enquête approfondie ni délai visant à préparer le candidat et à s’assurer de ses qualifications (comme en #1Ti 3:1-7).
ne participe pas aux péchés. En procédant prématurément à une ordination, on se rend coupable du péché de celui qui sert comme ancien alors qu’il n’est pas qualifié pour cette charge et que, par conséquent, il détourne les croyants de la vérité.
conserve-toi pur. À « pur », certains préfèrent « libre de tout péché ». Paul ne voulait pas que Timothée se souille par les péchés d’un autre en autorisant la prise de fonctions d’un ancien non qualifié pour les exercer. Malgré le besoin criant de responsables spirituellement mûrs, l’Église devait se garder d’une sélection par trop hâtive.
23 Ne continue pas à ne boire que de l’eau ; mais fais usage d’un peu de vin, à cause de ton estomac et de tes fréquentes indispositions.
Ne continue pas à ne boire que de l’eau. Dans l’Antiquité, l’eau était souvent polluée, au point qu’elle transmettait un grand nombre de maladies. Paul exhorte donc Timothée à ne pas prendre le risque de tomber malade, même s’il avait fait vœu de s’abstenir de vin. Apparemment, Timothée évitait de boire du vin par précaution.
fais usage d’un peu de vin … tes fréquentes indispositions. Paul suggérait à Timothée de consommer du vin parce que, grâce à la fermentation, cette boisson agirait comme un désinfectant et le garderait des conséquences, dangereuses pour sa santé, d’une consommation exclusive d’eau. En revanche, il ne l’invitait pas à abaisser les normes de conduite présentées plus haut (cf. #No 6:1-4 ; #Pr 31:4-5).
24 Les péchés de certains hommes sont manifestes, même avant qu’on les juge, tandis que chez d’autres, ils ne se découvrent que dans la suite.
Les péchés … manifestes. Les péchés de certains sautent aux yeux de tous, ce qui les disqualifie d’entrée du ministère d’ancien.
même avant qu’on les juge. Les péchés notoires de ces personnes révèlent publiquement leur culpabilité et leur incompatibilité pour tout ministère. Le jugement mentionné ici correspond à la procédure suivie par l’Église pour déterminer les qualifications en vue d’un ministère d’ancien.
ne se découvrent que dans la suite. Les péchés d’autres candidats au ministère d’ancien ne viendront à la lumière qu’avec le temps, et peut-être pendant l’examen de leur candidature.
25 De même, les bonnes œuvres sont manifestes, et celles qui ne le sont pas ne peuvent rester cachées.
Il en va de même pour les bonnes œuvres que pour les péchés: certaines sont notoires, d’autres ne sont connues que plus tard. Temps et vérité vont de pair. Le point central de toutes ces instructions relatives au choix des anciens (conformément à 3:1-7), c’est la nécessité de faire preuve de patience, d’équité, d’impartialité et de pureté (versets #1Ti 5:21-25). De cette façon, on peut espérer faire de bons choix.
1 TIMOTHÉE 6 * 1 à 21
1 ¶ Que tous ceux qui sont sous le joug de la servitude regardent leurs maîtres comme dignes de tout honneur, afin que le nom de Dieu et la doctrine ne soient pas blasphémés.
sous le joug. Expression familière pour décrire un service soumis à l’autorité d’un maître, sans nécessairement que ce dernier abuse de son autorité (cf. #Mt 11:28-30).
l’esclavage. Il s’agit ici des personnes soumises à une autre, sans aucune connotation péjorative. Le mot est même connoté positivement lorsqu’il décrit la relation entre le Seigneur et son Père (#Ph 2:7) ou entre les croyants et Dieu (#1Pi 2:16), le Seigneur (#Ro 1:1 ; #Ga 1:10 ; #2Ti 2:24 ; #Ja 1:1), les non-chrétiens (#1Co 9:19) et les autres croyants (#Ga 5:13).
maîtres. Bien que le mot français « despote » dérive du mot grec pour « maître », celui-ci n’a aucune connotation négative. Il ne fait que désigner une autorité absolue et sans limites.
tout honneur. Cela se traduit par un travail effectué avec diligence et fidélité envers l’employeur.
la doctrine. C’est-à-dire la révélation divine contenue dans l’Évangile. La conduite des chrétiens lorsqu’ils sont placés sous une autorité, quelle qu’elle soit, influence la façon dont est perçu le message du salut quand ils le proclament aux inconvertis. Faire preuve de soumission et de respect tout en accomplissant un travail de qualité contribue à rendre crédible le message de l’Évangile (#Mt 5:48).
6:1-2 Les croyants d’Éphèse devaient avoir du mal à maintenir une éthique du travail qui soit en accord avec la Bible, pris comme ils l’étaient dans la culture esclavagiste de leur temps. Dans ces versets, Paul les instruit à ce sujet. Dans bien des cas, les esclaves jouissaient de conditions moins mauvaises que celles des ouvriers agricoles, car on leur fournissait gratuitement nourriture, vêtement et logement. L’esclavage constituait l’épine dorsale du système économique de la Rome antique, et la relation maître-esclave d’alors comportait bien des similitudes avec les relations actuelles entre employeur et employé.
2 Et que ceux qui ont des fidèles pour maîtres ne les méprisent pas, sous prétexte qu’ils sont frères ; mais qu’ils les servent d’autant mieux que ce sont des fidèles et des bien-aimés qui s’attachent à leur faire du bien. Enseigne ces choses et recommande-les.
des fidèles pour maîtres. L’égalité en Christ pourrait amener à mépriser les rapports d’autorité induits par les rôles respectifs dans le travail. Avoir un chrétien pour employeur doit, bien au contraire, donner lieu à un service d’autant plus fidèle et diligent, puisqu’on témoigne ainsi de l’amour à un frère dans la foi.
recommande-les. Littéralement « appelle-les à son côté ». En donnant ces directives, Paul insiste fortement pour encourager les frères à adopter une attitude correcte envers leur employeur.
3 Si quelqu’un enseigne de fausses doctrines, et ne s’attache pas aux saines paroles de notre Seigneur Jésus-Christ et à la doctrine qui est selon la piété,
Paul indique trois caractéristiques des faux docteurs:
1° ils enseignent de fausses doctrines, c’est-à-dire des doctrines qui diffèrent de la révélation divine telle qu’elle se trouve dans les Écritures ou qui la contredisent.
2° ils ne s’attachent pas aux saines paroles, c’est-à-dire qu’ils contestent les enseignements corrects, surtout ceux contenus dans les Écritures (#2P 3:16);
3° ils rejettent la « doctrine qui est selon la piété ».
Les enseignements qui ne se fondent pas sur les Écritures produiront toujours une vie éloignée de la sainteté. Loin de faire preuve de piété, les faux docteurs portent la marque du péché; cf. #Jude 4, #Jude 8-16).
4 il est enflé d’orgueil, il ne sait rien, et il a la maladie des questions oiseuses et des disputes de mots, d’où naissent l’envie, les querelles, les calomnies, les mauvais soupçons,
des questions oiseuses et des disputes de mots. L’expression « questions oiseuses » désigne les vaines spéculations; les « disputes de mots » renvoient à des joutes oratoires. Du fait de leur orgueil et de leur ignorance, les faux docteurs ne comprennent pas la vérité divine (#2Co 2:14); ils s’attachent de façon obsessionnelle aux questions de terminologie et récusent la fiabilité et l’autorité des Écritures. La liste des disputes que cela entraîne indique que l’esprit charnel, corrompu et vain des faux docteurs n’apporte rien de positif (verset #1Ti 6:5).
5 les vaines discussions d’hommes corrompus d’entendement, privés de la vérité, et croyant que la piété est une source de gain.
privés de la vérité. Les faux docteurs sont en état d’apostasie, c’est-à-dire qu’ils ont connu la vérité et ont donné l’impression d’y adhérer, mais qu’ils ont fini par la rejeter ouvertement. Le mot grec pour « priver » signifie « dépouiller », et la forme qu’il prend ici indique que l’on a perdu le contact avec la vérité (ce qui ne signifie pas que l’on n’a pas connu un jour le salut; cf. #2Ti 2:18 ; #2Ti 3:7-8 ; #Hé 6:4-6 ; #2P 2:1, #2P 2:4-9).
une source de gain. L’appât du gain (cf. #Ac 8:18-23 ; #2P 2:15) se cache presque toujours derrière les efforts des faux docteurs, qui sont en fait des menteurs hypocrites (#1Ti 4:2).
6 ¶ C’est, en effet, une grande source de gain que la piété avec le contentement ;
contentement. Mot grec signifiant « autonomie », qui était utilisé par les philosophes stoïciens pour décrire une personne qui ne se laissait pas émouvoir ni abattre par aucune circonstance extérieure. Les chrétiens doivent faire preuve de contentement et de satisfaction et ne pas rechercher plus que ce que Dieu leur a déjà donné. C’est lui la source de la satisfaction véritable (#2Co 3:5 ; #2Co 9:8 ; #Ph 4:11-13, #Ph 4:19).
7 car nous n’avons rien apporté dans le monde, et il est évident que nous n’en pouvons rien emporter ;
8 si donc nous avons la nourriture et le vêtement, cela nous suffira.
la nourriture et le vêtement, cela nous suffira. Les chrétiens devraient se contenter de ne posséder que le minimum pour vivre. Paul ne condamne pas pour autant les richesses, tant que c’est Dieu qui pourvoit par sa grâce (verset #1Ti 6:17). En revanche, il condamne un désir égocentrique d’argent, qui ne produit que de la frustration.
9 Mais ceux qui veulent s’enrichir tombent dans la tentation, dans le piège, et dans beaucoup de désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition.
ceux qui veulent s’enrichir tombent dans la tentation. « Veulent » décrit un désir bien ancré, raisonné, et renvoie clairement à ceux qui se rendent coupables de cupidité. La forme du verbe grec pour « tombent » indique que ceux qui sont en proie à ce désir ne cessent de tomber dans les tentations. On s’accoutume à la cupidité comme à une drogue, et ceux qui en veulent toujours plus sont en permanence pris au piège de cette passion dévorante.
la ruine et la perdition. La cupidité risque fort de valoir à qui s’en rend coupable une fin tragique, la destruction et l’enfer. Il est question ici du châtiment éternel des méchants.
10 Car l’amour de l’argent est une racine de tous les maux ; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments.
l’amour de l’argent. Dans le contexte, ce péché concerne tout particulièrement les faux docteurs, mais il y a aussi une vérité universelle. L’argent lui-même n’est pas mauvais, puisque c’est un cadeau de Dieu (#De 8:18); Paul ne condamne que l’amour de l’argent (cf. #Mt 6:24), vice caractéristique des faux docteurs.
loin de la foi. C’est-à-dire loin de l’ensemble des vérités chrétiennes. Mammon avait remplacé Dieu dans le cœur de ces apostats, et ils s’étaient détournés des choses de Dieu pour se consacrer à leur quête effrénée de richesses.
11 Pour toi, homme de Dieu, fuis ces choses, et recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la patience, la douceur.
homme de Dieu. Cf. #2Ti 3:17. Ce terme n’apparaît qu’une seule fois dans le N.T., et uniquement à propos de Timothée. Dans l’A.T., en revanche, il est utilisé 70 fois comme un terme technique, dans le sens d’une personne qui a reçu la fonction officielle de porte-parole de Dieu. Outre 1:2 et 2:1, ce fait amène à penser que la lettre était destinée avant tout à Timothée et avait pour objectif de l’exhorter à rester fidèle et fort en vue de résister à la persécution et aux difficultés qui ne manqueraient pas de se présenter, surtout dans la perspective de la mort prochaine de Paul. On reconnaît un homme de Dieu à ceci:
1° il fuit les choses mauvaises (verset #1Ti 6:11),
2° recherche les bonnes (verset #1Ti 6:11),
3° se bat pour elles (verset #1Ti 6:12) et enfin
4° leur reste fidèle (versets #1Ti 6:13-14).
La clé du succès de toutes ses entreprises tient à la perfection qui se développe en lui par l’intermédiaire des Écritures (#2Ti 3:16-17).
ces choses. L’amour de l’argent et tout ce qui s’ensuit (versets #1Ti 6:6-10), outre les obsessions suscitées dans le cœur des faux docteurs par leur orgueil.
la justice, la piété. La « justice » consiste à faire le bien, autant envers Dieu qu’envers les hommes; il s’agit d’une conduite visible extérieurement. La « piété » renvoie au respect éprouvé pour Dieu et se traduit par une ressemblance avec lui.
12 Combats le bon combat de la foi, saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé, et pour laquelle tu as fait une belle confession en présence d’un grand nombre de témoins.
Combats le bon combat de la foi. Le terme grec pour « combattre » était employé pour décrire les épreuves athlétiques et militaires. Remporter la victoire passe par une concentration, une discipline et des efforts extrêmes. Le « bon combat de la foi » désigne le combat spirituel contre le royaume des ténèbres et contre Satan, dans lequel tous les croyants sont nécessairement impliqués.
saisis la vie éternelle. Paul exhorte Timothée à comprendre pleinement la réalité des choses liées à la vie éternelle, afin de parvenir à vivre et à exercer son ministère dans la perspective de l’éternité et du paradis (cf. #Ph 3:20 ; #Col 3:2).
à laquelle tu as été appelé. Rappelle l’appel au salut efficace et souverain adressé par Dieu à Timothée.
belle confession. La déclaration publique de foi en Jésus-Christ qu’avait faite Timothée lors de son baptême et une nouvelle fois, sans doute, lors de sa consécration au ministère (#1Ti 4:14 ; #2Ti 1:6).
13 ¶ Je te recommande, devant Dieu qui donne la vie à toutes choses, et devant Jésus-Christ, qui fit une belle confession devant Ponce Pilate,
recommande, devant Dieu … et devant Jésus-Christ. Cf. #1Ti 5:21 ; La construction grecque autorise aussi à traduire par « dans la présence de Dieu, même du Christ Jésus », ce qui constitue la meilleure façon de rendre cette expression, puisque Christ est sur le point d’être introduit dans son rôle de juge (cf. #Jn 5:22). Tous ceux dont le ministère a trait à la Parole de Dieu agissent sous le regard omniscient de Christ
belle confession devant Ponce Pilate. Tout en sachant parfaitement qu’une telle déclaration lui vaudrait d’être condamné à mort, Jésus n’en a pas moins confessé publiquement qu’il était effectivement le Messie et le Roi (#Jn 18:33-37). Il a rarement évité le danger (cf. #Jn 7:1); il s’est engagé courageusement et fidèlement envers Dieu, celui qui ressuscite les morts (cf. #Col 2:12).
14 (6-13) de garder le commandement, (6-14) et de vivre sans tache, sans reproche, jusqu’à l’apparition de notre Seigneur Jésus Christ,
le commandement. La Parole révélée de Dieu tout entière, que Paul avait donné à Timothée mission de prêcher (#2Ti 4:2). L’apôtre réitère souvent ses exhortations à veiller jalousement sur elle (verset #1Ti 6:20 ; #1Ti 1:18-19 ; #1Ti 4:6, #1Ti 4:16 ; #2Ti 1:13-14 ; #2Ti 2:15-18).
l’apparition. Le jour où le Seigneur reviendra en gloire sur la terre (cf. #2Ti 4:1, #2Ti 4:8 ; #Tit 2:13) pour juger le monde et y établir son royaume (#Mt 24: 27, #Mt 24:29-30 ; #Mt 25:31). Le retour de Christ est imminent, et cela devrait représenter, pour un homme de Dieu, une motivation suffisante pour rester fidèle à sa vocation jusqu’à la mort ou jusqu’à ce retour (cf. #Ac 1:8-11 ; #1Co 4:5 ; #Ap 22: 12).
15 que manifestera en son temps le bienheureux et seul souverain, le roi des rois, et le Seigneur des seigneurs,
en son temps. Il s’agit du moment, fixé par Dieu de toute éternité et connu de lui seul, du retour de Christ (#Mr 13: 32 ; #Ac 1:7).
souverain. Mot qui vient d’une racine grecque liée à la notion de « puissance ». Dieu est absolument souverain et omnipotent, il règne partout et sur tout.
16 qui seul possède l’immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n’a vu ni ne peut voir, à qui appartiennent l’honneur et la puissance éternelle. Amen !
que nul homme n’a vu ni ne peut voir. Dieu, étant esprit, est invisible (cf. #1Ti 1:17 ; #Job 23:8-9 ; #Jn 1:18 ; #Jn 5:37 ; #Col 1:15) et, par conséquent, inaccessible au sens où l’homme pécheur n’a jamais vu et ne pourra jamais voir la pleine gloire de Dieu (cf. #Ex 33:20 ; #Esa 6:1-5).
17 Recommande aux riches du présent siècle de ne pas être orgueilleux, et de ne pas mettre leur espérance dans des richesses incertaines, mais de la mettre en Dieu, qui nous donne avec abondance toutes choses pour que nous en jouissions.
être orgueilleux. Ou « avoir une haute opinion d’eux-mêmes ». Ceux qui vivent dans l’abondance risquent constamment de tomber dans la tentation de mépriser les autres et de se montrer supérieurs. Richesse et orgueil vont souvent de pair et, plus on est riche, plus grande devient cette tentation (#Pr 18: 23 ; #Pr 28:11 ; #Ja 2:1-4).
richesses incertaines … nous donne avec abondance. Ceux qui possèdent beaucoup de biens ont tendance à placer leur confiance dans ces richesses (cf. #Pr 23:4-5). Mais la sécurité que Dieu donne est bien plus grande que celle que peut procurer n’importe quel investissement terrestre (#Ec 5:17-19 ; #Mt 6:19-21).
6:17-19 Paul explique ici à Timothée ce qu’il convient d’enseigner aux « riches », c’est-à-dire à ceux qui disposent de plus que le nécessaire en nourriture, vêtements et logement. Il ne condamne pas les riches et n’exige pas d’eux qu’ils se dépouillent de leurs biens. En revanche, il leur recommande de se montrer de bons intendants des ressources qu’ils ont reçues de Dieu (cf. #De 8:18 ; #1S 2:7 ; #1Ch 29:12).
18 Recommande-leur de faire du bien, d’être riches en bonnes œuvres, d’avoir de la libéralité, de la générosité,
avoir de la libéralité. Le terme grec signifie « partager volontiers ce qu’ils ont ». Ceux des croyants qui sont riches doivent utiliser leurs ressources pour répondre aux besoins d’autrui, sans égoïsme mais avec générosité.
19 et de s’amasser ainsi pour l’avenir un trésor placé sur un fondement solide, afin de saisir la vie véritable.
s’amasser … un fondement solide. Le « fondement » peut s’assimiler à un fonds financier. Les riches ne devraient pas se soucier de recevoir des dividendes sur leurs investissements terrestres; quand on a décidé d’investir pour l’éternité, on doit s’apprêter à ne toucher les dividendes qu’au ciel.
20 O Timothée, garde le dépôt, en évitant les discours vains et profanes, (6-21) et les disputes de la fausse science
garde le dépôt. Ce dépôt dont Timothée a la charge, c’est la vérité, la révélation divine dont Dieu lui a confié la responsabilité. Tout chrétien, et ce d’autant plus s’il exerce un ministère, a reçu la responsabilité sacrée de préserver la révélation divine (cf. #1Co 4:1 ; #1Th 2:3-4).
la fausse science. Les fausses doctrines, c’est-à-dire tout mensonge qui prétend à la vérité. Les faux docteurs soutenaient à tort qu’ils possédaient une connaissance supérieure (comme dans le gnosticisme). Ils affirmaient détenir des secrets transcendants, mais en fait ils étaient ignorants et puérils dans leur façon d’interpréter la vérité.
6:20-21 La responsabilité principale de l’Église consiste à perpétuer et à proclamer les vérités enseignées par les Écritures, et Paul explique ici à Timothée comment préserver et protéger la Parole de Dieu.
21 dont font profession quelques-uns, qui se sont ainsi détournés de la foi. Que la grâce soit avec vous !
Que la grâce soit avec vous! Dans cette salutation finale, Paul s’adresse à « vous », donc à plusieurs personnes. Son message est destiné au-delà de Timothée - à toute l’Église d’Éphèse. La grâce de Dieu est indispensable à tous les croyants pour préserver la vérité et la transmettre à la génération suivante.
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