JOUR 99 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

19/11/2018 00:38

JOUR 99 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

 

2 TIMOTHÉE 1 ET 2

 

2 TIMOTHÉE 1 * 1 à 18

 

 1 ¶  Paul, apôtre de Jésus-Christ, par la volonté de Dieu, pour annoncer la promesse de la vie qui est en Jésus-Christ,

apôtre de Jésus-Christ, par la volonté de Dieu. Sa vocation répondait à la volonté et au plan souverains de Dieu (cf. #1Co 1:1 ; #2Co 1:1 ; #Ep 1:1 ; #Col 1:1).

la promesse de la vie qui est en Jésus-Christ. L’Évangile promet que ceux qui sont morts spirituellement, mais qui reçoivent par la foi le message de l’Évangile, seront unis à Christ et trouveront en lui la vie éternelle (#Jn 3:16 ; #Jn 10:10 ; #Jn 14: 6 ; #Col 3:4).

1:1-2 Paul rappelle ici à Timothée que, malgré la relation spirituelle intime qu’ils entretiennent, c’est un apôtre qui s’adresse à lui, avec l’autorité spirituelle dont Dieu l’a investi. Le jeune homme a donc, ainsi que les autres croyants, à se conformer aux directives de cette épître, car elles ont été inspirées par Dieu.

 

2  à Timothée, mon enfant bien-aimé : que la grâce, la miséricorde et la paix te soient données de la part de Dieu le Père et de Jésus-Christ notre Seigneur !

à Timothée, mon enfant bien-aimé. Timothée (#2Ti 1:2 ; #2Ti 2:1) et Tite (#Tit 1:4) sont les seuls à être désignés par cette expression qui marque une intimité particulière. Elle souligne le rôle de père spirituel tenu par Paul. « Légitime » peut se traduire « authentique »; la foi de Timothée était sincère (cf. #2Ti 1:5). Il était le collaborateur favori de Paul et son protégé (#1Co 4:17 ; #Ph 2:19-22).

que la grâce …  notre Seigneur. Cette salutation n’était pas purement formelle: Paul exprime son désir que Timothée reçoive le meilleur de la part de Dieu.

 

3  Je rends grâces à Dieu, que mes ancêtres ont servi, et que je sers avec une conscience pure, de ce que nuit et jour je me souviens continuellement de toi dans mes prières,

Je rends grâces à Dieu …  dans mes prières. Ces paroles de louange sont fréquentes dans les épîtres de Paul

une conscience pure. Cf. verset #1Ti 1:19 ; #1Ti 3:9 ; #1Ti 4:2. En grec, « bonne » renvoie à ce qui est parfait et engendre plaisir et satisfaction. Dieu, quand il a créé l’homme, l’a doté d’une conscience, faculté qui lui permet de se juger lui-même. Du fait que Dieu a écrit sa loi dans notre cœur, tout homme possède une connaissance, au moins élémentaire, du bien et du mal. Quand il viole cette norme, sa conscience lui renvoie un sentiment de culpabilité qui agit comme un système de sécurité. Par la peur, la culpabilité, la honte et le doute ainsi suscités en lui, il est alerté des menaces qui pèsent contre le bien-être de son âme (cf. #Jn 8:9 ; #1Co 8:7, #1Co 8:10, #1Co 8:12 ; #Tit 1:15 ; #Hé 10:22). À l’inverse, lorsqu’un croyant accomplit la volonté de Dieu, il bénéficie de l’approbation, l’assurance, la paix et la joie qui sont le fruit d’une bonne conscience (cf. #Ac 23: 1 ; #Ac 24: 16 ; #2Ti 1:3 ; #Hé 13: 18 ; #1Pi 3:16, #1Pi 3:21).

 

4  me rappelant tes larmes, et désirant te voir afin d’être rempli de joie,

me rappelant tes larmes. Paul se rappelait peut-être avoir vu des larmes dans les yeux de Timothée lors de leur précédente rencontre. Celle-ci avait eu lieu à la fin de sa courte visite à Éphèse, après la rédaction de 1 Timothée et avant son arrestation à Troas et sa seconde détention à Rome. Il avait connu une séparation similaire d’avec les anciens d’Éphèse, des années auparavant (#Ac 20:36-38).

désirant te voir. Paul portait à Timothée une grande affection et, sachant sa mort imminente, il se sentait poussé par un désir intense de le revoir (cf. #2Ti 4:9, #2Ti 4:13, #2Ti 4:21).

 

5  gardant le souvenir de la foi sincère qui est en toi, qui habita d’abord dans ton aïeule Loïs et dans ta mère Eunice, et qui, j’en suis persuadé, habite aussi en toi.

Loïs …  Eunice. Paul mentionne leur nom, ce qui suggère qu’il les connaissait personnellement, peut-être parce que c’était lui (avec Barnabas) qui les avait conduites à Christ lors de son premier voyage missionnaire (cf. #Ac 13: 13-14: 21). Ces femmes étaient d’authentiques croyantes juives. Elles avaient donc une compréhension suffisante des Écritures pour pouvoir, ainsi que Timothée (#2Ti 3:15), reconnaître en Jésus le Messie dès l’écoute de la prédication de Paul.

 

6 ¶  C’est pourquoi je t’exhorte à ranimer le don de Dieu que tu as reçu par l’imposition de mes mains.

ranimer la flamme du don de Dieu. Cela semble indiquer que l’apôtre n’était pas satisfait du niveau de fidélité de Timothée à cette époque. Le « don » renvoie au don spirituel accordé au croyant. Paul rappelle à Timothée que sa qualité d’intendant du don accordé par Dieu lui interdit de laisser tomber ce don de prédication, d’enseignement et d’évangélisation en désuétude (cf. #2Ti 4:2-5).

 

par l’imposition de mes mains.  cf. #1Ti 6:12. Cela renvoie peut-être au jour de la conversion de Timothée, qui aurait alors reçu son don spirituel à ce moment-là. Il peut aussi y avoir une allusion à un revêtement spirituel extraordinaire intervenu après la conversion.

 

7  Car ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse.

un esprit de timidité. Le mot grec désigne aussi la lâcheté et décrit une attitude de crainte honteusement poltronne, due à une personnalité faible et égoïste. Timothée avait plusieurs motifs de se sentir accablé: la menace des persécutions romaines, menace grandissante sous le règne de Néron; à l’intérieur même de l’Église, l’hostilité de ceux qui rechignaient à accepter son autorité; les attaques des faux docteurs avec leurs théories aussi astucieuses que mensongères. Il devait cependant comprendre que la crainte qu’il éprouvait ne venait pas de Dieu.

force. Dieu a déjà accordé aux croyants toutes les ressources spirituelles nécessaires pour supporter les épreuves et les menaces (cf. #Mt 10:19-20). Les croyants ont accès à la puissance divine, l’énergie spirituelle authentique et fructueuse (#Ep 1:18-20 ; #Ep 3:20 ; cf. #Za 4:6).

amour. Cette qualité d’amour-là ne se préoccupe que de plaire à Dieu et de rechercher le bien-être d’autrui avant le sien propre (cf. #Ro 14: 8 ; #Ga 5:22, #Ga 5:25 ; #Ep 3:19 ; #1Pi 1:22 ; #1Jn 4:18).

sagesse. Décrit un esprit discipliné, maître de lui-même et dont les priorités sont justes. C’est par conséquent l’opposé d’un esprit timoré et craintif, qui n’apporte que désordre et confusion. Faire de la nature souveraine et des plans parfaits de Dieu le centre de leurs pensées permet aux croyants de garder le contrôle de leur vie, dans une sainte sagesse et une confiance inébranlable, quelles que soient les circonstances (cf. #Ro 12:3 ; #1Ti 3:2 ; #Tit 1:8 ; #Tit 2:2).

 

8  N’aie donc point honte du témoignage à rendre à notre Seigneur, ni de moi son prisonnier. Mais souffre avec moi pour l’Évangile, (1-9) par la puissance de Dieu

témoignage à rendre à notre Seigneur. Ou « témoignage de notre Seigneur ». Il s’agit du message de l’Évangile à propos de Jésus-Christ. Paul ne voulait pas que Timothée, par crainte de possibles persécutions, ait honte du nom de Christ (cf. versets #2Ti 1:12, #2Ti 1:16).

moi son prisonnier. Le simple fait d’être associé à Paul, un homme emprisonné pour cause de prédication de l’Évangile, pouvait mettre la liberté et la vie de Timothée en danger (cf. #Hé 13: 23).

 

9  qui nous a sauvés, et nous a adressé une sainte vocation, non à cause de nos œuvres, mais selon son propre dessein, et selon la grâce qui nous a été donnée en Jésus-Christ avant les temps éternels,

une sainte vocation. Comme toujours dans les épîtres du N.T., il ne s’agit pas de l’appel adressé à tous les pécheurs pour qu’ils croient à l’Évangile et soient sauvés (comme dans #Mt 22: 14). L’appel au salut que Dieu adresse aux élus est efficace. Le fruit de cette vocation est la sainteté, imputée (justification) et progressive (sanctification), qui sera pleinement achevée lors de la glorification.

non …  nos œuvres, mais …  la grâce. C’est la vérité centrale de l’Évangile: le salut s’obtient par grâce, par le moyen de la foi, indépendamment des œuvres. L’œuvre de fortification du croyant par Dieu se fonde aussi sur la grâce (cf. #Ph 1:6 ; #Jude 24-25).

son propre dessein. C’est-à-dire le plan souverain d’élection de Dieu

en Jésus-Christ. Par le sacrifice de Christ, le plan de salut de Dieu est devenu possible, car Christ lui-même a été la victime expiatoire pour les péchés du peuple de Dieu.

avant les temps éternels. On trouve la même expression grecque en #Tit 1:2. Le destin des élus de Dieu a été déterminé et scellé de toute éternité (#Jn 17: 24 ; cf. #Ep 1:4-5 ; #Ph 1:29 ; #1Pi 1:2).

 

10  et qui a été manifestée maintenant par l’apparition de notre Sauveur Jésus-Christ, qui a détruit la mort et a mis en évidence la vie et l’immortalité par l’Évangile.

venue. « Épiphanie » est la transcription française de ce mot grec Il renvoie le plus souvent à la seconde venue de Christ (#2Ti 4:18 ; #1Ti 6:14 ; #Tit 2:13), mais il est ici question de sa première venue.

a réduit la mort à l’impuissance et a mis en évidence …  l’immortalité. « Réduire à l’impuissance » signifie « rendre inopérant ». La mort physique n’a pas disparu mais, pour les chrétiens, elle ne représente plus une menace ni une ennemie (#1Co 15:54-55 ; #Hé 2:14). Dieu a choisi d’attendre l’incarnation et la proclamation de l’Évangile pour faire connaître pleinement la vérité relative à l’immortalité et à la vie éternelle. Les croyants de l’A.T. n’en avaient qu’une compréhension partielle (cf. #Job 19: 26).

 

11  C’est pour cet Évangile que j’ai été établi prédicateur et apôtre, chargé d’instruire les païens.

prédicateur …  chargé d’instruire. Dérive en grec d’un verbe signifiant « proclamer », « se faire le héraut de » ou « parler en public ». Paul était un héraut public qui proclamait l’Évangile de Christ.

 

12  Et c’est à cause de cela que je souffre ces choses ; mais j’en ai point honte, car je sais en qui j’ai cru, et je suis persuadé qu’il a la puissance de garder mon dépôt jusqu’à ce jour-là.

je souffre. Cf. verset #2Ti 1:8 .

je n’en ai point honte. Paul prêchait l’Évangile en milieu hostile, mais il avait une telle confiance que Dieu avait scellé pour lui un avenir de gloire et de bénédictions qu’il n’avait aucune crainte face à la persécution et la mort.

je sais en qui j’ai cru. « Savoir » décrit la certitude que donnait à Paul l’assurance de son salut, dont l’objet était Dieu lui-même. La forme du verbe grec traduit par « j’ai cru » renvoie à un événement passé dont les conséquences perdurent. Cette connaissance est équivalente à la « connaissance de la vérité » (#2Ti 3:7 ; #1Ti 2:4).

il a la puissance de garder. La puissance de Christ empêchera le croyant sincère de céder à la tentation de l’apostasie (cf. #Job 42:2 ; #Ps 37:23-24 ; #Ps 121:3 ; #Jér 32:17 ; #Mt 19: 26 ; #Lu 1:37 ; #Jn 6:39-40, #Jn 6:44 ; #Jn 10:27-30 ; #Ep 3:20).

mon dépôt. La vie de Paul, que ce soit sur terre ou dans l’éternité, appartenait à son Seigneur. Sur terre, il vécut dans une confiance et une hardiesse inébranlables parce qu’il avait eu révélation de la puissance et de la fidélité de Dieu et qu’il entretenait une relation indéfectible avec le Seigneur (#Ro 8:31-39).

ce jour-là. Cf. verset #2Ti 1:18 ; #2Ti 4:8 . On l’appelle aussi « jour de Christ ». Les croyants se tiendront alors devant le trône du jugement et recevront leur récompense.

 

13  Retiens dans la foi et dans la charité qui est en Jésus-Christ le modèle des saines paroles que tu as reçues de moi.

la foi …  l’amour. La « foi », c’est la confiance dans la vérité de la Parole de Dieu, et l’« amour », c’est la douceur et la compassion dans l’enseignement de cette vérité (cf. #Ep 4:15).

saines paroles. Cf. #1Ti 4:6 ; #1Ti 6:3

reçues de moi. Paul était le canal de cette révélation divine (cf. #2Ti 2:2 ; #2Ti 3:10, #2Ti 3:14 ; #Ph 4:9) .

 

14  Garde le bon dépôt, par le Saint-Esprit qui habite en nous.

le bon dépôt. C’est-à-dire le trésor de la bonne nouvelle du salut révélé dans les Écritures. Ce dépôt dont Timothée a la charge, c’est la vérité, la révélation divine dont Dieu lui a confié la responsabilité. Tout chrétien, et ce d’autant plus s’il exerce un ministère, a reçu la responsabilité sacrée de préserver la révélation divine (cf. #1Co 4:1 ; #1Th 2:3-4).

 

15 ¶  Tu sais que tous ceux qui sont en Asie m’ont abandonné, entre autres Phygelle et Hermogène.

Asie. Province romaine faisant partie de la Turquie moderne; il ne s’agit pas de toute l’Asie Mineure.

Phygelle et Hermogène. On ne sait rien de plus de ces deux hommes. Ils semblaient posséder les qualités requises d’un ancien, avaient été proches de Paul et connus des Églises d’Asie, mais n’avaient pas résisté à la pression des persécutions et avaient déserté.

 

16  Que le Seigneur répande sa miséricorde sur la maison d’Onésiphore, car il m’a souvent consolé, et il n’a pas eu honte de mes chaînes ;

Onésiphore. L’un des fidèles compagnons de Paul qui ne s’étaient pas éloignés de lui. Il l’avait au contraire soutenu en prison, car il n’avait ni honte ni peur de visiter régulièrement l’apôtre dans sa cellule pour subvenir à ses besoins. La demande qu’adresse Paul à Timothée de saluer sa famille (#2Ti 4:19) indique que celle-ci vivait à Éphèse ou dans les environs.

 

17  au contraire, lorsqu’il est venu à Rome, il m’a cherché avec beaucoup d’empressement, et il m’a trouvé.

lorsqu’il est venu à Rome. Onésiphore était peut-être en voyage d’affaires, et le texte implique que ses recherches avaient nécessité du temps et des efforts, et avaient même été périlleuses.

 

18  Que le Seigneur lui donne d’obtenir miséricorde auprès du Seigneur en ce jour-là. Tu sais mieux que personne combien de services il m’a rendus à Éphèse.

en ce jour-là. Cf. verset  #2Ti 1:18 ; #2Ti 4:8 ; On l’appelle aussi « jour de Christ » . Les croyants se tiendront alors devant le trône du jugement et recevront leur récompense.

Éphèse. Onésiphore avait donné des preuves de sa fidélité bien des années auparavant, lors du ministère de Paul pendant son troisième ou quatrième voyage missionnaire.



2 TIMOTHÉE 2 * 1 à 26

 

1 ¶  Toi donc, mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est en Jésus-Christ.

mon enfant. Paul avait conduit Timothée à Christ au cours de son premier voyage missionnaire (cf. #1Co 4:17 ; #1Ti 1:2, #1Ti 1:18).

fortifie-toi. C’est la recommandation principale de la première partie de cette épître.

dans la grâce qui est en Jésus-Christ. Paul exhorte Timothée à surmonter sa tendance à la faiblesse, et à renouveler son engagement dans le ministère.

 

2  Et ce que tu as entendu de moi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles, qui soient capables de l’enseigner aussi à d’autres.

entendu de moi  cf. #2Ti 3:14. Pendant les nombreuses années où Timothée avait vécu en étroite association avec Paul, il avait entendu, de la bouche de l’apôtre, la vérité que Dieu lui avait révélée.

en présence de beaucoup de témoins. Notamment Silas, Barnabas et Luc. Beaucoup de disciples, dans de nombreuses Églises, pouvaient attester de l’authenticité divine des enseignements de Paul. Timothée avait bien besoin de ce rappel, vu les nombreuses défections dans l’Église d’Éphèse (cf. #2Ti 1:15).

des hommes fidèles …  capables de l’enseigner aussi à d’autres. Il revenait à Timothée de s’emparer de la révélation divine qu’il avait reçue de Paul, puis de l’enseigner à d’autres hommes fidèles  dont les qualités et les dons spirituels soient avérés - qui transmettraient à leur tour ces vérités aux générations à venir. Quatre générations sont mentionnées ici avec Paul, Timothée, les « hommes fidèles » et les « autres ». Ce processus de reproduction spirituelle, initié par l’Église primitive, continuera sans interruption jusqu’au retour du Seigneur.

 

3  Souffre avec moi, comme un bon soldat de Jésus-Christ.

bon soldat. La vie chrétienne ressemble à une guerre (contre le système du monde mauvais, contre la nature humaine pécheresse du croyant et contre Satan). Cette métaphore est présente dans tout le N.T. (cf. #2Co 10:3-5 ; #Ep 6:10-20 ; #1Th 4:8 ; #1Ti 1:18 ; #1Ti 4:7 ; #1Ti 6:12). Paul évoque ici l’inévitable conflit avec ce monde hostile et les persécutions que cela implique (cf. v. #2Ti 2:9 ; #2Ti 1:8 ; #2Ti 3:11-12 ; #2Ti 4:7).

 

4  Il n’est pas de soldat qui s’embarrasse des affaires de la vie, s’il veut plaire à celui qui l’a enrôlé ;

s’embarrasse des affaires de la vie. Tout comme le soldat que le devoir appelle se retrouve totalement coupé de ses affaires dans le civil, le bon soldat de Jésus-Christ est celui qui interdit aux choses du monde de le distraire (cf. #Ja 4:4 ; #1Jn 2:15-17).

 

5  et l’athlète n’est pas couronné, s’il n’a combattu suivant les règles.

combattu. Ce verbe grec (athleô) décrit les efforts et la détermination indispensables à celui qui participe à des compétitions sportives, s’il veut les gagner (cf. #1Co 9:24). C’était une image parlante des efforts spirituels et de la poursuite infatigable de la victoire, pour les contemporains de Paul familiers d’événements sportifs tels que les jeux olympiques et les jeux isthmiques (ces derniers se déroulaient à Corinthe).

n’est pas couronné …  les règles. Tout le dur travail et toute la discipline d’un athlète sont réduits à néant, s’il ne respecte pas les règles du jeu. Il y a ici un appel à obéir à la Parole si l’on désire remporter la victoire spirituelle.

 

6  Il faut que le laboureur travaille avant de recueillir les fruits.

Le laboureur qui peine. « Peine » vient du verbe grec signifiant « travailler jusqu’à l’épuisement ». Dans l’Antiquité, les agriculteurs passaient de longues heures à un travail éreintant, qu’il pleuve, vente ou neige, dans l’espoir que leurs efforts physiques seraient récompensés par une bonne récolte. Paul encourage ici Timothée à éviter la paresse ou l’indolence et à travailler intensément (cf. #Col 1:28-29) en vue de la moisson à venir. Cf. #1Co 3:5-8.

 

7  Comprends ce que je dis, car le Seigneur te donnera de l’intelligence en toutes choses.

Comprends. Le terme grec désigne une perception claire, une pleine compréhension et une considération attentive des choses. Il s’agit non d’un simple conseil, mais d’une vive exhortation à réfléchir intensément à ce que Paul écrit.

 

8 ¶  Souviens-toi de Jésus-Christ, issu de la postérité de David, ressuscité des morts, selon mon Évangile,

Jésus-Christ. Le modèle suprême de fidélité en tant qu’enseignant (verset #2Ti 2:2), soldat (versets #2Ti 2:3-4), athlète (verset #2Ti 2:5) et agriculteur (verset  #2Ti 2:6). Timothée devait suivre l’exemple de Jésus en enseignant, souffrant, cherchant à remporter le prix et plantant les semences de la vérité pour une moisson spirituelle.

de la postérité de David. En tant que descendant de David, Jésus est l’héritier légitime du trône (#Lu 1:32-33). C’est son humanité qui est ici soulignée.

ressuscité des morts. La résurrection de Christ est la vérité centrale de la foi chrétienne (#1Co 15:3-4, #1Co 15: 17, #1Co 15: 19). À travers elle, Dieu affirme la perfection de l’œuvre de rédemption accomplie par Jésus-Christ.

 

9  pour lequel je souffre jusqu’à être lié comme un malfaiteur. Mais la parole de Dieu n’est pas liée.

je souffre …  Mais la parole de Dieu. Paul relève le contraste entre son emprisonnement pour la cause de l’Évangile et la puissance souveraine de la Parole de Dieu.

 

10  C’est pourquoi je supporte tout à cause des élus, afin qu’eux aussi obtiennent le salut qui est en Jésus-Christ, avec la gloire éternelle.

à cause des élus. Ceux parmi les élus qui, bien que choisis dès avant la fondation du monde, ne se sont pas encore convertis à la foi en Jésus-Christ.

le salut qui est en Jésus-Christ. Le salut ne se trouve en personne d’autre (#Ac 4:12 ; cf. #Ro 8:29 ; #Ep 1:4-5). L’Évangile doit être proclamé (#Mt 28:19 ; #Ac 1:8) parce que même les élus ne sont sauvés que s’ils mettent leur foi en Christ (#Ro 10:14).

la gloire éternelle. C’est le résultat final du salut.

 

11  Cette parole est certaine : Si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui ;

Cette parole est certaine. On trouve cette parole aux versets #2Ti 2:11-13. Expression unique aux épîtres pastorales (cf. #1Ti 3:1 ; #1Ti 4:9 ; #2Ti 2:11 ; #Tit 3:8). Elle annonce une déclaration qui résume des doctrines clés. L’expression « entièrement digne d’être reçue » ajoute encore du poids. Ces paroles étaient apparemment familières aux Églises, qui les considéraient comme une expression concise de la vérité cardinale des Évangiles.

morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui. Renvoie à la participation spirituelle des croyants à la mort et à la résurrection de Christ (#Ro 6:4-8) et comprend aussi une possible expérience du martyre à cause de Christ, comme le contexte semble l’indiquer ici.

 

12  si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui ; si nous le renions, lui aussi nous reniera ;

persévérons. Les croyants qui persévèrent donnent la preuve de l’authenticité de leur foi;  cf. #Mt 10:22 ; #Jn 8:31 ; #Ro 2:7 ; #Col 1:23).

régnerons aussi avec lui. Dans son royaume éternel à venir (#Ap 1:6 ; #Ap 5:10 ; #Ap 20: 4, #Ap 20: 6).

si nous le renions, lui aussi nous reniera. Désigne le reniement définitif et déterminé de l’apostat, et non la faiblesse temporaire d’un vrai chrétien, comme Pierre par exemple (#Mt 26:69-75). Ceux qui renient ainsi Christ démontrent qu’ils ne lui ont jamais appartenu (#1Jn 2:19), et ils doivent par conséquent s’attendre à être un jour reniés par Christ (#Mt 10:33).

 

13  si nous sommes infidèles, il demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même.

infidèles. Évoque l’absence de la foi qui sauve, et non une foi faible ou hésitante. Les incroyants finissent par renier Christ, parce que leur foi n’était pas authentique (cf. #Ja 2:14-26).

il demeure fidèle. Autant Jésus est fidèle pour sauver ceux qui croient en lui (#Jn 3:16), autant il le sera pour juger ceux qui le refusent (#Jn 3:18). Agir autrement serait en contradiction avec sa nature sainte et immuable. Cf. #Hé 10:23.

 

14 ¶  Rappelle ces choses, en conjurant devant Dieu qu’on évite les disputes de mots, qui ne servent qu’à la ruine de ceux qui écoutent.

les disputes de mots. Argumenter avec les faux docteurs  c’est-à-dire ceux qui, au moyen de la raison humaine, trompent les hommes en pervertissant la Parole - n’est pas seulement stupide (#Pr 14: 7) et futile (#Mt 7:6), mais encore dangereux (versets #2Ti 2:16-17 ; cf. verset  #2Ti 2:23). C’est la première des trois injonctions de Paul à éviter les vaines discussions.

ruine. En grec « bouleversement » ou « renversement ». Ce mot ne figure qu’une autre fois dans le N.T. (#2P 2:6), à propos de la destruction de Sodome et Gomorrhe. Les faux docteurs remplacent la vérité par des mensonges et sont ainsi responsables d’une catastrophe spirituelle chez ceux qui leur prêtent attention. Cette ruine peut être éternelle.

 

15  Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n’a point à rougir, qui dispense droitement la parole de la vérité.

Efforce-toi. Terme qui dénote la persistance pleine de zèle à atteindre un but. Timothée est engagé ici à faire tout son possible pour transmettre la Parole de Dieu de façon complète, claire et exacte, comme tous les prédicateurs et enseignants de la Parole. C’est crucial, si l’on veut contrecarrer les effets des fausses doctrines (versets #2Ti 2:14, #2Ti 2:16-17).

dispense droitement. Littéralement « ouvre en droite ligne ». Évoque la précision exigée par certaines professions (charpentiers, maçons, artisans du cuir et fabricants de tentes comme Paul). Précision et exactitude sont indispensables pour interpréter correctement la Bible, bien plus encore que pour d’autres activités, car on a ici affaire à la Parole de Dieu. Il serait honteux de se contenter de moins que cela.

la parole de la vérité. Les Écritures en général (#Jn 17: 17), et le message de l’Évangile en particulier (#Ep 1:13 ; #Col 1:5).

 

16  Évite les discours vains et profanes ; car ceux qui les tiennent avanceront toujours plus dans l’impiété,

Évite les discours vains et profanes.  cf. #Tit 3:9. Une hérésie si destructrice ne peut conduire qu’à plus d’« impiété ». L’hérésie ne peut ni sauver ni sanctifier. C’est le deuxième avertissement de Paul. Cf. versets #2Ti 2:14, #2Ti 2:23.

 

17  (2-16) et leur parole rongera comme la gangrène. (2-17) De ce nombre sont Hyménée et Philète,

gangrène. Le terme grec désigne une maladie mortelle, à diffusion rapide. Cette métaphore souligne le danger insidieux que représentent les fausses doctrines: elles attentent à votre vie.

Hyménée. Hyménée est mentionné en #2Ti 2:17 à propos de Philète, un autre faux docteur. Quant à Alexandre, il est sans doute l’opposant à la foi dont il est fait mention en #2Ti 4:14-15. On ne sait rien d’autre de ces deux hommes

Philète. Le remplaçant d’Alexandre (#1Ti 1:20) en tant que complice d’Hyménée.

 

18  qui se sont détournés de la vérité, disant que la résurrection est déjà arrivée, et qui renversent la foi de quelques-uns.

la résurrection est déjà arrivée. Comme les faux docteurs qui troublèrent les Corinthiens (#1Co 15: 12), Hyménée et Philète niaient la réalité de la résurrection physique des croyants. Ils prétendaient probablement que l’identification spirituelle des croyants avec la mort et la résurrection de Christ (#Ro 6:4-5, #Ro 6:8) était la seule résurrection qu’ils pouvaient espérer, et qu’elle était donc déjà survenue. Cette hérésie reflétait la conception philosophique grecque de l’époque qui voulait que la matière soit mauvaise et que seul l’esprit soit bon.

renversent la foi. Il s’agit de ceux dont la foi n’était pas authentique (cf. #Mt 24: 24). Une authentique foi qui sauve ne peut jamais être totalement et irrémédiablement renversée.

 

19 ¶  Néanmoins, le solide fondement de Dieu reste debout, avec ces paroles qui lui servent de sceau : Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent ; et : Quiconque prononce le nom du Seigneur, qu’il s’éloigne de l’iniquité.

le solide fondement posé par Dieu. Probable allusion à l’Église (cf. #1Ti 3:15), qui ne sera jamais battue par les forces de l’enfer (#Mt 16: 18) et qui est formée de ceux qui appartiennent à Dieu.

sceau. Garantie de propriété et d’authenticité. Paul énonce deux caractéristiques de ceux qui sont marqués du sceau divin de l’authenticité.

Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent. Sans doute une allusion à #No 16: 5. Il « connaît », non pas au sens d’avoir conscience de l’existence de quelqu’un, mais comme un mari connaît son épouse: au sens de relations intimes. Dieu connaît les siens puisqu’il les a choisis de toute éternité.

Quiconque …  s’éloigne de l’iniquité. Déclaration probablement inspirée de #No 16: 26 et qui reflète la seconde marque d’appartenance à Dieu: ceux qui l’aiment recherchent la sainteté (cf. #1Co 6:19-20 ; #1Pi 1:15-16).

 

20  Dans une grande maison, il n’y a pas seulement des vases d’or et d’argent, mais il y en a aussi de bois et de terre ; les uns sont des vases d’honneur, et les autres sont d’un usage vil.

vases. Mot grec au sens très général d’ustensiles, outils et meubles divers qu’on trouve dans une maison. Par cette analogie avec une « grande maison », Paul oppose deux sortes d’ustensiles ou de plats contenant la nourriture.

vases d’honneur. Chez les riches, les plats faits en or et en argent étaient employés par exemple, pour servir le repas de la famille et de ses hôtes. C’était un usage honorable.

d’un usage vil. Les ustensiles en bois ou en argile ne servaient pas à un usage honorable, mais plutôt à tout ce qui était répugnant. On les employait notamment comme poubelles pour les déchets de la maisonnée.

 

21  Si donc quelqu’un se conserve pur, en s’abstenant de ces choses, il sera un vase d’honneur, sanctifié, utile à son maître, propre à toute bonne œuvre.

quelqu’un. Quiconque désire servir aux nobles projets du Seigneur. Même un seau en bois ou un pot de terre peuvent devenir utiles, une fois nettoyés et rendus saints.

se conserve pur. Le mot grec signifie « nettoie parfaitement » ou « purge totalement ». Pour qu’un vase vulgaire puisse servir à un usage noble, il fallait le récurer, le nettoyer et le purger de toute trace de sa souillure antérieure.

ces choses. Renvoie aux vases d’un usage vil (verset  #2Ti 2:20). On se corrompt en s’associant avec quelqu’un qui enseigne de fausses doctrines et vit dans le péché (#Pr 1:10-19 ; #Pr 13: 20 ; #1Co 5:6, #1Co 5:11 ; #1Co 15: 33 ; #Tit 1:16), d’autant plus si l’on fait partie des responsables de l’Église. Paul lance ici un appel à se garder de la compagnie de ceux qui prétendent servir Dieu, mais qui le font de telle manière qu’on ne peut que les comparer à des outils souillés, à peine utiles à des tâches dégradantes.

 

22 ¶  Fuis les passions de la jeunesse, et recherche la justice, la foi, la charité, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur.

passions de la jeunesse. Évoque non seulement les désirs sexuels illicites, mais aussi l’orgueil, le désir de richesse et de puissance, la jalousie, l’affirmation excessive de soi-même ou l’esprit de dispute.

 

23  Repousse les discussions folles et inutiles, sachant qu’elles font naître des querelles.

discussions folles et inutiles …  querelles. C’est la troisième fois que Paul exhorte Timothée à éviter d’argumenter avec les faux docteurs.

 

24  Or, il ne faut pas qu’un serviteur du Seigneur ait des querelles ; il doit, au contraire, avoir de la condescendance pour tous, être propre à enseigner, doué de patience ;

propre à enseigner. C’est un mot qui signifie en grec « doué pour l’enseignement »

 

25  il doit redresser avec douceur les adversaires, dans l’espérance que Dieu leur donnera la repentance pour arriver à la connaissance de la vérité,

les adversaires. Surtout les incroyants (qui sont sous l’emprise de Satan, verset 26), mais le terme peut aussi inclure certains croyants, s’ils ont été trompés par les spéculations « folles et inutiles » (verset  #2Ti 2:23) des faux docteurs, sans oublier, évidemment, les faux docteurs eux-mêmes.

Dieu leur donnera la repentance. Cf. #Ac 11:18 ; voir #2Co 7:9-10. Une repentance authentique ne peut se produire que par la grâce souveraine de Dieu (#Ep 2:7) car, sans la grâce, tout effort humain se révèle vain (cf. #Jér 13: 23).

la connaissance de la vérité. Quand Dieu octroie par grâce la foi qui sauve, cela comporte aussi la repentance par rapport au péché. Ni l’une ni l’autre ne saurait être une œuvre humaine.

 

26  et que, revenus à leur bon sens, ils se dégageront des pièges du diable, qui s’est emparé d’eux pour les soumettre à sa volonté.

pièges du diable. Satan piège ses victimes par le mensonge. C’est un menteur invétéré, à l’intelligence et aux machinations subtiles, jamais à court de mensonges.

 

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