JUGEMENT DE DIEU

27/01/2020 00:31

Romains 2 :1-16 : Quel sort final pour ceux qui n’ont pas entendu le message du salut ?

Il est des questions plus ou moins intéressantes ; celle que nous allons aborder ne nous touche pas directement et donc nous pourrions la classer facilement dans le tiroir « affaires à voir plus tard ». Il est des questions plus ou moins importantes ; nous avons certainement résolu celle d’aujourd’hui et donc elle pourrait devenir moins importante qu’elle ne l’a été jusqu’à ce que nous la résolvions. Il est des réponses plus ou moins justes face à des questions difficiles ; tout dépend de ce sur quoi nous nous appuyons pour y répondre. Mais nous voulons nous appuyer sur la Parole de Dieu pour essayer d’y voir plus clair.

Notre question porte sur le salut de ceux qui n’ont pas ou mal entendu parler du salut ; quel sera leur sort quand ils seront jugés par Dieu ? Mais cette question nous interpellera directement aussi.    Lecture : Ro 2v1-16.

 

Jugement de Dieu :

Les textes bibliques peuvent être tordus par ceux qui pensent que tous seront sauvés mais pourtant ces textes sont nombreux et suffisamment clairs : à la fin des temps, Dieu jugera les hommes. « Le sort de tout homme est de mourir une seule fois, après quoi il est jugé par Dieu » (Hé 9v27). Ce jugement aura lieu après la résurrection de tous, après le retour de Christ. Pierre affirme que ceux qui seront sauvés sont ceux qui auront accepté Christ comme leur Sauveur : « C’est en Jésus-Christ seul que se trouve le salut. Dans le monde entier, Dieu n’a jamais donné le nom d’aucun autre homme par lequel nous devions être sauvés » (Ac 4v12).

La Bible nous dit qu’ensuite ce sera l’éternité, soit avec Dieu, soit loin de lui. On voudrait bien croire en un Dieu « papy-gâteau », qui accepte tout le monde dans sa présence (c’est cela le paradis, tandis que l’enfer est le lieu où Dieu est absent). Mais bien des paroles de Jésus ne vont pas dans ce sens (ex : Mt 25v31-46). « Par ton entêtement et ton refus de changer, tu te prépares un châtiment d’autant plus grand pour le jour où se manifestera la colère et le juste jugement de Dieu » (Ro 2v5). Ce jugement est en lien avec la justice de Dieu. Son amour ne peut être dissocié de sa justice ni l’anéantir.

C’est justement cet amour qui fait poser la grave question du salut pour ceux qui n’ont jamais entendu parler de Jésus (comment peuvent-ils croire en quelqu’un qu’ils ne connaissent pas ? Seront-ils perdus alors ?) ou ceux qui n’ont pas reçu un enseignement correct et fidèle (sont-ils responsables de leur croyance faussée par l’enseignement qui leur a été donné ?). Ceux dont la croyance a grandi dans une autre religion, sans rien connaître de la Bible, seront-ils perdus pour l’éternité ?

Paul affirme en tout cas : « Le jugement de Dieu (…) est conforme à la vérité » (Ro 2v2). En quoi est-il véritable et juste ? Quels seront les critères du jugement de Dieu ? Mais avant de voir ce que Paul dit à ce sujet, il nous faut définir 2 termes dans Ro 2.

 

Les juifs et les païens :

Le peuple juif était les descendants d’Abraham avec qui Dieu avait fait une alliance ; par cette alliance, Dieu avait fait de ce peuple « son peuple » ; il lui avait fait connaître sa volonté (la Loi). Et Paul énumère ses privilèges : il se repose sur la Loi, il en est instruit, il sait qu’il appartient à Dieu, il connaît sa volonté, il se sait être le guide des autres, la lumière, l’éducateur, l’enseignant (et cela non sans orgueil) (Ro 2v17-21). Mais ce qui définit aux yeux de Dieu le vrai juif, ce ne sont pas ces signes de connaissance théologique ni ce qui est d’ordre physique (la circoncision) ; « c’est ce qui est intérieur et la vraie circoncision est celle que l’Esprit opère dans le cœur » (v28). Donc, au-delà de l’appartenance à ce peuple, ces différents traits peuvent caractériser ceux qui se placent en supérieur vis-à-vis de ceux qui sont ignorants, parce qu’eux savent ; ça peut être… nous aussi.

Les païens, eux, sont ces ignorants, ceux qui sont dans les ténèbres parce qu’ils n’ont pas la connaissance de la Loi de Dieu. A l’heure actuelle, au-delà du fait de ne pas appartenir au peuple juif, ce sont tous ceux qui n’ont pas entendu parler du salut en Jésus-Christ et qui ne connaissent pas le Dieu de la Bible. Et ils sont nombreux aujourd’hui, dans le monde entier ; malgré le fait que l’Evangile se répand de plus en plus.

 

 Alors, sur quels critères Dieu jugera les êtres humains ?

Qu’est-ce qui révèle le mieux la vérité d’un être humain ? Les paroles, les déclarations verbales, les professions de foi ? Ceux qui se targuent d’être les descendants d’Abraham sont experts en tout cela (v17-21); et pourtant ils vont recevoir un châtiment terrible, signe de la colère de Dieu (v5). Les paroles ne sont pas le critère du jugement divin.

En fait, ce sont les œuvres qui sont le révélateur de la vérité pour chaque être humain (alors là, en tant que bons protestants, nous avons du mal à rester tranquilles sur nos chaises, sans exploser…). « Ce jour-là (lors du jugement), il donnera à chacun ce que lui auront valu ses actes » (v6). « Oui, la souffrance et l’angoisse attendent tout homme qui pratique le mal (…), mais l’approbation de Dieu, l’honneur et la paix seront accordés à celui qui pratique le bien » (v9-10).

Comment comprendre ces critères ? Est-ce les œuvres qui sauvent ? Ou seulement la foi ? Quelques remarques :

Paul dit en conclusion : « Dieu jugera par Jésus-Christ tout ce que les hommes ont caché » (v16) : c’est un peu comme si l’on disait : « Dis-moi ce que tu caches et je te dirai qui tu es » ; on peut avoir une vie d’apparence à travers ce qu’on dit, et paraître joli dehors, mais cacher la pourriture qui se tapit au fond de soi et qu’on entretient avec soin, bien loin des regards. Mais lors du jugement, tout sera mis à nu. Ce jour sera le révélateur où tout sera découvert ; l’Apocalypse – qui parle de la fin des temps – signifie Révélation. Tout ce qui est gravé sur le disque dur de notre vie où tout est enregistré (et que personne ne connaissait) sera mis à jour. Ce jugement ne sera pas une purification mais un constat de la réalité du cœur humain. Dieu ne fera pas une enquête pour tirer son jugement mais il dévoilera ce qui est caché. « Ne jugez pas avant le temps ; attendez que le Seigneur revienne. Il mettra en lumière tout ce qui est caché dans les ténèbres et il dévoilera toutes les intentions véritables qui animent les cœurs. Alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui revient » (1 Co 4v5).

Paul parle des œuvres mais en liaison avec les « intentions véritables qui animent les cœurs » ; dans Ro 2v7-8, l’importance des motivations est soulignée : « Ceux qui, en pratiquant le bien, cherchent l’approbation de Dieu recevront de lui la vie éternelle. Mais à ceux qui, par ambition personnelle, repoussent la vérité et cèdent à l’injustice, Dieu réserve sa colère et sa fureur ». Dieu jugera selon les motivations profondes au-delà des œuvres en elles-mêmes : ce qui est déterminant, c’est : pour qui agissons-nous ? Les mêmes œuvres seront jugées différemment selon les motivations. C’est la parabole des 2 maisons où les constructions sont semblables mais c’est le fondement qui diffère et qui sera déterminant pour le salut ou la perdition ; Jésus fait la différence non pas au niveau de l’écoute de sa parole (les 2 personnes écoutent la Parole) mais au niveau de la mise en pratique (les œuvres) (Mt 7v24-27).

Dans la parabole du serviteur impitoyable, celui-ci s’est vu remettre sa dette immense par le roi parce qu’il le suppliait, mais il prouve par la suite qu’il n’avait pas compris la compassion du roi parce qu’il ne l’a pas vécu à son niveau vis-à-vis d’un ami à qui il refuse d’effacer une dette infiniment moins importante (Mt 18v21-35) ; notre manière de pardonner révèle si nous avons connu le pardon de Dieu. Notre comportement sera révélateur de notre vie avec Dieu.

Paul écrit : « Ce ne sont pas ceux qui se contentent d’écouter la lecture de la Loi qui seront justes aux yeux de Dieu. Non, seuls ceux qui accomplissent les prescriptions de la Loi sont considérés comme justes » (Ro 2v13). Jacques aborde le sujet sous le même angle : « Comme le corps sans l’esprit est mort, la foi sans les œuvres est morte » (Ja 2v26) ; la croyance, sans un comportement selon ce que Dieu veut, n’est rien : « Tu crois qu’il y a un seul Dieu ? C’est bien. Mais les démons aussi le croient… et ils tremblent » (v19).

L’attitude intérieure est essentielle : à ceux qui pensent être sauvés parce qu’ils ont la vérité, qu’ils s’estiment meilleurs que les autres, Paul les avertit : « Par ton entêtement et ton refus de changer, tu te prépares un châtiment d’autant plus grand pour le jour où se manifesteront la colère et le juste jugement de Dieu » (Ro 2v5). C’est l’attitude de repentance, le désir de changer, de vivre selon ce qu’on sait être bien qui seront jugés au plus haut point et non le résultat (la perfection des œuvres).

Ces différents points permettent à Paul de tirer une conclusion par rapport à ceux qui ne connaissent pas la Parole de Dieu (la Loi). Dieu jugera différemment : « Ceux qui ont péché sans avoir eu connaissance de la Loi de Moïse périront sans qu’elle intervienne dans leur jugement. Mais ceux qui ont péché en connaissant cette Loi seront jugés conformément à cette Loi » (v12). Le jugement de Dieu tiendra compte de la connaissance que chacun aura reçue (aïe, aïe, aïe pour nous…). Et Paul d’affirmer qu’il y a en chaque être humain une sensibilité à connaître ce qui est selon Dieu : « En effet, lorsque les païens qui n’ont pas la Loi de Moïse accomplissent naturellement ce que demande cette Loi, ils se tiennent lieu de loi à eux-mêmes. Ils démontrent par leur comportement que les œuvres demandées par la Loi sont inscrites dans leur cœur. Leur conscience en témoigne également » (v14-15). « Si l’incirconcis accomplit ce que la Loi définit comme juste, cet incirconcis ne sera-t-il pas considéré comme un circoncis ? » (v26).

Dieu ne jugera pas selon notre appartenance à telle famille, à tel peuple ou à telle Eglise ; là ne sera pas le critère de Dieu : notre comportement, nos œuvres révèlent notre foi. Mais ces œuvres ne peuvent jamais être un moyen de pression devant Dieu, comme si on pouvait mériter le salut par nos œuvres ; elles sont toujours des œuvres de la grâce et non des œuvres du mérite. Augustin disait : « Dieu récompense en nous ses grâces » : c’est grâce à son action en nous que nous sommes rendus capables d’agir selon lui. C’est parce qu’il nous a pardonnés que nous sommes rendus capables de pardonner ; « c’est Dieu lui-même qui agit en vous, pour produire à la fois, le vouloir et le faire, conformément à son projet plein d’amour » (Ph 2v13).

Dieu est et sera un juste juge ; heureusement que ce n’est pas nous qui jugerons (alors, ne le faisons pas maintenant). Parce qu’il juge au plus profond des motivations, nous pouvons avoir confiance dans son jugement. Ce jour-là, nous aurons des surprises ! Pourvu qu’elle ne soit pas mauvaise pour nous.

 

Jean-Ruben

 

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