L`ÉPÎTRE DE PAUL À TITE

29/12/2013 18:39
L`ÉPÎTRE DE PAUL À TITE

 

62-64 après Jésus-Christ
 

Cette épître porte le nom de son destinataire, Tite, mentionné treize fois dans le N.T. (#Tit 1:4 ; #Ga 2:1-3 ; #2Ti 4:10 ; les neuf autres mentions se trouvent en 2 Co,). Dans certains manuscrits grecs, le document porte l’inscription « à Tite ». Avec 1 et 2 Timothée, qui sont aussi adressées à un fils spirituel de Paul, cette lettre est traditionnellement associée au corpus des « épîtres pastorales ».

 

Auteur et date

       Dans l’ensemble, personne ne conteste que Paul (#Tit 1:1) ait rédigé cette lettre. Elle a dû être écrite entre 62 et 64 apr. J.-C., alors que Paul œuvrait auprès des Églises de Macédoine entre son premier et son second emprisonnement à Rome. Le lieu de rédaction doit être soit Corinthe, soit Nicopolis (cf. #Tit 3:12). Il est fort probable que Tite ait travaillé avec Paul pendant ses deuxième et troisième voyages missionnaires. Comme Timothée (#2Ti 1:2), Tite était devenu un disciple bien-aimé (#Tit 1:4) et un collaborateur au service de l’Évangile (#2Co 8:23). La dernière allusion de Paul à son sujet (#2Ti 4:10) rapporte qu’il s’en était allé œuvrer en Dalmatie (Croatie moderne). C’est vraisemblablement Zénas et Apollos qui portèrent cette lettre (#Tit 3:13).

 

Contexte et arrière-plan

       Si Luc ne le mentionne pas expressément dans le livre des Actes, il semble cependant que Tite, un païen (#Ga 2:3), ait été conduit à Christ par Paul (#Tit 1:4) avant ou pendant son premier voyage missionnaire. Plus tard, il a travaillé quelque temps avec l’apôtre sur l’île de Crète, et il y est resté pour continuer l’œuvre et fortifier les chrétiens (#Tit 1:5). Avec l’arrivée d’Artémas ou de Tychique (#Tit 3:12) pour diriger le ministère sur place, Paul voulait que Tite le rejoigne à Nicopolis, dans la province d’Achaïe (Grèce), afin d’y rester pour l’hiver (#Tit 3:12).

       En raison de son engagement dans l’Église de Corinthe pendant le troisième voyage missionnaire de Paul, Tite est cité à neuf reprises en 2 Corinthiens (#2Co 2:12 ; #2Co 7:6-7, #2Co 7:13-14 ; #2Co 8:6, #2Co 8:16, #2Co 8:23 ; #2Co 12:18) où Paul parle de lui comme de son « frère » (#2Co 2:12) et de son « associé et compagnon d’œuvre » (#2Co 8:23). Ce jeune ancien connaissait déjà les judaïsants, ces faux docteurs de l’Église qui insistaient notamment sur le fait que tous les chrétiens, les Juifs comme les non-Juifs, devaient se plier à la loi de Moïse. Il avait en effet accompagné Paul et Barnabas, des années auparavant, au concile de Jérusalem où cette hérésie avait été traitée (#Ac 15 ; #Ga 2:1-5).

     La Crète est l’une des plus grandes îles de la mer Méditerranée, avec ses 220 kilomètres de long et 50 de large (dans la plus grande largeur). Elle est située précisément au sud de la mer Égée, et Paul y fit une brève escale lors de son voyage vers Rome (#Ac 27:7-9, #Ac 27:12-13, #Ac 27:21). Il retourna y exercer son ministère avant de laisser Tite poursuivre son œuvre, tout comme il avait laissé Timothée à Éphèse (#1Ti 1:3) alors qu’il se rendait en Macédoine. Il est fort probable que ce courrier soit une réponse aux questions de Tite ou à un rapport qui lui serait parvenu de Crète.

 

Thèmes historiques et théologiques

       Comme les deux lettres de Paul à Timothée, cette épître donne des encouragements et des conseils personnels à un jeune pasteur, qui, malgré sa formation et sa fidélité, était confronté à l’opposition constante d’hommes impies au sein des Églises dans lesquelles il œuvrait. Tite devait transmettre ces encouragements et ces conseils aux responsables qu’il devait nommer dans les Églises de Crète (#Tit 1:5).

       Contrairement aux autres lettres de Paul, notamment à celles adressées aux Églises de Rome et de Galatie, l’épître à Tite n’a pas pour objet principal l’exposé ou la défense de la doctrine. Paul avait une entière confiance dans la compréhension et les convictions théologiques de Tite, comme le démontre le fait qu’il lui avait confié un ministère si exigeant. En dehors de la mise en garde contre les faux docteurs judaïsants, la lettre n’apporte pas de correction théologique, ce qui suggère fortement que Paul avait confiance dans la solidité doctrinale de la plupart des membres de l’Église sur place, malgré la jeune foi de ces nouveaux convertis. Cette épître souligne les doctrines suivantes:

1° la souveraineté de Dieu dans l’élection des croyants (#Tit 1:1-2),

2° la grâce comme source du salut (#Tit 2:11 ; #Tit 3:5),

3° la divinité de Christ et son retour (#Tit 2:13),

4° le sacrifice expiatoire de Christ (#Tit 2:14) et

5° la régénération et le renouveau des croyants par le Saint-Esprit (#Tit 3:5).

     Dieu et Christ portent fréquemment le titre de Sauveur (#Tit 1:3-4 ; #Tit 2:10, #Tit 2:13 ; #Tit 3:4, #Tit 3:6), et le plan du salut est évoqué avec tant d’insistance, en #Tit 2:11-14, que l’orientation majeure de cette épître est claire: la formation des Églises de Crète pour une évangélisation efficace. Un tel programme requiert des responsables pleins de piété, aptes non seulement à entourer les croyants de leurs soins (#Tit 1:5-9) mais aussi à les équiper pour évangéliser leurs voisins païens. Ces derniers étaient réputés pour être des menteurs, des hommes mauvais, des ventres paresseux (#Tit 1:12). Pour gagner l’attention d’un tel peuple à l’Évangile, les croyants devaient tout d’abord afficher le témoignage irréfutable de vies justes, aimantes, dévouées et pieuses (#Tit 2:2-14), en totale opposition avec la débauche des faux docteurs (#Tit 1:10-16). Leur comportement devant les autorités gouvernementales et devant les non-croyants représentait une partie cruciale de leur témoignage (#Tit 3:1-8).

       Plusieurs thèmes importants sont répétés tout au long de l’épître de Tite, notamment: les œuvres (#Tit 1:16 ; #Tit 2:7, #Tit 2:14 ; #Tit 3:1, #Tit 3:5, #Tit 3:8, #Tit 3:14), une foi et une doctrine justes (#Tit 1:4, #Tit 1:9, #Tit 1:13 ; #Tit 2:1-2, #Tit 2:7-8, #Tit 2:10 ; #Tit 3:15) et l’enseignement du salut (#Tit 1:3-4 ; #Tit 2:10, #Tit 2:13 ; #Tit 3:4, #Tit 3:6).

 

Questions d’interprétation

       La lettre de Tite se présente à nous dans un langage direct qui doit être pris tel quel. Les rares difficultés d’interprétation concernent:

1° la question de la signification du terme « fidèles » pour les enfants des anciens (#Tit 1:6) et

2° la signification de la « bienheureuse espérance » de 2:13.

 

Plan

I. Salutations (1:1-4)

II. Les composantes d’une évangélisation efficace (1:5-3:11)

 

A. Éléments essentiels parmi les responsables (1:5-16)

 

1. La désignation d’anciens (1:5-9)

2. La réfutation des faux docteurs (1:10-16)

 

B. Éléments essentiels dans l’Église (2:1-15)

 

1. Une vie sainte (2:1-10)

2. Une doctrine saine (2:11-15)

 

C. Éléments essentiels dans le monde (3:1-11)

 

1. Une vie sainte (3:1-3)

2. Une doctrine saine (3:4-11)

 

III. Conclusion (3:12-14)

IV. Bénédiction (3:15)

 

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