L`ÉPÎTRE DE PAUL AUX COLOSSIENS

29/12/2013 18:36
L`ÉPÎTRE DE PAUL AUX COLOSSIENS

 

60-62 après Jésus-Christ
 

  L’épître aux Colossiens tire son nom de la ville de Colosses où se trouvait l’Église à laquelle cette lettre s’adressait. Elle devait aussi être lue dans l’Église voisine, celle de la ville de Laodicée (#Col 4:16). 

 

Auteur et date 

 

       Paul se présente dès le début comme l’auteur de ce texte (#Col 1:1, cf. 23; 4:18), à l’instar de ce qu’il fait habituellement dans ses épîtres. Le témoignage de l’Église ancienne, en particulier celui de personnages clés comme Irénée, Clément d’Alexandrie, Tertullien, Origène et Eusèbe, confirme l’authenticité de cette affirmation. La similitude avec la lettre à Philémon (unanimement attribuée à Paul) renforce cette conviction. Toutes deux furent écrites (environ 60-62 apr. J.-C.) pendant que Paul était prisonnier à Rome (#Col 4:3, #Col 4:10, #Col 4:18 ; #Phm 9, #Phm 10, #Phm 13, #Phm 23). De plus, les mêmes noms (par exemple Timothée, Aristarque, Archippe, Marc, Epaphras, Luc, Onésime et Démas) apparaissent dans les deux épîtres, ce qui montre que toutes deux ont été écrites par la même personne et à la même période approximative.

 

Contexte et arrière-plan 

 

       Colosses était une ville de Phrygie, dans la province romaine d’Asie (aujourd’hui la Turquie), à environ 160 kilomètres à l’est d’Ephese, dans la région des sept Églises mentionnées dans #Ap 1:1-3:2. Elle se trouve au bord de la rivière appelée Lycus (ou Lycos), non loin de l’embouchure du Méandre. La vallée du Lycus se rétrécissait à Colosses pour atteindre une largeur d’environ 3 kilomètres, et le mont Cadmos s’élevait à plus de 2300 mètres au-dessus de la ville. 

 

   Colosses était une ville dynamique au V ième siècle av. J.-C., lorsque le roi perse Xerxès (Assuérus, cf. #Est 1:1) gouvernait cette région. La laine noire et la teinture (réalisée à partir de dépôts calcaires avoisinants) faisaient partie de ses productions importantes. De plus, la ville était située à la jonction de routes commerciales reliant le nord au sud et l’est à l’ouest. À l’époque de Paul, cependant, la route principale avait été déviée pour passer par Laodicée, ce qui avait isolé Colosses et favorisé son déclin, tout en contribuant à l’essor des villes avoisinantes, notamment Laodicée et Hiérapolis. 

 

       Si la population de Colosses était essentiellement païenne, il s’y trouvait une implantation juive importante datant de l’époque d’Antiochus le Grand (av. J.-C.). Ce mélange de populations  Juifs et non-Juifs - se retrouvait dans la composition de l’Église et dans les hérésies qui la frappaient: le légalisme judaïque et le mysticisme païen. 

 

       L’Église de Colosses est née du ministère exercé pendant trois ans par Paul à Ephese (#Ac 19). Son fondateur n’était pas Paul, qui n’avait jamais mis les pieds dans la ville (#Col 2:1), mais Epaphras (#Col 1:5-7), qui s’était apparemment converti lors d’un séjour à Ephese et qui avait dû rapporter l’Évangile à Colosses, y fondant une Église à son retour. Plusieurs années après la naissance de l’Église, une hérésie dangereuse la menaçait, hérésie unique qui ne se retrouve dans aucune secte de l’histoire. Elle enseignait des éléments de ce qui devint plus tard le gnosticisme: Dieu est bon, mais la matière serait mauvaise; Jésus-Christ serait un simple élément dans une série d’émanations descendant de Dieu, et donc inférieur à Dieu (une croyance qui conduisait à nier sa véritable humanité); un secret, une connaissance supérieure à l’Écriture, serait nécessaire pour l’illumination et le salut. L’hérésie de Colosses faisait aussi des emprunts au légalisme judaïque: la nécessité de la circoncision pour le salut, l’obéissance aux rituels de la loi vétérotestamentaire (les lois alimentaires, les fêtes, les sabbats) et un ascétisme rigide. Elle appelait aussi à rendre un culte aux anges et à vivre une expérience mystique. Epaphras était si préoccupé par cette hérésie qu’il fit le long voyage de Colosses à Rome (#Col 4:12-13), où Paul se trouvait prisonnier. 

 

       Cette lettre a été écrite de la prison de Rome (#Ac 28:16-31) entre 60 et 62 apr. J.-C., et c’est pourquoi elle fait partie de ce qu’on appelle « les épîtres de la captivité » (avec Ephésiens, Philippiens et Philémon). Elle a dû être rédigée à peu près au même moment que celle aux Ephésiens et confiée, avec elle et avec l’épître à Philémon, aux bons soins de Tychique (#Ep 6:21-22 ; #Col 4:7-8). L’apôtre cherchait à mettre en garde les Colossiens contre les hérésies qui les menaçaient, et il profita du voyage de Tychique qui raccompagnait un esclave fugitif du nom d’Onésime auprès de son maître Philémon, membre de l’Église de Colosses (#Col 4:7-9 ). Epaphras resta à Rome (cf. #Phm 23), peut-être pour recevoir des instructions supplémentaires de la part de Paul. 

 

Thèmes historiques et théologiques 

 

      Colossiens contient des enseignements relatifs à plusieurs domaines clés de la théologie, notamment la divinité de Christ (#Col 1:15-20 ; #Col 2:2-10), la réconciliation (#Col 1:20-23), la rédemption (#Col 1:13-14 ; #Col 2:13-14 ; #Col 3:9-11), l’élection (#Col 3:12), le pardon (#Col 3:13) et la nature de l’Église (#Col 1:18, #Col 1:24-25 ; #Col 2:19 ; #Col 3:11-15). En outre, comme mentionné ci-dessus, l’épître réfute l’enseignement hérétique qui menaçait l’Église de Colosses (ch. #Col 2). 

 

Questions d’interprétation 

 

       Les sectes qui nient la divinité de Christ se sont emparées de la présentation de Jésus comme « le premier-né de toute la création » (#Col 1:15) pour soutenir qu’il a été créé. S’appuyant sur l’affirmation de Paul que les croyants seront « saints, sans défaut et sans reproche » s’ils restent « inébranlables dans la foi » (#Col 1:22-23), certains enseignent que les croyants peuvent perdre leur salut. D’autres ont argumenté en faveur de l’existence du purgatoire à partir de la phrase: « ce qui manque aux souffrances de Christ, je l’achève en ma chair » (#Col 1:24), alors que d’autres encore voient dans cette lettre un appui à la théorie de la régénération baptismale (#Col 2:12). En outre, l’identification de l’épître de Laodicée (#Col 4:16) a suscité de nombreuses discussions. Ces questions seront abordées dans les notes. 

 

Plan

 

I. Questions personnelles (1:1-14)

 

A. Salutations de Paul (1:1-2)

B. Reconnaissance de Paul (1:3-8)

C. Prière de Paul (1:9-14)

 

II. Enseignement doctrinal (1:15-2:23)

 

A. La divinité de Christ (1:15-23)

B. Le ministère de Paul (1:24-2:7)

C. Les fausses philosophies (2:8-23)

 

III. Exhortations pratiques (3:1-4:18)

 

A. Le comportement chrétien (3:1-17)

B. Le foyer chrétien (3:18-4:1)

C. La manière de parler chrétienne (4:2-6)

D. Les amis chrétiens (4:7-18)

 

 

 

 La gloire de Christ 

 

       « Ce n’est pas à dire que nous soyons par nous-mêmes capables de concevoir quelque chose comme venant de nous-mêmes. Notre capacité, au contraire, vient de Dieu. » 2 Co 3:5 

 

       L’Écriture l’affirme très clairement et avec force, Jésus-Christ suffit pleinement pour tout, aussi bien dans le domaine de la vie courante que dans le domaine spirituel (2 Pi 1:3-4). Il est suffisant pour la création (Col 1:16-17), le salut (Hé 10:10-12), la sanctification (Ep 5:26-27), la glorification (Ro 8:30). Il est absolument pur, dépourvu de toute tache, de tout défaut, de tout péché, de toute souillure, de tout mensonge, de toute tromperie, de toute corruption, de toute erreur et de toute imperfection (1 Pi 1:18-20). 

 

       Il n’y a aucun Dieu à part lui (Es 45:5); il est le Fils unique de Dieu (Jn 1:14, 18); tous les trésors de la sagesse et de la connaissance se trouvent en lui (Col 2:3); la plénitude de la divinité habite corporellement en lui (Col 2:9); il est l’héritier de toutes choses (Hé 1:2); il a tout créé, et tout a été fait par lui et pour lui (Col 1:16); il soutient tout par sa parole puissante (Col 1:17; Hé 1:3); il est le premier-né de toute la création (Col 1:15); il est l’exacte représentation de Dieu (Hé 1:3). 

 

  Il est le seul médiateur entre Dieu et les hommes; il est le soleil qui éclaire tout, le médecin qui guérit, la muraille protectrice, l’ami qui réconforte, la perle qui rend riche, le rocher capable de résister aux plus fortes pressions; il est assis à la droite de Dieu dans les cieux (Hé 1:3; 8:1); il est supérieur aux anges (Hé 1:4-14), à Moïse, à Aaron, à Josué, à Melchisédek, à tous les prophètes; il est plus grand que Satan (Lu 4:1-12) et plus fort que la mort (1 Co 15: 55). 

 

       Il n’a ni commencement ni fin (Ap 1:17-18); il est l’agneau sans défaut de Dieu; il est notre paix (Ep 2:14), notre espérance (1 Ti 1:1), notre vie (Col 3:4), le chemin, la vérité et la vie (Jn 14: 6), la force d’Israël (1 S 15: 29), le rejeton et la postérité de David, l’étoile brillante du matin (Ap 22: 16); il est fidèle et véritable (Ap 19: 11); il est celui qui suscite notre foi et la mène à la perfection (Hé 12:1-2), le prince de notre salut (Hé 2:10), celui que Dieu a choisi (Es 42:1), l’apôtre et le souverain sacrificateur de notre foi (Hé 3:1), le serviteur juste (Es 53:11). 

 

       Il est l’Éternel des armées, le Rédempteur, le Saint d’Israël, le Dieu de toute la terre (Es 54:5), l’homme de douleur (Es 53:3), la lumière, le Fils de l’homme (Mt 20: 28), le vrai cep, le pain de vie, la porte, le Seigneur (Ph 2:10-13); il est prophète, sacrificateur et roi (Hé 1:1-3); il est notre repos de sabbat (Hé 4:9); il est notre justice (Jé 23: 6); il est l’admirable conseiller, le Dieu puissant, le Père éternel, le prince de la paix (Es 9:5); il est le souverain berger (1 Pi 5:4); il est le Seigneur des nations, le lion de Juda, la Parole de vie, le rocher de notre salut, l’Esprit éternel, l’Ancien des jours, le Créateur et le consolateur, le Messie. 

 

       Il est le grand « Je suis » (Jn 8:58)! 

 

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