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LA GENÈSE 1445 – 1405 avant Jésus-Christ
27/01/2015 17:06
LE PREMIER LIVRE DE MOÏSE
LA GENÈSE
1445 – 1405 avant Jésus-Christ
Le titre français de ce livre, Genèse, vient de celui qu’il porte dans la traduction grecque de l’Ancien Testament (Septante, LXX) et signifie « origine ». Le titre hébreu, quant à lui, provient du premier mot du texte et signifie « au commencement ». La Genèse est placée en tête du Pentateuque (les cinq premiers livres de l’A.T.) et de la Bible tout entière. Le grand nombre de fois où elle est citée dans le N.T. (35 fois) et les centaines d’allusions qui sont faites à elle dans l’ensemble de l’Ecriture suffisent à démontrer son importance. Le fil conducteur le plan du salut - qui débute en #Ge 3 ne trouve son achèvement qu’avec la description glorieuse, en #Ap 21:1-22:2, du royaume éternel des rachetés.
Auteur et date
Quoique l’auteur de la Genèse ne précise pas son nom, l’A.T. (#Ex 17: 14 ; #No 33:2 ; #Jos 8:31 ; #1R 2:3 ; #2R 14: 6 ; #Esd 6:18 ; #Né 13: 1 ; #Da 9:11, #Da 9:13 ; #Mal 4:4) et le N.T. (#Mt 8:4 ; #Mr 12: 26 ; #Lu 16: 29 ; #Lu 24: 27, #Lu 24: 44 ; #Jn 5:46 ; #Jn 7:22 ; #Ac 15: 1 ; #Ro 10:19 ; #1Co 9:9 ; #2Co 3:15) sont unanimes pour l’identifier à Moïse. Même s’il est né trois siècles après les derniers événements relatés dans ce texte, celui-ci avait la formation nécessaire pour une telle tâche (cf. #Ac 7:22), et il n’y a aucune raison majeure de lui en refuser la paternité. Il a dû rédiger la Genèse après l’Exode (vers 1445 av. J.-C.) mais avant sa mort (vers 1405 av. J.-C.). Pour une rapide introduction à la personne de Moïse, lire #Ex 1:1-6:2.
Contexte et arrière-plan
Le livre s’ouvre avec l’irruption, dans l’éternité, de la Parole agissante de Dieu; celui-ci crée l’ensemble de l’univers, le remplit et insuffle la vie à une poignée de terre façonnée à son image. Adam est créé, et Dieu fait de lui le couronnement de sa création, c’est-à-dire le compagnon qui pourra jouir d’une communion unique avec lui et rendre gloire à son nom.
Le contexte historique des premiers événements relatés est clairement mésopotamien. S’il est difficile de préciser les circonstances de la rédaction du livre, on peut néanmoins penser qu’Israël a dû découvrir son contenu peu avant de traverser le Jourdain et de pénétrer dans le pays promis (vers 1405 av. J.-C.).
Les événements de la Genèse se déroulent dans trois cadres géographiques consécutifs:
1° la Mésopotamie (ch. #Ge 1:1-11:2);
2° la terre promise (ch. #Ge 12:1-36:2);
3° l’Egypte (ch. #Ge 37:1-50:2).
Ces sections correspondent respectivement aux périodes suivantes:
1° de la création à 2090 av. J.-C.;
2° de 2090 à 1897 av. J.-C.;
3° de 1897 à 1804 av. J.-C.
Par conséquent, la Genèse couvre une période plus longue que celle de tous les autres livres bibliques réunis.
Thèmes historiques et théologiques
Dans ce livre des origines, Dieu se révèle, et il présente à Israël une vision du monde radicalement différente de celle de ses voisins. L’auteur ne cherche pas à défendre l’existence de Dieu ni à faire un exposé systématique sur sa personne ou sur son œuvre. Le Dieu d’Israël se démarque clairement des divinités de la région. La Genèse pose les fondations de nombreuses vérités théologiques: Dieu le Père, Dieu le Fils, Dieu le Saint-Esprit, l’homme, le péché, la rédemption, l’alliance, la promesse, Satan et les anges, le royaume, la révélation, Israël, le jugement et la bénédiction.
#Ge 1:1-11:2 (le cycle des commencements) révèle les origines de l’univers, c’est-à-dire le début du temps et de l’espace, ainsi que les nombreuses « premières fois » de l’expérience humaine: mariage, famille, chute, péché, rédemption, jugement, nations. #Ge 12:1-50:2 (le cycle patriarcal) décrit la naissance d’Israël en remontant jusqu’à son ancêtre Héber (d’où vient le terme « hébreu »; #Ge 10:24-25) et même jusqu’à Sem, le fils de Noé (d’où le terme de « sémite »; #Ge 10:21). Le peuple de Dieu pouvait ainsi apprendre non seulement d’où il venait, mais aussi d’où venaient les institutions, les coutumes, les différentes langues et cultures et, plus particulièrement, ce qui est commun à tous les hommes: le péché et la mort.
Puisque les Israélites s’apprêtaient à pénétrer dans le pays de Canaan afin de déposséder ses habitants de leurs maisons et de leurs propriétés, Dieu voulait leur montrer la nature de leurs ennemis. Ils avaient besoin de comprendre les raisons de la guerre qu’ils allaient devoir déclarer, à la lumière de l’interdiction de tuer que l’on trouve dans les autres livres de Moïse (Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome). Enfin, le peuple devait connaître le passé certains événements liés à l’histoire du monde et ses propre débuts en tant que nation - pour vivre un nouveau commencement sous la conduite de Josué, dans le pays qui avait été promis à son ancêtre, le patriarche Abraham.
#Ge 12:1-3 mentionne pour la première fois les promesses de Dieu à Abraham. Ce texte permet aux Israélites de percevoir leur rôle particulier: parmi toutes les nations du monde citées en #Ge 1:1-11:2, Dieu a choisi une petite nation, la leur, pour accomplir progressivement à travers elle son plan rédempteur. C’est ainsi que leur mission est d’être « lumière des nations » (#Esa 42:6). Dieu promet une terre, des descendants et la bénédiction. Cette triple promesse forme la base de l’alliance avec Abraham (#Ge 15:1-20), et le reste de l’Ecriture rapporte son accomplissement.
D’un point de vue plus général, #Ge 1:1-11:2 livre un message unique sur le caractère et les œuvres de Dieu: ce qui ressort des récits successifs constituant ces chapitres, c’est la grâce abondante de Dieu envers une humanité qui lui est rebelle. A chaque occasion, Dieu fait preuve d’une manifestation de grâce plus importante, et systématiquement l’homme réagit par une rébellion et un péché plus caractérisés.
Un dernier élément, d’importance à la fois théologique et historique, distingue la Genèse des autres livres: son étroite correspondance avec le dernier texte de l’Ecriture. Le paradis perdu de la Genèse est retrouvé dans l’Apocalypse, et l’apôtre Jean présente clairement les événements relatés dans son livre comme les solutions aux problèmes surgis en raison de la malédiction de #Ge 3. Il fixe ses regards sur les conséquences de la chute et sur la manière dont Dieu annule les effets de cette malédiction sur la création; pour utiliser ses propres termes, « il n’y aura plus d’anathème » (#Ap 22: 3). Il n’est pas surprenant que le dernier chapitre de la Parole de Dieu décrive les croyants dans un lieu pareil au jardin d’Eden, le paradis éternel de Dieu, où ils peuvent manger du fruit de l’arbre de vie (#Ap 22:1-14). Leur communion sera alors parfaite, puisqu’ils porteront des robes lavées dans le sang de l’Agneau (#Ap 22: 14).
Questions d’interprétation
Comprendre les messages particuliers de la Genèse ne représente pas un mince défi, tant il est vrai que chacun des récits livre, autant que l’ensemble du livre, des leçons majeures en matière de comportement et de foi. Dieu crée le monde par un acte souverain ex nihilo, c’est-à-dire « à partir de rien ». Trois événements dramatiques aux proportions épiques (la chute, le déluge et la dispersion des nations) forment l’arrière-plan fondamental qui permet de comprendre l’histoire du monde. Dès l’apparition d’Abraham, le motif principal est celui de la rédemption et de la bénédiction offertes par Dieu.
Les coutumes mentionnées dans la Genèse diffèrent souvent considérablement de celles de notre époque et doivent être expliquées en rapport avec le contexte du Proche-Orient ancien. Il faut néanmoins considérer chacune d’elles dans son cadre immédiat, celui du passage où elle apparaît, avant de recourir aux us et coutumes décrits dans des sources extrabibliques voire dans d’autres passages de la Bible.
Plan
De par son contenu, la Genèse comprend deux sections principales:
1° le cycle des commencements (#Ge 1:1-11:2) et
2° le cycle patriarcal (#Ge 12:1-50:2).
Le cycle des commencements comprend quatre événements majeurs:
1° la création (#Ge 1:1-2:2);
2° la chute (#Ge 3:1-5:2);
3° le déluge (#Ge 6:1-9:2);
4° la dispersion des peuples (#Ge 10:1-11:2).
Le cycle patriarcal dépeint la vie de quatre hommes remarquables:
1° Abraham (Ge 12:1-25:8);
2° Isaac (Ge 21:1-35:29);
3° Jacob (Ge 25:21-50:14);
4° Joseph (Ge 30:22-50:26).
La répétition de l’expression « voici les origines / la postérité de » signale la structure littéraire de la Genèse. C’est sur cette base qu’a été établi le plan ci-après.
Plan
I. Création du ciel et de la terre (1:1-2:3)
II. Origine des cieux et de la terre (2:4-4:26)
A. Adam et Eve en Eden (2:4-25)
B. La chute et ses conséquences (3:1-24)
C. Un fratricide (4:1-24)
D. Espoir avec la descendance de Seth (4:25-26)
III. Descendance d’Adam (5:1-6:8)
A. Généalogie: de Seth à Noé (5:1-32)
B. Règne du péché avant le déluge (6:1-8)
IV. Descendance de Noé (6:9-9:29)
A. Préparatifs pour le déluge (6:9-7:9)
B. Déluge et délivrance (7:10-8:19)
C. L’alliance noachique (8:20-9:17)
D. Histoire des descendants de Noé (9:18-29)
V. Descendance de Sem, Cham et Japhet (10:1-11:9)
A. Les diverses nations (10:1-32)
B. Dispersion des nations (11:1-9)
VI. Descendance de Sem: de Sem à Térach (11:10-26)
VII. Descendance de Térach (11:27-25:11)
A. Généalogie (11:27-32)
B. L’alliance abrahamique: le pays et le peuple de Dieu (12:1-22:19)
1. Voyage vers le pays promis (12:1-9)
2. Délivrance de l’Egypte (12:10-20)
3. Partage du pays (13:1-18)
4. Victoire sur des rois (14:1-24)
5. Ratification de l’alliance (15:1-21)
6. Naissance d’Ismaël (16:1-16)
7. Confirmation de l’alliance (17:1-27)
8. Annonce de la naissance d’Isaac (18:1-15)
9. Sodome et Gomorrhe (18: 16-19: 38)
10. Rencontre avec les Philistins (20:1-18)
11. Naissance d’Isaac (21:1-34)
12. Acte de foi d’Abraham avec Isaac (22:1-19)
C. La descendance promise à Abraham (22:20-25:11)
1. Arrière-plan de Rebecca (22:20-24)
2. Mort de Sara (23:1-20)
3. Mariage d’Isaac et Rebecca (24:1-67)
4. Isaac seul héritier (25:1-6)
5. Mort d’Abraham (25:7-11)
VIII. Descendance d’Ismaël (25:12-18)
IX. Descendance d’Isaac (25:19-35:29)
A. Rivalité entre Esaü et Jacob (25:19-34)
B. Bénédictions de l’alliance pour Isaac (26:1-35)
C. Manœuvre de Jacob pour obtenir la bénédiction (27:1-40)
D. Bénédiction de Jacob en terre étrangère (27:41-32:32)
1. Départ de Jacob chez Laban (27:41-28:9)
2. Des anges à Béthel (28:10-22)
3. Sujets de discorde avec Laban (29:1-30)
4. La descendance promise (29:31-30:24)
5. Départ de Paddan-Aram (30:25-31:55)
6. Des anges à Mahanaïm et Peniel (32:1-32)
E. Rencontre et réconciliation d’Esaü avec Jacob (33:1-17)
F. Evénements entre Sichem et Mamré (33:18-35:29)
X. Descendance d’Esaü (36:1-43)
XI. Descendance de Jacob (37:1-50:26)
A. Songes de Joseph (37:1-11)
B. Tragédies familiales (37:12-38:30)
C. Responsabilités en Egypte (39:1-41:57)
D. Retrouvailles familiales (42:1-45:28)
E. Evénements précurseurs de l’exode (46:1-50:26)
1. Départ pour l’Egypte (46:1-27)
2. Installation en Gosen (46:28-47:31)
3. Bénédiction des douze tribus (48:1-49:28)
4. Mort de Jacob et enterrement en Canaan (49:29-50:14)
5. Mort de Joseph en Egypte (50:15-26)
* * *
1:1-2:3 La création des cieux et de la terre décrite ici, je la comprends comme étant:
1° récente, c’est-à-dire vieille de milliers et non de millions d’années;
2° faite ex nihilo, c’est-à-dire à partir de rien;
3° spéciale, en 6 périodes de 24 heures consécutives appelées « jours » et définies par la suite comme telles par l’expression « un soir … un matin ».
L’Ecriture ne soutient pas la thèse d’une création vieille de plus de 10 000 ans.
et l’esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. Par contre nous ne savons pas combien de temps l`esprit de Dieu s`est mouvé aux dessus des eaux avant l`apparition de la lumière et ... enfin de l`homme.)
Dieu. Le terme hébreu Elohim est à la fois un terme général pour désigner les divinités et un nom du vrai Dieu. Il peut être utilisé pour des dieux païens (#Ge 31:30), des anges (#Ps 8:6 ; cf. #Hé 2:7) ou des hommes (#Ps 82:6 cf. #Jn 10:34). Moïse ne cherche pas à prouver l’existence de Dieu, qui va de soi, ni à faire un exposé sur sa personne et sur ses œuvres, thème abordé ailleurs (cf. #Esa 43:10, #Esa 43:13). Il faut croire ces choses par la foi (cf. #Hé 11:3, #Hé 11:6).
créa. Le verbe hébreu décrit exclusivement l’activité créatrice de Dieu. Même si ailleurs il peut être utilisé en rapport avec une matière déjà existante (#Esa 65:18), le contexte ici montre sans équivoque qu’il s’agit d’une création en l’absence de toute matière préexistante (comme cela apparaît dans d’autres passages; cf. #Esa 40:28 ; #Esa 45:8, #Esa 45:12, #Esa 45:18 ; #Esa 48:13 ; #Jér 10:16 ; #Ac 17: 24).
les cieux et la terre. Toute la création de Dieu est comprise dans cette déclaration qui inclut, en résumé, les 6 jours consécutifs de la création.
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