La Lettre de Christ
08/07/2018 00:15La Lettre de Christ
Alors que la Bible, traduite en une multitude de langues et de dialectes, est diffusée chaque année en millions d’exemplaires par toute la terre, l’incrédulité et aussi la crédulité des hommes vont sans cesse en augmentant.
Le Livre, imprimé en caractères les plus divers, reproduit dans les versions les plus modernes, autorisé et recommandé par les plus hautes autorités religieuses et civiles du monde, n’arrive pas à stopper la marche folle des nations vers la catastrophe.
D’une manière générale l’enseignement des Écritures ne s’impose plus. Sa lumière n’éclaire plus les ténèbres de l’heure. Ses promesses n’arrêtent plus les désespérés sur le chemin du suicide assisté ou pas. Ses avertissements, ses menaces n’effrayent plus les pécheurs.
Le Livre est là, mais l’autorité de la Parole qu’il révèle semble perdue. Cette Parole est lue sans être vécue, entendue sans être reçue, écoutée sans être mise en pratique.
Afin que la lettre de la Parole ne se multiplie pas dans ce monde pour la condamnation des âmes, (#Jean 12:48), mais pour leur salut, il faut que les masses déchristianisées puissent voir cette semence incorruptible, (#1Pierre 1:23) germer et porter son fruit sur la terre, manifester ses effets dans le cœur des croyants.
Les presses du sanctuaire céleste ont besoin non de papier et d’encre mais de la vie du chrétien pour imprimer, sur les tables de chair de leur cœur, avec l’Esprit du Dieu vivant, (#2Corinthiens 3:3), les caractères mêmes du Christ, la volonté du Père, qui doit se faire sur la terre comme au ciel, (#Matthieu 6:10).
Après avoir examiné au chapitre précédent comment un croyant devient pratiquement le parfum de Christ, nous considérerons comment sa vie peut et doit être « la lettre de Christ, connue et lue de tous les hommes » (#2Corinthiens 3:2) sans distinction de sexe, d’âge, de classe, de culture ou de langue, (#Galates 3:28).
Pour nous révéler sa parole éternelle, Dieu s’incarna en Jésus de Nazareth, qui devient sont Fils. « La Parole devint chair et habita au milieu de nous ! » (#Jean 1:14).
Pour répandre la Parole de Dieu sur la terre, il ne suffit pas d’augmenter le tirage de la Bible, il faut que chaque croyant livre à Dieu son corps en sacrifice vivant, (#Romains 12:1), afin que partout ses membres servent à révéler la volonté de Dieu et à l’accomplir, (#Romains 6:13-19).
Le monde ne se fie plus à la parole des chrétiens. Il veut une signature, (#Job 31:35), une parole écrite non sur du papier, mais dans notre chair mortelle, (#2Corinthiens 4:11). Le témoignage chrétien doit avoir dans ce monde la valeur d’une parole écrite. Les hommes n’écouteront nos paroles que s’ils peuvent d’abord lire dans notre vie l’enseignement de Jésus, (#Actes 4:13). Toute vérité qui n’est pas incarnée dans notre existence n’a ni influence, ni puissance sur ceux qui nous entourent.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le témoignage chrétien dans ce monde n’est pas essentiellement oral.
Il faut veiller à ne pas identifier le témoignage chrétien à la simple prédication de l’Évangile.
La prédication, c’est la proclamation publique de l’Évangile devant le monde qui l’ignore. Et, pour que cette annonce soit efficace, elle doit être précédée, accompagnée et suivie du témoignage de Jésus, (#Apocalypse 1:9).
Le témoignage, c’est l’enseignement constant qui se dégage d’une vie entièrement consacrée au Christ.
Donc rendre témoignage au Christ, c’est plus que proclamer l’Évangile aux foules, ou raconter notre conversion.
Il est certes nécessaire pour être sauvé de confesser de sa bouche le Seigneur Jésus, (#Romains 10:9) ; mais nous n’avons pas encore rendu témoignage quand, à l’ouïe de la prédication, nous avons manifesté publiquement que nous acceptions Jésus pour Sauveur.
Seule la foi du cœur en la résurrection de Jésus-Christ, foi qui accompagne toute conversion véritable, (#Romains 10:9), donne naissance au témoignage chrétien, et celui-ci se manifeste avant tout par une vie transformée.
Toute décision d’accepter Jésus-Christ doit être suivie du renoncement à soi-même, sans lequel il est impossible de suivre le Seigneur et de témoigner pour Lui dans ce monde, (#Matthieu 16:24-26).
Savoir que Jésus-Christ a expié nos péchés sur la Croix, ce n’est pas encore être sauvé.
Croire que Jésus-Christ est mort pour nous, ce n’est pas encore connaître et expérimenter le si grand salut de Dieu, (#Hébreux 2:3).
Accepter toutes les vérités bibliques et continuer de vivre ici-bas comme auparavant, ce n’est pas appartenir à Jésus-Christ, (#1Jean 3:6).
C’est de notre condition présente, c’est de notre vie propre que nous devons être délivrés. Le salut de Dieu ne nous est pas donné seulement pour éviter un jour le jugement éternel, mais aussi pour nous sauver de notre misère actuelle et nous faire vivre sur la terre à la gloire de Dieu.
Ce qui perd les hommes, ce n’est pas d’avoir hérité la nature d’Adam, le premier pécheur, mais c’est de vouloir conserver leur propre vie, (#Matthieu 10:39) et leur vaine conduite, (#1Pierre 1:18), sans se soucier de Dieu ni de sa loi, refusant sa grâce et le don de son amour : Jésus, vie nouvelle et éternelle, (#Jean 3:16-21).
« L’Évangile, écrit Ph. Menoud, est une Personne : Jésus-Christ. Il est en même temps une doctrine, c’est-à-dire un ensemble d’affirmations sur cette personne et sur sa signification pour l’humanité. Les croyants s’engagent envers cette personne et adhèrent à cette vérité. L’engagement personnel et l’adhésion doctrinale sont une seule et même démarche, vu que la doctrine explique la personne et n’est pas extérieure à elle. La vérité chrétienne n’est pas extérieure non plus au croyant qui la professe. Car, accepter l’Évangile, c’est admettre la seigneurie de Jésus-Christ sur sa personne, corps et âme, et sur toute son existence. C’est là l’œuvre de toute une vie ».
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